« Je vais bien. En fait, ça me fait vraiment plaisir d'être ici. Je ne pensais pas que voir le château et reconnaître tout le monde ... » répond-il. Son sourire parle sur lui. Une ombre rêveuse, un air sincèrement attendri. Cette joie qu'il laisse apparente sur son visage est la raison pour laquelle ses soeurs l'ont toujours considéré comme un être délicat, le plus sensible de leur fratrie. Il fait pourtant certains efforts pour se garder de ne pas tout ressentir aussi fort que ses premières impulsions le lui soufflent.
Orion garde donc à peu près tout son calme au contact de la main de Carys. Bien sûr, il se souvient avec une très vive tendresse de cette époque où leurs doigts s'entrelaçaient et où la peau de l'autre était un territoire connu. Il se souvient aussi d'une inimitié entre Carys et Dahlia, inimitié dont les raisons n'étaient pas si claires que ça. Il avait bien compris les tenants et aboutissants qu'on lui racontait mais trouvait cette rancoeur un peu trop passionnelle pour être tout à fait rationnelle. Il ne s'en mêlait pas trop, craignant de se retrouver entre deux feux. Carys ne lui aurait jamais demandé de choisir, et Dahlia ... Oh Dahlia, ne l'aurait pas formulé mais elle aurait nourri des attentes quand à sa réponse. Sans tout à fait parvenir à comprendre pourquoi il se sent nerveux à l'idée que la Poufsouffle ait pu voir ce contact, Orion décide de mettre de côté cette gêne. Il aime beaucoup Carys et il ne veut pas gâcher une occasion de passer un agréable moment ensemble.
Elle aussi semble avoir à coeur de dépouiller cette sensation. Il ne conserve que la délicatesse du compliment. « Je crois que j'arrive assez bien à me dire que c'est loin, tout ça. J'avais accompagné ma filleule ... Enfin, la filleule de mon père, Eirian, mais je fais un peu de récupération, à chercher ses fournitures sur le Chemin de Traverse. C'est une sacrée claque, je ne sais pas si je recommande l'expérience tout de suite. Et tu as vu comme les premières années sont petits ? On faisait vraiment cette taille-là ? » Il est enthousiaste et se sent d'humeur blagueuse. Il retrouve son sérieux lorsqu'il est question de Flitwick. Un de ses enseignants préférés. Il aimait beaucoup le professeur Chourrave, mais Flitwick et sa bienveillance, son petit côté sorcier fou et méticuleux lui ont toujours plu. Il n'avait pas forcément envie de lui ressembler lorsqu'il aurait son âge, mais il ne pouvait pas ignorer que c'était une option possible. « Il me semble que Flitwick, et Pomfresh ont pris leur retraite. Les autres professeurs, je ne sais pas trop. Mais il y a plein de nouvelles têtes dans cette équipe professorale, et comme je connais et j'en aime bien une partie, j'ai envie de dire que Rogue a fait du bon travail. »
Les autres, il ne sait pas. On a commencé à lui poser des questions lorsqu'il voyageait au loin. Tous les sorciers ont entendu parler de Poudlard et font facilement le lien entre leurs compatriotes britanniques et l'école aux quatre maisons. Ce serait vrai qu'il y a des mangemorts ? Des vampires dans ses murs ? Orion n'en a pas la moindre idée mais ne peut pas imaginer que des gens dangereux soient au contact des élèves. Il croit pourtant se souvenir que du temps de Potter et ses amis ... Eh bien, des personnes peu recommandables ont pénétré dans le Château.
« C'est amusant que tu poses la question, on dirait que tout le monde a décidé de reprendre des nouvelles. Je ne sais pas à quoi c'est lié. Lance a l'air d'aller bien ... » commence-t-il en se demandant qui ils ont en commun et aiment autant. Carys veut-elle des nouvelles de Dahlia ? Pas certain. « Il est venu, je l'ai croisé avec Dahlia. Prewett. » Comme si d'autres Dahlia pouvaient l'intéresser. Il se sent reconnaissant que Carys n'ait jamais fait de scène de jalousie du temps où ils sortaient ensemble. Il n'a pas le temps de donner des nouvelles des autres personnes qu'il remarque un mouvement dans un coin de son champ de vision. Il tourne la tête machinalement, note qu'il s'agit de Lemony, revient à Carys, revient à Lemony. Lemony ! Il aurait pu s'y attendre mais il est très heureux de le voir. « Quand on parle du loup ... » glisse-t-il à la jeune femme.
Lorsque leur ami les rejoint, Orion lui serre la main avec chaleur. « Je voulais te féliciter pour tes nouvelles responsabilités professorales mais je vois que tu t'improvises aussi styliste, mon cher ? C'est pas du noir comme la deuxième couleur de Poufsouffle, ça, d'ailleurs ? » taquine-t-il en désignant rapidement les lunettes de son ami. Nulle trace de malice dans les plaisanteries du briseur de sorts, ravi d'être en si bonne compagnie. Ca va vraiment être une bonne journée. « Je disais justement à Carys que j'avais vu des amis communs, @LAWRENCE FAWLEY et @DAHLIA PREWETT, je crois que vous vous connaissez au moins vaguement. Et j'avais promis à ma filleule, @EIRIAN ALMASDÓTTIR de passer la voir. »
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Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
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Les fielleuses escarmouches avec mon livreur mystérieux de félins mignons se voient soudainement interrompues, dans le fracas des conversations, par l’arrivée la plus improbable qui soit. Drapée dans sa superbe, élégamment endeuillée, @"Narcissa Malefoy" marche sous le soleil au milieu des hautes herbes. Son allure altière la couronne rose noire parmi les fleurs, et pour peu, je jurerais qu’à son contact, la végétation se ploie d’admiration.
A ma grande horreur, la voici qui s’approche juste à temps pour ouïr les derniers échanges et se gausser de mes déboires avec le redoutable (et redouté) @Camille Nott. Sa voix papillonne dans la douceur de l’après midi. Je serre les dents, ne craignant que trop les manigances de Narcissa. Elle aussi, à sa manière, est terrible. Plus terrible, peut-être, que son mari. Elle a survécu au service du Seigneur des Ténèbres sans l’aide d’un sceau sur l’avant-bras, elle.
« Allons, Severus, qu’avez-vous encore infligé à ce pauvre Monsieur Nott. J’espère que vous ne vous livrez pas à un infâme bizutage sur sa personne en tant que dernier membre du personnel recruté, au moins ? »
« Ma chère Narcissa, vous savez bien que je ne m’abaisserais jamais à cette ignominie. Je puis vous assurer que tout ce que Camille Nott reçoit, il le mérite. Vous le savez… outrageusement facétieux, n’est-ce pas ? »
Oeillade coulée jusqu’au duo à peine reformé… Évidemment, Rosier étant dans les parages, il fallait que son noir acolyte se pointe. Tic et Tac. Dupont et Dupont. Perceval et Karradoc. Me voici bien marri. La voix mollement modulée de Narcissa tinte d’un reproche voilé sous les oripeaux de la bienséance. N’ai-je pas, après tout, décliné sa dernière proposition d’entrevue au prétexte de menus travaux administratifs à Poudlard ?
« Severus, Monsieur Rosier. C’est un plaisir de vous recroiser tous deux. Puisque vous ne me faites jamais la grâce de votre présence, je me dois de venir jusqu’à vous. »
« Ma charge me laisse, malheureusement, bien trop peu de loisir pour vous venir visiter, chère Narcissa. Mais dites-moi plutôt comment vous et votre maisonnée vous portez. Comment va Drago ? »
La nuance d’une inquiétude colore le timbre tandis que pépie l’étonnement de Narcissa pour le chaton.
« Je ne vous savais pas épris des félins, Severus. Comment s’appelle ce petit ange ? »
« Cadeau de Rosier qui a manifestement cru que je m’ennuyais. »
Parfaite mauvaise foi.
« Il s’appelle Morsmordre. »
Parfait patronyme pour susciter l’ire de la ménagère. A l’instant où je me gausse imperceptiblement du patronyme, j’aperçois @Lawrence Fawley me saluer de loin. J’opine avec un sourire, heureux de le voir sorti de sa réclusion carcérale. Et puis c’est le drame. Ou le Camille Nott… ce qui est, avouons-le, sensiblement la même chose. « Ne t’inquiètes pas Severus, je prends toujours soin de vêtir mes ‘cuissots’ devant tant de beau monde. Je t’ai trouvé plutôt…’susceptible’… »
La gouaille peinte sur le visage et la tentative d’humour de mon professeur d’arts obscurs me fait lever si haut la broussaille du sourcil qu’elle pourrait s’en carapater dans les astres. Silence glacial se fait tandis que couve l’acerbe réplique retenue au bord du labre. Roulement des accents de Nott glissent sur l’échine, hérissant le poil d’agacement. Frôlement impudique inspire colère.
« Je t’ai manqué mon poussin ? Tu picotes toujours »
Qui appelle-t-il poussin au juste ? L’onyx s’est fait ombrageux. Qu’avais-je promis à Moira, encore ? Ah oui, de ne tuer personne. Flûte !
Vox populi clame son appel, je me retourne pour découvrir un ancien élève souriant. Je le salue brièvement avant de sentir des phalanges s’égarer sur la croupe. La voix de Nott s’élève à l’instant même où je me retourne, baguette à la main. Vieux réflexes.
« Toujours aussi tactile mon petit Archi…Tu aurais pu me laisser ce plaisir »
Le bouleau argenté scintille sous le soleil tandis que l’outil pointe la poitrine de l’indolent professeur d’arts obscurs. Les vocalises se sont faites mortellement sérieuses.
« A moins que tu ne tiennes à perdre ta main et ton job dans la même seconde, Nott, je te déconseille de recommencer tes ‘taquineries’. »
Le chaton sur l’épaule a suivi avec intérêt l’échange, comme s’il comprenait ce qui se jouait là.
« Meow ! »
… ou pas.
La bouille ronronnante est emportée dans les phalanges tandis que l’arme retrouve sa place dans la manche enclose. La chaleur du petit corps juché sur l’épaule se fait bouillotte apaisante le temps d’une seconde. Assez pour me forcer à la décision. La voix ne reprend un peu de chaleur que lorsque le prénom féminin est roulé entre les lèvres.
« Je vais aller voir où sont le reste des préparatifs, Messieurs, Narcissa. »
Et me voici vadrouillant d’un pas vif, tentant de reprendre un vernis de contenance pour ne pas de suite vider de son sang Nott. Ce qu’il peut être agaçant ! Pourquoi diable jaillit-il dans mes quartiers nus ? Pourquoi donc ces attouchements ? Il n’a personne d’autre à importuner de sa présence ? Personne d’autre à taquiner ? Les sucreries et les calembredaines, je pouvais encore gérer, mais ça… Cette insistance ? Je n’arrive à savoir ce qu’il peut désirer… Il n’espère quand même pas… ? Non, c’est improbable. N’est-il marié et père de famille ?
Tout à mes vitupérations intérieures contre « ce foutu petit con de Nott », je manque de percuter une silhouette. Le chaton, déséquilibré, plante ses griffes dans l’épaule. La douleur a au moins mérite de me faire oublier un peu de ma fureur.
Quelques secondes à peine, Carys voit flotter l’image de son ancient amant, main dans la main avec une gamine lui arrivant pas plus haut que la hanche, à se faire traîner dans les allées du Chemin de Traverse pour chercher toutes les bizarreries spécifiques demandées par chaque enseignant. Elle a un sourire, un peu attendri, un peu moqueur, qui se transforme en rire lorsqu’il fait référence à la taille lutinesque des élèves. C’est terrible, tout de même, ces enfants qui semblent rapetisser de génération en génération. Ou bien deviennent-ils trop vieux pour se souvenir qu’eux-même, à leur âge, n’étaient pas bien plus grands ?
Elle est un peu soulagée d’apprendre que ses anciens professeurs ont simplement pris leur retraite, pour profiter après leur fin de métier compliquée. Elle repense au professeur McGonagall, trônant fièrement à l’entrée, accueillant chaque ancien élève avec chaleur - ne méritait-elle pas, elle aussi, un peu de repos ? Comme le disait Orion, le professeur Rogue avait offert une vague nouvelle à Poudlard, en faisait émerger ça et là de nouveaux enseignants, plus jeunes, plus dynamiques, plus atypiques peut-être, de ce que les rumeurs disaient. Elle pense immédiatement à Lemony, avec qui elle n’avait pas trop eu l’occasion d’échanger de vive voix depuis leur reprise de contact, ces derniers mois.
- Tu m’y fais penser, il y a l’un d’eux qu’il faut absolument que je croise ! Oh, mais je suis bête, vous vous connaissez : Lemony, tu te souviens ?
Carys enchaîne, alors que son esprit fait le lien entre Lemony et Lance, deux hommes qui ont peu à peu repris contact avec elles, chacun bouleversés par une vie amère. Elle demande, et les autres, derrière cette phrase simple se cache pléthore d’interrogations, un peu inquiète, comment ils vont, est-ce qu’ils sont-là, est-ce qu’ils s’en remettent, est-ce qu’ils ont besoin d’aide, est-ce qu’ils ont besoin d’elle ? C’est terrible, ce besoin de vouloir être à l’écoute de tout le monde, d’être aussi imprégnée des tristesses de chacun, d’avoir envie de faire balancer leur malheur en du bonheur. Elle peut aussi, simplement, se tenir sur les côtés, faire quelque pas vers eux quand ils en ont besoin, mais non, elle en est incapable : il faut qu’elle y soit à fond, à cent pour cent, des courriers chaque semaine, des propositions incessantes de se voir. Tout est tellement parti dans tous les sens, après Poudlard, sa perte de repères avait été si importante, que dès que l’un de ses amis ou connaissances de l’époque venait à passer près d’elle, elle s’y agrippait, dans ce besoin d’être présente, vivante. Ces derniers mois, ça avait été étrange, même, combien ils avaient tous gravité à nouveau dans son réseau, comme s’ils s’étaient passés le mot. Elle fronce les sourcils lorsqu’Orion fait échos à ses pensées :
- Ah, je ne suis pas la seule alors ! Tout le monde semble pris d’un élan de sociabilité, de chaleur humaine. Tu imagines bien que ça me rend joyeuse, mais c’est particulier, tu as raison, confirme-t-elle.
Lorsqu’il lui annonce que Lance est là, qu’il l’a vu, Carys sent un sourire sincère lui teinter le visage, qui se crispe légèrement lorsque le nom de Dahlia s’y associe. Elle n’a pas revu la jeune femme depuis de long mois, presque même une année complète, à croire qu’elle l’évite. Carys n’a jamais trop compris pourquoi son ancienne collègue la supportait si peu, semblant immédiatement s’enflammer dès qu’elle se trouvait près d’elle. Elle ne se souvient d’aucune dispute, d’aucune raison qui valent ces regards. Peut-être était-ce la faute à Orion ? Elle savait combien les deux étaient proches. Trop proches, peut-être. Elle n’avait rien dit, à l’époque, c’était ridicule de vouloir s’immiscer dans leur amitié, de vouloir réclamer une attention d’Orion qui ne lui était pas due. Mais maintenant, qu’est-ce qui pouvait bien les opposer ? Orion et elle, c’était fini, depuis longtemps. C’était des chimères d’amour tendre, c’était une amitié qui s’était enchaînée, douce, suffisante. Elle n’était d’aucun risque, pour Dahlia. Non, vraiment, elle ne comprenait pas. Seulement, cela lui entache légèrement sa joie, de savoir qu’elle est là, avec Lance, qu’elle va la regarder de travers, que ça va être étrange, et qu’elle ne sait toujours pas pourquoi. Elle n’a pas le temps de réagir, seulement - Lemony surgit.
Aussitôt, sa vague de malaise est effacée, emportée au loin par l’air sincère et jovial de son ami. Elle se penche aussitôt vers lui et l’enlace chaleureusement, ravie qu’il les ait trouvé dans cette foule. Levant les yeux au ciel devant leur échange taquin, un sourire en coin vient pourtant trahir la bonne humeur dans laquelle elle se trouve.
- Je ne crois pas avoir déjà rencontré Eirian, tiens… Elle est en quelle année ? Tu l’as en cours, peut-être ? pense-t-elle soudainement en se tournant vers Lemony. D’ailleurs, il faut absolument que tu m’expliques plus en détail à qui tu enseignes, ici, je n’ai pas du tout suivi les dernières réformes. C’est encore une option pour les BUSES ? Ça te plait ?
Puis, réalisant que son ami n’avait peut-être pas envie de parler travail, en cette occasion, elle se mordille la joue intérieure, se morigénant intérieurement de sa curiosité intenable. Elle pose rapidement la main sur l’avant-bras de Lemony, comme pour s’excuser, et enchaîne aussitôt :
- Ne te sens pas obligé de parler boulot, je me suis emballée ! On devrait plutôt essayer de les retrouver ? Je ne sais pas ce qui est prévu exactement pour aujourd’hui, mais je me suis passée de petit-déjeuner ce matin, j’irai bien me poser devant un café à discuter…
Dès que l’information est parvenue à tes oreilles, tu as résolu de revenir, une fois n’est pas coutume, sur ces lieux que tu n’as plus arpenté depuis ta tendre adolescence. Tu as vécu dans ces murs tant et tant de choses. Tu as appris ici la magie, été précipitée dans les plus folles aventures. Tu as embrassé, aimé, détesté, frappé et combattu. Chaque pierre devient la clef de voûte de ta mémoire. Tu revois ici, un cours de soins aux créatures magiques, là, la première (et seule) fois que tu as volé sur un balai. Là bas, le coup de poing balancé dans le nez de ce petit arriviste de @Drago Malefoy. Toute l’essence de tes jeunes années suinte de ces vieux murs médiévaux.
Tu te promènes le nez en l’air. Tu sais qu’Harry est dans les environs. Vous n’avez pas spécialement décidé de vous retrouver à un endroit précis. On vous voit toujours tellement ensemble qu’il faut bien que l’un et l’autre preniez un peu de leste avant que la presse people ne prenne la liberté d’annoncer de factices fiançailles. Tu te méfies des collègues journalistes. Une en particulier : Rita Skeeter. Elle s’est tenue à carreau ces derniers jours, mais tu ne sais que trop son inénarrable capacité à fouiller la merde. Sa forme d’animagus est un scarabée, ça aurait du être un bousier. Est-ce que les bousiers appartiennent à la famille des scarabées ?. C’est sur cette amusante pensée que tu remontes les allées du parc de Poudlard jusqu’au château. Là, tu y vois @Harry J. Potter en grande discussion avec une petite fille blonde dont la cravate familière verte et argent ne laisse que peu de doute sur la maison. Apparemment, le Ministre a des fans aussi chez les Serpentard, songes-tu.
Discrète, tu longes les tables, rajustant le badge qui t’a été confié à l’entrée « Hermione J. Granger » (tu as grogné un peu sur ce prénom qui t’es devenu insupportable), « Employée du Ministère » (bien, neutre, parfait), « Gryffondor » (une évidence, même si tu te demandes, avec le recul, si Serdaigle n’aurait pas été un choix t’ouvrant davantage de portes), « promotion 1990-2000 » (car c’est bien cette année là, en 2000 que tu as été diplômée, auréolée des palmes de la victoire). Tu observes les groupes se retrouvant un verre à la main, les sourires échangés, les éclats de rire. Tu te sens bien. Pas une ombre à l’horizon, pas un problème en vue. Tu flânes encore un peu jusqu’à ce qu’un choc sur l’épaule te fasse te retourner. Quelqu’un t’a percuté et marmonne des excuses. La voix est reconnaissable entre mille et te fait frissonner l’échine. @Severus Rogue
« Professeur Rogue, bonjour. »
Tu le salues, un sourire lumineux (commercial, t’a-t-on dit, mais tu préfères penser qu’il est lumineux) sur le visage. Tu lui tends la main dans un geste étudié.
« Je suis ravie de vous revoir, professeur. Comment allez-vous ? »
C’est la première fois que tu as l’occasion de lui reparler depuis que tu as été diplômée de Poudlard. Oh, tu l’as bien vu, de loin, à la dernière conférence de presse d’Harry pour annoncer la création d’une réserve capable de soutenir l’effort des aurors, mais tu n’as pas vraiment pris le temps de discuter avec lui. Avec le plus jeune maître de potions du Royaume Uni. Tu trembles un peu en songeant qu’à ton âge, il était déjà maître dans son domaine et plus jeune professeur de potions que Poudlard ait jamais eu. Il a été le plus rapide de vous deux, tu te dois de l’écraser sur un autre terrain. Tu as choisi le nombre : trois maîtrises. Tu seras, foi de sorcière, la première à posséder trois maîtrises ! Tu cherches l’excellence, après tout, et l’un de ses avatars se tient devant toi. Il faudrait être 11sot pour laisser passer l’occasion de deviser avec lui :
« J’ai entendu dire que vous avez fait paraître des versions révisées et augmentées de l’histoire de Poudlard et du manuel avancé de préparation de potions de Libratius Borage ? Félicitations pour ces publications. Harry n’a jamais tari d’éloge sur votre manuel de potions, quand il était en sixième année. Avez-vous pu récupérer votre exemplaire ? »
Réussite Critique |Ah ben bravo ! Bien ! On félicite le jeune prof de sortilèges qui enfreint les lois sous le nez d'une charmante magistrate en utilisant du sortilège de l'Imperium sur une jeune élève de Poudlard ! (Dieu te juge et les collègues MJ avec !) Et en toute impunité en plus, puisque personne ne semble avoir vu ce que @Lucius A. Malefoy a infligé à @Meadow A. Quinn. La jeune Serdaigle attend quelques instants à la lisière de la forêt, seule, un oeuf d'or entre les mains puis se met en marche, précisément cinq minutes après avoir perdu de vue son professeur de sortilèges. Elle se met ensuite en marche comme un automate, dépassant le groupe de @Moira A. Oaks, @Minerva McGonagall et @Hilde Paderna Ollivander et remonte la foule. Elle longe le groupe composé de @Carys Vaughn, @Lemony Anderson et @Lawrence Fawley. La voici enfin arrivée près de @Harry J. Potter et @Edwa D. Black. Le père de cette dernière, @Regulus Black n'est d'ailleurs pas loin.
Meadow tapote l'épaule du Ministre et tend l'oeuf à ce dernier en attendant qu'il s'en empare.
- Je dois vous remettre ceci, Monsieur le Ministre, avec les salutations d'Amycus et Alecto Carrow.
L'objet entre les mains se met à vrombir. Une écaille dorée, fragment métallique pur jaillit et s'en va se perdre dans les hautes herbes. La coquille se fragmente, fond en coulées d'or dans les paumes de la jeune Meadow. Le métal en fusion crame les chairs, emplissant l'air d'une odeur nauséabonde, métallique et carbonisée. La jeune fille hurle en lâchant la créature qui s'est exhalée de son présent.
Un petit dragon noir déploie hargneusement ses ailes. La membrane en est crevassée, les orbites sont deux cavités vides où flambe une étincelle de magie. Ce dragon est un pur produit de nécromant, indomptable rejeton d'expériences interdites. Fossile mort et vif, le voici qui met le feu à une table toute proche, faisant s'élever les hurlements des convives voisins. @Meadow A. Quinn est tombée au sol, les paumes brûlées sous une couche d'or solidifié. Les larmes n'ont pas eu le temps de sécher au coin de son oeil qu'elle s'est évanouie.
Les cris de l'assemblée jaillissent tandis que les flammes dévorent les tables et chapiteaux les plus proches.
Un attentat, encore.@Minerva McGonagall avait peut-être raison de se montrer prudente après tout...
POST ÉDITÉ ! Suite à une petite discussion avec @Meadow A. Quinn celle-ci m'a indiqué que la petite était bien dans les pommes et non seulement sonnée. Il y a donc eu quelques petites modifications dans le corps du texte par rapport à la première version. Je vous assure cependant, rien de capital... Mais mieux vaut prévenir...
Désolée Je vous nem <3
novembre 2003
On pourrait aisément se laisser hypnotiser par les rayons chauds du soleil automnal, l’écho des éclats de rire, et cette impression d’avoir transformé le séculaire Poudlard en une immense cour d’école. On pourrait presque oublier les derniers stigmates de la guerre gravés dans les murs d’enceinte, les conflits politiques qui ne divaguent jamais très loin de ces tours, et les animosités feutrées qui s’en tiennent le temps d’une journée aux flamboyances de regards rivaux quand ils ont le malheur de se croiser. Celui de la juge qui balaye l’assemblée s’est bien posé quelques instants sur la silhouette altière de @Narcissa Black-Malefoy, faisant légèrement trembler sa lèvre supérieure à la seule idée de la savoir présente. La provocation est si simple, si anodine en apparences, si dépourvue de danger pour la cheffe de file des insurgés. Elle n’en est pas moins porteuse de symbole, la reine déchue revenant sur le lieu de sa défaite, glorifiée, conquérante… Quelle meilleure occasion qu’une réunion si hétéroclite pour s’attirer de nouveaux soutiens et intimider ses fieffés ennemis ? La manœuvre est agile bien que tristement prévisible. Croiser ainsi le chemin de Lady Malefoy force la magistrate à chercher dans l’assemblée un indice de la présence de son époux, bien qu’elle n’espère pas vraiment tomber si facilement sur la tignasse blonde de @Lucius A. Malefoy. Pourquoi écourterait-il ainsi leur jeu du chat et de la souris ? Il semble y prendre bien trop de plaisir. Un peu comme elle, en toute honnêteté…
La compagnie de @Minerva McGonagall adoucit néanmoins ses humeurs, lui permettant de retrouver son sourire au fil d’une discussion saine et sans danger. Mais leur échange de politesses se voit rapidement interrompu par l’arrivée de la jeune @Hilde Paderna Ollivander qui fait immédiatement s’illuminer les traits de la magistrate. - Hilde ! Son regard pétille d’une joie non contenue alors qu’elle s’approche pour embrasser la jeune sorcière sur les deux joues. - Cela me fait tellement plaisir de te voir ! Comment vas-tu ? Je suis désolée de ne pas avoir pu repasser plus tôt à Poudlard. Les dernières semaines n’ont pas été des plus reposantes au Ministère, tu t’en doutes bien. Que dirais-tu de nous retrouver au pub des Trois Balais après les festivités ? Je suis certaine que nous pourrions négocier un quartier libre avec monsieur le directeur. Un clin d’œil achève sa dernière phrase avec malice alors que toutes trois reprennent leur discussion sans se douter un seul instant qu’un loup s’est faufilé parmi les agneaux et que ses crocs s’apprêtent à frapper le plus convoité de tous.
Un cri abominable suivi d’un silence brutal, monstrueux, qui ne dure qu’une seconde. Tout Poudlard se tourne vers la même direction, le regard rivé sur une élève qui s’effondre sur ses genoux, les mains tenues en l’air. La nuque de Moira se hérisse, elle tend le cou pour tenter de distinguer quelque chose, puis son cœur s’emballe quand les hurlements d’enfants se répondent dans toute l'assemblée. Cacophonie infernale. Terreur instinctive. Les mères attrapent leur progéniture. On commence à courir de toute part sans bien savoir vers où se diriger. Moira ne reste immobile qu’une seconde avant de tirer sa baguette de la poche de son manteau. Elle se met à courir vers l'origine des premiers cris, puis fait volte-face pour lancer à la petite Ollivander : - Reste-là, Hilde ! N’approche pas !
Son écharpe se perd dans sa course. C’est à peine si elle sent le froid mordre son cou alors qu’elle se fraye un chemin difficile à travers la foule. Mais elle s’arrête brutalement quand elle découvre enfin le monstre échappé de son cocon. Un instant, elle se fige, incrédule. La créature est difforme, rachitique, presque malade. Il s’en dégage une odeur répugnante. Une odeur de mort. Mais surtout, Moira fixe ses yeux monstrueux, flamboyants, comme calcinés, habités d’une magie si noire qu’elle n’est pas certaine d'avoir déjà admiré puissance si sombre d'aussi près.
Soudain, la créature frémit, s’agite, et la menace qu’elle incarne fait enfin sortir la juge de sa torpeur. D’instinct, elle accourt auprès de @Meadow A. Quinn inerte par terre qu’elle attrape par la taille pour la tirer en arrière et l'éloigner du monstre. Elle ne prend pas le temps de regarder ses mains. Ses yeux restent rivés sur le dragon qui enflamme les premiers obstacles à sa portée. Tout autour, la panique se répand comme une traînée de poudre, faisant se répondre les pleurs et les hurlements des élèves qui ne pensent plus qu'à retrouver leurs parents. L’incendie diffuse une chaleur insoutenable. Moira se retourne alors et lance à l’attention des premiers sorciers à portée : - Eloignez les enfants ! Protégez les moldus ! Puis elle sort sa baguette et prononce un ferme : - Mobilicorpus ! Lentement, le corps de Meadow s'élève et Moira guide l'étudiante inconsciente à travers la foule pour la mettre hors de danger. Les invités accourent de toute part. La fièvre s’est emparée des enfants comme des adultes, fouaillant leurs ventres d’une peur cinglante. Sur leurs talons, le feu se répand, dévorant fleurs et mobilier pour ne laisser que des cendres, si semblables à celles qui ont recouvert ces mêmes jardins quelques années plus tôt.
Une fois toutes deux éloignées, Moira repose la jeune Serdaigle sur l'herbe et attrape enfin ses poignets pour examiner ses mains. Ses yeux s’écarquillent. Est-ce… de l’or ? Elle cligne les paupières une seconde, puis muselle brutalement ses questionnements pour se concentrer uniquement sur les blessures de l’étudiante. Les brûlures sont profondes, incrustées comme si le métal avait fait fondre le derme pour se mêler à la peau. La douleur de la jeune sorcière filtre dans chaque tremblement de ses muscles. Il faut agir vite.
D'un geste, elle place les mains de Quinn côte à côte et les désigne du bout de sa baguette avant de murmurer : - Aguamenti. Immédiatement, un filet d’eau froide s’étale sur les brûlures, laissant échapper une vapeur âcre les premières secondes où il entre en contact avec l’or. Il faut empêcher la brûlure de mordre plus profondément dans ses chairs, sans quoi les séquelles de la jeune fille pourraient être bien plus graves. Doucement, Moira fait courir son pouce sur les poignets de Meadow. Elle lui parle, cherchant sur son visage le moindre signe pouvant lui indiquer que la petite reprend conscience : - Respire, ma belle. Tu n'es pas toute seule. Respire. Sa main s'élève alors vers son visage couvert de sueur. Elle passe sur son front avant de descendre sur sa carotide pour vérifier son pouls. Les battements de son coeur son rapides, mais réguliers. La magistrate se rassure légèrement alors le chaos qui se déchaîne autour d'elle l'arrache au calme qu'elle tentait d'imposer.
Tandis que l’eau continue son office sur les mains de la petite Meadow, Moira lève les yeux pour tenter de trouver @Severus Rogue dans la foule, mais c’est @Camille Nott qu’elle reconnaît au milieu des convives paniqués. Immédiatement elle l’appelle, tentant de couvrir les cris qui résonnent de toute part : - Camille ! Le professeur croise alors son regard et arrive rapidement à sa hauteur. Le trouble s’est insinué dans ses yeux aussi profondément que dans les siens. Mais en tant que maître des arts obscurs, il est possible qu’il sache bien mieux qu’elle la nature du mal qu’ils affrontent. Gardant toujours les mains de Meadow sous l'eau, elle lance à son ami d’une voix trop tremblante pour dissimuler son angoisse : - Quelle est cette chose ?
Fatras de caquets. Le bétail palabrait sur la ceinture de Poudlard dans un esclandre piaillard. Winnie s’accointait laborieusement du bourdonnement papillotant. Indophénols mignotaient sur les contours astatiques. Mussée dans la trouble silhouette de l’avant-nef qui dégueulait dans le parc, elle s’évertuait à réprimer son mésaise. Ils te détestent. Pas un apostat de grâce. ‘Elles’ se régalaient de la morguer. « Suffit » mugissait-elle contre ‘ses’ intimes médisantes. Les phalanges esquichaient les tempes dans une géhenne perforante. Lèvres se torsadaient dans une coercitive minauderie, épuisant tout hardi gémissement. La ‘gangrène’ se repaissait de ses limbes.
Une fois la désescalade frétée, et le calvaire dévoré, Winnie tâtonnait le relief avec bourrèlement. Lucarnes sondaient la tourbe turbulente après une tête familiarisée. Sa crapoussine belligérante, @Edwa D. Black, s’en élaguait. Amitieuse caresse de ses fureteuses prunelles de voir la pouponne se presser vers le ministre. Fourvoiement se dilapidait devant la présence lénifiante de son père adoptif, @Severus Rogue. Les commissures s’acquittaient d’une systole bilieuse, capitonnant ses bajoues de desserre. Tout ira bien. Ça va péter hihi.« Quoi ? » D’ordinaire peu chatouilleuse à l’égard de ‘ses’ écumeuses voix, elle ne pouvait mépriser l’écueil qui enclavait la piétaille. Engouement d’un frais tintouin.
Crochetant du regard @Hilde Paderna Ollivander, qu’elle se résolvait à articuler avec impétuosité, Winnie titubait avec appréhension. Son amie cancanait avec l’auguste et antique personnage Mcgonagall, ainsi que la saisissante @Moira A. Oaks. La luette émoussée dépeçait doucement son gosier, rendant sagace chaque déglutition. Ça va commencer hihi.« Chut ! » Elles recommençaient encore. Saleté ! Oups ? «Excusez-moi, ça ne vous était pas adressé… » Badigoinces s’empourpraient. Dégaine verbale envers deux regimbeuses félidées plutôt malitorne. « Coucou Hilde…Fiouh je suis soulagée de te voir… » Pour ne pas dire qu’elle dépréciait la foule. « Vous avez l’air soucieuse professeur Mcgonagall ? » L’inflexion chevrotante de son articulation accusait une trouble caponnerie. Émoi mûrissait devant le défilé du professeur Wilson. BIM BAM BOUM ça brûle ça brûle ! Chut ! – songeait-elle vigoureusement. Parfum méphitique flagornait sur l’esquisse délicate de la duchesse, @Lucius A. Malefoy. « Quelque chose ne va pas Hilde…j’ai un mauvais pressentiment » chuchotait-elle à son amie, la tempe halitueuse. L’appréhension suintait son noyau. Elle fécondait d’autant plus devant la conjoncture une chtouille trop homogène de @Meadow A. Quinn. Ses turquoises s’évasaient de médisance devant la faveur dont elle gratifiait le ministre. Un acronyme familier s’envasait à la lisière de ses pavillons. Amycus ? Alecto ? Cuisante manducation.
La fièvre écorchait la foule de son brasier. L’aboi criard de Meadow, assiégé par un acerbe abîme, ergotait ses molécules. Cavalcade d’une véritable débandade. Alors que Moira gratifiait Meadow de bienfaisance, elle toupillait spontanément vers Hilde, bourrelée de coquards imaginaires. « Hilde ? Merde ! –pardon, il faut mettre à l’abri des loupiots » loupiots, soit les cadets. « Nom d’un boursouf délavé » Jurait-elle entre ses crocs, manquant d’embrasser sèchement le sol. Des quatrièmes années s’émoussaient dans la marmelade. « Rentrez tous à l’intérieur ! Tout de suite ! » Sa gorge gourmandait d’hégémonie. Charogne en catalepsie. La couardise grignotait violemment sa moelle.
« Sale Carrow » Les oreilles s’agaçaient derrière cette apostrophe. Les prunelles prospectaient après un blâmable mais seule la chienlit s’éployait devant elle. Écume accablante.
Ce même frisson raclait la croûte de sa carcasse. L’essence incisive du professeur wilson, @Lucius A. Malefoy, dans son intime horizon n’y était sûrement pas coquebine. « C’est vous ?! » Calomnie compromettante. La jeune Carrow crachotait sa toxine. Il exsudait de présence une précognition taciturne.
(c) AMIANTE
edit mj : Lucius n'a pas été vu, il n'est donc pas possible, dans la tourmente, de se rendre compte qu'il est derrière l'attaque
Il se sentait limite un peu bête, à se tenir là, seul, au milieu d’une foule de gens. Mais il n’eut pas le loisir de se trouver idiot bien longtemps, car quelqu’un – qu’il n’avait pas entendu approcher – lui tapota soudainement l’épaule. Il retint un sursaut et ne put s’empêcher de vérifier mentalement où était sa baguette. Les habitudes avaient la vie dure. Surpris, il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour réaliser qu’on avait appelé son prénom. Il connaissait cette voix, mais ne parvenait pas à identifier son propriétaire. Ce ne fut que lorsque la chevelure flamboyante de la jeune femme rentra dans son champ de vision que la réponse lui apparut comme une évidence.
- Dahlia !
Il la détailla rapidement du regard. Son sourire radieux n’avait pas changé. Mais le plus important, elle avait l’air sincère. Son stress descend soudainement d’un cran et sa moue hautaine laissa échapper un sourire, en souvenir du bon vieux temps. S’il ignorait ce qu’elle était devenue, ils avaient passés de bons moments tous les deux, lorsqu’ils étaient encore à Poudlard.
- Qu’est-ce que tu… deviens ?
L’hésitation avait été à peine perceptible, mais surpris, il avait failli lui demander ce qu’elle faisait ici. Question stupide, s’il en était. Elle était là pour des raisons probablement identiques aux siennes. Il n’était pas moins curieux de la réponse, même s’il se doutait. La dernière fois qu’il avait vu @Dahlia Prewett, elle l’avait arrêté en sa qualité d’Auror. Lawrence ne pouvait pas dire qu’il avait été surpris de ce choix de carrière. Elle suivait le chemin familial et ne s’en était jamais cachée. Mais de l’eau avait coulé sous les ponts depuis.
- Je suis content de te voir.
En le disant, il réalisa qu’il le pensait vraiment. Un peu embarrassée par cet élan sentimental, il détourna le regard. La fête battait son plein, les discussions étaient animées et joyeuses. Il n’avait jamais vu autant de monde dans le parc. C’est à cet instant qu’il remarqua une jeune fille, traversant la foule en ligne droite, le regard dans le vide. Soudainement, il se sentit rempli d’un frison gelé. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre pourquoi. Elle avait le même regard qu’une personne sous Impérium. Il savait. Il en avait lancé lui-même. Il se figea, considéra transplaner hors d’ici, mais ce n’était pas possible. Il lui fallut plusieurs secondes pour réagir. Il attrapa le bras de Dahlia, brusquement, serrant plus fort que nécessaire.
- La fille, là-bas, dit-il en montrant de son autre main, elle est sous Impérium.
Suivant son propre geste, il se retourna pour la voir disparaître derrière un groupe. Il tenta de mettre ses pieds en mouvement pour essayer de la suivre, mais il réalisa qu’il en était incapable. Son instinct lui dictait de fuir. Mais Dahlia saurait quoi faire, elle. Elle était Auror après tout, non ?
- Il faut l’arrêter avant qu'i…
Sa voix se brisa en réalisant ce que ça impliquait. Il aurait pouvoir aimer dire qu’il espérait se tromper. Ce n’était pas un secret qu’il n’existait aucune situation honnête qui justifiait l’utilisation d’un sortilège d’Impérium. Il s’apprêtait à assister à un attentat… au mieux. Soudainement, ses pieds se débloquèrent et il partit à la poursuite de la fille, sa baguette à la main. Il arriva juste à temps pour la voir remettre un objet au Premier Ministre. Trop tard. Il assista à la scène, paralysé. L’odeur de chairs brûlées raviva un instinct qu’il croyait disparu et il déploya un bouclier protecteur qui engloba lui et les personnes les plus proches.
La sorcière qui a percuté le Ministre est un petit lutin blond aux couleurs de Serpentard et aux grands yeux clairs. Un ange adorable, rosissant, qu’on aurait envie de prendre par la main pour la rassurer. Une petite bouille mignonne de préadolescente. Le début des ennuis pour les parents, songe avec amusement l’officiel en écoutant la petite babiller ses excuses et demander un autographe. Le ministre s’apprête à s’y soumettre bien volontiers lorsque le nom le frappe. Black. Les rumeurs sont-elles fondées ? Le bruit court partout que le plus jeune frère de Sirius est en vie et professeur à Poudlard. Le Ministre avait bien d’autres urgences que de s’enquérir de la véracité de ce bruit auprès du directeur, mais il semblerait qu’il y ait eu une larme de vérité. Black. Le nom me ramène des années en arrière dans la salle des prophéties. Le voile entoure Sirius, l’aspire dans l’Autre-Monde. Black. Cette gamine devant moi, vraiment ?
Le Ministre adresse son plus chaleureux sourire à la petite en sortant une plume à papote de sa poche. Tandis qu’il inscrit élégamment sa griffe sur la carte de la fillette, il s’enquiert :
« Bien sur, miss Black. Seriez-vous de la famille de Sirius et Regulus Black, à tout hasard ? »
Voici qu’il rend à la jeune fille sa carte désormais paraphée : « pour Edwa Black, chaleureuses pensées d’Harry Potter ». Le ministre, oserait-il l'avouer, a tout appris de Gilderoy Lockhart, l'imposture comprise.
Alors que le Ministre écoute poliment la réponse d’Edwa et que je brûle, sous le masque, d’en apprendre davantage sur les derniers reliquats de la famille de mon parrain que j’ai bien trop peu connu à mon goût, une voix interpelle le Ministre de la Magie. Je me retourne, détaillant curieusement la jolie serdaigle toute de bleu vêtue. Je remarque dans la même seconde le splendide œuf d’or qu’elle tient entre les mains et qui m’évoque curieusement le Tournoi des Trois sorciers et la mine vide sur son visage. Elle ouvre la bouche, égrène quelques mots d’une voix monocorde. Amycus et Alecto Carrow. L’air vide… Imperium. Fais chier. « Putain de merde ! »
Le Ministre fait écho à ma pensée lorsque l’oeuf entre les main de la jeune fille se met à remuer. Le spectacle le paralyse quelques secondes. Cela a quelque chose de beau et de terrible de voir à l’oeuvre un artefact de magie noir. Le Ministre ne peut que comprendre, fasciné, l’attrait irrésistible que cette puissance peut revêtir. Et puis l’objet vole en éclats, fond sur les paumes tendues. La chair crame, les flammes s’élèvent. La cohue.
Le Ministre attrape Edwa par l’épaule et l’écarte du dragon… ou de ce qui y ressemble en tous cas. Il veille à s’interposer entre la créature et la gamine. Sa voix explose dans la tourmente tandis qu’il pousse la petite Black loin du cadeau empoisonné qui lui était destiné.
« Allez vous mettre en sécurité, tout de suite ! »
Mon sang bouillonne. La clameur des combats est inoubliable. Dans ma main, la baguette de sureau. La baguette de Dumbledore. La force folle de l’artefact coule dans mes veines tandis que je la pointe vers le dragon à l’instant même où Moira crochète le corps inerte de la victime du cadeau des Carrow. Que sais-je sur les dragons ? Les yeux sont sensibles… connerie, la créature n’en a pas. Ils résistent à la magie… mouais, ça m’aide pas. Créature de feu… Je vais pas le congeler quand même ? L’incarcérer ? Ça ne l’empêchera certainement pas de cracher ses flammes… Oh et puis merde : Si je balance de la flotte, j’arriverais peut-être à l’emprisonner ou le noyer ce con... « Aguamenti ! Glacius ! »
Tiens, question débile… ça a besoin de respirer un dragon pété de magie noire ?