échec | C'est qu'elle a des raisons d'être en colère, @Pelagia H. Ollivander. Mais la colère rend sa main tremblante et l'endroit grouille de monde. Alors, quand le sortilège fuse, ce n'est pas Severus Rogue qu'il touche. Oh non !
La pauvre @Eirian Almasdóttir n'a même pas vu la lumière rouge lui arriver en plein sur le cuir chevelu ! Elle n'a senti qu'une chaleur intense à l'arrière de sa tête et sa tignasse a pris une teinte rouge brillante, très peu seyante si vous voulez l'avis de Pandora Parkinson ! Tous ceux qui l'entourent ne peuvent que remarquer immédiatement ce changement soudain ! Mais il semblerait que l’œil attentif de quelques professeurs ait également aperçu quelque chose. Un bizutage de mauvais goût serait-il en train de naître dans les couloirs du château écossais ? Ce n'est pas le jour, ah ça non !
Cela n'aurait jamais dû se passer ainsi. Tout avait été soigneusement préparé pour qu'Eirian passe une journée en paix et en sécurité ; elle avait fait sa part du travail en jetant un coup d'oeil à la foire, puis elle devait partir dans le château vide, pour étudier son Irlandais avec son nouveau service à thé. Elle avait même l'occasion de passer un petit bonjour @Valur Fjalarsson - et le sermonner un peu. Alors oui, comment aurait-elle pu prédire que tout dérape ? Que tout lui échappe ? Elle vit à peine la lumière lui frapper à la tête. La surprise fut telle qu'elle n'eut pas le temps de crier ou couiner. C'est Muninn qui cria à sa place. Sinistre. Elle recule sur le coup, se tint le visage, tente de respirer. Elle sent la magie bouillonner dans sa boîte crânienne, chatouiller son épiderme, hérisser ses racines. La seule chose qui n'entraîna pas l'enfant dans la panique fut la présence de Valur, qu'elle tenait désespérément par le bras. Puis ça se calme, ne laissant que le bourdonnement infernal de son coeur dans ses tempes. Et ce fut là qu'elle vit. Cette mèche sur son épaule qui vira au rouge. Comme celle de Ragnhild. Les mains tremblent. Elle se saisit d'une autre mèche, puis encore une autre et le constant restait le même : elle était rouge feu. L'esprit se perd, incapable d'émettre une pensée cohérente. Juste de la peur. De l'horreur. De l'incompréhension. Pourquoi. Pourquoi ? Et Qui ? Et les regards posés sur elle. Lourds sur ses épaules. Noyant un peu plus sa conscience. Ça bourdonne fort dans sa tête, trop fort. Ça serrait trop fort dans sa poitrine. Ses mains s'accrochent à son crâne, à son visage livide, à ce minois si juvénile défiguré par l'effrois, la honte et la souffrance.
Il eut un cri. Enroué. Étouffé. Brisé. Sans nul doute la dernière part d'innocence d'Eirian ?
Et elle courut. Le coeur dans la gorge, qu'elle désirait vomir. Vomir son mal-être, vomir sa souffrance, vomir cette noirceur qui la saisit jusqu'aux tripes. Elle courut non pas comme une enfant blessée, mais comme l'animal terrifié. Déplacement presque sauvage entre les sous-bois, elle glisse entre les troncs, saute au-dessus des obstacles, le visage griffé par les branches. Jamais sa vie de garde-forestière n'avait autant inspirait ses gestes et son souffle. La bête cherche un repère, un endroit pour se protéger, loin, très loin des Sorciers de l'Ordre. Tout son corps et son âme aspire à se terrer dans un lieu sûr. Inconsciemment son esprit chercha le réconfort des Runes, de ses ancêtres, de ses semblables, du boucliers protecteur d'Algiz. Car il n'était plus question de se réfugier dans l'antre des Sorciers, ceux l'ayant fait du mal, déchiré sa conscience, brisé son innocence, noircit son coeur souffrant. Non, il n'en était pas question. Alors ce n'est pas vers le Château que l'enfant se dirige comme ça. Pas dans la salle de classe d'études des Runes où elle avait l'habitude de se couper des autres, ni même la salle commune des Poufsouffles pourtant si chaleureux. Mais bien dans un lieu familier, sombre et hostile...
échec | Les runes sont parfois capricieuses, @Eirian Almasdóttir, et invoquer leur pouvoir est plus difficile encore quand on est perdu dans un tourbillon d'émotions. Le tourment de la petite Poufsouffle est bien trop grand et Algiz reste muette alors qu'elle fuit loin des chapiteaux.
Décidément, les traumatismes d’adolescence ont la vie dure, comme en témoigne ton malaise au contact de ton ancien professeur de potion. Oh, il ne t’intimide plus, les années ont fait leur oeuvre et il faut aujourd’hui davantage qu’un regard sombre et un air renfrogné pour te donner des envies de disparaître sous terre. Mais sa présence ravive des souvenirs compliqués, ainsi qu’un mélange de sentiments contradictoires, entre colère, méfiance et pitié. Aussi accueilles-tu avec soulagement la diversion que constitue l’arrivée impromptue de Nasiya, ainsi que l’intervention d’Uriel, qui vous entraîne tous deux vers le grand hall. Aussi, sur un sourire poli et un second plus franc à l’attention de Viviane, tu te laisses porter par le subit enthousiaste de ton ami. Pour dire vrai, leur idée d’aller visiter le château te laisse un rien réticente. Tu les aimes, ces vieilles pierres, passionnément même. Mais ta place est sur votre stand, à portée du chapiteau au moins, pour parler aux adolescents qui s’aventureront par hasard jusqu’à vous après être passé devant les aurors, le regard brillant d’envie. Votre présence ici est cruciale pour leur montrer qu’il existe d’autres façons de servir la justice magique que ce corps d’élite sur-évalué et… Douce Helga, qui donc essayes-tu de convaincre ? C’est surtout qu’en tant que directeur de Serdaigle, il a toutes les raisons d’être présent sur la pelouse du parc, et non à flâner quelque part dans les couloirs. Te voilà donc, à chercher toutes les excuses possibles et imaginables pour te libérer de l’étreinte volontaire d’Uriel sur ton bras, quand un croassement rauque retentit quelques mètres à peine derrière vous, suivi d’un cri d’enfant qui vient faire résonner ton coeur entre tes côtes par toute la détresse qu’il porte.
Tes yeux alertes ont tôt fait d’en trouver l’origine, cette petite silhouette dont les cheveux se colorent d’un rouge flamboyant, son visage bientôt disparu derrière deux paumes tremblantes. Et juste derrière elle… Enfin, tu l’aperçois. @Lemony Anderson. Quelle douce chaleur, que cette flamme qui monte dans ton échine tandis que vos regards se croisent. Tu n’as que le temps de le trouver particulièrement séduisant – et changé, sans tout de suite en comprendre la raison –, d’ébaucher un sourire avant que la petite ne file en courant. Tout droit vers la Forêt Interdite, dont la lisière se dresse toute proche. Bien trop proche. Sans même y réfléchir, sans même te poser la question, tu détales à sa poursuite, abandonnant-là tes deux compagnons dans un « Ne m’attendez pas ! », à peine articulé. Elle court vite, la petite, toute à sa détresse mais tu parviens à la rattraper juste avant qu’elle ne se précipite derrière les premières branches basses. Ta main se referme sur son bras, aussi délicatement que possible malgré sa fermeté, et tu t’agenouilles pour être à sa hauteur. « Tha a h-uile dad gu math, a mhil. » Le gaélique te monte spontanément aux lèvres, souvenir de ces moments où ta grand-mère murmurait pour toi ces mêmes mots de réconfort. Consciente qu’une langue étrangère risque d’ajouter au trouble de la jeune fille, tu reprends en anglais. « Tout va bien, darling. Ne bouge pas. » De ta main libre, tu plonges dans ta poche pour en sortir ta baguette que tu pointes vers les mèches écarlates. « Finite incantatem. » Fort heureusement, le sortilège répond à ton appel sans rechigner, rendant à la chevelure sa couleur caramel d’origine. « Voilà, c’est mieux comme ça, non ? C’était sûrement une plaisanterie stupide. » Tes gestes, ta voix, tout n’est que douceur tandis que tu la relâches, consciente de ces tremblements qui l’agitent encore. De vieux restes d’une formation en psychologie visant à vous préparer en cas d’intervention auprès de victimes te reviennent en mémoire. Ne pas abandonner la personne, maintenir le contact jusqu’à prise en charge par une personne compétente. Et leur donner du chocolat. Tout en rangeant ta baguette, tu fouilles dans ta poche à la recherche d’une barre chocolatée, mais sans succès. Tes doigts se referment toutefois sur une autre friandise, un muffin aux framboises que tu réservais pour une pause éventuelle dans la journée. Pas un gramme de cacao, mais à défaut… Faute de whisky pur feu, on boit de la bièraubeurre, dirait ta grand-mère. Tu le tends à la jeune fille. « Mange, ça te fera du bien. Ça va ? Tu es à Poufsouffle, mo milis? C’était ma maison aussi. » Tes yeux verts s’ancrent aux siens dans un sourire rassurant, aussi sereins que possible. Attendant que la cavalerie ne vienne te relayer pour prendre soin de l’adolescente.
Foire des métiers - Event Poudlard D'une seule traite, la demoiselle ingurgita le restant de la délicieuse boisson chocolatée, un fin sourire sur le bout des lèvres. Sereine, elle se mêla de nouveau à l'attroupement formé au sein du chapiteau vert, déambulant précautionneusement au milieu de la foule, en sourdine. À présent, Jökla se sentait apaisée et elle était très avide d'en apprendre davantage sur l'ensemble des métiers présentés ce jour. L'érudite sursauta violemment lorsque son amie @Pelagia H. Ollivander lui tapota amicalement l'épaule, laissant échapper un petit cri de stupeur. Elle la dévisagea de longues secondes, la bouche grande ouverte, incapable de cacher son effarement quant à sa présence ici-même, à Poudlard.
« Mais heu... Pourquoi t'es là, toi ?! » Le visage de la blondinette s'illumina aussitôt, et ce même si elle posait désormais un milliard de questions sur le motif de sa venue à la foire des métiers. Avait-elle seulement le droit d'être ici, Pelagia ? Rogue avait-il changé d'avis quant à son renvoi du Château ? Non, cela était impossible, pas du tout son genre au Maître des Potions. Devait-on craindre un scandale si elle n'était pas la bienvenue en ces lieux ? Jökla avait beau retourner toute cette situation dans sa petite tête, elle n'y comprenait définitivement plus rien du tout.
L'aiglonne lui sauta au cou et la serra fort contre elle, tellement heureuse de la revoir. Peu importe la raison, c'était une bonne nouvelle. « Non, je suis pas toute seule. Enfin si, mais c'est très bien comme ça parce que... Jökla bredouillait, elle n'était pas certaine de devoir évoquer la fameuse soirée des deux renvois, elle ne voulait pas gâcher l'instant présent, certainement pas. Elle reprit prudemment : C'est mon père, ouais. Mais il discute avec Anderson alors je les évite, je suis sûre qu'ils parlent de moi. Et j'aime pas ça. » Petite moue boudeuse, l'adolescente hocha les épaules. Ses propos n'étaient pas très clairs mais elle n'avait pas envie de bassiner la petite fille de Garrick Ollivander avec ses bêtises.
Jökla détailla curieusement son ancienne camarade et haussa les sourcils, suspicieuse. Celle-ci semblait d'humeur taquine et arborait un drôle d'air, la Verbena se demandait bien pourquoi : « Quoi ? Il se passe quoi ? Interrogea l'érudite, rieuse. Elle se tourna à plusieurs reprises, observant nerveusement les alentours à la recherche d'une réponse à toutes ses questions, incrédule. Il se passait quelque chose, c'était évident. Est-ce qu'on doit s'enfuir en courant le plus loin possible d'ici ? » Questionna la blondinette sur le ton de la blague.:copyright:️ 2981 12289 0
Merveilleux. Tout d’abord, on lui avait ruiné son sabbat pour le remplacer par une séance de délation particulièrement détestable et toute la neutralité de l'école avait été remise en question. Ça datait d’un mois, mais elle était encore furieuse. Puis, on avait renvoyé deux élèves qui n'avaient absolument rien demandé, consécutivement à ladite délation. Très bien, bon. Ils avaient chanté dans une chorale, ouah. Quel acte de rébellion innommable. Ensuite, le seul homme un tant soit peu capable de la détendre sur lequel elle avait réussi à mettre la main se retrouvait à présent hors de portée, enfermé en taule, parce qu’il était trop con pour avoir des idées qui n’étaient pas dangereuses et stupides. Et parce qu'il embauchait des gamins de Poudlard dans une chorale. Et maintenant ça. Alors aujourd’hui, Hekate était chafouine. Elle ne cessait de jeter de petits regards agacés vers le ciel, comme si le coup de main des divinités qu’elle attendait se faisait attendre.
Pourtant, la veille avait été une soirée particulièrement agréable. Avec @A. Josiah N'Da et @Nasiya Abasinde, ils s’étaient retrouvés tous les trois pour manger un morceau, et descendre quelques verres, peut être en prévision du cauchemar que serait cette journée. Et pourtant, même la vodka de son Bloody Mary n’aurait pas pu la préparer à ce qu’elle endurait maintenant. Le bruit, la foule, les têtes différentes qui défilaient rendaient les vieilles pierres du château encore plus oppressantes qu’elle ne l’était déjà. De toute façon, elle savait bien qu’elle n’aurait pas dû venir. Pourtant, elle avait fait un effort. Déjà, elle souriait. Puis, elle avait enfilé une jolie robe toute jaune - Avec des poches. Des POCHES - qui la faisait ressembler à une adorable petite fleur, ou a une abeille cocaïnomane si elle n’avait pas eu la bonne idée de camoufler ses cernes. Sa baguette était bien en évidence, piquée dans ses cheveux, et elle avait même planqué ses oghams pour s’éviter au maximum l’étiquette de hippie bizarre. Oh, elle ne doutait pas qu’ils n’avaient rien contre les verbenae qui se trouvaient ici. Ils étaient plusieurs à déambuler sans problème dans la foule. Mais étonnamment, quand c’était l’une des leurs qui enseignaient aux chers enfants, ça devenait une tradition bizarre. Elle le savait, elle avait reçu des lettres.
De ses yeux un peu perdus, elle scruta la foule, à la recherche de son âme-sœur et compagnon de toujours. Mais il n’était toujours là.
Dans son champ de vision, il n’y avait que @Lemony Anderson, à qui elle avait adressé un rapide bonjour lorsqu’elle était arrivée. Tout ce qu’elle avait appris pour le moment, c’était que beaucoup de sourires étaient faux, et que contrairement à la légende, Rogue ne brûlait pas en plein soleil.
Soudain, il lui sembla apercevoir la silhouette flamboyante de Josiah. S’il était là, Nasiya ne devait pas être loin. Et lorsque son regard le trouva enfin, il lui sembla que les cieux s’ouvraient pour laisser passer un flot d’anges, ou un autre truc comme ça. D’un pas pressant, elle se faufila rapidement entre les invités, saluant d’un petit signe de tête ceux dont le visage lui était familier et ceux qui croisaient son regard, et lorsqu’enfin elle fut à côté de son sauveur, et glissa immédiatement son bras sous le sien.
“ …. T’étais où ? Ça fait au moins huit heures que je te cherche. ”
L’air lui sembla plus respirable, maintenant qu’il était là.
“ Ne me laisse plus seule, tu veux ? Du moins jusqu’à ce que je m’éclipse. J’ai besoin de mon soutien émotionnel pour supporter le fait de travailler sur un de mes jours de repos. ”
Un jour de repos qu’elle aurait pu utiliser de bien meilleure façon.
McAdams se lissa la moustache, remettant une énième fois en place son nœud papillon - il faudra qu'il en parle à Mme Guipure, songea-t-il, ce tour de cou glissait bien trop. Un menu détail, cela dit, qui n'entachait en rien la matinée fabuleuse qui venait de se dérouler.
Il s'était faufilé ça et là dans les stands, serrant la main à ce cracmol gérant le Petit Ogre, proposant des snacks toujours aussi goûtus, embrassant ici les deux joues de ce vieil ami du Ministère, rencontrant là-bas la star des Pies de Montrose. Il avait laissé traîner l'oreille, et avait ouï avec plaisir les étudiants questionner sans fin maître potionniste là-bas, et s'extasier tout aussi longuement devant les figurines de dragons ramenés par les anglais de la dernière réserve européenne. Un succès, répèterait-il en boucle à son épouse, une jolie brune trop lasse des enthousiasmes plats de son mari. Un succès, oui.
Seulement, l'heure du buffet arriva.
Tous furent alors invités à rejoindre la Grande Salle de Poudlard, où les quatre tables avaient disparu, remplacées par des lignes de plats à déguster, importés tout droit du meilleur traiteur de Pré-au-Lard. Des petits cercles s'étaient formés à nouveau, et Richard observait avec un plaisir non dissimulé les traits tendus de Severus Rogue alors que toute cette populace vaquait tranquillement du parc à la Grande Salle, assiettes pleines, ventres lentement repus. Voyez, monsieur le Directeur, tout se passait bien ; excellemment bien. L'organisation et la rigueur étaient la clé de tout événement réussi, se vantera forcément l'ancien médicomage, avec un sourire suffisant.
Cette journée parfaite, toutefois, était loin d'être au goût de tous. Juché au haut des portes géantes de la Grande Salle, l'esprit farceur de Poudlard observait d'un œil mauvais tous ces inconnus et ces figures trop réjouies - et pas de son fait. Peeves faisait la moue, depuis l'aube. Toute cette agitation non souhaitée l'avait privé du premier week-end sans match de Quidditch depuis des lustres, et le dernier avant les vacances d'Avril- il n'aurait jamais eu meilleur occasion pour rendre ces élèves adorés fous de rire. On les avait pourtant tous basculés hors du château, entassés dans des chapiteaux dans le parc, à écouter de tristes adultes leur raconter mille et unes sornettes.
Il venait tout juste d'échapper au contrôle du baron sanglant, trop occupé à rouler des épaules devant des étrangers de Poudlard, en discussion avec Slughorn. Peeves gloussa bruyamment, et ne put s'empêcher de sauter sur l'occasion. Journée parfaite, susurrait sa némésis du jour : il allait lui montrer, lui, ce qu'était une journée parfaite.
En moins de temps qu'il n'en faut pour dire Oubliettes, Peeves était revenu dans la Grande Salle, toujours juché sur les portes, les bras pleins de trésors. Là-bas, cette grande perche brune qui passait trop de temps avec son chat ! BAM, bombabouses dans la figure. Raté, c’est l'homme au teint basané à ses côtés qui se la prit de plein fouet ( @A. Josiah N'da ). À droite, à gauche, devant, derrière, aucun des recoins de la Grande Salle n'échappa à la folie rieuse de Peeves. Bombabouses furent vite remplacées par des pétards Weasley, explosant dans les assiettes des gens. Enflammé, l'esprit farceur gloussa plus fort encore, et son rire le propulsa en avant, faisant de superbes voltiges dans les airs.
Where are me boots, me noggin' noggin' boots All gone for beer and tobacco And the heels they are worn out and the soles are knocked about And me toes are looking out for better weather
All for me grog, me jolly jolly grog, All for me beer and tobacco, For we spent all our tin with the lassies drinking gin And across the western ocean we must wander
Et, reprenant d’une voix de plus en plus forte le refrain, Peeves plongea au milieu de la foule, tirant là un chapeau, soulevant là une cape, gloussant plus encore. Tous en choeur, clama-t-il : All for me grog, me jolly jolly grog !
- De l'ordre ! De l'ordre dans ce château ! De l'ordre ! Couinait Richard McAdams, le teint blême, tout sourire suffisant disparu de ses lèvres.
Une journée parfaite, avait-il dit.
Ce RP se déroule le Samedi 13 Mars 2004, sept jours après la pleine lune. Tous les élèves et professeurs de Poudlard sont évidemment attendus à la foire. Les intervenants détenant une invitation sont également accueillis au sein de l'établissement. Anciens élèves ou non, si vous venez en tant que représentant de votre profession, vous êtes le bienvenu - considérez que le comité vous a invité.
Chaque joueur peut répondre sans tour de jeu particulier. Les MJ peuvent intervenir à certains moments de l’intrigue. En cas d’action susceptible de bouleverser le cours de l’intrigue (attaque, défense, action de grande envergure, tentative de fuite, poursuite), merci de recouvrir aux services des MJ via le sujet des demandes.
D’un bout de tissu humidifié, Josiah caressait avec douceur la peau de @Nia Babajaro, désormais percée de dizaine de milliers de petits trous, et remplis d’encre. Le petit troupeau d’adolescents qui s’était accumulé autour de son stand commençait à s’éparpiller. Josiah était content, fier, même, de son œuvre. La magie avait été suffisamment vaudoue pour attiser la curiosité des jeunes, suffisamment belle pour qu’ils l’admirent, suffisamment puissante pour qu’ils la respectent, et trop peu dangereuse pour qu’ils en aient peur. Dans un dessin qu'ils avaient réalisé ensemble, Nia et Josiah étaient venus combiner les symboles des divinités vaudoues Damballa et Ayida-Weddo, concubins éternels. Le boa et la couleuvre, danse géniale sur la peau brune de la jeune femme. Josiah s’était appliqué à combiner les pouvoirs de deux différents tatouages en performant une série de rituels sacrificiels. Nia avait dû se séparer de certains de ses bijoux, qui plaisaient beaucoup à Ayida-Weddo, ils avaient fait baigner du coton dans le sang d’un poulet blanc, en y mêlant la mue d’un serpent-multicolore ainsi que celle d’un boa. C’était un sortilège et quelques grammes de cendre volcanique qui avait rendue l’encre noire, le sang du poulet n’étant pas suffisamment sombre. Parmi la foule, Josiah avait repéré quelques gamins qui auraient fait de bons apprentis. Un jour, peut-être, quand il serait prêt à partager ses connaissances.
Tous les deux épuisés, Nia et le voodoo’s child s’étaient dirigés, bras-dessus, bras-dessous, vers la Grande-Salle du château, où les attendait un banquet. Ils s’étaient installés à une table et avaient été rejoints par @Nasiya Abasinde et @Hekate R. Murphy. Josiah n’avait pas faim. Il picorait du bout des doigts son assiette, et se tenait plutôt muet. Il ne pensait pas qu’il pénètrerait le Château, il ne s’y était pas préparé. Toute trace de la bataille du 2-Mai avait été effacée. On n’aurait pu l’imaginer si on ne l’avait pas vécue. Josiah avait le regard rivé sur le faux-plafond, et ne parvenait pas à savoir s’il l’avait vu, quand il était venu, cette fois-là. Sa magie était pourtant impressionnante, et parfaitement sublime. Il avait dû le voir, mais le confondre avec le véritable ciel orageux de ce soir-là. A côté de lui, Nia montrait son tatouage, Nasiya l’admirait, mais il ne parvenait à se concentrer sur la discussion. C’était comme s’il n’était pas même véritablement assis sur ce banc, tant il se tenait aux aguets, prêt à ce que quelque chose n’arrive, à ce que quelque chose ne lui tombe dessus. Dans son dos, son tatouage diffusait une certaine chaleur. S’il avait pu pointer la source de cette chaleur, Josiah aurait montré la trace sombre, brûlée, sur le tronc de l’arbre sacré, reliquat d’un sortilège noir. Il fut sans doute l’un des premiers à remarquer l’entrée – en fanfare – de l’esprit frappeur Peeves, qu’il suivit ainsi du regard avec attention. Il avait peu croisé pareilles créatures au cours de sa vie, mais se souvenait de celui-ci, qui s’était battu aux côtés des forces de Poudlard à l’occasion de cette fameuse bataille. Ce souvenir l’apaisa, il ne devait pas être si terrible, pour un esprit frappeur … Grossière erreur de sa part que de faire confiance à Peeves, comme aurait pu lui dire n’importe quel élève du Château. En effet, Poudlard n’était plus attaquée, ce n’était donc plus sur l’ennemi qu’il lancerait ses bombabouses. C’est ainsi un Josiah presque rassuré qui fut pourtant la première victime de ses tirs. C’était manifestement l’enseignante de Runes qui était visée, mais ce fut lui, qui se tenait à sa droite, qui se le prit en plein dessus. Josiah avait vu le mouvement de l’ectoplasme, mais n’avait pu éviter le projectile, qu’il reçut avec violence sur l’épaule, esquissant un mouvement vers l’arrière, grimaçant face à la douleur et criant quelque injure en français.
Un mouvement de panique gagna la foule amassée dans la Grande Salle en un éclair, mais Josiah ne put toutefois pas prévoir ce qui suivrait. S’il fut un instant distrait par l’apparence désormais toute tâchée de son boubou, les différentes explosions qui retentissaient partout autour de lui finirent par le prendre au corps. Alors qu’il essuyait frénétiquement la tâche qui imbibait le tissu de son vêtement, le bruit des bombabouses fut rejoint par celui des pétards, puis par celui des enfants qui criaient. Sa mâchoire se serra alors qu’il n’était plus capable d’entendre autre chose. Il n’y avait que les éclats des bombes, le tonnerre des pétards, et les chants distendus et atroces de Peeves. Il voyait Nasiya qui tentait de lui dire quelque chose mais ne parvenait à l’entendre. Ses mains étaient venues se poser avec force sur ses oreilles, pour tenter de masquer un peu l’assourdissant vacarme qui emplissait la Grande Salle. Son cœur battait à une vitesse affolante alors qu’il se recroquevillait sur lui-même, son dos se faisant rond. Il se balançait d’avant en arrière sur le banc, et avait l’impression de ne plus savoir comment respirer. Bientôt, ce n’étaient plus ses mains qui couvraient ses oreilles, mais ses coudes, pour que ses paumes puissent se poser sur ses cheveux, et qu’il protège ainsi son crâne d’une éventualité terrible : celle qu’à nouveau, le plafond magique de cette gigantesque salle de Banquet ne lui tombe sur la tête. Devant ses yeux, il ne voyait que ça : des décombres, et des corps défaits, sans vie, écrasés par la pierre, et tordus par des sortilèges. Les pétards de Peeves avaient cessé de détonner, et pourtant, Josiah les entendait encore. En français, il murmurait – croyait-il au moins : « Je ne peux pas respirer ». Il était en effet à bout de souffle, des perles de sueur trempaient son front. Quiconque l’aurait touché eut pu croire qu’il était brûlant de fièvre. En réalité, c’était l’angoisse qui l’avait pris au corps.
Ça ne lui arrivait plus, ces derniers temps. Plus aussi souvent qu’avant, en tous cas. Après 1998, après la bataille, il avait dû éviter tous les lieux trop fréquentés, il n’avait plus pris le métro londonien qui faisait un bruit d’Enfer, et il avait même quitté le pays, pour rejoindre le Bénin, comble de l’improbable, sous le prétexte parfait de rencontrer la nouvelle épouse de son père. En réalité, il devait s’éloigner de la noirceur de l’Angleterre qui ne faisait que lui rappeler la guerre. A l’aube du nouveau millénaire, il avait rencontré un garçon qui avait mis un nom sur ses maux. « Tu fais des crises d’angoisse, Jo », lui avait-il dit. Et il avait eu le culot d’avoir raison, ce garçon. Grâce à lui toutefois, grâce à Orso, leur fréquence avait baissé. Et le monde allait mieux : il prenait à nouveau le métro, voir des feux d’artifices ne le ramenait plus à un état fœtal. Avec Orso, ils parlaient beaucoup de la guerre. Souvent, en tous cas. Avec Nasiya, jamais : c’était un des nombreux tabous de leur couple – – … de leur relation, pardon. Alors le sujet tombait quand l’angoisse remontait, et que Josiah était ainsi forcé de raconter. Mais ça n’arrivait plus, ou presque. En mai, la plupart du temps, en période de stress, après des lumières ou des bruits trop forts. Josiah avait su que passer cette journée à Poudlard ramènerait l’angoisse – il n’avait pas imaginé qu’il puisse être ainsi pris de panique, toutefois.
Foutu Peeves. Foutue guerre.
« Je ne peux pas respirer »
Il criait désormais.
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Uriel Lewis est devant toi. Tu le connais. Ou du moins tu connais son visage. Il a fait la une, après tout. Mais il y a autre chose que tu sais sur lui. Tu as maladivement gardé de trop nombreux articles sur ton mari. L’un d’entre eux listait les victimes de son dernier attentat. Tu les as lus. Relus. Relus à nouveau. Lewis. Son nom, tu le connais lorsqu’il serre ta main.
– Enchanté de même, Viviane. Votre mari a tué ma mère.
Tu es estomaquée. Que peux-tu lui répondre ? Alors tu presses sa main avec douceur, tu caresses ses doigts. Il a le même âge que toi, et vos deux vies sont brisées par le même homme. Tu baisses les yeux, incapable de lui dire combien cela te remue de le rencontrer, combien tu aurais voulu mourir à la place de sa mère et expier des crimes qui ne sont pas les tiens. Mais avant que tu ne puisses réagir, il reprend la parole, doucement. Une bouffée d’espoir t’explose le coeur en l’entendant.
– Je crois que vous ne trouverez personne ici pour vous en vouloir de haïr cet homme. Je suis certain que Severus sera d’accord avec moi, pas vrai ?
En quelques mots, il a déjà fait plus pour te rassurer que beaucoup. Tu relèves les yeux, incertaine, tu te perds quelques secondes dans son regard et serres un peu plus fort sa main. Tu as une boule dans la gorge, et elle t’empêche presque de parler. Tu le regardes, pourtant, même si son approche a été froide, il semble s’adoucir. Ton coeur se met à battre plus fort dans ta poitrine, et tu lâches finalement sa main après quelques instants de flottement.
– Merci, Uriel. Je suis désolée pour votre mère.
Et tout se précipite à nouveau. De nouveaux visages et le bruissement de conversations t’assaillent. Severus Rogue demeure sérieux, silencieux. Tu le sens vous observer avec un forme de discrétion et de retenue. Tu le sens te jauger. Vous jauger tous. Son visage est indéchiffrable. Une grande présence noire qui inquiéterait n’importe qui. Tu observes aussi. Un nouveau venu à la peau aussi sombre que l’ébène. Il a un grand sourire avenant qui rend son visage difficilement déchiffrable. Tu donnerais cher pour savoir ce qui se cache sous ce masque. Lestrange aussi avait un grand sourire en société. Derrière les portes closes, tu as fait l’expérience de sa cruauté. Tu l’observes, @Nasiya Abasinde quand il se présente à toi.
– Mlle Lestrange, c’est bien cela ? Sacrée façon de vous présenter aux inconnus, dites-moi. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous croiser, je crois ; Nasiya Abasinde, marchand de sable sur le chemin de traverse. Au numéro 12. Est-ce ce salaud de mari qui vous tient éloignée de la recherche, et plongée dans les affaires ? On vous a remplacé par cet imbécile de Baraghni, ce mois-ci, c'est une horreur. Ce serait bien dommage de ne plus vous lire, j’espérais avoir l’occasion d’en découvrir davantage sur vos projets futurs. Ne vous fiez pas à ce nom qui fait gronder, c’est une fine analyste, vous savez, professeur Rogue ?
Tu lui serres la main. Un collègue potioniste. Tu as entendu parler de sa boutique. Tu n’y as jamais mis les pieds, cependant. Les beaux rêves t’effraient. Ces mensonges n’en rendent que plus difficile le retour à la réalité. Une réalité que tu lui rappelles avec un aplomb qui te surprend toi-même.
– C’est Madame Lestrange, Monsieur. Je suis mariée.
A ton grand dam.
– A dire vrai, c’est plutôt l’incarcération de mon mari qui m’a enfin donné le loisir de m’adonner à la recherche, Monsieur Abasinde. Je suis ravie de vous rencontrer. Je prépare un gros dossier pour le mois prochain, la rédaction a donc souhaité laisser le dossier de ce mois à quelqu’un d’autre. Pas que je m’en plaigne, notez bien : les délais eussent été intenables sans cela.
– Depuis combien de temps n’est-tu plus venue prendre le thé à la maison, Erin ? Tu pourrais venir un de ces jours, tu n’as pas encore vu le chat que j’ai adopté, je crois ? Cela vous plairait-il aussi de venir, Viviane ?
La voix douce d’Uriel jaillit à nouveau d’entre les conversations. Tu le regardes, encore un peu
hésitante. Tu regardes Erin qui s’est faite affreusement discrète, puis Uriel, puis Erin à nouveau et Uriel. Tu souris. Un sourire discret mais franc.
– J’en serais ravie, Uriel. Je vous remercie. Envoyez moi un hibou, je viendrai avec plaisir.
Et tu le vois éloigner Nasiya sans autre forme de procès. Tu es presque amusée de ce subterfuge tellement gros que tu n’arrives pas à savoir ce que le jeune homme a derrière la tête. Peut-il vraiment t’aider à nouer le contact avec Severus Rogue, a chercher dans cet espion un moyen d’obtenir ta vengeance et ta libération ? Tu le regardes s’éloigner avec Nasiya et tu laisses s’échapper un soupire imperceptible de soulagement. Tu jettes à nouveau ton regard vers Severus Rogue qui n’a fait que te scruter et te jauger, incapable de savoir si son silence te rassure ou t’inquière.
– Je devrais peut-être finir de préparer mon stand avant l’arrivée des élèves…
Tu te maugrées intérieurement : à quel point est-ce ridicule ce que tu viens de dire. Respire ! C’est pas comme si tu allais lui demander d’empoisonner ton mari au nez et à la barbe des aurors. Tu sors une carte de visite et la lui tends.
– Peut-être cela vous plairait-il de venir prendre le thé à l’occasion ? J’aimerais beaucoup discuter avec vous de mes recherches, avoir votre avis dessus si vous le voulez bien…
Et lui demander de t’aider à assouvir ta vengeance. Tu te racles discrètement la gorge.
– … enfin, si vous avez un peu de temps à me consacrer, Magister Rogue, évidemment.
Tu es tellement loin de tout que tu ne vois pas l'esprit frappeur commencer à semer la panique partout autour de vous.
Petit à petit, chacune des personnes venues te saluer se déplace vers son stand. Avec Josiah et Nia s’en va la bonne humeur de ton frère, qui malgré une dizaine de coup de coudes distribués au long de la matinée n’a pas réussi à se fendre d’un sourire sincère – et avec la dernière silhouette amicale partie a cessé la paix pour @Theodore Nott. Lui apprendre à cuisiner d’abord, lui montrer quoi faire pour te faciliter la tâche, lui demander souvent le nom de telle ou telle personne – le tout jusqu’à la fin de matinée. Ca n’est pas un trop mauvais vendeur, même s’il n’y met pas autant du sien que tu le voudrais. De toute façon, il n’y a qu’un seul vrai moment de vérité dans ce genre de situation : à ta montre, tu vois 11h30 arriver et tu prends un instant pour t’étirer. Ils vont arriver, les gourmands, les affamés. Ceux qui ne voudront pas pousser jusqu’au château pour se faire une assiette, ceux qui voudront manger autre chose, ceux qui auront encore faim sans oser retourner sur leurs pas, ceux qui n’attendront pas deux heures de plus pour manger quelque chose. Alors que ça visite les stands, ça s’arrête, ça demande, ça appelle, ça sort son argent et son appétit, et pour vous, le rythme s’accélère. Pas moyen de garder un œil sur le Nott, mais en même temps, s’il essayait maintenant de tirer au flanc ou te fausser compagnie, vous le sentiriez venir – et Arthur lui arracherait la tête, sans doute. Tu as beau être en arrière, tu ne peux t’empêcher d’échanger des boutades, de commenter, d’amuser la galerie, et tu jettes à tes employés du jour quelque chose à grignoter chaque fois qu’ils semblent trop fatigués de ta présence. Tu t’amuses beaucoup, aujourd’hui. Il doit être 14h15 peut être quand ça ralentit enfin, et tu profites du moment d’accalmie pour chercher ton chiot parfaitement bien caché sous ton stand. Tu te penches vers lui quand tu le devines enfin, et lui tends la main en l’appelant. Il te lèche les doigts sans sortir pour autant de sa cachette.
- Tu as peur du monde Pwyll ? Tu vas t’habituer, ne t’inquiète pas. Viens me voir, viens. - Tu vas nous le traumatiser ce chien. - Tiens, Arthur, cela faisait si longtemps que je n’avais pas entendu ta si mélodieuse voix me dire quelque chose de désagréable, je commençais à m’inquiéter. - Il s’en est pas trop mal sorti, ton extra. - Qu’est-ce que tu crois ? Que je l’ai embauché juste parce que j’aime bien ses jolis yeux ? A défaut de faire confiance aux autres, écoute ton grand frère de temps en temps. - Ouais ouais. C’est quoi le programme ? - Et bien moi, je vais m’offrir une petite visite du château déjà, tant que les mômes risquent pas de se pointer pour poser des questions. Tu prends une pause après, ça te va ? Nott ! On ferme le chaud un moment et Arthur prend la relève ici. Viens, on va se chercher une assiette au buffet à volonté.
Tu n’as pas particulièrement faim, et tu pourrais tout aussi bien manger à ton stand – mais il s’agit ici d’un prétexte bien plus que d’une vraie faim. D’abord, oui, tu veux goûter leur repas, sait-on jamais qu’il y ait dans leur cuisine quelque idée géniale dont tu pourrais t’inspirer. Mais surtout, une bonne raison de rentrer dans l’école, de visiter l’antique château inconnu. Attrapant tes feuilles et ton tabac dans ta poche, tu entraines le jeune homme à ta suite. Tu finis à peine de rouler quand vous arrivez à la porte, et tu avises la cigarette. Bah, c’est pas tout les jours qu’on visite Poudlard, tu peux attendre un peu pour fumer. Tu te penches vers Nott pour lui dire à l’oreille.
- Nos assiettes mon joli, on les mange pendant que tu me fais faire le tour.
Ce n’est pas une demande, ce n’est pas une question : c’est un ordre. Tu l’as engagé pour ça. Tes affaires rangées dans ta poche, tu fais le premier pas vers l’intérieur du bâtiment. Un rapide regard dans le hall te laisse songeur que tu traverses te laisse songeur.
Tu n’as jamais vu ça. Tu sens la magie qui protège le lieu sur ta peau, les multiples sortilèges qui se croisent ici et qui vous entourent, invisible. Même lorsque votre tradition se réunit, vous n’en arrivez jamais à cette intensité, ce nombre de protections. Sont-ils paranoïaques depuis toujours, ces hermétiques, ou est-ce le résultat des troubles de ces dernières années ? La magie qui t’entoure te semble assez belle, lancée avec une grande précision. Certains d’entre eux ne sont pas si mauvais, malgré la baguette. Mais le déballage de magie ne s’arrête pas ici. Tu as déjà vu, bien sûr, quelques tableaux mouvants – mais c’est pour toi une rareté, une extravagance particulièrement coûteuse que peut se permettent. Et pourtant, tout autour de toi, chaque tableau est animé. Ça bouge, ça danse, ça discute, ça détaille qui passe. Est-ce qu’ils sont vraiment tous conscients ? Est-ce qu’ils peuvent agir comme autant de surveillants, autant d’espions ? Tu es tiré de tes pensées par une série d’explosions et de cris et une voix qui résonne plus loin.
- De l'ordre ! De l'ordre dans ce château ! De l'ordre !
Il y a comme un début de mouvement de foules, personnes qui quittent la salle et personnes qui s’en approchent pour voir ce qui s’y passe. Tu glisses entre les sorciers de tout âge en tirant après toi ton compagnon pour jeter un œil à la Grande Salle.
C’est incroyable. Tu as beau mépriser les hermétiques au plus haut point, tu restes interdit et admiratif devant ce que tu vois. Ce ciel… C’est vraiment de la très belle magie. Cela dit, ce n’est pas cela qui te fait saisir vivement le bras de Nott pour lui demander d’une voix qui trahit ton excitation :
- C’est un fantôme ?
Tu sais qu’il existe des fantômes, bien sûr… Mais tu n’en avais jamais vu avant. Un fantôme. Si ce ne sont pas des créatures fascinantes… Tu as un sourire benêt en détaillant la silhouette éthérée dans les airs, qui chante et redescend sur la foule pour agacer et inviter à se joindre à lui. Incroyable. Un grain de sable dans la machine. Quelque chose qui est mort, mais qui n’a pas cessé d’être. Il te faut pas mal de volonté pour t’arracher au spectacle et entrainer Theodore loin de cette anarchie.
- Il y a plusieurs fantômes à Poudlard, n’est-ce pas ? Ils sont tous aussi… exubérants, ou c’est le seul ?
Tu es presque sûr que l’une de tes clientes t’a un jour raconté avoir été effrayée enfant par un certain Baron Sanglant – le nom t’avait assez plu pour que tu retiennes l’anecdote. Tu passes une main et regarde autour de vous.
- Bien, je te propose que nous mangions plus tard, il m’amuse beaucoup celui-là mais il est en train de mettre un sacré désordre. Donc j’imagine que nous pourrions commencer par une visite des lieux ? Dis moi mon joli, toi qui a été étudiant ici, qu’est-ce qu’il faut absolument que je vois ?
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