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C'est la fête !
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Dim 20 Sep - 14:55

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C'est la fête !
On devient vieux le jour où tout ce que l’on veut pour son anniversaire, c’est ne pas en entendre parler.
- 07.04.2004


Sur la devanture du restaurant, une note avertit les visiteurs qui souhaiteraient dîner sans avoir réservé : Le Petit Ogre accueille une soirée privée. Nous serons exceptionnellement fermés le mercredi 7 avril au soir et le jeudi 8 avril pour le service du midi. Nous nous retrouvons jeudi soir ! – La direction. Un bref regard à l’intérieur informe le plus curieux des passants que la soirée en question entraîne une certaine agitation, et depuis le début de l’après-midi, on fait des allers-retours, les bras chargés de vivres et de boissons. Ça bouge, ça braille, ça échange en gallois – il semble que la famille Price se soit réunie pour l’occasion. Même Arthur Price, habituellement uniquement vêtu de noir et particulièrement renfrogné, arbore un nœud papillon d’un rouge vif et semble faire l’effort de sourire – certains l’auraient même entendu parler anglais. Nesta et Siwan ordonnent ce petit monde, donnent des ordres, rient beaucoup, et semblent particulièrement enthousiastes. Pourtant, ni l’aîné de la fratrie ni son fils n’ont encore été vus depuis le début de la journée.

Dans la salle, on a ôté les tables, les chaises sont dispersées autour de la pièce le bar déborde de boissons et la musique est forte. Partout sur les murs, des décorations colorées de papier ont été accrochées, et une nuée d’origamis de couleurs vives flottent au-dessus de la pièce. Les jumelles sont au comptoir, occupées à expliquer à un jeune homme plutôt charmant comme préparer certains cocktails. Des odeurs entêtantes viennent de la cuisine, où l’on échange vivement, on commente l’état d’avancement des différentes préparations et des plats pour le buffet installé dehors. Car c’est sur la terrasse que le cœur de la soirée est prévue. Celle-ci brille de mille feux, et on a rajouté quelques tables pour pouvoir accueillir tous les invités. S’il fait plutôt bon pour cette période de l’année, et que le ciel est dégagé, plusieurs feux magiques éclaires les différentes tables et illuminent et réchauffent les lieux. Sous les lampes suspendues, Arthur siffle en accrochant de grandes banderoles :


Joyeux Anniversaire !


Le Petit Ogre : 70 ans !

Josiah N’Da : 34 ans !

Rhys Price : 33 ans !



Ce soir, tout doit être parfait.


**

C’était une idée de @Nia Babajaro. Pas le fait de fêter ton anniversaire ou celui du restaurant, ni de les fêter en même temps. L’idée d’y associer celui de Josiah. Cela t’a tout de suite emballé, et tu as passé la dernière semaine à tout organiser. C’était stressant, c’était épuisant, c’était grisant un peu aussi – et surtout, cela permettait de ne pas penser au reste. Bien sûr, certaines choses avaient déjà été prévues avant, mais tu as tout peaufiné, tout arrangé, tout passé en revue. Ce doit être parfait, absolument parfait. Les invitations sont parties il y a neuf jours déjà. Ce soir, c’est toi qui régaleq – et ce doit être mémorable.

Tu n’as pas été tout de suite enchanté quand, hier soir, tes sœurs et ton frère te sont tombés dessus pour t’ordonner de prendre ta journée. Tu étais inquiet de les laisser finaliser les préparations pour la soirée – et tu te sentais peut-être aussi un peu coupable à l’idée de les abandonner pour la dernière ligne droite, même à leur demande. Tu ne sais pas ce qui a eu raison de tes arguments : les insultes d’Arthur, les menaces de violences physique des jumelles ou le regard suppliant d’Hamlet, trop heureux de t’avoir pour lui seule une petite journée. Tu as cédé, même si tu as trouvé certaines de leurs demandes un peu aberrantes : comment cela, tu n’as pas le droit d’appeler toutes les heures pour leur demander s’ils s’en sortent et s’ils ont besoin de toi ? C’est ton restaurant, quand même ! C’est avec une grimace un peu amusée que tu as fini par dire oui à tout, en admettant même à demi-mot que c’était un beau cadeau, de leur part, de t’accorder ce temps avec ton fils.

Hamlet est venu te réveiller aux aurores, en te sautant littéralement dessus en criant d’excitation, le reste des Price tout souriant à l’entrée de ta chambre. Tu les as laissés partir après quelques embrassades, non sans leur avoir fait promettre à plusieurs reprises de te contacter au moindre problème, et tu t’es retrouvé seul dans le manoir avec Cerridwyn et ton fils.

Trente-trois ans. Est-ce que tu te fais vieux ? Tu as l’impression que ces dernières années ont filé à toute vitesse, mais c’est une sensation qui te vient quand tu regardes ton fils plus que quand tu ne détailles ton propre reflet. Bien sûr, tu as quelques petits cheveux blancs de perdus au milieu du noir de ta chevelure, et tes bras se sont recouverts d’un peu plus de tatouages qu’il y a quelques années – mais tu ne sens pas vraiment de différence, au fond. Ta mère a semblé deviner le fil de tes pensées, parce qu’elle a posé une main sur la tienne en t’affirmant que tu étais beau et jeune. Même sa mine trop blême depuis la mort de ton père semble un peu plus colorée aujourd’hui. Tu lui as ressorti, en souriant, cette phrase qu'aimait tant ton grand père : L’âge, c’est juste un chiffre. Il n’a aucune espèce d’importance, sauf si tu es une bouteille de vin. Tu as passé la journée avec eux, en oubliant finalement assez vite le restaurant. Vous êtes allés vous promener, vous êtes allés au cinéma, vous êtes allés manger une glace – et au milieu de ces rires, de ces joies, de ces moments trop rares, tu as perdu le fil des heures. Tu as sursauté de frayeur quand, alors que vous rentriez, tu as constaté qu’il était déjà 17h05 sur l’horloge et que tu avais tout juste une heure pour te préparer si tu ne voulais pas manquer le portoiloin.

**

Pwyll a un jappement plaintif alors que vous arrivez à Londres. Tu caresses le chiot que tu tenais sous un bras pour le voyage et le reposes sur le sol en essayant de le calmer. Il lui faut quelques pas pour retrouver son équilibre, et seulement quelques minutes pour oublier sa frayeur et battre joyeusement de la queue en te précédent. Il n'y a que vous deux, ce genre de soirée n’est pas faite pour les enfants, même si ton fils a eu du mal à l’entendre, et tu es vêtu d’un magnifique costume trois pièces rouge et noir rappelant les couleurs des tatouages sur tes mains et tes bras. C’est le cœur battant que tu te diriges d’un pas rapide jusqu’au restaurant familial. Si tu n’as pas eu de mal à ne pas t’inquiéter tant que tu étais occupé avec ta mère et ton fils, maintenant que tu arrives, tu serais presque anxieux – chose relativement rare. À ton arrivée, Arthur se trouve devant le restaurant, accoudé sur l’un des mange-debout, un café dans une main, une cigarette dans l’autre. Tu avises ton frère le sourire aux lèvres, si son costume est gris il a fait l’effort de sortir un nœud papillon d’une couleur aussi vive que ton costume. Est-ce que ce n’est pas d’ailleurs exactement le même qu’il portait le jour de ton mariage ?

- Salut.
- Salut. Vous vous en êtes sortis ?
- Ouep.
- Ouep ?
- Oui Rhys, on s’en est sortis. On a bossé là nous aussi, en fait. T’es pas possible tu sais…
- Il est très beau, ton nœud papillon. Ça te va bien de ne pas porter que du noir.
- Tu sais, c’est pas parce que c’est ton anniversaire que je peux pas devenir vulgaire.
- C’était sensé être un compliment.
- Merde, voilà. C’était bien ta journée ?
- Merveilleux ! Je crois que je n’ai pas vu maman sourire autant depuis des mois.
- Chouette. T’as pas du feu ?

S’il n’y a pas beaucoup d’enthousiasme dans la voix de ton frère, tu vois bien que son visage s’illumine un peu en t’entendant. Il ne le montre pas, mais il est inquiet lui aussi. Tu sors d’une de tes poches ton zippo pour allumer la cigarette de ton cadet, qui te remercie d’un geste de la tête. Tu hésites un instant à rester avec lui et attendre les invités qui ne devraient plus tarder maintenant, mais tu te ravises au bout d’un instant. Ils ont effectivement travaillé ici, mais c’était il y a des années ou c’était occasionnel. Tu te glisses à l’intérieur, et tu souris en admirant la décoration. Ils se sont surpassés. Les décorations de papier font comme des fleurs sur les murs végétaux de la salle principale, et les origamis volettent tranquillement au-dessus de ta tête. Alors que tu as la tête relevée, deux mains viennent se poser sur tes yeux, et tu reconnais certains des bijoux portés par l’une des jumelles.

- Ne me demande pas de dire si tu es Nesta ou Siwan. J’ai déjà du mal quand je vous vois, mais alors comme ça…
- Tu es vraiment…
- Vraiment…
- Mais alors vraiment !
- Un frère indigne.
- Joyeux anniversaire !

Les filles derrière toi ont une mine amusée quand elles te laissent enfin te retourner pour les voir. Elles portent toutes les deux de longues robes rouges sans manche, et ont accroché une fleur de bégonia rose dans leurs cheveux.

- Comme cadeau, tu vas pouvoir nous distinguer ce soir.
- Nesta porte la fleur à gauche.
- Alors que Siwan porte la fleur à droite.

Elles rient en se fixant l’une l’autre, et Nesta ajuste le collier de sa jumelle d’un geste vif.

- Ça te plaît ?
- Tu devrais aller voir la terrasse, Arthur et la serveuse se sont surpassés.
- Je devrais peut-être aller voir en cuisine si tout va bie-
- Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans : si tu ne considères pas que tu es en journée off, je te crève un œil.
- Et je te coupe un doigt.
- Vous êtes flippantes.
- Merci !
- Maintenant, va voir la terrasse, grand nigaud, on doit finir de préparer le bar.
- Et abstiens-toi du moindre commentaire, sinon…

Tu pouffes doucement en haussant les épaules et t’exécutes. Tu sais combien elles sont sérieuses. Tu glisses tes mains dans les poches, et traverses la salle étrangement vide pour ressortir. C’est étrange, tout de même, de la voir comme cela – même si cela fera une superbe piste de danse ce soir. Elles ne t’ont pas menti, en tout cas. La terrasse a rarement été aussi belle – et c’est déjà ta fierté, à la base. Plusieurs des employés viennent t’embrasser pour te souhaiter un joyeux anniversaire, et tu remercies tout le monde en rendant les embrassades et en complimentant les tenues. De tous les invités, seul Fortarôme est déjà là, occupé à expliquer à un garçon que tu reconnais comme l’un de ses employés quelque chose à voix basse. Il se redresse alors que tu t’approches.

- Rhys mon très cher ! Joyeux anniversaire !
- Merci ! Tu es très en avance mon ami.
- La la la mon cher Rhys. Je me souviens de toi tout gamin, et de ta "sale" manie de venir me dévaliser chaque fois que tu venais à Londres. Du coup, j’ai rapporté des glaces.
- Il ne fallait pas.
- Mais si, mais si. C’est magnifique en tout cas, vous vous êtes surpassés.
- Je dois t’admettre que pour une fois, je n’y suis pas pour grand-chose.
- Balivernes, tu as bien travaillé pour que tes sœurs et ton frère arrivent à faire quelque chose comme cela en une journée. Je ne te pensais pas du genre à partager la vedette, cela dit.

Il désigne d’un geste le nom de Josiah qui flotte à côté du tien sur l’une des banderoles accrochées. Tu sors ton tabac et tes feuilles et commences à te rouler une cigarette.

- C’est un plaisir de la partager avec quelqu’un d’aussi lumineux que Josiah, tu sais.
- Ah ça, vous êtes bien assortis.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Volontiers !

D’un geste de la main, tu fais signe à l’une des serveuses dans un coin qui acquiesce avant de disparaître dans la salle. Tu t’installes à une table, et Florian prend place juste en face de toi. Son employé, qui a bien murmuré quelque chose qui devait être un joyeux anniversaire, en profite pour disparaître, visiblement timide et impressionné. Il se dirige vers la salle où se trouve les jumelles. Mauvais choix, quand on veut avoir la paix. À tes pieds, Pwyll joue avec un os qu'il a été chiné en cuisine sans que tu ne le voies faire. Tu as un soupir de contentement alors que tu allumes ta cigarette et que tu tires dessus une bouffée de tabac.

Ce sera parfait.

2 137 mots
Sont invités à participer au sujet : tous les commerçants du Chemin de Traverse et de l'Allée des Embrumes, les plus vieux habitués du Petit Ogre ainsi que les proches de @A. Josiah N'Da et @Rhys M. Price
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers

Invité

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Invité
Lun 21 Sep - 2:51
C'est la fête
07 Avril 2004

Deux semaines pratiquement que tu trépignes d’impatience à la simple idée de cette soirée d’anniversaire. Une fête trois en un. Vous allez fêter celui du Petit Ogre, ton quartier général en somme et celui de beaucoup d’autres commerçants. Mais surtout, et le plus important à tes yeux, ceux de @Rhys M. Price et de @A. Josiah N'da. Cette idée, c’est toi qui l’a suggérée au d’autour d’une pause café dans le dit restaurant. Bien plus une remarque qu’une idée véritable d’ailleurs, un constat tout au plus. Tu sais leurs naissances en Avril, et tu n’as rien fait d’autre que le rapprochement logique. Et ça a plu. Le gallois s’est donné un mal fou à tout organiser. C’est peut-être pour ça que tu as tant hâte. Tu le sais haut en couleurs et tu n’as nul doute que sa fête lui ressemblera. Après tout, honorer ces deux grands arlequins qu’ils sont sans une soirée digne de ce nom serait un crime. Rien que d’y penser, tu peux sentir tes joues rougir de la douce et réconfortante chaleur de la joie. Ce n’est pas tant la perspective de l’alcool coulant à flot, bien qu’il y ai un peu de cela, qui t’attire tant. Mais bien plus celle de festivités dans lesquelles tu as, pour une fois, pleinement ta place. Des soirées mondaines et autres bals planplans, tu as eu l’occasion d’en faire à de trop nombreuses reprises avec Luke. Jamais pourtant tu ne t’es sentie à ta place. Jamais tu n’as eu l’envie d’y participer comme tu le veux pour ce soir. Et surtout, jamais tu n’y as été invitée directement. Tu étais là parce que femme de, pas amie de. Aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, tu comptes bien en profiter.

Tu as écumé une bonne partie des boutiques londoniennes à la recherche de la tenue parfaite. Il s’agirait d’au moins arriver à la hauteur de leurs chevilles en terme de charisme. Juste pour ce soir, juste pour faire un effort. Mais rien. Absolument rien. Le néant total dans tous ces magasins. C’est légèrement beaucoup en panique que tu as demandé de l’aide à Awa, l’une de tes petites soeurs. Des trois filles de la fratrie, elle est sans aucun doute celle avec les meilleurs goûts vestimentaires. Plus exubérante encore que toi, le rôle parfait pour ce que tu cherches. Tu as eu raison de miser sur elle. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire boutonnière elle a trouvé la plus merveilleuse des robes. Courte mais volante avec des manches bouffantes et un décolleté mettant élégamment ta poitrine en valeur. Ceci bien sûr dans un tissus à motifs divers et variés aux couleurs jaune, rouge, vert et bleu. Tu ne seras peut-être pas la plus belle pour aller danser mais sans doute pas si loin que cela non plus. C’est que pour faire un aller retour au Nigeria, tu devais être sacrément motivée. Déception dans les yeux de ta chère mère quand elle a compris que tu ne resterais pas plus d’un week-end. Tu lui manques à Sierra. Mais ta vie n’est plus à la tribu désormais. Elle le sait et ta fratrie aussi. C’est d’autant plus dur pour elle quand elle apprend que la seule raison qui te pousse à lui rendre visite est une fichue robe. Quittée après une dispute, tu t’es empressée de rejoindre ton portoloin pour rentrer chez toi. Être fatiguée de sa propre famille en à peine deux jours, quel enfer. Alors vivre avec comme Rhys peut le faire, tu n’oses l’imaginer.

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« Alors ? Je suis comment ? » Demandes-tu à Timothy, assit dans le canapé alors que tu sors de ta chambre et tourne sur toi même pour faire virevolter ta robe. « Très jolie ! » Affirme-t-il en souriant. Pour dire la vérité, tu n’es pas certaine qu’il te le dirait s’il pensait l’inverse. Mais soit, tu prends tous les compliments. Devant le miroir du salon, tu prends le temps d’ajuster tes cheveux et de te maquiller. Toujours très peu, juste assez. Un trait de liner, du mascara et le rouge à lèvre rouge pour rehausser le tout. « Vous venez ce soir ? » Tu questionnes ton ami qui, pour toute réponse, hausse les épaules. Ça dépendra de Léonard et de s’il accepte ou non de se montrer en publique avec son compagnon. Rien qui te regarde en soi. Peu importe, ils connaissent le chemin de toute façon. Toi, tu n’en rateras pas une minute, quitte à arriver en avance. Et puis au pire, tu pourras toujours aider pour les derniers préparatifs si besoin.

Gratouillant le haut de la tête de Noctis, tu hésites à l’emmener avec toi mais te ravises rapidement. Non non, ce n’est pas un endroit pour une si frêle créature. Tu sais très bien que tu ne seras jamais en état de la surveiller. Et puis, tu ne rentreras pas dormir ici. Tu ne vas certainement pas imposer sa présence chez les Price alors que tu y vas pour la première fois demain. Aussi adorable soit-elle, c’est qu’elle est parfois bruyante et capricieuse. Elle te ressemble un peu au final. « Tu as intérêt à être sage Noctis ! » Préviens-tu, le doigt pointé en sa direction qu’elle s’amuse à picorer. « N’embête pas Léonard ni le gros Serge, j’aimerais te revoir en un seul morceau si possible. » Le mainate piaille et tu prends cela pour une réponse. Ce n’est sans doute pas le cas. Elle ne fait que réclamer des friandises pour sûr. Peu importe. Elle se perche sur ton épaule alors que tu finis de préparer ton sac. Un sac sans fond bien sûr. Petit, discret, mais contenant ce qu’il faut pour aujourd’hui et demain. Parfait.

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Il n’y a pas grand monde quand tu arrives au restaurant. Le Petit Ogre est magnifiquement décoré pour l’occasion. Devant celui-ci, Arthur traîne, cigarette, quasiment plus qu’à l’état de  mégot, coincée entre les doigts. D’un geste de la main, tu le salues en souriant avant d’entrer et d’aviser de l’intérieur. Guillerette plus qu’à l’ordinaire, tu accordes quelques sourires à la faible population qui t’entoure. En vérité tu n’as que faire de ces personnes. Ton seul intérêt est de trouver Rhys. Tâche qui s’avère plutôt simple puisqu’il est le seul à être assis en terrasse avec un autre homme que tu reconnais aisément. Fortarôme évidemment. Arrivant dans son dos, tu es consciente que le son de tes talons claquants contre le sol te trahissent. Qu’importe. Assez proche de lui, tu te penches pour l’enlacer et embrasser sa joue, y laissant sans remord une trace de rouge à lèvre. « Joyeux anniversaire mon tout beau !!! » Cries-tu presque sans te préoccuper de couper la parole à l’un ou à l’autre. Relâchant ta prise, tu parcours ses habits de tes yeux foncés. « Douce Erzulie que ce costume te va à ravir ! Et ce rouge, il te sied à merveille. » Ajoutes-tu. Sans demander la permission, tu prends place autour de la table, saluant au passage le vendeur de glace que tu connais finalement assez peu. Te décalant le plus possible du feu qui trône trop près de toi à ton goût, tu te tournes vers ton ami. « C’était ton idée le noeud papillon d’Arthur ? Les couleurs lui vont bien, il devrait en porter plus souvent. Ça lui donne presque un air chaleureux ! » Tu te moques mais tu apprécies son frère tout comme tu apprécies ses soeurs. Tous un peu particuliers mais pas spécialement méchant. Ou bien seulement pas avec toi. Tu es comme une enfant Nia, tu ne tiens pas vraiment en place. « Ah comme je suis heureuse d’être là si tu savais ! »
(c) DΛNDELION


1271 mots

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : C'est la fête !  Voodoo-ppl
Mer 23 Sep - 15:59




C'est la fête
7/04/2004 ft. les invités !
Josiah tirait des paillettes rouges depuis ses tempes jusqu’au sommet de ses pommettes. Cela faisait quelques années qu’il n’avait pas fêté son anniversaire ; pas comme ça, en tous cas. Ça méritait bien quelques paillettes, ainsi qu’un trait de liner doré sur ses paupières, non ? Duchesse regardait la scène avec circonspection. Le bordel dans la pièce unique de l’appartement que Nasiya et Josiah partageaient était phénoménal. Elle miaula, tentant de se faufiler entre deux rouleaux de tissus. Josiah, lèvres légèrement entrouvertes alors qu’il tentait de tracer un trait égal à celui qu’il venait de faire sur l’œil droit, s’interrompit pour s’adresser au Fléreur : « Prochaine étape, je te jure, Duchesse, qu’on déménage. » Parce qu’évidemment, c’était ça le problème. Pas du tout que sa petite sœur ait passé l’après-midi à lui tailler un costume sur mesure en wax, pour finalement qu’il décide d’opter pour un ensemble de soie rouge qu’il avait acheté une dizaine d’années auparavant, mais n’avait jamais porté depuis ? Elle était déjà partie à la fête ; lui avait décidé qu’il y arriverait suffisamment tard pour que la salle principale du Petit Ogre soit déjà pleine quand il y poserait le pied, mais aussi suffisamment tôt pour y arriver avant son frère. A cette pensée, il tourna le crâne pour croiser le regard de @Nasiya Abasinde. Il avait l’air perdu dans ses pensées, mais il était beau. Il était toujours beau, de toute façon. « T’es beau. » Des petits mots pour en dire d’autres. Pour lui dire de ne pas stresser, pour lui dire que tout allait bien se passer, pour lui dire tu danseras, hein, tu n’oublieras pas de danser, pour lui dire que son frère allait l’adorer, pour lui dire que c’était décidé, ils allaient déménager.

Des mots pour tout dire et ne rien dire en même temps. Leur grande spécialité.

@Nia Babajaro avait eu une bonne idée, se convainquait-il. Faire d’un seul et même anniversaire celui de @Rhys M. Price, celui du petit Ogre, et le sien. La bonne chose, c’est qu’il n’avait rien eu à faire. Il n’aurait pas pu, même s’il l’avait voulu : Rhys avait tenu à tout faire lui-même. Mais en réalité, ça ne l’avait jamais intéressé, d’organiser des fêtes. Il préférait mille fois aller à celles des autres ; cette fois-ci, il lui semblait qu’il allait à la fête de quelqu’un d’autre, pour se célébrer lui. Le mélange parfait, sans doute. L’idée d’avoir trente-quatre ans le réjouissait, et même s’il le fêtait quelques semaines en avance, ça avait peu d’importance : il avait vécu suffisamment de chose pour son année de trente-trois ans. Il était bien temps de commencer quelque chose de nouveau, surtout s’il avait Nasiya à ses côtés.

xx

Pour arriver jusqu’au restaurant, Josiah avait vêtu une de ses nombreuses capes en tissus wax, rouge et noire. Juste avant de partir, il avait épinglé une orchidée sur sa chemise, au niveau de son cœur, et l’avait ensorcelée pour qu’elle ne fane pas trop vite. Aux pieds, il portait une paire de mocassins, rouges évidemment. En entrant dans le petit Ogre, tout de rouge vêtu, lui aussi, il se figura qu’il était parfaitement dans le thème, et chercha des yeux l’autre célébré. Rhys portait un costume trois pièces rouge et noir, parfaitement alléchant. « Mon Rouge ! » s’exclama-t-il, bras écartés vers les cieux, traversant la piste de danse improvisée pour aller trouver le restaurateur. Ça tombait bien, non, ce surnom ? « Par Erzulie, tu t’es surpassé, mon vieux ! » le félicita-t-il, alors qu’il s’approchait de lui. Bientôt, il prenait sa tête dans sa main, et glissait à son oreille quelques mots : « Merci pour tout ça. J’ai vu ta sœur hier, je ne sais pas laquelle, et je lui ai filé ton cadeau. Il t’attend à Merthyr Tyfdil. » Le lendemain, il découvrirait ainsi une sublime cape en wax dans différents tons de orange, doublée d’une très fine peau de bête noire, sur l’intérieur. Dans une petite poche de satin violet, différents ingrédients de potions, tous dosés précisément et triés dans différentes fioles, courtoisie de Nasiya. S’il les identifiait et les assemblait bien, il pourrait constituer une potion de désillusion, dont il pourrait couvrir sa cape. Si toutefois il ne voulait pas cacher à la face du monde ce magnifique vêtement, il pouvait se servir des différents ingrédients différemment, ou verser la mixture sur quelque autre sape.
Nasiya, justement, les rejoignait ; ils étaient arrivés ensemble dans le restaurant, mais Josiah avait traversé la pièce encore peu remplie presque en courant pour joindre l'hôte. Il laissa ainsi son amant saluer Rhys pour attraper Nia par la main et la faire tourner sur elle-même, un grand sourire aux lèvres. Pour l’instant, les invités avaient tous joué le jeu, personne n’avait lésiné sur la tenue, ce qui était sans doute l’essentiel quand il était question de fêter l’anniversaire commun des deux sorciers les plus colorés du Chemin de Traverse. « Toi aussi, tu es sublime. Merci de nous avoir poussés à faire ça. » Il parcourut un instant la salle du regard, à la recherche de sa sœur qu’il ne voyait pas. « Il faut que je te présente ma petite sœur, tu ne la connais pas encore, n’est-ce pas ? » demanda-t-il à Nia, distraitement, cherchant toujours à l’apercevoir dans le restaurant. Il avait rarement l’occasion de faire ça, de passer du temps avec sa famille, et surtout pas à Londres, et surtout pas en mélangeant ses deux fratries. Un anniversaire était une bonne occasion de le faire, n’est-ce pas ? Il vint finalement serrer la taille de Nasiya. Il ne savait pas bien qui d’eux deux était le plus stressé par l’événement. Josiah faisait semblant de rien, hélait un serveur pour obtenir une coupe, et glissait quelques mots à l’oreille de son amant, que seul lui pourrait entendre. « Tu ne veux pas décrocher quelques-uns de ces affreux boutons ? » Du  bout des doigts, il caressait les boutons de nacre qui fermaient sa chemise à rayures, qui tombait amplement sur son corps pourtant musclé. Il était encore un peu tôt pour cela, peut-être.

En vérité, il n’avait qu’une hâte : que toutes les fioritures soient terminés, qu’il soit tard, que tout le monde soit suffisamment alcoolisé pour ne plus avoir grand-chose à faire des convenances anglaises, que les lumières se tamisent un peu plus, et que la piste de danse soit remplie de corps échaudés.


code by EXORDIUM. | imgs by tumblr | 1075 mots + Inventaire + duchesse

Invité

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Invité
Lun 28 Sep - 20:45

C'est la fête !
- 7 avril 2004 -



Theodore avait été surpris de trouver les deux enveloppes un petit matin, alors qu’il émergeait de l’atelier après une énième nuit blanche courbé sur ses inventions. Il avait apprécié la qualité du parchemin et la finesse de la calligraphie, assez pour être intrigué. Mais plus encore, c’était le fait qu’il y ait eu deux invitations qui avait retenu son attention. L’une adressée aux commerçants de l’humble boutique Barjow et Beurk, et l’autre à lui seul. Une attention particulière qui l’avait flatté, mais également inquiété. La voix de son père avait résonné dans son crâne. Prudence, Theodore, ne te fais pas remarquer. Il avait alors ouvert la lettre qui lui était adressée et parcouru son contenu avant de grimacer. Ça n’était qu’une invitation au Petit Ogre, le restaurant de ces faux cracmols. Il s’était senti agacé. Il n’en avait pas grand chose à faire de l’anniversaire de Price, encore moins de son restaurant, et encore moins, si c’était possible, de ce Josiah qu’il ne connaissait même pas. Il s’était dit qu’avec un nom pareil, il n’était pas étonnant qu’il se soit associé à la racaille cracmole du coin. Il avait également ouvert la seconde invitation, celle adressé aux employés de la boutique, car il était, après tout, employé de la boutique lui-même, mais les mots étaient les même et il avait ricané. Price s’était-il vraiment imaginé voir apparaître à sa petite sauterie les faciès sévères et hargneux de ces chers Barjow et Beurk ? Un véritable gâchis de parchemin, à son avis. Il avait tout de même donné l’enveloppe à Beurk, juste pour rire et voir sa réaction. Il n’avait pas été déçu. Le vieillard avait tempêté, scandalisé par l’affront qui leur avait été fait. Lui, son nom, sa famille, son sang pur associé à l’image de cet établissement de cracmols ? Il s’en était presque étranglé sous l’affront, postillonnant et gesticulant comme un enfiévré, brandissant le poing et menaçant des pires sévices l’expéditeur de la lettre. Barjow, quant à lui, n’avait même pas accordé au papier l’honneur d’un regard mauvais. La question avait donc été réglée. Barjow et Beurk ne serait pas représenté à ce rassemblement, ce qui avait parfaitement convenu à Theodore. Beurk lui avait recommandé de ne pas y aller non plus, alors il n’irait pas. Il s’était accroché à sa résolution dur comme fer. Il en serait resté ainsi s’il n’avait pas croisé @Rhys M. Price en personne quelques jours plus tôt. Il avait voulu l’ignorer, mais le cuisinier lui avait bloqué le passage, lui parlant de sa vie et concluant l’échange par un « à mercredi ! » sans équivoque. En rentrant à la boutique, Theodore s’était senti secoué. Price l’attendait, il lui avait adressé une invitation personnelle, et Theodore avait hésité. Encore une fois, les mots paternels avaient trotté dans sa tête. Réfléchis, Theodore. Ne fais pas l’idiot. Jusqu’où pouvait-il pousser les limites de la bienséance ? Et surtout, jusqu’où pouvait-il tester la patience de Price sans en subir les conséquences ? La nouvelle de la présence de @P. Pandora Parkinson avait fait pencher la balance. La perspective d’une figure alliée dans l’assemblée n’était pas à négliger. Il s’était demandé comment elle connaissait Price, s’ils étaient amis et pendant quelques secondes, il avait ressenti cette jalousie mordante qui le prenait parfois dans ces situations. L’idée de voir Pansy s’acoquiner avec des cracmols l’avait gêné, mis en colère, presque. Parfois, elle était si déraisonnable. Mais la savoir là avait suffit à lui faire changer d’avis, presque avec soulagement. Elle avait promis de venir le chercher pour qu’ils s’y rendent ensemble, et avait tenu parole.

***

C’est l’air peu assuré qu’il se dirige vers le Petit Ogre, Pandora à son bras. Il est mal à l’aise dans les vêtements que la sorcière a choisi pour lui. Lorsqu’elle était arrivée à la boutique, Theodore avait été soulagé de la voir. Il avait eu peur qu’elle ne change d’avis et le laisse se débrouiller, mais elle était venue, et en voyant sa cigarette et son air moqueur, Theodore avait remercié Salazar d’avoir fait en sorte que Barjow et Beurk ne soient pas présents. Parfaitement à l’aise, Pansy s’était installée, avait déballé son dîner, une salade printanière, très à propos, qu’elle lui avait proposé de partager. Theodore avait été touché par cette attention, et son estomac déjà révulsé par les quantités de nourritures qu’il imaginait les attendre au restaurant, également. Mais la sollicitude de son ancienne camarade s’était arrêtée là. Elle avait levé les yeux au ciel en voyant sa tenue, avait lâché quelque chose comme quoi il s’agissait d’un anniversaire, non d’un enterrement, ce à quoi il avait répondu qu’un enterrement aurait été préférable. Elle lui avait amené un costume à l’image de son excentricité, insisté pour qu’il l’enfile, et une courte dispute s’en était ensuivie. Il l’avait appelée Pansy, parce qu’il savait que ça l’énervait, mais avait fini par céder, comme d’habitude. Quant à la tenue qu’elle s’était choisie, Theodore avait préféré ne rien dire pour ne pas ranimer le conflit, même si la désapprobation lui brûlait les lèvres. Déraisonnable, toujours. Lui, il préférait lorsqu’elle s’habillait comme une sorcière. Il lui avait dit maintes et maintes fois que ça n’était pas parce qu’ils étaient pauvres qu’ils devaient devenir vulgaire, mais Pansy n’en faisait qu’à sa tête, et elle continuait à s’accoutrer comme une arpette de seconde zone. Pour cela, il blâmait l’influence obscène de cette Skeeter. Mais malgré ses efforts, rien n’y faisait.

En avançant sur le Chemin de Traverse, il a l’impression d’être un parfait imbécile. Il sait qu’il a hérité des traits fins de son père, des yeux clairs de sa mère, et que le mélange des deux a créé un portrait étrange, et pourtant agréable. Tout ce qu’il n’a pas, il le compense par l’élégance. Il a pris l’habitude de cacher son corps trop maigre sous des costumes à la coupe parfaitement ajustée et sa taille moyenne derrière un port droit en toutes circonstances. Il attire les regards sur son sourire charmeur pour les détourner du reste, et dissimule ses complexes derrière l’assurance qu’il donne à sa démarche. Mais vêtu de cet accoutrement, il n’y arrive pas. S’il pourrait s’en sortir avec le reste des vêtements - quoique le rouge ne soit pas sa couleur favorite -,  cette veste au motif trivial le dérange. Dans le regard des passants probablement plus surpris par son inconfort notable que par son aspect, il a l’impression de voir la réprobation de son père. Ce n’est qu’en arrivant sur les lieux des festivités qu’enfin son esprit se calme. Car ce soir, tout n’est que couleurs, joie et gaieté, couleurs encore, et il passera pour presque terne à côté. Sans avoir besoin de tourner la tête, il sait que Pansy sourit, et cela l’agace qu’elle ait eu raison, parce qu’il n’aime pas avoir tort et parce qu’il sait qu’il en entendra parler pendant des jours. Price s’est surpassé dans la décoration, ce soir. Avec une grimace, Theodore repère Arthur Price, dont le noeud papillon rouge accentue le noir de son costume, et il décide de le trouver ridicule, plus ridicule que lui encore. Il échange avec lui un signe de tête poli, celui de ceux qui se détestent cordialement. Non loin de là, Rhys Price salue ses invités et imperceptiblement, Theodore se décale pour l’éviter. Il a vu à ses côtés @Nia Babajaro, et la perspective de devoir parler avec cette sauvage ne l’enchante guère. Pour ne pas croiser de regard, il se plonge dans la contemplation des petits-fours posés sur le buffet. Jamais il ne comprendra la fascination de Price pour la nourriture. Lui ne s’y intéresse pas. Il a pris l’habitude d’ignorer sa faim, et c’est tout juste s’il pense à manger pour survivre, oubliant souvent les repas, parfois plusieurs d’affilée, jusqu’à ce l’étourdissement le surprenne. L’abondance de chère ici lui semble presque indécente.
« On dirait presque qu’il a peur que les gens crèvent de faim. »
La remarque lui échappe, acerbe et chuchotée. Il sait que Pandora ne lui en voudra pas. La convenance voudrait qu’ils aillent saluer le roi de la fête - l’un des rois, en vérité - mais il est bien là, à observer. Et ce n’est pas comme si Price n’était pas déjà bien entouré, pourquoi ajouter à l’attroupement. Il sait que le cuisinier ne tardera pas à venir l'importuner de toute façon, alors autant profiter du calme avant la tempête. Il tire sur le col de sa veste, lisse ses cheveux, redresse la tête, détaillant les invités.
« Pandora, toi qui sait tout, lequel est Josiah ? »
Dans cette assemblée bien trop hétéroclite à son goût, difficile d’arrêter ses suppositions sur une seule personne.


1524 mots

Mai Lan Turner

Mai Lan Turner
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 101
Mar 29 Sep - 16:19
C'EST LA FÊTE
FT @Rhys M. Price & alii.

Elle déploie le parchemin dans sa main et esquisse un sourire. Un anniversaire ? Un double anniversaire, même. Le restaurent et le « patron ». C’est par retour de hibou qu’elle a fait parvenir un petit mot courtois à Rhys en lui assurant qu’elle ne manquerait pour rien au monde cet événement. Malgré les étincelles de leur première rencontre, Mai Lan ne peut s’empêcher d’apprécier la présence exubérante de Rhys et celle, plus réservée, de son frère. Bien malgré eux, ils sont les ancres de l’archiviste dans ce monde à la dérive où elle peine à trouver ses marques. Le Royaume Uni a tant changé au cours de la dernière décennie qu’elle n’y reconnaît plus grand-chose. Alors elle s’accroche viscéralement aux euthanatoi de Grande Bretagne. Un phare dans la nuit.

Le jour J, c’est une Mai Lan sur sont trente-et-un, résolument de bonne humeur et avec un petit quelque chose pour l’hôte des lieux qui se rend sur place. Un chemisier de coton rouge couvre ses tatouages un pantalon de tailleurs noir couvre ses jambes. Elle a l’air d’une parfaite sorcière de l’Ordre d’Hermès. Aussi inutile que cela soit, elle a même sa baguette magique sur elle et un sourire avenant plaqué sur le visage. Elle apprend, Mai Lan. Elle apprend à se fondre dans la masse autant que faire ce peut. Elle est rassurée, cependant, ce soir là, elle ne sera pas la seule à jouer un rôle devant l’assemblée. Rhys prétendra être un cuisinier cracmol, elle, elle jouera à l’archiviste titulaire d’une maîtrise en histoire de la magie récemment revenue sur le territoire. Ces masques ne sont, finalement, pas si éloignés que cela de la réalité.

A dix neuf heure dix, elle se glisse dans la salle du Petit Ogre et regarde autour d’elle avec intérêt. D’autres invités sont déjà là, elle les salue en souriant, serre quelques mains en se présentant et arrive finalement jusqu’à Arthur qui semble aussi indéchiffrable qu’à l’accoutumée. Elle lui adresse un grand sourire.

« Bonsoir Arthur ! Dites donc, il vous va à ravir ce nœud papillon ! »

Le compliment est sincère, il lui va vraiment bien, mais Mai Lan ne peut s’empêcher de faire la remarque en sachant qu’elle sera, au mieux l’occasion d’un agacement, au pire, une petite vengeance. Car c’est, après tout, à Arthur qu’elle doit d’avoir rencontré ses paires euthanatoi. Mine de rien, manquer de se faire assassiner semble créer de bien singuliers liens. Elle y a réfléchi, Mai Lan, elle sait qu’elle n’aurait certainement pas réagi de la même façon dans sa jeunesse, dans un temps où elle ne connaissait pas encore son Grand-Père. En un temps où elle ne lui avait pas encore arraché son dernier soupire pour lui offrir un repos paisible loin de la tourmente de la maladie.

Mais elle n’est plus cette enfançon pétrie de valeurs morales. Non. Elle a changé, chaque fibre de son corps pulse à l’unisson d’un être nouveau. Et ses tatouages rituels sur son dos et ses bras ne sont évidemment qu’une décoration, bien entendu. C’est le sourire aux lèvres qu’elle trouve finalement le héros du jour, Rhys. Elle ne connaît pas du tout Josiah N’Da dont l’anniversaire est fêté aussi ce soir. Elle a appris en discutant avec l’un des invités que c’était un tatoueur magique. Elle a machinalement réajusté le col de son chemisier pour couvrir la naissance des arabesques sur sa nuque. Alors elle s’approche de lui, un paquet à la main. Elle y a emballé un tome de l’Histoire de Poudlard dans la librairie d’Exception de l’école. Sur la couverture, une petite carte où Rhys pourra lire le message suivant :

« Joyeux anniversaire Rhys ! Comme je sais que tu n’as pas eu l’occasion d’aller à Poudlard dans ta jeunesse pour y suivre une scolarité magique, je me suis dit que cela t’amuserait peut-être de voir ce que nos sorciers de Grande Bretagne sont capables d’accomplir comme imbécillités dans une école (spoiler alert : le chapitre 5 consacré à l’évolution des uniformes au sein de l’école devrait grandement t’amuser). Est-ce qu’on t’a déjà parlé du basilic plusieurs fois centenaire de Salazar Serpentard ? Du tournoi des trois sorciers où l’on envoie des gamins accomplir des choses dangereuses pour le seul amusement du public ? J’espère que ce livre te divertira ainsi que le ferait un bon roman rocambolesque ! Si jamais tu désirais lire d’autres choses sur la sorcellerie britannique et son histoire, n’hésite pas. Bises – Mai Lan Turner »

Paquet sous le coude, elle se glisse près de Rhys et d’une jeune femme occupée à l’enlacer. Elle hésite quelques secondes puis fait un pas vers eux en s’éclaircissant légèrement la gorge, inquiète, peut-être, d’avoir dérangé Mr. Et madame Price, puisqu’elle n’a jamais rencontrée l’épouse de Rhys et qu’elle ne connaît pas la jeune femme près de lui.

« Bonsoir, pardon de vous interrompre, je voulais simplement te souhaiter un bon anniversaire, Rhys, à toi ainsi qu’au restaurant ! »

Elle sourit en tendant le paquet à son hôte. Elle espère qu’il aime lire. Peut-être qu’il l’a déjà lu, l’Histoire de Poudlard ? Elle s’est creusé la tête pour ce cadeau. Qu’offrir à un euthanatos qui prétend être un cracmol ? Certainement pas du poison, ni une potion, puisqu’elles sont censées n’avoir qu’un effet limité sur les cracmols… Rien qui puisse trahir sa couverture… Alors elle a opté pour le savoir. Mieux connaître son ennemi hermétique, n’est-ce pas déjà faire un pas vers la victoire ? Elle lui aurait bien offert un ouvrage plus précis sur l’Ordre d’Hermès – elle en a un nombre conséquent qui pourrait intéressé quiconque désirerait fouiller dans les petits papiers de la loge hermétique de Grande Bretagne, mais elle ne peut décemment pas offrir cela sans attirer l’attention. Elle a pris soin d’écarter de sa note d’anniversaire toute mention à l’Ordre d’Hermès, bien que la proposition qu’elle lui fasse soit effectivement celle-là : si tu as besoin d’entrer en territoire hermétique, n’hésite pas. Après tout, son maître était un haut gradé de la loge Hermétique de Grande Bretagne, et elle en a côtoyé assez pendant sa maîtrise pour avoir encore quelques entrées dans ce milieu. On ne sait jamais, ça pourrait servir.

Elle se tourne vers la jeune femme (@Nia Babajaro) à côté de Rhys et lui tend la main accompagnée d'un sourire chaleureux :

« Mai Lan Turner, ravie de faire votre connaissance. »
1103 mots



ACTION MJ : retrait de 150 mornilles du compte de Mai Lan & ajout du livre dans l'inventaire de Rhys.

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Invité
Mar 29 Sep - 21:20
C'est la fête
07 Avril 2004



La journée touchait à sa fin, le ciel était illuminé par les derniers rayonnements du soleil. Léonard tira une dernière fois sur la cigarette particulière qu’il avait prise à Nia, le matin même, et d'un geste fatigué, il lança le mégot contre l’arbre habillant la rue, provoquant à l’impacte une nuée d’étincelle rouge à peine visible dans la pénombre du végétal. Hypnotisé pendant quelques instants, Léonard se souvint de ce qui l’attendait au dernier étage de l’immeuble devant lequel il se tenait.  La nuit avait été compliquée, pour la première fois depuis des années, il avait dormi seul. Il s’était attendu à apprécier cette solitude, pourtant les draps étaient restés froids, personne ne s’était blotti contre lui, personne ne lui avait murmuré je t’aime avant qu’il ne s’endorme.
Redoutant de rentrer chez lui, il avait longuement fait durer la journée trouvant les prétextes les plus futiles pour ne pas partir, pour ne pas se préparer, pour ne pas affronter la guerre silencieuse de la veille. Pourtant, sa minutie n’avait pas permis de voler les heures escomptées, mais de simples minutes vite retrouvées.  L'invitation parvenue l'avait dans un premier temps enchanté, puis après la joie est venu la réflexion laissant place aux doutes. Il avait tourné le problème des milliers de fois, il n’était pas question pour lui d’afficher publiquement sa relation. Prisonnier de son envie de vivre sans se soucier des conséquences, il tenait plus que tout à préserver ce qui pouvait être préservé. Ni Nia, ni Tim ne le feraient changer de perspective. Il irait seul ou il n’irait pas et des heures de disputes ne changeraient rien, monsieur Miller connaissait les règles.
Arrivant devant la porte de l’appartement, il fit glisser sa baguette sur la serrure. Un son lourd tombé au sol répondit en écho au cliquetis à peine audible du mécanisme, Serge, venu l’accueillir attendait la queue fouettant le sol, impatient de trouver de la compagnie. La porte grinça et il s’engouffra dans l’appartement vide et visiblement froid. Se dirigeant vers la table de la cuisine, il ne vit pas un mot griffonné, ni dans la chambre, ni sur la table basse ou le bureau. Le cœur serré, il partit se préparer pour les festivités.

Il glissa un doigt sur un vinyle et lança la vieille mélopée d’une chanteuse oubliée. Les cheveux encore humides, puis séchés à l’aide d’un sort, ajustant avec soin le col de sa chemise blanc de lait, il glissa ses jambes dans un pantalon de costume passe-velours puis attrapa sa boîte à cravate. Il porta ses doigts sur le nœud papillon vert canard offert par son conjoint des année, caressant le velours avec délicatesse, il saisit l’une des extrémités et commença à faire danser le tissu autour de son cou.
Sur le valet-de-nuit la dernière pièce attendait sagement qu’on s’occupe d’elle, probablement impatiente de participer, elle aussi, aux festivités. Alors Léonard attrapa sa veste identique à son pantalon, sa baguette, sa bourse en cuir frappé et le sac contenant le cadeau pour Rhys ainsi qu’un cadeau pour Josiah qu’il ne connaissait pas vraiment. La convenance voulait qu’on offre un cadeau aux princes de la nuit et pas seulement à l’hôte de la soirée.
Le jeune homme était rapidement passé dans la chambre de Nia pour s’assurer que son mainate allait bien, en profitant pour la gratifier d'une caresse affectueuse bien loin des sempiternelles récriminations à l'égard du volatile qu'il ronronnait à Nia depuis des semaines. Après un rapide coup d’œil à sa montre, attrapa un papier vierge et griffonna un mot qu’il laissa en évidence sur le bureau de Timothy.


-


Le trajet n’avait pas été très long, il entendait déjà au loin le bruit de la soirée, peu de monde semblait être arrivé, ce qui convenait parfaitement à Léonard pour qui le supplice, de devoir dire bonjour à des inconnus, serait moins long que pour ceux qui arriveraient après lui.
Être invité à l’anniversaire d’un cracmol aurait probablement provoqué un ulcère à sa grand-mère, et un arrêt cardiaque à son père. Cependant, avec patience, il avait appris à apprécier Rhys, mais encore plus son pétillant fils qui ne cessait d’apporter des rires au sein de la colocation, alors qu’importe le statut social du gérant de l’établissement le Petit Ogre. Il était un Slughorn et un Slughorn ne refuse jamais une invitation, encore moins quand elle venait d’une connaissance appréciable. Dans tous les cas, il n'aurait pu nier que l'invitation lui avait fait grandement plaisir.
Il avança en direction de la porte, arborant un sourire de façade aux inconnus fixés dehors et dont aucune des têtes ne lui disaient quelques choses, il lança des bonsoir volontairement trop chaleureux, accompagné de grand sourire travaillé depuis des années pour qu’il paraisse le plus naturel du monde. Il avait à quelques reprises mangé au Petit Ogre, car bien que peu fréquentable pour un sang-pur, la cuisine qu’on y trouvait était succulente et la jeune Babajaro en avait fait un repère qu'elle ne cessait d'écumer pour n'importe qu'elle raison entraînant avec elle à mainte reprise ses colocataires.
Le lieu s'était métamorphosé pour l’occasion, un bien bel effort avait été fait pour aménager et décorer l’établissement, pourtant cela ne réussit pas à impressionner Léonard outre mesure. Car il avait vu, avec des yeux d’enfants, des réceptions dont l’élégance était telle qu’elles auraient pu rentrer dans les livres d’histoires, d’après les termes tenues par l'exigeante grand-mère Slughorn.
Pourtant, pendant quelques instants, il fut hypnotisé par les origamis qui voletaient au travers de la salle, qui semblait bien vide. Une main se posa sur son épaule, en se retournant il ne reconnu pas l’importun, ou son visage lui dit vaguement quelque chose, pourtant Léonard ne put réprimer un mouvement de recule, l’homme était trop proche et trop tactile à son goût, sans s'arrêter de sourire l'inconnu l’invita à aller sur la terrasse poser ses cadeaux sur la desserve prévue à cet effet.
Il regardait l'assistance déjà présente, il vit Nia occupée à discuter avec Rhys  et les quelques visages de l’assemblée ne lui disait rien ou presque, un Nott se baladait dans l’assemblée, le jeune homme ne lui ayant jamais inspiré confiance, et dont les fréquentations étaient plus que douteuse ne lui donnait guère l’envie d’aller parler de la pluie et du beau de temps.
Il fallait qu’il s’occupe les mains, une coupe de champagne n’aurait pas été de refus, et il ne se voyait pas importuner le prince du soir ou s’inviter auprès de Nia, il se contenta d’approcher d'une femme qui semblait être une invitée. “ Excusez-moi, vous ne sauriez pas où trouver un verre, je n’ai pas fait attention en arrivant, et j’avoue avoir déjà soif ?” demanda Léonard, le plus souriant possible.



(c) DΛNDELION


1123 mots

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
pictures :
C'est la fête !  230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Dim 11 Oct - 16:49




C'est la fête
7/04/2004 ft. les invités !
Pandora s’y est reprise à trois fois pour nouer, au-dessus de son crâne, deux macarons égaux. Elle a fini par lâcher l’affaire, soupirant lourdement. Ça sera comme ses traits de liner : pas tout à fait parfaits. Ceux qu’elle a fait ce matin ont toutefois tenu jusqu’à maintenant ; elle a bien fait d’utiliser la version waterproof du khôl qu’elle a achetée chez les sœurs Patil, lors de son dernier aller-retour à Pré-au-Lard. Ça fera l’affaire pour ce soir, puisque de toute façon, ses yeux seront cachés par ses lunettes de soleil rondes aux montures argentées qu’elle a chinées à Camden Town, exprès pour l’occasion. C’est là, aussi, qu’elle a trouvé cette fantastique jupe en cuir faite de deux ailes grossièrement coupées et qu’un contour en cuir blanc sert à distinguer. En fait, elle a trouvé la jupe d’abord, alors qu’elle était partie chercher la tenue idéale pour la soirée du Petite Ogre. Elle y a été invitée par @Rhys M. Price en personne, et n’a pas pu refuser pareille occasion de s’amuser à se déguiser. L’invitation, soit dit en passant, n’exige pas que les invités se griment. Simplement, vu le look des cracmols tatoués qui dirigent le lieu, il est bien impensable de s’y rendre simplement vêtu de son trente-et-un. Ça a été le sujet de la dispute qui a éclaté entre Pandora et son compagnon pour la soirée, @Theodore Nott, qui a d’abord refusé de porter le costume qu’elle a récupéré exprès pour lui dans les locaux de Witch Weekly. Elle sait bien qu’il aurait voulu mettre, comme d’habitude, un costume noir, mais qu’il l’appelle Pansy ne changerait pas son idée : hors de question qu’elle se pointe dans l’antre des Price avec un croque-mort à son bras, et le miroir de Théodore méritait bien d’accueillir une fois de temps en temps un reflet un peu différent de son ordinaire.  

Elle l’a convaincu, bien sûr ; elle sait bien jusqu’où elle peut le pousser pour qu’il ne sache jamais rien lui refuser. Elle savait que ça passerait, cette fois aussi. Comme elle savait qu’elle pourrait utiliser son arrière-boutique pour se changer : elle n’a pas eu le courage de repasser chez elle avant la fête. Ils iront tôt, de cette façon, et si ce n’est pas amusant, pourront rentrer chez eux avant minuit. Pandora doute, toutefois, que cette triple fête d’anniversaire puisse être ennuyeuse. Elle et Théodore ont ainsi partagé une salade qu’elle leur a apporté, et elle est allée se vêtir. Après avoir passé une paire de collants à résille tout juste sortis de leur paquet en plastique, elle a enfilé une paire de bottes qu’elle avait déjà dans sa collection, et a filé retrouver Theodore pour qu’il noue autour de son cou un petit ruban de satin au bout duquel pend un symbole qu’elle assimile à un ankh, si elle se souvient bien de ses cours d’Histoire de la Magie concentrée sur l’Antiquité égyptienne. Il n’a pas pu s’empêcher, à nouveau, de la sermonner, mais elle n’a rien écouté. Elle s’en fiche. Ils vont s’amuser, c’est l’essentiel.

***


Elle a eu raison de le pousser à s’habiller ainsi, elle lui adresse alors un sourire satisfait. Pas parce qu’il est particulièrement visible, vêtu de cette veste à carreaux, mais justement parce qu’elle lui permet de passer inaperçu. Il est tout juste assez coloré pour ne pas apparaître comme une tâche sombre au milieu de la foule, et ainsi, pour ne pas être remarqué par tous. De son petit sac noir dont la chaîne s’enroule autour de l’une de ses épaules dénudées, elle sort une petite boite argentée de laquelle elle tire une cigarette. Elle en propose une à Theodore, qui doit se détendre. S’il continue de froncer les sourcils ainsi, il sera ridé avant ses trente ans. Pandora sait ce qui provoque, toutefois, son indignation. A son avis aussi, il y a un peu trop de couleurs, dans la pièce. L’héritière Parkinson sait toutefois prétendre l’indifférence un peu mieux que lui. Pour lui changer les idées, elle se plante face à lui, cigarette entre l’index et le majeur, près de ses lèvres. Elle n’a pas envie d’aller chercher sa baguette au fond de son sac, et sait que Théodore, au contraire, l’a à portée de main. Il comprendra sans doute ce dont elle a besoin.

Il a l’œil sur la salle, et Pandora sait voir ce qu’il voit : l’abondance de nourriture. Certains diraient jusqu’à l’extase, elle dira jusqu’à l’excès. Théodore songe, sans doute, jusqu’à la vulgarité. Il affiche un air dégoûté et commente sur l’abondance. Elle ne peut le contredire : elle aussi sait bien qu’elle non plus ne touchera à aucun de ces petits fours. Il y a, toutefois, dans la salle, quelques plateaux encore pleins de coupes de champagne. Quatre-vingt-dix calories la flûte – ne lui demandez pas comment elle sait ça. Trois ou quatre feront donc un dîner suffisant.  

Theodore, pour faire la conversation, lui demande lequel est Josiah ; trop facile, songe-t-elle immédiatement, celui qui est black. Il n’y en a pas tant que ça, sur le chemin de Traverse ! Elle tourne la tête, pour tenter de le pointer à Théodore, aussi discrètement que la politesse le lui permet, mais ce ne sont finalement pas une, ni deux, mais bien trois figures noires qui entourent Rhys Price. Par Agrippa ! L’une sera facile à éliminer, celle à la robe bariolée (@Nia Babajaro), puisque c’est une femme, et que Pandora est bien certaine que Josiah n’en est pas une. Pour gagner du temps, elle dit : « N’est-ce pas toi, Théodore, inventeur de génie pour Barjow et Beurk, qui devrait savoir l’identifier ? » Après tout, c’est lui qui travaille sur l’Allée des Embrumes, voisine du Chemin de Traverse, pas elle ! Et si Pandora a bien gardé quelque chose de ses années à Poudlard, c’est bien qu’elle déteste être prise à défaut. Réfléchis, grande sotte. Josiah, c’est le tatoueur. Elle fait glisser ses lunettes sur le bout de son nez, pour y voir plus clair. Il y en a un avec une chemise à larges rayures (@Nasiya Abasinde) ; sur la peau noire de ses bras, Pandora peut distinguer un tatouage, au niveau de son biceps. Ce bras, justement, vient tirer le col rouge de l’autre créature, qu’elle ne voit que de dos. De ses lèvres charnues, il vient baiser sa nuque désormais découverte. Pandora détourne le regard et remonte ses lunettes. « C’est lui – fait-elle, sèchement, presque dégoûtée – celui avec le costume en soie rouge. » Elle a vu, dans son cou, les hautes branches dégarnies du tatouage qu’il se vante d’avoir dans le dos. Une collègue de Witch Weekly a écrit un article à ce propos, elle s’en souvient, maintenant, c’était il y a quelques années. Pandora tire sur sa cigarette. « Le tatouage qu’il a dans le dos obéit à une magie vaudoue qui lui permet de repousser les détraqueurs. C’est assez fascinant. » Sa voix était monotone. Elle cachait ainsi, non pas sa fascination, comme elle le prétendait, face à cette magie qui lui était tout à fait inconnue, mais bien sa peur d’y être un jour confrontée.

Il faudra aller les saluer, sans doute. Pandora veut assurer à Rhys qu’il fera bien, comme elle le lui a promis, la Une de la prochaine édition de Witch Weekly. Il leur faudra une photo avec ses sœurs, toutefois : il est trop rare qu’un homme fasse, seul, la couverture du magazine féminin, et ce n’est certainement pas un cracmol qui méritera cette exception, aussi révolutionnaire qu’on prétend être. Nouvelle inspiration sur sa cigarette. « J’ai envie d’une coupe de champagne, Nott. » Pandora se surprend ainsi à songer qu’elle ne veut pas aller se la chercher seule si Théodore est là pour le faire, ou pire, même, pour l’autoriser à le faire.

Il faut mettre la musique plus fort, et il faut que les groupes se désagrègent pour aller danser. Sinon, c’est elle qui finira par faire tâche, habillée comme une vulgaire moldue mais maniérée comme l’héritière désargentée mais pas moins aristocratique d’une famille au sang pur depuis une trentaine de générations.
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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
hiboux : 467
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Dim 8 Nov - 0:02

C'est la fête

L'anniversaire des Rois



Je n’ai jamais été homme à regretter qu’une soirée ait lieu. Depuis les fins fonds du Brésil, à me trémousser avec d’illustres inconnus, ou ivre mort dans une salle à chanter d’un izakaya de Kyoto, même peloté par les mains d’un homme blanc, dans mon refuge africain au milieu d’un quartier multi-ethnique de Londres, jamais je n’avais trouvé en mon âme et conscience l’envie, le temps ou l’idée de regretter une soirée. Celle qui s’annonce, pourtant, me laisse fébrile, remettant mille fois en place mon ourlet de pantalon, jouant avec mon col de chemise, replaçant ma casquette sur le crâne. Non, rien ne m’allait, aujourd’hui, et cette soirée était la pire des idées.

Il y aurait son frère, déjà, cet homme trop sérieux, qui avait malgré tout un poids sur Josiah, et toute phrase de travers de sa part me ferait froncer les sourcils, ce qu’Aimé verrait, et il n’aimerait pas cela, évidemment, car son frère le sentirait, et les choses iraient de mal en pis. Il n’y a que des scénarios catastrophes à cette soirée en famille, avec public. Quelle idée de fêter un anniversaire de cette façon ! Il faudra que j’en glisse un mot à Nia, grognant sans fin contre ses bêtises, ces derniers temps. Quelle idée, quelle idée.

Je fais glisser ma chevalière autour de mon pouce, farfouille dans la boîte à bijoux sur la commode, et retrouve le collier offert par Jos, il y a de ça une décennie. Je le noue autour de mon poignet, en trois tours, observe la pièce centrale, toujours chargée de son énergie, et retiens un soupir. Non, vraiment, quelle idée, cette soirée. Il y aurait trop de monde, pour ce que j’avais prévu. Je ne pouvais venir sans cadeau pour mon fiancé - car tous savaient que nous étions ensemble, maintenant, cette embrassade en plein milieu du Chemin de Traverse difficilement oubliée - et si j’avais l’idée en tête depuis bien trop de temps, je ne m’étais jamais imaginé qu’il me faudrait l’offrir en ces circonstances. Il y avait l’autre cadeau, bien sûr, plus intime, que je lui réservais dès le lendemain de cette soirée entre amis et nombreux inconnus, ce voyage auprès des miens, nos pieds enfouis dans le sable de Knysna pour deux longues semaines, mais celui-là demeurerait notre secret, notre moment singulier. L’autre, donc, va devoir se révéler devant tous, et je ne peux m’y faire. L’aimera-t-il ? Me trouvera-t-il intrusif ? Culotté ? Son frère trouvera-t-il cela trop tardif ? Sa soeur grimacera-t-elle, alors que je l’avais presque mise dans ma poche, cet après-midi passé ensemble ? Josiah me tire de mes pensées, mon regard s’accrochant au sien alors qu’il me somme que je suis beau. Mes lèvres se redressent, et je m’approche, évidemment, pour embrasser sa nuque. C’est lui, qui est beau. Je ne le vois plus qu’avec des yeux brillants, depuis ce jour de Carnaval.

Mes baisers ne semblent plus vouloir abandonner sa peau, et mes mains se glissent contre son torse, alors que je lui murmure qu’il est beau. On serait mieux ici, tous les deux, non ? Que je lui susurre presque, à deux doigts de coller ma hanche contre la sienne, à le faire mien, plutôt que de le prêter aux autres, une soirée de trop. Ma langue reste dans ma bouche, pourtant, et je m’éloigne pour le laisser finir de se préparer, déglutissant avec peine.

- Je t’attends en bas, je dois récupérer un truc dans l’atelier.

Pas de mensonges, ici : je passe trop d’heures dans cette arrière-boutique et il est tout à fait légitime que j’y ai oublié un quelconque objet à récupérer. Un briquet, un paquet de cigarette, peu importe. Josiah ne tiquera pas. Il ne sait pas, toutefois, que Noah s’est faufilé hors de la boutique quelques longues minutes, cet après-midi, pour récupérer un dernier petit élément. Un sourire étire mes lèvres alors que je dévale les escaliers pour rejoindre mon arrière-boutique : pauvre Noah, décidément, mêlé à toutes nos combines. Il est déjà là, joliment apprêté, les traits reposés.

- Ça fait une demie décennie que je n’ai pas été faire la fête, me glisse-t-il en remettant en place sa cape.
- Tu parles comme si tu avais un siècle, mon vieux ! Ça va te faire du bien, tu verras.

Il hoche la tête, m’offrant un nouveau sourire avant de murmurer :

- Et toi, tout va bien se passer ?

Je lève les yeux au ciel, ajustant mon col. Non, évidemment, la soirée va être catastrophique. Il n’aime pas quand je suis pessimiste, toutefois, alors je fais un minimum d’effort :

- Disons qu’au moins, on est certains que le repas soit bon.

Noah éclate de rire, secouant la tête devant ma mauvaise foi, et me tend une enveloppe, relativement lourde, qui fait un bruit clinquant. Je grimace, l’attrape en vitesse, et la glisse dans ma poche de pantalon.

- C’est une bonne idée, non ? Il va aimer, pas vrai ?
- Mais oui, mon garçon, mais oui.

Si Noah le dit, ce sera forcément vrai.



Josiah m’échappe pourtant à peine pénétrons-nous dans l’établissement aux couleurs rouges, son pas vif l’emmenant aussitôt saluer les hôtes. Je grimace, cherchant plutôt à récupérer deux coupes depuis un des plateaux flottants, en vain. Je finis alors pas rejoindre, plus tranquillement que Josiah ne l’avait fait toutefois, le quatuor que forment à présent mon aimé, l’hôte de la soirée, et notre fabuleuse Nia. Réunis ensemble, comme cela, ils semblent être les rois du monde. Les rois de la soirée, en tout cas, sans doute aucun. Je me glisse à leur côté, un sourire venant scinder mes lèvres. D’un geste, je dépose une bise sur la joue de Rhys :

- Un doux anniversaire, Rhys ! Quel beau triplé, pour cette soirée. J’espère que tu es prêt à me voir enflammer ta terrasse ?

Puis, d’un autre mouvement, je viens serrer d’un bras Nia contre moi :

- Tu es de toute beauté, ma belle : je te croquerai presque.

Mon corps vient toutefois reprendre sa place attitrée, aux côtés de Josiah, sa main se glissant autour de ma taille. Je me crispe légèrement, craignant qu’elle ne cogne contre ma poche, et qu’il ne remarque le paquet étrange qui s’y cache. Il n’en est rien, toutefois, aussi je m’abandonne tout entier à son étreinte. Un rire me secoue alors que ses doigts viennent caresser ma chemise, m’invitant à en décrocher certains. Taquins, mes doigts viennent se glisser contre les siens, jouant avec le tissu de mon vêtement :

- C’est un peu tôt pour cela, non ?

Je préfère abandonner ses doigts pour venir replacer son col, murmurant :

- Deux minutes que tu es là, et tu n’es déjà plus présentable, regarde moi ça. Tentateur que tu es, je susurre alors que mes lèvres s’abandonnent, une fois encore, pour sa peau dénudée. J’aime beaucoup trop ta nuque, tu le sais ? J’aime encore mieux quand il n’y a pas de tissus pour m’empêcher de l’aimer comme je le veux, je gronde contre sa peau, avant de l’abandonner à regret.

Je ne le penserais jamais trop assez de cette soirée : nous serions mieux, bien mieux, à redécouvrir nos corps sous les lumières tamisées de notre appartement. Il voulait se célébrer, ce soir, pourtant, et je ne pouvais lui retirer cela.

- Allez, mon amour, donnons un peu de vie à cette soirée.

Ma main attrape la sienne, et je l’entraîne vers le milieu de la salle, rejoignant quelques invités occupés à danser des plus discrètement. Je lève les yeux au ciel ; que peu d’enthousiasme, sur ce dance floor, pas tous les saints. Que ces corps se déhanchent davantage, que les courbes de leurs hanches viennent titiller l’œil, qu’ils apprennent à se mouvoir, enfin. Ma langue claque, alors que mon pied tape le sol, donnant le rythme à Josiah. Je ne regarde plus que lui, maintenant, l’oreille tendue vers la musique qui semble être plus forte, d’un coup, comme pour encourager ces mouvements de danse. Et alors que je l’entraîne dans mes mouvements, que mes bras viennent guider les siens, que ses pieds répondent à mes pas, je ne vois plus que lui, n’entends plus que ses rires. Je le fais tourner, alors, sur les dernières notes de musique, et referme mes bras autour de lui, mordant son lobe d’oreille. J’ai le souffle court de cette danse, le corps trop chaud, et je gronde de rire :

- Tu peux m’ouvrir les boutons, maintenant : il faut trop chaud pour cet air d’enfant sage.

J’en oublie presque, alors, que son frère doit encore arriver, que sa soeur m’a probablement vu le dévorer ainsi, et que le reste des invités n’apprécie que très peu les hommes noirs, plus encore des blacks qui se collent ainsi. Je n’en pense rien, ce soir, pourtant, trop occupé par lui.

- On va boire, maintenant ?

On boit, alors, une première coupe, puis une deuxième, et je l’entraîne encore et encore sur la piste de danse. L’heure a un peu avancé quand je me glisse à nouveau vers lui, après une salsa endiablée avec une jolie inconnue aux longs cheveux blonds. Il me faut l’emprunter cinq minutes, ce paquet dans ma poche pesant de plus en plus lourd alors que l’alcool fait tourner la terre.

- Mon aimé, mon amour, viens là, viens ici, mon Josiah.

J’attrape sa main, je l’attire vers moi, en me tournant vers la personne à ses côtés :

- Deux minutes, promis, c’est pour son cadeau. Je vous le rends vite. Pas trop longtemps, tout de même, je rajoute en haussant un sourcil, observant l’air dépité de l’homme à qui j’arrachais Josiah.

Je m’en détourne pourtant et farfouille dans ma poche, le corps tanguant un peu. J’en sors, enfin, cette sacrée enveloppe, qui est finalement moins jolie que j’en avais le souvenir. L’intérieur, je l’espère, saura lui plaire davantage. Je tousse, regarde autour de moi, hésite : il y a son frère, là-bas, ou c’est moi ? Dois-je m’arrêter ? La main de Josiah contre la mienne me rappelle à lui, pourtant, alors qu’il m’effleure, l’air rieur. J’inspire profondément, et lui tend le paquet :

- Tiens, mon amour. Tu le sais, on part pour Knysna demain, et c’est là ton véritable cadeau. Celui-là, c’est pas vraiment un cadeau d’anniversaire, je ne te l’offre pas vraiment à toi, mais disons que c’est aussi pour toi, alors… Je ne sais pas parler, tu le sais, arrête de m’écouter, ouvre le, je le presse plutôt, en appuyant l’enveloppe contre son torse.

Au fond du paquet, il n’y avait qu’un parchemin plié en quatre, et un lourd trousseau de clés. Sur le parchemin, une adresse, une superficie, un plan, et un montant à plusieurs chiffres.

- Si il te plaît, il est à nous dès qu’on rentre de vacances, je balbutie.

Je ne sais pas s’il a compris, encore, mais c’est dit, en tout cas. Cela faisait des mois, que je cherchais. D’abord pour moi, pour un moi plus lui, et puis pour nous, vraiment, nous deux. On méritait bien cela, non ?

- Seulement si ça te plaît, tu me le dis, sinon.


@Commun 1834 mots
Awful

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
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Ven 4 Déc - 15:44

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C'est la fête !
On devient vieux le jour où tout ce que l’on veut pour son anniversaire, c’est ne pas en entendre parler.
- 07.04.2004

Ta cigarette n’est pas finie et ton verre pas encore entamé quand tu entends derrière toi résonner un pas. Tu te retournes pour découvrir la divine Nia, peut-être encore plus belle qu’à son habitude, qui vient déposer sur tes joues un baiser en te serrant contre elle. Tu souris avec ravissement.

- Ma divine ! Merci, mais tu es absolument sublime toi-même ce soir… Tu veux me voler la vedette, n’est-ce pas ?

Tu lui adresses un clin d’œil et caresse le tissu de sa robe d’un geste rêveur. Ta petite taquinerie a un fond de vérité – quiconque aime les femmes ne peut pas n’avoir d’yeux que pour elle ce soir, mais tu sais très bien comment t’imposer en maître de cérémonie et ne pas disparaître à ses côtés. Cela te rassurerait presque, qu’elle rejette toute forme de relation charnelle, qu’aucun galant ne puisse risquer de l’emmener loin de toi cette nuit – elle doit rentrer avec toi, elle doit venir à Merthyr Tyfdil, tu l’as promis à ton fils et à ta mère.  

- Pour le nœud papillon d’Arthur, figure-toi que c’est celui que je l’ai forcé à porter pour mon mariage. Depuis, il le met à chaque fois que je lui demande de bien s’habiller. C’est peut-être la seule touche de couleur que je l’ai vue porter depuis ses douze ans, et ça arrive peut-être deux fois par décennies, alors si tu apprécies je t’en supplie, dis-lui. Avec un peu de chance, cela le poussera à remettre en cause ses choix plus que douteux à l’heure de s’habiller si cela ne vient pas encore de moi.

Tu ris doucement, sans croire un mot de ce que tu viens de dire. Arthur portant des couleurs, ce serait comme Nesta et Siwan séparées plus que quelques minutes – le signe évident de la fin imminente du monde. Ou alors, le symptôme d’une histoire d’amour. Ont-ils seulement déjà été amoureux, tes frangins ? Tu as de sérieux doutes, mais tu n’as pas le temps d’y penser plus longtemps : Josiah apparaît à son tour, portant un ensemble de soie rouge et une fleur à la poitrine le rendant parfaitement délicieux. En parlant de te voler la vedette… Mais quel homme, tout de même ! Il t’apostrophe de ton surnom qui n’a sans doute jamais été aussi à propos et te saisit le visage pour te glisser quelques mots à l’oreille. Tu l’embrasses.

- Merci mon Arlequin ! Il me faut rendre à Merlin ce qui lui revient de droit, pour la beauté de l’évènement les compliments sont à adresser à ma fratrie. Mais regarde-toi ! Tu es absolument délicieux… Je veux savoir où tu as acheté ta tenue, elle est sublime ! Par contre je suis navré, je n’ai rien de spécial pour toi à part cette fête, mais je t’offre ainsi qu’à ton homme votre prochain dîner en amoureux – je vous ferai ma spécialité si tu veux. Ou n’importe quoi qui te ferait plaisir.

Cela te gêne presque, de ne rien avoir à lui offrir – c’est aussi son anniversaire, après tout. Bah, tu as jusqu’à la vraie date pour trouver quelque chose de plus conséquent que le repas que tu lui promets. Nasiya arrive à son tour, et tu roucoulerais presque de contentement en pareille compagnie alors qu’il te salue d’un baiser sur ta joue.

- J’espère bien que tu vas enflammer ma terrasse. Et d’ailleurs, je compte sur vous trois pour m’aider à faire de cette soirée un évènement inoubliable !

Tu ris, encore. Tu es d’humeur rieuse, ce soir. Il dit à Nia qu’il la croquerait, et tu ne peux qu’acquiescer vivement. Tu n’as pourtant pas le temps d’alimenter le compliment, ou d’en servir de nouveaux à tes divins comparses – ces nombreuses flatteries qui te brûlent les lèvres mais qui sont, au moins pour ces trois-là, parfaitement sincères. Tu entends un raclement de gorge, et tu te retournes pour découvrir Mai Lan Turner, parfaitement dans le ton de la soirée avec son chemisier rouge, qui se tient près de vous.

- MAI LAN !

Ta voix est forte, tu es presque surpris qu’elle soit bien venue. Elle t’a répondu, par hibou, pour te confirmer qu’elle le ferait, mais tu avais presque un doute. Après tout, votre rencontre a été pour le moins particulière, et tu aurais compris… Mais elle est là, bien là. Tu saisis le paquet qu’elle te tend et le sous-pèses avec une certaine curiosité. Est-ce que tu dois l’ouvrir maintenant ? Ça attendra l’heure du dessert. Tu te penches vers elle pour embrasser ses joues alors qu’elle se présente à Nia – tu ne sais pas exactement à quel instant Josiah et Nasiya se sont éloignés, mais ils sont un peu plus loin déjà, et l’autre roi de la soirée joue avec les boutons de son amant.

- Magnifique, ce haut - tu es très jolie.

Tu regrettes seulement que ses tatouages ne soient pas visibles – pour l’avoir vue bien moins habillée qu’elle ne l’est ce soir, tu sais qu’il y a une finesse admirable dans les arabesques qui recouvrent son dos. Il faut absolument qu’elle rencontre Josiah.

- Et merci beaucoup pour le cadeau. Je suis vraiment heureux que tu sois ici ce soir. Nia, ma divine, tu me permets de t’abandonner ? Mai Lan est une amie qui revient depuis peu de l’étranger, et il y a un certain nombre de personnes à qui je voudrais la présenter avant que les esprits ne s’échauffent et que la musique ne recouvre le son de nos voix. Tu me réserves une danse, tout de même, histoire de me laisser une occasion de me faire pardonner ?

Tu adresses à la belle nigériane un sourire charmeur, battant des cils comme le ferait ton fils pour l’attendrir (et te faire fondre par la même occasion). Tu n’as peut-être pas le charme enfantin d’Hamlet pour te permettre d’agir ainsi, mais avec un peu de chance cela la fera au moins rire. Tu offres ton bras à ta collègue et l’entraîne aussitôt à l’intérieur.

La plupart des invités sont arrivés alors que vous étiez dehors, et tu salues de loin un certain nombre de visages connus. Tu iras saluer chacun personnellement au cours de la soirée, mais tu es presque en mission dans l’immédiat. Tu te penches à l’oreille de Mai Lan, lui désignant les différents membres de ton clan venu pour la soirée, ou les autres euthanatoï, lui proposant systématiquement de la présenter si elle ne les connaît pas. Vous glissez de groupe en groupe, tu ris fort, tu gesticules, tu parles beaucoup – tu ne sais pas exactement comment tu te retrouves à raconter à la jeune femme l’histoire de restaurant, à lui parler de tes sœurs, de ton frère. Tu es plus doux avec elle, plus léger que tu ne l’as été dans lors de vos précédentes rencontres. A un moment, tu désignes une marque sur le sol et lui murmures qu’il s’agit des traces d’un combat contre un idiot hermétique pendant la guerre, particulièrement amusé par le souvenir. Ce regard qu’il avait… Elle est elle-même assez bavarde pour que tu ne te sentes pas le besoin de limiter ton propre débit de paroles – et puis, c’est ton masque qui veut ça. Il ne s’est pas passé trente minutes, mais tu as déjà perdu le compte du nombre de coupes que tu as bues.

- Rhys.
- Ah ! On m'a complimenté ton nœud papillon frangin.

Il grimace presque, mais hausse les épaules avant de se pencher vers l’euthanathos à ton bras.

- S’il t’ennuie, n’hésite pas à me le dire, je me ferai une joie de lui en coller une.

Tu pouffes. Tu jurerais qu’il essaie de faire amende honorable pour avoir souhaité la mort de la vietnamienne et organisé son meurtre.

- Tu n’as pas idée de ta chance Mai Lan, il lui faut des années pour se montrer aussi amical avec quelqu’un habituellement.
- C’est être amical que de menacer de t’en coller une à ton anniversaire ? Enfin, bref… Tu devrais peut-être prendre la parole maintenant, avant d’avoir trop bu pour parler correctement anglais, et avant que tes invités ne meurent de faim.

Il parle anglais. Tu lèves un sourcil en le remarquant – il fait vraiment des efforts ce soir. Enfin, il a raison, c’est agaçant quand il a raison.

- Certes. Tu m’attends ma jolie, il faut encore que je te présente à Josiah, il est absolument merveilleux !

Tu les abandonnes pour t’avancer au centre de la pièce, et tapes dans tes mains afin d’essayer d’attirer l’attention des personnes présentes.



- Messieurs dames… Mes amis… S’il vous plaît, permettez-moi de prendre un instant de votre temps.

Tu attends un instant que le silence se fasse, tu ne peux pas augmenter le volume de ta voix par magie ce soir, et tu ne tiens pas à hurler.

- Mes amis. Je tenais à vous remercier tous de votre présence ce soir. De votre présence ces dernières années. Dans quelques mois, nous fêterons les soixante-dix ans de ce restaurant, et nous n’aurions pas pu aller jusqu’ici, faire de ce lieu ce qu’il est aujourd’hui, sans vous. Sans votre soutien, sans votre présence, sans votre appétit.

Arthur derrière toi a un grognement qui ressemblerait presque à un rire. Sans votre argent, aurait été plus juste, mais tu ne peux certainement pas te permettre ce genre de trait d’humour.

- C’est un plaisir et un honneur pour moi d’organiser ce triple anniversaire. De vous avoir avec moi, pour mes trente-trois ans, de rendre honneur au travail de mon père et de mon grand-père, qui, j’en suis certain, seraient incroyablement touchés par votre présence. Je me dois de remercier chacun de mes employés, pour le cœur qu’ils ont mis dans l’organisation de cet évènement, mes sœurs et mon frère sans qui rien n’aurait été possible, ainsi que la merveilleuse @Nia Babajaro, qui, si vous ne la connaissez pas, tiens le Voodoo Lair dans l’allée des Embrumes, et m’a soufflé l’idée. Josiah, l’autre roi de cette fête, illumine de sa présence le Chemin de Traverse depuis six ans maintenant, et propose de véritables œuvres d’art dans sa boutique… L’avoir avec nous ce soir, c’est aussi occasion de célébrer ces magnifiques liens que nous avons tissé avec les autres commerçants du Chemin de Traverse et l’Allée des Embrumes, ainsi que de mettre à l’honneur le talent et le génie dont ils savent faire preuve. Viens, viens mon ami, approche je t’en prie.

Tu lui fais signe et te place légèrement en arrière, lui laissant la parole. Ton regard balaie la pièce, et tu t’arrêtes un instant sur la jeune @P. Pandora Parkinson que tu n’avais jusque-là pas remarqué malgré sa tenue des plus… Savoureuse, tu dirais. Et en plus elle est accompagné de ce charmant @Theodore Nott qui lui aussi est à croquer ce soir… Nesta s’approche de toi pour te murmurer quelque chose à l’oreille, en t’offrant une coupe alors que Josiah semble avoir fini de parler. Tu souris, levant celle-ci en direction de l’assemblée.

- J’ai le plaisir de vous annoncer que le buffet à volonté est à présent ouvert. Nous espérons vous régaler ce soir encore, vous rendre un peu de tout ce que vous nous avez apporté. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter à tous une excellente soirée.

Tu bois, et reviens rapidement en arrière pour retrouver Mai Lan et ton frère. Un plateau passe, tu poses la coupe que tu as déjà fini pour en attraper une autre.



- Une bonne chose de faite. Je n’ai pas été trop mauvais j’espère ? Non Arthur, je t’en prie, ne répond pas. Où en étions-nous Mai Lan ? Ah oui, Josiah… Viens – tu baisses la voix. C’est un tatoueur magique, il a reconnu la nature des tatouages sur mes mains au premier regard – ce n’est pas l’un des nôtres, mais c’est un homme de confiance. Et puis il est incroyablement doué en plus d’être divinement beau, tu vas l’a-do-rer !

A vrai dire, tu ne peux pas en être parfaitement certain, mais tu ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Tu lui prends le bras et sans la lâcher viens te poser devant ton ami.

- Mon Arlequin ! Permets-moi de te présenter Mai Lan Turner, qu’il faut absolument que tu apprennes à connaître ! Elle est absolument charmante.

Tu évoquerais bien ses tatouages, pour faire comprendre au béninois sa nature – mais il ne t’appartient pas de dévoiler ainsi ses secrets. On te fait signe plus loin.

- Je suis navré mes amis, je vous laisse, mais je vous retrouve très vite sur la piste de danse j’espère.

**

La soirée bat son plein, et tu as perdu la notion de l’heure. Tu as chaud, et tu as ôté la veste de ton costume depuis un certain temps déjà. Tu danses avec Josiah quand Nasiya vient te l’arracher en s’excusant – tu lui sers une moue boudeuse, mais tu en profites pour t’échapper à ton tour et filer sur la terrasse. Tu réajustes ton gilet en prenant une grande respiration, et avise le buffet. Le foie gras farci à la langoustine a été victime de son succès, de même que le thon rouge. Tu avises ton frère qui est penché vers ton chiot à qui il parle en voix basse, et tu t’approches vers lui piquant au passage dans son assiette une raviole de bœuf au massalé et à la patate douce.

- Sers-toi une assiette et pique pas dans la mienne.
- J’pensais que tu m’aurais pas vu.
- Bah si. Pwyll est un peu inquiet je crois.
- Oh c’est vrai ? Et bah alors petit héro, tu as peur du monde encore ?


Tu te penches vers lui pour le caresser, et le chiot le lèche les doigts. Tu te laisses retomber sur une chaise et saisis tes feuilles et ton tabac pour te rouler une cigarette.

- T’as mangé ?
- Grignoté surtout.
- T’as bu ?
- Beaucoup trop.
- C’est pas raisonnable.
- C’est mon anniversaire.
- Tu devrais manger un morceau.
- Pas tout de suite. Je fume cette cigarette, et je retourne danser. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’inviter la jeune Parkinson, et je refuse de me voir priver d’un tel plaisir… Non mais tu as vu sa robe ? Je crois que je pourrais tomber amoureux.  
- Pitié non.
- C’est une blague Arthur, une façon de dire qu’elle est très bien habillée. Tu devrais danser toi aussi, ça te dériderait peut-être.
- Ouais, ouais…


Il te lance un regard noir auquel tu réponds par un éclat de rire avant d’allumer ta cigarette. Tu fais tourner ton zippo entre tes doigts, songeur.

- Ça fait du bien, tu sais… De simplement profiter ce soir, de ne pas penser à… A tout le reste. Pfiou… J’aimerais que cette soirée ne s’arrête jamais je crois.

Demain soir pourtant, ta vie sera revenue à la normale. Le restaurant, le masque, les mensonges, les contrats, l’organisation de cette prochaine rencontre avec le Ministre… Autant tu aimes ta vie, autant cela te va très bien de ne pas avoir à t’en préoccuper aujourd’hui. Tu laisses ta tête retomber en arrière sur le dossier de ta chaise, fixant les bougies qui flottent au-dessus de toi. Du bout des doigts, tu tapes le rythme de la musique qui résonne derrière toi.

- Ca va ?
- Merveilleusement bien, oui.



2 568 mots
Sont invités à participer au sujet : tous les commerçants du Chemin de Traverse et de l'Allée des Embrumes, les plus vieux habitués du Petit Ogre ainsi que les proches de @A. Josiah N'Da et @Rhys M. Price
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : C'est la fête !  Voodoo-ppl
Ven 4 Déc - 23:55




C'est la fête
7/04/2004 ft. les invités !


***

Ils furent les premiers à investir la piste de danse, et sans doute furent ils les derniers à la quitter. Josiah n’aurait pu le déterminer, de toute façon, il ne voyait que Nasiya. Que lui, toujours lui, comme toujours.

Ils étaient ivres. Ivres d’amour et de champagne, quel mélange plus délicieux que celui-ci ? Emportés ailleurs, dans une autre dimension et toutefois fermement ancrés sur le sol du Petit Ogre qu’ils investissaient de leur pas dansant. Leurs mains se touchaient, se parcouraient, sensuellement, mais on ne s’y trompait pas, en les regardant : ils savaient y faire. Ça n’était pas la première fois qu’ils dansaient, et pas non plus la première fois qu’ils dansaient ensemble. Leurs corps suivaient le rythme de la musique, et évoluaient avec harmonie sur le parquet, comme pour illustrer à merveille les morceaux qui s’enchaînaient.

Josiah en avait même oublié son frère, qu’il avait entraperçu pour la dernière fois alors qu’il était en pleine discussion avec quelqu’un qu’il n’avait pas reconnu. C’était un bonhomme sociable, sans aucun doute, qui ne lui en voudrait pas si Nasiya et lui l’abandonnaient un moment. Entre quelques chansons et quelques coupes de champagnes, ils étaient allés discuter avec lui, à un moment dans la soirée. Ils avaient échangé des nouvelles, et Josiah avait notamment raconté la cérémonie extatique que Nasiya et lui avaient partagé au Mexique avec bonheur et fierté. Il lui avait semblé que son frère comprenait ce que cela avait pu représenter pour lui : ils ne pourraient pas se marier, pas officiellement, Nasiya et lui. Alors, ils avaient trouvé un équivalent, ils s’étaient unis sous le Soleil. Son étoile, justement, avait été tellement timide, face à cette figure quasi-paternelle. Josiah lui avait glissé à l’oreille, rapidement, « you’re so cute », alors que son aîné s’épanchait dans une explication allongée du dernier courrier qu’il avait adressé au ministère, réclamant que les sbires du département de la vie courante cessent de surveiller ses interventions à l’Université moldue. Tout le monde les repère ! Avec leurs capes violettes et leurs chapeaux pointus ! avait-il juré, sous les rires de son audience. Et puis ils étaient repartis danser, et l’avaient oublié.

Entre deux danses, Josiah avait rencontré @Mai Lan Turner, aussi. C’était au début de la soirée, quand il était encore un peu sobre. Tant mieux, c’était une femme impressionnante, une amie qui semblait fort intime de Rhys, et peut-être ainsi, fort intime de sa tradition, ce qui évidemment, était une idée alléchante pour le tatoueur. Il ne put toutefois pas lui parler trop longtemps puisque bientôt, son Rouge l’attirait à nouveau vers lui pour illustrer son discours et surtout, pour lui proposer d’en donner un à son tour. Evidemment, Josiah fit mine de rougir, et bien sûr, il récita à la perfection les quelques mots qu’il avait préparé dès la seconde où il avait appris que cette soirée aurait lieu.

Nasiya et lui s’étaient perdus de vue, un moment. Josiah avait dansé avec @"Nia Babajero", puis il avait dansé avec sa petite sœur, et bien sûr, il avait trouvé un volontaire fort tatoué pour lui prendre la main et danser avec lui quand il avait repéré Nasiya faire tournoyer une cruche de blonde sur la piste. Mais ils s’étaient retrouvés, bien sûr. C’était Nasiya qui l’avait attiré vers lui, ce coup-ci. @Rhys M. Price avait joué le jeu jusqu’au bout, feignant d’être vexé que Josiah ose l’abandonner pour son tendre.
Le béninois était déjà prêt à repartir sur la piste, un large sourire gagnant ses lèvres, ravi de pouvoir retrouver son partenaire préféré, comme s’il l’avait perdu des heures plus tôt. Mais Nasiya évoquait un cadeau et n’attrapait pas hanches, il fouillait plutôt dans ses poches, si bien que Josiah peinait à comprendre. De quoi parlait-il ? Ne partaient-ils pas déjà à Knysna, le lendemain ? N’était-ce pas déjà cela, son cadeau ? Était-ce l’alcool, qui lui faisait tourner la tête ? Sans doute pas, puisqu’il se retrouvait maintenant avec un paquet entre les mains. Petit, lourd, déséquilibré, analysait-il. Et Umbaba, et Umama, alors ? Un regard inquiet devait avoir atteint ses orbes, si bien que Nasiya bafouilla quelque chose qui se voulait sans doute rassurant. Ils partaient bien en Afrique-du-Sud, mais il y avait un autre cadeau, à l’intérieur de ce paquet.

Josiah sourit. Il aimait les surprises, il aimait beaucoup les surprises. Et puis, il sentit peser sur eux les regards de la foule – et il aimait être au centre de l’attention, surtout le soir de sa fête d’anniversaire, surtout quand il portait un si beau costume, surtout quand son étoile lui offrait un cadeau. Il ne comprenait rien à ce que Nasiya baragouinait, mais sans doute perdait-il son anglais à cause de l’alcool, et puis ces yeux, avez-vous vu ces yeux ? Josiah glissa sa main dans l’enveloppe, touchant du bout des doigts ce qu’il cru reconnaître comme des clefs. Toutefois, il tira d’abord le parchemin, parce que c’est ce que la bienséance lui avait appris à faire ; on lit la carte avant de découvrir le cadeau. Il y avait une adresse, le plan de ce qui semblait être une petite usine du XIXème, et puis un chiffre. Il n’y comprit pas grand-chose, ou tout du moins, il lui fallut un peu de temps, et surtout, les mots de Nasiya pour associer tous les morceaux. [color:e2ba= #996600]« Si il te plaît, il est à nous dès qu’on rentre de vacances ». A nous ? Josiah songea aux clefs, qu’il avait senti sous la pulpe de ses doigts, et cessa de respirer.



Comment faisait-il cela ? Comment Nasiya savait-il toujours, avant lui, ce dont ils avaient besoin, tous les deux ? Josiah y avait songé, pourtant. Il l’avait dit à Duchesse : ils devaient déménager. Mais il n’était pas allé plus loin que ça dans la réflexion. Il s’en était arrêté là, quand Nasiya avait sans doute songé au meilleur quartier, écumé les annonces, fait des visites … ça n’était pas la première fois qu’il le devançait ainsi, puisque c’était lui, aussi, qui les avait unis, au Mexique. Josiah y avait songé, aussi, à la perspective d’être plus que de simples boyfriends. Toutefois, il n’était pas allé s’imaginer une façon de rendre cela possible, ni n’avait-il changé leur voyage au Mexique en une Lune de miel en entamant un rituel vaudou qui les aurait unis. Peut-être réfléchissait-il trop sur ces sujets-là, peut-être Nasiya était-il plus téméraire, en amour. Josiah peinait à y croire, car il était à peu près certain que son tendre n’avait pas toujours été ainsi. Peut-être que depuis que leur relation avait repris, après l’enterrement de Wassim, Josiah n’avait osé y croire tout-à-fait. Jusqu’à présent, ça n’avait jamais fonctionné aussi longtemps, entre eux. Pourtant, s’il se souvenait bien, c’était Nasiya qui avait même suggéré qu’ils soient exclusifs, dans leur relation. Moins de six mois s’étaient écoulés depuis cette nuit-là, et pourtant, toute sa vie avait changé depuis. Nasiya et lui s’était uni, il avait oublié, s’était souvenu, et désormais, ils allaient déménager. Investir un chez eux. Après cette nuit-là, celle de leur première véritable discussion, il avait rêvé la naissance d’une étoile. Tel Icare, il semblait s’en approcher tous les jours un peu plus.

Il ne laissa pas vraiment le temps à Nasiya de terminer sa phrase. Alors que celui-ci tentait d’amoindrir le cadeau qu’il était en train de lui faire, Josiah enroula ses bras autour de ses épaules et se grandit, sur la pointe de ses pieds, pour venir l’embrasser. Et alors qu’il avait été tellement content d’ouvrir ce cadeau devant la foule, fier comme la panthère du costume qu’il portait et du bras de l’homme qui l’accompagnait, la foule avait disparu, le temps de ce baiser. Il n’y avait plus que lui, ses lèvres, ses mains qui agrippaient son dos et qui froissaient sa chemise, son torse contre le sien qui le déséquilibrait en arrière, ses jambes qui le portaient à peine tant il était amoureux.

« Je t’aime tellement. Je meurs de hâte. On peut aller le voir ? Maintenant ? »

Ils furent les premiers à investir la piste de danse, et sans doute furent ils les derniers à la quitter. Entre temps, ils transplanèrent sur des docks londoniens où ils la virent. Leur maison, que Nasiya s’occuperait bien sûr de meubler en chinant des vieilleries pleines de punaises dans tous les marchés aux puces de Londres, tandis que Josiah se plaindrait de ces gigantesques fenêtres qui l’empêcheraient d’accrocher tous les tableaux et tous les cadres qu’il voudrait. Parmi ceux-ci, une petite photo, rapportée d’un certain voyage en Afrique du Sud,  d’une famille sur la plage.

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