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{Nasiah} la naissance d'une étoile
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : {Nasiah} la naissance d'une étoile - Page 2 Voodoo-ppl
Dim 24 Nov - 12:29




la naissance d'une étoile
Pendant que Josiah dessinait, c’est Knysna qui semblait prendre vie autour de lui. Nasiya lui dépeignait si bien son pays, son peuple, son soleil et sa terre, que Josiah y était déjà. Dehors pourtant, la nuit était noire et l’air était froid. Mais c’était un soleil de plomb qu’il sentait taper contre sa nuque, le même qui le faisait transpirer quand il traversait son village au Bénin. Bien sûr, on n’invente jamais rien, pas même quand on est un artiste. Quand Nasiya lui racontait le Soleil, Josiah se l’imaginait comme une étoile qu’il connaissait déjà. Inventer tout à fait quelque chose était un phénomène rare, que certains décriraient comme impossible. L’imagination ne venait pas de la création de quelque chose à partir d’un rien. Pour Josiah en tout cas, il lui fallait partir de quelque chose qu’il connaissait déjà. Ce n’était ainsi ni le soleil japonais, ni celui du Brésil, et bien sûr pas du tout celui de Londres, qui lui servait de modèle pour s’imaginer le soleil sud-africain. Mais comment pouvait-il être sûr que c’était la chaleur de sa terre natale qui ressemblait le plus à ce que lui décrivait Nasiya ? Il n’en savait rien, et ça n’était pas important. Il le découvrirait bien assez tôt, et en attendant, il pouvait bien se le figurer comme il le souhaitait. Bientôt, il serait sur la terre natale de son amant, de son amour, de son étoile. Il n’y aurait plus d’imagination possible, juste la réalité du sol en dessous de ses pieds et de l’air qui l’envelopperait. Terrifiant, à son égard. S’imaginer, se représenter, était beaucoup plus facile que de se confronter à la vérité. C’était sûrement ce qui faisait de Josiah un artiste. Sa capacité à laisser son imagination se développer tellement loin que sa chambre londonienne devenait une maison sud-africaine, se confrontait à la peur qu’il ressentait à l’idée de voyager jusque là-bas. Ce n’était pas pour rien qu’il s’était trouvé un faiseur de rêves pour amant. Nasiya inventait des songes, Josiah dessinait son imagination. L’un pour l’autre, ils étaient parfaits.  

***

S’il était un « brigand des encres », comme Nasiya osait l’appeler, alors lui était le pirate de ses rêves. Josiah souriait bêtement à cette idée foutrement kitch, fier de lui, de son travail et de sa farce qui enrageait, presque pour de vrai, Nasiya. Il se fit ainsi la remarque que ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu véritablement enragé à son égard. Il se promit ainsi de s’appliquer à faire naître à nouveau ce sentiment chez son amant, ce qui promettait d’être drôle. Drôle parce que foutrement moins risqué qu’avant. Maintenant qu’ils s’étaient dit tous ces mots, il y avait moins de chance que Nasiya disparaisse au moindre éclat de voix. Et lui parvenait à l’enrager tellement souvent, avec ses demoiselles en détresse qui gueulaient en dessous de leurs fenêtres, qu’il pourrait bien se projeter dans pareil jeu à son tour. «  Je croyais que tu voulais que je dorme plus, mon amour, pas que je me torture à vérifier combien toi, tu dors et donc rêves de moi ? ». Certes, il souhaitait qu’il dorme plus, mais Josiah ne se leurrait pas non plus. Mots d’amour ou non, mandragore plus puissante ou non, tatouage sur le bras ou pas, Nasiya était voué à rester un insomniaque. D’ailleurs, entre dormir un peu plus, et faire une nuit complète, il y avait un monde. C’était sur ce trou béant que comptait Josiah pour ne pas être trop paradoxal. Et puis en réalité, il était tombé amoureux d’un insomniaque, pas d’une marmotte. Il ne le supporterait pas, si subitement Nasiya se mettait à dormir toute la nuit. Il aimait l’idée d’avoir quelqu’un qui veillait sur ses songes, surtout un spécialiste du sujet comme l’était son étoile. « Tu sais quoi - j’ai décidé que ce serait tous les soirs, tout le temps. Et je ne regarderai pas, je ne vérifierai pas. Je le sais, de toute façon, tu ne peux pas te passer de moi dans la vraie vie, pourquoi ce serait différent au fin fond de ton inconscient ? ». Il le connaissait si bien. Par cœur. Ce qu’il pouvait faire et ce dont il était incapable. Josiah se retenait de lui sauter dans les bras, de l’embrasser, pour lui dire qu’il avait raison et que, bien sûr, il rêvait de lui toutes les nuits. Il fallait laisser une part de mystère. Nasiya plongeait ses yeux dans les siens, attrapait ses mains, les baisait doucement. Puis, il lui glissa d’autres mots d’amour, terriblement irrésistibles. Des congratulations sur son travail, qu’il avalait goulûment, fier du plaisir qu’il avait pu aussi lui apporter par ce biais-là.

Bientôt, ils s’embrassaient à nouveau, et Josiah finissait par s’endormir, terrassé par la fatigue, alors que le petit matin commençait à poindre derrière les rideaux. Il avait fermé les yeux et quelques secondes plus tard, c’était mis à rêver d’une plage sud-africaine, sur laquelle se baladait une panthère. Celle-ci regardait les astres et voyait naître une étoile, là-bas, tout au fond de la galaxie. Elle était énorme, une boule de gaz rose en fusion, que la panthère avait l’impression de voir à quelques mètres d’elle. Sa chaleur la réchauffait toute entière, et pourtant, elle quittait le sable de la plage pour s’en approcher toujours un peu plus. Elle se faisait Icare, absorbée par cette chaleur à laquelle il était impossible de résister. Si elle se brûlerait les ailes restait encore un mystère, Josiah se réveillerait quelques heures plus tard en ne se souvenant plus de la fin de son rêve. Sur le bras de Nasiya toutefois s’était affiché toute la nuit une lettrine noire, signant la fin de l’intimité que Josiah pouvait encore avoir au sein de leur relation.

Nasiya connaissait tout de lui, même ses rêves.


FIN

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