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Le Match | Mara & Lemony
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Dim 26 Avr - 17:26

Le match
Je jette un regard coupable à mon kit de supporter dans l’armoire avant de partir – navré, vous êtes toujours les meilleures hein, mais je le fais pour la bonne cause. Turing me regardes avec une certaine curiosité, j’ai presque l’impression qu’il est… moqueur ? Mais il ne peut pas être aussi intelligent – si ? En présence de la magie, plus rien ne me surprendrait. Je lui offre une caresse. « Désolé mon vieux, je vais encore m’absenter ce soir. Pas de bêtise hein. » C’est fou comme en quelques mois, ce chat est devenu presque omniprésent dans ma vie, je me demande bien pourquoi j’ai autant hésité à en adopter un. Sans doute une sensation de trahison envers Einstein, le chat que nous avions avec Emma et que je lui avais laissé en quittant l’Angleterre plus vite que mon ombre (d’ailleurs, si jamais je venais à en avoir un nouveau après celui-ci, il va vraiment falloir que je pense à varier un peu le thème des noms que je leur donne. Même si bon, Mendeleiev, ça irait parfaitement à un chat, non?). Mon paquet sous le bras, je me presse pour ne pas rater le portoiloin – le premier pour ce soir, mais pas le dernier.

En cette fin de journée, le Chemin de Traverse est plutôt calme pour un samedi, ou alors c’est simplement mon impression après le carnaval de la semaine dernière qui a complètement transformée la rue pour moi. Je me dirige, en me perdant peut-être une fois au passage, vers la boutique d’accessoires de Quidditch. Pas que je compte y acheter quoique ce soit – oh non, le vol sur balai, j’ai essayé en première année, plus jamais. Je me souviens de la frustration ressentie en criant, plein d’enthousiasme, debout à un balai qui ne voulait même pas frissonner sous mon ordre. De toute façon, j’ai toujours été plus doué pour la théorie que pour la pratique. Non, si je cours vers la boutique, car je cours maintenant que j’ai pris du retard, il ne serait pas question d’arriver trop tard, c’est pour retrouver une amie. Ma colère a fini par totalement retomber, laissant simplement des notes amertume et de déception. Il était temps. Cependant, retrouver la pleine possession de mes moyens après plus d’un mois à ronger mon frein m’a permis de faire le point sur la situation de ces derniers temps, et la principale leçon que j’ai tiré de tout cela est, qu’une fois de plus, quand je me laisse dépassé je deviens un bien mauvais ami. C’est ce qui m’a fait fuir sans donner la moindre nouvelles pendant des années, c’est ce qui le mois dernier m’a fait négliger les gens qui me sont chers. Et bien, il est grand temps d’inverser la tendance. La boutique est enfin là, et comble de ma joie, si j’arrive peu ou prou au moment de la fermeture, la porte n’est pas encore close. Merveilleux. Me voilà déboulant comme une fusée dans un lieu dans lequel je ne suis jamais rentré, ou peut être rapidement à onze ans pour rêver devant les balais. Et elle est là, juste derrière le comptoir. « Bonjour Mara, tu vas bien ? » J’essaie de limiter mon enthousiasme, et je reprends mon souffle avant de venir l’embrasser. « Dis moi que tu n’as rien de prévu que tu ne puisses annuler ce soir, je t’en supplie ! J’ai une surprise pour toi. » Je souris comme un gosse sur le point de faire une bêtise dont il est particulièrement fier – et peut-être que c’est précisément le cas. J’ai rencontré Mara il y a un peu moins de deux ans alors que je travaillais au Chicaneur, pour mon très sous estimé article "Des moyens de transports moldus : l'aéronautique et l'avenir du balai." - elle était encore batteuse des Crécerelles de Kenmare. J’ai passé un an et demi à défendre face à elle les Harpies, meilleure équipe de Quidditch s’il en est – et à la taquiner de ne pas en faire partie. J’ai plus de réserve depuis son accident, quoique j’ai bien essayé une ou deux piques pour essayer de la remotiver à voler. Mais ce dernier mois, j’ai été trop occupé à ressasser pour y penser.

J’attends qu’elle finisse de fermer boutique en trépignant d’impatience. Quand elle est prête, je déballe mon paquet et lui tend une paire de lorgnospectres et un chapeau de soirée moldu piqué dans la garde robe de ma mère – ce sera sans doute un peu ridicule, mais au moins, elle sera impossible à reconnaître. « Je vais te demander de me faire confiance, et d’enfiler ça. J’ai eu… plusieurs choses en tête ces derniers temps, et je suis désolé de ne pas avoir été très présent. Mais je vais me rattraper ce soir, et nous changer les idées. Viens, il ne faudrait pas qu’on rate le portoloin. » Je la prends par le bras et l’entraîne à ma suite – certes, ce ne seront pas les Harpies, mais ce sera plaisant. « Quoi de beau, sinon ? » Je pouffe en me retournant vers elle. Bon, d’accord, cet accoutrement est ridicule.

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Invité
Dim 26 Avr - 22:16

Le Match
Lemony & Mara

« I don't care if you fall off your broom as long as you catch the Snitch first. »
La lettre vient tout juste de partir. J'ai prévenu mon patron que j'aurais besoin de son hibou pour transmettre un message important à la ligue anglaise et irlandaise de Quidditch. Il sait parfaitement de quoi il s'agit, j'ai fini par le mettre au courant lorsqu'il m'a demandé combien de temps je comptais travailler pour lui. Il ne me l'a pas dit en sous-entendant qu'il voulait se débarrasser de moi, au contraire en fait. Je n'ai pas pu lui apporter une réponse précise, mais j'ai dû lui faire savoir que je n'allais pas retourner chez les Crécerelles pour cette saison. L'annonce sera officielle d'ici peu, et c'est pour cela que je me devais d'envoyer ce hibou dès aujourd'hui, pour être certaine que la nouvelle arrive attend jusqu'au siège de la ligue.

En dehors de cette lettre qui m'aura pris au moins trois heures à rédiger proprement, la journée fut plutôt calme. Bientôt, on va recevoir un nouveau modèle de Brossdur et on risque d'avoir pas mal de monde dans le magasin pour l'occasion. C'est toujours le calme avant la tempête dans ces cas-là, de ce que m'a dit mon patron. Les clients n'achètent rien et gardent leurs mornilles dans le but de faire des folies le jour de la sortie. Un nouveau balai, oui, mais également tout ce qui va avec : la housse, la cire spéciale, des accessoires pour enjoliver le balai, de nouveaux types de gravures pour personnaliser le balai. En bref, ça va être un soulagement pour la boutique d'enfin retrouver un peu de clientèle.

La journée se termine bientôt, du moins ma journée. Demain, je ne travaille pas et je compte bien en profiter pour me reposer et faire toutes les choses que je ne prends pas le temps de faire durant la semaine. J'ai besoin d'air, j'ai besoin de quitter Londres le temps d'une journée, même le temps de quelques heures. Surtout avec l'annonce imminente, mon nom qui risque d'être répété dans plusieurs journaux sorciers aux rubriques sportives, je veux être loin d'ici. Peut-être que je vais retourner en Irlande le temps d'une journée, histoire de voir mon père, mais il me faudrait un portoloin pour ça, et à la dernière minute, ça me semble compliqué à organiser. Je verrai ce soir, si j'ai le courage de m'organiser une virée quelque part. Ce qui est sûr, c'est que j'emmène Jack avec moi.

Assez étonnamment et en contradiction avec ce que mon patron avait prédit, on a un gros rush environ une heure avant que je ne termine ma journée. Ce soir il y a un match, apparemment. Il suffit de compter le nombre de ventes pour les accessoires des équipes des Tornades et des Flèches, de dénombrer toutes ces petites altercations et provocations entre clients supportant deux équipes différentes, pour savoir qu'un match va avoir lieu. Ça me fait doucement sourire, parce que c'est une ambiance que j'aime, et même si le ton monte parfois, je n'ai jamais été témoin de réelle altercations emplie de haine. Si je devais soutenir l'une des deux équipes, ce serait probablement les Tornades. Je me souviens d'un match contre eux qui était vachement intéressant, et je me souviens aussi de leur capitaine... Mais ça, hum, c'est une toute autre histoire.

Alors que la foule se dissipe petit à petit, je commence à rassembler mes affaires, prête à partir d'une minute à l'autre. Soudain, une personne entre en trombe dans le magasin. Je lève les yeux lorsque j'entends la clochette complètement agitée qui signale l'entrée de ce client et je reconnais très vite ce vieil ami. Je lui souris lorsqu'il s'approche du comptoir.

« Lem ! Je vais bien, et toi ? »

Je ne le savais pas potentiel client de la boutique, bien qu'il soit un fervent supporter des Harpies. Ah ça, je me rappelle encore de ces nombreuses heures passées à débattre avec lui concernant cette équipe qu'il supporte tant. Je ne peux pas détester cette équipe, parce que Ginny joue pour eux, mais ce n'est vraiment pas la meilleure équipe, je les trouve même surcotés, mais bon, vaut mieux garder ça pour moi, auquel cas Lemony pourrait partir dans un débat de plusieurs heures sur le pourquoi du comment cette équipe est la meilleure. Alors qu'il vient m'embrasser, il me demande si j'avais quelque chose de prévu, précisant qu'il a une surprise pour moi. Les yeux ronds, je lui réponds tout simplement.

« Absolument rien de prévu, je comptais simplement rentrer chez moi et voir ce que je peux faire demain pour mon jour de repos. Mais... Comment ça, une surprise ?! »

Ce n'est pas mon anniversaire, à ce que je sache, ni même Noël, ni... Enfin, je sais pas. Je ne suis pas très habituée aux surprises et surtout, j'ai beaucoup de mal à les apprécier parce que je suis beaucoup trop impatiente et curieuse.

« Je suppose que tu ne vas rien me dire, hein ? Écoute, attends moi, je n'en ai pas pour longtemps, je finis dans deux minutes, okay ? »

Et heureusement que ma journée est terminée ! Comment je pourrais travailler dans de bonnes conditions en sachant qu'une surprise m'attend et sans savoir de quoi il s'agit – auquel cas il ne s'agirait plus d'une surprise, on est d'accord. J'enfile ma cape, attrape mon sac et salue mon patron, lui souhaitant bon courage pour cette fin de journée. Je retrouve donc l'ancien journaliste au devant de la boutique, prête à lui en demander davantage sur cette surprise. Je n'ai le temps de rien dire que déjà, il me tend une paire de lorgnospectres et un chapeau semblant venir d'un autre temps.

« Euh... C'est ça la surprise ? »

J'adore Lemony, on s'entend super bien, mais je dois avouer être un peu sceptique sur la nature de la surprise. Il me demande alors de lui faire confiance et de porter ces choses qu'il m'a ramenée. Il présente ensuite ses excuses pour son absence de ces derniers temps, chose que je ne peux lui reprocher. On ne peut pas dire que je sois la personne qui prenne le plus de nouvelles. J'enfile les lorgnospectres ainsi que le couvre-chef et attrape le bras de Lemony, fronçant les sourcils quand il évoque un portoloin.

« Ecoute, je te fais confiance, mais je suis un peu intriguée. Tu nous emmènes où ? Et pourquoi tu ne portes pas de chapeau ridicule ? »

Vraiment, ça m'intrigue. Il me demande alors quoi de beau. Ça change un peu de la question habituelle, emplie de pseudo compassion pour savoir comment je vais – sous-entendu quand est-ce que je compte remonter sur un balai. Je lui donne une petite tape sur le bras quand il se moque de mon accoutrement, avant de répondre à sa question.

« Bah écoute, comme tu peux le voir, je suis une super vendeuse dans une boutique d'accessoires de Quidditch ! En dehors de ça, pas grand chose. Je vis ma vie tout simplement dans mon studio, avec mon fléreur. Je commence à avoir une petite routine, ce que j'a-dore. »

Je crois que si ça continue comme ça indéfiniment, je vais finir par devenir folle.

« Et toi ? Je ne t'en veux pas de ne pas avoir été présent, tu sais. Je ne suis pas non plus le genre de personnes à donner des nouvelles de moi ou à rendre visite. Je me suis un peu renfermée dans ma bulle, donc tu n'es pas à blâmer. Comment ça se passe à Poudlard ? »

Aux dernières nouvelles, il avait rejoint l'équipe pédagogique de mon ancienne école et de ce que j'ai pu lire dans la presse, Poudlard s'est retrouvé au centre du conflit entre le Ministère et l'insurrection de l'Enchanteresse. Je tiens à rester loin de tout ça personnellement, la politique, c'est vraiment pas ma tasse de thé, mais j'imagine que lorsque l'on vit enfermé au château, tout prend des proportions bien plus importantes. Il est beaucoup plus difficile d'éviter les conflits quand tout est en huis-clos.

« Tu veux vraiment pas me dire où on va ? »

Est-ce qu'il peut lire dans mon esprit et sait que j'avais dans l'idée de me rendre en Irlande pour voir mon père ? Non, ça ne peut pas être ça. Mais je songe sérieusement à le faire, ce voyage. J'essaye de deviner, mais je dois avouer être un peu confuse étant donné les accessoires qui m'ont été fournis et la raison pour laquelle je suis la seule à les porter. Enfin, peu importe, si l'on quitte Londres, ça ne peut que me faire du bien d'être loin de tous les conflits qui rendent l'atmosphère pesante.
(c) DΛNDELION


1516 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Lun 27 Avr - 6:17

Le match
Mara n’a rien de prévu, Mara se rend disponible. Je jubile, mais je suis aussi un petit peu rassuré. C’est que ça m’aurait été difficile de trouver quelqu’un d’autre à inviter pour rentabiliser ma place à cette heure – et puis, je ne pense pas que ce soit quelque chose que je veuille faire avec quelqu’un d’autre à vrai dire. Elle paraît cependant suspicieuse quand je lui tends la tenue prévue pour l’occasion. « Euh... C'est ça la surprise ? » Cela me fait sourire. Mais je fais un simple non de la tête sans rien dire de plus, et préfère lui demander comment elle se porte. « Écoute, je te fais confiance, mais je suis un peu intriguée. Tu nous emmènes où ? Et pourquoi tu ne portes pas de chapeau ridicule ? » Je me contente de hocher de la tête. « Allez Mara, je ne te demande pas de tenir trop longtemps. » J’ai l’impression que si je me mets à parler de la soirée, je vais tout lui déballer, et gâcher mon effet. Je reçois un petit alors que je pouffe à sa vue, qui me permet de garder quelques instants de plus le secret pour moi même. Oui, son accoutrement est riddicule, mais c’est pour la bonne cause. « Bah écoute, comme tu peux le voir, je suis une super vendeuse dans une boutique d'accessoires de Quidditch ! En dehors de ça, pas grand chose. Je vis ma vie tout simplement dans mon studio, avec mon fléreur. Je commence à avoir une petite routine, ce que j'a-dore. »Nous marchons rapidement à travers les rues, et je crois que je me perds encore à une occasion – bon, on dira que c’était pour l’effet, ça m’évitera d’avoir à admettre mon erreur. Mais bon sang de bon soir, elle est où cette satanée adresse ? « Et toi ? Je ne t'en veux pas de ne pas avoir été présent, tu sais. Je ne suis pas non plus le genre de personnes à donner des nouvelles de moi ou à rendre visite. Je me suis un peu renfermée dans ma bulle, donc tu n'es pas à blâmer. Comment ça se passe à Poudlard ? » Je fronce les sourcils. « Je suis content que ton travail te plaise. » J’ai bien envie de lui demander pour les Crécerelles, mais qu’elle ne l’évoque pas me laisse à penser que, soit c’est un choix de sa part et ce serait impoli, soit les nouvelles ne sont pas bonnes, et je préfère qu’elle aborde le sujet par elle même. « C’est absolument catastrophique, et merveilleux à la fois. Je suis devenu directeur de Serdaigle, à la suite de Wilson, à peu près la moitié de mes étudiants détestent mes cours, Rogue a renvoyé deux étudiants suite au concert à quelque mois des ASPICs ; mais j’adore mon métier et je crois que j’ai réussi à bien m’entendre avec les plupart de mes collègues. » Adresse en vue ! Bien, je jette un regard à ma montre. Pile à l’heure, si ce n’est pas merveilleux. « Pour tout te dire, ça a été un peu compliqué à gérer ces derniers temps, j’aurai du être ravi – je suis directeur de Serdaigle quoi ! Et au lieu de ça, j’étais en colère. J’aurai du être productif, j’étais trop amer pour être efficace. Je crois que je me sens un peu mieux là, et puis, je vais passer une bonne soirée avec une bonne amie, et ne pas penser à tout ça. »

Nous entrons dans le jardin au moment où elle nous questionne. « Tu veux vraiment pas me dire où on va ? » Je n’ai pas le temps de lui répondre que face à nous, trois hommes nous font signe. « Ah bah enfin, on allait partir sans vous. Salut Lemony. Curieuse tenue de supporteuse miss. On part dans moins de deux minutes, préparez-vous. » J’ai joué des pieds et des mains pour trouver quelqu’un qui partait aussi, et qui partagerait son portoloin avec nous – j’ai fini par trouvé un ancien camarade de promotion que je n’avais pas vu depuis des années, Jonas Greyson, gryffondor, et je lui ai promis de lui payer des bières et de rattraper le temps perdu contre la promesse de la discrétion quand à notre voyage – et puis, de ne pas ennuyer mon amie qui est très timide. Curieuse façon de qualifier Mara, mais n’ayant pas vu mon Jonas en douze ans, et n’en gardant pas le souvenir de quelqu’un de particulièrement discret, j’ai préféré être trop prévoyant que pas assez. Je me tourne vers elle. « Promis, je te dis dès qu’on arrive à destination, tu as juste une petite minute à tenir. Et tu seras rentrée à minuit. » A peine ai-je fini de parler que le griffon nous fait signe.

Les cris nous arrivent du stade. Il n’est pas en vue, il y a encore un petit peu de forêt à traverser, mais il n’est vraiment pas loin. « A 23h15. Et à l’heure hein. » nous crie Jonas qui est déjà en route, accompagné des deux autres que je ne connais pas. Je lui adresse un signe avant de me retourner vers Mara qui va sans doute m’étriper si je ne tiens pas la promesse que je viens de lui faire – ou en tout cas, cela me fait trop peur pour y manquer. « Bon, voilà. » Je cherche dans mes poches et en sort les deux places que je lui tends. « Ce soir, il y a un match qui oppose les Tornades de Tutshill aux Flèches d'Appleby. C’est pas pour te convaincre de remonter sur ton balai ou quoi, mais voilà : tu fais du Quidditch aussi parce que tu aimes ce sport. Donc ce que je te propose, c’est qu’on boive des bières prises à la buvette, qu’on discute de tout et de rien en admirant le jeu, et qu’on passe une bonne soirée en profitant du spectacle et en criant à chaque fois que cela ne nous plaira pas ou qu’on voudra soutenir quelqu’un. Et si tu ne veux pas, il y a un bar à trente cinq minutes à pied avec un babyfoot, c’est tenu par des moldus mais c’est très sympa. » Je la regarde, mes yeux bleus brillant sous mes lunettes, et avise ses lorgnospectres. « Ah oui, et l’accoutrement et le fait de faire le voyage en portoloin avec des connaissances, c’est parce que j’ai été journaliste assez longtemps pour savoir que ce n’est pas nécessairement la meilleure chose à faire que d’emmener une joueuse professionnelle en convalescence à un match et d’attendre que ceux qui sont venus couvrir l’évènement qu’ils la laissent tranquille et qu’on puisse de tranquillement passer la soirée de notre côté sans y penser. J’ai un peu pris ce que j’avais sous la main, je t’avoue. Mais ça me semblait mieux que de te laisser à leur merci. Et tu vas voir, les matchs, des gradins, c’est très sympa aussi ! Alors, qu’est-ce que tu en dis ? » C’est à mon tour d’attendre impatiemment sa réponse, j’espère vraiment que ça lui fera plaisir – et c’est dire si j’y ai mis du cœur, je n’ai même pas choisi de l’emmener voir mon équipe préférée, je me suis fié aux avis et prédictions de la presse sur l’évènement.

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Lun 27 Avr - 8:15

Le Match
Lemony & Mara

« I don't care if you fall off your broom as long as you catch the Snitch first. »
Les surprises, c'est fait pour faire plaisir généralement, non ? Donc ça ne peut qu'être positif. Je n'ai pas à m'inquiéter. Si Lemony n'était pas l'un de mes amis, alors peut-être que dans ce cas je devrais me poser des questions. Mais en l'occurrence, lui faire confiance est dans mes cordes. Bon, il y a parfois des déceptions, parce que l'on a tendance à idéaliser une surprise, à avoir une attente bien plus haute que ce que l'on nous réserve en réalité. Le plus important, j'imagine, c'est l'intention et ça rend la surprise généralement bien plus appréciable.

On se met en route et bien que tentée de poser davantage de questions sur la surprise, voire même de trouver une méthode pour le faire céder, je tente de rester calme et patiente. Oui, je dis bien patiente. Ce n'est pas dans mes habitudes. Au moins, il a le don d'illuminer cette journée et de me faire sortir doucement de ma routine. Je crois que toute personne qui me connaît un minimum sait que la routine me désespère. Alors, travailler dans un magasin, c'est à mi chemin entre routine et surprises quotidiennes – et pas toujours des bonnes, on s'entend.

Je profite du trajet jusqu'à un certain portoloin évoqué par Lemony pour donner un peu de mes nouvelles. Il n'y a pas grand chose à dire, je pense. Ma vie n'est pas aussi mouvementée qu'elle ne l'a été dans le passé. Je pourrais lui raconter dans les détails tous les potins croustillants concernant la vie d'une vendeuse, à savoir tous les différents clients que l'on peut croiser, mais il me faudrait de nombreuses heures pour ça. Je ne veux certainement pas l'ennuyer avec ce genre de détails, alors je me contente de lui répondre de manière générale, lui retournant finalement la question. Je suis bien curieuse de comment se passe sa vie à Poudlard. Il me raconte donc à quel point c'est une bonne et une mauvaise expérience à la fois. Il est donc devenu directeur de Serdaigle, ce qui est une nouvelle formidable. Je suis contente de voir que pour certaines personnes, la roue tourne dans le bon sens. Bon, ce qu'il dit ensuite est moins agréable. Il semblerait que pas mal d'étudiants détestent son cours. Malheureusement, tout ce qui est en relation avec les moldus aura toujours une place difficile dans notre monde.

« J'ai entendu la nouvelle oui... Je crois que je n'avais jamais encore vu qui que ce soit se faire réellement renvoyer de Poudlard. Des menaces, oui, des renvois... »

Rogue a toujours été un personnage très particulier. Je n'ai jamais su si je l'appréciais en tant que professeur ou non. Il ne m'a jamais été personnellement désagréable, mais il n'était pas vraiment le professeur qu'on se réjouissait d'avoir.

Lemony semble surveiller l'heure. S'il y a effectivement un portoloin à prendre, on ferait mieux de ne pas le rater en effet. Toujours affublée de mes accessoires du jour, je sens des regards se poser sur moi, des regards un peu moqueurs, mais je ne dis rien. Si je suis comme ça, c'est pour la bonne cause – du moins je l'espère. Lemony ajoute que ces derniers temps, ce n'était pas facile, qu'il était souvent en colère et contre productif. Je tapote légèrement son épaule, en signe de compassion. Ce n'est évident pour personne...

« Oui, on va passer une bonne soirée, j'en suis sûre, même si j'ignore quel est le programme ! »

Peut-être que l'on se rend à un bal masqué ? Mais dans ce cas, Lemony n'a pas totalement compris la consigne. Nous entrons finalement dans un jardin un peu caché juste derrière un théâtre londonien. L'endroit est sympa mais ça ne m'en dit pas plus. Alors une dernière fois, j'essaye de lui tirer les veracrasses du nez. Je n'obtiens pas de réponse, nous sommes simplement interpellés par trois hommes qui nous attendaient apparemment pour le portoloin. L'homme commente ma tenue, précisant le mot supporteuse. Est-ce que... Je salue les trois hommes d'un geste de la tête et, finalement, Lemony jure alors de me dire une fois que l'on arrive, mais je commence à avoir une petite idée. Je ne dis rien pour ne pas gâcher l'effet de surprise, et puis j'ai peut-être tort, peut-être que cet homme essaye de m'induire en erreur.

« A minuit, pas une minute de plus, ou je te promets de te transformer en citrouille ! »

Je dois avoir l'air bien crédible avec les lorgnospectres sur le nez. Vraiment, heureusement que je n'ai pas de miroir. J'avais déjà perdu pas mal en crédibilité après mon accident, mais là... Pourvu que l'on ne me reconnaisse pas. Les trois hommes n'ont pas l'air de savoir qui je suis, en tout cas.

Il est l'heure d'y aller, et sans avoir eu le temps de dire ouf, nous nous retrouvons à l'orée d'une forêt. J'entends des cris un peu plus loin qui semblent confirmer ma théorie, dessinant un léger sourire sur mes lèvres. Les trois hommes nous accompagnant se mettent déjà en route, nous donnant une heure de retour à respecter impérativement. Je me tourne alors vers mon ami qui à ce même moment fouille dans ses poches, me montrant alors deux places pour un match de Quidditch. Nul besoin de me préciser qui joue, j'ai pu témoigner toute la journée du match en approche. Les mots de Lemony sont justes, il sait choisir les mots qu'il faut, pas pour rien qu'il a été journaliste. Il établit les conditions du déroulement de la soirée, tout en donnant une solution alternative qui s'annonce toute aussi intéressante à vrai dire. Mais avant que je ne dise quoique ce soit, il donne une explication sur mon accoutrement. Ça me fait plaisir de voir à quel point il a tout pensé de manière à ce que je ne sois pas dans une situation embarrassante. Je le serre dans mes bras en guise de réponse.

« J'en dis que c'est une excellente idée et une surprise magnifique. »

Je me demande comment je n'ai pas pu me douter que la surprise serait de cette nature étant donné le ciment de notre amitié. Quand bien même j'aurais misé sur le match, je n'aurais pas imaginé qu'il prenne autant de précaution. Une soirée tranquille, à l'abris des regards, à supporter une ou deux équipes qui ne sont ni celle que Lemony préfère, ni celle pour laquelle je joue, si en plus il y a de la bière, je ne peux vraiment pas refuser.

« T'as vraiment pensé à tout, du coup ça me donne envie de porter fièrement ce chapeau et ces lorgnospectres ! »

Ridicule dans un premier temps, mais fière en fin de compte.

« Tu aurais quand même dû t'en prendre une paire, histoire que l'on soit assortis. »

On se met du coup en marche en direction des cris de la foule déjà complètement folle à l'idée du match à venir. Ce ne sont pas deux équipes que j'ai l'habitude de suivre, mais je sais qu'ils ont tendance à faire de très bons matchs comparés à d'autres équipes un peu trop surcotées. Et puis ça va être l'occasion de voir mon bon vieux Jon jouer. Je n'irai pas le saluer, histoire de ne pas griller ma couverture, mais Lemony a raison. J'aime le Quidditch, et voir un match, même de loin, ça me manque.

« Alors, dis-moi tout, qui est-ce que tu vas supporter ce soir ? Tu as le droit d'être infidèle aux Harpies juste pour ce soir, je t'y autorise. »

Dire que nous avons passé des heures à nous chamailler concernant les Harpies et les Crécerelles. Ce soir au moins, l'enjeu est tout neuf. Même si l'on aura forcément une équipe à supporter, je pense que le résultat des courses importera beaucoup moins, même si... Je dois avouer être tentée de faire un petit pari. Ça fait des mois et des mois que je n'ai pas misé sur une victoire.

« On devrait faire un petit pari, histoire de pimenter le tout. Pas grand chose, évidemment, histoire que ce soit juste pour le fun, mais j'adore les défis ! »

Et nombreux sont ceux qui se souviennent de mon crâne rasé suite à la perte d'un pari... Est-ce que l'on peut faire plus ridicule et plus embarrassant ? A côté de ça, porter ces accessoires, c'est une petite partie de rigolade.

« On est où, au fait ? Appleby ? Tutshill ? Je serais presque tentée de ne pas reprendre le portoloin après le match, moi qui cherchait un endroit où passer ma journée demain. »

Loin de Londres, ça va me faire du bien. Même si la soirée sera déjà une bonne bouffée d'air frais, je ne serais pas contre rester une journée de plus et profiter de la nature. Je presse le pas alors que les cris commencent à s'intensifier. Ce serait bête de louper la première partie avant le match. Chez les Tornades, dans mes souvenirs, le spectacle est toujours assez... décoiffant ?

« Allez, ne nous mettons pas en retard ! »
(c) DΛNDELION


1587 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Mer 29 Avr - 20:08

Le match
Je parle vite quand elle me retourne la question, je ne veux pas m’attarder. « Attends, quoi ? Rogue a renvoyé deux étudiants ? Je crois que je n'avais jamais encore vu qui que ce soit se faire réellement renvoyer de Poudlard. Des menaces, oui, des renvois... » Je me contente de hausser les épaules. Il y a bien eu Rubeus Hagrid, à l’époque de l’ouverture de la chambre des secrets, et la mort d’une étudiante – mais c’était il y a quoi ? Cinquante ans au moins... Aujourd’hui personne n’est mort, et les deux étudiants ont conservés le droit de pratiquer la magie. Mais ils ne passeront pas leurs ASPICs, et bien des portes se ferment pour eux. Pour une connerie faîte à dix sept ans. Et Rogue en fait de parfait petits martyrs pour le clan qui se forme autour de Narcissa Malefoy. Il ne faut pas trop que j’y réfléchisse, ce serait dommage de gâcher ma nouvelle bonne humeur. « Oui, on va passer une bonne soirée, j'en suis sûre, même si j'ignore quel est le programme ! » Son impatience m’amuse, et il faut que je me retienne pour ne pas devenir taquin. Ça a quelque chose de charmant, en fait. Quand elle menace de me transformer en citrouille si je ne la ramène pas à 20h, je manque de pouffer à nouveau – c’est vrai que ce serait dommage qu’elle se retrouver coincée dans la "tenue de bal" que je lui ai trouvée. Heureusement, nous partons avant qu’elle ne me voit encore me moquer d’elle.

Je lui déballe tout, elle serait bien capable de me transformer en citrouille pour de vrai, les places à la main. Je suis vraiment allé vérifier pour le bar, mais j’avoue que je préférerais le match. Simplement, il me fallait une alternative arrivé ici, et si ça ne lui plaisait pas ? Peut-être que suite à son accident, elle préférerait le calme d’un bar et les jeux de pub aux cris du match, peut-être que ce n’était pas suffisamment lui changer les idées, peut-être qu’elle allait voir ça comme une tentative de ma part de participer au concerts de ceux l’invitant sans cesse à remonter sur son balai… Mais quand même, je préférerais le match, et c’est fébrile que j’attends sa réponse. « J'en dis que c'est une excellente idée et une surprise magnifique. » Mon sourire illumine mon visage, et je me retiens de la serrer dans mes bras en criant joyeusement. Youpi ! Mais non, un peu de tenue Lemony, je ne peux pas continuer de me montrer aussi démonstratif avec tout le monde, j’ai une réputation à tenir. Je lui offre mon bras pour lui proposer d’avancer en direction du stade, plus digne déjà. « T'as vraiment pensé à tout, du coup ça me donne envie de porter fièrement ce chapeau et ces lorgnospectres ! Tu aurais quand même dû t'en prendre une paire, histoire que l'on soit assortis. » Je hausse les épaules. « Je vois rien avec avec les lorgnospectres et les lunettes en même temps. » Petit mensonge, mais que j'ai l'habitude de donner en réponse : sans quoi Xenophilius aurait essayé de me forcer à les porter tous les quatre matins – il paraît que je n’étais pas assez ouvert et créatif, que cela aura pu m’aider. On entend déjà les cris d’enthousiasme et de défi qui nous arrivent alors que nous avançons toujours dans le bois. J’aime bien le Quidditch. Quand on est né moldu, découvrir que les sorciers volent vraiment sur les balais, c’est déjà enthousiasmant en soi – je me souviens avoir pensé, en voyant le cours de vol prévu son mon emploi du temps "vraiment, je vais voler ?" avant la déception que cela a pu être. Mais en plus, ils en ont fait un sport. Pour le gosse que j’étais, peut être trop moldu pour se sentir vraiment à sa place, mais fier de sa maison, ravi par la magie, aller crier au stade de Poudlard recouvert des couleurs de Serdaigle avait quelque chose du rituel qui me rapprochait enfin de l’appartenance à ce monde où je n’arrivais pas à me faire vraiment une place. Et toujours, mon rapport au Quidditch est resté marqué par ce positionnement très étrange – surtout quand à vingt ans je mentais à Emma pour quitter une soirée ma vie moldue parfaite pour aller crier à un match entouré de vieux amis que je ne voyais plus qu’à ces occasions. C’est de là, d’ailleurs, que m’est venu mon amour pour les Harpies : des saisons 94 et 95, où elles étaient presque ma seule excuse pour revenir vers un monde dont je m’éloignais de plus en plus. « Alors, dis-moi tout, qui est-ce que tu vas supporter ce soir ? Tu as le droit d'être infidèle aux Harpies juste pour ce soir, je t'y autorise. » Ah ! Bien sûr qu’elle allait y faire référence, je l’ai trop ennuyée avec mon amour des Harpies – quelle idée aussi de jouer ailleurs ! Bah… Cela dit, je fronce les sourcils. « Les Flèches sont connus pour leurs talents particuliers disons, mais les Tornades ont joué certains des plus beaux matchs de la dernière décennie... » Oui, je viens de dire qu’il y avait une équipe, autre que les Harpies, qui jouait bien. Et il faut dire que je les ai vus écraser mon équipe de cœur en 96 dans les règles de l’art, et gagner haut la main la coupe de la Ligue la dernière année où j’étais encore en Angleterre. Je ne sais pas trop ce qu’ils valent depuis, mais je suis porté sur la nostalgie ce soir. « Je dirai les Tornades donc. » Non et puis de ce que j’ai lu, leur gardien est plutôt réputé. « On devrait faire un petit pari, histoire de pimenter le tout. Pas grand chose, évidemment, histoire que ce soit juste pour le fun, mais j'adore les défis ! » Je me tourne vers elle – compte tenu de l’accoutrement que je la force déjà à porter en public, je ne vais pas avoir d’idée de défi. « Pourquoi pas, si tu veux. Tu as des idées ? Mais rien de potentiellement défigurant, mes étudiants sont déjà assez dissipés comme ça ! » Alors je n’ose imaginer ce qui se passerait si j’avais une couleur ou une coupe étrange...


« On est où, au fait ? Appleby ? Tutshill ? Je serais presque tentée de ne pas reprendre le portoloin après le match, moi qui cherchait un endroit où passer ma journée demain. » Je désigne l’endroit dont nous arrivons, et où je lui avais pointé le bar. « Tutshill est par là, et le pub dont je te parlais est à côté d’un bed & breakfeast moldu par contre aussi, si tu veux je peux toujours les appeler avec mon téléphone moldu pour te prendre une chambre à un moment, si tu veux être certaine qu’ils aient toujours une place. Sinon il doit y avoir une petite partie sorcière dans la ville, mais je ne sais pas où. Je te proposerai bien de te tenir compagnie jusqu’à demain, mais j’ai des copies qui m’attendent, et on se rapproche dangereusement des examens pour certains étudiants. » Elle semble aller plus vite alors que nous nous rapprochons, et les cris se font plus forts. Le stade est devant nous, et le monde se presse, groupes bruyants et heureux de ça et là. Comme j’aime cette ambiance, assez ironiquement pour l’amoureux des bibliothèques et autres lieux silencieux que je suis généralement. J’avise les signes pour savoir vers où nous diriger et je lui tends sa place. « Tiens, je crois qu’on est sur le gradin là bas, avant dernier niveau. Tu vas nous prendre des places, et je passe à la buvette pour qu’on ait à boire avant que ça commence ? Je prends des bières du coup ? Tu veux manger quelque chose avec ça ? » Sa réponse comprise – plus qu’entendue, à partir de maintenant il nous faudra très certainement crier ou se parler à l’oreille pour se faire comprendre, me voilà qui disparaît en jouant de coudes dans la direction que pointé le panneau, bien décidé à revenir avec un litre de bière chacun et de quoi manger – j’ai déjà bu à jeun une fois ce mois-ci, c’était une fois de trop.

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Ven 1 Mai - 1:15

Le Match
Lemony & Mara

« I don't care if you fall off your broom as long as you catch the Snitch first. »
J'aurais dû me douter que la surprise de Lemony serait de cette nature. Après tout, c'est un peu le Quidditch qui nous unit, aussi surprenant que cela puisse paraître. En fait, notre amitié vient même d'un désaccord entre nos avis sur les équipes de la ligue anglaise de Quidditch. Qui aurait cru que ce désaccord créerait cette amitié ? Je suis vraiment contente. Je sais que j'ai fui ce milieu depuis quelques mois, d'une certaine manière puisque travailler à la boutique d'accessoire est une façon de ne pas trop tourner le dos au Quidditch. Revenir dans un stade, entendre les cris de joie et de soutien, sentir les odeurs des fusées lancées par les fans et l'odeur de la nourriture. Toutes ces petites choses qui ont fait que je me suis passionnée de Quidditch il y a quelques années m'avaient manqué.

Je remercie Lemony pour cette idée géniale et pour en avoir fait une surprise. Je lui fais malgré tout comprendre que ça aurait été encore plus amusant s'il portait lui aussi des lorgnospectres pour que l'on soit assortis le temps d'une soirée, mais il m'explique qu'il est incapable de voir s'il les enfile par dessus ses lunettes, et sans lunettes, il risque d'avoir du mal à voir le match.

Alors que nous finissons notre route en direction du stade qui semble être de plus en plus proche, je demande à mon ami quelle équipe il compte supporter. Je suis curieuse de savoir si pour une fois on sera sur la même longueur d'onde ou si le destin tient absolument à nous opposer jusqu'à la fin de nos vies respectives. Lemony explique quels sont les atouts connus de chacune des deux équipes, avant de finalement choisir de supporter les Tornades. Je m'arrête soudainement de marcher, surprise du choix de Lemony.

« Attends, ne me dis pas que pour une fois on va être d'accord sur quelle équipe supporter ? Il va falloir bien plus qu'une bière pour fêter cet événement, Lem. »

Je m'attendais vraiment à ce qu'il me dise qu'il allait supporter les Flèches par simple esprit de contradiction, même sans savoir que je comptais supporter les Tornades. Je suis agréablement surprise, disons, pour une fois, il n'y aura pas de déchirement entre nous. Cependant, pour qu'un match soit parfait jusqu'au bout, j'aime bien faire des paris. Et si je ne veux pas parier de manière officielle pour ne pas perdre des mornilles comme je l'ai si souvent fait, je propose à mon ami de faire un petit pari pour le fun. Je sais comment ça finit, ce genre de chose. Je le sais parfaitement. Mais est-ce que ça m'arrête pour autant ? Absolument pas. C'était notre quotidien avec Dennis quand on était à Ilvermorny, c'était notre moyen d'adolescents pour faire croire au monde entier qu'on ne s'aimait pas alors qu'en réalité, il est devenu ce petit frère que je n'ai jamais eu. On s'en souvient encore des retenues gagnées suite à des paris stupides.

« Mh. Je t'avoue que je n'ai pas d'idée précise, non. D'habitude je passe plusieurs jours avant de réfléchir à un gage. Je pensais bien à raser les sourcils de celui qui perd, mais pour le côté non défigurant, on passera. Je vais y réfléchir d'ici le début du match, promis ! »

Il doit bien y avoir des choses assez drôles à faire et qui ne nous fasse pas regretter de nous être retrouvés ce soir. Quelque chose plutôt axé sur les paroles, ou sur des gestes peut-être. Se raser les sourcils, c'est un coup à ce que l'on essaye de les faire repousser avec une potion prévue à cet effet et qu'on se retrouve avec des rideaux pour les yeux en guise de punition. J'ai déjà donné avec ma boule à zéro quand j'étais à Poudlard, je ne sais pas si aujourd'hui je serais prête à assumer une telle bêtise.

Je questionne Lemony sur l'endroit où on se trouve. Près d'un stade de Quidditch, certes, mais je me demande si l'on est plutôt dans l'Ouest de l'Angleterre vers Tutshill, ou si on est un peu plus au Nord vers Appleby. Ce n'est pas que ça changera grand chose, c'est simplement mon côté curieux qui se réveille. J'ai vraiment envie de passer la journée loin de Londres, demain et si je peux trouver un moyen de rester et de rentrer dès demain soir pour ne pas être en retard au travail, je le ferai sans hésiter. Lorsque j'évoque cette possible envie, Lem me répond que l'on est à Tutshill et que si je cherche à prendre une chambre, il pourra toujours les appeler depuis son téléphone moldu tout en ajoutant qu'il ne pourra pas me tenir compagnie, corrections de copies obligent.

« T'as un téléphone moldu ?! Mais, la dernière fois que j'en ai vu un, il fallait qu'il soit accroché avec un câble à une prise murale. Ma mère m'en a montré un quand j'étais petite. Comment tu fais pour l'utiliser sans qu'il ne soit branché ?! »

J'avoue être intriguée. Est-ce que les moldus font maintenant de la magie eux aussi ? Et puis ça prend de la place, les téléphones. Enfin ça, à la limite, Lemony pourrait très bien avoir un sac sans fond pour le transporter. Je n'en reste pas moins curieuse de la manière dont un moldu peut téléphoner à distance.

« Je te dirai, en tout cas, si je me décide à rester. Il faudra juste que je trouve un moyen de rentrer. »

Il y a un an de cela, je ne me serais pas inquiétée de ça, j'aurais simplement utilisé mon balai pour rentrer chez moi. Mais là, c'est plus compliqué. Je n'ai pas pris le mien, déjà, et même si je me décidais à en acheter un au match, je ne parviens même pas à trouver le courage de voler de nouveau.

« Me parle pas des examens, j'en fais encore des cauchemars parfois. Je me réveille la nuit après avoir rêvé que McGonagall m'interrogeait sur une question hyper pointue en Métamorphoses. J'étais vraiment pas la plus douée dans cette matière... »

Je finis cette phrase pile quand on arrive à l'entrée du stade. Cette ambiance est unique, et ça me met véritablement de bonne humeur, laissant alors un sourire se dessiner sur mon visage, chose qui n'était pas arrivée depuis une éternité – à savoir depuis le Carnaval. Lemony m'indique où nous sommes supposés nous installer tout en me donnant ma place. Il me charge d'aller réserver nos places pendant qu'il se charge d'aller nous acheter à manger et à boire.

« Des bières, évidemment ! Que serait un match sans bières ! S'ils ont encore du poulet frit, tu pourras en prendre un seau ? »

Je trifouille dans ma poche à la recherche de quelques mornilles qui traînent et les donne à Lemony pour qu'il puisse acheter du poulet, je ne voudrais pas que mon estomac insatiable ne le ruine. Pour moi, il y a des traditions à respecter quand je vais voir un match avec mon père. Il avait l'habitude de préparer du poulet frit à chaque match que l'on allait voir pour supporter les Crécerelles, tout en nous habillant tout de vert aux couleurs de l'équipe et de St Patrick.

« Je t'attends en haut, j'imagine que tu n'auras pas de mal à me retrouver hein, tu t'es bien arrangé pour que ce soit le cas ! »

Je m'empresse de grimper en haut des gradins, me retrouvant alors toute seule au milieu de cette fourmilière géante que sont les supporters de Quidditch. Personne ne semble prêter attention à ma personne, des fans portant des chapeaux encore plus ridicules que le mien. Finalement, je me fonds bien dans la masse. Mais si j'avais su, je me serais habillée au couleur de l'équipe. Pour l'instant, le spectacle de début de match ne semble pas avoir encore commencé. Hâte de voir si tout est toujours aussi spectaculaire, même si de là où on est, il faut avoir une vue bien aiguisée pour parvenir à voir correctement ce qui se passe tout en bas.

Les fusées sont lancées, les animations pré-match vont commencer d'une seconde à l'autre. Mais où est Lemony ? Je le cherche du regard, n'osant pas faire de trop grands gestes avec mes bras pour ne pas attirer des regards indiscrets qui finiraient par me reconnaître malgré mon accoutrement. Peut-être que j'aurais dû aller lui filer un coup de main pour porter les boissons et le poulet. Ils devraient mettre en place un système de livraison directement à la place, ça changerait tellement l'expérience sportive !

« Je peux m'installer à côté de vous mademoiselle ? »

Je fais non de la tête, la seule place à mes côtés étant celle réservée pour Lemony. Il y a de la place partout, sérieusement, pourquoi tenir absolument à vouloir se coller les uns aux autres. C'est le meilleur moyen pour se filer tout un tas de maladies ça et puis aussi un bon moyen pour qu'il me reconnaisse. J'aperçois finalement Lemony qui arrive.

« Ah bah enfin, je pensais que tu m'avais fait faux-bond ! Ça va commencer, faut pas louper ça ! »
(c) DΛNDELION


1607 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Sam 2 Mai - 0:01

Le match
« Attends, ne me dis pas que pour une fois on va être d'accord sur quelle équipe supporter ? Il va falloir bien plus qu'une bière pour fêter cet événement, Lem. »Je ris, c’est vrai que c’est rare. Mais ce n’est pas comme si j’avais pu savoir qu’elle choisirait aussi les Tornades. Ce n’est pas ma faute si elle n’appartient pas à la meilleure équipe du Royaume Uni… Et je n’ai pas tant que ça l’esprit de contradiction. En tout cas, c’est un joli hasard je trouve, moi qui ai choisi ce match justement pour ne pas relancer la polémique, il faut que je prenne une équipe qui aura notre soutien à tous les deux. Quand elle évoque l’idée que je me rase les sourcils en cas de perte de son défi, je m’étrangle. « AH NON HEIN ! » Même si c’est le temps qu’une potion règle le problème, si un élève me croise sans sourcil, c’est la fin de ma dignité et de mon autorité. Déjà qu’Eirian la met régulièrement à mal... « Je suis certain que tu peux trouver quelque chose qui ne m’empêchera pas d’avoir l’air d’être un professeur raisonnable si je devais croiser mes étudiants. Ça se voit que tu n’habites pas là où tu travailles toi. » Et d’ailleurs, elle parle de ne même pas rentrer à Londres ce soir. Ma proposition d’appeler pour lui réserver une chambre est accueillie par une curiosité enthousiaste qui me fait rire doucement. « T'as un téléphone moldu ?! Mais, la dernière fois que j'en ai vu un, il fallait qu'il soit accroché avec un câble à une prise murale. Ma mère m'en a montré un quand j'étais petite. Comment tu fais pour l'utiliser sans qu'il ne soit branché ?! » Je fouille dans ma poche pour attraper mon téléphone et le lui montrer. [Le téléphone de Lem] Un cadeau de mon père pour Noël dont je suis très heureux – même s’il ne m’est d’aucune utilité en général. « Maintenant on a ce genre de téléphone aussi, ça s’appelle des téléphones portables. En fait, le téléphone est en relation avec une antenne qui a été créé par les moldues, et quand on passe un appel la voix est convertie en signal numérique et une onde qui porte ce signal va être envoyé à l’antenne, ensuite ça va voyager jusqu’à l’antenne la plus proche du téléphone avec lequel on communique et en gros faire l’inverse. C’est très pratique, il y a de plus en plus de moldus qui en ont. Le mien est sorti l’année dernière, la plupart d’entre eux ont pas le clavier là et autant de touches, juste de quoi composer les numéros. Mais mon père voulait absolument que j’ai accès à mes mails – c’est comme des lettres, mais pareil, numérique, et que le destinataire peut recevoir presque instantanément. Après, de toute façon, je capte à Poudlard. » Enfin, j’ai bien réussi à faire fonctionner un ordinateur et à le connecter à internet en utilisant une antenne trafiquée. Mais si je me lance sur ça, je sais que je ne pourrai pas m’arrêter. « Me parle pas des examens, j'en fais encore des cauchemars parfois. Je me réveille la nuit après avoir rêvé que McGonagall m'interrogeait sur une question hyper pointue en Métamorphoses. J'étais vraiment pas la plus douée dans cette matière... » C’est amusant, parce qu’on ne s’est pas croisés avec Mara à Poudlard, mais on a quand même les mêmes références en terme de professeur. Depuis combien de temps Minerva est-elle à Poudlard au juste ? « Je n’étais pas très doué non plus, si ça peut te rassurer, j’ai arrêté après les BUSEs. Mais pour tout te dire, les cours dont je fais encore des cauchemars, ce sont ceux de vol en première année. Je crois que j’ai manqué de que casser quelque chose à une dizaine de reprises... »

Je la laisse partir à la recherche de nos places et part me frayer un chemin à travers la foule en direction de la buvette. Arrivé devant, j’avise les goodies et objets mis en avant sur le côté. « Deux pintes, le plus grand sceau de poulet que vous avez, et les deux multiplettes là s’il vous plaît ! » Je repars les bras chargés, manquant à une ou deux reprises de renverser mes achats sur quelqu’un. On est vers où déjà ? J’ai l’impression de faire un numéro d’équilibriste alors que j’essaie de sortir ma place de ma poche pour vérifier sans faire tomber les bières et le poulet – heureusement que j’ai filé des coups de main dans ce bar en Allemagne, sinon je pense qu’il y aurait déjà eu une catastrophe. Ouais, la prochaine fois, je lui demande de m’accompagner plutôt que de vouloir me la jouer grand prince, ce sera plus simple. Quand j’arrive, je la vois repousser un parfait inconnu. « Ah bah enfin, je pensais que tu m'avais fait faux-bond ! Ça va commencer, faut pas louper ça ! » Je lui tends la bière et pose le sceau entre nous. « Jamais. Mais dis moi, ton look t’attire des admirateurs ? Je ne savais pas que j’avais un tel avenir dans la mode. » Je ris. « Tiens, tes mornilles, je les ai pas utilisées finalement, tu n’auras qu’à payer les prochaines bières. Et aussi, cadeau ! » Je lui tends les multiplettes. « J’ai découvert ça lors de la Coupe du Monde de 94, je m’en passe plus depuis quand je vais voir les matchs. » Je prends une gorgée de bière et essaie rapidement la paire que je me suis prise. Parfait. « Bon, du coup, comme ça va commencer, tu as trouvé pour le défi ? » J’espère pour elle, car les cris des supporters tout autour de nous s’intensifient alors que la musique et lumières nous arrivent du terrain. « Tu te souviens du nom des joueurs des Tornades ? Que je puisse les hurler ? » Je souris comme un gosse, et l’excitation me gagne. Moi aussi, je veux crier, applaudir, me déchaîner. Oublier combien ces derniers mois ont été difficiles et compliqués, juste boire de la bière et manger du poulet en critiquant les mauvaises actions avec une bonne amie. Je lève ma bière vers elle. « Et à la tienne ! »

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Sam 2 Mai - 5:17

Le Match
Lemony & Mara

« I don't care if you fall off your broom as long as you catch the Snitch first. »
Je crois que j'ai fait tellement de paris et de gages dans ma courte vie que j'en viens à ne plus savoir que proposer. Surtout que le fait qu'il ne veuille pas de gage atteignant sa dignité physique, ça réduit grandement le champ des possibles. Et l'idée des sourcils n'est définitivement pas une option pour Lemony. Après réflexion, je m'imagine sans sourcils, et ce serait tout bonnement atroce. Non pas que je compte perdre, au contraire, mais il faut tout prévoir. C'est toujours quand je propose un gage osé que je finis par perdre, finalement. Il va falloir que je prenne des précautions.

« Okay, alors, pas les sourcils ! »

Sa remarque est justifiée, je ne vis pas là où je travaille et encore heureux. Je ne pourrais pas être professeur à Poudlard, rien que pour ça. Et en plus, je serais professeur de quoi ? De Vol ? Je crois que c'est le post le plus frustrant de toute l'école. On n'enseigne le vol qu'en première année, et les trois quarts de ceux qui montent sur un balai sont des manches. A part arbitrer les quelques matchs qui ont lieu durant l'année, ce n'est vraiment pas passionnant. J'aime le vol et le Quidditch pour la pratique, pas pour la théorie.

« D'accord, d'accord. Je trouverai quelque chose de soft. Laisse-moi juste le temps de réfléchir à quelque chose de parfait, okay ? »

Je vais bien finir par trouver, tant que tout est dit avant le match pour ne pas être influencés par le début du jeu. Mais comment suis-je censée réfléchir à tout cela lorsque Lemony parle de téléphone moldu qu'il aurait avec lui, en ce moment-même. Je dois avouer être intriguée puisque depuis le décès de ma mère, je n'ai plus beaucoup de liens avec le monde moldu. Je prends le bus, de temps en temps, pour me changer les idées et pour prendre mon temps. Le téléphone que me montre alors mon ami me laisse bouche bée. Si je n'étais pas une sorcière et que je voyais cette chose pour la première fois, je pense que je mettrais en cause la sorcellerie. Comment une boîte aussi petite peut permettre de téléphoner ? L'ancien Serdaigle me donne alors une explication complète du petit objet, évoquant de nombreuses antennes auxquelles sont reliées ces petit boîtier mais très vite le vocabulaire qu'il emploie devient trop flou pour moi. Dans l'idée, je pense avoir compris, mais je reste complètement ébahie par ce dont sont capables les moldus, si vivement critiqués par certains sang-purs qui ne seraient même pas capable de communiquer aussi efficacement et instantanément.

« C'est incroyable ! Il faudrait que je me mette à jour vis-à-vis du monde moldu. »

Lorsque Lemony évoque alors l'approche des examens, je ne peux m'empêcher d'avoir des frissons. J'ai de très bons souvenirs de Poudlard, mais également beaucoup de souvenirs bien plus angoissants. Je suis tout de même rassurée de savoir que mon ami était comme moi en métamorphoses. Je pense que c'est une pratique sorcière très complexe et qui ne correspond pas à tout le monde. Ce n'est pas du sortilège simple, il y a tout un tas de choses impliquées dans la métamorphose d'un objet ou d'un être vivant. En revanche, je me mets à rire lorsqu'il dit faire encore des cauchemars de ses cours de vol.

« C'est vrai que tu m'avais dit que toi et le vol c'était une grande histoire. C'est fou quand même, j'en connais plein qui en auraient perdu toute passion pour le Quidditch, et pourtant, nous voilà tous les deux à aller supporter des joueurs. »

J'ai toujours cru qu'on ne pouvait aimer le Quidditch sans rêver de monter – ou remonter – sur un balai. Il faut croire que j'ai eu tort. Moi, je ne peux m'empêcher de rêver de remonter sur un balai, que je sois en train de regarder un match ou pas. Pourtant, la réalité est toute autre. Entre ce dont on rêve et ce dont on est capable...

On se sépare. Il veut se charger des boissons et de la nourriture pendant que je m'en vais réserver les places. Je lui dis ce que je veux, lui laissant les quelques mornilles qui se trouvent dans ma poche et je m'empresse d'aller prendre nos places. Ce serait bête de se retrouver séparés dans les gradins. Après tout, avant toute chose, l'idée c'est quand même de passer un bon moment ensemble plus que de suivre le match en lui-même. Je l'attends sagement, prenant soin de renvoyer d'où ils viennent ces rapaces qui tentent de venir s'installer à côté de moi. Finalement, je suis soulagée de le voir revenir – et les mains pleines, en plus – ayant eu peur un instant qu'il lui soit arrivé quelque chose. Je me dépêche d'attraper ma bière pour le désencombrer.

« Ouais, des admirateurs. Tant que ce ne sont que pour mes lorgnospectres qu'ils m'admirent, et pas pour autre chose... »

J'aime mes fans, pour en avoir rencontré quelques uns d'adorables, je peux le dire, je les apprécie et j'aimerais leur faire plaisir constamment. Mais depuis mon accident je reste sur mes gardes.

« Mais il faut croire que tu as du goût, je devrais m'habiller comme ça plus souvent ! »

Je me mets à rire, parce que je ne suis pas du tout sérieuse. Le ridicule a ses limites, pour un match avec un ami, c'est tout simplement normal, mais autrement, je me respecte un minimum hein ! Il me rend mes mornilles, ce à quoi je lui répond avec un regard dépité venant subtiliser mon rire, mais j'acquiesce lorsqu'il propose que je les utilise pour la prochaine tournée de bière. C'est un bon compromis je trouve. Finalement, il me tend une paire de multiplettes.

« Oh mais c'est génial ! Mon père en avait une paire avant, je ne sais même pas s'il l'a encore. On passait notre temps à nous disputer pour savoir qui allait avoir les multiplettes en premier. »

Je dépose un petit baiser sur la joue de mon amie. Il est vraiment adorable, et tout ça, pour aucune raison apparente. A moins d'avoir une idée en tête ou besoin de quelque chose, mais il semble tellement avoir juste envie de me faire plaisir que je trouve ça adorable. Il remet alors le sujet du défi sur le tapis.

« Ah, oui. Le défi, tu as raison. Le perdant devra parler à l'envers pendant au moins une heure. Interdiction de tricher ! »

Et mine de rien, c'est pas facile. S'il perd, il risque de regretter la perte de ses sourcils.

« Du coup, comme on est pour la même équipe, il va falloir parier sur le score, ou sur des actions précises du match. A vrai dire, je pense à une égalité. Je dirais 60-60. Et toi ? »

Les musiciens commencent à jouer, on peut entendre une annonce du présentateur du match annonçant l'arrivée des deux équipes et le moment des deux spectacles mettant en scène les mascottes. J'aime tellement cette partie dans un match. Lemony me questionne alors sur les noms des joueurs des Tornades. Je tente de m'en souvenir, lui citant les quelques noms qui me reviennent mais je crois qu'il y a eu du changement depuis mon départ.

« Et sinon, le capitaine, pour finir, Jon. Jon Bresham. Il est très doué ! »

Et je ne dis pas ça simplement parce que je le connais très personnellement. Il est doué dans sa façon de jouer et surtout dans sa manière d'unir l'équipe. N'est pas une bonne équipe celle qui n'aura que des bons joueurs réputés dans tout le pays, mais une équipe dans laquelle il y a une cohésion, de la communication et du partage. Ça a pas mal manqué aux Crécerelles suite à mon accident, d'après les journaux que j'ai lu.

On finit par trinquer, je tente de le faire sans m'en mettre partout et sans perdre une miette de l'avant match. Je bois alors une grosse gorgée de ma bière avant de la reposer pour pouvoir regarder au travers de mes jolies multiplettes.

« Oh les voilà, les Tornades rentrent en premier ! »

Et le fait qu'ils soient à domicile fait que l'ambiance est encore plus intense. On peut voir que ces sorciers sont véritablement derrière leur équipe, coûte que coûte. Parés de leur maillot bleu, ils se mettent tous les sept à virevolter dans les airs sous les applaudissement chaleureux de la foule. Ce que ça provoque en moi alors, je n'aurais pas de mot pour le décrire.

« Ça me manque... »

Comment ça pourrait en être autrement. Mais pour ne pas avoir le temps de m'enfoncer dans cette bêtise, je plonge ma main dans le seau de poulet pour en dévorer un morceau. Il n'y a que le plaisir de la nourriture qui me permet de passer outre.

Le stade est presque plein. Évidemment, ce n'est pas un stade énorme comme pour certains matchs de sports moldus, ma mère a toujours tenu à le préciser. Mais c'est plein et l'ambiance est là, même maintenant que les Flèches entrent à leur tour sur le terrain, arborant des maillots blancs et bleus ciel. Les fans sont présent pour eux aussi, et ils ont tous l'air en forme.

« Je crois que j'ai eu une bonne intuition, rien que de les voir tous ensemble là, ça sent l'égalité à plein nez ! »
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Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Dim 3 Mai - 3:18

Le match
Les multiplettes sont acceuillies avec un certain enthousiasme, et je reçois même un baiser sur la joue qui me fait rougir. « Oh mais c'est génial ! Mon père en avait une paire avant, je ne sais même pas s'il l'a encore. On passait notre temps à nous disputer pour savoir qui allait avoir les multiplettes en premier. » Je regarde l’objet, songeur. Je crois que j’aurai bien aimé partager le Quidditch avec les parents. Mon père aurait posé tout un tas de questions sur les propriétés des balais et l’aérodynamisme, ma mère aurait ri en l’écoutant et en les voyant s’envoler elle se serait certainement exclamé "Honey, c’est incroyable, ils volent !" comme si c’était vraiment incroyable. C’est vraiment incroyable, en fait. Ma mère aurait adoré la magie je crois si elle avait pu en faire, elle était au moins aussi excitée que moi à l’heure d’aller faire mes achats sur le Chemin de Traverse. Je me souviens d’elle, s’enthousiasmant devant tout, et sa façon de me regarder quand je suis sorti de chez Ollivander ma baguette à la main, pleine de fierté malgré son décalage et son objective incompréhension de ce qui venait de se passer "Honey, c’est merveilleux !"Alors, les matchs, ça aurait été quelque chose… Même si elle aurait probablement fait tâche, avec son air de petite bourgeoise et ses manières au milieu des supporters en liesse. C’est peut-être ça le plus dur, dans ma situation – n’avoir pas pu vraiment partager cette partie de mon existence avec eux, parce qu’ils n’y étaient pas les bienvenus aux yeux de mes pairs, parce que c’était trop loin de leur réalité. Que signifiait pour eux un effort exceptionnel en sortilèges quand j’avais interdiction de leur faire des démonstrations en rentrant chez moi ? Je crois que j’ai essayé de montrer le match de la Coupe du Monde à mon père, ce que j’avais enregistré sur mes multiplettes, mais je ne suis pas certain qu’il ait vraiment réussi à le voir, et tout ce qui l’avait intéressé alors c’est comment l’objet pouvait enregistrer sans carte mémoire. Je sens mon ventre se tordre alors que je pense à tout ça, me disant que sans doute, la seule véritable rencontre d’Audrey Anderson avec la magie a été les suites de mon absence à ma convocation, pendant la guerre. Aujourd’hui, mon père déteste la magie et ma mère n’est plus en état d’y penser. Même ça, ils me l’ont pris.

Ce n’est pas le moment de songer à tout ça, et je chasse la rancœur de mon esprit en évoquant le défi. « Ah, oui. Le défi, tu as raison. Le perdant devra parler à l'envers pendant au moins une heure. Interdiction de tricher ! » Je lui adresse un sourire moqueur. « Quoi, c’est ça ton défi ? Tu es vraiment sûr que tu veux jouer à ça avec un Serdaigle ? Tu as conscience qu’il a fallu que je résolve des énigmes et des anagrammes pendant sept ans pour accéder à ma salle commune ? » Bon, d’accord, j’exagère, ça n’est sans doute pas si simple que ça, c’est un peu mon orgueil qui me pousse à fanfaronner. Mais je ne suis pas mauvais avec les mots – et il n’y a de toute façon pas de raison que je perde. « Du coup, comme on est pour la même équipe, il va falloir parier sur le score, ou sur des actions précises du match. A vrai dire, je pense à une égalité. Je dirais 60-60. Et toi ? » Je la regarde, outré. « Impossible ! Les Tornades sont à domicile, et je ne soutiens pas une équipe pour une égalité. Je dis qu’il y aura un écart de trente points au moins en leur faveur ! » En bas, le spectacle commence, le mascottes, la musique – Mara semble ravie. Elle me récite le nom de la plupart des joueurs, certains me sont familiers. Elle finit par le capitaine, qu’elle trouve très bon. Je lui souris, moqueur. « S’il est si bon que ça, impossible qu’ils ne prennent pas l’avantage alors… »

« Oh les voilà, les Tornades rentrent en premier ! » Je prends mes multiplettes pour mieux voir, et même si mon regard se fixe sur le terrain je sens autour de nous que les spectateurs s’enflamment. Ça crie, ça applaudit, et moi j’admire les mouvements du capitaine dont mon amie m’a vanté les talents. « Ça me manque... » Sa voix est presque couverte par le bruit de la foule, mais je me tourne vers elle en lui donnant un petit coup sur l’épaule. « Eh ! T’as vingt trois ans et tu es douée Mara, c’est pas la fin définitive de ta carrière cette pause. Je suis sûr que dans quelques temps, tu seras là bas et c’est toi qu’on acclamera. Et laisse moi du poulet ! » Je prends à mon tour un morceau dans le sceau, en essayant de rester le plus léger possible. Je n’ai pas envie de la tanner pour remonter sur un balai ce soir, même si je suis persuadé qu’elle en est capable. La brusquer ne la fera pas s’envoler plus vite, et puis je ne veux vraiment pas que ma surprise soit vue comme une tentative insidieuse de la remotiver. Mais je crois vraiment qu’elle a encore de belles années de joueuse professionnelle devant elle, avec son équipe actuelle ou une autre – les Harpies par exemple… les Flèches font à leur tour leur entrée, et même s’ils ne sont pas chez eux, ils sont bien accueillis par le stade. Je me contente d’un petit applaudissement en reprenant une gorgée de bière. « Je crois que j'ai eu une bonne intuition, rien que de les voir tous ensemble là, ça sent l'égalité à plein nez ! » Je remets mes multiplettes sur le nez pour admirer la danse des joueurs, et après un instant tout le monde se met en place pour le lancement du match. Ça a de la gueule quand même. « Nope, impossible, les Tornades vont les éclater. » Multiplettes sur le nez je me penche en avant. Les cognards et le vif d’or sont mis en jeu et déjà la petite balle dorée disparaît de mon champ de vision. Je me demande comment font les attrapeurs qui ont une mauvaise vue – et puis je me dis que ce n’est pas si courant que ça dans les équipes professionnelles d’en voir porter des lunettes. Est-ce qu’utiliser une potion Bomboeil est considéré comme une forme de dopage ? Le souafle est mis en jeu, et les cris d’encouragement résonnent dans tous le stade. Je désigne le batteur des Flèche, quel est son nom déjà ? Williams ? Je ne sais plus. « La dernière fois que j’ai vu un match où il jouait, il a cumulé les fautes, et il a fait un hochequeue à un des poursuiveurs adverses. Cela dit, je crois que c’est aussi le match où j’ai vu la plus belle feinte de Porskoff de ma vie. » Pendant que je parle, les Flèches semblent justement prendre l’avantage, et je me lèverais presque quand le gardien des Tornades arrête de justesse ce qui aurait pu être le premier but de la journée. « Ouuuuuuuuuuuuuh. » Je dois accorder à Mara que ça va être serré – enfin je lui accorde en pensée, il est hors de question que je l’avoue à voix haute. « C’était joli ça. » Je repose les multiplettes le temps de prendre un morceau de poulet. « Dis moi Mara… Comment tu t’es retrouvée à être batteuse ? Plutôt qu’autre chose je veux dire ? Je crois qu’avant de découvrir que mon inaptitude à voler sur un balai ne s’arrangerait pas, je rêvais d’être gardien... » Et il semblerait qu’un poursuiveur des Tornade se rapproche des buts le souafle sous le bras. Ooooooh, ça, ça va être glorieux !

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Mar 5 Mai - 1:27

Le Match
Lemony & Mara

« I don't care if you fall off your broom as long as you catch the Snitch first. »
Cette ambiance me rend dingue, mais dans le sens positif du terme. J'aime cette euphorie provoquée par tous ces supporters. Ça me semble impossible de venir ici de mauvaise humeur et de ne pas finir par être contaminé par toute cette bonne humeur. J'en avais besoin, je pense. Même si le Carnaval de la semaine dernière a aussi été une bonne façon de me changer les idées, je ne peux qu'apprécier de passer du temps loin de Londres et de loin de tout ce qui me prend la tête, qui plus est en compagnie d'un ami que j'apprécie beaucoup. Je ne sais même pas pourquoi il fait tout ça pour moi, ce que j'ai fait pour mériter d'être traitée comme une princesse, mais je ne vais pas me plaindre, au contraire !

On en revient alors à cette histoire de défi. Quelle idée j'ai eue de proposer de donner un gage au perdant ? Je suis arrivée à un stade de ma vie où je ne sais plus quoi proposer de vraiment fun et sans conséquences réelles. Est-ce que c'est ce que ça signifie que de devenir adulte ? Ne plus pouvoir réaliser des défis complètement fous au risque de perdre toute crédibilité au travail ? Rien qui ne puisse le défigurer, donc. Mh. Une idée de me vient même si ça n'a rien de bien transcendant. Au final, on peut aussi parier pour le plaisir de parier. Tant pis pour ce que le perdant devra faire. Je propose malgré tout mon idée  et Lemony ne semble pas satisfait. C'est vrai que lui, c'est une tête, et parler à l'envers semble être du gâteau à l'écouter.

« Hey ! Si t'as une meilleure idée, je t'écoute ! T'as plus qu'à espérer que je perde, je ne suis pas sûre d'avoir la même aisance que toi pour parler à l'envers pendant une heure... »

Je sais que si je perds, ce sera quelque chose dont Lemony se souviendra. Mon cerveau n'est pas fait pour réfléchir de cette manière. Savoir où me positionner sur le terrain, quelle stratégie adopter vis-à-vis des poursuiveurs ou de l'attrapeur, ça, je m'y connais, mais parler à l'envers ? Ça risque d'être mémorable tant ça va être un désastre. En tout cas, je l'attends au tournant et j'espère qu'il va perdre, juste pour voir s'il s'en sort aussi bien qu'il le prétend.

Je lui fais part de mes pronostics. Dans notre cas, on ne peut pas simplement se contenter d'un pari de débutant tel que telle ou telle équipe va remporter le match. On supporte chacun la même équipe et supporter l'autre équipe serait absurde. Le pari doit être bien plus précis que ça, et je ne me fie qu'à mon intuition et à des souvenirs des matchs joués contre chacune des deux équipes. Je n'ai malheureusement pas pu avoir le temps d'analyser leurs jeux récents, d'analyser la composition de leur équipe, leurs dernières stratégies, alors je me fie juste à mon instinct. Une égalité, c'est ce que je pense. Lemony n'est pas d'accord, et tant mieux, sinon le pari n'aurait pas lieu d'être, seulement, ses arguments ne sont pas valables selon moi.

« Ton pari est noté et inchangeable à présent. Mais sache que jouer à domicile ne veut absolument rien dire ! Je sais de quoi je parle. Mais on verra bien qui de nous deux a la meilleure intuition. »

Le show commence, les joueurs entrent sur le terrain, le sort en est jeté, rien ne va plus ! Je rappelle le nom des joueurs à mon ami, du moins les noms dont je me souviens. Il lance une petite pique, prétendant que si le capitaine est aussi bon que je le dis, ils ne peuvent pas ne pas prendre l'avantage. Je lui souris.

« Eh, il faut bien faire des pronostics ! Je suis aussi pour les Tornades, je te rappelle. S'ils gagnent face aux flèches, je ne serai pas déçue pour autant, je serai juste condamnée à me rendre ridicule pendant une heure. »

Ça y est, on y est, tout s'enchaîne et il n'y a plus vraiment moyen de faire machine arrière. Si l'idée de venir voir un match m'a complètement excitée depuis l'instant où nous sommes arrivés ici, je réalise que ce n'est peut-être pas une si bonne idée pour mon moral. Tout ça me manque, et je ne pensais pas que ça me manquerait autant à vrai dire. Je pensais être okay avec ma situation actuelle, ne pas parvenir à remonter sur un balai me rend triste et me met en colère chaque matin, mais je pensais être parvenue à gérer ça et à me contenter de ce que j'ai actuellement. Lorsque je souffle d'une voix presque inaudible avec tout ce boucan que tout cela me manque, Lemony m'entend et me reprend. Oui, je suis jeune. Oui, je sais que ma carrière n'est pas terminée.

« Tu as sûrement raison... »

Je lui tends le seau de poulet avant de tout avaler. Il ne sait pas que je ne vais pas finir cette saison, il ne sait pas que dans deux jours, les journaux vont annoncer mon retrait officiel des Crécerelles pour la saison 2003-2004. Jusqu'à présent, mon remplaçant avait toujours le statut de remplaçant et j'étais toujours titulaire. Dans deux jours, tout cela sera terminé. Je m'attends à recevoir un hibou de la part de mon coach qui va sûrement m'en faire voir de toutes les couleurs, mais je ne vois pas comment les choses auraient pu être autrement. Je ne lui dis rien, parce que ce soir je ne veux pas parler de mes problèmes, je veux juste profiter de ce match qui s'annonce serré. Je veux profiter de mon ami que je n'ai pas vu depuis si longtemps.

Je ne veux pas changer d'avis concernant l'issue du match. Même si ce serait regrettable de les voir faire égalité avec les Flèches, je veux croire en mon instinct. Lemony, lui, semble ne pas vouloir bouger de position non plus, et tant mieux. Ce serait dommage de changer d'avis juste quelques secondes après le coup d'envoi. Le jeu se met en place, chacune des balles sont relâchées et lorsque le souafle est libéré à son tour, rien ne va plus et tout le monde est sous tension. J'utilise les multiplettes pour essayer de voir où se trouve le vif d'or, mais rien à faire. Je n'ai jamais été douée pour le repérer et c'est bien pour ça que je ne serai jamais attrapeuse.

« Uh... Williams... M'en parle pas. Je me souviens d'un match contre lui, un vrai monstre. Mais il est doué pour faire des fautes dans les règles de l'art. S'il avait été celui qui m'envoyait le cognard en pleine tête le jour de mon accident, il l'aurait fait volontiers. »

C'est un joueur que je déteste. Jouer contre les Flèches est toujours une tannée quand on sait qu'il va jouer. Je ne comprends même pas que la ligue ne dise rien concernant son comportement, il aurait dû être viré depuis un bon moment. Faire des fautes, ça arrive, mais lui, c'est volontaire, ça crève les yeux. Mes pensées sont interrompues lorsqu'un joueur des Flèches manque de mettre un souafle dans l'anneau de justesse. Mais le jeu reprend sans laisser  de répit. Ils sont rapides et efficaces dans l'équipe des Tornades et c'est ce qui rend ce jeu d'autant plus intéressant. Lemony me demande alors comment j'en suis venue à devenir batteuse. J'essaie de me souvenir de ma période d'essai à Poudlard, comme si c'était il y a plusieurs siècles.

« Eh bien... Lorsque j'ai voulu rejoindre l'équipe de Poufsouffle, il me semble que je voulais être gardienne, tout comme toi. On nous a fait essayer à peu près tous les postes et il semblerait que finalement, j'étais bien plus à l'aise avec une batte entre les mains qu'à intercepter un souafle avec le derrière de mon balai. Je sais renvoyer un cognard avec mon bras droit tout comme avec mon bras gauche. Même si je joue généralement sur l'aile gauche depuis que je suis chez les Crécerelles. »

Le poste de batteuse est devenu une évidence, un bon moyen de canaliser toute mon énergie et ma rage quand c'était nécessaire. Je crois qu'aujourd'hui je n'aimerais pas être gardienne, c'est un rôle crucial mais qui semble si ennuyeux vu de là où je suis. Tu ne bouges pas pendant de longues minutes alors qu'en tant que batteuse, tu es toujours sur le qui-vive, partout, et doit protéger tes coéquipiers au détriment de ta propre vie.

Un poursuiveur des Tornades fonce en piqué vers les anneaux, évitant sur son passage tous les autres joueurs, impossible à arrêter. Je me lève de mon siège, manquant de renverser ma bière au passage et regarde au travers de mes multiplettes pour voir comment il s'en sort.

« Ohlala... »

Est-ce que les Tornades ouvriraient le score aussi tôt dans le match ? Ce serait incroyable, mais je reste attentive au moindre de ses mouvements. Le problème, c'est qu'il est parti si tôt de l'autre bout du terrain sans faire la moindre passe que le gardien risque de tourner la situation à son avantage. Je hurle presque pour encourager le joueur même si l'espoir est infime pour qu'il ne marque sans que le gardien n'arrête ce coup. Il lance... La foule suit avec attention la trajectoire du souafle mais avec déception. Le gardien, comme je l'avais imaginé, arrête aisément la balle, relançant aussitôt le jeu. Le poursuiveur est complètement essoufflé par cet effort vain. Je me rassied, un peu déçue.

« Il n'aurait pas dû y mettre autant de force. Faire des passes, ça aide beaucoup le jeu mine de rien. »

Les Flèches font exactement ce que les Tornades n'ont pas fait. Ils se font des passes, une, puis deux, puis trois, rendant fous leurs adversaires. J'ai envie de crier qu'il ne faut pas rentrer dans leur jeu, que c'est un piège pour les épuiser, mais je préfère ne pas attirer l'attention sur moi pour rien, ils ne m'entendront pas. Après de nombreuses passes, l'un des poursuiveurs des Flèches s'apprête à lancer le souafle mais un cognard lui arrive droit dessus, le frôlant de justesse et lui faisant perdre l'équilbre et le souafle en même temps. A quelques secondes près, il marquait les premiers dix points de la soirée.

« Bon, ça reste serré. »

Lorsque le cognard a frôlé le joueur, je dois avoué que mon cœur a raté un battement. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne suis pas prête. Si je me mets à avoir peur des cognards à chaque entraînement et à chaque match, comment pourrai-je revenir sur le terrain un jour.

« J'espère que tu ne regrettes pas d'avoir fait les pronostics que tu as faits... »

Dis-je à Lemony d'un air joueur. Oh ce que j'aimerais que ce soit lui qui parle à l'envers pendant une heure. J'ai toujours été bonne perdante et mauvaise gagnante, mais je dois avouer que là, j'ai juste envie de voir Lemony perdre parce qu'il a prétendu que mon gage était beaucoup trop facile pour un Serdaigle de son acabit. Je ne demande qu'à voir ça. Je reprends une gorgée de bière, plus concentrée que jamais sur le match. Les deux attrapeurs semblent être encore en attente du moindre signe du vif d'or. Dès que l'un des deux aura repéré le petit, ce sera donc au plus rapide et au plus agile que reviendra l'honneur de l'attraper. Evidemment, un bon match, c'est quand le vif d'or met du temps à être attrapé. Quel est l'intérêt de se ruiner dans un match de coupe du monde, par exemple, pour que le match s'arrête après cinq minutes de jeu car le vif d'or a été attrapé. Aucun, selon moi.
(c) DΛNDELION


2083 mots

Dé 1 = Tornades ; Dé 2 = Flèches:

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