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Alliances internationales - Djouqed
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: Fiches présentation

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Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : Alliances internationales - Djouqed 200405051035524820
Mar 31 Mar - 13:42
Djouqed
LICORNE
Nom et Prénoms Tout le monde le connaît sous le nom de "Djouqed" dans le monde de la magie, au travail comme dans l'intimité. Chacun sait qu'il s'agit d'un surnom, cependant. Pourquoi ? Comment ? L'égyptien s'appelle en réalité Abdel Hayek, gamin d'une famille pauvre de la banlieue du Caire, il a abandonné son nom à l'âge de quinze ans et deux jours lors d'un rituel euthanatos, le sorcier du nom d'Abdel Hayek a été déclaré mort par les autorités égyptiennes ; Âge trente-neuf ans depuis son changement d'identité, il a en réalité cinquante-quatre ans mais le sang nagin de sa mère semble ralentir les effets de la vieillesse sur son visage et son corps ; Date de naissance 18 juin 1964 pour sa nouvelle identité, 16 juin 1949 pour la naissance d'Abdel Hayek ; Lieu de naissance le Caire ; Signe astrologique Gémeaux ; Nationalité égyptien ; Statut Civil mariage polygame, deux épouses, quatre enfants ; Préférences sexuelles bisexuel mais plutôt fidèle à ses deux épouses, il lui arrive de flirter un peu, d'être enjôleur en particulier avec des garçons à son goût, plus rarement avec des femmes, mais il ne les a jamais trompées jusqu'à présent et ne voudrait certainement pas avoir d'enfant illégitime ; Statut du sang métisse nagin, sang mêlé : si son père euthanatos s'était entiché d'une simple sorcière hors de la tradition, ça aurait fait jaser, peut-être même qu'il aurait été dégagé du groupe, n'étant pas très haut dans la hiérarchie... mais réussir à mettre la main sur une de ces créatures femmes-serpent et en faire sa femme, ça, tout de suite, ça passe mieux, même aux yeux des plus conservateurs de la tradition. Et quand on voit le bonhomme que ça donne qui a gravi les échelons un à un pour finir au Ministère malgré son enfance dans les bidonvilles du Caire, on a pas tellement envie de lui parler du sang impur sa mère ; Tradition Euthanatos cent pour cent pur jus ; Baguette ou autre focus Tatouages euthanatos : ils se concentrent majoritairement sur sa main droite, mais pour brouiller les pistes, Djouqed s'est fait tatouer exactement le même motif sur l'autre main gauche et une inscription en cyrillique sur la gorge ; Patronus Vipère à cornes, un serpent hautement venimeux ; Dons Fourchelang, il s'est rendu compte que comme toute langue, il avait tendance à perdre de sa compréhension et de son aisance s'il ne la pratiquait pas, comme si son lien avec les serpents et le sang de sa mère s'affadissait faute d'habitude, c'est pourquoi il a une vipère noire comme animal de compagnie pour discuter avec elle et renouer avec ses origines ; Pouvoirs aucun, mais ça pourrait venir ; Particularités piercings aux oreilles, à la cloison nasale, à la lèvre inférieure, la langue et aux tétons. Il pourrait mentir en vous disant que c'est culturel, mais la vérité, c'est qu'il adore mettre les gens mal à l'aise et il a remarqué qu'un grand nombre de piercings incommodait une population non négligeable des officiels du Ministère Egyptien comme du ministère anglais. Activité Professionnelle, études, métier, autre Ambassadeur du ministère égyptien au Royaume Uni depuis l'accession au pouvoir de Potter. Son prédécesseur a malencontreusement du rentrer après des découvertes scandaleuses dans les livres de compte... On se demande bien qui a pu renseigner les autorités.
CARACTÈRE / ANECDOTES
PATIENCE il faut savoir attendre son heure, louvoyer en eaux troubles et accumuler petit à petit les jalons qui permettent d’arriver à la fin du voyage. Djouqed, dans la myhtologie égyptienne, est le nom donné à un mauvais esprit, un diable avec lequel il serait dangereux de pactiser au risque de se faire avoir. Djouqed a, il est vrai, surtout choisi ce surnom avec toute l’arrogance de son adolescence pour effrayer ses ennemis, mais il s’est peu à peu coulé dans cette personna manipulatrice retorse et patiente. Le masque a fini par devenir l’homme. RAFFINEMENT Après avoir vécu toute sa jeunesse les pieds dans la fange et le limon et après s’être battu pour s’extraire de cette condition de fils d’euthanatos de seconde zone, il a pris goût au luxe qui les entourent désormais, lui et ses deux épouses et quatre enfants. Il aime découvrir les aspects les plus subtils des pays qu’il visite et se complaît dans le luxe de l’Orient. L’Égypte est une terre où l’extrême pauvreté côtoie le luxe le plus affriolant. Lui est de ceux qui savourent les deux faces de cette pièce. DÉVOTION A l’heure où les monothéismes ont pris le pas sur les anciens cultes, Djouqed est l’enfant, aussi, de ces syncrétismes. Il continue d’avoir un respect pour l’ancien panthéon bien qu’il ait grandi dans l’Islam de son père. Sa mère a toujours eu une certaine attirance pour l’ancien « paganisme » égyptien et lui a transmis sa révérence pour le dieu Serpent Apophis, le cobra, dieu du mal dans l’esprit de beaucoup. Sa mère lui a toujours dit qu’il fallait plutôt le voir comme les ténèbres sans lesquels il ne pourrait y avoir de lumière. Bien que Djouqed se rende à la mosquée chaque semaine pour la prière, ce n’est pas Allah qu’il révère en secret au coeur de la nuit. C’est aussi partiellement en l’honneur de son dieu qu’il garde avec lui une vipère noire comme animal de compagnie, et qu’il arbore toujours un bracelet, une bague ou un piercing représentant un serpent. CLAIRVOYANCE La politique demande d’avoir l’esprit froid, calculateur et précis. Chaque décision est pesée savamment et Djouqed essaie toujours de prendre le plus rationnellement possible ses décisions. Certains le pensent béni du don de double vue, ou auréaulé de la clairvoyance divine, il n’en est rien : il est juste profondément méticuleux quand il s’agit d’avancer ses pions dans un guerre à venir. TÉNACITÉ Il en a fallu du courage et de la résilience pour passer de gamin des bidonvilles à ambassadeurs. Son changement d’identité a pour lui été une renaissance, l’occasion de laisser derrière lui, par le sang d’un meurtre rituel, ses peurs, ses doutes et son humanité. Pour affronter l’horreur de son geste, il a fait mourir avec sa victime son ancienne vie, a enterré profondément ses faiblesses, et fait jaillir de ses cendres le futur dirigeant de ce monde. Il puise dans l’immondice dont il a été capable la force d’aller toujours plus loin, de toujours fracturer davantage son âme sacrifiée à la tradition ancienne des Euthanatoi. Il pense être un loup dans la bergerie, il est un agneau aux mains de sa tradition, un soldat qui pense être devenu général. ASSURANCE Il faut avoir, dans sa profession, le courage de montrer les crocs aux monde. En politique, le paraître est tout, bien plus que ne le sont les sentiments qui pourraient naître dans son âme glacée. Est-il capable d’aimer ou de ressentir ? Il a souvent l’impression de traverser la vie froidement, en calculant, comme le ferait un serpent dont le sang demeure glacé. Alors il a transformé ce vide béant laissé à la place de son coeur en la plus folle des assurances. Et le soir, dans le secret de sa maisonnée, il songe et pense à ses enfants, peut-être les seules étincelles capables de ramener dans cette âme abîmée un peu d’apaisement.

CURRICULUM VITAE


1949 – Naître dans l’oeil du Nil
C’est dans les feux mourants du Royaume d’Egypte que naît le petit Abdel Hayek. La famille est pauvre, le père trime avec son atelier de poterie le jour, ses activités de recel la nuit, la mère s’occupe de ses enfants. Lui est sorcier, Euthanatos, fils d’Euthanatos, petit-fils d’Euthanatos. En vertu de cela, il est à la fois tout et rien. Sorcier, il surplombe les êtres ordinaires qu’il regarde avec dédain, euthanatos, il est un rouage dans la tradition, au dernier degré de l’échelle sociale. Il vit dans la merde, la fange et le limon laissé par les crues du Nil à peine canalisé. Il amuse le colon avec ses poteries « typiques » vendues sur le marché et ramène, le soir, quelques livres égypitennes, à peine de quoi nourrir sa femme, ses trois fils, ses quatre filles. Beaucoup d’enfants, trop peu de nourriture. S’il avait été un bon sorcier, il aurait pu s’élever, devenir l’un de ces bras armés de la tradition. S’il avait été brillant, il aurait pu finir à la tête d’une division, peut-être, ou avoir une petite affaire. Mais non, son seul éclat a été d’épouser une Nagin, elle aussi chassée des siens parce qu’elle était trop faible pour apporter l’honneur dans sa tribu. Un sorcier faible, une Nagin si faible qu’elle est obligée de rester cloîtrée chez elle pour qu’aucun moldu ne l’aperçoive car elle n’est même pas capable de dissimuler sa queue de serpent. Ils étaient faits pour se trouver, se réconforter de la tristesse de leurs vies plus que de s’aimer. Deux ratés du système résignés à n’être, l’un pour l’autre, que le seul support de son existence.

C’est presque une surprise pour eux lorsqu’elle tombe enceinte. Ils s’étaient figurés que, peut-être, leur malchance pousserait jusqu’à les frapper d’infertilité. Mais ils enfantent. D’abord un fils, des filles, d’autres fils, d’autres filles. Abdel est le quatrième de la famille. Son frère aîné a à peine cinq ans de plus que lui. Enfant né au milieu de la fratrie, il se distingue, pourtant, bien rapidement. Personne ne peut ignorer qu’il soit le seul garçon à avoir reçu de sa mère le talent de parler aux serpents. Personne ne peut ignorer sa prodigieuse mémoire qui lui permet de mémoriser les sourates du Coran après les avoir entendues seulement quelques fois. Et s’il ne sait ni lire ni écrire, comme ses parents, nul ne peut ignorer les oeillades fascinées qu’il jette à ceux qui savent manier le pinceau, l’encre, la tablette. Gamin vif, trop maigre, généreux, il est aussi trop peureux. Il comprend la misère trop tôt et se souvient distinctement des révoltes de 1953 au Caire, lorsque la Royauté est abolie au profit de la République. Il voit ses parents résignés et pleins d’espoirs dans le même temps. Ils espèrent que tout changent et savent pourtant au fond d’eux que rien ne changera. Il a quatre ans, et il comprend déjà un peu le monde. Les années à venir lui permettront d’exercer sa curiosité et sa discrétion : c’est en écoutant les gens parler dans la rue et dans l’atelier de son père qu’il apprendra à connaître le monde.

Oh, le Président Nasser lance pourtant des campagnes d’industrialisation du pays et tente de le moderniser. Il veut que l’Egypte aussi soit belle et resplendissante dans ce monde moderne et libéral comme elle le fut jadis. Il veut s’affranchir de l’esclavagisme qui ne dit pas son nom que ces fumiers d’anglais ont fait peser sur le pays. Il veut une Egypte puissante, à la splendeur retrouvée. Mais ce sont des discours. Abdel le sait, les deux pieds dans la glaise, il collecte sur les rives du Nil le limon et la terre dont sont faites les poteries de son père.

C’est à l’âge de dix ans que sa vie est bouleversée. Il court les rues, des plats sur le dos. Son pied nu soulève de la poussière tandis qu’il prend un raccourci pour aller livrer les assiettes commandées dans la demeure d’un savant. Le vieux Zahab, tout le monde le connaît. On raconte que dans sa jeunesse, il est parti de ses terres iraniennes pour venir s’installer ici. Il aurait quitté son village sans le sou avec seulement sa femme. Personne ne sait vraiment pourquoi il est parti, et la curiosité dévore Abdel. Il les a déjà vus plusieurs fois. Ils font partie des rares clients un peu prestigieux de son père. Le reste, c’est du traîne-savate. Il n’est pas très riche, Zahab, mais il paye bien quand même. Et surtout, il est toujours poli avec son père. Abdel se sent honoré de pouvoir aller faire la livraison. Il ne sait pas que le vieil euthanatos a demandé à son père de le lui envoyer avec les assiettes. Il ne sait pas que sa vie est sur le point de basculer.

1964 – Naître dans le sang
Depuis sa rencontre avec Hakim Zahab, Abdel a l’impression de vivre dans deux mondes. Son père reçoit de l’argent, et en échange, le gamin va voir son vieux maître. Il a découvert une maison pauvre mais propre, l’épouse et les enfants du vieil euthanatos. Il apprend en même temps que les enfants auprès de Zahab. Il apprend à lire, à écrire, à compter. Il apprend le nom des astres dans le ciel, et les histoires du Coran. Il mémorise les poètes anciens et se débat avec l’arabe littéraire. Et lorsqu’il rentre chez lui, le soir, la tête toute pleine d’un savoir auquel il n’aurait pas du avoir accès, il voit la jalousie de ses frères et même de son père. Car Zahab est un ancien de la tradition. Bien savamment planqué dans une petite maisonnette qui ne paye pas de mine, il est l’un de ceux que l’on consulte lorsqu’il faut prendre une décision politique au sein de la Tradition. Il a beau cacher sous des couches de vêtements les tatouages qu’il porte sur le tronc, quiconque le verrait aux bains saurait exactement à qui il a affaire : un de ceux qui ont modelé le pays dans le plus grand secret par le sang lorsqu’il le fallait.

Abdel sent bien qu’il fait le grand écart et qu’il ne pourra pas tenir longtemps. Chez Zahab, tout semble aller de soi. Toute la famille semble perpétuellement de bonne humeur. Les enfants de Zahab deviennent ses frères et sœurs plus que ses propres frères et sœurs. Il culpabilise d’aimer mieux les aînés de Zahab que ses propres aînés, de vouloir protéger les filles de Zahab plus que ses propres sœurs, d’aider les cadets de Zahab plus qu’il n’aide son propre cadet. Et Hoda, l’épouse de Zahab est pour lui plus une mère que ne l’est sa propre mère. Au moins a-t-elle une apparence humaine, et non pas une longue queue de serpent. C’est avec eux qu’il apprend le plus, dans leur famille qu’il s’épanouit le plus. Il sait bien qu’il a de la chance, et chaque soir, revenir chez lui est de plus en plus difficile. Alors un soir, à l’âge de treize ans, il décide de ne pas revenir. Il passe la nuit à errer dans les rues dans le quartier de Zahab. L’aîné de son maître, qui a déjà reçu les tatouages euthanatos l’aperçoit en rentrant d’une mission et le ramène chez lui. Chez eux. Chez Zahab. C’est à cet âge, pour la première fois, qu’il prend la pleine mesure de ce qu’ils est : un sorcier. Un euthanatos. Il prend aussi la pleine mesure de ce qu’il pourrait devenir s’il choisissait d’embrasser une autre existence, un monde où la morale se délite et où seul compte le pouvoir. Les deux années qui suivent sont sources de tourment pour Abdel. L’Imam a dit qu’il ne fallait pas tuer, qu’il fallait aussi aimer son prochain. Pourtant, ceux qu’il aime plus que sa propre famille sont des tueurs, pis, ils sont impies. Zahab lui a avoué ne pas croire en Dieu et n’aller aux prières que parce que « ça se fait ». Abdel se sent perdu, et plus il se débat avec ses questions, plus le gouffre se creuse. D’un côté ses parents pauvres, dont les seules sources de revenus sont l’activité de son père, l’aide de ses frères et sœurs et la bourse que Zahab leur donne pour « louer » leur fils. Cette famille pieuse qui se raccroche à Dieu par désespoir parce que cette vie ne leur a rien apporté de bon. Et de l’autre, il y a cette autre famille de marionnettistes habiles qui l’ont éduqué et façonné comme ils façonnent l’Egypte à chacune de leurs actions. Abdel sait qu’il pourrait les dénoncer pour cet aveu d’impiété qu’ils lui ont fait. Il devrait les dénoncer. Mais ils ont trop bien su se frayer un chemin dans son coeur. Et pour la première fois, Abdel se prend à rêver d’un autre avenir. D’un avenir où lui aussi pourrait façonner le monde à son image.

C’est à quinze ans qu’on lui propose de recevoir les tatouages. Zahab lui dit qu’il a l’année pour y réfléchir. Qu’il est prêt, s’il le veut, à entrer dans une vie différente, à apprendre le difficile art magique des euthanatoi. Toute sa famille d’adoption s’est réunie pour fêter ce jour avec lui et Abdel se sent confus. Il sait que c’est une porte entrouverte qu’il ferait mieux de franchir avant qu’elle ne se referme, mais il hésite. Par loyauté pour sa famille ? Par peur ? Il n’est pas courageux, Abdel, il a peur en permanence, il pleure en permanence alors qu’il sait qu’il devrait être le plus heureux de tous les membres de sa famille. Il ne compte plus les nuits où il s’est perché sur les hauteurs du Caire pour sangloter. Il hésite. Il n’arrive pas à savoir quoi choisir. Ce soir là, pourtant, c’est sa mère qui l’attend à son retour de chez Zahab. Elle est la seule à s’être souvenue ou à avoir voulu se souvenir de l’anniversaire du « fils ingrat » comme l’appelle son mari. Elle n’a rien à lui donner sinon sa bénédiction. Qu’il parte, ce fils. Qu’elle ait au moins la satisfaction de savoir que l’un d’entre eux s’en est sorti dans la vie. Et pour la première fois de sa vie, Abdel comprend que sa mère a toujours été fière de lui sous ce masque d’indifférence mélancolique.

Sa résolution prise, il retourne le lendemain chez Zahab et accepte d’être initié. Il faut encore un jour pour tout préparer, et c’est finalement dans une ruelle, armé d’un couteau rituel qu’Abdel guette sa proie. Le gamin est un peu plus jeune que lui mais lui ressemble de façon saisissante, il vit dans la même pauvreté que lui, et Abdel l’a déjà croisé. Zahab veut qu’il le tue. Zahab veut qu’il tue le garçon des rues qu’il était. Ce gamin devient Abdel et Abdel n’hésite pas. Sous le regard de son maître, il enfonce maladroitement la lame dans les chairs. Il tape, il cogne, il enfonce à nouveau. Le sang macule sa main droite, son bras, et la magie fait naître la marque de son meurtre. Il a été sauvage, l’assassin. Le gamin est méconnaissable, son visage lacéré, arraché, défiguré. Son sang s’est mélangé à la poussière et le meurtrier marche dans cette glaise sanguinolante, y laisse son empreinte. Un démon est né, et Zahab passe la main dans les cheveux du garçon affectueusement, fier de son apprenti. Fier de ce fils qu’il accueille dans sa famille, désormais.

1992 – Naître dans la société

La colère gronde dehors. Djouqed prépare le thé pour son père. Zahab est assit devant sa page d’écriture, il lève à peine l’oeil lorsqu’une tasse est délicatement posée à sa droite. Djouqed est silencieux. Il sait que le pays est en proie à bien des difficultés. Après le président Nasser, c’est le président Sadate qui lui a succédé. Il a pris de nombreuses décisions politiques controversées : d’un côté il flatte les religieux en reconnaissant la Charia comme base législative, de l’autre, il laisse les campagnes crever en cessant de soutenir les agriculteurs. La colère gronde, Djouqed le sait. Zahab lui a dit que c’étaient les meilleurs moments pour se distinguer, à ce fils qu’il éduque sans relâche depuis vingt huit ans. Il l’a vu grandir, s’épanouir, se parfaire en magie et accepter ses premiers contrats. Se faire un nom dans le milieu, manipuler la chance, parler aux serpents. Il l’a vu tomber amoureux, éperdument, une fois, deux fois. Se marier, une fois, deux fois. Il a vu ses enfants naître et son chemin se tracer.

Il l’a vu pleurer, aussi, en apprenant la mort de sa mère, lapidée par des moldus avant que l’affaire n’ait été étouffée. Première fois depuis des années qu’il voyait un semblant d’humanité se frayer un chemin sur le masque affable qu’il porte en permanence. A mesure que Djouqed a grandi, Zahab l’a vu se parfaire, s’affûter. Une arme dangereuse faite homme. Il l’a vu refroidir son coeur, être plein de tendresse pour sa famille, mais non pas de passion. Il l’a vu devenir un homme prudent, calculateur, raisonnable. Et à présent que sa mère est morte, il voit ses paumes trembler alors qu’il lui sert le thé, entend les battements trop rapides de son coeur, et ne peut ignorer, dans un coin de la pièce, un vivarium où louvoie un cobra, pas plus qu’il ne peut ignorer sur la phalange de son fils, tout à côté de ses alliances passées sur le même doigt, un anneau représentant un serpent. Quelque chose a changé, et il est bien déterminé à savoir quoi. Car aujourd’hui, il fait entrer son fils en politique, et il doit s’assurer qu’il est prêt.

Et la vieille paume vient couvrir la jeune main de la fermeté de sa poigne.

1998 – Naître au monde
Lorsqu’il ouvre le pli qui lui est adressé, Djouqeb a cette drôle d’impression. Il tient quelque chose, enfin. Son espion a trouvé quelque chose. Cela fait trois ans qu’il travaille aux affaires internationales du Ministère Egyptien. Comme d’autres euthanatoï avant lui, il a brûlé sa jeunesse dans le crime et aspire, avec le patrimoine acquis, à vivre paisiblement ses vieux jours dans une autre sorte de crime. Le meurtre s’efface pour la politique. Des milieux semblables. Son corps est tatoué ostensiblement. Personne ne peut vraiment ignorer ce qu’il est. Il inspire la prudence lorsqu’on le voit pour la première fois, la terreur lorsqu’on l’entend parler calmement avec une langue maniérée. Aux murs de son bureau, une photo de famille, immense famille. Son père adoptif, sa mère adoptif, ses frères, ses sœurs, ses deux épouses et ses enfants. Il caresse souvent du regard cette tribu arborant les tatouages de sa tradition. Ses femmes sont comme lui. De belles lames inflexibles. La première, il l’a rencontrée sur le terrain : un petit bout de femme plus terrible encore que les hommes dans la profession, plus froide que les baisers de la mort. Ils se sont disputé un contrat, ils l’ont achevé ensemble. Et ce fut le début de leur route. De rencontres en rencontres, les braises d’une tendresse mutuelle se sont embrasées. C’est lui, le premier, qui a rendu les armes, s’agenouillant devant elle pour lui demander sa main. La deuxième, c’est elle qui l’a choisie pour lui. Elle lui a présenté cette gamine à peine tatouée, l’âme encore trop innocente pour remplir son office sans horreur, l’a jetée sur sa route comme l’aurait fait la main du destin. Des années plus tard, les voici tous réunis, sur cette photo de famille où chacun sourit à l’objectif en veillant sur ses enfants. Une grande famille, trop grande famille. Plus grande encore est celle qui ne figure pas sur la photo.

Dans un vivarium voisin, la petite vipère noire qu’il a trouvée dans un jardin et emmenée sommeille paisiblement sous la caresse des rayons du soleil.

En lisant la missive qui lui est adressée, Djouqeb découvre l’information qui lui manquait. Celle qui, bien utilisée, apportera la prospérité à sa famille et le tirera de son ennui. Car l’Egypte est devenue trop petite pour lui. Il veut voyager, il veut découvrir le monde et se confronter à de nouvelles cultures, de nouveaux défis. Le petit garçon qui n’a que trop vécu dans le Caire a eu l’occasion de voyager, un peu, depuis sa prise de fonctions. Mais ce n’est pas assez. Et surtout, il veut voir l’étincelle rêveuse, encore, dans les yeux de son fils lorsqu’il lui racontait ses voyages. Il veut que ses enfants puisse connaître ce que lui n’a pas connu. Le frisson d’une découverte. Ce qu’il a bâti, c’est pour eux. L’empire qu’il veut conquérir, c’est pour mieux le leur léguer. Il faut dire qu’il n’a jamais apprécié l’ambassadeur envoyé au Royaume Uni. Les rares fois où ce bouffon hermétique et lui se sont rencontrés avant sa prise de fonctions, il l’a vu reluquer sa deuxième épouse alors qu’elle attendait leur petite dernière. Il en a fait une affaire personnelle. Depuis, il a cherché, partout, la moindre incartade de l’homme pour le briser au bon moment. Une piste se dessine. Des irrégularités dans les comptes. Il faut maintenant le pousser au crime, l’encourager dans le vice et le déchoir lorsqu’il sera au plus haut pour qu’il touche mieux le fond.

Son plan met du temps, demande de la patience. Il place ses pions au Royaume Uni et surveille la situation. A mesure que les années s’écoulent, le pays devient de plus en plus fascinant à ses yeux : Potter le fascine. Si jeune, et si capable de mettre à genoux le royaume des anciens conquérants de sa fière Egypte, des violeurs de sa patrie. Le colonialiste est fragilisé, il faudra bientôt frapper, et peut-être sera-t-il connu dans la postérité comme celui par qui l’ancien envahisseur a ployé le genou. Celui qui a soumis l’Angleterre et ravi à sa reine les joyaux monarques. Son plan, il le dessine soigneusement, fasciné qu’il est par celui qui pourrait être un gendre parfait s’il le voulait. Potter dans sa famille… un rêve fou, une perspective obsédante. Que dirait l’opinion public ? Lord Potter-Black faisant un mariage royal avec une fille de diplomate égyptien… De quoi défrayer la chronique, sans doute. Alors il apprend à ses enfants l’anglais, recueille des informations partout où il le peut et entre en contact avec les quelques euthanatoï du territoire ennemi. Il tâte le terrain, prend la température jusqu’à ce que le drame ne survienne. Septembre 2003, des euthanatoï tentent de tuer le Ministre. Décembre 2003, l’un des suspects disparaît de la circulation en même temps qu’un vampire travaillant au Ministère. Il est temps d’agir. L’opinion public anglais se méfie des euthanatoï, sa tradition est menacée. Alors Djouqed se met d’accord avec les euthanatoi anglais : il les aidera à redorer le blason de leur tradition. Et en échange, ceux-ci l’aideront à rassembler les informations nécessaires à l’accomplissement de ses objectifs personnels.

C’est ainsi qu’il met en branle la machine. Janvier 2004, le Ministère apprend que son diplomate détourne de l’argent depuis au moins 1998. Les preuves sont accablantes, l’homme est rapatrié et l’on envoie un nouveau candidat de confiance. C’est pas un matin pâle de Février que Djouqeb part pour le Royaume Uni avec ses deux femmes, ses enfants et deux membres de personnel de maison. Ils prennent leur logement de fonction situé en plein coeur de l’Ambassade Égyptienne moldue et Djouqeb devient à la fois ambassadeur auprès des moldus et des sorciers. En Egypte, contrairement à nombre de pays contemporains, la société magique et la société sorcière sont intimement liées. L’ambassadeur est jeune, père de famille et venu avec ses épouses et ses enfants les plus jeunes tandis que les aînés avec leurs femmes gèrent son domaine et ses affaires au Caire. Il pue la respectabilité, ce nouvel homme, et l’Ambassade, lassée des frasques de son prédécesseur accueille en héros celui par qui l’Angleterre se soumettra.


FT. David Löhlein - Altai ; Pseudonyme P3npal ; Âge 22 ans ; Comment as-tu trouvé le forum ? je l'avais dans mes favoris depuis une paire de mois ; Un petit mot à ajouter ? franchement, il déchire, ce forum ! ; Ta fréquence de connexion variable, je suis étudiante Very Happy .

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : Alliances internationales - Djouqed Voodoo-ppl
Mar 31 Mar - 13:49
WAAAAAAAAAA ok ça CLAQUE :stringsevy: Ce début de fiche, mon dieu, mais donne-nous en plus, par Horus !

Moi qui rêvait d'un copain euthanatos pour papoter tatouages, je crois que Jo va être servi, avec ce perso  :smi37:  waaaaaaaaa je suis trop contente :smi46:

Ne reste plus qu'à te souhaiter la bienvenue par ici :smi57: bien sûr, n'hésite pas à solliciter le staff si tu as la moindre question. Bon courage pour la rédaction !

:smi67:

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Alliances internationales - Djouqed UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Mar 31 Mar - 13:51
Holalalalalalala :smi19:

Mais ce début de fiche, crénom de diou ! Bienvenue à toi sur le forum <3 J'avoue, je suis hyper hypée ! J'espère que tu te plairas sur le forum <3 Bien sur, si tu as des questions sur les euthanatoi, le contexte du forum, les intrigues ou la place d'ambassadeur au Ministère, n'hésite surtout pas à nous assassiner de questions, nous serons heureux d'y répondre :smi19:

J'ai vraiment hâte de découvrir ce personnage, en tous cas, je ne connaissais pas du tout la bouille que tu as choisie, mais il est vraiment très classe <3 (oui, c'était le moment remarque superficielle, merci, c'est tout pour moi, au revoir !) Et je dois avouer que je suis très sensible à la façon dont tu as justifié l'écart d'âge entre l'avatar est le perso xD Merci à toi pour ça !

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : Alliances internationales - Djouqed 200405051035524820
Mar 31 Mar - 13:59
Merci à vous deux :smi62:

Je suis rassurée que l'idée de base vous plaise, je la cogite depuis une paire de mois, déjà. J'ai crushé sur l'avatar : c'est le figurant d'un clip de David Löhlein, Altaï, mais je connais pas son nom. Mais depuis que j'ai vu le clip, je me suis dit qu'il fallait que j'en fasse un personnage de RP. j'ai cherché plusieurs forums qui pouvaient l’accueillir, et finalement je suis venue ici, parce que les euthanatoi sont quand même trop classes :smi10:

Si j'ai des questions, j'hésite pas, promis !

Invité

avatar
Invité
Mar 31 Mar - 14:05
Oooooooooh :kwua:

Je suis comme mes prédécesseurs, complètement scotchée par ce début de fiche, ce personnage tellement original et intriguant... J'ai grand hâte d'en lire davantage :smi46:

Bon courage pour ta fiche :smi47:

Moira A. Oaks

Moira A. Oaks
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 1257
pictures : Alliances internationales - Djouqed B717b481cf18bbbfe428ae91148e4b8e
Mar 31 Mar - 14:57
Alors ça, c'est un début de fiche qui claque !

Bienvenue, mille fois bienvenue, @Djouqed ! Il y a énormément d'idées très très intéressantes dans ces premières lignes ! Plein d'originalité, plein de mystères... J'adore ! :smi46:

Comme l'ont dit les collègues, n'hésite pas à nous harceler à la moindre question ! Nous serons là pour être certains que tu arrives au bout de cette présentation merveilleuse ! On ne peut laisser filer un personnage pareil ! :smi41:

Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
hiboux : 467
pictures : Alliances internationales - Djouqed Ed8b52550214f71a86510011cbe0e9df5a75f2c2
Mar 31 Mar - 14:58
Madre de dios, mais voilà qui promet monts et merveilles. J'ai très hâte de lire son histoire, et de voir ce qui l'a attiré sur ces terres britanniques - au point de mettre son prédécesseur dans la mouise :smi10: . Je frétille d'avance de ce que tu vas nous concocter, et j'espère qu'on pourra se tisser une petite relation. :smi19: Bon courage pour ta rédaction !

Invité

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Mar 31 Mar - 16:30
Bienvenue et bon courage pour la rédaction de ta fiche.

Au plaisir de te croiser un peu partout sur le forum :asao:

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Mar 31 Mar - 18:29
Ohlala ça donne beaucoup trop envie d'en lire plus, le suspens est intenable :kwua:

Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche :smi62:

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Mar 31 Mar - 19:17
gyaaaaaaaaaaaaah c'est quoi ce personnage de dingue? :smi16: Tout n'est que perfection!

Voilà un Euthanatos bien alléchant. Cette fiche est tellement parfaite! J'aime chacun de ses détails :smi12:

fourchelang...diablement intéressant...

Bienvenue parmi nous avec ce charmant égyptien...Je le trouve particulièrement énigmatique :smi10:

J'espère que tu te plairas parmi nous ^^ Bonne chance pour la suite de ta fiche :smi1:

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