Il n’est rien d’absurde dans le fait que John Stone tomba sous le charme de Devika. Beauté incarnée aux yeux de biche et aux cheveux d’ébène. Membre d’une très ancienne famille de sorcier aux traditions ancestrales mais silencieuses. Gracieuse danseuse du bharata natya, art tout aussi ancestral. John est fou, John l’épouse. Il fait d’elle une reine expatriée. Elle est son joyau. Il est son ancre. Lui n’a pour tout bagage qu’assez de magie dans son sang pour devenir sorcier et quelques notions de mathématique. Il joue en bourse et table sur plus que du hasard peut-être. Il gagne assez pour couvrir sa reine de tout ce qu’elle désire. Et elle désire…

… Un enfant. Une fille naît. Joies et douceurs du foyer. Ses yeux contemplant les danses infinies de la beauté indienne. Ses oreilles enregistrant les grandes envolées poétiques du pâle anglais. Ses sens déjà en éveil. Le sein est propice déjà aux contes et préceptes védiques, aux paroles du Mahatma Gandhi et aux secrets des Euthanatoï. L’anglais n’est pas en reste qui l’abreuve des histoires de leprechaun et autres fariboles de cette Europe, autre déesse s’il en est. Danses, chants et musiques – Peinture, sculpture et modelage ouvrent des possibles. Méditations et rituels y prennent naturellement place. La reine indienne impose avec douceur ses secrets. Jusqu’aux plus sombres. Danse des poignards ou sculpture des corps. L’art de l’arme et Mortalité des points vitaux. La main devant devenir l’objet d’un passage vers un ailleurs. Le conflit viendra de ce que l’anglais accepte mais réprouve au nom d’une autre foi que celle de l’indienne.

S’en vient le temps de la semi-indépendance au milieu d’autres enfants. Il faut alors garder au plus profond de soi ses secrets. Ne pas user de la baguette sans en comprendre tous les fondamentaux. Forcément passer pour inepte ou faible. Parfois même aux sens de sa propre baguette. Être très bonne en théorie mais attendre pour passer à la pratique. Apprendre les vertus de la patience. Apprendre les vertus de la magie. Aller d’un pas à un autre. Mais aussi supporter le questionnement intérieur. Serais-je à la hauteur alors ? Se demande la tête et le cœur. Cette ligne est si lointaine et si proche.

Et ces autres enfants qui entourent, qui s'émeuvent, ceux qui détestent et repoussent comme d'autres qui s'attachent. La bienveillance est sur eux. Un sourire, un charme, un désir de ces autres parce qu'être sans ces autres enfants c'est être seule. Aimer plus que détester. S'ouvrir à leur conception de la magie, la trouvée étriquée mais se taire et sourire parce que l'on croit savoir le Grand Secret. Il est parfois lourd ce secret. Qu'importe ! L'école est belle et les amitiés nombreuses.

Il s’en vient ! Le. Temps. Celui qui importe. Celui qui récompensera les moqueries et les incompréhensions. Un nouvel être entre dans la ronde. Avec Lui, longues heures de préparations. Longues les discussions, les atermoiements, les renoncements, les révoltes et les acceptations. Nuit et jour fatal où passer du statut d’humain à celui de démon. Ange rédempteur dit l’Autre, à toi qui a tué l’homme mauvais, le sorcier noir à l’âme noire et honteuse. Âme souillée en viens-tu à penser malgré l’amour de la reine indienne, malgré les consolations du pâle anglais. Malgré eux, malgré tout déchirée.

Oui mais enfin ! Enfin l’accès à ton plein potentiel. Celui qui t’attendait. La baguette qui t’a attendu si longtemps chante maintenant comme en extase. Les longs rituels sur la peau glissent, froids et chauds, offrant le goût du sang et des larmes, le goût de l’ambroisie des dieux et de l’eau la plus pure. Lignes sur le corps qui sont un cheminement vers l’être sortie de sa chrysalide. A moins que la métamorphose ne soit pas achevée avant d’avoir réussi à te pardonner.

Et l'Autre, le maître, le mentor, l'homme qui ouvre la voie. Lui te nomme telle Kali, l'antique déesse de la mort. Candeur adolescente qui se rebelle contre Lui. Il n'a pas connu, Lui, le vertige des vies sans la mort au début du chemin. Ces autres âmes à l'enfance sans lourd secret. Presque jalouse de cela. Pour ne pas amener la colère c'est le silence qui lui répond. Il s’enferre, il presse, il menace, il tempête ! Il croit pouvoir contraindre par la force. Et toujours le silence et ce regard dur qui lui répondent. La magie de la Mort n'est pas une magie à vendre au plus offrant, telle est la pensée qui commence à prendre forme dans l'âme brisée.

Le retour à l'école est une fuite. Lasse de toutes ces disputes. Les autres enfants, ceux qui ne savent pas s’étonnent un peu. Un été, une nouvelle année et tout semble changé. Ou presque. La magie coule librement désormais. La volonté imprime sa marque avec facilité. Mais il ne serait pas modeste de montrer ses réelles capacités.

Puis l'annonce fatale. La perte de l’Autre. Cet être à la fois honni et respecté. Immense soulagement. Terminées les disputes. Mais dans le cœur une nouvelle fêlure. Toute petite, mais un regret. Celui de n'avoir pas su lui dire merci pour son enseignement, la perfection de ses tatouages. Car malgré tout si les flux de pouvoirs coulent si forts en toi, c'est grâce à lui.

Il faut alors un nouveau mentor. Avoir peur d’un nouveau pas ne servira à rien. Sinon à craindre d’en faire un autre.

Cours suivis : cours obligatoires + options
Résultats aux BUSE : si déjà passées (pour les élèves de 6e et 7e année)
- Sortilèges – Piètre
- Métamorphose – Piètre
- Potions – Acceptable
- Botanique – Optimal
- Défense contre les Forces du Mal – Piètre
- Sciences Moldues – Acceptable
- Histoire de la magie – Acceptable
- Astronomie – Piètre
- Arithmancie – Acceptable
- Divination – Acceptable
- Etude des Runes et des Oghams – Acceptable
- Soin aux créatures magiques – Piètre

NB : Je considère que ses notes ne sont pas le réel reflet de ses capacités puisqu'elle répugnait à faire usage de la magie ou de sa baguette. merci.