La colère gronde. Elle enfle. Elle explose. Un tourbillon noir et argent pénètre dans le salon Malefoy où sont déjà assemblés bon nombre des partisans de Narcissa. La sorcière est splendide, comme de coutume, malgré ses traits tirés et le poids qui semble affaisser ses épaules. Chacun dans cette pièce le sait, Madame Malefoy, Narcissa, a perdu sa belle-fille, la jeune Lady Malefoy. Son fils et elle sont inconsolables. D’autant plus inconsolables que le jeune Potter les a empêchés d’assister aux obsèques. Gardés à vue, ils ont été contraints de demeurer au Ministère lorsque les journaux titraient « Attentat au Ministère : les Malefoy responsables ? » et que le Ministre lui-même déclarait tristement dans une conférence avoir été terriblement choqué de l’événement, et profondément contrit de devoir empêcher les Malefoy d’assister à l’enterrement de l’une des leurs « mais la justice devait suivre son cours ».
Et ce matin, après douze jours de détention, Narcissa Malefoy est sortie sous liberté conditionnelle avec son fils, attendant les suites de l’enquête qui semble piétiner. L’on a vu une femme splendide se dresser devant les appareils photos et clamer son innocence, accuser le jeune Ministre d’avoir abusivement prolongé leur détention. L’héritier Malefoy à ses côtés. Est-il abattu ? Demande-t-il revanche ? Qui saurait dire… Les suppositions vont de bon train. Quelques fidèles de la famille les ont emmenés sur la tombe d’Astoria. Et voici enfin l’heure du conseil de guerre. La nuit est tombée, chacun a recomposé sa mine…
Narcissa est entrée dans la pièce où se tiennent de coutume les conseils de leurs terres. Auréolée de son ire et de sa superbe, elle n’a jamais semblé aussi dangereuse qu’à ce moment. Dans l’assemblée, des proches du mouvement ou de curieux sympathisants, tous adultes, certains infiltrés à Poudlard sous les traits d’élèves ou de professeurs. Un seul homme brille par son absence. Lucius Malefoy. Narcissa ne semble pas s’en offusquer.
Celle-ci se laisse tomber souplement dans un fauteuil tandis qu’un elfe de maison lui tend un verre d’alcool fort.
« Mes amis, je vous remercie d’avoir fait pression pour ma libération sur le Ministère. Je sais que nombre d’entre vous ont envoyé des hiboux indignés et que d’autres ont opté pour des communiqués. Je vous remercie. Merci aussi d’avoir pris en charge l’enterrement d’Astoria lorsque ni moi ni mon fils ne pouvions le faire. »
Son visage se ferme tandis que menacent les larmes au bord des cils. La douleur de Narcissa n’est visiblement pas feinte. Chacun, ici, sait parfaitement que la blonde adorais sa bru. Elle se reprend toutefois promptement. Elle a déjà eu suffisamment de temps, seule, dans sa cellule, séparée de son fils, pour se laisser aller au désespoir.
« Notre situation est devenue complexe. Ni moi ni mon fils n’avons commandité cet attentat, et j’ose espérer que personne ici n’en est responsable, n’est-ce pas ? »
Quelques instants de quiétude.
« Je suis de plus en plus persuadée qu’il s’agit d’une manœuvre pour nous faire porter le chapeau, nous discréditer et nous affaiblir. Potter a beau jouer les saints, il n’en est pas un, et nous en avons eu la preuve lors de notre détention. Potter nous avait proposé de nous libérer pour assister à l’enterrement d’Astoria en échange d’un serment inviolable… Moi vivante, je ne prêterai jamais un tel serment à cet avorton ! Il semblerait qu’il soit devenu un peu plus roublard, mais ça demeure un gamin… Ce qui m’amène à la question essentielle... »
Un silence de mort.
« Pensez-vous que Potter soit capable de ça ? Qui tire les ficelles ? Certains d’entre vous ont connu Potter : il est fonceur, c’est un tout jeune homme… Serait-il capable de commanditer un piège comme celui qui se referme sur nous ? Il est sans doute plus vraisemblable que Potter ne soit que le faire-valoir de quelqu’un de plus intelligent que lui, qui aurait été capable de penser à quelque chose d’aussi retors. »
Peuvent participer à cet event les adultes ayant des connexions avec les Malefoy : les Plumes de Phénix, bien entendu, mais également les Crin de Sombrals et Coeurs d’Occamy ayant leurs entrées dans le domaine. Les élèves majeurs peuvent également être présents.
Le prochain post MJ aura lieu le 8 décembre. Bien entendu le MJ peut intervenir à n’importe quel moment sur requête ou spontanément, comme de coutume. A vos plumes !
Je suis parti. Parti sans oser aller au bout. J’ai abandonné Angelina sans pour autant retrouver Narcissa. Narcissa. Comme si je la connaissais.
Ron vit déjà à la boutique. Je me suis aménagé l’arrière salle. Cela fait deux semaines. Quand je lis les titres de la Gazette, je me dis que j’ai eu une bonne intuition. On parle d’un attentat. La femme de Malefoy, morte pour Potter. Les Malefoy, incarcérés. J’observe de loin, avec attention toutefois. Je me rappelle cette sale tête blonde. Ses remarques désagréables à Granger pour son sang de bourbe. Son dédain pour notre pauvreté. N’empêche… C’est pas le genre de situation qu’on souhaite, même à son pire ennemi. On les accuse. Peut-être qu’ils sont derrière tout ça. Peut-être pas. Au début, j’y crois spontanément. Puis je réfléchis. Je doute. Sans vraie raison. Je me dis juste « et si ».
Ce jour-là, au matin, au moment d’ouvrir la boutique, Ollivander m’attend.
— Vous avez appris ? qu’il me demande. — Appris quoi ? — Les Malefoy sont libres. Innocents. Il y a ce soir… Un certain évènement. Je pense que cela vous plairait.
Je le regarde. Lui aussi. On se toise. Il sait que je ne rentre plus chez moi depuis un moment. Il sait qu’il a planté une graine, il y a presque un mois. Et qu’il est temps de l’arroser. Je finis par acquiescer.
Et c’est comme ça que je me retrouve ici. Dans cette maison qui pue le luxe. Je pense maison, mais c’est un manoir. Gigantesque. Dire qu’ils y vivent à trois… En terme de superficie, le Terrier équivaut à leur hall d’entrée. Il y a du monde. Plus que je ne le pensais. Je cherche maman des yeux mais sans la trouver. Il sera toujours temps, plus tard. Je ne lui ai rien dit, sur ce que j’ai fait récemment. On communique par hibou comme si de rien n’était. Et Ron n’a pas cafté. J’espère pour lui. Sinon je diminue son salaire. Ou je le paie en faux gallion.
Narcissa Malefoy commence son discours. Je l’observe. On peut même dire que je la fixe. Je suis inventeur, pas legilimens, mais sa peine a l’air sincère. Elle n’en fait pas trop, comme les menteurs. Ni trop peu. Elle partage ses doutes avec l’assemblée. Ses questionnements. Je regarde autour de moi. Personne n’a l’air de souhaiter répondre à ses questions. Peut-être parce que personne ne connait suffisamment bien Potter.
Ses affirmations me choquent. Je me rappelle Harry, juste Harry. Et forcément…
— Non.
Heureusement que j’ai toujours été à l’aise en public. Parce que là, je deviens le centre de l’attention. Gênant. J’adore me faire remarquer mais là, pour une fois, j’aurai préféré la discrétion. Je m’éclaircis la voix.
— Loin de moi l’idée de vous traiter de menteuse, Madame Malefoy, surtout sous votre propre toit et avant d'avoir pu visiter votre manoir qui doit contenir une pléthore -vous avez vu, j'adapte mon vocabulaire à la situation- d'objets magiques fascinants... Puis ma mère m'a bien élevé, vous comprenez? Elle risque de me tirer l'oreille restante pour en faire une oreille à rallonge, si je vous manque de respect. Mais ce que vous venez de dire ne ressemble pas à Harry Potter. Pas à celui que j’ai pu connaître et je l’ai plus que bien connu. On s’est battus ensemble. On a saigné ensemble. Je secoue la tête, comme pour chasser une mouche désagréable. Un serment inviolable ? Un attentat ? Tuer quelqu’un ? Il n’a même pas pu avec Bellatrix Lestrange et Severus Rogue alors qu’il les haïssait. Et y’avait de quoi. Et je ne dis pas ça parce qu’il me manque une oreille à cause de Rogue, au moins je peux faire semblant de ne pas écouter les clients qui viennent se plaindre que leur philtre d'amour n'a pas fonctionné comme prévu ou que leur boursouflet leur a mordu... Non en fait vous ne voulez pas savoir ce que le boursouflet n'a pas mordu. Je souris, mais ça ne monte pas jusqu’à mes yeux. L’instant d’après, je redeviens mortellement sérieux : Il a des torts, beaucoup de torts, mais n’a jamais été ce genre de personne. Puis il n’a jamais su élaborer un plan qui fonctionne. Vraiment. Moi non plus, mais c'est une autre histoire. Peut-être que quelqu’un le manipule. Mais vous vous en seriez rendu compte, non ? S’il était devenu proche d’une personne en particulier ? Ce que je crois, c’est qu’il a pété un plomb après tout ce temps coincé dans la forêt.
Les ombres tapissent les murs du Manoir Malefoy. Il y a toujours eu, pour ceux qui le désiraient, des alcôves, des sanctuaires de ténèbres où se dissimuler. L’assemblée est touffue. Plus que ce que j’espérais. Des visages connus. Beaucoup trop. Des anciens élèves. Des collègues. Des connaissances, parfois des victimes. J’ai la surprise de reconnaître Hieronymus Vasiliev, mon Intendant assis non loin de George Weasley. La jeune Ollivander accompagne également son grand-père. Je pince les lèvres. Peut-être vaudrait-il mieux rester caché dans un coin plutôt que de me manifester. Toutefois, l’image de Drago, plus que celle de Narcissa, s’impose à mon esprit. Drago a toujours été un élève soigneux en potions, un jeune homme que j’ai apprécié, favorisé au détriment de Potter. Comme il était facile de prendre son parti contre Potter et d’exacerber leur rivalité. Je me suis sans doute vu dans le blondinet, lutter contre ma némésis de jadis, James Potter.
Je lui dois bien d’être là. Au grand jour.
Prenant une profonde inspiration, je vais m’asseoir silencieusement sur l’un des sièges encore libres, derrière Hieronymus. A bonne distance de George et d’Ollivander. Je me penche vers mon intendant pour lui glisser à l’oreille.
« Je suppose que je ne dois plus me demander où va votre allégeance politique, Monsieur Vasiliev. Il n’y a aucun problème tant que cela n’interfère pas avec votre objectivité au travail. »
Avertissement semé, j’observe avec attention les participants à la réunion en demeurant silencieux jusqu’à ce qu’arrivent Narcissa et Drago. Je ne bouge pas de ma place mais capte les lacs défaits de leurs iris. Tous deux semblent avoir eu du mal à se recomposer un masque. Le séjour au Ministère a du être éprouvant. Si je comprends la prudence des autorités, je n’en suis pas moins soulagé de savoir que les hostilités n’ont pas été ouvertes par ces deux-là. Je note l’absence de Lucius en fronçant le sourcil. Je me serais attendu à le voir. Il faudra sans doute que j’en glisse un mot à Narcissa… Mais après avoir refusé méthodiquement chacune de ses invitation expédiées à « Severus Prince » comme à « Severus Rogue », je ne puis m’attendre à ce qu’elle accueille à bras ouverts mes questions.
Ce soir, pourtant, Narcissa n’est pas seulement la dirigeante politique. C’est avant tout une belle-mère en deuil, une mère attristée pour son enfant, une cheffe de famille qui se doit de tenir bon pour affronter la tempête. Et c’est en qualité d’ami de la famille plus que de partisan que je me trouve là. Je sais que ce n’est pas le cas de tous. Je doute que George Weasley soit très ami avec les Malefoy, par exemple…
Les mots s’égrène comme autant de perles sur un collier d’incertitude. Je détaille la foule d’un œil acéré, tente de voir des réactions suspectes lorsque Narcissa souhaite s’assurer qu’aucun de nous n’a commandité la tentative d’assassinat. Ce ne semble pas être le cas. Les propos s’enflamment autour de la personne de Potter. Je les écoute avec attention. L’enfant de Lily est devenu une énigme, et je suis encore profondément troublé par notre entrevue. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, le gamin n’en est plus un. Il ne me craint plus, s’est même fendu d’humour sous les couches policées de maintien et de maîtrise de soi. Le jeune homme est devenu un politicien. Je commence prudemment :
« Harry James Potter a indubitablement changé. Il a acquis une certaine maîtrise de lui, a raffiné ses manières ainsi que l’on peut l’attendre d’un politicien doublé d’un homme du monde. Gardons en tête que la Famille Potter était prestigieuse avant les guerres, et la mort du père de Potter a été un coup dur. Pour autant, comme vous, je doute que Potter ait en lui de monter un plan d’une telle envergure. Certains de ses conseillers, en revanche… Qui sont les directeurs des départements ? Archibald Rosier est un ancien Serpentard, un homme dangereux à l’ascension fulgurante. Augustus Rowle est un vampire particulièrement âgé, et l’on ne survit certainement pas dans le monde de la nuit sans un peu d’adresse… Hermione Granger est brillante et déterminée. Peut-être a-t-elle soudainement décidé de tout mettre en œuvre pour gagner la guerre ? Je connais peu de monde du gouvernement de Potter, mais je ne doute pas qu’il y ait d’autres conseillers de cette trempe. Potter est jeune, influençable. Si quelqu’un est venu le trouver avec pareil plan pour mettre fin à l’opposition, peut-être s’est-il laissé séduire ? »
En outre… Je laisse flotter un silence tandis qu’une idée me traverse l’esprit en même temps que le visage d’un jeune Miles naît dans mon crâne.
« Il existe toutefois une piste que je suis surpris de n'avoir pas entendue. Astoria pourrait avoir été la véritable cible de l’attaque que l’on aurait maquillé en attentat raté. Votre sœur ou votre famille ont-ils des ennemis qui puissent en arriver à de telles extrémités, Mademoiselle Greengrass ? Je crois me souvenir que vos années à Poudlard n’ont pas été de tout repos, en particulier la cinquième… »
« Cette chasse aux sorcières ne te ramènera pas ta sœur. » ▬ DARIUS.
Présence d’un nouveau spécimen d’esprit éveillé. Parfait de grison convaincu de sa science infuse. Valse de vieux sabots sur la patience du doux Guérisseur s’évertuant d’ignorer ingrat. Même lorsque défraîchi l’affublait de minaudiers « freluquet ». Vraiment, l’animal avait affaire à son ersatz de patients favoris...
« Je vais demander à ce que l’on vous dresse un lit pour la nuit. Il est préférable que l’on vous garde en observation pour le moment. - Je ne peux pas, Freluquet. »
Patronyme grotesque usé pour ponctuation qu’accueillit un hâle sévère. Contenu à sa politesse, museau impassible aux grimaces. Bien qu’en interne louanges à l’entourage du rogue vétéran. fallait le supporter celui-là. Pêle-mêle des coudes à son torse, l’austérité maquilla le bistre.
« Oh, vraiment ? Je peux savoir pourquoi ? - L’Enchanteresse a été relâchée et appelle à un regroupement ce soir. Il est hors de question que je rate ça. »
Arcade pincée, trombine cula au bulletin. Perpétuelle neutralité masquant d’un voile immaculé l’alezan. Ironie de l’étiqueté sauvage trouvant ses confrères bien plus bestiaux. Critique acérée attardant l’intérêt plus particulièrement aux récentes tragédies. Affaire Greengrass. Intimes en victimes. Innocence déchue sous couvert de politique et dissension. Héritage d’Hermès naufragé aux griffes de molosses. Chacun répondant à la turpide des uns par ignominie des seconds. Attisant toutes acrimonies sillonnant de l’archipel. S’en résulta peuplade non conventionnelle aux ambulances depuis la douzaine d’aubes déjà. Afflux des éclopés ministériels pour que s’agrémente à la recette d’inopinés angoissés ou encore voisins querelleurs.
Mais là ne substituait guère terme des martyrs de l’hospice. Bannière de fémur et bois magique estropiée jusque dans ses classes. Cirrus abscons d’exode de gigues altières. Altesse des urgences abdiquant pour motif d’affliction. Sans murmure ni écho de son devenir auprès des camarades monarques dès lors. Prodrome pernicieux. Plis du mordoré sous icelui.
Herpestidae efforcé à la fresque de ce théâtre. Echappé de l’aumône pour attention que tentait bestiole de proroger chez comparses. L’indulgence à la sylphide. Slogan de campagne constitué à l’évocation de décence. Tranquillité quémandée pour cette proie des tribulations. Ligne de conduite limitée à quelques entrevues avec l’administration pour un suivi du dossier. Mais rien de concluant paraissait sous ces examens. Tracas progressif en de cahoteux augures plus la naïade atermoyait. Celle qui enlisait auparavant les maux sous les tâches adoptait dorénavant toute autre posture. En soit revirement dans une mesure bénéfique mais dont alarme ne cessait de geindre entre ses méninges. L’ausonien travaillé de l’ignoble peinture de ses larmes. Etreinte avec exuvie de sa cadette. L’orpheline enclavée dans sa propre thébaïde, devinait l’hybride. Moral désireux de s’assurer de sa santé.
Alors lorgnade ultime à la ganache gâteuse, bagnard crapahuta sur mont fourberie. Esquisse des vallées interdites du consensus de son éthique professionnelle dont il fit fi. Dressé au mirador, l’arc de ses projets bandé entre les éperons. Se décocha une flèche. Si baronne pouvait bien être de sortie, tapis était effectué sur cette occasion-ci.
« Très bien... Cela vous conviendrait-il si je vous accompagne à cette réunion, pour garder un œil sur votre évolution et vous ramèner ici aussitôt que c’est terminé ? »
Malhabile vioque non auditeur de la lacune des réticences du mage salvateur. De même qu’en égocentrisme acharné pour ne se surprendre de la proposition. Contenté aux rognonnements après une « nounou » pour laquelle il avait passé l’âge. Grand sorcier, eut-il l’audace de se proclamer. Là où claque de mangouste fusa :
« En effet, un très grand sorcier qui a englouti par inadvertance du poison de raisin de couleuvre à la place de son vin rouge. »
Echec et mat.
C’est ainsi qu’impartial s’inséra au falot. Vêpres ne se dérobant à l’accoutumance pour que prostré mammifère permette à la piétaille de l’engloutir. Egrappé de son excuse suite aux volontés du grincheux. Corniaud n’assumait sa jobardise face au grand peuple. Aubaine pour insidieux apprenti d’Asclépios en pleine entrave au règlement de son berceau.
De l’abri, le heurt oculaire avec objet de sa disquisition se procéda sans mal. Bien qu’affecté de sa condition. Poupée ténue éprise de sa dignité. Cloche translucide ne travestissant les balises de ses tourments. Trogne émaciée. L’éclat suranné. Vivoter brumaille de son ombre. Contracture des entrailles pour spectateur apprêté à se rebiffer contre martel de l’atrabile. Ce siège n’avait rien de bon dans son état.
Cependant, les prunelles étincelant sous d’autres mouilles. Tout d’abord un Weasley. Canaille d’anciennes heures. Inusité misérable du manque du doublon. Néfaste dommage de la guerre qui l’affligea. Les paysages de Gryffondor ne seraient jamais plus les mêmes. De même que s’affilia à la troupe ancien Professeur des concoctions. Rogue. Platonique amabilité envers enseignant qui lui prodigua soulas à sa perçue.
Analyse non menée jusqu’aux confins. Hôtes bénissant assistance de leur essence. Malefoy femme et fils dont matrone s’évanouit en tirades à quoi enchaînèrent quelques disciples. Débuta tourbillon de chagrin et hargne sur fond d’opéra fédéraliste. Kabuki épineux auquel le chérubin des deux îlots ne fut partisan. Spectateur anonyme dont l’aura du discours qu’il aurait pu pourvoir fut décrété par son ex-frère carmin. Surement tous deux encore crédules quant au devenu aigrefin binoclard. Comme en fit écho majesté Greengrass. Orvet venimeux, fat persiffleur dont distorsion des traits hucha intervention. Pattes discrètes dans la procession parmi insurgés. A destination quand flavescent marqua rupture de venin. Agréant enfin au signalement d’énergumène au travers d’un murmure à son lobe :
« Du calme tigresse. Il n’a rien fait de mal, juste exposé ce qu’il pensait. »
Elle était belle la démocratie… A l’occasion dévouant à l’ex-fauve branlement de la mandibule. Bien qu’encore conscient de la tension palpable érigée au sein de la compagne. Courroux prétexte de l’algarade contre quoi juge honoraire s’inventa glossateur :
« C’est ça que tu appelles « repos » ? L’ourlet des lippes à la moue peu convaincue baguant sa respiration. C’est… original on va dire. »
Sarcastique et désapprobateur. Hostilité pour cet environnement éloigné de toute gratification pour l’inconsolable. Invoquant rebuffade décriée sur faciès de la bâtardise. Rester ici ne l’aiderait pas. Chuchotis avalant une fraction des spéculations de Rogue. Cependant s’éventèrent jusqu’à son ouïe certaines théories. La finalité de sa prose triomphant du silence du mêlé. Une œillade perdue à la commissure des orbes. Mousmée d’or ternie par les drames qu’il évalua sous d’autres facettes. Ne déterminant la référence tout en s’admonestant de sa vieille calinotade. Mais on pouvait dire qu’à l’époque l’adolescent avait été accaparé par d’autres choses.
Credits : Gasmask
Défis écriture effectués:
• 10 M : Participer à un Event. • 45 M (15 + 30) : Écrire un RP de 1000 et 500 mots.
J’ai beau avoir été traînée là par mon grand-père (et Dieu sait que la famille, c’est important), je ne peux m’empêcher de souhaiter secrètement être ailleurs. J’ai visité un peu trop fréquemment à mon goût ces landes désolées et les manoirs qui y poussent comme champignons. La dernière fois, j’ai été retrouvée ici après un bête accident de vol par un vampire… Ce même vampire dont je devine la silhouette tapie dans le coin de la pièce. Silencieux, il n’a pas bronché lors des premiers échanges, non plus que moi. Installée près de mon Grand-père, non loin de George Weasley, je n’ai pourtant d’yeux que pour le monstre de la nuit qui semble si décontracté dans ce fauteuil, à se repaître des tourments des uns et des autres. Avachi dans un siège, main effleurant le front, c’est l’archétype de l’aristocrate qu’un profond ennui fait vibrer. Qu’est ce qui pourrait être susceptible d’attirer son attention ? L’entrée en furie de Narcissa Malefoy et de son fils, peut-être ? Ou bien la folle distraction qu’offrent les disputes qui éclatent ?
Je me sens tellement extérieure… Je comprends la peine sans la ressentir, et je me sais, à cet instant précis, incapable d’empathie ni pour les Malefoy, ni pour les Greengrass, ni pour qui que ce soit dans cette salle. Les esprits s’échauffent, je regarde tout cela avec détachement et me remémore les heures passées sous la férule des Mangemorts devenus maîtres à Poudlard le temps d’une année. La douleur. La peur. Les humiliations. J’avais onze ans, bon sang. Mon visage demeure aussi impassible que possible, mais je sens bien que j’ai froncé le sourcil et ridé d’un pli soucieux l’étendue de mon front.
Les mots se calachent, explosent les uns contre les autres dans des crescendos de voix mal posées. La symphonie vire à la discordante cacophonie. Rien d’étonnant en période de crise. Je joins les mains sur mes genoux, triture les anneaux autour de mes phalanges, visiblement légèrement mal à l’aise. Cela me donne contenance. A vrai dite, cela m’aide à analyser… non pas la situation, ça, elle est plutôt limpide : il y a un truc de louche et chacun y va de son commentaire. Plutôt analyser mes propres émotions. Ou leur absence ? La guerre, la torture. J’ai changé. Trop jeune projetée dans un monde déchiré. Harry Potter a-t-il vécu la même chose ? Je ne suis pas de ces adultes blindés et blasés par la guerre. Je me sens poupée fragile portée par les ouragans et fracassée contre les récifs. Quelque chose de trop grand, qui me dépasse. Sans doute ai-je connu trop tôt les tortures et les morts. Sans doute comme Potter.
« Il me semble que nous écartons un peu vite la possibilité que l’un d’entre nous ait délibérément cherché à faire assassiner Harry Potter, non ? Après tout, ne sommes-nous pas tous ses opposants politiques ? N’avez vous pas prôné une nouvelle guerre en faisant scission d’avec le Ministère, Lady Malefoy, et il me semble que nombre de vos partisans sont aussi de ceux qui ont torturé mon Grand Père pendant la guerre… »
Ma voix sonne froide et détachée à mon oreille. Il est trop tard pour ravaler des paroles qui m’ont échappé. Je ne sais ce qui m’a pris, mais je pressens une vague de réactions diverses. « Hilde ! »
J’ignore l’exclamation de mon grand-père pour croiser les bras sur ma poitrine en observant avec un détachement feint la pièce. En vérité, je tremble de l’intérieur, et je me dis que j’aurais mieux fait de tempêter pour ne pas venir plutôt que de docilement suivre le patriarche Ollivander…
Nott avisait d’un reliquaire méticuleux le cortège qui gambillait dans l’alcôve vérolée des Malefoy . Comme d’ordinaire, il se conciliait dans le contour du décor, dépeignant chaque zèbre avec une réflexion particulière. Les bras enlacés contre son poitrail dans une étreinte débonnaire, il se distinguait par son esquisse sclérosée.
L’inclination qu’il appréciait différemment à l’égard de chaque membre de cette famille l’avait encouragé à conduire sa présence dans le manoir Malefoy. Loin de lui la plaisance de se mouiller à la tripotée de sorciers actuellement assidus. Son ressort misanthrope d’hérisson n’y était sûrement pas insensible.
Après avoir flagorné sur le dessin des réguliers, il s’échouait enfin sur Narcissa et Drago, soucieux. Ils madéfiaient à eux seuls la pièce d’une pression écrasante. L’élégiaque belle-mère décolletait d’une seyante férocité derrière l’éclat grondant de ses prunelles. Camille ne pouvait réprimer une tiède sueur devant la détresse de la jeune femme, mais plus encore devant son petit dragon qui fardait dans un stoïcisme supercoquentieux son supplice. Pendant que les mots de la farouche ondine roulaient avec ponctuation, l’ancien mangemort envisageait l’attitude de chaque commensal.
L’éventualité de soupçonner comme la cheville ouvrière de cet attentat Potter était plutôt engageante, d’un point de vue propre. Nott avait la facilité d’apprécier l’excessif partout. L’ineptie d’envisager le garçon-qui-a-survécu, diable que ce nom était risiblement long, comme agitateur était tellement ubuesque qu’elle en était indubitablement évidente. Tout pékin, aussi niaisement boniface qu’il pouvait être comme Potter, pouvait se dilapider dans la nébulosité de l’âme.
La spontanéité un peu trop impétueuse de Weasley lui arrachait une indiscernable moue de délassement. Egal à lui-même ce picrate dont il ovationnait le parcours scolaire, ponctué d’excentricité. La façon dont il certifiait la jean-foutrerie de Potter dans une quelconque stratégie le récréait. Il n’avait peut-être pas tort sur ce point et sa coulante jobarderie était presque pitoyable.
La défunte frangine qu’il ne connaissait que de ‘coup d’œil’ hachait d’une langue cassante la préface graisseuse de candeur de Weasley. Puis rebondissait avec un doigté janséniste qui lui était distinctif, Severus. L’évocation de Rosier dans sa catalinaire le faisait légèrement remuer. Il était légitime de considérer toutes les conjectures, bien qu’il préférait calomnier Rowle pour qu’il n’estimait qu’une concise négation. Puis se conviait un isthme acerbe qu’il besognait à discerner. Ses oreilles avaient précédemment bourdonné au nom de « Belby » ? Flottement fugitif.
La seule chose qu’il pouvait approcher sans s’oindre d’imprudence venait de son ergotage avec Rosier sur l’implication des Euthanatoï, un cénacle de sorciers qu’il avait chatouillé de près. Le reste boursicotait d’extrapolations.
« Une tigresse qui ne vit sûrement pas dans un espace figé dans le passé… » Claquait-il contre son palais avec parcimonie. Généralement guère disposé à concourir à des palabres chipoteuses, il se sentait pourtant fixé de dépecer cette ambigüité.
Une lorgnade inquisitrice sur la progéniture d’Ollivander, moussaillon condamné parmi ses élèves. La seule déconvenue dans ce jeune personnage était manifestement son appartenance aux chatons. « Une pensée objective, Miss Ollivander…Et pourtant, j’ai peine à y croire… »
Glissant sur le soupirail indigo de Narcissa avec sollicitude, le mangemort révolu tâtait d’un index pensif la pommette de sa bajoue droite, l’autre patte toujours fortifiée contre son buste.
« J’aurais tendance à rejoindre la frileuse pensée de Rogue à l’égard de Potter. Tout homme peut changer, et les rebondissements et les coudoyés douteux qui ont régalé sa jeune existence ont sans nul doute laissé un trace. (…) J’ai eu vent que cette estocade avait été exécutée par les Euthanatoi. » Inutile d’en souligner la pépinière. La majorité de l’assistance connaissait son affinité avec le chef du département des mystères. « Inutile de vous rappeler leur acuité dans le crime par le talent de leur magie, bien qu’ils ne soient pas tous de la même grappe. (…) Reste à savoir maintenant qui les a orientés. Une attaque personnelle de leur part ? Non, ils doivent déjà se régaler de leur moisson. »
Une présence familière, qu’il aurait volontiers mussé dans le silence, parait la niche d’une mélasse pestifère. Sa bouche se contorsionnait dans une simagrée dédaigneuse devant la chauve-souris dont il devinait seulement la présence. La goule articulait avec une pondération presque caressante, démasquant quelques rictus hostiles du professeur d’arts obscurs. Malgré l’équité de sa jugeote, il ne pouvait décemment pas blairer ce personnage. Agustus Rowle, cette entité dé nébulosité qui reniflait de nuisance.
(c) okAMIANTE
(argh gugus tu m'as coupée dans mon élan xD j'ai rajouté vite un petit paragraphe xD )
J’ai à peine le temps de terminer mon intervention que Daphné Greengrass me tombe sur le coin du nez en me traitant de naïf. Je ne le prends pas mal. Au fond, je dois l’être encore un peu. J’y peux rien. Même si le cadavre de Fred, mon propre cadavre hante mes nuits, j’ai passé sept ans avec Potter. Sept ans dans la même école, dans le même cercle. J’ai joué au Quidditch avec lui. On a été amis. Il y a cette petite partie de moi, celle que je pensais morte avec Fred, qui a envie de lui trouver des excuses. Tout mon être la hait, la conspue, mais elle est là.
Je me contente de hausser les épaules à sa question toute rhétorique. Si elle n’avait pas été en deuil, j’aurai trouvé une phrase ou deux bien senties à lui balancer mais je comprends trop ce qu’elle ressent pour m’acharner ou même sortir de vieux dossiers. Le fait est qu’elle a raison. Potter a tué Voldemort. Enfin…
— Qu’il dit.
Moi, j’ai pas vu de cadavre. Mais j’ai peut-être mal regardé. Peut-être que je suis devenu aveugle, en plus d’à moitié sourd ? Ma remarque est noyée par l’intervention de Severus Rogue et d’autres protagonistes. Le simple son de sa voix me crispe, souvenir de traumatismes bien ancrés. En général, j’ai tendance à fuir de l’autre côté, quand je l’entends. Question de survie élémentaire. Mais je ne suis plus élève à Poudlard, maintenant. Puis il a des idées. Peut-être que tout le monde se trompe de cible depuis le début.
Les bras croisés, j’écoute tout ce petit monde y aller de son avis, de son soupir, de son regard condescendant, craintif, admiratif, que sais-je. Chacun a l’air d’avoir une opinion, depuis que j’ai déclenché les hostilités. Je note mentalement le nom et le visage de chaque personne présente. J’en connais beaucoup, parfois pour de bonnes raisons mais rarement, j’admets. Ceux que j’apprécie dans cette pièce se comptent sur les doigts d’une main et la petite Ollivander est de ceux-là. J’ai presque envie de l’embrasser. Enfin, je dis petite, elle est majeure quand même et ce qu’elle dit déborde de sens. C’est sur ça, que j’aurai du m’arrêter dès le départ.
Cette pièce est pleine d’anciens Mangemorts. D’anciens Serpentard. D’anciens ennemis qui ont craché sur ma famille sans vergogne. Certes, la Malefoy a tendu la main à tous les sangs purs et veut changer les choses (qu’elle dit). Toutefois, je reste un Weasley. Parmi ces gens, certains ont mené l’assaut sur Poudlard. Mon regard se durcit et je ne me rends pas compte tout de suite que j’ai changé de place. Un pas de côté, pour me positionner à sa droite. Comme un soutien. Je ne sais même pas pourquoi. Son grand-père n’a pas l’air très content, je le comprends. D’un coup, je me demande ce que je fiche ici. Ce qu’ils ont à m’apporter. Si j’ai vraiment envie de parler à Narcissa Malefoy et à son rejeton ou si je préfère continuer à les détester dans mon coin. À détester tout le monde. Tout ce qui vit à l’extérieur de ma boutique.
Et à partir, comme Hilde a l’air de vouloir le faire. Histoire de les laisser discuter vainement entre eux de ce qui se passe – ou pas – dans la tête de Harry Potter.
J’avoue que je n’ai rien de plus à dire là-dessus. Alors j’attends. J’écoute. J’analyse. Ça aurait probablement choqué mes anciens professeurs, de savoir que je suis capable d’une telle attention, quand je m’en donne la peine. Donc pas souvent. Mais les miracles arrivent même aux sorciers, c'est pas que pour les moldus !