Il s’est assis dans l’un des fauteuils du Directeur. De l’ex-directeur d’une école hermétique. Probablement le dernier endroit où il s’attendait à être. Les jambes croisées pour se donner contenance, l’ambassadeur n’est pas venu seul. Le nombre fait la force lorsqu’il est judicieusement choisi. A sa gauche, Ali, son imperturbable chauffeur, homme à tout faire, cracmol génial et exécuteur hors paires. Il n’est pas question de tuer, pourtant. Pas maintenant, pas tout de suite. Sur la table basse, plusieurs mois de travail qu’Uriel a orchestré seul, presque. Ne requerrant qu’occasionnellement ses conseils. C’est le coeur empli de fierté qu’il effleure du doigt l’article publié la veille, par @P. Pandora Parkinson… Ce qui lui a valu une arrestation en plein meeting politique, d’ailleurs. Malgré tous ses contacts au Ministère, près de vingt quatre heures plus tard, il n’est pas parvenu à savoir si la jeune journaliste était toujours en garde à vue ou non ; ce sera donc la surprise du jour que de découvrir si elle aura pu venir les rejoindre.
A côté de lui, Severus Rogue qui a gracieusement prêté son petit intérieur pour cette réunion et accepté, le cas échéant, de recevoir chez lui l’armada de sorciers et sorcières invités pour l’occasion. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un coup pareil est célébré. L’article de la jeune demoiselle Parkinson n’est que le début, et le coeur de Djouqed s’embrase de fierté pour celui qui déploie peu à peu ses ailes. Ils sont amants, oui. Mais ils ne sont pas que cela. Uriel est son ange, un ange pour lequel toutes les croisades du monde valent la peine d’être menées. Il n’a jamais été aussi resplendissant que lorsqu’il lui a assura, un sourire en coin aux lèvres, qu’il parviendrait sans mal à frapper un grand coup. Il ne lui a pas dit la nature de ce coup, mais ce n’était pas nécessaire : il est là, éclatant, en première page. Les médias lui mangeront dans la main.
Il est arrivé, Uriel, un peu avant le reste de leurs invités, et les voilà, tous trois à attendre les premiers parmi les conjurés. Le tableau exact est invisible aux yeux de l’Ambassadeur, mais il veut bien écouter avec attention tout ce qu’Uriel aura à dire, et glisser ses recommandations si elles sont sollicitées. Pour une fois, ce n’est pas lui la tête pensante de la réunion. Il n’aspire qu’à être un soutien indéfectible. Il sait, au moins, que dans cette pièce, Uriel pourra compter sur leur assistance, et celle de son père, Jonas Lewis, présent lui aussi. De même que celle de Severus. Il n’a jamais su exactement ce qui avait pu se passer entre Uriel et Severus, ce qu’Uriel avait pu dire de si impactant que le Directeur tolère toute cette mascarade, mais le fait est qu’il est là, qu’il prête son logis sans même froncer le sourcil, et que d’une façon ou d’une autre, Uriel, sa lumière, sa grandeur ont su lui inspirer plus de loyauté qu’il n’en a probablement jamais éprouvé pour aucun de ses maîtres. Ou du moins c’est ainsi que Djouqed se raconte l’histoire derrière le minois imperturbable du Maître des Potions.
« Paix », finit-il par dire à son voisin, « tout se passera bien, nous avons maintes fois discuté de la liste des invités, et vous avez vous-même supervisé et charmé les invitations que chacun a écrit. Il n’y aura aucun indésirable dans votre logis. »
Il a fallu altérer les barrières magiques de cette petite maison à l’angle d’un passage de l’Allée des Embrumes dans laquelle le Directeur a élu domicile. Ce lieu lui appartient et il peut, dès lors, y superviser le moindre agissement. C’est pour cela qu’il a mis à disposition ce logis, acceptant de bonne grâce de voir débouler des inopportuns dans son sanctuaire. Djouqed est songeur, admiratif, même, de la loyauté qu’Uriel semble capable de leur inspirer à tous, sans même s’en rendre compte. L’odeur de nourriture embaume. Un brunch pour discuter de politique, c’est ainsi que tous les grands font, suppose-t-il. Elfes de maison et hôtes ont mis la main à la pâte, tout est prêt pour irrésistible ascension de l’Ange de la guerre.
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NB : ce rp est ouvert à quiconque a reçu une invitation in-game d'Uriel, de Severus ou de Djouqed. Pour rappel de la liste temporaire des invités contactés par MP : - URIEL invite : @Melchior C. Fawley, @Daphné S. Greengrass, @Alicia Spinnet, @Erin McAllister, @P. Pandora Parkinson - SEVERUS invite : @Melchior C. Fawley, @Viviane Goyle-Lestrange, @Moira A. Oaks - DJOUQED invite : @Farah Zahab Si vous êtes intéressés à l'idée de participer à ce rp et que vous n'êtes pas dans les invités, n'hésitez pas à MP le personnage le plus susceptible d'avoir invité le vôtre (Uriel, Severus ou Djouqed) pour que l'on vous communique les modalités de votre venue ^^ NB2 : le rp se déroule le lendemain de l'event 22, le 6 juin. Pour rappel, l'article de Pandora et le RP capturer Malefoy (susceptible de faire changer l'article)
Edit Sev : comme les events et mini events, il n'y a pas de tour de jeu particulier, et tout acte magique susceptible de changer le cours du rp est soumis à intervention MJ
Tu as reçu la missive et reconnu immédiatement l’écriture serrée de Severus Rogue. Une invitation. Vous avez eu l’occasion de vous côtoyer tous les vendredis soir au petit ogre, le restaurent excellent de @Rhys M. Price depuis la fin du mois de Mars. Il t’a invitée, tu l’as invitée, vous avez fait note commune ou séparée, au gré des vents, au gré des événements. Vous avez fini par dissoudre le formalisme de vos rencontre dans des débats passionnés autour des potions, souvent, de l’actualité, parfois. A force de tâter le terrain, tu as fini par avoir une idée assez précise des positions du maître des potions, et il a sans doute, de même, réussi à se faire une idée nette des tiennes. Jamais parlées frontalement, toujours esquissées avec raffinement et retenue comme l’exige l’étiquette.
C’est si facile de se cacher derrière le rôle de maître des potions, pour toi, avec lui. D’adopter cette étiquette pleine de retenue, mais différente de celle des sang purs qui exigent de leurs femmes qu’elle soient un pot de fleurs plutôt que des savantes. C’est pourquoi tu as vu dans cette lettre plus, peut-être, que tu n’aurais du voir. Une invitation à discuter autour de l’actualité, la naissance d’une nouvelle faction, d’un nouvel espoir, peut-être. Tu as été nauséeuse à la dernière occasion qu’il t’ait été donné de discuter des traditions… de manifester contre la loi Potter, plutôt. Tu as fini secourue par deux parfaits étrangers et reçu un courrier d’excuses du Directeur d’avoir été prise dans son immobilis avec un bouquet de Rue de Chalep, une fleur généralement employée pour présenter ses excuses dans le langage des fleurs victoriens en plus d’être un excellent ingrédient pour potions. Tu as été surprise qu’il le connaisse, ce langage des fleurs encore très prisé dans la bonne société magique. Tu ne sais pas pourquoi, réflexion faite : si un sang mêlé devait connaître une telle chose, parfaitement inutile en dehors des cercles privilégiés de l’aristocratie, ce doit bien être Severus Rogue. Tu te demandes, quand même, si beaucoup de femmes, comme toi, se réjouiraient de recevoir un bouquet qu’elles peuvent débiter en morceaux plutôt que de le contempler dans un vase.
Les petites fleurs jaunes séchées pendent, à l’abri du soleil, dans ton placard en attendant d’être soigneusement ôtées de la tige et placées dans un bocal lorsque tu te prépares pour traverser la ruelle qui te sépare du logis de ton hôte. Vous êtes voisins, cela rend le brunch commode. Tu as laissé un écriteau sur la vitrine de ta boutique, tu as enfilé un manteau par-dessus ta robe cintrée d’une exquise coupe des années cinquante en toile bleu ciel, et te voilà partie voir ton collègue. Tu as toqué à la porte, est entrée quand on t’y a invitée. Le rez-de-chaussée est rempli de livres, mais c’est au premier étage, dans les parties privées du logement, que la réunion aura lieu. Même si Severus ne l’a pas dit précisément, tu te doutes que vous ne serez pas seuls. Le timing est trop suspect. Hier encore, tu écoutais la radio et tremblait d’entendre l’incarcération de Pansy Pandora Parkinson, dernière héritière du nom. Un bon parti pour tout sang pur désespéré cherchant à rafler un titre et trouver une potiche pour lui pondre des héritiers. Hier encore, tu dépliais le journal et manquais de t’étouffer en lisant l’article consacré à Lucius Malefoy et Uriel Lewis par cette même journaliste. Mais contrairement aux multiples réunions des Terres de Feu auxquelles tu as pu assister, tu ne viens pas avec les pieds de plomb à celle-là.
Ici, pour au moins une personne de l’assemblée, tu ne seras pas l’épouse Lestrange. Seulement Viviane. Seulement une femme qui divorcera bientôt. Dès qu’elle trouvera le courage.
Quand tu arrives dans la pièce, tu vois immédiatement ton hôte, Severus Rogue. Il a l’air fatigué, un peu plus que lors de votre dernière entrevue au restaurent. Tu t’approches de lui pour lui serrer la main avec un grand sourire.
– Magister.
C’est devenu un running gag entre vous. Voilà plusieurs semaines que les titres sont abandonnés au profit des prénoms. Ton sourire en coin trahit l'amusement qui est le tien. C'est lui qui a ouvert les hostilités il y a quelques semaines en t'appelant obséquieusement par ton titre devant un serveur.
Les salutations sont tuées dans l’oeuf alors que tu contemples tes sauveurs. Ceux qui t’ont tirée de cette foule d’hermétiques en colère et qui t’ont lâchée aux urgences pour s’assurer que tu n’avais rien. Un des collègues d’Uriel – tu le sais, il travaille là bas – t’as prise en charge et t’a laissée repartir chez toi avec un simple philtre de paix. La surprise de les revoir là est totale. Tu regardes Severus, puis Uriel Lewis, puis eux, sans voix quelques secondes, avant que tes bonnes manières d’aristocrate ne reprennent le dessus. – Viviane Goyle, maître en potions, enchantée.
Et Lestrange est oublié.
794 mots 6h
Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
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TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Vacancesoù Sevy fait l'hôte de marque pour la moitié de la terre
Il se pince l’arrête du nez, Severus. Les lettres sont parties la veille, quelques heures, seulement, après l’arrestation de la jeune Parkinson. Il y a quelques semaines, encore, @P. Pandora Parkinson et lui se croisaient sur le Chemin de Traverse, et désormais… Enfin, la gamine a frappé un grand coup, l’article posé sur la table est le signe de sa victoire. Il est fier d’elle comme il a le droit de l’être en tant qu’ancien professeur, qu’ancien directeur de maison. Elle a toujours été plus roublarde que la moyenne, et un grand coup comme celui-là se doit d’être célébré. @Uriel J. Lewis lui a dit qu’il l’avait contactée. Sera-t-elle déjà sortie du département de la Justice Magique ? Il l’espère. Il aspire à la féliciter de vive-voix.
Mais le reste. Tout le reste. Il se pince l’arrête du nez, encore. Pandora n’est pas la seule jeunette à avoir défié ses aînés. Uriel. Sur la table, l’aveu évident de sa culpabilité. Une culpabilité imprévue, impromptue. Il ne lui en a pas parlé. Pourquoi l’aurait-il fait ? Oh il est bien venu lui emprunter ces livres sur les traditions du monde magique, et lui poser des questions sur celui qui est son père biologique, mais jamais Severus n’aurait pu deviner ce à quoi il s’exposait. Complice anonyme d’une reddition. Complice d’une ambition. Severus a lu entre les lignes. Une seule question posée, les yeux rivés dans les pâles cieux de son vis à vis. « Tu le veux, ce titre ? » Percé à jour, la réaction de son vis à vis lui a confirmé ce qu’il avait besoin de savoir. Il aspire à vivre assez vieux pour voir Uriel Lord. Pour voir Uriel tirer sa vengeance de cette façon. Deux Malefoy poussent le monde de la magie vers un conservatisme extrême, et l’alliance de Moira et de @Nigel A. Fawley, plus modérée, a les relents d’un conservatisme mal déguisé. Encore trop proches de Narcissa. Severus sent sa relation avec Moira se déteriorer à chacune de leurs rencontres. Alors il l’a invitée, et il espère. Il espère qu’elle répondra présent, qu’elle tendra la main comme il tend la sienne vers elle. Il ne veut pas perdre son amitié mais ne sait comment la retenir. Parfois, il faut juste laisser les gens partir. Le pourra-t-il ? Le pourrait-il ?
Il a écrit à quelques autres personnes, aussi, mais l’essentiel de la correspondance a été assuré par Uriel et Djouqed. Ce serait peu dire que d’assurer que l’alliance de ces deux là laisse un goût de cendres à l’arrière du palais du Directeur. Djouqed ne lui a pas fait de secret de sa dangerosité, de sa tradition, de celle de ses enfants. Pourtant, tous leurs échanges ont été parfaitement cordiaux, et tant qu’ils travaillent tous deux dans l’intérêt d’Uriel, Severus s’accorde fort bien de cet ambassadeur tatoué, installé dans son salon, flanqué de son chauffeur qu’il ne doute pas un seul instant être aussi son homme de main et son fossoyeur. C’est le cœur battant que Severus attend les premières balles. Les premières flammes infernales. Ils sont installés à l’étage. Le rez-de-chaussée contient sa bibliothèque personnelle, surveillée par le portrait d’un caractériel Nicolas Flamel et d’une bonne dizaine de sortilèges de protection. Personne ne pourra se perdre dans ces rayonnages pas plus que l’on ne pourra subtiliser ses tomes ou l’épingler pour possession d’un ouvrage interdit par le Ministère… Et Dieu sait pourtant que les livres impies brûlent par dizaines le bois de ces rayonnages. Assez pour un bûcher. Assez pour un autodafé.
Mais il se sent anxieux, cette homme de l’ombre, de prêter ainsi son logis. Un ancien bar à la réputation sulfureuse, la Pierre Philosophale qu’il a racheté sous le nom de sa mère, Prince, et qu’il a retapé. Le sous-sol lui sert de laboratoire de potions, le rez-de chaussée, ancien corps du bar, est devenu sa bibliothèque, l’étage, déjà aménagé en un appartement où vivaient les propriétaires du lieu, son nouvel habitat. Bientôt, toutes les affaires, tous les livres à sa disposition qui dorment dans son bureau à Poudlard vindront remplir cet espace où, pour l’heure, se prélassent un phénix et un chaton devenu grand. Morsmordre et Fumseck. Le premier lui a été offert, le second lui a sauvé la vie.
Il faudra ainsi que ses invités soient autorisés à entrer par l’elfe de maison gracieusement prêté par Djouqed, et menés vers l’étage. Après un bref voyage dans une pièce hérissée de rayonnages de bois, éclairée par des cristaux enchantés – jamais de flamme dans une bibliothèque, bande de maboules, la bibliothèque d’Alexandrie ne vous a donc rien appris ? Ce qu’il s’est passé ? Tout a flambé, voilà ce qu’il s’est passé ! –, jugés par le portrait d’un Nicolas Flamel facétieux tout à fait réveillé et ravi de voir autant de beau monde débarquer dans le logis du « petit Severus », et une brève ascension dans un escalier étroit aux marches pour le moins crissantes, les voilà menés à une pièce à vivre blanche, vase, claire, neutre où une table chargée de victuailles sous cloches et enchantements de stase attendent les invités. Dans un recoin de la pièce, un coin salon où sont présentement assis les quelques présents. Fumseck dort, perché sur un dossier de chaise, Morsmordre lorgne avec intérêt la tablée depuis le refuge trouvé sur les genoux de Jonas Lewis. Le père d’Uriel.
La voix de Djouqed, assis à ses côtés, déchire le silence pesant.
« Paix. Tout se passera bien, nous avons maintes fois discuté de la liste des invités, et vous avez vous-même supervisé et charmé les invitations que chacun a écrit. Il n’y aura aucun indésirable dans votre logis. - Je n’aurai de certitude que tout s’est bien passé que lorsque cette folie sera achevée, Ambassadeur. »
La réplique est machinalement sèche, mais le coeur n’y est pas. Lorsque l’elfe de maison annonce « Madame @Viviane Goyle-Lestrange » que Severus corrige machinalement d’un « Maître Goyle-Lestrange » irrité, il sent un peu de son angoisse tomber. Au moins un visage amical dans toute cette assemblée. Uriel et son père ont été de parfaits invités, mais Djouqed continue de le mettre mal à l’aise, et la promesse de la venue d’un de ses enfants n’a rien de rassurant. Viviane, au moins, est un terrain connu. Sa comparse de maîtrise de potions et lui se sont croisés et recroisés au Petit Ogre à de nombreuses reprises. Toutes les semaines. A date fixe, heure fixe, table fixe. Les serveurs ne se demandent même plus où les placer. Cette petite table pour deux, au fond, à l’écart. La table des deux maîtres ès potions, hermétiques, qui s’engueulent à voix basse pour savoir si l’usage du bézoar dans les collyres est une hérésie ou non, qui devisent de la guerre sans la nommer. Qui s’accordent un répit hebdomadaire dans la folie vertigineuse qui leur sert de vie. Il ne pouvait pas la laisser de côté. Ils se disent sans se dire leurs opinions politiques respectives. Ils ne parlent jamais seulement de potions. Un mot glissé. Une phrase. Sauter du coq à l’âne pour revenir à l’essentiel. Jauger l’autre. Le comprendre sans l’entendre. Un jeu, un puzzle à décrypter. Une alliée à recruter. Comme elle serait précieuse à la suite d’Uriel. Un soutien académique de sans pur. Un dommage collatéral de la guerre, comme Uriel. Et surtout, une aristocrate, avec ce que cela suppose d’aptitudes à la communication. Elle saura peut-être détendre l’atmosphère.
« Magister. - Magister Lestrange. »
La poignée de main est formelle, le sourire amusé se fait l’écho de celui de la jeune femme qui, soudainement, boutade passée, se détend. Il pourrait se prendre au jeu. A rire, à sourire sans avoir à contrôler le moindre de ses gestes de peur d’être jugé ou tué… Bordel, il a besoin de vacances. C’est décidé, toutes cette connerie passée, il rendre dans une agence de voyage et prend un putain de billet pour un week-end au soleil !
Il est ramené à la réalité en voyant la surprise de Viviane lorsqu’elle découvre Djouqed et Ali. Son dos se tend, il est prêt à la défendre. A-t-elle été attaquée par les deux euthanatoi ? Il se relaxe lorsqu’il la voit incliner la tête, sourire. Quelque chose dans son regard. De la reconnaissance ?
« Viviane, permettez-moi de vous présenter Djouqed Zahab, l’ambassadeur d’Egypte en villégiature à Londres en ce moment ainsi que son chauffeur Ali… pardonnez-moi, je n’ai pas bien saisi votre patronyme. Nous aurons peut-être le plaisir de rencontrer sa fille aînée, Farah Zahab à qui Djouqed a proposé de se joindre à nous ce matin si elle le peut. Messieurs, vous connaissiez déjà, peur-être, l’une des plus jeunes et brillantes maîtres en potions de Grande Bretagne, le Magister Viviane Goyle-Lestrange ? »
Des présentations officielles s’imposent. Il désigne aussi Uriel.
« Viviane, vous avez déjà, je crois, rencontré Uriel Lewis, mais peut-être ne connaissez vous pas son père, Jonas ? »
Jouer l’hôte parfait est épuisant, mais il sait que quelque chose est en train de naître. Tout comme les discussions avec Viviane ne sont jamais uniquement des débats académiques, tout ceci n’est certainement pas un simple brunch. C’est le début d’un régicide ; la victime seule reste à déterminer.
Comme un chaudron qui ronronne sous la Pleine Lune, Pandora s’est endormie sans mal dans son lit à baldaquin. Il s’est à peine écoulé quatre petites heures entre sa sortie triomphante du Ministère, cachée derrière son avocat, et le moment où Adriene a toqué à sa porte pour lui apporter un carton d’invitation qu’un hibou avait manifestement apporté à la table du petit-déjeuner. Aucun remords, aucun regret ne figure sur le visage de la jeune femme qui se réveille. Sa colocataire n’y lit qu’une grande fierté, et puis une arrogance très mal cachée derrière un sourire. « Tu es rentrée à quelle heure hier ? », lui demande la sorcière aux cheveux multicolores. Pandora se glisse hors de ses draps, et dans un bruit de froufrous, file dans sa salle de bain se passer de l’eau sur le visage. « Deux heures. Je ne voulais pas vous réveiller. » Elle se brosse les dents alors qu’Adriene s’adosse contre sa commode, manifestement inquiète. « Tu vas devoir y retourner ? Ils ont fini de t’interroger ? » Si Pandora n’avait pas eu de la mousse plein la bouche, elle aurait ri. Au lieu de ça, elle fixe, de son regard brillant, son reflet dans le miroir, avant de tout cracher dans le fond de son lavabo. « Je leur ai dit tout ce que je savais. C’est-à-dire à peu près rien. Ils ont bien compris que dans cette affaire, je ne suis que la messagère. » Pandora entend quelqu’un d’autre qui dévale les escaliers et qui file sur la moquette du salon jusqu’à finalement parvenir à sa chambre, pour en ouvrir la porte à la volée. Georgia. La blonde traverse la pièce jusqu’à joindre la salle de bain et l’attrape, l’enlace avec vigueur, sans lui laisser trop de choix. Quelques secondes s’écoulent et Pandora comprend qu’elle en a inquiété plus d’une. Mais il n’est pas question de regretter quoi que ce soit, et les filles finiront bien par le comprendre. Elle s’écarte alors de @Georgia R. Harris avant d’être trop mal à l’aise, et file vers son dressing. Alors que son chat s’y met lui aussi et se met à ronronner autour de ses jambes nues, comme trop heureux de la retrouver, elle l'attrape par le ventre pour l'amener jusqu'à sa poitrine, et s’exclame : « vous m’avez regardée, à la télévision ? j’étais comment ? »
Il sera bientôt midi. Pandora porte un short en jean trop court, dans lequel elle a fourré un chemisier à l’imprimé léopard, des collants à résille et des bottes hautes. Autour de son cou, elle a noué une cape printanière, pas trop chaude, et sur sa tête, comme toujours, son chapeau pointu. Ses talons claquent sur les pavés de l’Allée des Embrumes. Elle cherche l’adresse indiquée sur le carton d’invitation, fort mystérieux, signé par @Uriel J. Lewis, et espère secrètement y trouver d’autres têtes connues que la sienne. L’adresse est celle de @Severus Rogue, ce qui ne manque pas de l’impressionner. Il lui a bien dit, quelques semaines plus tôt, s’être acheté un logement par ici, mais elle ne s’attendait pas à venir y bruncher le lendemain du jour le plus important de sa carrière. Finalement, elle trouve la porte désignée, y toque, et se laisse inviter à l’intérieur.
Pandora, menée par un Elfe de maison, monte des escaliers et passe une pièce dans laquelle elle aurait voulu se perdre un peu plus longtemps – est-ce là un portrait de Nicolas Flamel ?! Puis, elle arrive dans ce qui semble être l’espace désigné pour le brunch – Agrippa, un brunch chez le Professeur Rogue … et s’applique à retirer le chapeau de sa tête et la cape de ses épaules pour les donner à l’Elfe qui attend impatiemment devant elle.
Elle est parfaitement à l’heure et pourtant, les conversations vont déjà bon train. Du regard, elle cherche celui qui l’a invitée. Uriel, où est Uriel ? Cela fait plus d’un mois, désormais, qu’ils partagent le plus grand des secrets, et la veille, tout a été exposé aux yeux du grand public. Elle doit savoir : est-ce que ça lui a plu, à lui ? Est-ce que ça vaut le Fidelitas qui les unis désormais ?
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Daphné avait aussitôt accepté l'invitation, évidemment. Elle avait déjà assuré à Uriel un soutien absolu, et cette décision n'était que plus confortée depuis l'arrestation si publique, si odieuse, de Pandora. Elle n'en avait pas compris l'intérêt, ne le comprenait toujours pas, le lendemain matin, mais s'accordait à croire que le Ministère avait besoin de cela pour donner l'impression qu'il maitrisait le tout. Qu'il maîtrisait l'arrestation de Lucius, ses aveux, quiconque était entré en contact avec lui. Quel serait leur prochain geste, alors ? L'arrestation d'Uriel, cette fois ? Ou bien était-ce trop fort, trop dangereux, comme action ? Pandora, et la rédactrice-en-chef de la Gazette, après tout, ce n'était pas aussi puissant, comme geste. C'était de la simple prévention, comme ils s'en défendraient certainement. Attaquer Uriel, cette fois-ci, c'était faire de l'offensive directe. Si Potter avait deux mornilles de jugeotte, il ne s'y tentera pas.
Alors, que faire, maintenant ? Comment agir ? Daphné était restée en recul, depuis sa discussion avec Uriel, se contentant de glisser ça et là aux cercles qu'elle côtoyait encore combien les choses allaient changer, combien un sang nouveau serait appréciable. Maintenant que les ambitions d'Uriel étaient publiques, il sera bientôt l'heure d'être plus dynamique, de se présenter ensemble, de faire profiter à Lewis de sa propre aura de Greengrass. Logique, donc, évidemment, qu'elle ait accepté cette invitation. Elle l'avait reçue hier, avant de filer au Ministère rejoindre Pandora, refusant d'en sortir avant que son unique n'ait pu se tirer de leurs salles d'interrogatoire. Elle avait siégé au Ministère de la Justice, avait reçu un courrier de Nigel Fawley lui indiquant qu'il ne pouvait pas s'investir personnellement mais qu'il recommandait chaudement tel avocat, ami de leurs familles, qui fera volontiers la grâce de s'occuper de Miss Parkinson. Elle l'avait contacté aussitôt, et avait passé les heures suivantes à tourner en rond dans le Ministère, redevenue la Daphné glaciale et hautaine qu'on redoutait tant à Poudlard. Les talons de Pandora avaient claqué sur le sol du Ministère sur les coups de deux heures, et le visage colérique de Daphné avait aussitôt fondu en une mine soulagée, bien trop épuisée. Elle avait pris ses doigts entre les siens et les avait serré fort, avant de l'encourager à rentrer chez elle, vite, vite, qu'elle se repose. Elle avait été à deux doigts de la prendre dans ses bras, l'émotion la secouant.
Daphné, surtout, n'avait rien dit concernant cette invitation mystère. Elle savait que Pandora, évidemment, aurait voulu s'y rendre. Il était hors de question que Daphné la mène d'elle-même dans le feu de l'action, toutefois, certainement pas après les évènements de la veille, et d'autant moins fatiguée comme elle ne l'était. Elle n'avait dit mot, alors, et s'était contentée de rejoindre son propre duplex, pour s'effondrer dans son lit. Le sommeil n'avait pas réussi à la trouver, l'angoisse, l'excitation, l'adrénaline peut-être, lui tenaillant le ventre. Ses doigts avaient survolé ses fioles calmantes, hésitant de longs instants à replonger dans le plaisir et le laisser-aller tranquille qu'elles lui offraient si facilement. Elle s'était contentée d'inspirer profondément, délaissant son lit pour retourner au salon, faisant infuser herbes relaxantes. Les tasses fumantes s'étaient enchainées, dégustées avec trop de morceau de son chocolat blanc de Honeydukes. Elle s'était occupée, comme elle pouvait, à préparer les paquets pour son atelier. Orphée l'observait, curieux, depuis son perchoir, jugeant moyennement la pile grandissante d'envois qu'il allait devoir réaliser.
L'heure, enfin, était arrivée. Daphné avait brossé ses cheveux, enfilé une longue robe beige et noué un ruban dans ses longueurs. Son teint, trop pâle, trop cerné, l'avait un peu affolé, et une poudre avait tenté de cacher cela, en vain. Elle avait rehaussé ses lèvres de son rouge à lèvres rose, dans l'espoir que cette note de couleur réveille son visage, et avait soupiré. À quoi bon. Son trench-coat Furberry enfilé en vitesse, bottines légères aux pieds, Daphné avait saisi l'invitation et l'avait tapotée, se préparant à transplaner devant l'adresse indiquée. Dans sa poche, une bouteille de mousseux français qu'elle tendit, sans plus réfléchir, à l'elfe de maison l'accueillant à l'entrée. Guidée vers l'étage, débarrassée de son manteau, Daphné entra à pas discrets dans la salle principale, supposa-t-elle, où plusieurs invités étaient déjà réunis. Son corps se crispa légèrement lorsqu'elle reconnaît Pandora, droite, sublime, provocante, dans ce short trop court, ce haut trop audacieux, ces résilles, bon sang. Elle détourna les yeux, déglutit, força un sourire, et s'approcha.
- Je ne t'imaginais pas déjà réveillée, Pandora. Uriel t'a invitée, je suppose ? Allons donc le saluer, veux-tu ?
Et ses doigts se glissèrent sur le coude de Pandora, ignorant son corps trop exposé, pourtant couvert de partout, pour la guider vers Uriel. Il faudra saluer l'hôte de maison, aussi — car se retrouver chez Severus Rogue était, après tout, une certaine particularité — mais il semblait occupé avec une petite brune, peut-être déjà croisée. Sa tête lui était familière, du moins. C'était, en tout cas, @Uriel J. Lewis qui la préoccupait à l'instant. Elle s'approcha, douce, tête légèrement penchée en s'arrêtant devant lui, ses doigts quittant la peau de Pandora pour venir effleurer l'épaule de son ami.
- Lord Malefoy, si je ne m'abuse ? souffla-t-elle, légèrement moqueuse, une légèreté dans sa voix comme il n'y en avait que trop peu, venant saluer Uriel. Il était temps que tu m'invites, très cher, les lettres ne suffisent plus à apaiser ton absence, ajouta-t-elle, plus tendre, avant de se tourner légèrement pour inclure la journaliste : Les présentations n'ont pas lieu d'être, j'imagine ? Je t'avais bien dit, que Pandora te plairait.
C'était évident, après tout, bien que Daphné n'aurait jamais pu imaginer que les rencontres se feraient ainsi. Par un article explosif, aux retombées sismiques.