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Capturer Malefoy | Pandora, Lucius, Uriel, (+ Moira en guest)
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
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Jeu 5 Nov - 21:43



CAPTURER MALEFOY
Quand cela a-t-il commencé ? Tu te pinces le nez, assis dans un fauteuil de ton propre salon, ton chaton Aligheri roulé en boule sur les genoux, un plateau de thé sur la table basse, Lucius fucking Malefoy assis en face de toi. Ton père adoptif n’est pas là. Tu as profité de son absence pour les deux prochains jours avant de donner à Lucius Malefoy la date et le lieu de rendez-vous… Pas qu’il méconnaisse le lieu, c’est là qu’il t’a enlevé lors de votre dernière rencontre. Si ton père savait… Tu lui raconteras après quand tout sera fini… Certainement pas maintenant… surtout pas maintenant. Tu connais assez ton père pour savoir qu’il aurait certainement mis assez de côté sa foi, sa vertu, ses principes pour enterrer Lucius Malefoy ou mourir en tentant de le faire. S’il y a un homme capable de détruire ton père, d’âme ou de corps, par sa seule existence, c’est bien l’aristocrate déchu dans ton salon.

Tu t’es posé mille fois la question de l’intérêt de cette idée, depuis votre rencontre en mars dernier. Deux mois ont filé, et en ce début du mois de mai, alors que les commémorations de la Bataille de Poudlard battent leur plein, tu l’as invité ici pour ce dernier jour de liberté. Une date symbolique. Le deux mai deux-mille quatre, six ans après la bataille de Poudlard, sera aussi le jour de la fin de la cavale de l’homme le plus recherché de Grande Bretagne. Les lettres se sont multipliées, il a fallu faire ça bien. Faire ça de façon symbolique. Tu l’utilises autant qu’il t’utilise. Il cherche la rédemption, tu cherches la vengeance. Il vous a fallu trouver un terrain d’entente. De négociation en négociation, de suggestion en suggestion, vous voilà, l’un en face de l’autre, prêts tous les deux à commencer une nouvelle ère.

– Pas de regret ?

Tu lui demandes en lorgnant vos baguettes posées sur la table basse en signe de paix. Tu ne peux pas t’en empêcher. Le criminel de guerre et l’infirmier désarmés assis dans un salon. On dirait le début d’une mauvaise blague. Pourtant, tout a commencé des semaines plus tôt, alors que sous l’élégance de vos plumes respectives, vous avez ourdi. Tu as sur lui un poids que tu ne pensais pas avoir. Tu le sais. Tu l’as senti lorsqu’il est tombé à genoux devant toi. Lorsque tu l’as tenu en joue. Lorsque tu lui as écrit. Un hibou perdu dans la tourmente qui a eu tôt fait de trouver une réponse. Vous vous êtes accordés sur le déroulement de la soirée… Il n’a fallu que décider d’une date et le hasard a voulu que cela tombe au meilleur moment du monde.

– Six ans de cavale, ce n’est pas rien, tout de même.

Tu le regardes. Sa liberté s’achève ce soir, et pourtant il garde une contenance qui te paraît assez admirable. Vous allez frapper tous les deux un grand coup. Un entretien en exclusivité avec un journaliste, d’abord. Un coup de maître ensuite. Les premières étapes de votre plan ont été épistolaires. Il a écrit à @Moira A. Oaks , tu t’es chargé de contacter la journaliste. Vous avez défilé ensemble d’interminables listes de nom jusqu’à la fin du mois d’Avril où, aussi surprenant que cela puisse paraître, ton ex t’a donné un coup de pouce. @Alicia Spinnet t’a parlé de sa colocataire. @P. Pandora Parkinson, autrefois connue comme la petite princesse de sang pur de Serpentard, Pansy. Tu l’as trop mal connue. Elle a l’âge de ton cadet, de mémoire. Tu ne peux pas t’empêcher d’apprécier l’ironie de la situation. Tu lui as écrit une lettre. Courte.

Citation :
Mademoiselle Parkinson,

Veuillez m’excuser de vous faire parvenir ce hibou cavalier, mais Alicia Spinnet, que nous connaissons tous deux, m’a parlé de vous et il m’a semblé, après mûre réflexion, que vous étiez la personne à contacter. Je sais que vous écrivez plutôt pour Sorcière Hebdo, mais j’ai vu passer aussi sous votre plume des articles un peu moins conventionnels. Vous le savez sans doute, depuis l’annonce de ma bâtardise, de nombreuses pages ont été écrites à mon sujet sans que je ne puisse jamais m’exprimer directement par voie de presse, faute du sérieux de vos collègues plus intéressés par des scoops juteux que par un travail de réflexion et d’investigation rigoureux. Les derniers mois ont été éprouvant pour tout le logis Lewis, en particulier mon père et moi, nous avons même du quitter notre maison un temps en attendant que certains des moins scrupuleux de votre profession ne cessent de nous guetter. J’aimerais vous demander si vous accepteriez de m’aider à faire entendre ma voix dans les médias au moyen d’une interview exclusive ? Vous pourriez poser les questions de votre choix bien sur, la seule contrainte étant que vous ne déformiez pas mes propos, si vous le voulez bien. Si vous êtes intéressés par une interview de l’ensemble de la famille Lewis, je peux m’arranger pour que mon père soit présent.

N’hésitez pas à me faire savoir votre décision,

Avec mes respectueuses salutations,

Uriel Jonas Lewis

Et elle a répondu oui. A tout. Après une attente qui a paru interminable. Tu lui as réécrit il y a peu pour lui confirmer la date, arguant que malgré son symbolisme et les commémorations qui avaient lieu en ce moment même, ton père ne pouvait être présent un autre jour mais que l’heure était tout à fait négociable. Vous vous êtes accordés sur le début de soirée, et vous voilà, Lucius Malefoy, le chat et toi à attendre l’arrivée de Pansy Pandora Parkinson. Les secondes s’étiolent, les voix se répondent, et soudainement, la sonnerie électrique d’une sonette à l’entrée résonne. Tu te lèves d’un bond, ton coeur s’emballe dans ta poitrine. As-tu déjà été aussi fébrile ? Non. En même temps, c’est probablement la première fois aussi que tu fais quelque chose de cette ampleur. Tu pries. Tu pries pour que tout se passe bien. Si Dieu est avec toi, c’est le moment de protéger son agneau.

C’est d’un pas un peu plus rapide que ce que tu aurais voulu que tu arrives à la porte et y trouve, comme promis, Pandora. Tu as un souvenir un peu confus d’elle à Poudlard. Vous ne vous êtes pas beaucoup côtoyés. Pas plus que ça. Tu t’effaces pour la laisser entrer.

– Bonjour Mademoiselle Parkinson, bienvenue. Entrez, je vous en prie.

Tu la précèdes jusqu’à la porte qui mène au salon et interrompt ton pas. Tu te retournes, les mains jointes devant le torse. Tu te les frottes un peu nerveusement.

– Je vais vous demander, si vous le voulez bien, lorsque vous entrerez, de poser votre baguette avec les nôtres en signe de paix sur la table basse devant vous. C’est une coutume dans cette maison, et mon père y tient beaucoup. Je vous en remercie par avance.

Tu n’as pas précisé lequel, de père. Ni maintenant, ni dans ta lettre. C’est sans doute mieux ainsi.

Tu ouvres la porte et t’effaces pour la laisser entrer devant toi. Tu la suis de prêt, dans l’encadrement de la porte, prêt à l’empêcher de fuir au besoin. Combien de secondes avant qu’elle ne remarque Lucius Malefoy dans le salon ?
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PS : Moira, Alicia, Pando, Luce, dites moi si ça vous va  I love you S'il faut faire le moindre changement, vous me dites !

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Ven 6 Nov - 10:18


CAPTURER MALEFOY
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Ombreuses années se sont écoulées, filées entre les doigts des Parques comme autant de cordelettes prêtes à être coupées par le grand ciseau de la justice. Le patriarche attend. Le début de la fin. Monarque couronné et déchu, coiffé des seules décennies à faire semblant, à jouer le jeu. Il a conservé de son passé une exemplaire contenance et laissé l’orgueil et l’arrogance d’antan. La chasse prend fin. Maintenant. Bientôt. Assis en une maison qu’il ne reverra pas. Charmante maisonnée où grandit son bâtard. Où l’enfant dont il a détruit l’avenir s’est envolé malgré tout lorsque sa mère demeurait aux enfers de sa mémoire. Il se sent comme un voyeur qui n’aurait aucun droit à l’intimité de cette place qu’il n’a cessé d’ébranler sans le savoir. Sans même savoir que son sang y pulsait. Que peut-il dire pour sa défense ? Que peut-on dire lorsque l’on a l’heure d’être l’homme le plus recherché de Grande Bretagne ?

Il est las. Et la porcelaine blanche réchauffe ses paumes fatiguées. Les vêtements sont soignés, la baguette est posée sur la table. Élégante baguette qu’il regrettera par trop à Azkaban. Il a prévu de l’oublier sur cette table. Il n’en aura plus besoin. Les ténèbres s’agitent, invisible incendie consumant les minutes dans un silence trop étouffant. Ont-ils des choses à se dire ou tout a-t-il déjà été craché ? Sa voix, pourtant, s’élève dans la pénombre. Si suave mélodie. Le renégat lève les yeux vers son fils, contemple un instant le frisson de sa question et livre la réponse sur un plateau d’argent sans jamais quitter de l’oeil la seule réussite de sa misérable existence. « Aucun regret, Uriel. Ces six années ont été mon Purgatoire, il n’est que justice que j’accède aux enfers. » Et il se rend compte qu’il a peur, le monarque d’antan. Une peur différente de celles qu’il a connues jusqu’à présent. Peur de l’inconnu. Peur des événements à venir. Peur de devoir affronter ses victimes et leurs proches. Si peur. Mais s’il est une chose qu’il ne regrette pas, en cet instant, c’est de choisir le parti du seul homme propre à offrir aux Malefoy la rédemption. Ses dernières illusions ont vacillé lorsqu’il a lu le journal il y a de cela plusieurs mois… Se sont brisées lorsqu’il a rencontré enfin son fils. Il voulait savoir. Il sait désormais. Il contemple un visage qu’il ne reverra sans doute pas beaucoup et il sent la main glaciale de la culpabilité refermée sur son coeur. Qu’aura-t-il donc fallu pour que la statue de marbre et de glace redeviennent humain.

Les paumes se joignent sur la cuisse, la tasse tremble sur la soucoupe lorsqu’elle est reposée sur la table basse. « Et vous, Uriel, des regrets ? Il sera malaisé de gagner le titre de Lord Malefoy, et plus malaisé encore de porter un nom si souillé. Si toutefois quelqu'un du sang de notre famille mérite de le porter ici-bas, c'est vous. » Les pupilles de glace observent celui que Dieu ferait bien de couronner empereur. Ils ont tout prévu, mais il y a tant de contrariétés qui peuvent survenir au cours des prochaines heures, des jours, des mois à venir. Il a écrit à @Moira A. Oaks avec qui il a entretenu une correspondance soutenue depuis son entrée à Poudlard sous les traits du professeur Wilson. Deux lettres. La première pour disculper le directeur dupé, @Severus Rogue. Il ne savait pas. La seconde, au début du mois d’Avril, pour suggérer sa reddition. Malédiction lui grignote toujours la côte. Il sent sa magie s’amenuiser et sa vie lui filer entre les doigts. Il a avalé, au petit jour, sa dernière dose d’élixir de Mandragore.

Citation :
Chère Moira,

Il est temps. Laissez la cheminette de votre bureau ouverte, et soyez y présente le soir du mois de mai où vous trouverez sur votre bureau un signe de ma part. Je viendrai, désarmé, me rendre à la justice ainsi que la probité aurait commandé que je le fasse il y a six années de cela. Je suis prêt, désormais, à affronter le jugement des hommes et accepte la sentence qui sera prononcée, dût-elle me mener à mon trépas.

Je n’implore de vous qu’un geste. Veuillez, s’il vous plaît, par égards pour les victimes que j’ai laissées derrière moi, m’aider à accomplir une dernière tâche : je souhaite reconnaître Uriel Jonas Lewis comme mon fils légitime, et lui offrir, de ce fait, le droit d’aînesse sur l’héritage que je laisse derrière moi en tant qu’ancien Lord Malefoy en guise de réparation pour le crime commis contre sa mère. Je vous en prie, Moira. Aidez-le à ramener le nom de mes pères dans un droit chemin dont nous nous sommes tous trop longuement écartés. Aucun Malefoy vivant ne mérite plus que lui de jouir des terres de mes ancêtres et des ressources de cette famille qui en fit souffrir de trop nombreuses autres. Il ne restera sans doute, après mon procès, pas grand-chose de notre fortune que j’imagine offerte aux victimes en guise de compensation, mais qu’au moins le nom, le titre et le pouvoir soient siens. Telle est l’ultime volonté d’un condamné qui se remet désormais aux mains de la justice des hommes et de celle de Dieu.

Lucius Abraxas Malefoy

Les instants d’éternité se brisent alors que le cri d’une alarme déchire le silence. Elle est là. Il est temps de mettre en marche le destin de sa personne, de sa lignée. Profonde inspiration. Resté seul, il clôt les yeux et exhale l’air enclos en son thorax. Il est temps. Et la lenteur du ballet des secondes rend intolérable la hardiesse de la cavalcade de son pouls. Une dernière pièce à jouer. Une dernière représentation publique avant que de disparaître. A qui ment-il ? Son procès sera probablement l’événement de la décennie. Autant prendre les devants et imposer ses règles le temps de son chant du cygne.

La voix de son fils lui caresse les oreilles. Et la porte s’ouvre sur le duo. @P. Pandora Parkinson, Uriel Lewis. Il connaît la première, ses yeux caressent le visage du second. Il est temps. « Bonsoir, Mademoiselle Parkinson, quoi que je ne sois pas chez moi, je suis certain que mon fils me permettra de vous inviter à prendre place avec nous. »
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PS : je n'ai pas indiqué de date puisque nous sommes en train de discuter pour l'ajuster selon les disponibilités de Moira et ce que vous jugez le mieux pour la timeline du forum ; De même, Moira, Pando, Uriel, indiquez-moi si quelque changement que ce soit est nécessaire =D

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Sam 7 Nov - 15:06




capturer malefoy
Une lettre ; elle a reçu une courte lettre d’Uriel Lewis qu’elle n’a plus croisé depuis Poudlard, et qui lui proposait pourtant une interview. Elle n’a pas accepté tout de suite : il faut dire que l’équipe éditoriale de Witch Weekly ne lui laisse plus aucune liberté. Finies les heures passées à monter l’article le plus complet possible sur les femmes de pouvoir, sur le Ladyship, sur le Magenmagot, sur des sujets sérieux, comme le dit sans le moindre cynisme cette idiote de rédactrice-en-chef. Il s’agit d’un magazine de presse féminine, lui rabâche-t-on. Elle fait semblant de ne pas comprendre ce que cela signifie et continue de glisser à la correction des articles qui sont systématiquement refusés parce que « trop politiques ». Elle comprend très bien, pourtant : si le magazine se positionne trop, politiquement parlant, justement, il attirera moins de lectrices, qui pourraient même être déçues que leur magazine préféré d’arbore pas les mêmes idéaux qu’elles. Du coup, aucun idéal. Aucune idée, même. Pas pour le moment, en tous cas, lui avait-on dit. Mais quand, alors ? Suffisamment tôt pour pouvoir publier cette interview de l’héritier Lewis qui s’était lui-même révélé être, en février, le fils bâtard de Lucius Malefoy ? Agrippa, comment se priver de telle opportunité ?

Elle a accepté, évidemment. Il lui a fallu une petite semaine, mais la perspective d’être reçue par Uriel et son père, Jonas Lewis, était trop alléchante. Lui est connu pour être le fier directeur d’un établissement formant des choristes célestes ; il a été révélé dans toute la presse magique anglaise qu’il a sciemment adopté le fils du Mangemort qui a violé son épouse. Daphné lui a déjà parlé de lui ; un homme d’honneur, semble-t-il, honnête et généreux. Il tarde à Pandora de les rencontrer. Elle vérifie que le rouge-à-lèvres rouge vif qu’elle porte aujourd’hui n’a pas dépassé sur ses dents dans le petit miroir de poche qu’elle trouve dans son sac sans fond. Elle se tient juste devant la porte de l’auguste demeure des Lewis, et avant de sonner, elle ajuste pour la millième fois le carré de soie qu’elle porte autour du cou, et replace le chapeau pointu qu’elle porte sur sa tête pour qu’il soit un peu penché.

Elle n’y a pas songé – pas une seconde, que ça puisse être quelqu’un d’autre. Un autre père.

Elle sonne, sourit quand Uriel vient lui ouvrir, le salue d’un signe de tête révérencieux. Elle ne le corrige pas quand il l’appelle mademoiselle, bien que ce mot grince dans ses oreilles sur lesquelles sont pincées des perles noires. Elle peut voir sa nervosité, et ça l’amuse ; elle est à l’aise, elle. Elle est comme chez elle, elle sait faire, c’est son métier. Il frotte ses mains, et lui fait une requête étrange, qu’elle accepte d’un signe de tête. Elle l’écoute sans l’entendre quand il parle des coutumes de son père. Elle est comme un calmar dans son Lac Noir, plus que ça, même, elle a hâte. Elle aussi pourrait frotter ses mains, d’appétit face à ce qui l’attend. Elle a retiré sa cape étoilée, révélant une de ces robes noires qu’elle affectionne tant, et posé son chapeau pointu sur une patère qui s’offrait à elle. D’une poche intérieure, elle tire sa baguette en bois d’acajou vernis, qu’elle n’utilise que trop peu. Elle garde avec elle son sac, et suit Uriel jusqu’au salon.

Elle a songé, pourtant, elle a vu l’ironie de cette situation ; que Jonas Lewis soit présent alors que la moitié des questions que Pandora a préparé tournent autour de cet autre père. Celui qui a permis par un acte immonde à ce qu’Uriel naisse. Alors elle a même retravaillé son interview parce qu’elle à songé à cet homme qui pourrait être blessé par la présence fantomatique de cet autre père. Elle a voulu le ménager. Si elle avait su…

La suite, Pandora n’en garde que peu de souvenirs. Quand on lui demandera comment ça s’est passé, quelques semaines plus tard, elle dira qu’elle n’a pas le droit d’en parler, et elle ajoutera même un clin d’œil taquin, pour faire preuve de bonne foi. La réalité, c’est qu’elle n’en saura trop rien. Elle se souviendra qu’elle est entrée dans cette pièce, et qu’elle n’a pas confondu, pas même une seconde, cette figure abîmée qui l’attendait dans le salon, avec celle qu’elle attendait à sa place. Elle n’a pas cru qu’elle se trouvait face à Jonas Lewis. Elle a su, tout de suite, qu’elle avait face à elle Lucius Malefoy, sans même avoir eu le temps de le reconnaître, ce faciès, cette allure, après six années de cavale. Elle a su.
Elle ne sait plus, toutefois, quand elle a posé sa baguette sur la table. Elle n’a pas entendu quand lui aussi, l’a désignée comme une demoiselle. Elle ne s’est pas entendu souffler « Monseigneur Malefoy, je vous remercie ». Ce dont elle est à peu près certaine, c’est qu’elle n’a pas fermé ses yeux barrés d’un trait de liner noir pour au moins une minute. Quand elle les a clos, plusieurs fois d’affilée, rapidement, elle était déjà assise dans un fauteuil qu’on lui avait désigné. Bienheureuse de trouver quelque chose pour la supporter, elle a été prise d’un vertige. Elle n’avait pas déjeuné, ce matin-là, justifiera-t-elle à ses proches amis, les seuls avec lesquels elle s’autorisera à confier quelques éléments de la scène. Agrippa.

C’est encore un peu mécanique quand elle sort de son sac à main sa plume à papote et son calepin sur lequel elle a préparé des dizaines de questions qu’elle pourra désormais rayer de son encre verte. Un mince sourire apparaît sur ses lèvres face à la situation dont au moins, elle apprécie l’humour. Elle a l’impression de se retrouver, un peu, comme ça, avec sa plume de journaliste, ici pour donner une interview à Uriel Lewis et son père. Agrippa. Elle sort aussi son paquet de cigarettes, et un briquet, puisque sa baguette est là, sur la table. C'est une coutume, qu'il a dit, Lewis. Vipère. C'est plutôt parce qu’elle se trouve avec un fugitif en cavale dans un salon, et qu’il n’aurait pas fallu qu'elle puisse arrêter sa course. Ça n’aurait pas été son intention, elle n’a d'ailleurs jamais su se servir de sa baguette comme d’une arme. C'est sa plume qu'elle aiguise à cet usage, mais elle n’est pas encore certaine que ce sera ainsi qu’elle voudra s’en servir pour écrire la scène extraordinaire qui est en train de se dérouler sous ses yeux. Elle glisse une cigarette entre ses lèvres et fait rouler sous son pouce la pierre de son briquet pour l’allumer. Elle n’en a pas demandé la permission, mais par Agrippa, ils lui doivent bien cela.

L’ambiance est silencieuse, mais parfois, les mots sont de trop. Elle se recule sur son fauteuil, et finalement, cherche à croiser le regard de Lucius Malefoy. Elle songe qu’il a l’air triste, et tire sur sa cigarette. Puis, elle cherche les yeux bleus d’Uriel ; il ressemble tellement à Draco. Elle s’en est voulu, en février, de ne jamais l’avoir remarqué, elle qui était si attentive aux traits de celui qu’elle croyait être le seul et unique héritier Malefoy. Nouvelle bouffée sur sa cigarette. Il faudra qu’Uriel lui apporte un cendrier. Elle n’a pas l’intention de n’en fumer qu’une.

Elle est la première à briser le silence.

« Qu’attendez-vous de moi, messieurs ? »
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Excusez-moi, je n’ai pas répondu au même rythme, mais j’ai trois ou quatre versions différentes de la réaction de Pandora, et encore d’autres dans ma tête. J’espère que celle-ci vous plaira …

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
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Dim 8 Nov - 19:53



CAPTURER MALEFOY
Tu rejoues dans ta tête l’échange qui vient d’avoir lieu au moment où tu entraînes Pandora Parkinson dans ta maison. Tu entends à nouveau les mots de Lucius et tes propres réponses. Sa tranquille patience face au jugement qui l’attend, ses questions. Ce que tu lui as dit en le regardant droit dans les yeux.

- Vous êtes prêt à affronter votre destin? Moi aussi. Je doute que votre femme et mon demi-frère soient préparés pour ce qui les attend eux, en revanche. Aucun regret de les plonger dans la tourmente ?

Et tu revois son regard insondable. Tu sais qu’il n’a a plus de marche arrière possible. Tu as promis à @"Daphné Greengrass" de la venger, de venger toutes les victimes des Malefoy. Tu le feras. Tu détruiras ce titre, tu disperseras ce patrimoine, et il ne restera dans les mémoires que la singulière légende du dernier héritier Malefoy et de la rédemption de son renégat. Car Lucius Malefoy sera le dernier à être né et mourir avec ce nom. Tu en fais le serment. Quelques soient les règles intrinsèques à la dynastie Malefoy et quelque soit le prix de son démantèlement, tu le feras. Et tous ceux qui, comme toi, comme ta mère, furent lésés jadis, pourront enfin sommeiller en paix et retourner aux limbes dans un long et lent dernier sommeil.

Tu as soutenu son regard. Et vos visages, pendant quelques secondes, ont affiché la même résolution. L’un pour aller à la potence, l’autre pour aller arracher à Zeus son trône au sommet de l’Olympe.

Tu mènes Pandora au salon. Tu as ouvert la porte pour la laisser entrer, tu es sur ses talons prêt à l’empêcher de fuir. C’est avec soulagement que tu l’as vue déposer sa baguette sur la table basse avec les vôtres.Tu as eu peur, un instant, qu’un éclair de compréhension fende son esprit. Alicia comme Lucius Malefoy ont eu beau t’assurer qu’elle était le meilleur choix possible pour cette interview, tu ne peux pas t’empêcher d’angoisser. Mais elle a agit comme tu l’espérais. Quelque chose dans la raideur de son corps a semblé trahir son émoi. Tu es derrière elle et incapable de voir le choc naître sur son visage, mais tu peux l’imaginer. Toi aussi, tu l’as été lorsqu’il a commis l’audace de venir t’enlever sur le pas de ta porte et te mener aux terres de feu pour une petite entrevue.

Et vous voici tous les trois assis. Pendant que Pandora fouille dans son sac à la recherche d’un carnet et d’une plume, tu lui sers une tasse de thé que tu déposes sur la table basse près de sa baguette. Tu la vois sortir aussi un paquet de clopes et un briquet. Tu te relèves pour aller chercher un cendrier et le dépose devant la jeune femme pendant qu’elle s’affaire à allumer une cigarette. Quelque chose te souffle que le paquet risque d’y passer. A nouveau assis à ses côtés, sur un fauteuil adjacent tandis que Lucius occupe le canapé en face de vous, tu essaies de te relaxer. Tu vois du coin de l’oeil la petite frimousse de ton chaton qui s’affaire à grimper sur le canapé aux côtés de celui qui vit ses dernières heures de liberté.

Et puis Pandora brise le silence et te ramène à l’instant présent. Tu penses à Djouqed, à ce qu’il ferait, dirait. Tu te forces à détendre ces épaules nouées et tu t’adosses aussi paisiblement que possible au dossier du fauteuil dans lequel tu t’es si souvent installé. Et tu réponds. La première question d’une longue interview.

– La vérité. Nous ne voulons rien d’autre que la vérité. Ce soir, après six années, la fuite de Lucius Malefoy prend fin et il va se rendre de lui-même aux forces de l’ordre. Évidemment, la presse va s’agiter, inventer des raisons, supputer, supposer. Et puisque son procès sera sans doute l’un des événements de la décennie, on entendra et lira tout et son contraire. L’une des conditions de la reddition de Monsieur Malefoy ici présent était qu’une journaliste puisse recueillir ses propos et écrire exactement les raisons qui le poussent à agir comme il le fait désormais. Qu’au moins une personne ait entendu, retranscrit et publié la vérité avant que les choses ne s’emballent.
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Elle est parfaite  :smi7:

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Lun 16 Nov - 11:54


CAPTURER MALEFOY
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

Son assurance est une ivresse. Le patriarche déchu pourrait s’y perdre à force de la contempler. Il rayonne, cet aîné. Ce n’est certainement pas un crédit à son géniteur. Il sait qu’il ne sera jamais qu’un père de sang pour l’âme magnifique qui irradie derrière les prunelles de vif-argent de l’éphèbe. Un véritable Malefoy. Le sang impur est dilué par la grandeur d’âme. Peu le savent, mais les Malefoy n’ont pas toujours courbé l’échine à l’obédience hermétique. Il fut un temps, un temps lointain où ils vinrent du continent sur l’Île de Bretagne, tout auréolés de leurs statuts de croisés. Barons désargentés revenus victorieux de Terre Sainte. Mauvais payeurs mis en déroute de l’Anjou jusqu’à rejoindre les îles britanniques. Un choriste céleste parjuré avec les siens. Quelle ironie que la Chute et la Salvation des Malefoy viennent par eux, par leur bouche, par leur voix. Uriel est une bénédiction pour sa lignée. L’auguste homme acquiesce, les yeux fixés sur son prophète des temps à venir. « Aucun regret, mon fils. » Il est prêt à affronter la tourmente et à voir, avant sa mort, la lignée Malefoy resplendir à nouveau, dût-il l’apprendre depuis une geôle, de la bouche de ses tourmenteurs.

En un éclair, deux se font trois. Pandora est assise dans le salon. Elle est loin cette petite Pansy qui se pâmait devant son fils. Elle a changé, Pansy Parkinson. Il n’a rien suivi de ses égarements ni de sa vie. Le patriarche ne s’en soucie plus désormais. Pas plus qu’il ne se soucie de ce qu’elle pense véritablement derrière ces cils recourbés et ses prunelles insondables. Il ne s’inquiète que de ce qu’elle écrira, de ce qu’elle livrera au monde dans quelques heures, jours, semaines. Car la vérité trouve toujours un moyen de se frayer un chemin parmi les illusions. Il est temps que tombe celle de la gloriole de sa famille. Il voir Uriel s’affairer à servir leur invitée et déposer un cendrier près d’elle. L’âcre fumée des clopes lui pique les naseaux tandis qu’Uriel répond à la jeune femme. « Auriez-vous la gentillesse de me permettre de vous emprunter une cigarette, Mademoiselle Parkinson ? » Ainsi va le monde, et l’auguste monarque décapité se mêle à la plèbe le temps de quelques bouffées. Désireux de laisser le loisir à la journaliste de choisir si elle lui fait ou non la grâce d’une clope, il s’accorde une gorgée de thé avant que de répondre à son tour. « Uriel a couvert l’essentiel de ce que nous attendons de vous. Avant de me livrer aux autorités après une trop longue cavale, je souhaiterais qu’une personne de métier puisse recueillir un témoignage qu’elle sera à même de transmettre au monde sous la forme de son choix. J’ai depuis trop longtemps fait le mal en toute impunité, et il est temps que cela cesse. Je pourrais attendre dans un coin, terré à l’autre bout du monde, que la mort m’emporte, mais je veux offrir aux victimes la justice qu’elles méritent. Accepteriez-vous de nous aider en cela ? »

Attendre. Et espérer. Faire la seule chose juste qu’il fit de toute sa trop longue existence. Au moins Lord @Melchior C. Fawley saura-t-il que toutes ces discussions de jeunesse ne sont finalement pas tombées dans l’oreille d’un sourd.
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P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Ven 20 Nov - 0:34




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C’est son anniversaire, par Agrippa. Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Ce soir, elle a une fête, qui l’attend à la colocation du 37 Gonzales Street. Elle est venue, parce qu’elle n’a pas su résister à la demande d’Uriel, mais franchement, elle a failli refuser. Elle a tardé à lui répondre, parce qu’elle était certaine que Witch Weekly ne publierait jamais un article sur la famille Lewis – une famille avec uniquement des hommes, à quoi ça peut bien servir, dans un magazine de presse féminine ? Elle a failli filer le papier à Anibal, se disant qu’elle ferait mieux de se préparer pour sa fête, et que lui saurait en faire quelque chose d’intéressant, contrairement à cette goule de Mélisandre. Elle s’est acheté une robe sublime, avec un bustier en cuir, comme c’est à la mode, en ce moment. Mais plutôt que de serrer son ventre pour rentrer dedans, elle est dans un salon dont elle a déjà oublié l’adresse, et Lucius Malefoy, face à elle, lui demande une cigarette. Elle glisse le paquet sur la table basse du bout de ses doigts vernis.

Uriel lui a expliqué qu’il voulait la vérité, quoi que cela puisse signifier. Elle n’a pas vraiment écouté pas vraiment, parce qu’elle est fascinée par les traits du Lord Malefoy ; elle aimerait tant que sa plume à papote sache aussi dessiner. Alors, elle s’attarde à le détailler, à mémoriser chacun de ses traits. Pour plus tard, pour ce moment où elle posera sa baguette contre sa tempe afin d’en tirer le souvenir de cette journée d’anniversaire absolument hors de l’ordinaire. On n’est pas seulement le premier mai, songe-t-elle : on est la veille du 2-Mai. Le monde sorcier fêtera le sixième anniversaire de la victoire de Potter sur le Seigneur des – sur Jedusor, comme il convient de l’appeler désormais. Et Lucius Malefoy sera finalement arrêté par les Aurors du Ministre. Lui dit qu’il se rendra, mais Pandora en est certaine, Uriel a raison : la presse n’en fera qu’une bouchée. Ça ne sera pas une reddition. Ça sera la fin d’une traque, héroïquement menée par le Département de la Justice Magique. Quelque chose comme ça. La reddition volontaire, c’est bien moins impressionnant, bien moins glorieux, que la capture.
Et pourtant, quelle affaire ! Quel papier tient-elle là, juste au bout de sa plume ! Lucius Malefoy et son fils aîné, son fils bâtard, issu du viol du Lord Malefoy sur sa mère, alliés face à cette adversité. Qu’est-ce qui les a amenés, tous les deux, jusque-là ? Agrippa, songe-t-elle à nouveau, alors que Lucius mentionne la justice qu’il doit à ses victimes. Compte-t-il Uriel parmi ceux-ci ? Et celui-là, alors, ce Lewis-Malefoy ? Sont-ce ses boucles blondes qui ont convaincu son Mangemort de géniteur au précipice de la capitulation ? Ou cette flamme-là, celle du regret, a-t-elle commencé à brûler avant l’esclandre d’Uriel sur le Chemin de Traverse, en février ?

Pandora s’est levée. Elle fait les cent pas derrière son fauteuil, semblant boire sa cigarette comme le plus délicieux des nectars. Son thé, lui, continue de fumer sur la table basse. De temps en temps, elle passe au-dessus du cendrier, alors que les minutes s’écoulent et qu’elle reste silencieuse.

Elle réfléchit.

Elle va accepter, bien sûr. Que peut-elle faire d’autre ? Se barrer ? Rentrer chez elle, profiter de sa soirée d’anniversaire alors qu’elle a les Malefoy sous sa plume ? Non, non, bien sûr que non. Elle va accepter, reste juste à savoir comment. Par où commencer. Comment se protéger. C’est l’ennemi public numéro un, c’est l’administration Potter, et face à cela, elle n’est que Pandora Parkinson. Pansy Pandora Parkinson. Une petite journaliste chez Witch Weekly. Quand elle songe à cela, elle est debout, derrière le fauteuil, coude plié, cigarette au bout du bras. Ça fait quelques minutes qu’on n’entend que ses chaussures à talons battre le parquet. Elle se tord, et nerveusement, elle rit. Ils ont choisi une petite journaliste de chez Witch Weekly pour leur article, et elle songe à se protéger. Contre qui ? Contre quoi ? Ce seront des Aurors qui seront bientôt dans ce salon, et c’est un Mangemort, c’est le système de Justice anglais, et elle est journaliste dans un état qui a allègrement pratiqué le contrôle de la presse. Un peu de courage, madame la Vipère ! Il ne te reste plus que ça.

Elle aspire sur sa cigarette. « Promettez-moi simplement un Fidelitas. » Elle souffle la fumée. Il ne reste plus qu’une dernière aspiration, une dernière bouffée délicieuse. « Je récupère vos mots, vos mots exacts, je me débrouillerai pour les publier, mais vous m’offrez quelques jours. » Le mégot vient s’écraser dans le cendrier. Elle se rassoit sur le fauteuil. Il lui semble qu’elle a enfin retrouvé la maîtrise de son corps. « Les Aurors vont vous harceler, ils vont vous torturer, ils vont vous gaver de veritaserum. Ils ne peuvent pas savoir que je suis en train d’écrire ce papier, pas trop vite. J’ai besoin de quelques jours. Quelques semaines, même. Pour tout écrire, et pour trouver comment les publier avant que les services de contrôle de la presse de Granger ne mettent la main dessus, et surtout, avant que votre procès ne commence. Ils voudront tout faire disparaître, ou alors, ils voudront tout réécrire. Si je m’en occupe … je veux préparer quelque chose d’irréfutable. Il me faut du temps. J’ai besoin de votre secret. »

Finalement, Pandora attrape la tasse de thé qu’elle porte à ses lèvres. Elle en boit une gorgée, puis une seconde. Elle songe à Draco, qui est la seule personne qu’elle connaît à avoir, un jour, eut à utiliser pareil sortilège. Où est-il, d’ailleurs ? Sait-il, lui aussi, où est son père ? Connaît-il Uriel ? Approuve-t-il, lui aussi, cette reddition ?

Sans doute Pandora commencera-t-elle son interview par là : pourquoi Lucius Malefoy ne passe-t-il pas par son héritier principal pour organiser cette abdication ? Ou alors, est-ce précisément ce qu’il est en train de faire, bousculant ainsi l’ordre établi pour faire du fils bâtard le prince de sa couronne ?

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Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
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Mar 8 Déc - 20:09



CAPTURER MALEFOY
Tu te sens fébrile, presque angoissé. Il faut dire que ce qui se joue dans ton salon est de la plus haute importance pour vous tous. Pour la carrière de la journaliste. Pour l’avenir du monde magique. Pour l’avenir de ton géniteur, le tien. Tellement de choses s’apprêtent à être bouleversées par cette simple interview. Un criminel de guerre, un fils bâtard et une journaliste sont dans un salon. ça commence comme une mauvaise plaisanterie.

Tu écoutes avec attention en laissant tes doigts pianoter en silence sur ta cuisse. Tu essaies de paraître détendu, mais tu échoues assez drastiquement. Tu ne sais pas qui t’impressionne le plus de la demoiselle Parkinson ou de Malefoy. L’une ne t’aurait pas donné l’heure à Poudlard et pourtant vous êtes tous les deux réunis. L’autre est l’homme le plus recherché du pays et le bourreau de ta femme et pourtant, il est dans ce salon, prêt à donner une interview et à tout faire pour te passer son titre et déshériter son fils légitime en ta faveur… Non vraiment, tu ne sais pas quand le monde a arrêté de fonctionner logiquement, mais c’est de toute évidence arrivé à un moment ou à un autre.

L’entrevue est tellement surréaliste que tu ne sais même pas quoi faire, quoi dire. Quoi penser. Alors tes pensées s’envolent vers ton amant euthanatos. Lui aurait le courage d’affronter tout ça. C’est le coeur réchauffé de sa présence imaginaire, de son soutien, du fantôme de ses caresses que tu laisses ta main retomber mollement sur l’accoudoir. Le tic nerveux semble s’être enfin calmé. Pandora déroule ses arguments, tire sur sa cigarette, fait les cent pas. Tu l’observes, l’écoute. Cherches à déceler ce qu’elle peut avoir en tête. Assurer ses arrières, c’est une évidence. Publier son scoop, bien sur. Est-ce qu’elle est de ceux qui embrassent la liberté de la presse ? Est-ce qu’elle est de ceux qui se repaissent des cadavres fumants comme des vautours ? Comme Skeeter ? Un Fidelitas. C’est intelligent. Cela empêchera à quiconque de forcer l’information hors de la bouche des concernés, même à coup de veritasérum ou de légilimancie. Tu hausses les épaules.

- Aucun problème pour moi. Puisque nous vous engageons, le moins que nous puissions faire est de vous permettre de faire ce travail dans les meilleures conditions possibles… Par contre, je ne sais pas lancer ce sort. Lucius ?

La première fois que tu l’appelles par son prénom. Ça te laisse un goût de cendre dans la bouche. Tu ne peux pas vraiment l’appeler « Malefoy » si ? Après tout, c’est le patronyme dont il veut te faire bénéficier un jour, ne serait-ce que par titre. Et tu ne vas certainement pas l’appeler papa ou père. Tu en as un, de père. Il participe indirectement à cette farce en vous prêtant la maison… bon sans le savoir. Tu as préféré ne pas l’en avertir. Lucius, donc. Comment un mec nommé d’après la lumière a-t-il pu se fourvoyer si profondément dans les ténèbres ? Mais au moins payera-t-il. Tu le sais, tu le sens. Il y a cette sorte d’honneur déchu chez lui qui te pousse à lui accorder un semblant de confiance. Pourquoi, sinon, t’aurait-il amené sur les terres de feu ? Pourquoi t’aurait-il laissé l’opportunité de faire justice toi-même en le tuant.

Tu veux la justice, oui. Mais pas au prix de la pureté de tes mains. Tu veux la justice autrement. Tu veux briser cette dynastie… et tu as avancé ton premier pion ce soir. Si Dieu veut.
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Mar 15 Déc - 9:48


CAPTURER MALEFOY
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

L’oreille bourdonne de réponses. D’échanges. Le monde en marche dévore les regrets. Il faut aller de l’avant, faire face à l’inéluctable. Et pour la première fois d’une vie misérable sans avoir été miséreuse, le Lord Malefoy se sent en paix. Loin des tourments et des intrigues. Loin des guerres, des égarements, des folies. Il en fait une, pourtant. D’aucuns pourraient le dire et le clamer. Il en fait une. Mais il la fait avec la sérénité placide du condamné justement montant à l’échafaud de lui-même.

Exigences égrenées du bout des lèvres, il observe le tumulte qu’elles font naître chez la journaliste. Pansy Parkinson. Une gamine jadis brillante qui n’a, à n’en pas douter, conservé le rasoir affûté qui lui servait d’esprit. Comme elle a changé. Comme le monde change autour d’eux. Les privilèges d’antan se délitent dans une modernité qui n’est probablement ni pire ni meilleure que les temps jadis. Les lumières du progrès, les ombres de l’individualisme. De nouvelles clartés pour de nouvelles obscurités. Lucius Malefoy sent qu’il n’en a plus que faire de ce monde nouveau qui croîtra et se déploiera sans lui. Il sait qu’il n’appartient pas à cette ère qui se dessine ni n’a envie de lui appartenir. Quel meilleur cloître qu’un bâtit carcéral pour sa vieille dépouille, vraiment ? Il est au-delà de la rédemption. Au-delà du pardon. Alors il courbe l’échine et attend la lame du bourreau. Mais il partira selon ses attentes. Ses conditions. Monarque une dernière fois avant que l’ombre ne s’en vienne.

Main soutient avec légèreté le menton tandis qu’il se fait pensif. Le minois se perd dans la réflexion quelques secondes, le temps de peser les mots de la jeune Parkinson et la réponse de son fils. « Je crois, mademoiselle Parkinson, que les conditions que vous nous proposez sont parfaitement acceptables. Nous pouvons procéder ici et maintenant si vous le désirez, ou après l’interview. C’est de peu de conséquence sur l’enchantement. » Il opine gravement. « Je peux lancer le sort et confier à l’un de vous le statut de gardien du secret sans grand problème. Peut-être serait-il de bon ton que Mademoiselle Parkinson nous fasse cet honneur ? Vous pourrez ainsi révéler le contenu de cette interview à votre gré au moment le plus opportun sans avoir à demander l’autorisation de l’un d’entre nous. »

Le nom résonne dans son crâne. Formé sur les lèvres de son fils. Lucius. Lucius seul, sans que le nom n’entache le prénom. C’est comme une reconnaissance. Voit-il toujours le patriarche Malefoy ou entrevoit-il les cendres d’un individu si brisé, si friable, que la poussière aura tôt fait de reprendre son empire sur sa vieille carcasse. L’échine frissonne. Voit-il l’homme ? L’assassin ? Le violeur ? Le renégat ? Le géniteur ? Le père qu’il aurait pu être ? Un piètre père aurait fait naître un piètre individu. Jamais le déchu ne pourra assez chanter les louanges de ce Lewis qui a offert à son aîné ce que lui-même n’a jamais su offrir à personne. La croix pèse sur son épaule et la couronne d’épines ceint son front. Il est temps d’aller à la potence et de faire naître la lumière dans les ténèbres de cette maison trop longtemps souillée. La renaissance des Malefoy est si proche. L’ultime sacrifie pour la pérennité de sa maison.
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P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Dim 3 Jan - 14:13




capturer malefoy
Il l’appelle Lucius, et la journaliste croit halluciner.

Elle ne sait pas bien ce qu’elle s’imaginait. Tout, sauf ça, sans doute. Tout sauf cette scène qui semble puisée au fond d’un rêve. Elle boit une nouvelle gorgée de son thé, baisse le regard et replace sa frange en attendant que le patriarche donne son avis. Il va accepter, lui aussi, de lancer un Fidelitas, elle en est sûre. Il a tout intérêt à le faire, son argument était convaincant. Il n’est pas seulement question de la protéger elle, mais aussi de préserver sa parole à lui ; la garder intacte, et permettre qu’elle parvienne au monde telle qu’elle y est arrivée. Pandora ne l’écoute pas vraiment tergiverser. Elle en est déjà à songer à son prochain coup. Comment entamer cette interview ?  Doit-elle véritablement l’envisager comme une partie d’échecs, avec les deux hommes pour adversaires, ou doit-elle les considérer comme des alliés ?

Si elle est bien certaine d’une chose, c’est qu’elle est seule, face à eux. Ce sont eux, les Malefoy. Lui, le criminel, et lui, son fils bâtard qui le protège et le cache, se faisant criminel à son tour, soit dit en passant. Et si la raison qui pousse cet Uriel, rejeton du viol de sa mère par son père, à appeler Lucius Malefoy par son prénom reste encore mystérieuse, Pandora s’imagine qu’elle devra s’en protéger. Une autre raison pour ce Fidelitas, que Lord Malefoy accepte, bien sûr, et un argument pour accepter la merveilleuse proposition qu’il lui fait dans la foulée. Elle sera la Gardienne du Secret. « Ça sera parfait ainsi, Monseigneur Malefoy. » Elle relève le regard et croise celui du patriarche. Bleu, acier. « Je suppose que nous sommes en sécurité, ici ? Elle n’attend pas la réponse du Lord : Alors ne perdons pas de temps avec ces fioritures. Nous nous occuperons de l’enchantement après l’entretien. » Même si elle s’envisage face à des adversaires, elle doit leur montrer une certaine confiance. Si Lucius Malefoy a réussi à cavaler pendant six ans, sans doute saura-t-il éconduire les Aurors ce soir encore. Elle peut arrêter de trembler, pour les heures qui viennent. Elle le doit, même, si elle veut mener de front cet entretien et produire un article à l'image de cette fin d'après-midi du mois de mai : téméraire.

Ils semblent le savoir, les Malefoy, qu’ils doivent obtenir les grâces de la journaliste. Elle les voit, chercher tous les deux à la séduire, de façon à apparaître sous leur meilleur jour sous le griffon de la plume-à-papote qui enregistre déjà leurs moindres mots. Lord Malefoy s’y applique en lui demandant une cigarette, se mettant dans ce geste-là à sa hauteur. Uriel, lui, n’a qu’à apparaître tel qu’il est pour que Pandora soit envoutée : c’est un portrait craché de Draco. Ça, sans doute, ne le fait-il pas exprès. Peut-être même que Pandora projette, un peu, les traits de son frère dans les siens. Après tout, ça fait longtemps qu’elle n’a pas vu celui qui est désormais le deuxième-né de Lucius Malefoy. Draco. Draco. C’est lui qui lui revient en tête, encore et encore. Où est-il, par Agrippa ?

Pandora n’aurait pas cru que cette vieille loyauté à l’égard de son ancien camarade de classe – pour ne lui donner que ce titre-là – lui reviendrait à ce moment aussi crucial. Peut-être même le regretterait-elle, après l’entretien, d’avoir songé à cet absent, qui pourtant lui, elle en est bien sûr, ne pense jamais à elle. Elle s’applique ainsi à faire taire cette voix qui résonne dans son crâne, mais peine à le faire. Mon père en entendra parler, l’a-t-elle ouï dire si souvent. La reddition de son père, la découvrira-t-il dans les journaux ? Pis encore, cette alliance, entre Uriel et Lucius, en verra-t-il la portée seulement dans son article ? Pandora ferme les yeux, un peu plus fort, pour barrer de son esprit l’image de celui qu’elle avait adoré.

« Je crois que je vais vous laisser dérouler votre récit, messieurs. Je vous interromprai au besoin. » Des questions lui brûlent la langue, pourtant. Elle veut savoir comment, pourquoi, Uriel Lewis a accepté de se faire complice de son géniteur, alors qu’à peine plus tôt dans l’année, il exigeait son arrestation immédiate de la part des autorités, et surtout, son jugement pour le viol de sa mère. Elle veut savoir pourquoi Lucius a choisi comme allié pour cette reddition son fils bâtard, Uriel et pas son héritier, Draco.
Pandora ne veut toutefois pas compter que sur sa Plume-à-Papote. Elle veut décrire toutes les expressions de ses interlocuteurs, griffonner quelques notes pour la mise en forme de son article, préparer d’ores et déjà les expressions qui le nourriront. Elle sort alors de sa mallette un autre carnet, une plume auto-encreuse, et écrit :
2.5.04
Entretien avec Lucius Abraxas Malefoy et Uriel Jonas Lewis -- Malefoy
Elle hésite un moment, avant d’ajouter un deuxième nom de famille à Uriel. Ils ont dû voir son trouble. Elle souligne ensuite ce titre, d’un trait vif, et relève le regard. « Je vous écoute. »

Et bientôt, tout le monde magique lirait.

L'arrestation La capture La Reddition.

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Lun 4 Jan - 22:53


CAPTURER MALEFOY
« Ondoiements brisent les cieux d'une clarté vespérale. Orages d'un jour sans lendemain, tourments d'une vie sans fin. Et la clameur gronde des basses populaces; Quand le monarque est déchu, qu'en reste-t-il le lendemain ? »

La pâleur d’une main perdue dans une frange. Geste machinal qui captive les billes d’acier d’un patriarche déchu. Il la voir masquer son appréhension en rajustant sa mise et incline gracieusement de la tête lorsqu’elle montre patte blanche en proposant le fidelitas à la fin de l’entretien. Un prêté pour un rendu. Une faveur contre une faveur. L’article du siècle contre l’illusion de quelques heures d’accalmie avant la tempête. Une dernière fois avant que Chaos ne frappe. Les marteaux de Thor grondent déjà au loin. Flash des appareils photos plutôt que des éclairs. Beuglement des articles plutôt que du tonnerre. Prendre les devants. Monter à l’assaut furieux avant ses ennemis. Une avance de bien courte durée. Il lui faut faire confiance et abattre ce jeu muché dans sa main depuis trop longtemps. La fatigue l’a emporté sur le fiel, mais un bon chant du cygne est de ceux qui ne s’oublient pas. Lui qui croupira dans les ténèbres s’arroge une dernière fois la clarté des projecteurs, l’ivresse du défi. Tous les défier, et à ses pieds les faire crever. Parkison est un outil tout comme il est l’outil de son avancement. Un prêté pour un rendu, le jeu politique se mène ainsi depuis la nuit des temps.

Il avise du coin de l’oeil Uriel. Ce bâtard qu’il veut anoblir. Bientôt, les contestations déferleront sur les épaules de celui qui, par sa seule existence, rachète déjà le nom que la loi refuserait de lui confier. Machine de guerre que l’opinion publique ; son arme. Et il entend en faire tout l’usage qu’il peut. « Mille mercis d’être là, Mademoiselle Parkinson. » Le minois est composé, le geste sûr. La tasse portée aux lèvres humecte le palais. L’image de l’aristocrate, du coq fier même les deux ergots dans la merde.

« Je ne vous ferai pas l’affront de retracer l’ensemble de mes crimes, je crois que le dossier à charge est assez volumineux comme cela, et des juges vous en parleraient certainement mieux. Le monde aura le loisir de découvrir à mon procès, ou redécouvrir, l’étendue de mes vices, de mes erreurs, de mes folies. J’aimerai toutefois avoir l’occasion de faire entendre ici, en début d’entretien, tous mes regrets quant à cette vie que j’ai mené. Il aura fallu un élément déclencheur pour que je rassemble les vestiges d’humanité qui restaient dans mon âme, et ils sont, je le crains, peu nombreux. Cet élément déclencheur, ce fut une quatrième page de journal, et le visage d’Uriel imprimé en noir et blanc sur les feuillets. Pour la première fois de ma vie, la douleur que j’ai infligée au cours de mon existence avait un visage humain. Un visage qui ressemble à s’y méprendre à feu mon père, Abraxas. Il était difficile de ne pas tirer les conclusions qui s’imposaient. » L’acier bleu s’est adouci pour caresser les traits de son fils. Celui qui n’est grand que parce qu’il a échappé à son influence. « J’ai fait des choses affreuses, mademoiselle Parkinson. Ça commence avec des préceptes fumeux inculqués dès la petite enfance. Ces mêmes préceptes que j’ai transmis, à ma grande honte, à Drago. La pureté du sang est synonyme de supériorité magique, sociale, intellectuelle. La famille Malefoy est grande et puissante. On peut tout acheter, même l’âme d’autrui si l’on trouve l’offre qui saura se faire plus alléchante que les autres. Puis vient la cruauté : persuadé d’être dans son bon droit, on s’illusionne, on s’enivre d’une grandeur qui n’existe que dans notre folie. On projette ses attentes sur autrui, sur mon fils. Un jour, peut-être, Drago réalisera-t-il tout le mal que je lui ai fait, combien nous lui avons empoisonné l’esprit, sa mère et moi ; je prie pour que ce jour là, il ait une épaule pour le soutenir, une oreille pour l’écouter, un ami à qui se confier, quelqu’un pour l’aider à devenir un homme meilleur que son père. »

Un bruissement. Le chat joue paisiblement avec un coussin, ignorant des tourments qui s’embrasent. « Et puis la cruauté seule ne suffit plus. Vient un moment où il en faut le spectacle. Ce juste combat que je croyais mien, d’expurger tous ceux qui menaçaient l’hégémonie de mon mode de vie bâti sur des mensonges, ceux que l’aristocratie se livre de père en fils, de mère en fille depuis des siècles d’infamie. Je suis parti en croisade à la suite du Seigneur des Ténèbres, Jedusor, et je fus l’un de ses plus aveugles suppôts comme mon père le fut avant moi, comme j’espérais que mon héritier le fusse après moi. Je croyais me battre contre une hydre venue du monde moldu, contre ces nés moldus qui ne comprennent rien à la subtilité de notre mode de vie, de nos coutumes, de nos pratiques et croyances. La seule chose contre laquelle je me suis battu, c’est le temps ; ce temps inéluctable qui chasse les cendres d’hier pour faire brûler le renouveau de demain. Je me suis battu contre une inévitable marche du monde et ne pouvais que perdre. Il ne fait pas bon vivre dans les ténèbres d’un obscurantisme qui mène à tous les excès pour protéger ce qui est amené à mourir. L’aristocratie mourra et avec elle ses dogmes d’un autre temps. Le plus tôt sera le mieux. Le combat de Narcissa est voué à l’échec, ses armes sont celles du désespoir. » Les phalanges se sont perdues dans la fourrure pâle de cet animal dont les pattes accompagnent ce fils prodige tandis que la voix professe. Celui qu’il convient de ne pas oublier. Celui par qui viendra l’avènement d’un autre temps. C’est chargée d’émotion, vacillante comme le coeur tressaille, que la voix revient se couler d’entre les mortes secondes de silence.

« Uriel a été ma prise de conscience. Un visage posé sur les crimes qui sont les miens et pour lesquels je ne demande aucune absolution. Seulement un jugement et une condamnation. Cet article a été un coup de tonnerre, mais pour le comprendre, il me faut revenir aux six dernières années, si vous le voulez bien. Après la bataille de Poudlard, je me suis enfui. J’étais, alors, honteux d’avoir été dans le camp des vaincus, blessé et humilié, hargneux comme un chien sauvage que le coup a manqué. Nous nous sommes séparés. Narcissa et Drago sont rentrés au manoir, j’ai fui sur la côte. De village de pêcheurs en village de pêcheurs, je me suis perdu dans les abysses jusqu’à être recueilli par une vieille femme qui me rappelle ici l’un de mes parents, Lord Melchior Fawley. Elle avait en commun avec lui d’avoir un fort sens moral et un coeur pur en dépit des ans et des guerres qui ont passé sur son échine. Une Choriste Céleste. Elle savait qui j’étais et ne m’a pas dénoncé. Ses silences m’ont ébranlé, alors je lui ai parlé comme je vous parle, je lui ai raconté ma vie au coin de son feu en pansant mes propres blessures avec l’eau et les onguents qu’elle avait mis à ma disposition. Elle m’a peu parlé. Trop peu. Les mots étaient inutiles. La rudesse de ses gestes trahissaient ses pensées : je n’étais pas le bienvenu. Et pourtant, elle a offert à l’homme blessé et mourant que j’étais bien plus que je n’ai jamais offert à mes adversaires ou à mes victimes. J’ai essentiellement vécu de cache en cache au cours des six dernières années. Voyez-vous, punition au côté du Seigneur des Ténèbres après le fiasco du Ministère en 1996 qui me vit emprisonné, je suis le porteur d’une malédiction qui sape mes forces et altère ma magie depuis désormais huit années. L’élixir de mandragore que j’eus de plus en plus de mal à me procurer ces derniers mois n’a pu que retarder l’inévitable et je doute pouvoir échapper encore longtemps à la faucheuse. Un peu de polynectar a fait le reste. J’ai tantôt été caché comme libraire en France, comme courtier en Allemagne, comme apprenti ès enchantement aux Amériques, comme professeur de sortilèges à Poudlard depuis Septembre. » Coup de théâtre, suppose-t-il. Il y a dans la jouissance de la parole cette ivresse du dévoilement. Révéler l’inattendu.

« Le polynectar et l’altération de ma signature magique ont fait le reste ; même Severus Rogue n’y a vu que du feu, et c’était pourtant ma plus grande crainte que d’être découvert. Il me fallait être perpétuellement attentif à ne rien laisser paraître de mon ancienne vie. Il a été un peu suspicieux, mais j’avais choisi de me cacher aux yeux de tous : le polynectar m’a donné l’apparence d’un jeune homme blond aux yeux bleus, à la troublante ressemblance avec Lucius Malefoy… personne n’aurait pu soupçonner que cet américain dont j’eus tant de mal à camper l’accent, était le véritable renégat que tous cherchaient mort ou vif, n’est-ce pas ? Toutefois, ma couverture a été annihilée par la courtoisie de mon épouse. Ce n’était sans doute pas sa volonté, bien entendu, mais elle a tenu à organiser ce ridicule concert dont je ne fus mis au courant que le jour-même. En tant qu’Ernst Wilson – c’était le nom sous lequel j’officiais à Poudlard – j’avais repris les classes de Filius Flitwick, et avec elles la responsabilité de la chorale de l’établissement. Lorsque Reissen eut la brillante idée d’organiser ces enregistrements clandestins dont je n’ai rien su, Severus Rogue a fait ce que tout directeur compétent aurait fait : il a traqué Ernst Wilson pour obtenir des réponses. Une chose en entraînant une autre, je me suis disculpé pour cette sombre affaire aussi bien que je le pus, mais le polynectar a fini par cesser de faire effet et il ne lui a fallu que quelques secondes pour tenter de m’arrêter. Je me suis enfui, mû par une volonté de m’en sortir envers et contre tout. Comprenez bien mon tourment : je commençais à prendre conscience du monstre que j’étais, que je suis. J’étais instable. J’ai fait de bonnes actions pour essayer de m’en sortir… J’ai envoyé au département de la Justice Magique le moyen d’approcher Rabastan Lestrange et le moyen de réussir sa capture, j’ai tâché d’oublier qui j’étais en incarnant le parfait Ernst Wilson… J’ai aussi tenté de hâter ma capture en orchestrant devant des officiels du Ministère, devant le Ministre lui-même, les attentats de Poudlard qui ont coûté à la jeune Quinn ses mains…  Ma conscience s’était éveillée, certes, mais je redoutais encore d’affronter les conséquences funestes de ma vie et de mes choix et m’enfonçais chaque jour un peu plus dans la folie. Qui sait ce qui serait advenu encore si les choses en étaient allées autrement. »

Le regarde se voile de rivages lointains. Les souvenirs papillonnent tandis qu’il prend une gorgée de thé refroidi par les minutes d’un discours trop long, déjà. « Je ne sais avec certitude ce qui s’est passé à Poudlard ensuite. Ma meilleure supposition est que le Directeur a du contacter le département de la justice magique et, pour éviter un vent de panique permettant ainsi une capture plus aisée, expliquer ma disparition par un renvoi. Cela expliquerait en tous cas les semaines suivantes : jamais les aurors n’ont été si près de me capturer. Ils me savaient de retour en Grande Bretagne. Pis, ils avaient cette signature magique altérée que Severus Rogue a du leur transmettre. J’ai donc cessé de prendre l’élixir qui me maintenait en sursis : la malédiction a progressé, siphonné ma magie, réduit ma signature magique plus encore jusqu’à me permettre de disparaître à nouveau. Si je ne m’abuse, c’est ce qui m’a permis de leur échapper si longtemps. Ni le talent, ni la chance. Seulement l’inéluctabilité d’une mort lente et infâme sans doute infiniment méritée. Je me suis alors mêlé à la foule, jusqu’à ce jour fatidique où Uriel a été révélé au grand jour. Il me fallait savoir. C’est devenu la seule chose qui importait encore. J’étais décidé à me laisser disparaître dans le néant, on aurait sans doute fini par retrouver mon cadavre. Mais pour la première fois, une de mes victimes se dressait devant moi, en pleine page dans le journal. Une occasion, pour une fois, une ultime fois, une seule fois dans mon existence de faire un bien infime. Il m’a fallu plusieurs jours pour remonter la trace d’Uriel et le retrouver. Notre rencontre a été… intéressante, je présume. » L’éclat de malice embrase les yeux du monarque déchu. Un phare dans la tourmente, une lumière déchirant la noirceur d’un destin. L’acte final d’un drame shakespearien qui dure depuis trop longtemps.

« Il n’y avait qu’une seule façon de m’assurer qu’Uriel était de mon sang, même si j’avais peu de doutes aux vues de son apparence. Je nous ai transplané sur le domaine Malefoy sottement rebaptisé en ces ‘Terres de feu’ dont j’ai toujours désapprouvé la fondation. Les plus anciennes barrières magiques du domaine ne permettent une entrée sans invitation que si la personne est du sang de la famille. Inutile de vous dire qu’Uriel a pu passer ces barrières magiques sans l’ombre d’un effort. J’ai lâché ma baguette, j’étais à sa disposition. Il aurait pu me tuer et ensanglanter ses mains des crimes de son père. Il n’a exigé que ma reddition pour que justice soit enfin faite. » Le regard se détourne enfin, perdu dans la lumière mourante du jour. Vêpres sonnent, claironnent tandis que dansent les poussières d’un instant devant l’Éternel. Que peut-il dire de plus ? Échine brisée sous le joug de ses égarements. De douleurs en tortures, les lambeaux de son âme se sont étiolées. Ses victimes ne furent que numéros jetés dans la fosse commune de ses cauchemars. Uriel leur rendit un visage. Une voix. L’Ange Vengeur du Testament venu collecter son âme pour l’amener aux Enfers. Et il y demeurera. « Savez-vous pourquoi Uriel est meilleur homme que je ne l’ai jamais été, Pansy ? Parce que je n’ai jamais été un père pour lui. Parce que je n’ai jamais eu l’occasion de sacrifier son âme sur l’autel de ma folie, et Narcissa sur celui de son ambition. »

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