Pandora écoute le murmure dans la foule autour d’elle monter alors que @Moira A. Oaks et Tenby sont lancés dans une joute verbale. La Présidente-Sorcière, de sa poigne de fer, fait céder l’Auror, qui admet avoir interrompu le meeting alors qu’il ne dispose d’aucun mandat pour l’arrestation de la journaliste. C’est pathétique, pitoyable, minable, mais Pandora ne sourit plus ; elle est déjà lasse de ce qui l’attend. Des questions inutiles et des heures passées entre les murs froids du ministère alors qu’elle est bien décidée à ne rien leur cacher. Elle leur racontera tout, parce qu’elle a déjà tout dit dans son article, et que la Vérité, c’est qu’elle a seulement entraperçu @Lucius A. Malefoy quelques heures avant son arrestation. Elle ne l’a pas caché, ou presque pas. Contrairement à @Uriel J. Lewis, qui est là, lui-aussi, et qui savait comment le trouver, des semaines durant, et qui n’en a pas parlé aux autorités. A-t-il été interrogé, lui aussi ? au moment de l’arrestation de son père, peut-être ? Ils n’ont plus parlé, tous les deux, depuis le 1er mai dernier. Pandora jalouse sa tranquillité, là, de l’autre côté de la pièce. C’est sans doute son plus grand pécher, l’Envie, à cette jeune femme. Elle veut apparaître comme ça, elle aussi, face à tout ce bazar : tranquille.

Alors, elle l’imite. Elle est toujours assise sur son siège, et l’Auror la surplombe alors qu’il la prie de le suivre. Elle quitte son regard, et elle se met à ranger, lentement, ses affaires dans son sac. Tout le monde la regarde, et elle adore ça. Pour l’instant, elle est encore la célébrité. Dans quelques heures, on ne parlera que des Malefoy, pas de celle qui a recueilli leurs paroles ; elle doit savourer ces quelques minutes de gloire. Anibal, son collègue adoré – plus pour longtemps peut-être, lui sourit alors qu’elle range sa Plume à Papote, son calepin dans son sac … Et puis, elle en sort une petite boite métallique aux fines gravures, dans laquelle sont alignées ses fines cigarettes blanches. Elle en tire une, et farfouille à nouveau dans son sac pour tirer sa baguette. Devant elle, Moira Oaks jure qu’elle la retrouvera après la réunion. Elle ne peut pas dire grand-chose, pas devant tout le monde, pas devant les Aurors, devant les caméras, mais elle répond tout de même, insistant du regard, car elle y tient : « Surtout pas, Ms. Oaks. » Qu’elle ne s’en mêle pas. Qu’elle évite, à tout prix, ce nid à emmerdes que sont les Malefoy, d’autant qu’elle y est déjà suffisamment liée, puisqu’elle était à la tête de l’arrestation. Son mouvement politique ne doit pas être associé à l’ascension d’Uriel Lewis et aux jeux de pouvoirs des Malefoy ; le parfum de scandale qui émane de tout cela est bien trop fort.

Finalement, Pandora se lève, laissant l’anse en cuir noir de son sac à main glisser dans le creux de son coude. Elle allume sa cigarette du bout de sa baguette, et fait mine de suivre l’Auror. Ce sont les caméras, en fait qui la suivent. Elle emboîte le pas à Tenby alors qu’elle fourre sa baguette dans son sac, et finit par le dépasser complètement. Une fois qu’il est dans son dos, elle lève le bras, fait tourner sa cigarette dans les airs, créant quelques volutes de fumée. « Allez-y sans moi, Tenby. Je vous rejoindrai tout à l’heure au Ministère, je dois changer de chapeau. » C’est dire, elle entend d’ici feue Prudence Parkinson, sa mère, luidire que ce n’est pas une tenue pour une audience par les services de l’Ordre Magique.

Alors qu’elle laisse la foule derrière elle, Pandora se jure qu’elle s’excusera plus tard, auprès de Nigel et de Ms Oaks, pour tout ce cinéma.