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EVENT #22 | Comme un souffle sur la braise
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Lun 21 Déc - 1:02
Comme un souffle sur la braiseEvent Général
Depuis la même salle où avait été donné le premier meeting de la Coalition, devenue depuis la scène préférée de Nigel Fawley et Moira Oaks pour leurs conférences de presse, la Présidente-Sorcière s’adresse à son public depuis près d’une heure. Elle décortique, point par point, tous les défauts de la Loi-Potter, et réclame que des modifications soient faites sur-le-champ pour éviter des conséquences, dramatiques avance-t-elle, sur l’ordre et la justice du monde magique. Ce sont les Euthanatoï, qu’elle vise, et le risque que leurs rituels magiques meurtriers puissent être entérinés par la Loi et rendus ainsi inattaquables. La salle gronde.

Parqués dans un coin, l’on trouve les journalistes ; on reconnaît ainsi les plumes de Witch Weekly et de Sorcier du Soir, entre autres, mais aussi celle de Rita Skeeter qui se plaint que la rédactrice-en-chef de la Gazette du Sorcier ne soit finalement pas venue. Elle avait pourtant promis qu’elles iraient se coltiner cet énième meeting politique ensemble, pour laisser leurs plumes-à-papote faire tout le travail et ragoter dans leur coin. Elle a dû mieux trouver à faire entre temps. Il y a aussi deux caméras, et quelques micros ; pour les chaînes de télévision et de radio magiques. Ça lui fait peur, à Ms. Skeeter, ces machins-là. Elle ne veut pas qu’on puisse la supplanter.

Et puis, la salle est remplie de sorciers tout-venants, supportant de près ou de loin la Coalition. Il y a même quelques sorciers notoirement Insurgés, venus-là écouter Mrs Oaks au sujet de la Loi-Potter. Il faut dire que c’est une juriste acclamée, dont l’avis à ce sujet est important.

Elle a été claire, dans son discours : le Ministre doit des explications à son peuple, et plus que ça, même, il doit rajouter des alinéas à sa Loi. Elle s’est appliquée, une heure durant, à dire à voix haute ce que tout le monde craignait tout bas : si toutes les traditions sont rendues inaltérables, qu'importe ce qui est constaté, y compris un meurtre permettant l’accession à la magie, rien ne peut être fait. Tant qu’il peut être justifié comme un rituel traditionnel, tant que la pratique est décrite comme faisant partie dudit patrimoine immatériel, le sorcier qui la pratique est intouchable. Même quand on tue votre mère, votre sœur, votre fiancée, clame Mrs Oaks.

Il y a quelques minutes, un sorcier a transplané jusque la salle. Il s’est précipité vers un membre du public, qu’il cherchait, et lui a murmuré quelque chose à l’oreille. Dans la main, il tenait un journal, quelques feuillets roulés dans son poing. On pouvait y lire le titre de l’article – une édition spéciale, manifestement. Depuis les cendres de sa reddition, l’ascension Malefoy. Il n’a pas fallu trente seconde pour que les deux sorciers soient repartis ensemble, attirant la curiosité évidente de leurs voisins.

Quelqu’un a levé la main, dans la salle. Un sorcier extatique, dit-il. Si l’on commence à faire des alinéas pour les euthanatoï, comment garantir qu’il n’y en aura pas d’autres pour les Verbanae, pour les Choristes, ainsi que pour les siens ? Il faut dire que le public de Ms Oaks est échaudé, après son discours. Il y a ceux dont le souvenir de l'assassinat d'Astoria Greengrass est encore trop proche, et ceux qui cachent, sous leurs chemises, des entrelacs tatoués sur leur peau. Elle doit répondre avec précision, mais souligner sa fermeté à ce sujet.

Mais, alors que les caméras pointent encore la présidente du Magenmagot, les deux portes en bois à l’arrière de la salle s’ouvrent à la volée, et un bruissement de pas et de robes de sorciers se fait entendre. Trois Aurors, deux brigadiers, et un réserviste pénètrent le lieu, baguettes déjà brandies. Les Aurors auraient aimé faire le boulot par eux-mêmes, c’est sans doute une mission suffisamment simple, mais Kingsley Shacklebolt a insisté pour grossir leur équipe. Il veut éviter un deuxième fiasco ; cette arrestation doit s’effectuer dans le calme et ne faire aucune vague. Le gouvernement Potter dont il est une figure phare ne peut pas se le permettre, surtout pas à un meeting donné par la Coalition.

Les caméras se tournent vers le groupe, comme toutes les têtes, tous les micros et toutes les plumes, offrant à la vue du monde sorcier l’entièreté du spectacle.



Cet event a lieu le 5 juin 2004 vers midi et demi, deux jours après la Pleine Lune. Sont invités tous les sorciers qui pourraient se rendre au meeting. Par ailleurs, peuvent participer à l'event tous ceux qui écoutent l'enregistrement à la radio du meeting, ou qui le regardent sur la première - et unique - chaîne télévisuelle magique !

À midi est sortie l'édition spéciale de la Gazette du Sorcier sur la reddition de Lucius Malefoy, par Pandora Parkinson, que vous trouverez ici.

Aucun sorcier n'est au courant, au début de l'event, du contenu de cet article ; vous êtes libres toutefois, au cours de vos réponses, d'en découvrir quelques bribes, par patronus express ou sms par exemple. Si vous souhaitez être l'un des Aurors, brigadiers ou réservistes missionnés pour cette intervention, vous pouvez MP le staff.

Comme de coutume, vous pouvez répondre dans l'ordre de votre choix et faire appel, si vous le désirez, aux Maître du jeu pour toute action déterminante. Bon jeu !


Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
pictures : EVENT #22 | Comme un souffle sur la braise 5145235480824587a34264859401580e
Lun 21 Déc - 14:37



COMME UN SOUFFLE SUR LA BRAISE
Ce n’est que folie. C’est ce que tu n’arrêtes pas de te dire depuis que tu as vu l’annonce de la nouvelle loi Potter dans le journal. Ce n’est que folie. Tu te doutais qu’il y aurait une levée de boucliers, mais certainement pas de l’ampleur de celle qui a vu @Djouqed et Ali son chauffeur pris dans l’Atrium du Ministère, en pleine manifestation. Tu as trouvé la décision soudaine. Bienvenue, bien sur : ton père est un choriste céleste, ton amant un euthanatos. Mais soudaine. Évidemment, ça ne pouvait pas passer : il y aurait fallu des lustres de campagne pour préparer l’opinion publique avant. La bonne nouvelle dans tout ceci, c’est que cela t’a donné une excuse pour venir assister à cette conférence donnée par @Moira A. Oaks, une juge que tu connais pour avoir participé à l’arrestation de l’assassin de ta mère, et un obscure monsieur @Nigel A. Fawley dont tu ne devines que trop qu’il est apparenté à Lord @Melchior C. Fawley. Tu étais curieux d’entendre leurs positions. Curieux parce que l’un d’entre eux, au moins, est de sang pur et apparenté à Lord Fawley. Tu n’as que faire de leur mouvement politique en tant que tel, en revanche, tu es évidemment très intéressé à l’idée de pouvoir jauger un peu les eaux dans lesquelles tu aspires à mettre les pieds. Alors tu es venu. Tu aimes à croire que @Daphné S. Greengrass approuverait cette initiative. Tu ne peux pas te rendre aux Terres de feu pour te faire une idée des positions politiques des autres Lords, mais tu peux venir ici. Si ce Fawley est là, on peut raisonnablement penser que d’autres sang purs, peut-être des Lords, même, viendront assister à cette représentation. Il faut donc être présent, c’est impératif. Tu ne voudrais certainement pas rater des informations cruciales.

Tu t’es installé au milieu de la foule, avide de passer inaperçu. Peine perdue : des journalistes t’ont d’ores et déjà photographié dans l’assemblée et l’un d’entre eux a même poussé jusqu’à te demander ce que tu pensais de la nouvelle loi Potter. Tu as répondu diplomatiquement qu’il t’était difficile de répondre sans avoir le texte exact de la loi entre les mains mais que tu étais tout à fait favorable à une meilleure intégration de toutes les traditions dans la société sorcière, ton père étant lui-même un Choriste Céleste et ta mère une Hermétique. Tu as d'ailleurs souligné tout le bien que cette mixité familiale a pu te faire en terme d'ouverture d'esprit. Le début de la conférence a coupé court à votre discussion et tu as secrètement remercié Moira lorsqu’elle a pris la parole… Au moins t’a-t-elle débarrassé d’un inopportun… dont tu ne connais même pas le journal d’affiliation !

L’intervention de Moira Oaks est éclairante pour le moins. Tu t’es demandé maintes et maintes fois ce qu’elle pouvait penser des autres traditions. Maintenant tu sais. Une croisade contre les euthanatoi. Lorsqu’elle se met à redouter les dérives, ce sont les meurtres rituels qu’elle pointe. Tu le sais. Peut-être aussi les subtiles modulations de voix des Choeurs Célestes qui peuvent si bien agir sur l’âme des hommes. Tu l’as vu mille fois, ton père, infléchir de sa voix seule un parent mécontent, un élève récidiviste, un vis à vis récalcitrant. Tu te souviens même en avoir été la victime de temps à autre, après avoir fait une bêtise. Les accents doux de cette voix déferlaient sur ta volonté, et tu te retrouvais devant ta mère ou un camarade de classe ou un professeur à t’excuser platement et promettre de ne plus recommencer. Mais quelle différence, vraiment, entre une voix et l’usage d’un imperium avec une baguette ? La vraie question n’est-elle pas d’encadrer les pratiques et les intentions quelque soit le moyen utilisé ? L’illégalité n’est pas seulement dans le camp d’en face, et il te semble que Moira Oaks cherche peut-être un bouc-émissaire grâce auquel elle pourrait fédérer la population indécise entre le progressisme de Potter et le traditionalisme aveugle de Narcissa.

Tu prends ici toute la mesure de la difficulté à te positionner toi-même sur un échiquier politique auquel tu n’as jamais pu espérer prétendre… ou du moins était-ce ce que tu pensais. Es-tu plutôt Potter ou plutôt Coalition ? Difficile à dire. Les deux te semblent problématiques, chacun à leur échelle, même si la mesure de Potter pour les traditions tend à te faire pencher le coeur. Mais il te faudra bien trancher à un moment. Et vite. Plus vite que tu ne le crois si tu veux mettre un pied dans le Magenmagot en tant que Lord un jour.

Tu lèves la main à ton tour, à la suite du sorcier extatique qui a posé une question tout à fait pertinente à laquelle tu souscris amplement. Toi aussi tu as une remarque. Mais avant même de pouvoir recevoir l’occasion de parler, tu entends un fracas derrière toi. Ta tête se tourne et tu découvres trois aurors, deux brigadiers, un réserviste, tous identifiables à leurs insignes et robes officielles. Tu regardes immédiatement Oaks et Fawley : Potter serait-il venu les faire arrêter ? Ce serait d’une stupidité sans nom, mais tu penses pouvoir affirmer que la communication n’est pas le fort du gouvernement Potter...

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Farah Zahab

Farah Zahab
MEMBRE
hiboux : 20
Lun 21 Déc - 17:23
C’est purement professionnel, t’es-tu dit, que de venir à ce meeting. Tu ne veux pas spécialement te mêler de politique, tu veux surtout entrer dans les bonnes grâces de @Moira A. Oaks qui a le pouvoir de t’engager ou de refuser ton CV et ta candidature à un stage au Ministère. Tu n’as pas un besoin vital de ce job, bien sur, mais tu aimerais te confronter au droit sorcier aussi, un peu. Les stages dans le monde moldu ont beau être passionnants, un stage dans le monde sorcier t’en apprendrait sûrement beaucoup. Même si ce n’est sans doute pas quelque chose que tu pourrais exploiter immédiatement sur ton CV, ou en tous cas pas en Grande Bretagne où les mondes moldus et sorciers co-existent sans se croiser, ou si rarement, tu sais, en revanche, qu’en Egypte, une telle expérience serait inestimable… sans compter l’intérêt pour ta tradition que de mettre un pied au Ministère, même temporairement, même le temps d’un stage.

Alors tu t’es installée dans la foule, un peu à l’écart. Derrière toi, un garçon se fait interviewer. Tu entends le journaliste lui demander son avis sur la loi Potter, et tu entends la réponse diplomatique de @Uriel J. Lewis sur la question. Tu ne connais pas cette voix-là, mais si tu t’étais retournée à ce moment là, aurais-tu reconnu celui dont tu as vu plusieurs fois passer le visage dans le journal ? Peut-être pas. Tu n’as pas encore bien la mémoire des visages européens, même après toutes ces années à vivre ici, au Royaume Uni, et une photo est toujours si différente d’une rencontre.

Tu écoutes avec la plus grande attention du monde l’intervention de Oaks. Tu as même sorti ton calepain et ton stylo plume pour prendre des notes. Non parce que la plume, c’est ringard, désolée de le dire… les sorciers anglais sont si… vieux-jeu parfois ! Tu prends des notes des arguments de Oaks. La plupart sont à la fois aussi censés que biaisés : elle a bien mis le doigt sur ce que tu reproches toi-même à cette loi. Trop vague, elle laisse la porte ouverte à trop de choses et promet sans rien entériner. Pour être efficace, une loi doit comprendre des critères précis d’application, des cas, des exemples, et surtout des sanctions. Oh tu n’es pas stupide. Tu te doutes bien que cette loi soudaine doit avoir un lien avec la réunion de crise des euthanatoi, quelques mois plus tôt. Ou alors, le timing serait vraiment suspect… Mais tu n’en sais pas plus, et tu préfères bien davantage te concentrer sur l’aspect pratique de la chose.

La loi est trop vague, et elle permet à chaque camp de l’interpréter comme cela peut servir les discours. Moira Oaks ne fait pas exception à la règle. La voilà qui se met à fustiger, à mots couverts, les euthanatoi, leur rituel. Sur le fond, tu es d’accord, sur la forme, tu vois bien là une hermétique à l’œuvre qui fustige surtout ce qu’elle ne comprend pas. Ce n’est pas le sang ou le focus le problème, c’est bien la symbolique du meurtre. Tu as déjà eu cette conversation avec ton père, @Djouqed un nombre incalculable de fois… tu ne vas pas recommencer ici, non ? Pas sans te trahir en tous cas. Alors tu gardes le silence, tu prends des notes. Les questions sont pertinentes. Tu hoches la tête à la question d’un extatique non loin de toi. D’autres mains se lèvent. Tu regardes autour de toi.

C’est sans doute parce que tu regardes l’assemblée que tu vois la porte s’ouvrir avec fracas. Tous sursautent, toi, tu observes le déferlement de force. Des aurors, brigadiers, réservistes. Six personnes. C’est trop peu pour mater une révolte, ils n’ont donc, de toute évidence prévu que d’arrêter une ou deux personnes. Si c’étaient Oaks et @Nigel A. Fawley, ils auraient sans doute prévu plus de monde, non ? Arrêter des meneurs sur leur propre terrain, ce serait un coup politique dangereux, mais Harry Potter a l’air d’aimer jouer dangereusement. Alors tu te tiens prête à brandir l’argument de l’incident diplomatique au besoin, et tu te cales sur ton siège, prête à savourer le spectacle. Qui vont-ils arrêter ?

702 mots

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : EVENT #22 | Comme un souffle sur la braise UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Mer 23 Déc - 10:41
UN SOUFFLE SUR LA BRAISE
event


Lors d’un meeting politique, tout est dans l’apparence. N’importe quel abruti sait ça. C’est bien pour cela que Severus Rogue a décidé d’enterrer la hache de guerre en se présentant à l’un des meetings de la Coalition récemment lancée par son ami et un Nigel Fawley dont Severus n’a que, finalement, peu de souvenirs alors qu’ils ont pratiquement le même âge. Il faut dire qu’il n’a que rarement fréquenté les couches aisées de la société. Il se glisse dans les premiers rangs de la foule et aperçoit de loin la chevelure pâle de @Uriel J. Lewis. Son coeur se serre. Sa visite à Poudlard et le passage de @Djouqed, quelques semaines plus tard, dans son logis, lui laissent un goût âcre dans la gorge. Alors il envoie un message de paix, Severus Rogue. Qui aurait cru que le temps viendrait où on le verrait dans un costume bordeaux avec une chemise de soie argentée, chevalière de sa mère  savamment agrandie par un joaillier local au doigt ? Personne… Personne sauf ceux qui, un peu plus éduqué la moyenne, savent que les armoiries des Prince sont gueule et argent et qu’en s’affichant ainsi, Severus envoie surtout un message clair à l’assemblée sang pur autour de lui : le titre Prince est désormais convoité. Et puis le rouge, ça flattera peut-être @Moira A. Oaks qui sera sans doute trop éberluée de le voir dans autre chose que du noir pour être irritée de le voir là tout court.

Après sa dernière violente altercation avec Moira, Severus a décidé de venir faire amende honorable et enterrer la hache de guerre avec la juge en venant assister au meeting politique qu’elle organise sur la question de la nouvelle loi Potter. Cette même loi qui touche les traditions. Le Directeur-sur-le-départ ne peut s’empêcher d’être intéressé par ce que la juge aura à dire sur la question. Il a lui-même accueilli un certain nombre d’élèves non-hermétiques à Poudlard, et ce, depuis ses premières années d’enseignement. Les Choristes Célestes et les Extatiques sont les plus nombreux, il est vrai, mais il y a aussi un certain nombre de Verbenae qui, pour mieux s’intégrer dans la société, abandonnent progressivement leur ancien mode de vie pour rejoindre les villes. Il reste quelques villages isolés comme celui de la jeune @Eirian Almasdóttir par exemple, vestiges de l’arrivée d’explorateurs vikings au Moyen Âge, mais de façon générale, la plupart des Verbenae sont aujourd’hui plus proches d’@Hekate R. Murphy que d’Eirian. Certains peuvent le déplorer, d’autres s’en réjouir, mais le fait est là.

Installé, il attend que le meeting commence. Les mots papillonnent dans la foule. On chuchote, on se dispute, parfois, on s’accorde, souvent. Moira est une juriste reconnue et l’artisane de l’arrestation et de l’incarcération de nombreux criminels de guerre. Severus est le premier à reconnaître l’aura de la magistrate autant que sa dangerosité si elle décidait de défendre des positions extrêmes, notamment sur la question des traditions. Elle es écoutée, Moira. Elle est droite, Moira, mais elle est aussi hermétique et intransigeante moralement. Severus n’a que peu de doutes sur ce qu’elle peut penser des euthanatoi, par exemple, et de leur meurtre rituel. Severus n’est pas spécialement à l’aise non plus sur la question : encourager des gamins à tuer à quinze ans pour avoir l’honneur de faire de la magie… endoctriner des gosses pour en faire des tueurs dévoués à une mafia… non, clairement, les euthanatoi ne sont certainement pas les sorciers qu’il préfère. Mais que peut penser Moira des extatiques, des Verbenae, des Choeurs Célestes ? Ils n’en ont jamais parlé, ou si peu. Severus attend donc, fébrile, que se déploie sous ses yeux, une nouvelle facette de la personnalité de son amie.

Et il n’est pas déçu. Son discours est rodé, bien ficelé et rejoint assez précisément ce qu’il attendait d’elle : un discours à charge contre les euthanatoi, surtout, quoi que cela soit à mots cachés. Il écoute avec intérêt les questions, les phalanges entremêlées devant le visage, les coudes appuyés sur les genoux, le dos voûté. Il écoute. Absolument. Il écoute et son coeur saigne. C’est tout ? Tout ce que la juriste a à offrir ? Il la pensait idéaliste, il la trouve rétrograde sur cette question précise. Démagogue. Elle semble se faire l’expression de beaux discours plus que d’idéalisme. Une claque dans la gueule. Plus rétrograde que lui, en tous cas, sur cette question précise. Peut-être est-ce sa propre perception morale qui a été altérée par des années à marcher sur le fil séparant le bien du mal. Peut-être sont-ce des années à flirter avec le chaos qui auront eu raison de son goût pour l’Ordre. L’ordre social. L’Ordre d’Hermès. Il est pensif, Severus. Pensif et effrayé par la folie du monde. Pensif et décontenancé par cette nouvelle Moira qu’il voit se déployer sous ses yeux. Elle n’était pas comme ça, dans son souvenir. Son souvenir a-t-il été erroné ? Biaisé ? A-t-il construit une Moira dans sa mémoire comme il a construit une Lily ?

Et ses repères s’envolent.

Se brisent.

La porte s’ouvre avec fracas. Severus, trop absorbé dans ses pensées pour prêter attention à son entourage, tressaille. Six membres du département de la justice venus arrêter Dieu seul sait qui. Le début des emmerdes… Encore.
876 mots

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 425
pictures :
EVENT #22 | Comme un souffle sur la braise 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Mer 23 Déc - 18:06




comme un souffle sur la braise
05/06/2004 | Event #22
Pandora a l’impression que tout le monde la regarde.

Elle est assise-là, au milieu de tous ces journalistes, parqués dans un petit coin de la salle où la Coalition doit donner son nouveau discours, et elle a l’impression que tous les yeux sont rivés sur elle. Savent-ils, tous ? Ont-ils eu vent de ce qui s’apprête à sortir ? Impossible, elle est allée chercher la rédactrice-en-chef de la Gazette chez elle, bien après ses horaires de travail, pour une parution du jour au lendemain. La sorcière lui a même promis un secret absolu – qui est dans ses intérêts à elle aussi, d’ailleurs.  Est-ce la paranoïa, alors, qui lui joue des tours ? La même qui habitait sa mère, avant qu’elle ne meure ? Pandora regarde sa montre argentée, trop grande pour son poignet trop fin. Plus qu’une heure. Une heure avant que sa vie bascule, et avec la sienne, celle d’@Uriel J. Lewis. Il est là, lui aussi. Il ne sait rien ; ils ne se sont pas échangé un mot depuis le 1er mai. Rien. Un mois de silence parfait, pour que personne ne se doute de rien. Ils font comme s’ils ne se connaissaient pas. Comme s’ils n’avait pas passé ensemble les quelques heures les plus intenses de leur année 2004. Le fils de @Lucius A. Malefoy ne sait donc pas que dans près d’une heure sortira l’article qui le propulsera comme héritier inattendu de la famille au sang-pur la plus puissante de Grande-Bretagne – lui, le choriste céleste au sang-mêlé.  

Plutôt qu’écouter ce que raconte Mrs Oaks, la journaliste s’applique à noter les détails de la tenue de @Severus Rogue. Si elle doit écrire son dernier article pour Witch Weekly – elle s’attend déjà à être virée pour le coup qu’elle vient de leur faire – elle tient à ce que le merveilleux costume rouge du directeur de Poudlard y soit décrit. Elle-même s’est mise sur son trente-et-un, aujourd’hui. Pas pour ce meeting politique, dont elle n’a cure, à cette heure-ci, mais parce qu’elle songe aux photos qui seront prises, plus tard, quand l’article sortira. Ajoutez à la paranoïa la mégalomanie, ça sera sans doute plus juste. Elle porte le costume en pied-de-poule noir et blanc qu’elle portait déjà hier, pour son audience au ministère, à la coupe masculine. Elle ne s’est toutefois pas embarrassée, pour aujourd’hui, du veston, et a simplement passé un col roulé noir, non sans replacer avec attention sa frange après-coup, pour ne pas gâcher le résultat de sa nouvelle coupe de cheveux. Elle a garni ses mains de nombreuses bagues, ses ongles de vernis noir, et ses oreilles de larges boucles dorées. Aux pieds, elle porte des bottes en cuir, à plateforme, chinées dans une boutique moldue. Elle a tiré un long trait d’eye-liner sur ses paupières fatiguées, et a mis un rouge à lèvres violet. Et, la touche finale, pour masquer un peu son visage des flashs qu'elle s'imagine déjà, elle a remis ce chapeau pointu qu’elle portait déjà hier, où est accroché un morceau de tulle qui tombe devant son regard chocolat.

L’heure tourne, midi arrive alors que les esprits s’échauffent autour de la déclamation de Ms. Oaks. Alors qu’un bonhomme transplane dans la pièce, journal roulé au poing, pour repartir quelques secondes plus tard avec le camarade qu’il est manifestement venu chercher, Pandora est comme hors de son corps. Elle n’entend plus rien, ne comprend plus rien. Elle semble en attente du couperet qu'elle sent tomber sur ses épaules, et ce pendant de longues minutes pendant lesquelles, heureusement, sa plume à papote fait le travail à sa place. Dans son petit sac noir et doré, son portable la tire de son état. Il sonne quelques coups, étonnant ses voisins immédiats par ce bruit qu’ils n’ont sans doute jamais entendu auparavant. Un SMS de sa colocataire, trois points d’exclamation, et Pandora éteint son portable dans la foulée. Il est midi passée, maintenant, le feuillet spécial a dû arriver, les réactions ont dû commencer à arriver. Elle ne veut pas le savoir, pas comme ça, en tous cas.

Alors elle fini par regarder la scène. Moira Oaks semble infléchissable face aux questions qu'on lui oppose, et Pandora ne sait plus ce qu’elle fait là. Elle a chaud, elle a l’impression d’étouffer, et s’imagine qu’elle n’est pas la seule, puisqu’on ouvre, à la volée, les portes de la pièce.

De l’air, par Agrippa, de l’air.

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Sam 26 Déc - 23:19


Comme un souffle sur la braise

Event

05 juin 2004



Tu ne devais sortir que demain. La médicomage te l'a encore répété hier, les bras croisés dans une posture inflexible. Quatorze jours d'hospitalisation, ce sont quatorze jours. Pas treize, ni même treize et demi ! Mais tu as tant insisté, négocié, cajolé, expliqué que c'était seulement pour célébrer comme il se devait l'anniversaire de ta grand-mère – oh douce Helga, il a déjà fallu en passer par là pour celui de @Lemony Anderson et tu ignores si tu pourras un jour te faire pardonner la frayeur au jour même de ses trente ans… –, qu'elle avait fini par remplir d'un tour de baguette le formulaire de sortie, précieux sésame qui t'autoriserait enfin à mettre un pied en dehors de Sainte Mangouste.
Enfin, enfin tu pouvais laisser à ta malle enchantée le soin de rassembler toutes les affaires entassées dans ta chambre au cours des deux semaines écoulées. Et sur quelques dernières recommandations, la promesse de te reposer encore, de ne rien faire d'inconsidéré, la soignante te laissa enfin emprunter la cheminée, te chargeant même de ses meilleurs vœux à l'intention de ta grand-mère qu'elle avait si souvent vue à ton chevet. Et bien sûr, tu as hoché la tête, t'abstenant soigneusement de lui révéler que Jane était en réalité née en plein cœur de l'hiver… Oh, tu n'as pas la conscience tout à fait tranquille. User de tels stratagèmes pour arriver à tes fins n'est définitivement pas ton genre… Mais tu tentes de te convaincre qu'au fond, la chose n'est pas si grave, puisque tu ne cherches pas à nuire à quiconque, pas vrai ?

La vérité, c'est qu'il était hors de question que tu manques le nouveau meeting organisé par la Coalition. Tu en as appris la tenue par hasard, en feuilletant le dernier exemplaire de la Gazette apporté par Lemony. Et aujourd'hui, plus que jamais, tu tiens absolument à apporter ton soutien à @Moira A. Oaks. Parce que les derniers événements t'ont bien trop secouée, parce que la Loi Potter, malgré le probable bien-fondé de son principe, a révélé de manière éclatante les failles de ce trop jeune Ministre prêt à faire passer ses lubies en force. Parce que tu crains de lui annoncer, un jour prochain, la décision qui a mûri dans ton esprit au cours de ces trop longues heures de réflexion solitaire. À cette femme que tu prends pour modèle, que tu admires et respectes, qui t'a offert une chance extraordinaire dans le plus grand secret… Tu ne voudrais surtout pas la décevoir. Ou pire, lui donner l'impression d'une trahison.
Du calme. Tu n'en es pas encore là. Rien n'est fait – peut-être ne trouveras-tu même pas le courage de passer à l'acte. Et en attendant, inutile de te torturer l'esprit à vouloir envisager la réaction de la Présidente-Sorcière.

L'heure des déclarations approche à grands pas lorsque tu passes enfin le seuil de la vaste salle. Les gens sont venus nombreux pour écouter les avis de la magistrate et de voir cette foule amassée... Après le calme et le silence des derniers jours, après le chaos et la fureur de l'Atrium, c'en est presque trop. Les jambes un peu tremblantes, tu t'assieds sur la chaise libre la plus proche. Autour de ta gorge redevenue blanche après être passée par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, l'Endeuillé est confortablement noué. Ses reflets noirs jouent sur la chaînette dorée de ce nouveau pendentif protecteur offert par tes collègues pour te souhaiter un bon rétablissement. Un peu naïvement, tu en effleures la pierre, comme si son seul contact suffisait à prévenir tout danger plutôt que d'en avertir.
Pour juguler ton angoisse, tu observes les alentours, en quête d'un visage amical. Tes yeux se posent sur des boucles blondes bien connues. Mais la nuée de journalistes qui l'entourent te dissuade d'aller à la rencontre d'@Uriel J. Lewis. Tu n'as que le temps de lui dédier un sourire et un signe de tête, avant que la conférence ne commence.

Comme elle parle bien, Moira. Tu bois ses paroles avec conviction. Ses questions trouvent écho en chacun de tes doutes, ses certitudes se font tiennes sans difficulté aucune. Tu es si concentrée, si fascinée que tu n'en remarques pas même le mouvement de cet homme qui transplane non moins. Il ne faut rien de moins que l'arrivée en grande pompe d'aurors et brigadiers pour te faire enfin détourner le regard de l'oratrice. Tu fronces les sourcils à la vue de leurs mines sombres – que font-ils là, par Merlin ? Entre tes doigts crispés, le pendentif reste coi mais en dépit de son silence rassurant, tu sens un vague sentiment de panique se diffuser doucement dans tes veines.

Que se passe-t-il encore ?

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Lun 28 Déc - 12:55
UN SOUFFLE SUR LA BRAISE
event


C’est pour elle, @l’Enchanteresse, qu’il s’est abaissé à venir dans cette réunion de bouseux. Un Fawley qui se prend pour un prince, une traînée qui s’est fait un devoir d’envoyer en taule son frère aîné et son père. Marcus Rookwood n’est certainement pas heureux d’être là. Mais il faut bien que certains aillent faire des rapports à la souveraine Malefoy maintenant que tout va à vaux-l’eau. Il sait qu’elle est probablement à côté de son poste de radio pour entendre par elle même ce qui se trame, ce qui se dit. Mais rien ne vaut le direct. Rien ne vaut d’avoir quelqu’un pour sonder la foule et repérer dans la mêlée qui s’offusque et qui soutient. Sous couvert d’écouter, il est surtout là pour observer.

Quand Moira monte sur scène, il ne s’attend pas à grand-chose. Il l’a déjà vue à l’oeuvre, une femme qui espère s’élever au dessus de sa place en menant les hommes à la baguette. Quelque chose d’insupportable pour lui qui a été élevé dans le traditionalisme le plus parfait. Une femme n’a rien à faire au barreau, rien à faire sur cette estrade. Lady Malefoy, passe encore : c’est une lady elle, et clairement, il aurait préféré suivre jusqu’au bout du monde un Lord, mais elle… qui est-elle sinon une ribaude qui a la folie des grandeurs ?

Il sent ses dents se serrer, crisser sous la contracture de la mâchoire. Que quelqu’un la fasse taire et laisse Fawley parler. Ça sera toujours moins insupportable que ces discours démagogiques insupportables. Elle veut le beurre et l’argent du beurre. Elle veut encadrer les traditions, mais ne comprend elle pas que c’est impossible ? Ne comprend elle pas qu’elle n’y arrivera pas ? Jamais ces chiens d’euthanatoi ou cette souillure de Verbenae n’accepteront le collet. Ils préféreront se battre et menacerons l’Ordre. L’ordre du monde. L’Ordre d’Hermès. Alors il reste là, crispé, sur son siège. Lorsque l’extatique du public commence à s’inquiéter que revenir sur la loi pour une tradition soit revenir sur la loi pour toutes, il a envie de gueuler « là, putain, je vous l’avais dit ! » Ces raclures commencent déjà à s’inquiéter ! Cette loi, c’est la porte ouverte au chaos ! Il faut interdire ces traditions ! Il lève la main, décidé. Lui aussi va pouvoir parler, intervenir !

Il commence lorsqu’on lui accorde la parole. Il se lève dans la foule, il domine de sa haute et impressionnante stature ses voisins.

« Revenir sur la loi pour une seule tradition, ça ouvre la porte à d’autres négociations pour d’autres traditions, Madame. Il n'est plus temps des demi-mesures. Ne serait-il pas plus équitable de prendre une décision absolue ? Soit on accepte toutes les traditions sans questionner leurs spécificités, soit on prononce l’hégémonie de l’Ordre d’Hermès sur le territoire des îles britanniques ! Si vous voulez mon avis, il faut les interdire ! La mission de l’Ordre a toujours été d’unifier les pratiques magiques en incorporant en son sein les spécificités des autres traditions ! Ceux qui refusent de suivre la loi hermétique n’ont rien à foutre sur le territoire de Grande Bretagne et feraient mieux de faire leurs vali... »

Le voilà interrompu par une porte qui claque. Qui s’ouvre à la volée et éteint les murmures courroucés que son discours a fait naître ! Des aurors. Allons bon, c’est quoi encore cette merde ? S’ils sont venus pour l’arrêter lui, il vendra sa peau chèrement. Par sécurité, sa main est déjà proche du holster qui renferme sa baguette dans sa manche. Fils de chiens.
579 mots

Rhys M. Price

Rhys M. Price
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Mar 29 Déc - 11:44

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Comme un souffle
sur la braise
Appears weak when you are strong.
- 05.06.2004

Sérieusement, faire ce genre de conférence vers 11h30 du matin… Tu lèves les yeux au ciel, pour la douzième fois depuis que Moira Oaks a commencé à prendre la parole – cela fait presque une heure maintenant, on approche de midi trente. Ton regard s’arrête sur la juriste réputée dont beaucoup semblent boire les paroles – pas tous, encore heureux. De ton côté, tu as surtout envie de lui hurler de se dépêcher et de la secouer, pour lui rappeler que certains d’entre vous ont un vrai travail avec de vrais horaires, et que le week-end n’est pas synonyme de relâche sur le Chemin de Traverse. Combien de membres de l’ALCOOL n’ayant pas autant d’employés que toi n’auront pas pu faire le déplacement – comment Nigel n’y a pas pensé ? Tu soupires, tu vas arriver après le service à ce rythme – tu es prêt à parier que Rhian aura tué le jeune cuisinier à l’essai avant que tu ne reviennes. En même temps, on lui dit qu’il va être embauché pour remplacer un idiot qui n’avait pas voulu laisser la politique hors du restaurant, et l’imbécile chante les louanges de Oaks et Fawley tout le temps du repas du personnel… Et de façon assez ironique, ce sont les hermétiques du restaurant qui le vivent le moins bien et qui l’assassinent du regard. S’ils savaient…

Tu ne la portes définitivement pas dans ton cœur, la lionne à laquelle Nigel s’est associé pour sa Coalition. Nigel, beaucoup plus déjà – c’est un commerçant sympathique et tu aimes bien son bar. Mais elle… Tu te retiens de pouffer et de lever les yeux à chacune de ses phrases ou presque. Elle est revenue en détail sur la loi Potter, et finalement tu penses que tu pourrais résumer toute son intervention en quelques mots : ‘euthanatoï méchants danger, pas les laisser faire ; vous avez peur, soutenez-nous !’ Si c’était pour dire ça, elle aurait pu le faire à des horaires plus arrangeants et en plus court. Tu tires sur les manches de ton kimono enchanté et enfonce ton visage dans tes paumes – officiellement, tu es ici parce que victime des hermétiques pendant les émeutes tu t’interroges, mais pour une fois la comédie est dure à jouer. C’est que vous avez beaucoup parlé, de cette loi, entre vous, avec vos avocats. Seul le rituel est véritablement protégé, quoiqu’il y ait certes un vide juridique plus qu’intéressant à creuser. Pas les contrats. Tu es un cas perdu si jamais tu es découvert, tu en as conscience – mais tu penses aux autres membres de ton clan, ceux dont les contrats consistent à faire des montages financiers, ceux qui n’ont jamais tué personne en dehors du rituel… Qu’est-ce qu’elle ferait d’eux, si elle les trouvait, si elle interdisait leur focus ? Est-ce qu’elle pense vraiment que vous avez eu le choix ? Qu’à quinze ans, après avoir été élevé pour cela, après avoir été caché de Poudlard, vous pouviez refuser – que cela pouvait simplement vous traverser l’esprit ? Non, pas plus qu’il ne te viendrait à l’esprit de priver ton fils de ce focus magnifique : qu’ils agitent donc leurs baguettes ces idiots, ils ne comprennent pas… Toute chose doit mourir pour qu’une nouvelle arrive. Elle devrait le savoir, Oaks, dont sa Coalition a presque écrasé l’Insurrection dès son annonce, pillant les soutiens de l’Enchanteresse – si bien que lorsque les journaux ont parlé d’incendie criminel sur les Terres de Feu, personne ne s’en est ému. Elle tue, la présidente du Magenmagot, elle envoie à Azkaban, elle détruit des vies, elle fait taire à jamais certains discours – et elle a bonne conscience parce que ses actions privent juste de ce qui fait l’existence, pas de l’existence même. Toi, cela fait peut parce que c’est plus définitif, mais au moins c’est plus honnête.

Tu détournes ton attention d’elle, las. Oui, oui, vous tuez les mères, les sœurs, les fiancées… D’ailleurs vous êtes des ogres qui s’en prennent avec plus de joie aux femmes et aux enfants qu’aux hommes adultes – peut-on faire plus démagogique comme discours ? Tu cherches dans la salle quelques visages connus – tu reconnais ici et là quelques euthanaoï sur lesquels ton regard ne s’attarde pas. Ce sont les verbenae, les extatiques et les choristes qui t’intéressent. Votre action les protège eux aussi, les placent eux aussi au patrimoine – vous les avez défendus malgré eux, tu te demandes s’ils vous rendront la politesse. Ce n’est pas comme si vous pouviez parler ouvertement : "bonjour, Rhys Price, euthanatos et tueur à gage, j’ai des questions et des remarques". Non, ça sonne bien, mais c’est infaisable.  Un homme transplanne non loin de toi et te fait sursauter, il se penche à l’oreille de quelqu’un et plusieurs regards se tournent vers eux. Instinctivement, tu te rapproches du mur près duquel tu t’es installé – dans un coin, loin des journalistes. Ta main gauche monte vérifier que ton épingle protectrice est bien attachée à ton cou. Mais l’attention générale se reporte sur un homme qui se redresse pour prendre la parole. Un extatique inquiet que les petites lignes sur les euthanatoï ne finissent à terme par être des raisons de disqualifier sa propre tradition. Tu souris en le regardant faire – c’est précisément à cela que tu penses. C’est sur cela qu’il faut jouer : toutes les protéger, ou toutes les interdire – ce qui serait vu comme une trop grande injustice pour beaucoup pour être accepté sans broncher, et vous offrirait des alliés improbables. Un autre homme se lève pour parler, visiblement touché par l’argument du premier – et ne s’inquiétant guère de prendre le tour de parole d’un jeune homme blond plus loin. C’est fou combien les hermétiques peuvent être des personnes détestables. « Revenir sur la loi pour une seule tradition, ça ouvre la porte à d’autres négociations pour d’autres traditions, Madame. Il n'est plus temps des demi-mesures. Ne serait-il pas plus équitable de prendre une décision absolue ? » Tu sors ton visage de tes paumes, les yeux écarquillés rivés sur lui. Quelle mouche l’a piqué celui-là, même toi tu n’aurais pas été aussi direct. « Soit on accepte toutes les traditions sans questionner leurs spécificités, soit on prononce l’hégémonie de l’Ordre d’Hermès sur le territoire des îles britanniques ! Si vous voulez mon avis, il faut les interdire ! » Cette mouche-là donc. Tu souris. Ils sont incroyablement prévisibles ces hermétiques, incroyablement bête. Ne comprend-il pas en parlant ainsi qu’il vous aide ? Que ce genre de discours tranché et méprisant a plus tendance à pousser les indécis vers la protection de tous que vers l’interdiction de tous. Vas-y garçon, insiste, enfonce-toi, le ridicule ne tue pas. « La mission de l’Ordre a toujours été d’unifier les pratiques magiques en incorporant en son sein les spécificités des autres traditions ! Ceux qui refusent de suivre la loi hermétique n’ont rien à foutre sur le territoire de Grande Bretagne et feraient mieux de faire leurs vali... » Le ridicule ne tue pas, mais toi si – et ce n’est pas l’envie qui te manque alors que tu l’écoutes. Il s’arrête, coupé dans son élan par la porte qui s’ouvre brusquement et les aurors qui apparaissent. Cela suffit à te calmer – quoi maintenant ? Ce n’était pas assez l’émeute ? Tu ne peux pas t’empêcher de me figer sur ta chaise, en te demandant qui ils sont venus arrêter – l’homme que tu fixais avec colère aussi semble se le demander, et tu paries que c’est à sa baguette qu’il lève la main. Et il ose prétendre une supériorité de son ordre sur les autres traditions alors que désarmé il serait à leur merci ?


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en italique, les Price parlent gallois
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Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
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Mar 29 Déc - 19:57

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Comme un souffle sur la braise

- 05.03.2004

Mes doigts pianotent nerveusement sur la table, et Theobald me lance un nouveau regard inquiet. Nous y sommes, encore. Assis à cette même table, dans cette même salle, aux deux mêmes places pour écouter son fils et Moira – Moira et son fils plutôt aujourd’hui, pour afficher notre soutien à leur Coalition. Ou pas. Mon frère sent bien combien je suis agité, et je n’ai rien caché de mes doutes à mon neveu ou à la présidente du Magenmagot. Mais je me demande s’ils ont vraiment compris, conscience de ce qui se joue pour moi, ce midi. Si je ne sors pas d’ici convaincu, je sors pour ne plus jamais revenir comme soutien, je sors désolidarisé de leur projet, malgré mon amour et mon admiration pour eux. J’ai tellement douté, pendant si longtemps, entre Potter et ma nièce, entre la préservation de mon héritage et un certain progressisme que même moi j’appelais de mes vœux – il fallait faire quelque chose pour les nés moldus, je ne suis pas d’accord avec notre jeune Ministre, je pense qu’il s’y est pris à l’envers en attaquant l’aristocratie plutôt qu’en mettant en avant ceux qui étaient rejetés et méprisés… Mais il a l’air d’avoir appris de son erreur, puisqu’il fait aujourd’hui passer une loi pour reconnaître la différence – pas pour amoindrir le pouvoir et l’emprise de l’Ordre d’Hermès sur ce monde magique. Il ne s’en prend même pas à leurs privilèges – et pourtant ils agissent exactement de la même façon que quand il le faisait. J’ai le cœur en miettes. Il m’a semblé que j’avais douté tout ce temps pour mieux m’accrocher au rêve de cette Coalition, que c’était pour cela que rien ne m’était apparu clairement, dès le début. Aujourd’hui, je n’en suis plus si sûr. Je crois que je suis prêt à renoncer au nombre de voix que m’apportait la haute noblesse de la famille Fawley, prêt à trouver d’autres moyens d’aider les plus démunis d’entre nous à payer les taxes et préserver leur héritage : la seule chose qui m’importe depuis quelques semaines, c’est la question des traditions.

Je reconnais Uriel, plus loin, alors que je détourne le regard de Moira. Elle ne vise que les euthanatoï, et je devrais être d’accord avec elle – mais le doute me ronge. Elle les vise parce que leurs exactions ont été mises sur le devant de la scène en septembre, parce qu’ils tuent. Mais que dirait-elle, à terme, de l’utilisation de la voix des choristes ? Quand j’imposais le silence sur les Terres de Feu pour défendre son projet, quand j’usais de ma voix pour persuader et ramener des gens à elle, à eux, malgré ce qu’ils auraient pu choisir sur l’heure avec leur seul libre arbitre – n’allais-je pas déjà trop loin ? N’est-ce pas une forme plus subtile d’imperium, notre magie, quand elle fonctionne ? Sait-elle ce qu’un choriste en colère peut causer comme dégâts, en maudissant, en ordonnant ? Nous défendra-t-elle vraiment, si l’on lui pointe cela du doigt ? Faudra-t-il ajouter un petit alinéa sur notre tradition aussi, sur notre focus, restreignant son usage ? Parmi les personnnes avec lesquelles je me suis entretenue ces derniers jours, il y avait un brigadier verbena, et un employé du département de la vie courante extatique : leurs questions, leurs craintes ressemblaient beaucoup aux miennes. Le second notamment, s’inquiétait que les siens soient ennuyés pour leurs envoutements influents sur l’esprit et le corps… Il est là-bas d’ailleurs, et semble aussi nerveux que moi. D’où me vient cette étrange solidarité envers lui que tout oppose à moi ?

Il y a du mouvement dans la foule, et je vois mon frère lever la main à sa baguette. Mais c’est une personne seule qui a transplanné, rien d’inquiétant en soi – on n’est jamais trop prudent avec ce qui s’est passé ces derniers temps. Moira a fini, l’extatique prend la parole, et ma main se referme sur la croix à mon cou. La lionne n’a pas l’occasion de lui répondre, en voilà un autre qui se redresse, un visage plus connu. Rookwood. Je grimace pour moi-même : je sais déjà que je ne vais pas aimer son intervention, parce que plus encore qu’avec cet extatique, tout nous oppose. Il a peut-être un peu de mon sang, nous partageons certaines amitiés, mon père devait se sentir proche de certains membres de sa famille… Mais il me dégoute. Qu’en dit-elle, Moira ? Vaut-il mieux des hommes comme lui, parfaitement hermétiques, n’ayant fait que cinq ans de prison pour avoir livré des dizaines de personnes à une mort certaine, torturé, détruit ? A des gens qui parfois ne versent de sang qu’une fois dans leur vie, dans un rituel que l’on connaît très mal ? « … Soit on accepte toutes les traditions sans questionner leurs spécificités, soit on prononce l’hégémonie de l’Ordre d’Hermès sur le territoire des îles britanniques ! Si vous voulez mon avis, il faut les interdire ! La mission de l’Ordre a toujours été d’unifier les pratiques magiques en incorporant en son sein les spécificités des autres traditions ! Ceux qui refusent de suivre la loi hermétique n’ont rien à foutre sur le territoire de Grande Bretagne et feraient mieux de faire leurs vali... » Je ne prête aucune intention à la porte qui s’ouvre derrière lui, aux figures qui se dessinent, aux baguettes levées. Mon regard est entièrement porté sur Marcus, et il me semble que je pourrai pleurer de l’entendre parler ainsi – tant d’Insurgés doivent être d’accord avec lui. Soit, s’il le prend ainsi, s’il veut le présenter comme cela, ce sera les défendre toutes, et peut-être même ouvrir le débat sur cette hégémonie dont il est si fier et qui mérite pourtant d’être questionnée un peu…


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Helios A. Carrow

Helios A. Carrow
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EVENT #22 | Comme un souffle sur la braise 5486fdfd7556c829102159271511d22c7d65ea8b
Jeu 31 Déc - 1:57

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Comme un souffle sur la braise

- 05.06.2004

« Chut ! »
« Oh mais elle répète la même chose depuis tout à l’heure-là. »
« Mais sérieux, elle pourrait pas laisser parler Fawley un peu ? Lui aussi il était avocat que je sache. »
« Qu’est-ce que t’en sais d’abord ? »
« Il a défendu mon cousin y a quelques années… »
« Mais taisez-vous à la fin ! »

Les garçons sont serrés les uns contre les autres sur les canapés de la salle commune, penchés vers la radio magique qu’O’Neil a reçu pour son anniversaire. Il y a quelques autres élèves de présents aussi, certains ont pris place dans les fauteuils autour, d’autres écoutent d’une oreille plus discrète un peu plus loin. Helios a replié ses jambes contre lui, et les serre de ses bras – tout à l’heure par mégarde, Sullivan a posé une main sur sa cuisse en se penchant pour attraper une dragée sur la table, ça lui a fait comme une décharge dans tout le corps. Pour ne pas penser à son émoi soudain, pour chasser les images qui lui sont venues, il essaie de se concentrer sur le discours de Oaks retransmis en direct. Mais une heure à écouter une juriste démago expliquer que Potter doit rendre des comptes, que les euthanatoï sont une menace, c’est trop pour les adolescents en ce samedi matin, et plus le temps passe, plus le groupe de Serpentard est dissipé. Il ose un geste pour attraper une dragée à son tour – ce sont les siennes après tout, et il n’y en aura bientôt plus à la vitesse où ses amis les avalent. Caramel. Pas trop mal – mais il doit se forcer à déglutir vite pour ne pas regretter. Tout cela est vain... Elle ne vise qu’une tradition, elle devrait toutes les attaquer – ces imbéciles arriérés n’ont pas à être reconnus de quelque façon que ce soit. S’il y a dans la pièce des étudiants non hermétiques, ils se font tout petit, sachant combien le groupe n’hésitera pas à cracher leur venin de la façon la plus odieuse possible. Enfin il semble qu’elle ait fini de parler, la parole est donnée à une voix inconnue. Le petit Lord Soleil siffle entre ses dents, ses amis ricanent. Un extatique. Qu’il s’inquiète, il a bien raison – il faudrait leur interdire de pratiquer leur magie ridicule, ni plus, ni moins. Un autre homme prend la parole, sa voix dit quelque chose au serpenteau qui fronce les sourcils – ça lui revient enfin, un homme des Terres de Feu. « Rookwood. » Il précise pour les autres, certains ont un sourire entendu, d’autres, moins connaisseurs lui lancent des regards curieux. Pas le temps d’expliquer. « Soit on accepte toutes les traditions sans questionner leurs spécificités, soit on prononce l’hégémonie de l’Ordre d’Hermès sur le territoire des îles britanniques ! Si vous voulez mon avis, il faut les interdire ! » Sullivan applaudit contre Helios, ici un autre gars crie qu’il a bien raison – Carrow reste concentré sur le discours. « Ceux qui refusent de suivre la loi hermétique n’ont rien à foutre sur le territoire de Grande Bretagne et feraient mieux de faire leurs vali... » Silence soudain à la radio, on a juste entendu un bruit de porte, tout ce petit monde se regarde avec étonnement. « Elle déconne ta radio ! » Mais comme pour faire écho aux évènements qui prennent place à Londres, la porte de la salle commune s’ouvre à la volée, dévoilant un septième année essoufflé qui semble avoir couru jusque-là, et qui tient entre ses mains un journal qu’il brandit. « Y a une édition spéciale ! Faut que vous lisiez ça ! »


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la voix s'exprime ainsi
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