Assis à mon bureau, je regarde, un peu rêveur, le portrait de ma mère. Pourquoi l’ai-je sorti, déjà ? Je ne sais plus exactement quel cheminement dans mes pensées m’ont conduit à me plonger ainsi dans cette contemplation – cela a quelque chose d’incroyablement apaisant. Je la regarde, et je me dis que j’aurais avoir une fille d’une douceur et d’une bonté d’âme semblable. Mais je n’ai pas eu d’enfant – ni héritier, ni adorable jouvencelle à admirer et protéger. C’est cela, qui m’a fait sortir le portrait du tiroir – je m’en souviens maintenant. Ce sera dans quelques semaines l’anniversaire de la mort de mon épouse, et je pensais avoir fait suffisamment la paix avec elle pour ne pas me sentir aussi aigri à son sujet en y songeant. Mais je suppose qu’un demi-siècle de haine, ça ne s’efface pas comme cela. Cela me rend un peu honteux. Pauvre Edna, je ne peux même pas m’empêcher de te maudire alors que cela va faire deux ans que tu reposes en terre. C’est une mauvaise chose – je ne devrais pas penser comme cela. Je retourne le portrait, éprouvant une certaine culpabilité sous le regard du tableau animé. Parfois, je me trouve méprisable.
Ma main monte à la croix à mon cou, et je soupire. Je ne devrais pas penser à tout cela à une heure aussi avancée de la nuit. Cela me donnerait presque envie de boire – et je déteste quand cette envie me vient. Serais-je toujours en lutte contre ces démons ? J’imagine. J’accepte volontiers ce juste châtiment, quand je sais ce qu’aurait pu me coûter ma colère… Je ne devrais pas y penser, vraiment pas.
Je chasse mes pensées en saisissant mon papier à lettre. Regretter le passé, ça ne le changera pas – je ne peux plus maintenant que placer mes espoirs en l’avenir. En Nigel, bien sûr, mais j’ai parlé à mon neveu il y a quelques jours. Mais il y a une autre Fawley que j’ai trop négligée ces derniers temps.
J’espère que tu te portes bien, que l’approche des examens de fin d’année ne te cause aucun souci. Je suis navré de ne pas t’avoir autant écrit que je l’aurais voulu – j’ai été, tu le devines, assez occupé dernièrement. Comme tu le sais déjà, ton oncle a fondé avec Moira Oaks une Coalition, en laquelle je place beaucoup d’espoir – mais qui a apporté de grands bouleversements dans certaines de mes amitiés. Je suis navré, je ne devrais sans doute pas t’ennuyer avec cela.
Chère enfant, je sais que ces derniers mois ont été particuliers, et j’espère que tu sais que je suis disponible pour toi si tu as besoin de discuter. Malgré les décennies qui nous séparent, et nos les différences de nos idées, sois assurée que je resterai une oreille attentive qui ne te jugerai pas. J’ai lu dans la presse qu’un syndicat de professeur s’était monté à Poudlard, en réaction aux actions du directeur ces derniers mois… Comment cela se passe-t-il, pour vous ?
Ecris-moi vite, je t’en prie, pour me dire comment tu te portes, et comment tu envisages la fin de cette année scolaire.
J’ai pour ma part grand hâte de te retrouver pendant les vacances.
Je t’adresse de bien tendres pensées. Ton grand-oncle, Melchior.
Poudlard. Un jour comme les autres, un matin comme les autres. Le hibou de « Papy Melchior » vole par l’une des hautes fenêtres de la Grande Salle et s’engouffre à tir d’aile jusqu’à la table des Serdaigles. Personne n’est vraiment surpris. Le hibou passe plusieurs fois par semaine et celui que tu empruntes fait de même, chargé de tes réponses. Le majestueux oiseau s’est posé sur ton épaule. Tu lui caresses du bout des doigt le bec et la tête, lui donnes un bout de bacon pioché dans ton assiette. Tout le monde est habitué. Ceux qui te connaissent savent que c’est le hibou de Lord Melchior Fawley qui vient t’apporter de ses nouvelles, tout comme ils savent que ce soir tu te dépêcheras d’aller à la volière lui poster ta réponse. C’est comme ça depuis ta première année, pourquoi en irait-il autrement en troisième année ?
Tu découvres le pli de ton grand-père adoptif… oui, d’accord, c’est ton oncle, mais tu ne peux pas t’empêcher de l’appeler « Papy » dans ta tête. Tu as grandi aux bons soins du reste de ta famille depuis que la guerre est terminée, de toute façon. Ton enfance avec ton père biologique est une tache d’huile qui menace de s’enflammer à chaque fois que tu y penses. Tu préfères ne pas y penser. C’est Lord Fawley, ta famille. Et tata Susan, et tonton Théobald et Nigel… Ton père biologique est toujours en fuite, tu le sais. C’est difficile à ignorer vu les regards qu’on te jette parfois au sein même de l’école. Mais le fait d’avoir été répartie à Serdaigle a contribué à te protéger. C’est plus facile de se souvenir que les enfants ne sont pas les parents lorsqu’ils ne suivent pas le même chemin… Ou du moins c’est ce que t’a dit avec philosophie une septième année de ta maison.
Ce jour là, tu as quelques heures de pause après le dîner, et après l’annonce de Severus Rogue au dîner… honnêtement, tu as besoin de calme. Son annonce résonne encore dans ta tête et tu en trembles. La lettre de ton « Papy » ce matin, l’annonce de Severus Rogue ce soir… C’était un signe, et tu sais que Dieu n’est pas patient. Armée de tes affaires et de ta meilleure plume, tu t’es posée dans la salle du club de collectionneurs de cartes. Vous êtes nombreux à les aimer, ces cartes, mais peu nombreux à fréquenter officiellement le club. Seuls les fans les plus dévoués prennent de leur temps pour venir discuter état, côte et échange dans ce réduit guère plus grand qu’un bureau. Lorsque tu t’y engouffres, tu as encore la lettre que tu as lue en tête. Il avait l’air inquiet, « Papy Melchior ». Tu n’aimes pas spécialement ça. Il a déjà vécu une vie tellement remplie et tourmentée, tu aimerais bien qu’il puisse profiter de sa vieillesse plus paisiblement. Mais il travaille toujours aux archives, il siège toujours en tant que Lord, et maintenant… tout ça. Tout ça.
Citation :
Poudlard, le 18 juin 2004
Cher Tonton,
J’ai reçu ta lettre ce matin, et je m’empresse de répondre. Je suis toujours si contente de te lire. J’espère que tu vas bien. Moi aussi, je me suis tenue au courant de l’actualité : j’ai lu le journal à la bibliothèque. Enfin, en partie… c’est quand même vraiment long ! De toute façon, on ne peut pas se tenir loin de l’actualité, il se passe tellement de choses en ce moment. Prends bien soin de toi, Tonton, et n’oublie pas de bien suivre les recommandations de Maestro s’il te recommande une tisane ou un peu de repos !
Je vais bien : j’ai beaucoup révisé ces derniers temps. Et oui, il y a eu un syndicat de professeurs de formé. J’ai vu l’annonce le matin même, je te la recopie sur une feuille ci-jointe. J’ai été très surprise de cette action des enseignants, mais je dois avouer que je suis un peu déçue aussi. Au lieu de chercher l’apaisement, ça a remis de l’huile sur le feu, ici. Tu sais que les renvois de deux septièmes années ont été très controversés, mais… enfin, je crois que ce n’est pas plus mal. Ces deux élèves ont ouvertement emmené la chorale à enregistrer des choeurs pour cette chanson de Reissen… Comme l’un des professeurs les avait invités au bal de Noël pour mettre un peu d’ambiance, on ne s’est pas méfiés. On s’est tous dit que cela devait être autorisé… Et ça ne l’était pas. Quand j’ai entendu ma voix au concert de Reissen, je me suis sentie trompée, et je sais que je ne suis pas la seule. Le renvoi est peut-être une sanction dure, mais ce que ces élèves ont fait était grave aussi. Tu sais que les effectifs de la chorale n’ont jamais été aussi bas ? Il y a beaucoup d’élèves dont les parents ont interdit qu’ils reviennent. On a perdu notre unique contralto et quasiment toutes les voix masculines. Bach a désormais beaucoup moins d’allure quand on chante ses messes, désormais…
Et je ne t’ai pas encore raconté la conséquence la plus inquiétante ; je serai peut-être la première à te l’apprendre si le hibou est assez rapide pour t’arriver avant le journal de demain matin. Severus Rogue vient de démissionner de son poste de Directeur ! Personne n’était au courant ! Tu aurais du voir la tête des professeurs et du professeur McGonagall en particulier quand il a annoncé qu’il l’avait recommandée pour lui succéder au poste de Directeur – Directrice – de Poudlard ! Il a fait un discours très court, il a juste dit qu’il avait fait le choix de démissionner et que les élèves ne devaient pas s’inquiéter, qu’il veillerait à ce que tout soit en ordre pour la prochaine rentrée ! Il ne peut pas faire ça, Tonton, si ? Il y a si peux de directeurs qui démissionnent ! Je suis sûre que c’est le syndicat qui l’y a poussé ! Toute cette année a du être si dure pour lui : les attentats au Ministère cet automne, le renvoi du professeur Nott pour alcoolisme, le renvoi du professeur Wilson et des deux élèves de la chorale… Et puis il y a eu aussi ce dragon aux portes ouvertes, et aussi du grabuge au salon des métiers avec Peeves… Il a l’air d’avoir si peu de soutien ! Lorsque le syndicat a été formé, il y a des élèves qui ont commencer à militer pour que ce « mangemort » soit fichu dehors ! Je m’inquiète pour lui, tonton : je ne l’ai pas eu en cours, mais j’ai vu combien il se souciait des élèves. Il a réconforté et aidé des élèves de ma maison qui ont été traumatisé par les attentats du Ministère, il a lui-même escorté Meadow Quinn, je t’ai déjà parlé d’elle, notre préfète et capitaine de l’équipe de Quidditch, qui a été blessée par les attentats à Poudlard. Tu sais que les médecins ne savent pas si elle pourra rejouer ? Ses mains ont été méchamment abîmées. Ce n’est pas juste toute cette haine, Tonton.
T’ai-je déjà parlé d’Helios Carrow ? Je ne sais plus ! Il me sort par les yeux ! L’autre jour, il a attaqué une Verbena de Gryffondor ! Le professeur Rogue, sans doute pour nous changer les idées, a autorisé le club de duel à organiser des révisions pratiques pour tous les élèves. On est beaucoup à y être allé. Moi je n’ai pas combattu, mais j’ai révisé mes sorts pour les examens avec des étudiants de ma classe : mais Helios Carrow a fait un duel contre Aura Giovanni, elle l’a battu à la régulière, et lorsqu’elle a voulu lui serrer la main, il l’a attaquée avec un repulso. Je suis sûre que ce n’était pas parce qu’elle est à Gryffondor, mais bien parce qu’elle est d’une autre tradition ! Je ne le supporte pas ! Je sais qu’il faut être patient et espérer, mais est-ce que tu crois que certaines personnes sont incapable de rédemption ? J’ai lu quelque part que la rédemption et le salut n’étaient possible que pour ceux qui ont encore un peu de moralité, crois-tu qu’on puisse n’en avoir plus aucune ? Est-ce que tu crois que mon père… Pardon, je ne devrais pas utiliser cette lettre pour te raconter tout ça, mais… enfin, je voulais t’en parler.
On a tous très peur, tu sais. Quoi qu’on dise de Rogue, il n’a jamais refusé des élèves d’autres traditions : il arrange même les emplois du temps de certains d’entre eux pour qu’ils puissent apprendre leur magie traditionnelle. Tu sais que certains Verbenae, par exemple, suivent deux heures de moins de sortilèges du tronc commun pour avoir des heures avec un maître de leur tradition en runes et en oghams ? Et si le futur directeur n’était pas aussi compréhensif ? J’ai peur, tu sais. A Serdaigle, on n’est pas très nombreux à ne pas être hermétiques, mais on est quelques uns tout de même. Les plus âgés ne l’ont pas dit, mais quand le directeur a annoncé sa démission, ils nous ont tout de suite regardé, nous qui restons. Nous qui allons connaître une nouvelle ère à Poudlard. Je ne sais pas si le professeur McGonagall sera très tolérante vis à vis des non-hermétiques. Elle a l’air très ancrée dans l’Ordre d’Hermès. Je l’ai même une fois entendue se plaindre des arrangements d’emploi du temps qu’il avait fallu faire pour des élèves d’autres traditions. Peut-être était-ce juste un agacement lié à la paperasse que ça représente, ou peut-être était-ce autre chose… Je ne sais pas.
Tu parles de la coalition dans ta lettre… j’ai écouté à la radio leur discours. On était plusieurs autour de la radio de Stevens… tu sais ? Il est passé par l’école géré par les Lewis avant de venir à Poudlard ? Je crois que tu as déjà du le croiser… enfin, il avait la radio que son père lui a offert l’an dernier, donc on s’est assemblés là pour écouter. Il y avait quelques hermétiques avec nous, mais tu te doutes qu’on était tous très curieux d’entendre ce qu’ils avaient à dire. Tu la soutiens vraiment, cette coalition ? Je sais que tonton est dedans, mais… leur réaction m’a faite un peu peur. Malgré les assurances de Madame Oaks sur le fait qu’il s’agissait de mener l’enquête sur les pratiques de toutes les traditions, je ne peux m’empêcher de craindre que les premières visées seront les plus éloignées du dogme hermétique. Nous, on en est proche, mais quid des verbenae, des euthanatoi, des extatiques ? J’étais contente quand j’ai lu cette mesure du Ministre dans le journal, maintenant, je me prends à espérer que le Ministre ne l’ait jamais fait passer. En la faisant passer, il a remis sur le devant de la scène les traditions minoritaires, et qui sait ce qui se décidera, par le vote ou par le sang…
Mais j’avais dit que j’arrêtais avec les pensées déprimantes ! Pardon Tonton, je crois que c’est un soir où je suis un peu mélancolique. Ne t’inquiète pas pour moi : je vais bien et personne ne m’embête. Je suis dans la salle du club de collection de cartes, là. Eh, d’ailleurs ? Je te l’avais déjà dit que j’ai réussi à récupérer la dernière carte des 150 ans d’Honeydukes qui me manquait ? Je l’ai échangée contre dix autres cartes, mais ça valait le coup ! Je suis l’une des seuls du club à avoir la collection complète, et ça a fait un heureux : je n’ai pas cherché à marchander le prix fixé, je voyais bien que ça faisait plaisir à Edgard – un deuxième année de Poufsouffle – de récupérer dans mes doubles celles qui lui manquaient !
Les examens sont finis, aussi. Hier était la dernière épreuve, j’avais potions. Ça s’est plutôt bien passé. Il faut dire que j’ai bien révisé grâce au club de potions géré par le Directeur lui-même. Ça aussi, ça va manquer quand il ne sera plus là l’an prochain. On va sans doute utiliser la dernière réunion du club pour lui organiser un petit quelque chose. Un cadeau, peut-être, ou bien un pot de départ. Les septièmes années en discutaient avant que je ne vienne m’isoler dans la salle du club de collectionneurs, je leur ai dit que quoiqu’il s’organise, j’en étais ! J’ai hâte que ce soient les vacances pour te revoir, Tonton, et revoir toute la famille !
Je t’embrasse bien fort et t’envoie un peu de chocolat de chez Honeydukes que j’ai acheté la semaine passé ! Il paraît que c’est réconfortant le chocolat, et tu en auras sans doute besoin après cette lettre beaucoup trop longue !
Aleesha Edwa Fawley
La lettre est accompagnée d'une copie de l'acte de fondation du TUSH (ici) et d'un morceau de chocolat noir avec feuille d'or comestible prélevé dans la boite à conservation magique de Aleesha
La lettre est longue. Trop longue, même. La voilà roulée en un rouleau serré et le chocolat emballé. Tu laisses tes affaires là et cours vers la volière. A ton retour, un élève de quatrième année s’est installé à la même table que toi, vous commencez à parler chocogrenouilles, et pendant quelques dizaines de minutes, jusqu’au couvre-feu, tu as l’impression que tout est normal ici.
:copyright: Code de Phoenix O'Connell - 2190 mots
Pardon, pardon, PARDON, pour ce long moment sans nouvelles de ma part ! J'espère que la réponse t'ira. J'ai décalé à l'actualité brûlante, histoire qu'on ait un rp au coeur de l'actualité, vu que tu n'avais pas daté la lettre de Melchior, mais si tu préfères un autre moment, je peux éditer ma réponse à ta convenance Et bonne année
La lettre est arrivée ce matin, posée par Maestro sur le plateau avec le thé et les tartines pour le petit déjeuner. L’elfe, pourtant discret habituellement, m’a fixé avec une certaine curiosité alors que je l’ouvrais – il apprécie beaucoup la jeune @Aleesha E. Fawley il me semble. Comment pourrait-il faire autrement ? A-t-on vu enfant si douce et si charmante entre ces murs lors de ce dernier siècle ? J’ai lu avec une certaine attention son courrier – rapporté à Maestro qu’elle me recommandait de bien l’écouter ce qui nous a fait rire, froncé les sourcils à ses inquiétudes, levé les sourcils en apprenant la démission de Rogue et tourné le courrier plusieurs fois entre mes mains avant de partir me préparer. Ce que j’allais lui répondre m’a hanté toute la journée. Prétendre aller au mieux, après le jugement, après la condamnation me semblait être presque déloyal envers elle, tant elle s’était montrée franche et honnête. Mais que lui dire d’autre ? Que j’ai été jugé coupable d’avoir agité la foule, pour avoir tenté de les calmer, que j’ai écopé d’un casier, d’une amende et que cela me meurtrit ? N’y a-t-il pas déjà assez de crainte dans son discours, de ce que les hermétiques pensent de nous, veulent faire de nous pour lui donner raison en lui racontant cela ? Je m’y suis mis alors que la soirée était presque arrivée, en mangeant le chocolat qu’elle avait joint à sa lettre – pour me donner du courage.
Manoir Fawley, 19 juin 2004
Ma chère Aleesha,
Je vais bien, je te remercie. Je prends bien soin d’écouter les recommandations de Maestro, et je pense qu’il ne manquera pas de te remercier de m’y avoir invité quand il te verra la prochaine fois. Ce début de mois a été assez agité, j’espère que cet été sera plus calme. Au passage, est-ce que tu aimes le Quidditch ? J’aimais beaucoup quand j’étais jeune, il y aura plusieurs matchs cet été lors de la Coupe d’Europe. Cela te ferait-il plaisir que je t’y emmène ?
Je ne suis vraiment étonné de la démission du professeur Rogue – pas plus que je ne juge la création de ce syndicat, à l’exception du nom. Si tu as lu les journaux au début du mois, tu sais à présent que le professeur Wilson n’était autre que Lucius Malefoy – si tu ne les as pas lus parce que tu étais prise par tes révisions tu me vois navré de te le rapporter. J’ai une certaine amitié pour le professeur Rogue, et je ne doute pas une seconde qu’il ait été abusé par Lucius – et que le procès de ce dernier éclairera beaucoup notre vision de l’année qui vient de passer. Mais il a trompé ses enseignants et ses étudiants aussi, en ne leur révélant pas quel homme avait abrité ces murs pendant des mois, à qui ils avaient confié leur confiance, leur amitié peut-être. Mais ne t’inquiète pas pour lui outre mesure : il est encore jeune, quoiqu’à ton âge on en doute, et il n’est ni sans ressource ni sans ami. Je vais te confier un secret : je te prie de ne rien révéler pour le moment. Je prévois d’appuyer sa candidature afin qu’il puisse demander à hériter du titre de Lord Prince, qui appartenait à son grand père. L’année a été difficile pour lui, mais je t’assure que je mettrai tout en œuvre pour qu’il y ait une issue heureuse.
Ne t’inquiète pas trop de ce qui vous attend à Poudlard. Le professeur McGonagall est une femme juste, admirable sur bien des points. Elle prendra soin des étudiants, même ceux d’autres traditions, et les protègera. Et les demandes de vos professeurs, de faire de Poudlard un lieu où chacun sera en sureté qu’importe ses origines, idées ou engagements hors de l’école, me laisse à croire qu’ils agiront aussi en fonction du bien être de tous, et que tu trouveras pour t’aider et te protéger nombre d’interlocuteurs malgré le départ de Rogue. Et pour la chorale, j’imagine qu’elle souffre effectivement de ce qui s’est passé lors du concert – et qu’apprendre que c’était Lucius qui la menait n’a rien arrangé aux yeux de nombres d’élèves et de parents inquiets. Mais les choses retourneront à la normale après un certain temps – quoique l’an prochain sera peut-être encore un peu compliquée. Je ne peux que t’inviter à te concentrer sur ce qu’il vous reste, et faire de ton mieux : je suis certain que vous pouvez encore faire de très belle performance.
Pour le jeune Carrow… C’est un cas particulier. Je le soupçonne d’avoir eu une enfance très difficile, son père n’est pas connu pour être un homme bon. Et il a été confié à Caractarus Beurk, qui n’est pas non plus une figure très sympathique ou très aimante. Je pense qu’il s’agit d’un enfant en souffrance Aleesha, qui mérite bien plus ta compassion et ta pitié que ta colère ou ta rancœur. Son attaque injuste n’était certainement qu’une façon d’essayer de se faire bien voir, ou de se prouver quelque chose. C’était sans doute ridicule et mesquin, mais j’y vois plus l’aveu d’une grande solitude qu’autre chose. Il a été élevé dans la croyance que son sang, et sa tradition le rendait meilleur que les autres. Quand on a que cela, on s’y attache, crois-moi. Je me souviens d’étudiants comme lui à l’époque où j’étais à Poudlard, et je Il est mal entouré, mais encore jeune, il pourrait devenir meilleur si on lui montrait la voie.
Pour la Coalition... Les choses sont compliquées, j’en ai peur. Je les rejoins sur bien des points et sur bien des aspects de leurs engagements, et Moira Oaks est sans doute la sorcière la plus intelligente de notre époque. Elle ne veut que protéger les sorciers, et éviter une guerre civile qui ne manquerait pas d’arriver si on laissait le Ministère et l’Insurrection se faire face seuls. Cependant, je comprends tes inquiétudes : j’en partage certaines je dois te l’avouer. Je sais que Moira s’inquiète particulièrement au sujet d’une tradition en particulier, les euthanatoï, dont la magie est liée à un acte hautement condamnable. Je me demande encore si un arrangement est possible, pour toutes les traditions, et comment cela pourrait se passer. Je te promets que nous pourrons en discuter plus en détail quand j’y verrai plus clair, je ne manquerai pas de t’écrire à ce sujet, ou peut-être aurons-nous la chance de nous voir même pour en discuter autour d’un thé.
C’est une excellente idée de faire quelque chose pour le directeur, j’espère que cela se passera bien.
J’attends ta prochaine lettre, et j'ai hâte de te retrouver cet été.
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J'espère que la réponse t'ira. J'ai décalé à l'actualité brûlante, histoire qu'on ait un rp au coeur de l'actualité, vu que tu n'avais pas daté la lettre de Melchior, mais si tu préfères un autre moment, je peux éditer ma réponse à ta convenance 
