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Blessures d'enfance | Eirian & Lemony
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Sam 30 Mai - 7:09

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Blessures d'enfance
J’irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit le planter dans la terre et l’inonder de pluie de lumière et d’amour au soleil de midi pour que tu rêves encore chaque jour de ta vie. Je ne t’épargnerais ni le temps ni l’effort, pour que tu sois debout devant les coups du sort, solide et résistant face à l’adversité riche de ton courage et de ta liberté. Si j'étais ton chemin
- 20.02.2004

Je regarde en souriant les étudiants partir, satisfait. J’ai aimé ce club, quand j’étais étudiant, j’aimais y écrire, y travailler, y échanger avec les autres. C’est ici que j’ai découvert l’art de la photographie moldue – et j’étais fasciné. J’ai regretté, souvent, à l’époque où j’étais avec Emma, de ne pouvoir prendre de photo animée de nous, de garder cet instant que nous partagions plus vivant, par la magie. Je soupire. Des fois, je déteste être un né moldu. J’aimerais que tout cela soit plus simple, j’aimerais avoir pu partager avec mes proches, tous mes proches, ce qu’était ma vie ici. J’aurais aimé ne pas me sentir en décalage, à Poudlard, trop moldu pour ce lieu où même la technologie que j’affectionne tant refuse de fonctionner – comme si l’antique château lui-même voulait m’interdire d’être moi-même, me repousser, me forcer à renoncer à mes racines. C’est un problème qu’il va falloir régler ça, à terme. Trouver un moyen d’adapter l’artisanat moldu, le vrai, l’intéressant, pas celui pour lequel cet imbécile d’Arthur Weasley se passionne, à ce monde sorcier. Aller de l’avant, améliorer les choses. Permettre à tous d’envisager Poudlard comme une seconde maison, une seconde famille. Je me demande si j’aurais assez d’une vie pour cela.

Pour me tirer de mes pensées alors que la dernière personne ferme la porte derrière elle, Turing saute du bureau et vient se frotter contre mes jambes, et j’adresse au jeune chat un sourire amical avant de me baisser pour le caresser. Il ronronne et s’étire. Je me retourne pour constater que la jeune Almasdóttir n’est plus à la place où je l’ai laissée. Je pousse mes lunettes, un peu inquiet – s’il arrive quoique ce soit à cette gosse parce que je n’ai pas su me rendre disponible, @Orion Fleury ne me le pardonnera pas. Je ne me le pardonnerai pas non plus, d’ailleurs. Je fais le tour du bureau pour la découvrir prostrée, son oiseau tout contre elle. Oh, Eirian… J’attrape sur mon bureau mon sac sans fond et m’assoie en tailleur devant la gamine. « Hé... » Je ne sais pas exactement ce qu’il faut faire ou dire. J’ai conscience qu’être professeur, ce n’est pas simplement faire classe, c’est aussi devoir se rendre disponible, en terme quasi émotionnel, pour ces enfants. Surtout dans un lieu comme Poudlard. Surtout quand on est aussi directeur de maison. Je ne suis pas certain de savoir comment m’y prendre, pourtant. Je ne crois pas avoir été jamais très doué avec mes émotions, alors avec celles des autres. Quand je pense qu’Emma vient d’avoir un enfant ! Si j’étais encore avec elle, je serais peut-être père, maintenant. La pensée me terrifie. Aurais-je été capable ? Je secoue la tête, déterminé. J’aime ce travail. J’aime les enfants. Je vais apprendre. J’aimerais juste que la jeune poufsouffle ne soit pas celle qui essuiera les plâtres de ma maladresse, des erreurs que je vais nécessairement commettre. Comment font-ils, mes collègues ? Je devrais sans doute leur poser la question. J’avise le livre qu’elle n’a pas l’air d’avoir vraiment bouquiné. « Tu n’aimes pas Tolkien ? » Cela me surprendrait, il me faisait rêver, gamin. J’aurais aimé être ce hobbit, parti pour une grande aventure. D’une certaine façon, en recevant ma lettre de Poudlard, je le suis devenu. Je ferais un très bon hobbit, avec un peu moins d’appétit, mais très bon quand même.

Je fouille dans mon sac sans fond et sors deux chocogrenouilles, et je lui en tends une avec un petit sourire. Turing saute sur mes genoux, curieux, et je repousse sa tête doucement en ouvrant la sucrerie. « Désolé pour tout à l’heure. Je… Il fallait que je règle ça, ça a été compliqué pour certains étudiants du club. Mais je suis disponible maintenant. » La chocogrenouille fait un bond et je la rattrape au vol. Gamin, le pouvoir d’ensorceler les sucreries me semblait être l’une des plus belles utilisations de la magie possible. « Tu connais Charlie et la Chocolaterie ? Quand j’ai découvert ces sucreries, je me suis dit que Willy Wonka était certainement un sorcier. » Je crois que je le préfère en moldu, en vrai moldu un peu fou et excentrique, capable de montagnes d’ingéniosité. Me dire qu’il y a de la magie dans mon monde à moi aussi, même si les sorciers y sont aussi aveugles que les moldus à la leur. Il me semble que la jeune fille aussi comprendrait ça, qu’elle aussi se trouve dans une situation similaire à la mienne. Sauf qu’il n’y a pas eu d’attentats à Poudlard, d’élèves renvoyés, de professeur congédié, lors de ma première année. Je crois que j’aimerais bien la prendre dans mes bras, lui dire que tout va bien aller, que ça va passer, que ça ira mieux. Il y a une sorte de pudeur qui arrête mon geste. Elle n’aurait été que la protégée d’Orion et moi l’ami de ce dernier, je le ferais certainement – mais je suis professeur, et je ne me souviens pas qu’un professeur ait fait preuve d’autant de familiarité avec un élève devant moi. Cependant, rares ont été les professeurs à être simplement vraiment humains, ici. @Severus Rogue le premier, je l’admirais bien sûr, mais ma discussion avec Erin en début de semaine m’a rappelé combien il pouvait être odieux avec certains élèves. Cette discussion, et ses dernières actions, bien sûr. Je les passe en revue, tous, ceux qui m’ont appris pendant ma scolarité. Je les ai admirés pour la plupart, appréciés pour certains. Mais tous m’ont eu l’air d’ignorer ce que c’était d’être un gamin de onze ans coupé de son monde, enfermé dans un internat magique quand toute sa vie avait été si rationnelle, si terre à terre. J’aurais aimé, je crois, à onze ans, qu’on me prenne dans les bras et qu’on me dise que tout allait bien se passer.

« Comment ça va, dis ? »
Je retire mes lunettes pour les nettoyer du coin de ma chemise – un instant, l’enfant et son corbeau se confonde dans mes yeux, image floue d’une même entité.

@Eirian Almasdóttir - 1 008 mots
code du titre par rogers

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
pictures : Blessures d'enfance | Eirian & Lemony 190218090309833479
Sam 30 Mai - 18:57
La chaleur de leur cocon eut raison des deux êtres ; Eirian s'endormit et Muninn somnolait contre elle. Au moins, il y avait un avantage ; c'est que le temps passait plus rapidement. Le désavantage, par contre, c'est qu'on se retrouve avec plein de courbatures. Alors le gémissement de l'enfant se mêla aux craquements de son dos tandis que son corbeau, sortant de sa léthargie, croassa et claqua du bec. Elle fut surprise de trouver Lemony en face d'elle, en tailleur et, frottant ses yeux fatigués, elle marmonna un « C'est fini ? » à peine audible. La Verbena n'était pas prise de remords d'avoir raté leur séance et était même soulagée d'avoir passée ce calvaire sans encombres. Une main frotta sa tignasse, l'autre caressant le corvidé qui secoua son plumage. Elle le laissa se dégourdir les ailes et les gambettes sans protester, son regard se posant sur le livre à ses côtés.

— Ho, si... Mais j'ai dû le lire au moins... Sept fois ?

Qui n'aimait pas Tolkien quand on aimait la Fantasy, hein ? Et au vu de la facilité de lecture du Hobbit face au Seigneur des Anneaux, elle l'a lu et relu ce conte ! Et le plus marrant dans cette histoire ? C'est qu'être une Poufsouffle c'est parfois être associée à une Hobbit... Et cette pensée lui arracha un petit sourire amusé qu'elle garda face à cette chocogrenouille que Lemony lui tendait. Elle hésita un peu avant de le prendre en main, ses doigts parcourant le packaging différent de l'accoutumer. Une édition spéciale peut-être ? La petite Verbena l'écoute en décortiquant la boîte, ses excuses, ses suppositions sur Willy Wonka... Eirian gardait son regard rivé sur sa sucrerie, l'air absente, pensive, ou alors totalement obnubilée par cette chocogrenouille. Mais pour tout ceux qui connaissent l'enfant, la dernière théorie était sans nul doute peu probable ; Eirian n'était pas une grand fan des bonbons fabriqués par les Sorciers, hormis quelques uns.

Ça va.

Ce même timbre blanc qu'on usait par réflexe face à cette question. Mensonge pour les autres et pour sois-même. Se tromper sois-même et se convaincre que tout allait bien. Après cette courte sieste, Eirian avait retrouvé ses rambardes, son sang-froid et ses épaules pour porter à nouveau le propre poids de ses angoisses. Jusqu'à qu'elle craque à nouveau. Impassible donc, elle reprit la parole en secouant légèrement sa chocogrenouille :

Willy Wonka est au-dessus des Sorciers... Il faisait des sucreries qui vendaient du rêve, de l'émerveillement au goût délicieux pour les petits et les grands... Il ne faisait pas ça comme une stupide farce qui peut te faire des trous dans la langue, te faire vomir, te rendre malade, te faire un malaise et te dégoûter à chaque bouchée... C'est ça la différence entre lui et les bonbons d'ici : lui aimait vraiment les confiseries et il voulait partager sa passion...

Ha, c'était encore un peu aigre quand on parlait des Sorciers, comme s'il restait du venin coincé au fond de la gorge. Elle n'a jamais été fan des sucreries de bases, préférant une bonne pomme bien juteuse à un caramel. Mais ceux crées par l'Ordre avait de quoi l'agacer. C'était du même niveau que leur foutu escalier qui bouge. Et se rendant compte qu'elle risquait de plomber l'ambiance avec son animosité envers son héritage familiale maternelle, l'enfant prit une grande inspiration, essayant de calmer ses ardeurs et ouvrit la boîte. Elle attrapa la grenouille au vol, réflexe presque animale ou de l'Apprentie Garde-Forestier qu'elle était. Scratch fit la bête, écrabouillée dans la main de l'enfant. Mort.

Mais tout n'est pas à jeter... Certains sont assez amusants, bien pensés et pas dangereux...

Elle prit la chocogrenouille en une bouchée. La Verbena faisait référence aux Plume en Sucre ou bien, ses petites préférés, les Fizwizbiz. Le chocolat soulageant cette aigreur dans sa gorge, les épaules d'Eirian s'affaissèrent dans un nouveau soupir. Elle leva ses yeux pour croiser le regard de Lemony, un air sincèrement désolé sur son visage, dans son timbre, pour accompagner ses excuses annoncées d'une maturité perturbante, loin de l'enfant jovial, solaire et innocente.

Je suis désolée Lemony, pour tout à l'heure... C'est ma faute, je croyais que tu étais libre pour les portes ouvertes, je ne savais pas que c'était aussi une réunion du Club... Je ne serais pas venue et je ne t'aurais pas fait honte...

La blaireautin prit la carte au fond de la boite pour voir quelle personnalité elle avait gagné, un sourire amère sur les lèvres en murmurant ses mots :

De toute façon, je fais tout de travers ici... Rien de bien...

772 mots

Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Sam 30 Mai - 20:34
Intervention MJCHOCOGRENOUILLE LEMONY


Chocogrenouille |  Carte n° 30 : Havelock Sweeting. Ce sorcier a été le plus grand spécialiste des licornes depuis le XVIIe siècle. Il créa de nombreuses réserves de licornes en Grande-Bretagne et est l'auteur du Guide magique de la licorne, un ouvrage demeurant une référence incontournable de nos jours.
La carte est en bon état et Havelock Sweeting sourit chaleureusement au professeur.


Intervention MJCHOCOGRENOUILLE EIRIAN


Chocogrenouille |  Carte n° 27 : Gilderoy Lockhart. Autrefois connu comme un héros ayant vécu mille vies, Gilderoy Lockhart est connu pour avoir été la plus grande fraude de ce siècle. Il s'est approprié les exploits extraordinaires d'autres après les avoir oubliettés. Il n'en demeure pas moins connu pour avoir été cinq fois le lauréat du sourire le plus charmeur décerné par les lectrices de Sorcière Hebdo.
La carte est dans un état parfait, comme le sorcier qu'elle représente, n'est-ce pas ?

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Dim 31 Mai - 22:53

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Blessures d'enfance
J’irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit le planter dans la terre et l’inonder de pluie de lumière et d’amour au soleil de midi pour que tu rêves encore chaque jour de ta vie. Je ne t’épargnerais ni le temps ni l’effort, pour que tu sois debout devant les coups du sort, solide et résistant face à l’adversité riche de ton courage et de ta liberté. Si j'étais ton chemin
- 20.02.2004

« Ho, si... Mais j'ai dû le lire au moins... Sept fois ? » Ça ne m’étonne qu’à moitié, compte tenu des livres que je sais que la jeune fille a déjà eu en main à son âge. Plus grande lectrice que moi à onze ans, déjà plus intéressé par les sciences que par la fantasy. Mais ils avaient ça de fascinant ces romans, ces contes, une fois devenu sorcier, d’être un peu la magie de mon monde à moi – la magie qui fonctionnait aussi à Poudlard en tout cas. Je crois que je trouve un certain réconfort, même à mon âge, de me trouver quelqu’un avec ces références ici, même une petite fille de onze ans. Je ne crois pas une seule seconde à son ça va, prononcé d’une voix trop morne pour l’enthousiasme dont elle sait faire preuve. Oh, Eirian… Je baisse les yeux pour regarder la carte qui allait avec ma chocogrenouille, Havelock Sweeting. Le nom me dit très vaguement quelque chose, mais je n’ai pas fait de Soins aux Créatures magiques à l’époque où j’étais étudiant. « Willy Wonka est au-dessus des Sorciers... Il faisait des sucreries qui vendaient du rêve, de l'émerveillement au goût délicieux pour les petits et les grands... Il ne faisait pas ça comme une stupide farce qui peut te faire des trous dans la langue, te faire vomir, te rendre malade, te faire un malaise et te dégoûter à chaque bouchée... » Je lève un sourcil presque inquiet vers la jeune fille. Je crois que je comprends son point, qu’il y a effectivement quelque chose d’incroyablement morbide et terrible avec la magie – il n’y a qu’à voir les dragées surprises de Berties Crochues. Des mauvaises farces et du danger… Le monde sorcier dans toute sa splendeur. « C'est ça la différence entre lui et les bonbons d'ici : lui aimait vraiment les confiseries et il voulait partager sa passion… » Je la regarde rattraper sa chocogrenouille avec presque un frisson devant son geste. « Mais tout n'est pas à jeter... Certains sont assez amusants, bien pensés et pas dangereux… » Je glisse la carte de ma chocogrenouille dans ma poche, songeur. Les friandises Weasley n’existaient pas encore quand j’étais moi-même étudiant, et qu’elles ont rajouté leur lot de bizarreries parfois malsaines à l’offre disponible pour les élèves – mais leur lot de rêveries aussi.

Elle lève les yeux vers moi. « Je suis désolée Lemony, pour tout à l'heure... C'est ma faute, je croyais que tu étais libre pour les portes ouvertes, je ne savais pas que c'était aussi une réunion du Club... » Je hausse les épaules en souriant, ce n’est pas grave. « Je ne serais pas venue et je ne t'aurais pas fait honte… De toute façon, je fais tout de travers ici... Rien de bien... » Son sourire est étrange et sa voix s’est transformée en murmure. Je soupire. « Non Eirian. Tu ne fais pas tout de travers. » Turing me jette un regard noir alors que je le pousse de mes jambes pour me remettre debout. « Et tu ne m’as pas fait honte. Tu m’as pris au dépourvu. » Je ne sais pas combien elle saisit la nuance. « Je ne savais pas comment réagir. Tu sais, ce club est particulièrement important pour moi parce que je… Mais tu es importante aussi. J’ai du temps pour toi maintenant. » Je lui tends la main. « Viens, lève toi, ça va te faire du bien de te dégourdir les jambes. » Ça m’en fera aussi. Je regarde la pièce avec un sourire songeur. « Oh, tu veux voir quelque chose d’amusant ? » Je me retourne vers le bureau et cherche dans l’un des tiroirs – je sais qu’il est là, j’ai été trop heureux de le retrouver. J’ouvre l’antique numéro de la Gazette de Poudlard, datant de l’époque où il s’agissait encore d’un journal papier. Octobre 1991. Je lui désigne un article. Harry Potter, plus jeune attrapeur de Poudlard depuis un siècle. Le texte lui-même n’a pas vraiment d’intérêt, mais la signature en bas me rend encore tout fier, des années après. Un article rédigé par Lemony Neil Anderson, 7ème année, Serdaigle. Peut-être comprendra-t-elle mieux mon attachement au club, ma réaction de tout à l’heure avec ça. Peut-être trouvera-t-elle ça idiot. C’est peut être idiot de ma part, ce sentimentalisme. « C’était étrangement normal, pour moi, ce club, tu sais. Ça me rappelait un peu la maison - les photos animées en plus, bien sûr. Mais c’était quelque chose de facile à partager avec mes parents. » Plus facile que tous ces sorts que je n’avais pas le droit de faire devant eux, toute cette magie qui leur échappait. « Tu as déjà pensé, à rejoindre un club ? »

@Eirian Almasdóttir - 794 mots
code du titre par rogers

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
pictures : Blessures d'enfance | Eirian & Lemony 190218090309833479
Mer 3 Juin - 17:41
Bon Dieu cette sale gueule ! Non mais regardez ça ! Une vrai tête à claque avec ce sourire d'idiot ! Gilderoy Lockhart ? Connais pas, et elle n'avait même pas envie de le connaître ! Alors déjà qu'elle n'était pas très chocogrenouille, et encore moins collectionneuse de cartes, elle n'avait aucune raison de le garder celui-là, autant le laisser sur le bureau de Lemony. D'ailleurs, faudrait un jour qu'elle ouvre ceux dans l'édition spécial de Poufsouffle ; elle était quand même curieuse d'avoir le portrait de celle qui a crée la maison des blaireautins dans sa poche, elle pourra ainsi le montrer aux autres membres de son village ! M'enfin, revenons plutôt au plus important.

Eirian ne saisit pas la nuance ; elle était persuadée que Lemony disait ça juste pour essayer, tant bien que mal, de la rassurer. Pourtant, il semblait honnête avec sa trogne toute choupi d'intello, cependant l'enfant avait perdu foi en humanité en même temps que sa motivation de rester dans cette école. Mais ça, elle ne préférait pas en parler afin de ne pas l'inquiéter. Alors elle lui sourit, affectueusement, à ses paroles et déposa sa frêle main sur la paume du professeur sans rechigner. Faut dire qu'elle n'allait pas rester éternellement sous ce bureau ! Déjà parce que le corps n'allait pas supporter à la longue. La fillette profita ainsi du grand espace offert pour s'étirer bruyamment, jusqu'à entendre un petit craquement dans le dos et hop, on se penche en avant pour toucher du bout des doigts ses orteils. Là, maintenant qu'elle avait bien assoupis son corps, elle pouvait raccorder son attention au jeune professeur. Mais avant tout chose, Eirian claqua des doigts pour faire venir son corbeau à son poing et le déposer à son épaule ; toujours avoir sa présence à ses côtés quand le morale se trouve dans les chaussettes ! Hop, un petit bisou sur son bec pour la forme et allons voir ce que Lemony avait à nous montrer !

Un journal donc. Vieux, au vu de la date mais surtout la personne présentée dans cette image qui bouge. Harry Potter. Tu ne comprends pas trop ce qui a de drôle, où c'était amusant, mais tu voies en bas la signature de Lemony. Un sourire ourla le coin de ses lèvres ; Eirian le visualisait bien tout jeune, cheveux en pétard, avec des lunettes trop grandes pour lui et tout gentil. Elle imaginait aussi, la fierté qu'il a dû ressentir en montrant son article publié à ses parents. Comme c'est mignon !

C'est vrai que les photos de Sorciers sont beaucoup plus sympa que celles des moldus... Je voudrais bien avoir une photo de tout mon village comme ça...

Comme elle serait précieuse cette photo si elle pouvait la développer ! Elle envisageait de plus en plus à se fournir un de ses appareils photos magiques ; ils n'étaient pas trop chers par rapport à la valeur sentimentale qu'ils pouvaient apporter. A réfléchir, bien posément... Peut-être durant sa deuxième année ? Quoi qu'il en soit, cette expression pensive qu'elle abordait en observant le journal s'évanouie à sa question. Ce fut comme si la chaleur revenait dans ses joues, un peu de vie, le regard un peu plus pétillant. Enjouée, rêveuse, elle lui sourit :

J'ai déjà rejoins un club, oui... Avec le plus merveilleux des professeurs...

@Severus Rogue. Ou l'art d'être le rayon de soleil d'une petite Verbena quand on est un vieux serpent aigre et austère. Quelle ironie... Et elle reprit, sa main se perdant dans le plumage de Muninn, d'un timbre revigoré et plus motivé que jamais :

Et grâce à lui, je deviendrais une grande potionniste !
616 mots

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Dim 6 Sep - 22:49

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Blessures d'enfance
J’irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit le planter dans la terre et l’inonder de pluie de lumière et d’amour au soleil de midi pour que tu rêves encore chaque jour de ta vie. Je ne t’épargnerais ni le temps ni l’effort, pour que tu sois debout devant les coups du sort, solide et résistant face à l’adversité riche de ton courage et de ta liberté. Si j'étais ton chemin
- 20.02.2004

« C'est vrai que les photos de Sorciers sont beaucoup plus sympa que celles des moldus... Je voudrais bien avoir une photo de tout mon village comme ça... » Je souris. Je me demande ce qu’elle photographierait, avec un tel appareil, dans son village ? Les gens ? Elle est jeune, mais elle a déjà la plupart de ces qualités humaines qui ont fait de certains pouffsouffles mes meilleurs amis – elle a du cœur et de la loyauté. Je me souviens m’être pris de passion pour les petits animaux et les plantes mouvantes quand on m’avait laissé l’appareil photo du club, à peine plus âgé qu’elle. « Je suis sûr que tu en feras de très belles photos. » Je fouille dans mon sac sans fond et ressort deux autres chocogrenouilles (les éditions Serdaigles) et les patacitrouilles. « Tu en veux ? En tout cas, si tu as besoin je dois pouvoir te prêter ce qu’il faut pour développer la photo. Ou t’apprendre. Ou te dire quels élèves sauront te l’apprendre. » Je bafouille. Je voudrais juste qu’elle sâche que je suis là pour elle, mais j’ai peur d’en faire trop. Le regard de la jeune fille est perdu sur le papier que je lui ai montré, mais je constate en souriant qu’elle devient plus pétillante, que quelque chose se réveille en elle. Je me sens plus léger de la voir ainsi, rassuré. Elle est trop jeune pour endurer tout ce qui s’est passé à Poudlard et dans le monde magique cette année. « J'ai déjà rejoins un club, oui... Avec le plus merveilleux des professeurs... » Je lève un sourcil, un peu surpris. Je l’ignorais. Je suis un peu curieux de savoir qui a ainsi la préférence de la jeune Eirian – bien qu’un bref instant je m’inquiète, elle ne faisait pas partie de la chorale, au moins ? Et si c’était Wilson ? « Et grâce à lui, je deviendrais une grande potionniste ! » Ah. Rogue. . J’ouvre une chocogrenouille et lève la main pour me préparer à rattraper en l’air le chocolat sautillant – mais le saut est plus court que je ne l’imaginais et la sucrerie a le temps de s’écraser sur le sol avant que je ne remette la main dessus. Et zut. La conversation avec Erin l’autre soir me revient, les abus de Rogue avec certains élèves… Au moins elle n’en fait pas partie. Je m’efforce de sourire. « Tu sais quoi ? Je crois que c’était aussi mon professeur préféré, quand j’étais étudiant ici. En tout cas, j’aimais beaucoup les potions. C’est pour ça que je suis devenu chimiste : c’est un peu les potionnistes moldus. » Peut-être aussi que le fait d’avoir moins de cours a adouci Rogue, et d’avoir pu les choisir ? « Et donc tu veux devenir potionniste ? Tu as découvert ça à Poudlard, ou tu le voulais déjà avant ? » Qu’est-ce que je voulais faire, quand j’étais gamin ? Astronaute. Impossible avec mes problèmes de vue. J’écarquille les yeux soudain. La potion Bomboeil… J’aurais pu devenir astronaute ! « Et du coup, j’imagine que les potions sont ta matière préférée ? Il y en a d’autres que tu aimes particulièrement ? » Un moment, je ne me pense plus vraiment le professeur de sciences moldues. Je suis Lemony, ami d’Orion, et je veux juste faire durer un peu pour elle ce moment d’accalmie dans le chaos général. Pour moi, aussi, je crois.

@Eirian Almasdóttir - 575 mots
code du titre par rogers

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
pictures : Blessures d'enfance | Eirian & Lemony 190218090309833479
Lun 7 Sep - 22:46
Eirian était quelque peu compliquée en sucrerie ; elle n'aimait pas tout ce qui est trop chargé en sucre, particulièrement les bonbons. Elle préfère les pâtisseries, avec une bonne tasse de thé, et de préférence non-magique. Dans la logique, les patacitrouilles sont définitivement son petit pécher mignon dans les desserts sorciers. Alors comment résister quand Lemony lui en offre un ? Ses petites mirettes brillèrent d'une joie enfantine et ses doigts se refermèrent sur la douceur non sans un sourire radieux. Elle aurait pû le manger en une bouchée si Muninn ne croassait pas à son oreille. Soit, soit, un petit bout pour le corbeau alors, mais le reste tout pour son bidou !

Qui de la patacitrouille ou des mots tout gentil du professeur l'aida à se dérider ? Faut dire qu'il est si advenant Monsieur Lemony, parfois un peu trop, mais ça faisait partis de son charme, du gentil intello à lunette. Elle sait qu'il aurait la patience de t'apprendre à manier un appareil de photo de ce type, à prêter le siens pour qu'elle puisse s'entraîner, mais au fond, bien que reconnaissante, cela la gênait :

Merci Lemony... Mais c'est ton appareil photo, ça coûte cher, j'aurai trop peur de l'abîmer ! Je m'en voudrais beaucoup... Mais si je m'en prends un, tu voudras bien m'apprendre à l'utiliser s'il-te-plait ? Comme ça, je pourrais faire une photo de toi aussi et j'aurais un souvenir de toi !

La blaireautin lui offrit un sourire des plus radieux, plein d'amour pour lui ; ça serait merveilleux s'il elle avait des photos de souvenirs d'ici. Certes, ce n'était pas toujours facile, mais il y avait du bon quand même à Poudlard, comme Lemony, Monsieur @Severus Rogue et... et... Bref. Monsieur Severus donc ! Eirian était quand même surprise de savoir que le Maître des potions fut apprécié par son gentil professeur. C'est qu'ils étaient assez incompatibles tous les deux, elle aurait plus imaginé Lemony sursauter au moindre haussement de voix du Maître avec sa petite bouille d'intello toute choupi ! Mais en même... C'est le cours de potions quoi ! C'est tellement fascinant et jubilatoire cette matière ! Elle ne connaissait pas la chimie, n'ayant vu le reflet de cette pratique que dans des livres, mais si c'était comme la préparation d'une concoction, rien d’étonnant que Lemony s'était lancé dans cette voie. Ce qui veut dire... Qu'ils partageaient tous les deux un petit quelque chose en commun !

Ce rapprochement d'intérêt, ce moment paisible, les gestes attentionnés et le sucre dans la gorge, c'étaient comme du miel sur le petit coeur de la fillette. Les couleurs étaient bien là sur ses petites joues toutes rondes, le regard était vif, les iris pétillants et les lèvres ourlées d'un coin de sourire. Ce n'était pas un échange entre une élève et son enseignant, mais juste une enfant avec un proche. Ça allégeait sa conscience, adoucissait ses pensées et la langue se délie avec l'innocence enfantine :

Chez moi, on prépare des tisanes médicinales. On connait tous un peu quelques recettes, mais c'est surtout Mamie Elin et Hedda qui les préparent. Elles connaissent chaque plante des Highlands pour guérir n'importe quel petit bobo, de corps ou d'esprit...

L'enfant, assise sur une chaise, balançait doucement ses jambes dans le vide, suivant le rythme de cette rêverie qu'on pourrait suivre dans son regard.

Quand je suis rentrée à Poudlard, je n'étais pas sûr de ce que je voulais faire... J'avais peur que rien ne m'intéresse, qu'on apprenne que des choses qui ne m'intéresse pas ou qui ne sont pas utiles. Mais quand j'ai assisté au cours de potions, j'ai compris que je voulais devenir potionniste. Parce que ça me rappelle la maison, tu sais. L'odeur des plantes qui boue, le glougloutis de l'eau, les mamies qui préparent les concoctions... Ça m'a toujours fasciné, j'adore les regarder préparer nos tisanes séchées. Mais si Mamie Elin et Hedda ne sont plus là... Qui prendra soin du village ? Qui soignera tout les bobos ?

Son regard se lève avec la force de la détermination :

Je veux aider le village ! Je veux les soigner ! Si je travaille fort je pourrais les soigner à mon tour ! Ici j'apprends. J'apprends de nouvelles potions, j'apprends les plantes. Faut que je travaille aussi fort en botanique ! Comme ça, quand je serais grande, je serais une Vebena qui fera des potions dans la forêt et je soignerais mon village et les gens avec les plantes !

Et Eirian gonfla la poitrine ; elle le voulait ce rêve ! Ce merveilleux rêve qui lui apportera la paix entre son héritage de Sorcière de l'Ordre d'Hermès et de Verbena. Son sourire rayonnant était sans nul doute l'image de cet espoir, de cette faible lueur dans les ténèbres d'incertitude qu'elle vivait en ce moment même dans ce château.

Mais ne t'inquiète pas, je travaillerai dure ta matière aussi ! Parce que je l'aime beaucoup tu sais... Non, en fait, je n'aime pas trop la science, mais toi au moins tu as les pieds sur terre. Tu sais qu'il y a autre chose, qu'il y a le monde qui nous attend ! Qui a des choses incroyables qui ne sont pas magiques et je les plaints ces pauvres Sorciers... Je suis contente de ne pas être aveugle comme eux, même si je n'ai jamais découvert le monde... Mais j'ai quand même vécu à Londres quand j'étais petite, je me rappelle de la télé, des machines à laver et même des jeux-vidéo ! T'imagine, ils connaissent rien de tout ça, même pas le sport Lemony ! Ils ne savent pas ce qu'est un ballon qui ne vole pas ! Un ballon Lemony ! Ho ! Et je lis beaucoup beaucoup les livres de papy Orwenn ! Il dit que c'est comme une fenêtre sur le monde, mais de la taille d'un livre ! Ça aussi c'est horrible, parce que les Sorciers d'ici ne lisent pas de fiction moldues ! T'imagines ?! Ils ne lisent pas de fiction Lemony ! Ils ont jamais lu Le Seigneur des Anneaux Lemony ! Ni même du Sherlock Holmes ! Ah ! Et faut que je travaille aussi très dur en cours de vol...

Cette fois, le sourire s'efface un peu. Mimique mélancolique et nostalgie qu'emportent le murmure de l'enfant :

Mais ça, c'est pour ma Maman...


1 059 mots

Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Mer 9 Sep - 14:04
Intervention MJCHOCOGRENOUILLE EDITION SERDAIGLE


Chocogrenouille |  Carte n°SD2 : Helena Serdaigle, la Dame Grise : CARTE BLEUE & BRONZE du fantôme attaché à la maison Serdaigle et fille de Rowena.
La carte est en bon état ; Helena Serdaigle, comme souvent, n'est pas présente dans son cadre au moment où @Lemony Anderson ouvre la carte.

Lemony Anderson

Lemony Anderson
Super vilain
hiboux : 536
Jeu 17 Sep - 3:58

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Blessures d'enfance
J’irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit le planter dans la terre et l’inonder de pluie de lumière et d’amour au soleil de midi pour que tu rêves encore chaque jour de ta vie. Je ne t’épargnerais ni le temps ni l’effort, pour que tu sois debout devant les coups du sort, solide et résistant face à l’adversité riche de ton courage et de ta liberté. Si j'étais ton chemin
- 20.02.2004

Il me semble que la jeune Eirian reprend des couleurs alors que nous discutons, et cela me fait sourire, réellement ravi de le constater, alors que je range la carte dans ma poche. Si je peux l’aider elle au moins, alors je réussis un peu dans mon nouvel emploi de directeur de maison. Bon, d’accord, elle n’est pas de ma maison. Mais c’est un bon début. « Chez moi, on prépare des tisanes médicinales. On connait tous un peu quelques recettes, mais c'est surtout Mamie Elin et Hedda qui les préparent. Elles connaissent chaque plante des Highlands pour guérir n'importe quel petit bobo, de corps ou d'esprit... » J’acquiesce en fronçant légèrement les sourcils pour moi-même. Quelque mois plus jeune qu’elle, le gamin élevé par un universitaire sceptique que j’étais aurait juré que ces remèdes de grand-mère ne fonctionnaient jamais, que c’était du charlatanisme. Elle en parle pourtant avec le plus grand sérieux. Gamin, je crois que j’aurais aimé être un sang pur, avoir grandi dans ce monde magique, entouré de sorcier, le comprendre. Gamin-gamin, je veux dire, à onze ans, avant de constater combien les sorciers ignoraient certaines des choses qui me semblaient – me semblent – les plus merveilleuses au monde. Finalement, je me dis que ce sont les sang mêlés les mieux lotis, dans l’histoire. Ils profitent du meilleur des deux mondes. Et cette gamine, avec son amour pour la littérature moldue et ses remèdes à base de plantes, c’en est certainement une. Ou peut-être que c’est lié au fait que ce soit une Verbenae ? Mais qu’est-ce qui m’arrive, grand dieu, pour que je m’interroge sur la nature du sang de mes étudiants ? Je secoue la tête pour chasser la réflexion de mon esprit. Je me fatigue, parfois. « Quand je suis rentrée à Poudlard, je n'étais pas sûr de ce que je voulais faire... J'avais peur que rien ne m'intéresse, qu'on apprenne que des choses qui ne m'intéresse pas ou qui ne sont pas utiles. » Je penche la tête. Comment peut-on penser qu’étudier la magie sera inintéressant ? Je me rappelle moi, combien j’étais excité, comment je sautais partout en relisant encore et toujours les livres de cours avant ma première rentrée. Je ne dormais presque plus, à la fin de l’été… Est-ce que c’est lié au fait qu’elle ne pratique pas la magie comme elle s’apprend à Poudlard ? Je devrais vraiment me renseigner sur les différentes traditions, pour mieux répondre, aider, encadrer les étudiants. « Mais quand j'ai assisté au cours de potions, j'ai compris que je voulais devenir potionniste. Parce que ça me rappelle la maison, tu sais. L'odeur des plantes qui boue, le glougloutis de l'eau, les mamies qui préparent les concoctions... Ça m'a toujours fasciné, j'adore les regarder préparer nos tisanes séchées. Mais si Mamie Elin et Hedda ne sont plus là... Qui prendra soin du village ? Qui soignera tout les bobos ? Je veux aider le village ! Je veux les soigner ! Si je travaille fort je pourrais les soigner à mon tour ! Ici j'apprends. J'apprends de nouvelles potions, j'apprends les plantes. Faut que je travaille aussi fort en botanique ! Comme ça, quand je serais grande, je serais une Vebena qui fera des potions dans la forêt et je soignerais mon village et les gens avec les plantes ! » La gamine gonfle sa poitrine, et je ne peux m’empêcher de rire doucement en la couvant d’un regard tendre. C’est charmant, vraiment. Evidemment que c’est une petite Pouffsouffle avec ce genre de raisonnement. Orion serait fier, s’il l’entendait. Pas que lui, d’ailleurs. Cette gosse, ce sera une sorcière, une jeune femme extraordinaire - si Poudlard ne la détraque pas trop d’ici là. « Mais ne t'inquiète pas, je travaillerai dure ta matière aussi ! Parce que je l'aime beaucoup tu sais... Non, en fait, je n'aime pas trop la science, mais toi au moins tu as les pieds sur terre. » Je pose une main sur ma bouche pour ne pas rire à gorge déployée et la laisser continuer. Ça aussi, c’est charmant. « Tu sais qu'il y a autre chose, qu'il y a le monde qui nous attend ! Qui a des choses incroyables qui ne sont pas magiques et je les plaints ces pauvres Sorciers... Je suis contente de ne pas être aveugle comme eux, même si je n'ai jamais découvert le monde... Mais j'ai quand même vécu à Londres quand j'étais petite, je me rappelle de la télé, des machines à laver et même des jeux-vidéo ! T'imagine, ils connaissent rien de tout ça, même pas le sport Lemony ! Ils ne savent pas ce qu'est un ballon qui ne vole pas ! Un ballon Lemony ! Ho ! Et je lis beaucoup beaucoup les livres de papy Orwenn ! Il dit que c'est comme une fenêtre sur le monde, mais de la taille d'un livre ! Ça aussi c'est horrible, parce que les Sorciers d'ici ne lisent pas de fiction moldues ! T'imagines ?! Ils ne lisent pas de fiction Lemony ! Ils ont jamais lu Le Seigneur des Anneaux Lemony ! Ni même du Sherlock Holmes ! » Je crois que je suis déstabilisé, finalement, de l’entendre parler ainsi. Cela m’a amusé bien sûr, mais mon visage s’est fait plus sérieux au fur et à mesure qu’elle déroulait sa pensée, et j’ai la mine fermée quand elle arrive au bout de son réquisitoire contre les sorciers. Je pense tout ce qu’elle vient de dire, je pense qu’ils sont aveugles, qu’ils sont idiots, qu’ils sont ridicules – certains d’entre eux au moins. Mais c’est autre chose de le penser, de le dire d’ailleurs ouvertement parfois, à Lizzie au moins, et de l’entendre dans la bouche de cette petite fille qui, il y a quelques minutes, me parlait avec tendresse et fierté de son village et de comment elle voulait les aider. Je la préférais joyeuse, plutôt qu’agacée, sans doute à cause d’une déformation de ma pensée toute adulte : la colère des enfants, on a du mal à la prendre au sérieux. Il faut que je travaille sur cela, aussi. Mais même cet agacement s’efface, pour quelque chose de plus sombre, de presque mélancolique, alors qu’elle continue. « Ah ! Et faut que je travaille aussi très dur en cours de vol... Mais ça, c'est pour ma Maman... » Les derniers mots sont presque murmurés, et il me semble qu’il y a quelque chose de terriblement triste dans ce qu’elle vient de dire. Je ne connais pas son histoire, je ne peux que supposer de ce qu’elle sous-entend. J’ai perdu ma mère, d’une certaine façon – et je me demande si je ne transpose pas sur elle quelque chose qui vient de moi alors que j’interprète ses dernières paroles. Je retire mes lunettes pour frotter les verres du coin de ma chemise. « Il ne faut pas trop leur en vouloir, Eirian. Les moldus aussi, tu sais, ils ne peuvent pas voir ce qui pourtant paraît évidemment et simple à ceux qui pratiquent la magie. » Je ne pense pas ce que je dis, je ne veux même pas vraiment qu’elle le pense. Je cherche juste à apaiser une enfant qui a des mots que je trouve trop durs – parce que je suis un adulte, et que j’ai oublié peut-être comment c’était, d’avoir son âge. « Sauf pour les ballons, bien sûr. Ça, c’est effectivement ridicule. » Je remets sur mon nez mes lunettes. Il faut que je perde cette manie. « Mais ils ne sont pas perdus. Ils peuvent apprendre. Certains veulent apprendre, même. C’est aussi à ça que sert ma matière. » Je m’assoie sur le bord du bureau derrière moi, un peu songeur. Est-ce que j’y crois moi-même ? Est-ce que c’est raisonnable de partager mes doutes avec une jeune fille de onze ans qui a déjà beaucoup trop de tracas ? Je me suis toujours senti exclu de ce monde magique, trop moldu pour lui – et j’ai exclu moi-même certains sorciers pour ce que j’estimais être leur bêtise, quand il s’agissait plus certainement d’un manque dans leur éducation. Je chasse les pensées d’un geste de poignet, avant de baisser le regard vers la jeune blaireautin sur sa chaise. « Elle aime le vol sur balai, ta maman ? J’ai toujours été très mauvais pour ça, moi. » Depuis combien d’années ne suis-je pas remonté sur un balai moi-même ? Pas que cela me manque, bien au contraire, cela me va tout aussi bien de simplement admirer les joueurs quand je vais voir les matchs. « Je crois que j’aurais aimé emmener la mienne, de maman, à un match de Quidditch. Elle aurait adoré cela. Elle aurait adoré le vol, si elle avait été sorcière. »

@Eirian Almasdóttir - 1 456 mots
code du titre par rogers

Eirian Almasdóttir

Eirian Almasdóttir
MEMBRE
hiboux : 385
pictures : Blessures d'enfance | Eirian & Lemony 190218090309833479
Mer 4 Nov - 1:33
Vous voyez ses petites joues ? Oui, ses petites joues toutes rondes qui se gonflent. Cette petite mimique si caractéristique d'une jeune âme quand elle est ennuyée. Oui, bien sûr qu'elle était ennuyée la petite Viking ; elle espérait avoir un peu de soutien en la présence de Lemony mais... Mais non. Il la sermonne - pas bien méchamment - sur ses paroles aigris - si ce n'est vénéneux. Eirian le voyait bien, avec son visage soudain austère et de son regard critique. Ho quoi allez ! Elle avait le droit de dire toutes ces véhémences ! Parce qu'elle savait, au plus profond de son petit coeur et de sa jeune logique, qu'elle n'avait pas tort. Elle savait, bien que ces mots étaient durs dans la bouche d'un enfant, ils n'étaient que le reflet d'une vérité. Des paroles empreintes, notamment, d'une dimension catharsis ; en se confiant de la sorte, sur cette aigreur qui alourdissait sa poitrine, la petite blaireautin avait espéré que Lemony partage ses propos pour en discuter, pour en débattre, pour la soulager, pour la soutenir... Mais non. Et Eirian se retrouva interdite. Avec ses petites joues toutes rondes. Coupée dans son élan de crachage de venin. Impossible de continuer avec la mine si sérieuse du professeur ; il n'était pas près à aller dans son sens et elle ne tenta même pas de débattre avec lui ; la petite sorcière abdiqua à sa défaite...

Frustration. Est-ce qu'elle aurait put casser du sucre dans le dos des Sorciers de l'Ordre d'Hermès avec son Monsieur @Severus Rogue ? Mhm... Pas sûr. Alors avec qui, nom de nom, pouvait-elle en parler pour calmer ses aigreurs ?! Avec un psychologue ? Mais est-ce qu'il savait même ce qu'était un psychologue dans cette école ?! (Et est-ce qu'elle voulait réellement un psychologue quand elle lisait quel genre de psychopathe ils pouvaient être dans certains romans ?) Alors moui, elle boudait un peu sur sa chaise, balançant ses jambes dans le vide, le regard bas, la petite boutade de Lemony ayant bien du mal à lui soutirer un petit sourire tant elle fut désappointée.

Heureusement, le sujet qui suit l'adoucissait quelque peu sous une once de mélancolie. De la compassion aussi ; savoir que son professeur ait des paroles aussi touchantes envers sa propre mère lui retire l'amertume de la frustration. L'image d'un Lemony tenant le bras de sa mère aux grands yeux émerveillés par la valse des balais lui arrache un grand sourire attendris ; c'était tellement adorable !

Maman aimait le vol aussi... C'était... un coup de foudre. Elle voulait faire que ça : voler. Toute la journée. Elle disait à mon Tonton qu'elle se sentait... libre et vivante quand elle était dans les airs. Moins seule aussi. C'est grâce à ça qu'elle a rencontré mon papa parce qu'il cueillait des champignons dans la forêt quand il a vu ma Maman voler debout sur son balais devant la pleine lune. Elle aimait ça, tu sais, voler debout. Mais elle ne voulait pas faire du Quidditch. Juste voler rien que pour elle. Toujours plus loin. Toujours plus haut. Alors quand elle a terminé ses études, elle a travaillé très dur pour se payer un balais Friselune. Parce qu'on dit que c'est le seul balais qui peut voler aussi haut. Et elle a réussis tu sais ! Il y a même son nom écrit sur le manche ! Maintenant, il est à moi, c'est à mon tour d'apprendre à voler...

Son sourire perd de l'éclat pour y afficher ce qui semblait être une mine embêtée, presqu'une grimace. Il y avait comme de l'hésitation à la manière qu'elle observait Lemony et la porte de classe comme s'il elle craignait qu'on l'écoute durant cette confession :

Tu veux savoir un secret ?

Eirian retrousse son nez de son petit air enfantin fort désappointé tandis qu'elle avouait à demi-mot ce qui se rapprochait d'une honte au vu de ses yeux s'abaissant sur ses pieds :

J'ai le vertige...

Un comble pour une sorcière, n'est-ce pas ?
698 mots

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