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Promesse dans l'oubli [Theodore]
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Invité
Lun 8 Juin - 1:48
Promesse dans l'oubli
14 Janvier 2004

Quelques secondes de répit s’offrent à toi dans cette arrière boutique. Du silence. De la sérénité. Tu souffles, respires enfin. C’est-à-dire que tu as eu peur l’espace d’un instant. Peur de cette baguette levée sur toi. Peur de ce qu’il pourrait te faire. Puis peur de ta propre rage et des conséquences qu’elle pourrait avoir. Que de suppositions. Rien de concret réellement. Et pourtant, sans ces inquiétudes, sans l’adrénaline qui a parcouru ton corps, tout aurait pu finir d’une toute autre façon. Ta mémoire désagrégée ou bien son bras, plus déchiqueté qu’il ne l’est. Mais il n’y a pas touché. Il n’a pas effacé ces souvenirs. Les seuls que tu as de lui réellement avant aujourd’hui. Ceux-là même qui semblent si importants et compromettants pour lui et pourtant si futiles et ridicules pour toi. Moment insignifiant que tu n’as retenu qu’à cause de la singularité de l'événement passé. Des hommes blancs, on n’en croise pas chez les Zierbawa. Encore moins pour venir acheter de précieuses reliques. Ni pour les voler.

Tu t’es faite plus douce. Plus calme. Parce qu’il y a cette petite partie de toi qui n’est pas vraiment méchante. Mais surtout parce que si tu t’apaises, lui s’apaisera peut-être également. Si les tensions retombent, alors il quittera la boutique sans demander son reste et avec un peu de chance, te laissera tranquille pour de bon. Qu’il s’en aille. Qu’il retourne dans son vieux magasin et surtout qu’il ne remette pas un pied dans le tien. Qu’il ne revienne pas t’oublietter. Peut-être est-ce là l’une des raisons qui te pousse à utiliser ta précieuse essence de dictame sur ses plaies. Dans un autre contexte, dans un autre endroit, tu ne l’aurais probablement pas fait. Tu n’aimes pas voir les autres souffrir. Mais tu n’aurais fait que détourner le regard et tourner les talons loin, très loin de lui et de son bras ensanglanté. Tu ne lui dois rien à cet homme. Pas même du respect. Pas après ce comportement stupide. Or, si lui apporter des soins peut permettre d’acheter son silence, de couvrir toutes traces de lutte, et bien qu’il en soit ainsi. Gaspiller une potion si coûteuse pour imbécile pareil t'ecoeures. Il n’est pas digne de ta considération ni de ton empathie.

Alors que les blessures du jeune sorcier se referment, tes yeux parcourent avec dégoût le chaos qu’est devenu The Voodoo Lair. Des poupées faites de chiffon et de paille jonchent le sol au milieu des fétiches et autres amulettes. Le sol est taché de son hémoglobine. De la neige que sa cape a ramené aussi et qui a désormais complètement fondu. Avec un sortilège ou deux, tout ce désordre serait vite rangé. Mais tu ne le peux pas. Sans médaillon, impossible de produire de la magie. Tu vas devoir faire le ménage comme une vulgaire non-magique. Quelle horreur. Quel déshonneur. Se fatiguer alors qu’un enchantement pourrait tout arranger ? Quelle idée stupide ! Tu es bien tentée de revenir demain, de tout arranger demain. Mais le liquide écarlate aura pénétré les lattes de bois, le tâchant peut-être de façon irréversible. Stupide Alabaster et son orgueil.


Il lève ses yeux clairs sur toi. Et toi, tu soutiens son regard. Sa bouche s’entre-ouvre, ses lèvres bougent et ce qu’il dit ne fait que t’exaspérer un peu plus en réalité. Il ne mérite pas que tu te fatigues à faire semblant d’être aimable « Tu as raison, ça ne m’évoque rien. Et d’ailleurs, je me moque bien de connaître les répercussions de mes paroles sur ta petite personne. » Cet homme n’est personne à tes yeux. Rien de plus qu’un énième sorcier anglais totalement dérangé. Un inconnu qui a voulu jouer avec toi et qui a perdu. À moins qu’il ne s’agisse là d’un match nul. « Mais je ne suis pas bête. Si je te dénonces, tu me rendras la pareille. Je n’ai aucune envie de m’attirer des ennuies. Alors soit. Je tiendrais ma langue tant que tu tiendras la tienne. » Tes épaules se haussent nonchalamment. Ta langue, tu l’as tenue jusque là sans avoir besoin d’être menacée. Tu aurais bien des raisons de le dénoncer mais qui te croirait. Toi, l’étrangère. Toi, l’extatique, la vaudou. Personne. Alors que lui, le bon petit sorcier anglais, n’aura qu’à dire que tu l’as attaqué en première, que tu es une barbare, que tu n’as rien à faire ici, dans ce pays. Et on l’adulera pour son courage. On te renverra dans ta tribu. S’en sera fini de la Nia londonienne. Tu es bien loin de la vérité. Si loin.

Tu siffles et Noctis vient se percher sur ton épaule à nouveau. Ce soir, tu rentreras bien plus tard que prévu avec tout le travail qui t’attend. Mais d’abord, lui doit partir. Tu le veux hors de ta boutique. Tu jettes un coup d’oeil à la baguette, posée plus loin, avant de refocaliser ton attention sur l’anglais. « Récupère la et dégage d’ici. Je ne veux pas que tu remettes un orteil dans mon magasin. » Tu grondes presque, sévère. Mais tu penses tes paroles. S’il ose se pointer à nouveau, tu seras prête. Tu auras ta propre baguette. Et surtout, tu ne le laisseras pas en réchapper si facilement. De ton côté, tu feras tout pour l’éviter. Tu prétendras ne pas le connaître, ne l’avoir jamais rencontré. Vous passerez à côté l’un de l’autre comme deux inconnus lambda. La vie reprendra son cours. De son côté, Alabaster n’attend pas plus longtemps pour se lever de cette chaise. Il attrape son bout de bois avec une fierté certaine que tu lis facilement sur son visage. C’est sans un regard pour toi, ni pour le désordre qu’il a causé chez toi, sans un mot non plus, qu’il franchit la porte pour quitter la boutique. La clochette retentit brisant ainsi le silence de la pièce. Tu observes la silhouette de cet homme disparaître dans le vent froid de Janvier. Il emmène, avec lui, une partie de toi. L’un de tes secrets. Ton statut d’animagus. Pas si important pourtant potentiellement problématique. Et toi, tu gardes précieusement une partie de lui. Ce voyage qu’il veut cacher aux yeux du monde sans que tu n’en connaisses vraiment la raison. Qu’importe. Désormais vous êtes quittes. Désormais tu es tranquille.
(c) DΛNDELION


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