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La part du Lyons {Maralachy}
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Jeu 16 Avr - 1:17




La part du Lyons
Un mercredi après midi du mois de février 2004, jour 5 du Cycle Lunaire

Foutue Jude. Vraiment, un jour, il la tuerait. Il préparait déjà sa vengeance. Une nuit de pleine Lune, alors qu’elle dormirait tranquillement dans son lit, Malachy se pencherait au-dessus de son corps pur, de son corps que la Lune a épargné, et il hurlerait. Il jetterait sa tête en arrière, plaquerait ses oreilles contre son encolure, déploierait sa gorge et la Lune frémirait à entendre son cri. Avec un peu de chance, Jude hurlerait à son tour, de peur cette fois-ci, et Malachy aurait sa vengeance, à défaut de pouvoir vraiment la tuer. Il avait failli manquer son portoloin, tellement il se refusait à cette obéissance qu’elle exigeait de lui. Mais il n’avait pu le manquer, justement trop obéissant à cette aînée qui pouvait tout faire de lui, et qui se jouait de cela avec allégresse. Il atterrit dans la cabine abandonnée d’un magasin de prêt-à-porter, rempli de cartons et d’ustensiles ménagers. C’était justement une serpillière qui l’avait emmené jusque-là. Il arrivait de Pré-Au-Lard, et devait maintenant rejoindre le Chemin de Traverse pour trouver une joueuse de Quidditch qu'il n'avait jamais rencontrée auparavant, et qu’il devait, en toute simplicité, convaincre de remonter sur un balai.
C’est que Jude le prenait pour son laquais ! Il fulminait, se rappelant de la précédente mission qu’elle lui avait assénée, celle de trouver un bar magique à Londres avec lequel ils pourraient faire alliance. Tout simplement, lui avait-il répondu. Comme pour cette fois-ci, quand elle lui avait téléphoné pour lui dire « Va récupérer Mara Lochlainn, la cote de son équipe s’effondre depuis qu’elle a arrêté de bosser ». Il avait fait mine qu'il ne la captait pas, du haut de sa tourelle, quand il l'avait entendue lui faire cette demande.  Non mais franchement ! Après avoir cherché tous les bars magiques de la capitale – et après avoir choisi le meilleur – voici qu’il avait dû écumer les dernières éditions de Witch Weekly pour trouver où avait atterrit l’ancienne batteuse des Crécerelles de Kenmare. Il avait trouvé, bien sûr : à la boutique de Quidditch du Chemin de Traverse, par Séléné ! N’aurait-elle pas pu trouver plus original. Pardonnez la mauvaise humeur du loup ; c’est que la Lune venait tout juste de lever l’étau qu’elle avait porté sur son corps, et il en sentait encore les effets.
Il rejoignit l’arrière-cour du Chaudron Baveur – par Séléné, heureusement que les Lyons n’avaient pas jeté leur dévolu sur cette taverne puante – et finit par pénétrer le Chemin de Traverse. Il eut envie de rejoindre le Helen’s Legs, eut envie de demander à @Nigel A. Fawley comment allaient les affaires. Mais c’est qu’il entendait presque Jude lui susurrer à l’oreille de filer trouver Mara, vile créature dominatrice qu’elle était. Pourrait-il un jour se défaire de l’influence qu’avait sur lui son aînée ? Il avait cru cela possible, en débarquant à Poudlard, il avait cru qu’il n’aurait plus à lui répondre ! Il s’était grossièrement trompé, et le pire, c’est qu’il trouverait certainement du plaisir à cette soumission. Comme quand il était rentré à Poudlard, après son passage chez Fawley – il avait dormi comme un louveteau. L’alcool avait aidé, bien entendu, mais c’était surtout la satisfaction d’un travail bien accompli qui avait joué. Il avait supplié Jude, pourtant, de ne plus l’envoyer faire pareilles missions. Ça l’épuisait de traverser le pays, aller et retour, en une journée, il avait bien assez à faire au Château.  Elle l’avait laissé tranquille un petit mois. Mais comme la Lune, inlassable, elle était revenue à la charge. Elle portait bien son premier prénom. Foutue Luaine.

Malachy poussa la porte de la boutique de Quidditch l’air refrogné. Il tira le bonnet aux couleurs de sa maison qui cachait sa chevelure bouclée et l’enfonça dans sa poche. C’est qu’il faisait froid, au mois de mars, surtout quatre jours après la Pleine Lune. Son corps, loin de l’Astre, avait du mal à se réchauffer. Il fallait dire qu’au moins, l’intérieur des lieux eut le don de le faire sourire. Il adorait le Quidditch, aurait adoré savoir en faire, vraiment en faire. Il aurait pu passer sa vie à regarder des matchs, aurait aimé être payé simplement pour les commenter. Alors qu’il regardait les prix – exorbitants – des balais, il se prit à rêver qu’il monterait un jour sur une Friselune, et traverserait ainsi l’Océan Atlantique pour joindre New-York. Quelle aventure ne serait-ce pas ? Il regardait les vifs d’or dans leurs coffrets en bois gravé, entendant presque la foule clamer son nom. Au lieu de la belle relique, il se contenta toutefois d’attraper sur un étal un paquet de cartes des joueurs, avant de trouver à la caisse une vendeuse. Il la reconnut toute de suite pour avoir vu sa photo sur le papier glacé de Witch Weekly. Il demanda poliment : « Je peux vous demander une écharpe s’il vous plaît ? Aux couleurs des Crécerelles. » Il la mettrait, pour de vrai, même en dehors de cette boutique – et sa sœur avait promis de lui rembourser toutes ses dépenses du jour. La famille de leur mère était irlandaise, il pouvait bien se prétendre supporter de celle-ci, bien que, tout le monde le savait bien, les Lyons se satisfaisaient de supporter l’équipe qui leur faisait gagner le plus d’argent. Il poursuivit sur une demande plus effrontée, tentant de l’amener le plus naturellement possible. « Je suis Malachy Lyons, je viens de la part de ma sœur, Jude. Je peux vous demander quelques minutes de votre temps ? » Il s’interrompit un instant, jetant un œil à la rue. Le soleil se couchait de plus en plus tard, désormais, ils n’étaient pas pressés. « Si vous pouvez prendre une pause, sinon, je repasserai quand vous aurez terminé votre journée », termina-t-il, laissant quelques instants de suspension, l’invitant à prendre le relais. Il planta ses yeux gris dans les siens, attendant fermement sa réponse. Jude lui avait demandé de faire quelque chose ; Mara était dépendante de sa réussite. Il n’allait pas lâcher avant d’avoir obtenu la part du Loup.

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Jeu 16 Avr - 3:20

La part du Lyons
Malachy & Mara

« A lion still has claws. »
Une heure. Une putain d'heure que je suis devant mon armoire à me demander si je dois prendre ce fichu balai et remonter dessus. Une heure que je fixe tout mon équipement qui commence à prendre la poussière. Et puis la réalité me rattrape lorsque Jack vient se frotter à ma jambe, me rappelant alors que je n'ai pas toute la journée devant moi. Je referme l'armoire avec un pincement au cœur, me dirigeant alors vers mon dressing pour me préparer à aller travailler. Je ne sais pas à quoi ressembleraient mes journées si je n'avais pas accepté ce job. Ça ne paie pas très bien, mais au moins je ne passe pas ma journée à phaser devant une armoire sans jamais me décider à sauter le pas.

Le reste de la journée est assez monotone. La saison n'est pas la plus animée de l'année de ce que m'a fait comprendre mon patron. De toute manière, entre Noël et la fin de la saison de la coupe de la ligue, c'est toujours assez calme. C'est pour ça qu'on passe la journée à seulement à deux en boutique. Ça implique de ne pas être malade car il serait compliqué de me remplacer à la dernière minute, mais je comprends totalement le choix de ne pas recruter simplement pour recruter. Le fait est que je ne suis pas sûre de mériter ce poste, je sais que la véritable raison pour laquelle il m'a proposé de rejoindre son équipe, c'est parce que mon image attirerait du monde. Ça a été le cas pendant un temps, et puis maintenant, beaucoup moins.

« Mara, je dois rester plus longtemps ce soir pour passer des commandes. Tu pourras finir plus tôt finalement. »

C'est ça l'avantage de cette équipe, de cette petite boutique, c'est que tout est flexible. Difficile de faire de véritables projets de week-end ou de soirée, mais généralement, je m'en sors plutôt bien et je parviens à gérer ma vie privée tranquillement. Si j'ai besoin de deux jours consécutifs, il se débrouille, et en échange, quand il a besoin de repos, je gère la boutique toute seule. C'est plutôt pas mal de savoir qu'il me fait confiance même après aussi peu de temps à travailler pour lui.

« T'es sûr que tu veux pas que je reste pour te filer un coup de main ? »

Est-ce que j'ai vraiment proposé de rester plus longtemps ? Depuis quand je suis autant investie dans ce boulot ?

« Sûr et certain, encore un client, et tu rentres chez toi, par Merlin ! »

Je ne vais pas me faire prier et encore moins le contrarier. Je commence à nettoyer les étagères pour ne pas lui donner trop de travail à faire pour la fermeture. Un dernier client... Lors d'une journée aussi calme que celle-ci, on pourrait bien attendre un client au moins deux bonnes heures ! C'est atroce ce genre de journée. Il n'y a même pas de réassort à faire, aucun inventaire, pas besoin de contrôler la caisse. C'est d'un ennui. Et il fait froid, sinon je me serais installée devant la boutique dans l'espoir de trouver un collègue voisin avec qui discuter. C'est vraiment l'une des choses que j'aime en travaillant ici, la solidarité et l'amitié entre les différentes échoppes.

Finalement, la clochette de la porte finit par sonner. Je m'arme de mon plus grand sourire pour accueillir le client qui vient de franchir la porte. Je m'attendais à voir rentrer ce genre de client habitué qui vient plusieurs fois par mois et qui n'achète presque jamais. Ils pensent être de bons clients parce qu'ils viennent nous tenir compagnie, mais ils ne sont pas le genre à faire le chiffre d'affaire du magasin, bien au contraire. Mon patron m'expliquait qu'autrefois il faisait des statistiques, divisant le nombre d'entrées dans le magasin par le nombre de ventes, mais il a fini par abandonner à cause de ce genre de clients et des enfants lorsqu'ils sont en vacances. J'observe donc le client s'aventurer dans le magasin, à regarder par ci par là, puis finalement, il vient vers moi jusqu'à la caisse. Pour une fois, je n'ai pas à aller à l'encontre du client. C'est bien une chose que je déteste, déranger un client pour lui demander s'il a besoin d'aide.

Je n'eus même pas le temps de lui demander ce qu'il cherchait que l'homme me demanda une écharpe, et pas n'importe laquelle, une aux couleurs de mon équipe, les Crécerelles.

« Oh, un fan des Crécerelles ? Au vue de leur saison, c'est plutôt étonnant. »

Dis-je avec un petit sourire. Je ne sous-entends pas que la saison aurait été meilleure pour nous si je jouais encore, mais il est vrai que l'équipe fait peine à voir depuis quelques mois. Je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que l'homme se présente de son nom complet. Fronçant les sourcils, j'écoute avec attention ce qu'il veut me dire. Quelques minutes de mon temps, je pense que ça peut se trouver étant donné que ma journée se termine après son encaissement.

« Je vous encaisse et ma journée est terminée, si ça ne vous dérange pas de m'attendre cinq petites minutes. Ne bougez pas, je dois aller vérifier s'il me reste des écharpes en stock. »

Je vais dans l'arrière boutique pour aller voir s'il nous en reste. Ce n'est pas vraiment l'équipe que l'on met en avant en ce moment, la seule publicité pour les Crécerelles, c'est moi en tant que vendeuse. Mon patron me taquine alors, ayant entendu la requête de ce mystérieux client, sous-entendant que celui-ci ne demande une écharpe de cette équipe que parce qu'il m'a reconnu et qu'il souhaite attirer mon attention. Je lève les yeux au ciel à cette remarque même si je dois avouer que cette éventualité m'a traversé l'esprit. A cette époque de l'année, seuls les vrais fans de l'équipe continuent de la soutenir, et ils ont déjà leur écharpe. Je trouve donc ce que l'homme aux cheveux bouclés recherche et je reviens en caisse.

« Et voilà pour vous, ça vous fera trois gallions d'or. »

Je repense donc à sa requête. Cet homme voudrait me parler. J'ignore ce qu'il me veut, ou du moins, ce que sa sœur me veut, si j'ai bien compris. Je me disais bien que personne ne viendrait acheter une écharpe des Crécerelles innocemment. J'encaisse l'argent et lui donne l'écharpe soigneusement emballée dans du papier.

« Laissez-moi un instant, vous pouvez m'attendre dehors ? »

Je retourne dans l'arrière boutique pour récupérer mes affaires et souhaiter bon courage à mon patron.

« Bonne chance pour cette fin de journée, et ne te prends pas trop la tête pour la commande, promis ? »

Je ne perds pas une seconde, bien trop curieuse de ce que cet homme veut me demander. J'espère que ce n'est pas l'un de ces journalistes qui voudrait – encore – un article soi-disant exclusif à mon sujet. J'ai donné à ce niveau-là.

« Désolée pour l'attente. Dites-moi, en quoi puis-je vous aider ? »
(c) DΛNDELION


1250 mots

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Ven 24 Avr - 20:28




La part du Lyons
Un mercredi après-midi du mois de février 2004, jour 5 du Cycle Lunaire

Ce n’était effectivement pas la bonne saison pour supporter les Crécerelles. Quand une équipe de sept joueurs perdait un membre, la chute était rude – quasiment littéralement dans le cas de Miss Lochlainn, pardonnez le cynisme. Dans le football, à onze, c’était déjà moins compliqué, d’autant plus avec les réserves faramineuses de joueurs dont disposaient les équipes, surtout en première ligue. Dans le Quidditch, à sept, chaque joueur avait une importance particulière, tous étaient absolument indispensable. Personne ne pouvait faire le boulot de l’attrapeur, évidemment, pas plus que celui du gardien, puisqu’ils étaient seuls à ce poste. Il y avait trois anneaux et trois poursuiveurs, et bien sûr, deux batteurs, un pour le couloir gauche du terrain, et un pour le droit. Mara Lochlainn jouait à gauche, flanc du terrain qui se trouvait particulièrement affaibli depuis sa démission de l’équipe. Si Malachy le savait, si les Lyons le savaient, c’était donc aussi le cas de tous les entraîneurs du Royaume-Uni. Ceux-ci pouvaient ainsi baser toutes leurs attaques sur cette faiblesse, et ainsi gagner contre les Crécerelles de Kenmare, match après match. Le réserviste qui l’avait remplacée n’était pas mauvais, mais il lui faudrait plus d’entraînements pour faire partie de l’équipe. Mara représentait désormais le membre qui manquait au corps des joueurs de Kenmare, et tout ça pour une sombre affaire de chute … Peut-être le remplaçant parviendrait-il à faire corps sur la saison prochaine, mais pour le moment, les Crécerelles étaient ruinées. Elles ne signeraient certainement aucun nouveau contrat, et devraient prier pour que leurs joueurs ne soient pas achetés ailleurs tant leur réputation en avait pris un coup.
Or, si l’équipe était ruinée, ne serait-ce que pour une saison, et même s’ils se retapaient l’année qui suivrait, ceux qui pariaient sur elle le serait aussi. Or, les Lyons avaient beaucoup d’argent misé sur les Crécerelles, qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre, et pire encore, qu’ils refusaient de retirer, question de principe.

A la question de Mara, Malachy se contenta de répondre : « Je suis irlandais », comme si ça expliquait tout. Il aurait le temps, plus tard, de rentrer dans les détails. Là-dessus, la désormais vendeuse fila dans la réserve récupérer sa requête, promettant du même coup qu’ils pourraient discuter, puisqu’elle finissait maintenant sa journée. Parfait, il n’avait même pas besoin de la prier. Elle avait l’air à l’aise dans ce rôle de vendeuse, ce qui ne le rassura toutefois pas : ça serait d’autant plus difficile de la convaincre de remonter sur un balai si elle aimait son nouveau métier. Elle revint vers lui avec l’écharpe, lui demanda trois gallions d’or, qui furent vite tirés hors de sa bourse. Il n’eut pas le temps de dire ouf qu’elle emballait déjà l’accessoire ; dommage, il aurait aimé la porter. Il la fourra ainsi dans sa bandoulière, espérant la retrouver un jour parmi tout le bazar de ce sac sans fond. Mara lui proposa de l’attendre dehors, il acquiesça d’un signe de tête, et sortit de la boutique.

Les Lyons n’auraient pas traversé le pays pour n’importe quelle équipe. C’était Tuilelaith Lyons qui, à vrai dire, avait insisté auprès de son mari pour qu’ils ne les lâchent pas, pour reprendre sa formule. Parce que si les bookmakers les plus importants du Royaume-Uni ne poussaient plus aux paris sur telle équipe, celle-ci se retrouvait rapidement sans fervents supporters – et ça, c’était souvent mauvais pour le moral des troupes. Or, Tuilelaith Lyons était née en Irlande, sous le patronyme de Mac Tire, et si son mari était bookmaker, elle pouvait bien en profiter pour avantager un peu la meilleure équipe de son pays, non ? Alors, ils avaient continué à mettre en avant les Crécerelle, avaient maintenu, tant bien que mal, leur cote. Ça leur coûtait un fric monstre, c’était comme un trou béant dans leur cote mensuelle. Mara Lochlainn devait remonter sur un balai, et rapidement, au risque de froisser les humeurs – souvent massacrantes – de Mrs Lyons.
Malachy faisait craquer une allumette sur la cigarette qu’il venait de glisser entre ses lèvres quand il entendit derrière lui la porte de la boutique se rouvrir. Où allait-il pouvoir l’emmener ? C’est qu’il ne voulait pas qu’elle se sente prise au piège, peut-être pas à l’intérieur d’un bar, alors. Ils pourraient aller trouver quelque chose à grignoter chez Florian Fortarôme, d’autant que la Saint-Valentin approchaient, et s’asseoir en terrasse, ou même flâner sur l’avenue. Leur conversation n’avait pas besoin d’être privée, tant qu’elle avait le mérite d’avoir eu lieu. La désormais vendeuse s’excusa de l’avoir fait attendre, et lui demanda ce qu’il voulait d’elle. Avant toute chose, Malachy lui tendit son paquet de cigarette, et proposa familièrement : « T’en veux une ? » Il la regardait dans les yeux et lui adressa un de ses doux sourires, comme il savait les faire. C’était certainement pour eux que c’était lui qui avait été envoyé à Londres, et pas Ciaran ou Faolan. Ses frères étaient des brutes, et encore une fois, l’idée n’était pas de prendre Mara Lochlainn en chasse, et de lui faire peur. Elle était jolie. Il s’arrêta un peu sur cette idée, avant de secouer le crâne, faisant vibrer les boucles qu’il avait plaqué vers l’arrière de son crâne. Il pointa le nord de la rue d’un plat de sa main, et invita : « je peux t’inviter à manger un bout chez Fortarôme ? Ou boire un chocolat ? »  Consommer du chocolat était une vieille habitude qu’il avait gardée de Remus Lupin. Ce mentor de ses premières heures dans l’Ordre du Phoenix ne jurait que par cette friandise. Malachy ne l’appréciait toutefois pas vraiment en carrés, il préférait ainsi systématiquement faire fondre ceux que Remus n’avait de cesse de lui proposer, et de leur rajouter un peu de lait. Ça avait depuis constitué un de ces petits bonheurs épisodiques qui doivent beaucoup à la dose de nostalgie qu’ils proposent.  

Chemin faisant, Malachy poursuivit son propos, tentant de garder une voix calme, se voulant rassurant, tentant aussi de lui donner le plus d’informations qu’il le pouvait. Si elle voyait qu’il lui faisait suffisamment confiance, peut-être pourrait-elle aussi croire en ses bonnes intentions. « Ma famille bosse dans le business de paris sportifs, et comme je te l’ai dit, nous sommes un peu irlandais, alors bien sûr, on connaît un peu les Crécerelles. Le jour de ton accident, ma mère écoutait le match à la radio, elle était complètement désemparée. » Il tira sur sa cigarette, espérant ne pas s'être montré trop insensible. La plus désemparée, dans l’affaire, ça avait évidemment dû être elle. Il n’avança rien de plus sur le sujet, préférant arrêter de parler d’elle pour ne pas la braquer. Il continua donc sur une autre voie : « je bosse à Poudlard, je suis enseignant pour la Prima Sapientia, mais je continue d’effectuer quelques missions pour ma sœur aînée. C’est elle qui gère le business familial, maintenant. » Pas entièrement, mais majoritairement, quand même. Il restait avant elle son père et son grand-père, hiérarchiquement ses aînés, et pourtant, elle avait réussi avec les années à les mettre un peu de côté, pour prendre elle-même plus d’importance. Malachy était certain que si elle y était parvenue, si elle avait réussi à passer au-dessus des lois hiérarchiques qui imposaient à tous les membres de sa famille une stricte soumission à l’Alpha, c’était précisément parce que malgré son prénom, elle n’était pas fille de la Lune. « Va savoir, je suis tout à fait incapable de lui refuser quoi que ce soit, alors tu vois, je traverse le pays pour elle, mais je veux quand même lui faire payer un peu ça. Alors je t’en conjure, fait-toi plaisir, demande-moi ce que tu veux, c’est aux frais de la princesse ! » Ils arrivaient devant le glacier qui, comme souvent en cette période de l’année, s’était fait chocolatier. Malachy lui souriait largement. Impossible pour Mara de s’imaginer qu’il en voulait véritablement à sa sœur – car ça n’était pas le cas, il aurait voulu la tuer dans son sommeil, mais ça s’arrêtait à peu près à là. La complicité que Malachy échangeait avec son aînée était palpable, même pour quelqu’un qui ne les avait jamais vu côte-à-côte, et qui n’avait jamais vu combien ils se ressemblaient. Malachy tira sur sa cigarette une dernière fois, avant d’écraser le mégot par terre. Elle était à moitié consommée, mais Malachy n’était pas un véritable fumeur – c'était tout du moins ce qu'il jurait. En revanche, il se léchait d’avance les babines à l’idée d’un chocolat chaud ; c’est que Remus Lupin n’avait pas tort en proposant cette consommation à tout va : ses capacités anti-dépressives étaient certaines, particulièrement aux lendemains douloureux de Pleine Lune.
Si, au terme de leur discussion, Mara refusait toujours de remonter sur un balai, Malachy serait bien incapable de lui en vouloir, et pis que ça, il pardonnerait même sa sœur. Grâce à elle, il aurait bu un chocolat chaud, et aurait discuté avec une nana encore plus impressionnante – et jolie – en vrai que sur une page de papier glacé.


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Sam 25 Avr - 0:33

La part du Lyons
Malachy & Mara

« A lion still has claws. »
Un irlandais ? Je ne peux m'empêcher de lui adresser un large sourire à cette affirmation. J'ai toujours aimé mon pays et mes origines, alors quand je croise un irlandais, je ne peux qu'être heureuse. Il y a une sorte de reconnaissance entre nous. En Irlande, on est fiers de qui on est. Je sais qu'à première vue, on ne penserait pas de moi que je suis irlandaise. J'ai les traits de ma mère qui ressortent beaucoup. Il faudrait, selon les clichés, que je sois blonde ou rousse, le teint pâle, des tâches de rousseurs. A vrai dire, mon père est roux et mon père est on ne peut plus irlandais, mais moi, je dois me justifier constamment. Comme ma mère me le disait, c'est notre fardeau. Elle a non seulement dû justifier d'être née moldue mais en plus d'être d'origine indienne. Si on me complique moins la vie qu'elle, il demeure encore énormément de préjugé.

« Dans ce cas, vous êtes tout pardonné de supporter les Crécerelles ! »

Il y a bien aussi les Chauves-Souris de Ballycastle comme équipe irlandaise, une très bonne équipe d'ailleurs, mais je ne vais pas me plaindre que l'on supporte mon équipe. Enfin, mon équipe... Aujourd'hui la situation est délicate. Je ne sais même plus si je peux parler de mon équipe.

S'il y a bien une chose que je déteste, ce sont les surprises ou du moins de ne pas savoir ce que l'on veut me dire ou me montrer, simplement parce que je suis trop curieuse et impatiente. Cet homme n'est pas là pour me faire un cadeau ou une surprise digne de ce nom, je le sais parfaitement, mais il a attisé ma curiosité et ça me rend folle. J'espère juste qu'il ne compte pas me prendre tout mon temps libre. Une fin de journée libre, ça se fête dignement en allant voir des amis, boire un verre, ou en allant simplement me promener à l'extérieur de Londres comme j'ai l'habitude de le faire. J'aime avoir du temps libre mais si je peux éviter de m'enfermer directement dans mon studio une fois sortie du travail, je le fais.

Lorsque je passe le pas de la porte, je suis heureuse de constater que cet inconnu ne s'est pas envolé. Enfin, inconnu, je suis rude, il s'est présenté. Malachy Lyons... C'est étrange parce que c'est un nom de famille qui me dit quelque chose. Je devrais vite être fixée, de toute manière. Je ne tourne pas autour du pot et lui demande d'entrée comment je peux l'aider et tout de suite la glace est brisée lorsqu'il me propose une cigarette. Je suis un peu désemparée par cette proposition, non seulement parce qu'il a laissé tomber le vouvoiement pour le tutoiement à peine la porte du magasin franchie. Ça ne me dérange pas quand je ne travaille pas, mais ça me surprend, c'est tout.

« Mmh... Non merci, j'aime pas trop ce genre de choses. »

Malgré son sourire séduisant, je dois avouer que ça ne me tente vraiment pas. C'est l'odeur qui m’insupporte et puis la dernière fois que j'ai voulu essayer, j'ai toussé toute la soirée. Il s'avère que quelqu'un avait ensorcelé des cigarettes provoquant des réactions différentes selon le sorcier ou la sorcière qui essayait de les fumer. Et pour moi, ça m'a provoqué une toux instoppable mais non dangereuse. Ça reste une expérience désagréable que je ne veux pas réitérer.

Il proposa alors de se rendre chez Florian Fortarôme, une proposition qui se veut bien plus alléchante et qui a le don de dessiner un large sourire sur mes lèvres.

« Alors par contre, un chocolat chaud, je ne peux pas dire non. »

S'il savait la gourmande que je suis. Ou peut-être qu'il le sait ? Peu importe, l'idée du chocolat chaud titille ma gourmandise et on se met en route. L'échoppe de Florian ne se trouve qu'à quelque pas de là où je travaille, à vrai dire, il m'arrive souvent de rêvasser dans la journée en regardant au loin tous les clients qui font la queue pour acheter une glace, ou du chocolat, à cette saison. C'est vrai que dans quelques jours, c'est la St Valentin, et une fois de plus je vais très certainement la passer avec Jack. En réalité, ce n'est pas une fête qui m'importe vraiment, mais c'est un peu frustrant, je me débrouille toujours pour me séparer de mes petits copains peu de temps avant. Malachy entame donc un début d'explication concernant sa présence ici. Il ne faut pas plus d'une phrase pour que je comprenne qu'il s'agite encore et toujours du Quidditch et de mon accident. Je lève les yeux au ciel l'espace d'un instant. On ne me laissera jamais tranquille, si je comprends bien. J'écoute cependant ce qu'il veut me dire. Je sais maintenant d'où je connais ce nom de famille, je suis assez familière avec les paris sportifs ayant moi aussi été une amatrice de paris il y a quelques années de cela. Il m'explique que sa mère était complètement désemparée le jour de mon accident. Un sourire un peu forcé se dessine sur mes lèvres venant vite remplacer celui qui était alors charmé à l'idée de déguster un chocolat chaud.

« Désemparée... Et moi donc. »

Mais il changea rapidement de sujet pour parler de son rôle dans l'histoire. Il bosse donc à Poudlard mais effectue quelques missions pour sa sœur. Il explique ne pas être capable de lui refuser quoique ce soit, de là à avoir traversé le pays simplement pour venir me parler. Bon, j'ose imaginer qu'il n'est pas venu à Londres dans le simple but de me parler à moi, j'imagine que les Lyons ont tout un tas de partenaires et de clients ici, dans la capitale. Je ne sais toujours pas ce qu'il cherche à me dire. Sa mère était désemparée, par compassion ou par déception ? J'apprécie du moins l'idée qu'il cherche à faire payer sa très chère sœur en me demandant de me faire plaisir. Je vais me gêner tiens !

« Ce que je veux ? Bien. Mais tu dois savoir que je ne suis pas le genre de sportive qui suit un régime stricte. On me l'a beaucoup reproché, d'ailleurs. »

Alors que nous sommes enfin arrivés chez Florian, mon regard se remplit d'étoiles. L'échoppe est simple d'apparence, mais il y a toutes ces odeurs et cette ambiance qui mettent tout le monde d'accord sur le Chemin de Traverse. Je me suis d'ailleurs toujours demandé si Florian utilisait un enchantement ou une potion ayant des effets similaires à l'amortentia de manière à ce que l'odeur qui émane de sa boutique s'adapte à chacun des sorciers et sorcières qui entrent. C'est une bonne technique commerciale pour donner envie de consommer et je ne pourrais même pas lui en vouloir. En tout cas, j'ai toujours l'impression que ça sent la glace au citron.

On s'installe à une table au fond de l'échoppe. A cette période de l'année, très peu de personnes viennent ici pour manger des glaces, même s'il y a quelques téméraires qui n'ont que faire du froid de l'hiver et parviennent à concilier le tout avec une glace toute aussi froide. A l'exception de cette splendide glace qui ressemble à un dragon dans la forme et qui, d'après les rumeurs, donnerait une sensation de chaleur quand on la mange. Elle ferait fureur à cette saison, mais personne ne m'a jamais dit le goût qu'elle avait alors je ne suis pas trop tentée pour le moment.

« Je prendrai un chocolat chaud avec supplément crème fouettée, chamallow, noisette et cannelle. »

Rien que ça. Rien que d'imaginer les chamallows fondre dans le chocolat, j'en ai l'eau à la bouche. Mon attention se reporte sur Malachy aux boucles ensorcelantes. C'est fou ce que ses boucles sombres sont vraiment envoûtantes, même si elles sont complètement sans dessus-dessous, je trouve ça adorable.

« Ta mère était donc désemparée quand elle a appris mon accident, c'est bien ça ? Mais j'imagine que tu n'as pas fait tout ce chemin simplement pour me partager son état d'âme. Il y a autre chose, c'est ça ? »

Comme tous les sponsors qui sont venus me parler, ou toutes les lettres de la ligue qui m'ont été envoyées, il y a toujours une question de profit, d'argent, de public. Lorsque l'on me demande comment je vais ou si je compte revenir, ce n'est pas parce que l'on pense à mon bien être, mais c'est toujours lié à l'argent, toujours l'argent.

« Je ne veux pas avoir l'air désagréable dans ma façon de parler, c'est juste que depuis octobre, j'ai reçu de nombreuses visites et très peu étaient dans l'unique but de savoir comment j'allais. »

Comment leur en vouloir ? Chacun fait son travail et que ça plaise ou non, ça fait partie du boulot de joueuse de Quidditch que d'être conditionnée et sollicitée de cette manière. Un accident n'est jamais une partie de plaisir. Lorsque l'on est une bonne joueuse, on attend énormément de nous. Lorsque l'on joue moyennement, c'est plus simple, mais le risque de ne pas être sélectionné de nouveau est grand.

« J'imagine que vous avez perdu énormément d'argent par ma faute... »

Je baisse les yeux à cet instant. L'idée m'a longtemps traversé l'esprit. Je suis bien consciente de tous ces paris qui sont faits à chaque matchs, je sais que les enjeux vont au-delà d'une simple victoire. Personne n'a jamais été désagréable à ce niveau-là, mais c'est le fait de lire entre les lignes qui fait mal. Ne serait-ce que de voir la saison des Crécerelles, il ne faut pas avoir fait arithmancie pour savoir que les calculs sont pas bons.

On nous apporte nos boissons chaudes finalement. Au moins, même s'il s'agit de parler affaire et de choses qui vont me rendre encore plus nerveuses, j'aurais eu un chocolat chaud, et le tout sans dépenser une seule mornille. On ne peut pas dire que je sois vraiment perdante.
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Dim 3 Mai - 19:29




La part du Lyons
Un mercredi après-midi du mois de février 2004, jour 5 du Cycle Lunaire

Elle n’avait pas voulu de sa cigarette, une véritable sportive, sans aucun doute. Descendre de son balai ne lui avait pas fait perdre cette qualité. Bon point, sans aucun doute. Malachy n’avait ainsi pas insisté avec la sienne, et n’en fumerait plus d’autre. Il s’agissait de la mettre à l’aise, pas de l’enfumer si elle n’aimait pas ça. Elle fut surprenante, toutefois, quand elle avoua son goût pour les sucreries. Ce n’était sûrement pas @Georgia R. Harris qu’on accuserait de pareil vice. Il s’imaginait bien qu’on ait pu le lui reprocher. Le monde du Quidditch était féroce, particulièrement à l’égard des femmes, aussi douées aient-elles pu être. C’était certainement de là que prenait sa source l’existence d’équipes exclusivement féminines comme les Harpies de Holyhead. @"Ginny Weasley" avait toutefois pu lui glisser, une fois ou deux, que les mesquineries ne manquaient pas non plus dans son équipe. Savoir que Mara, en tous cas, ait pu résister à pareilles pressions la rendait intéressante. Un peu plus qu’elle ne l’était déjà. Il lui avait adressé un sourire satisfait, ravi de pouvoir piocher allègrement dans les poches de sa sœur avec les commandes de la jeune femme. Ça aurait été moins marrant si elle n’avait grignoté que quelques graines de mandragore.
Ils avaient pénétré l’antre du glacier, et s’installaient à une table. La commande de Mara fut pour le moins garnie de précision. Un sourire se dessina sur la gueule du loup, qui lâcha un « Pas mal ! », franchement impressionné. Il lui fallait désormais, pour lui aussi, quelque chose qui claque. Il réfléchit un moment, le temps que le serveur note la commande sur son carnet, avant de se reculer sur sa banquette pour lancer, fausse nonchalance dans le ton : « Pour moi, ça sera aussi un chocolat chaud, mais très noir, peu de lait, surtout pas de crème, et évidemment, pas de sucre. » Puisqu’elle avait demandé l’inverse, il commanderait son contraire. Il était un peu fier de lui, ça se voyait dans ses yeux. A cet instant-là, il ressemblait à son frère aîné, quand celui-ci arrivait à faire sourire une gonzesse, comme il aimait les appeler. Foutu Ciarán, terrible influence.
Mara n’était pas une simple gonzesse, toutefois. Il aurait pu s’en douter, si son identité de batteuse lui avait donné le moindre indice sur sa personnalité. Elle lui rentra dedans, cherchant visiblement à lui éviter de tourner des plombes autour de son chaudron. Il avait voulu amener le sujet en douceur ; elle ne l’avait pas laissé faire, exigeant qu’il en vienne au fait, le comparant à tous ces sponsors qui avaient dû la harceler. Sa gueule se fit sèche, il regretta instantanément la cigarette qu’il avait fumée et qui lui avait asséché la gorge, mais aussi la promesse mentale qu’il s’était faite de ne pas en griller une seconde. Et alors qu’il accueillait ses piques comme des coups de cognards dans les tibias, forcé de garder les lèvres closes jusqu’à ce qu’elle finisse sa diatribe, elle baissa soudainement les yeux, et Malachy se sentit perdre le fil de la conversation. C’est que c’était par son regard qu’il s’était appliqué à la suivre, par ses iris expressifs, fiers, brillants même dans l’ambiance tamisée du glacier. Elle s’excusait de l’argent qu’elle avait pu faire perdre aux Lyons. Par Séléné, Jude, mais qu’est-ce que tu lui fais faire ? Passant la langue sur ses babines, il cherchait quoi lui répondre, comment aborder ça sans la culpabiliser un peu plus. Car c’était bien de ça dont il était question, bien ça qui lui faisait baisser les yeux, et c’était d’ailleurs sûrement le sentiment que Jude avait voulu instiller chez Lochlainn en envoyant son frère la titiller. Ce métier n’était pas fait pour lui, ce n’était pas pour rien qu’il avait quitté Manchester pour rejoindre l’Ecosse.

Les boissons arrivèrent, rompant le silence que Malachy cherchait désespérément à combler, cherchant quoi dire. « Super ! » lança-t-il, manifestement soulagé, en voyant arriver les tasses. Celle de Mara était impressionnante, il fallait avouer. Mais la sienne avait été servie dans un mug transparent, ce qui lui donnait une certaine allure, simplicité incarnée. Il n’était pas mécontent, pas plus que de l’intervention du serveur qui avait ramené un peu de légèreté. Alors qu’il s’en retournait, Malachy faisait glisser un doigt sur tout le tour de sa tasse, avant de s’appliquer à lui répondre, hésitant : « depuis que tu es tombée, on essaye de maintenir la cote. De ton équipe, je veux dire. Au cas où tu remonterais sur ton balai avant la fin de la saison. » Comment tourner ça pour que ça soit le moins culpabilisant possible ? Pour éviter qu'elle ne se sente prise entre quatre murs, sur cette banquette carrée, dans ce glacier étriqué. « on ne perd de la thune que si on continue à miser mais que tu ne remontes pas sur ton balai. Notre espoir, c’est d’exploser les scores quand tu remonteras, en fait. Tu vois, c’est comme si on avait mis beaucoup d’argent d’un côté de la balance, mais que ton retour permettait à ce que la situation s’inverse… » Il mimait la balance, ses deux mains à plat devant lui, tombant d’un côté d’abord, et puis de l’autre côté ensuite. « Là tu vois, on en arrive à un point dans la saison où, si tu remontes sur un balai, les deux plateaux s’équivalent. » Ses deux mains se stabilisaient à la même hauteur. « Et si on attend encore, même si tu remontes, on perdra de l’argent. » C’était faux, ou pas entièrement vrai. Ils avaient déjà commencé à perdre de l’argent, mais ils étaient suffisamment joueurs pour faire durer encore le suspens. Mais Malachy tordrait la vérité comme il le voudrait, puisque c’était lui qui avait fait le déplacement. La main qui représentait Mara remontant sur son balai plongea, alors que celle qui représentait l’argent perdu prenait de la hauteur. « L’idée, c’est que si tu remontes pas de la saison, je suis là pour que tu me le dises. Comme ça on arrête tout de suite … » le massacre, se garda-t-il d’ajouter. Il ne chercha pas d’autre mot, elle avait dû l’entendre tellement il l’avait pensé fort, de toute façon. Ses mains retombèrent sur la table et finalement, il récupéra sa tasse, qu’il porta à ses lèvres. Délicieux, c’était délicieux, et en plus, pointe de nostalgie, ça lui rappelait Remus Lupin. Il en but une gorgée, et plus doucement, comme revenu en enfance par la boisson, il ajouta : « je suis désolé de t'embêter avec ça, je me doute que je ne dois pas être le premier et que je ne serai sans doute pas non plus le dernier. Mais tu as juste à dire oui, ou non, et après on en parle plus, promis. » Par Séléné, c'est qu'en réalité, il n'avait aucune envie de parler de tout cela. Il voulait faire dévier le sujet au plus vite, il voulait arrêter de parler d'un sujet qui la faisait manifestement souffrir, dépourvu de la moindre once de malveillance à son égard. Il espérait qu'elle le croie, il n'essaierait pas de la convaincre, laisserait tout tomber dès qu'elle lui aurait donner sa réponse. C'est que de toute façon, elle devait bien le voir dans la façon dont il le regardait, il aurait largement préféré lui sourire et lui demander s'il pouvait lui piquer un chamalow. Il n'osait pas, toutefois. C'est qu'elle l'impressionnait un peu, la batteuse des Crécerelles, particulièrement descendue de son balai.

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Mar 5 Mai - 4:07

La part du Lyons
Malachy & Mara

« A lion still has claws. »
Je me concentre sur l'odeur envoûtante qui émane de cette boutique. Je me concentre du mieux que je peux pour ne pas penser au fait que cet homme est venu jusqu'à moi simplement pour venir déguster une glace. Je commence à avoir l'habitude et je ne peux pas vraiment m'en plaindre. En choisissant de devenir joueuse de Quidditch professionnelle, j'ai accepté le fardeau de la célébrité. Après tout, être célèbre dans ce milieu signifie que l'on joue plutôt bien. Ou tout son contraire... Mais on ne dure généralement pas suffisamment longtemps si on s'amuse à faire le clown sur un balai. C'est juste que ces derniers mois n'ont été faits que de rencontres du genre et à chacune de ces nouvelles rencontres, je me demande encore ce que l'on va me sortir pour tenter de me convaincre de revenir chez les Crécerelles. Je ne me souviens pas avoir eu autant de propositions d'argent. Ils veulent du spectacle, ils veulent me voir me rater. Ils me proposes des gallions et des gallions simplement pour voir la pauvre Mara Lochlainn paniquer sur un balai et tenter de prouver que l'argent peut rendre fou. Seulement, je n'ai jamais joué au Quidditch pour la fortune. J'ai toujours joué pour le plaisir et pour le challenge personnel. Évidemment, gagner autant d'argent est un soulagement financier et une aide que mon père apprécie grandement, mais ça n'a jamais été la raison principale de ce choix de carrière. Beaucoup se sont retrouvés face à un mur, et aujourd'hui, je me demande si Malachy Lyons devra faire également face à ce mur. Il m'aura au moins emmené dans un endroit plus original et plaisant, et il a surtout un avantage certains comparé à tous ces vieux sponsors : il est plutôt mignon.

Ce qui est beau avec le chocolat chaud, c'est que pour une seule et même boisson, on peut obtenir deux saveurs totalement différentes. La gourmandise sucrée pour moi et l'amertume brute pour lui. Une fois les commandes passées, je ne perds pas de temps pour lui demander ce qu'il vient chercher auprès de moi. J'ai ma petite idée, évidemment, et très rapidement le ton de ma voix se veut bien plus sec, et presque aussi amer que le chocolat chaud qu'il a commandé. Je n'aime pas être comme ça, mais cet accident m'a rendue presque... aigrie ? Aussi agréable que la compagnie du brun puisse être, je me protège, parce que je ne suis pas que la batteuse des Crécerelles, je suis une jeune sorcière de vingt-trois ans qui voudrait juste pouvoir vivre paisiblement sans que l'on lui reproche un accident dont elle n'est pas la fautive, ou qu'on lui reproche encore de prendre son temps pour se remettre en selle. Il paraît que pour le Quidditch, c'est comme pour l'équitation : il faut se remettre à voler aussitôt, au risque de ne plus jamais en être capable. Cette idée m'a longuement traversé l'esprit et j'espère que ce ne sont que des paroles pour motiver les accidentés à ne pas gâcher quatre mois de leur vie, si ce n'est plus.

Le jeune homme reste silencieux durant un moment, et ce n'est que lorsque nos boissons arrivent finalement qu'il brise finalement la glace. Il va droit au but et explique qu'ils tentent de maintenir la cote de mon équipe depuis ma chute, dans l'espoir que je revienne avant la fin de la saison. Enfoncée dans mon siège et ma tasse entre mes mains, je l'écoute attentivement. J'essaye de visualiser sa logique, même si je suis friande de paris, j'ai toujours fait dans la simplicité, loin de comprendre tous les rouages de cette industrie si particulière.  Il finit donc par me montrer avec ses mains, mimant une balance et tout devient alors plus clair. Je suis donc la clé de leur réussite ou de leur échec. C'est bien ça qui me pose problème. Si le monde du Quidditch avait pu continuer sans se préoccuper de mon retour, on n'en serait pas là. J'avais envie de lui dire que mon équipe ne dépendait pas que de moi, mais j'ignore être la mieux placée pour parler de ce genre d'affaires. Il me pose alors la question à laquelle je m'attendais. Je me mords la lèvre inférieure, n'ayant pour le moment partagé ce sujet qu'à deux personnes, et ces deux personnes, je leur fais entièrement confiance. Je ne connais pas ce Malachy, je ne sais pas s'il compte partager cette information à la presse, ou s'il saura garder cela pour lui. A mon tour de rester silencieuse. La réponse, je la connais, même si je fais tarder l'annonce officielle. Je ne sais pas si j'ai des comptes à lui rendre. Ce n'est pas mon problème si sa petite affaire perd de l'argent parce que je ne remonte pas sur mon balai. Mais il a l'honnêteté de me dire les choses, contrairement à ces autres personnes me répétant qu'il n'y a pas de pression, que je dois prendre mon temps, pour finalement insinuer que je dois absolument remonter au plus vite sur mon balai. Il a pourtant cette manière plutôt douce de me poser la question, contrastant presque avec la manière dont a été fait son chocolat. Je bois d'ailleurs une gorgée, tentant de ne pas renverser de chamallow sur mon pull et je repose la tasse.

« Non. »

Je pourrais me contenter de ça. Il a la réponse à sa question, mais je ne peux m'empêcher de lui ajouter les détails, parce qu'une fois que la porte est ouverte, il est difficile de la refermer.

« J'ai essayé, vraiment. Mais on en est à un point où l'on m'a mis la pression pour que je revienne avant la fin du mois sinon rien, et je ne serai pas prête pour cette date. Alors, non, je ne remonterai pas pour cette saison... »

J'espère sincèrement qu'il ne va pas s'empresser de le crier sur tous les toits. Après tout, c'est un scoop que plusieurs journaux ont tenté de s'arracher depuis quelques semaines, voyant que je traînais à revenir. Merlin sait pourquoi au fond de moi je fais confiance à cet homme. Il a l'air sincère, et je sais qu'il faut toujours se méfier des apparences, mais j'en ai marre d'être constamment sur mes gardes.

« J'aurais vraiment aimé pouvoir remonter plus tôt. Vraiment. Mais c'est juste plus compliqué que ça en a l'air. »

Cette fichue porte qui ne veut pas se fermer. Quand je commence à en parler, je ne peux plus m'arrêter et c'est pour ça que je préfère généralement ne rien dire. Je prends de nouveau la tasse entre mes mains pour me réchauffer un peu, hésitant un peu avant de la porter à mes lèvres, sachant que la crème fouettée n'allait pas me faire de cadeaux. Tant pis.

« Est-ce que je peux te demander de rester discret quant à cette décision ? Je ne l'ai pas encore annoncé officiellement et je ne voudrais pas que ça s'ébruite pour le moment. »

Je suis sûrement naïve. Je suis à peu près certaine que dès demain on pourra lire dans au moins un journal sorcier que je ne retournerai pas jouer avec les Crécerelles pour cette saison. Après tout, je leur ai fait perdre de l'argent, vendre cette information serait une bonne manière de compenser les pertes. On verra bien, le mal est fait à présent, il n'y a pas de retour en arrière possible. Il a sa réponse, et j'ai mon chocolat chaud, alors j'imagine qu'il va s'empresser de retourner auprès de sa sœur pour lui annoncer la grande – mauvaise – nouvelle.  C'est con, parce que dans d'autres circonstances, j'aurais probablement essayé d'apprendre à le connaître, il a ce charme fou, ces bouclettes qui me passionnent depuis la seconde où il a mis les pieds dans la boutique. Je me surprends à sourire en me perdant dans ces pensées. Sourire qui se trouve être complètement absurde au milieu de cette conversation. Avec ma cuillère je récupère quelques uns des chamallows déjà fondus pour tenter de rattraper ce sourire complètement inapproprié. J'en viens à me poser des questions. Pourquoi est-ce que je ne l'ai jamais croisé ? Il n'a pas l'air ni beaucoup plus vieux que moi, ni bien plus jeune, et il a cet accent qui trahit ses origines bien britanniques, et puis, il m'a bien précisé qu'il était irlandais. Impossible de croiser tout le monde à Poudlard, je le sais bien, mais j'ai besoin de savoir. Et surtout besoin de parler d'autre chose.

« Dis-moi... Tu étais  étudiant à Poudlard ? Je ne me souviens pas t'y avoir croisé. »

Je tente à ma façon d'alléger l'ambiance qui, de mon côté, était devenue bien trop lourde. Difficile ces derniers temps d'avoir une conversation qui ne devient pas gênante ou angoissante. Je donnerais n'importe quoi pour un moment simple avec des amis, à rire, à parler de tout et de rien, mais surtout de rien, et surtout pas de Quidditch. C'est fou comme ce sport qui est l'une de mes plus grandes passions deviendrait presque un sujet tabou en ma présence. Je me demande combien de temps ça va durer, si une fois l'annonce officielle de mon retrait faite on me laissera tranquille. C'est peut-être là la clé pour retrouver une vie à peu près paisible.
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Dim 17 Mai - 0:28




La part du Lyons
Un mercredi après-midi du mois de février 2004, jour 5 du Cycle Lunaire

Jude chouinerait, certainement. Peut-être même tenterait-elle de le gronder, peut-être ferait-elle sonner son téléphone maintes et maintes fois pour lui dire combien il avait mal fait son travail, combien il était un incapable. Il l’entendait déjà. Face à cette idée, la jambe de Malachy tremblait – il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas décevoir les siens. Mais un regard vers la jeune femme qui se tenait face à lui permettait d’apaiser sa tension, et sa patte calmait sa danse folle. Certainement le regretterait-il une fois qu’il aurait quitté la chocolaterie, certainement se frapperait-il le crâne contre le Saule Cogneur de n’avoir point été plus ferme à son égard, mais à cet instant-là, il ne pouvait faire autrement. Il attendait sa réponse, moment suspendu, espérant secrètement qu’elle lui annoncerait qu’elle remonterait sur son balai, et sachant pertinemment que si elle répondait l’inverse, il ne saurait faire autrement qu’accomplir la promesse qu’il venait de lui faire, c’est-à-dire ne plus lui en parler, et ne pas chercher à la convaincre. Son souffle était court, jusqu’à ce que finalement, Mara les libère tous les deux en annonçant que non, elle ne reprendrait pas le chemin du stade pour cette saison. Malachy laissa lui échapper un soupir, finalement délivré de l’attente. Qu’on ne s’y méprenne pas, il ne soufflait pas de lassitude ou de frustration face à la nouvelle que lui annonçait la jeune femme, mais plutôt de soulagement de pouvoir désormais passer à autre chose.
Peut-être toutefois que Mara n’entendit pas le soupir ainsi, puisqu’elle entreprit de se justifier, jurant qu’elle aurait préféré faire autrement, mais qu’on lui avait mis la pression, et à nouveau, la patte folle de Malachy reprenait sa danse. Que n’avait-il pas dit, par Séléné, et fichue Jude de l’avoir poussé dans pareille situation. La prochaine fois, elle n’aurait qu’à envoyer Ciarán, ou Faolán, peu lui importait ! D’ailleurs, elle pourrait tout aussi bien le faire, elle, si elle n’était pas satisfaite, elle pourrait faire valser ses cheveux en arrière, faire claquer ses talons à plateforme un peu vulgaires derrière elle, et ainsi s’assurer que le travail serait bien fait.

Alors que Mara se fendait en explications, le crâne lupin de Malachy tentait de s’extirper de l’influence qu’avait sur lui sa hiérarchie familiale, de façon à trouver une façon satisfaisante de rassurer la batteuse. S’il s’était éloigné de Manchester, c’était précisément pour ne plus avoir à subir ces jeux de pensées infernaux, que Jude ne leur épargnait pas, à lui et ses frères, certainement parce qu’elle ne connaissait pas la torture mentale qu’ils pouvaient parfois représenter. Malachy n’arrivait plus bien à entendre ce que lui disait Mara tant il était préoccupé par la suite que devrait prendre leur discussion. Jude aurait voulu qu’il tente, encore un peu plus, de la persuader de remonter sur son balai. Pourquoi Mara ne se taisait-elle pas, pourquoi tentait-elle encore de se justifier ? Malachy pouvait de là où il se tenait entendre Jude aboyer : tu n’as pas suffisamment essayé ! Mais il avait promis qu’il s’en tiendrait à sa réponse. Mara devait s’arrêter de parler, s’arrêter de s’excuser, ou son crâne allait exploser.
Il avança alors une patte au travers de la table, cherchant à poser sa poser ses doigts contre les siens pour interrompre son flot de paroles. Mara choisit toutefois ce moment pour saisir sa tasse entre ses deux mains et la porter à ses lèvres. Il se sentit comme un adolescent dégingandé, ne sachant plus que faire de ses membres, laissant son bras retomber mollement sur la table, ses joues rosissant furieusement. La déception était toutefois parvenue à lui sortir son dilemme de l’esprit, et il put ainsi croiser le regard de la jeune femme, qui avait visiblement une requête pour lui. « Est-ce que je peux te demander de rester discret quant à cette décision ? Je ne l'ai pas encore annoncé officiellement et je ne voudrais pas que ça s'ébruite pour le moment. » Malachy la regarda, incrédule, avant d’éclater de rire, sans prévenir, et sans pouvoir non plus se retenir. Comme s’il pouvait contrôler ce que Jude déciderait ou non de faire. Il ne voulait pas être moqueur, surtout pas, mais comment pouvait-elle lui demander pareille faveur ? Pas que cette petite tâche crémeuse qui lui ourlait la lèvre ne la rendait pas irrésistible, mais tout de même ! Rompant finalement son silence – Mara allait finir par le croire mutique, s’il continuait ainsi – il tenta d’expliquer la situation de la façon la plus nette possible. « Là-dessus, Mara, je ne peux rien te promettre. Ce que tu viens de m’annoncer, je vais le transmettre à ma sœur. Ce qu’elle choisira d’en faire, je n’ai aucun pouvoir là-dessus. Véritablement aucun. » Toutefois, il connaissait bien sa sœur. Certains disaient même qu’ils se ressemblaient beaucoup, derrière leurs étincelles respectives. Il tenta ainsi de se mettre à la place de Jude, pour s’imaginer ce qu’il ferait, lui de cette information. Puisque l’idée était rassurante, il la partagea à Mara : « A mon avis, c’est une information qu’il vaut mieux taire, pour qu’on puisse silencieusement réduire les paris qui portent sur ton équipe. L’esclandre serait trop important, si on l’annonçait de but en blanc, et les clients risqueraient de ne plus nous faire confiance. » A son tour, il but une gorgée de son chocolat chaud, faisant attention de son côté à ce que quelques gouttes ne restent pas traîner dans sa barbe, en léchant sa babine supérieure. Il reprit alors, d’une voix qui se voulait rassurante : « ça, je pourrai le suggérer à ma sœur. N’y voit toutefois pas là une garantie que ça s’accomplisse, Jude est plutôt incontrôlable. » Alors qu’il terminait sa phrase, foncièrement déconcentré, il fit le choix, après moultes allers-retours dans son crâne, de ne pas dire à Mara qu’elle avait un peu de crème, là, au coin de la bouche. Ç’aurait été une autre situation, un autre moment, une autre discussion, il aurait tendu le bras pour venir l’essuyer du bout du pouce, d’un geste qu’il aurait voulu tendre, peut-être un peu érotique, surtout s’il poussait le vice jusqu’à faire disparaître la crème en mettant le pouce dans sa bouche. Mais sûrement Mara le détestait-il, alors il ne se le permit pas. Elle en aurait eu tous les droits, et lui n’en avait aucun de venir la toucher ainsi. Pas plus qu’il en avait de la mettre encore plus mal à l’aise en signalant sa maladresse. Alors il ne dit rien, et tenta de se concentrer sur ce qu’elle lui disait désormais. Elle ouvrait la bouche, et Malachy attendait impatiemment que ses narines repèrent l’odeur de crème, et que sa langue vienne poindre hors de ses lippes pour récupérer la fuyarde. A nouveau, il était suspendu à ses lèvres, la jambe tremblante, et à nouveau, Mara ne le déçut point en changeant radicalement de sujet, pour lui demander pourquoi il n’était pas allé à Poudlard. C’est qu’elle était douée pour lui assécher la gorge, la Ms Lochlainn.

C’était toutefois bon signe pour lui, qu’elle veuille parler d’autre chose. Certainement ne lui en voulait-elle pas trop, sans quoi elle aurait sèchement terminé son chocolat pour filer hors de l’échoppe de Fortarôme, le laissant rentrer, la queue entre les jambes, à Poudlard. Au lieu de cela, elle cherchait dans sa mémoire pour tenter d’y retrouver Malachy entre les murs du Château d’études de la Magie. Elle n’y parviendrait pas, et il n’était pas certain de vouloir lui expliquer pourquoi. Il ne voulait pas briser ce que Mara était en train de commencer à tisser avec beaucoup de précaution, et sa nature lupine avait tendance à provoquer justement assez précisément cet effet : tout rompre. Choisissant toutefois de saisir l’opportunité que la jeune femme lui proposait de détendre un peu l’atmosphère, il brandit sa petite cuiller et chercha son regard. Un sourire taquin écarta son visage, et il soupira :   « par Séléné, parmi toutes les questions que tu aurais pu me poser pour changer de sujet, c’est elle que tu choisis ? Je ne suis pas sûr que tu veuilles entendre la réponse … Tu ne veux pas plutôt me filer un chamallow, et on parle d’autre chose ? » Il n’attendit pas vraiment sa réponse pour venir plonger son couvert argenté – propre, rassurez-vous, il n’y avait point touché – dans sa tasse. De toute façon, elle allait finir par le découvrir. Surtout si elle songeait à lui en rentrant chez elle, et faisait quelques recherches sur sa famille. Surtout si elle envisageait une seconde rencontre, et voulait apprendre à mieux le connaître. Glissant le bonbon dans sa bouche, il sourit à nouveau – il fallait qu’il arrête, elle allait finir par le remarquer. Il poursuivit, terminant à peine d’avaler sa bouchée. « Je peux te dire pourquoi le football est un sport intrinsèquement meilleur que le Quidditch, je peux te raconter ce que c’est que d’avoir Severus Rogue comme patron, et je peux aussi te raconter le jour où j’ai fait la Une de la Gazette du Sorcier. » Il tentait de se faire un peu mystérieux, de vendre son coup. De toute façon, le sujet finirait par tomber, l'admission finirait par poindre, car évidemment, tous les chemins menaient à Romulus, à Remus, et à leur louve de mère.  

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Jeu 21 Mai - 21:44

La part du Lyons
Malachy & Mara

« A lion still has claws. »
C'est dit, le morceau est lâché. Je ne pense pas que ce soit un secret, tout le monde se doute de l'issue de cette histoire. Si j'avais dû remonter en selle pour cette saison, ce serait fait depuis bien longtemps. Tout le monde sait et pourtant tout le monde cherche à me tirer les veracrasses du nez. Je suis restée silencieuse, j'ai tenté par tous les moyens possibles d'éviter la presse. Je n'assume pas cette décision, tout simplement parce que comme tout le monde, j'aimerais remonter sur ce fichu balai. Plus j'attends, et plus je me sens coupable. Plus je me sens coupable, et plus j'attends. C'est un cercle vicieux dans lequel je me suis embarquée et je n'ai qu'une hâte, c'est d'être à la fin du mois pour finalement faire cette annonce officielle. Pas avant, pas après. Et pourtant, me voilà à dévoiler ma décision à un parfait inconnu. Est-ce qu'il y aurait du veritaserum discrètement dissimulé dans ce délicieux chocolat chaud ? Peut-être, en tout cas, le mal est fait.

Ce que je lui demande ensuite est complètement absurde. Je demande à un homme que je viens de rencontrer de garder cette information pour lui, ou du moins, pour lui et sa sœur. Il se met à éclater de rire à ma requête ce qui me met légèrement mal à l'aise. S'il y a bien quelque chose qui me fait bien plus peur qu'un cognard qui m'arrive en pleine tête, c'est que l'on se moque de moi. Des fois j'ai l'impression d'être un épouvantard à qui l'on lance un riddikulus. Il me fait bien comprendre qu'il ne peut faire aucune promesse car tout dépendra de ce que sa sœur en fera. Evidemment... Au moins il est honnête, il ne cherche pas à me faire croire à des promesses qu'il ne tiendrait pas. Je préfère de loin quelqu'un qui a l'honnêteté de dire qu'il ne peut rien promettre ou garantir que quelqu'un qui se lancerait dans un mensonge. Cependant, il explique que dans l'intérêt de leur affaire, il vaudrait mieux taire cette information. Leur intérêt avant le mien, bien évidemment, mais en l'occurrence, c'est une décision qui m'arrange alors nul besoin de répliquer. J'espère qu'il a raison.

« J'espère alors qu'elle prendra la bonne décision. »

Je ne connais pas sa sœur, et pour autant j'ai l'impression que ce n'est pas le genre de femme que je voudrais avoir comme ennemie. Alors j'espère sincèrement qu'elle fera tout pour ne pas gâcher ma vie.

Je change finalement de sujet. Je commence à en avoir ma claque de parler de mon avenir professionnel, j'aimerais juste pour une fois avoir une conversation normale qui n'implique ni mon retour sur mon balai, ni la situation politique actuelle. Je sais que c'est beaucoup demander et que c'est presque impossible, mais je tente ma chance. Je demande donc à Malachy s'il était à Poudlard car selon mes souvenirs, je ne crois pas l'y avoir croisé, à moins qu'il ne soit plus vieux qu'il n'y paraît. J'aurais pu tout simplement décider de partir et de finir mon chocolat chaud en vitesse, et aussi passer pour une personne mal éduquée. Je suis tout sauf mal éduquée, alors même si je suis inconfortable, je ne pars pas et tente d'aborder un sujet qui, selon moi, se veut plus léger. J'aurais aimé le rencontrer dans d'autres circonstances et il a beau tout dire pour se détacher des intentions de sa sœur, je ne peux m'empêcher de l'y associer. Surtout que maintenant que ma réponse a été donnée, j'ai l'impression que les médias vont me retomber dessus bien plus vite que prévu.

Je remarque alors que j'ai de la crème qui est restée au coin de ma lèvre lorsque je viens me lécher les babines après une nouvelle gorgée de chocolat chaud. Est-ce qu'il a remarqué et ne m'a rien dit ?! Je préfère ne pas y penser, la situation étant déjà assez bizarre pour que j'en rajoute une couche. Ce n'est que de la crème et ça arrive même aux meilleurs d'entre nous. Il me répond finalement, mais pas vraiment la réponse escomptée. Je m'attendais à ce qu'il me parle d'avoir étudié dans une autre école ou d'avoir suivi les cours à la maison, mais il se contente de me faire comprendre que mon choix de question n'est pas le meilleur. Pourquoi ne voudrais-je pas entendre la réponse ? Maintenant, ma curiosité est vraiment attisée. Il ne me laisse pas le temps de dire quoique ce soit qu'il est déjà en train de voler un chamallow.

« Hey ! »

Je n'ai pas vraiment l'habitude de partager ma nourriture, non pas que je ne veuille pas, mais généralement, quand ma gourmandise est révélée au grand jour, je suis avec Aura qui est, tout comme moi, très attachée à sa propre assiette et à son propre verre. Partager ? Jamais de la vie. Je ne dis rien, je suis juste bousculée dans mes habitudes.

« Pourquoi je ne voudrais pas entendre la réponse ? »

S'il croit qu'il va me faire changer de sujet aussi facilement après m'avoir rendue encore plus curieuse que je ne l'étais en posant ma question précédemment, il se met le doigt dans l’œil. Mais il continue de jouer, dévorant mon chamallow subtilement volé et souriant comme s'il était innocent. Il sait probablement tout de moi, ou du moins, de ce que les médias ont pu dire. En venant à la boutique, il savait qui j'étais alors que moi, j'ignore tout de lui hormis son nom, son métier et le nom de sa sœur. C'est assez inéquitable et je ne le laisserai pas s'en sortir comme ça. Il suggère quelques sujets de conversation et je dois avouer que même si j'adore le football anglais, que même si je suis curieuse de savoir comment Rogue s'en sort comme directeur de Poudlard, seul le dernier sujet m'intrigue vraiment. Je fronce les sourcils, regrettant de ne pas lire plus souvent la une de la Gazette du Sorcier.

« C'était quel jour ? A quelle occasion ? »

Et qu'il ne me réponde pas que je n'ai pas envie de savoir. Je toise son visage avec insistance, essayant de me rappeler toutes les unes de la Gazette que j'ai pu lire ou entrevoir. Avec une telle chevelure, ça ne devrait pas être si compliqué, et pourtant, ça ne me dit rien.

« Je n'ai rien contre un peu de mystère, mais je dois avouer être un peu frustrée de ne rien savoir de toi, alors que toi, tu sais qui je suis. »

Je mange un chamallow tout en le narguant. Qu'il essaye une nouvelle fois de m'en voler un, cette fois-ci, je me tiens prête. S'il en veut un autre, il doit m'en dire plus sur lui, c'est la moindre des choses, non ?

Je reviens finalement au sujet du football qu'il a vaguement abordé avant que je ne le questionne sur la une de la Gazette du Sorcier. S'il parle de football, c'est qu'il a un pied dans l'univers moldu et je dois avouer que ça m'intéresse. Pour avoir été élevée partiellement comme une moldue par ma mère et mes grands-parents maternels, je connais assez bien le football et je suis étonnée qu'un sorcier puisse parler de ce sport.

« Tu connais le football ?! Est-ce que tes parents sont moldus ? »

J'ignore même la nature de son sang, si ça ne prouve pas que je ne sais rien de lui. Non pas que le sang ait une grande importance en soi, mais ça m'aide à savoir avec qui discuter de ces choses moldues qui me manquent parfois. Si avec mon père, on allait régulièrement voir des matchs de Quidditch, ma mère m'emmenait voir des matchs de football mais également de football gaélique ou encore de hurling. Mes parents m'ont transmis cette passion du sport chacun à leur manière et je crois que c'est ça qui les a unis la première fois, car ces deux-là ont toujours formé une paire complètement improbable.

« Alors pourquoi, selon toi, le football est un sport meilleur que le Quidditch ? »

Loin de moi l'envie de le contredire, je suis simplement curieuse de connaître ses arguments. J'ai essayé de jouer au football quand j'étais petite avec les garçons de mon quartier à Howth, mais après mon entrée à Poudlard, je n'ai plus vraiment eu l'occasion de jouer et je suis de toute manière bien meilleure avec une batte entre les mains et sur un balai que sur un gazon à courir après une balle. Je me rappelle d'ailleurs de quand j'étais petite et que ma mère m'avait acheté le maillot de l'équipe de Dublin City FC. C'était loin d'être la meilleure équipe, mais c'était local.

« Tu as une équipe préférée ? »
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Ven 22 Mai - 16:46




La part du Lyons
Un mercredi après-midi du mois de février 2004, jour 5 du Cycle Lunaire

Du bout de la langue, Mara avait léché la crème qui était restée au coin de ses lèvres, et c’était irrésistible, Malachy avait suivi la demi-seconde qu’avait duré ce mouvement avec la plus grande des concentrations. Il aurait eu envie de le faire lui-même, mais elle s’en était chargée, et c’était sûrement mieux comme ça. Moins distrayant pour lui, et il serait sûrement passé pour un dangereux prédateur s’il avait osé poser sa langue sur le coin de sa lèvre.

Ces derniers temps, Malachy avait rarement eu à annoncer sa lycanthropie. Les gens qui gravitaient autour de lui le savaient, beaucoup plus simplement. La plupart du temps, il n’avait pas même à connaître leur avis sur la question. Il sentait bien les regards, savaient ceux qui le voyaient d’un mauvais œil, mais désormais, au moins, il n’y avait plus les mots. Ça n’était plus très à la mode de se dire anti-loup-garou, et depuis son embauche à Poudlard, il n’avait pas eu à subir d’action frontalement discriminante. Il avait cru entendre que quelques parents étaient inquiets pour leurs louveteaux, mais Minerva McGonagall avait fait en sorte que ces échos ne lui remontent pas trop directement. Et finalement, les parents n’avaient pas eu à se plaindre. Leurs gosses savaient lire, ils apprenaient l’Histoire du Royaume-Uni, et n’étaient pas dévorés par un monstre féroce les nuits de Pleine Lune. Et puis Malachy avait grandi, et avec les années, il avait appris à se parer contre les mauvaises langues. Lui savait que les mômes seraient en sécurité. Il était certain que jamais, jamais, il ne les mettrait en danger. C’était le plus important, qu’il puisse croire en lui à défaut que ça ne soit le cas des autres. Et il avait sa famille, et ses amis, et la plupart du temps, c’était suffisant. Mais là, face à Lochlainn, il était revenu à ses quatorze ans, quand il était de ces sorciers étranges qui ne vont pas à Poudlard, ou de ces moldus inadaptés dont la maison regorgeait d’artefacts étranges. Il ne savait jamais quoi répondre, à un camp comme à l’autre, alors il inventait des histoires et finissait toujours par ne plus se souvenir de ses mensonges. A la joueuse de Quidditch il avait fait une pirouette, espérant que pour un moment au moins, elle se laisserait distraire.  

Peut-être qu’elle en était terrifiée ? Peut-être que son épouvantard était précisément un Loup-Garou. Peut-être que sous ses airs de jeune fille du peuple, elle était en réalité issue d’une de ces familles au sang-pur qui honnissaient tout ce qui n’était pas sang pour sang sorcier. Malachy espérait ne pas être jugé pour qui il était, pour la façon dont il était né, et évidemment alors, il jugeait en retour. Par son apparence, le peu qu’il savait d’elle et le court échange qu’ils avaient eu, il tentait de deviner la réaction qu’elle aurait quand il lui dirait. Que risquait-il, de toute façon ? On n’était plus en 2000, quand il fallait éconduire sa lycanthropie, au risque de se voir interdit de tous emplois, discriminé jusqu’à être drainé de tout honneur et de toute mornille. Mais il ne s’agissait pas de cela, il n’avait pas peur de perdre son job ou sa réputation en tant qu’enseignant. Il craignait voir disparaître le regard un peu taquin qui animait le regard de la jeune femme à son égard. Il aimait plaire, le garçon, et la lycanthropie n’était pas d’ordinaire un outil de charme. Ils étaient finalement parvenus à changer de sujet, à abandonner cette désastreuse affaire de cognards et de Jude Lyons, et il se retrouvait désormais à devoir lui exposer le pire vice de sa personnalité. Pourquoi avait-il fallu qu’elle ait bonne mémoire, et pourquoi avait-il fallut qu’il n’existe qu’une seule école de Magie au Royaume-Uni, poussant tous les sorciers de la même génération à un jour se croiser, c’était infernal, la discrétion était impossible ! Il tenta ainsi de changer de sujet, lui piquant un chamallow et évoquant la Gazette. Ça n’avait pas été sa plus brillante idée, puisque cet article impliquait évidemment la lycanthropie.

Mais l’avantage que trouvait Malachy dans cette situation, c’était que Mara était au moins aussi bavarde que lui. A peine ouvrait-il la bouche pour répondre qu’elle enchaînait déjà sur autre chose, et ainsi, il gagnait du temps, ponçait sa stratégie. Elle disait regretter ne pas savoir grand-chose de lui, comme s’il en savait tant que ça sur elle ! Quelques articles tirés de Witch Weekly, quelques recherches, sûrement pas très pointues, effectuées par Faolán, et c’était tout ! Une mère indienne, ou d’origine indienne, et un père très irlandais, voilà à peu près ce qu’il savait d’elle. Ça, et ses quelques exs avec lesquels elle avait été prise en photo, au sortir d’un match ou même d’un concert. Pas grand-chose, en somme, il avait d’ailleurs l’impression en avoir plus appris sur elle en l’espace de ces quelques minutes passées chez Fortarôme que dans toutes ces pages de magazine prédécoupées par le benjamin des Lyons.  Mais, c’est vrai, Mara ne devait pas connaître le nom ou la gueule de ses exs à lui. Allez, pour ça, pour cette iniquité, il povait bien lui donner quelque chose. « C’était en novembre 2002, juste après mon embauche. Jeune professeur d’Histoire Magique et Moldue qui n’est pas allé à Poudlard mais à l’Université de Manchester, tout ça … ». Petite sourire mystérieux, un poil narguant, et ça ferait l’affaire. Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus sur l’article, sauf bien sûr que la majorité des questions s’était concentrée sur sa lycanthropie. Mara aurait tout le temps de le lire, il ne devait pas tout lui révéler, ça gâcherait certainement son plaisir, n’est-ce pas ?
Et puis de toute façon, elle enchaînait sur le football, et Malachy y voyait sa porte de sortie, jusqu’à ce qu’à nouveau, elle ne mentionne sa famille. Comment y arrivait-elle ? Ou alors, est-ce que tout le ramenait vraiment à sa lycanthropie ?  Comment ne le savait-il pas déjà, d’ailleurs, qu’il serait ramené à cela toute sa vie, ou au moins jusqu’au jour où on trouvait une cure ? Il oubliait, sûrement, parce qu’une fois encore, tout le monde autour de lui le savait déjà. « Non non, mes parents sont sorciers tous les deux. Il n’y avait que ma grand-mère, qui était moldue. » Il utilisait le passé, comme si elle était décédée. Mais ça n’était pas le cas, ce qu’il voulait dire, c’est qu’elle avait été moldue, et qu’elle avait quitté ce statut en devenant lycane, et ainsi donc, sorcière, par la morsure de son mari. Elle n’était pas vraiment douée en la matière, n’avait pas de baguette taillée pour elle mais un bout de bois récupéré d’un bisaïeul de son mari, mais tout de même. « Mais l’amour du football vient plutôt de mon grand-père, qui lui est bel et bien un sorcier, entre autres choses... », ajouta Malachy avant de porter la tasse à ses lèvres.

Puis Mara lui rappela ce qu’il avait osé prétendre plus tôt, quand il avait dit que le football était un meilleur sport que le Quidditch. Il n’était pas sûr d’en penser quoi que ce soit, et il devait maintenant se justifier, en plus d’annoncer quelle était son équipe préférée. La question n’était pas facile, pour un bookmaker. Ça lui donnait envie d’une cigarette, de parler business, mais il se retint, parce qu’elle n’aimait pas ça. Allez, ils ne resteraient pas là des heures, juste le temps de finir leur boisson, et il la laisserait s’en retourner vers ses appartements, et lui aurait un portoloin à chopper. Il regarda sa montre, aussi discrètement que possible, avant de répondre. « En fait, ma famille était dans le business de paris moldus, avant d’être dans celui du pari magique. Spécialisés dans le football, qui est particulièrement lucratif, beaucoup plus que le Quidditch, si tu veux mon avis. Le football est un sport bien plus … prévisible. Facile à analyser, pérenne, les équipes dans le top 10 n’ont presque pas changé depuis la création de la ligue. Le Quidditch … Je crois que tu es la preuve même qu’on ne peut pas avoir la main sur tout, et je crois que c’est ça, justement, qui emmerde un peu ma sœur. » C’est-à-dire qu’il était effectivement bien plus facile de truquer un match moldu qu’une partie de coupe du monde de Quidditch. Il n’avait pas besoin de le verbaliser ainsi, Mara comprendrait certainement bien. « Alors, si je te réponds comme un véritable bookmaker, mon équipe préférée sera celle qui fait nous gagner le plus de Livres ! Mais bon, je suppose que Manchester City sera toujours celle que je veux voir arriver première du Championnat … » Et puis, sauf pour les journées comme celle-ci, il n’était plus bookmaker, n’est-ce pas ? Il pouvait bien dire qu’il avait une équipe préférée, ça n’était d’ailleurs certainement pas un secret aussi énorme que ne l’était sa lycanthropie. Nouvelle gorgée, avant de donner quelques détails en plus, puisque Mara les réclamait. « Ma famille a préféré se tenir le plus longtemps possible éloignée du monde magique. C’est Jude qui a un peu remué ça quand elle a repris les rênes du business, et elle a utilisé la Coupe du Monde de 1994 comme porte d’entrée. Puis, on s’en est retourné dans notre tanière moldue pendant la guerre, c’était plus sécure, pour nous. Mais depuis 2002, depuis Granger, les affaires ont repris de plus belle. » Si elle assemblait tous les éléments, elle aurait sa réponse. Malachy n’avait pas menti, il avait tourné autour de la vérité pour ne pas la dire. Mais peut-être que Mara, elle-même, pourrait la formuler. « J’en ai trop dit. Tu me dois un deuxième chamallow ! »

Ceux qui le connaissaient bien pourraient voir dans ses yeux un air craintif, peut-être même un peu attristé. Il n’avait pas envie que ce moment s’arrête, pas envie que Mara, découvrant la vérité, écarquille les paupières, ouvre la mâchoire, et parte en courant. Il voulait arrêter le temps et rester là, pendant des heures, à admirer la crème au bord de sa lèvre, et à la dévorer du regard.


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Dim 24 Mai - 1:48

La part du Lyons
Malachy & Mara

« A lion still has claws. »
Beaucoup trop de mystère émane de ce Malachy Lyons. C'est à la fois très énervant et amusant. Il y a une partie de moi qui n'a qu'une envie : terminer le chocolat chaud et rentrer après cette journée. Je commence à vraiment en avoir marre de devoir supporter toutes ces questions et je crois que c'est pour ça que j'ai craqué. Évidemment, le charme de ce jeune homme a fait que j'ai plus facilement eu envie de craquer et de lui dire la vérité, mais j'en ai surtout marre de ne rien dire et que l'on insiste pour obtenir une réponse. D'ici quelques semaines, tout sera terminé et je pourrai – peut-être – enfin me reposer.

Je change enfin de sujet, et pourtant, je n'obtiens pas de réponse. J'ai visiblement touché un sujet sensible, ou du moins, un sujet dont il ne veut pas parler dès la première rencontre. Je ne me trompe donc pas, il n'était pas à Poudlard. Ce qui m'intrigue davantage, c'est que s'il avait simplement étudié dans une autre école de sorcellerie, il n'en aurait pas fait toute une montagne. Sa non réponse en dit finalement plus qu'il ne le veut. Est-ce qu'il est de la même tradition que mon père ? Il a dit être irlandais, peut-être que sa famille est de tradition verbenae en plus d'être mêlée aux paris sportifs. Tout un tas de possibilités se dessinent dans mon esprit, j'essaye de trouver une réponse à ma propre question.

Il soulève d'autant plus d'intérêt lorsqu'il parle de cette une de la Gazette du sorcier. Je me demande vraiment ce qu'il a pu faire pour finir dessus. Je n'ai jamais eu cet honneur de faire la une de la Gazette. D'autres journaux un peu moins populaires l'ont fait le jour de mon accident, mais la Gazette semble ne pas accorder autant d'intérêt aux affaires people, ce que je comprends totalement, je ne vais pas m'en plaindre. Malachy me donne la date en question, du moins, le mois et l'année. Ça concerne donc son embauche et encore une fois, il en dit plus qu'il ne le veut, tout en essayant de jouer au mystérieux. Je souris. Il est certain qu'un professeur qui n'a pas été à Poudlard, ça fait parler dans ce monde magique au schéma si répétitif.

« Tu as étudié à l'Université de Manchester ?! »

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens plus à l'aise sachant qu'il a ce pied dans le monde moldu. Même si j'ai moi-même pris des distances avec ce monde depuis la mort de ma mère, les sorciers qui, comme moi, ont des connaissances de ce monde extérieur, me rendent moins nerveuse. J'ai encore des souvenirs de ceux qui s'en prenaient à moi simplement parce que ma mère était née moldue et que personne n'avait entendu parler de mon père, en plus de ça. Je ne sais pas si je parviendrai à mettre la main sur l'article en question, sachant que ça date maintenant de plus d'un an, mais j'en apprends un peu plus.

Je passe rapidement à un autre sujet. Il ne faut pas me lancer sur un sujet qui me relie autant à ma famille et encore moins à un sujet sportif. J'aime le football, même si pour moi le Quidditch a largement pris le dessus il y a bien trop longtemps maintenant. Je ne suis pas du tout objective. Mais peut-être que je pourrais me reconvertir dans le football, maintenant que je ne parviens plus à monter sur un balai. Malachy me répond que seule sa grand-mère était moldue et ajoute que la passion du football vient de son grand père qui, lui, est pourtant bien sorcier, pour reprendre ses termes. Ce qui m'intrigue, c'est la mention 'entre autres choses'. Je ne dis rien, ne sachant pas trop si ça me regarde ou non, mais ça tourne en boucle dans ma tête. L'explication qu'il donne pour justifier que le football est un sport bien meilleur que le Quidditch tient plutôt la route. La prévisibilité donne effectivement plus d'intérêt dans une affaire de paris sportifs.

« Je vois. C'est peut-être aussi ce côté prévisible qui fait perdre de l'intérêt dans ce sport aux personnes qui ne s'intéressent pas trop aux paris. »

Cela dit, dans le football, même s'il est facile de tricher, s'il est plus facile de prévoir l'issue d'un match, je prenais quand même beaucoup de plaisir à aller voir des matchs avec ma mère. On n'allait jamais au stade, mon père n'était pas trop fan de nous voir entourées d'autant de moldus, mais parfois on allait au pub. Malachy finit par me dire que son équipe préférée serait celle de Manchester City.

« Manchester City ? Mh. Oui, pas trop mal comme équipe. Je t'avoue ne pas avoir trop suivi les championnats depuis... quelques années. »

Il m'explique enfin que pendant longtemps sa famille s'est tenue loin du monde magique. Je fronce les sourcils, c'est une drôle de façon d'agir pour une famille supposément sorcière chez ses parents et même son grand père. Je suis avec attention le parcours qu'il décrit de sa famille et je ne comprends toujours pas. J'essaie de faire un lien. A la limite, la guerre a été une horreur pour beaucoup de monde, se tenir éloigné du monde magique pour cette raison peut se comprendre, mais j'essaie alors de faire le lien avec Granger. Je devrais me renseigner davantage, mais je ne savais pas que Granger avait mis son nez dans les affaires sportives du monde magique. Je serais au courant quand même.  Me voilà perdue dans mes pensées à essayer d'assembler les morceaux. Tout se tient, et pourtant il y a quelque chose, comme s'il ne me disait pas tout. Si seulement il pouvait y avoir un sortilège qui permettrait d'avoir accès à toutes les informations sur une personne simplement avec l'aide du nom. Mon regard se perd dans le vide. Granger... Granger... Qu'est-ce qu'elle a fait en 2002 déjà ?

Ma bulle de pensées éclate lorsque j'entends le mot chamallow.

« Hein ? Euh, oui, si tu veux. »

Je pousse légèrement ma tasse dans la direction de Malachy pour le laisser se servir. Je devrais être satisfaite d'en savoir plus mais j'ai l'impression qu'il manque quelque chose au puzzle et je ne parviens pas à garder ça pour moi.

« Je t'avoue que je suis un peu perdue... Je ne vois pas trop le rapport entre les paris sportifs et Hermione Granger. Il y avait des interdictions liés à votre business pendant la guerre ? »

Il doit y avoir quelque chose d'autre. Toujours en pleine réflexion, je m'enfonce dans mon siège les bras croisés, tentant de me souvenir de ce qui se passait deux ans plus tôt.

« Tout ce dont je me souviens concernant Hermione Granger, c'est son code sur... »

Je me stoppe net dans ma phrase, me demandant alors si justement tout n'a pas un lien avec ce fameux code des êtres magiques. Mon regard se pose alors sur Malachy, à la fois confuse et inquiète. Je refais le tour de tout ce qu'il m'a dit, ce grand-père qui est sorcier entre autre chose, le fait de se tenir éloignés du monde magique, de retourner... dans leur tanière.

« Est-ce que... »

Je n'arrive pas à formuler précisément mes pensées. Il n'est définitivement pas un goblin ni un centaure. Enfin, à moins d'avoir bu une potion de polynectar, je ne pense pas que ce soit possible. Je jette un coup d’œil par la fenêtre qui laisse apparaître un début de ciel nocturne. La lune ne semble pas être pleine, puis finalement je le regarde lui de nouveau. Je ne voudrais pas attirer l'attention de toutes les personnes chez le glacier, alors je baisse le ton de ma voix et je m'approche légèrement de Malachy.

« Est-ce que vous êtes des... loups-garous ? »

Ma voix tremble. Ça expliquerait le tout, mais en même temps, peut-être qu'il me fait marcher, peut-être que je suis complètement à l'Ouest et qu'il m'a envoyé sur cette piste juste pour ne pas me dire la véritable raison de son absence de Poudlard. Cependant, ne pas avoir été à Poudlard ne semble pas suffisant pour justifier de faire la une de la Gazette. Je ne sais pas trop quoi penser, je n'ai jamais vraiment rencontré de lycanthropes, et dans mon imaginaire, rien qu'à me souvenir de la dernière guerre, les loups-garous n'étaient pas de bonnes personnes.

Je baisse les yeux, récupérant ma tasse pour la porter de nouveau à mes lèvres. La crème pas encore tout à fait fondue vient de nouveau se nicher sur mes lèvres mais cette fois-ci, je m'en rends compte bien assez vite. Décidément, cette journée est assez étrange.
(c) DΛNDELION


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