AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Au-delà de nos différences [Georgia]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

Invité

avatar
Invité
Sam 11 Avr - 1:38

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Le rire de Georgia résonne, de ce quiproquo qui a fait naître quelques flammèches, et je me surprends une fois encore à l'observer à la dérobée. Soyons honnêtes, un aussi beau match que celui-ci mériterait bien plus d'attention ce je ne lui en accorde actuellement. La faute à cette demoiselle surprenante, capable de se métamorphoser de furie en vélane en moins d'une heure (façon de parler, l'air ne vibre pas comme lorsque Fleur entre dans la pièce). Entre coups d’œil à ma voisine, recherche active de ce satané Vif d'Or et observation des prouesse de Ginny, je manque indubitablement une partie de l'action. Pas assez toutefois pour rater ce nouveau but des Pies (le fameux numéro 9 !), qui égalise le score sur une action magistrale. Mes applaudissements se joignent à ceux du stade tout entier pour saluer le talent du joueur.

L'effervescence s'apaise tandis que le match se poursuit, apportant la réponse de Georgia à cette invitation lancée sans même y réfléchir. Sa réponse me surprend, je ne m'attendais pas à ce qu'elle la considère vraiment. Cela dit, elle n'en connaît pas les modalités. Lorsqu'elle saura qu'il s'agit se déplacer jusqu'en Roumanie, dans un village isolé de tout, je n'ai pas le moindre doute quant à la réponse que recevrait un éventuel hibou. Nom d'un petit dragon, je n'ose même pas l'imaginer avec ses talons hauts et sa robe de princesse au milieu des dragonniers... Elle y serait autant à sa place qu'une goule dans un défilé. Sans compter que Pavel et les autres en feraient des gorges chaudes sur trois générations ! J'ai déjà croisé des filles comme elle, par le passé, et peu de bons souvenirs m'en sont resté. Peut-être est-ce pour cela que je ne résiste pas à l'envie de la bousculer un peu, un regard un rien moqueur, un sourire venant creuser ma joue. « Bien sûr ! Je ne voudrais pas empiéter sur l'emploi du temps surchargé d'une telle star du Quidditch ! » Et me réinstallant plus au fond de mon siège, j'ajoute, l'air de rien. « Il paraît que Flaquemare a bien progressé en ce début de saison. Qui sait, peut-être même que vous avez une chance face aux Harpies... » Allez, petite furie, montre-moi si tu es capable de résister à un appât aussi gros que celui-ci... Mes dents glissent sur ma lèvre inférieure, retenant un rire. Oh, j'attends si fort de voir si elle réagira plus vite qu'un niffleur face à une noise...

Ma tentative semble toutefois vouée à l'échec, sa question croisant ma remarque nonchalante. Aussitôt, une étincelle vient pétiller dans mes yeux. Il n'y a qu'un sujet qui puisse me passionner plus encore que le Quidditch... « Je suis éleveur de dragons. » Par Godric, c'est dingue comme ces mots continuent de me faire rêver après toutes ces années. Quand je les prononce, je redevient ce gamin qui jouait sans fin avec ses figurines animées, utilisant le patchwork de sa couverture pour s'imaginer mille paysages, mille espèces nouvelles à découvrir. Elles ne m'ont jamais quitté, d'ailleurs, ces miniatures reçues pour mon septième anniversaire. Blotties au fond de ma malle durant toute ma scolarité, le Dent-de-vipère du Pérou rejoignant parfois mon oreiller, quand les angoisses se faisaient trop lourdes à porter. Il m'a même accompagné durant mon tour du monde, ses compères attendant sagement notre retour, se prélassant sur l'étagère que je leur ai aménagé dans ma chambre. Malgré cette joie toute enfantine, je rectifie aussitôt, avant qu'elle n'aille s'imaginer mille et une fables improbables. « Enfin, ça c'est la version simplifiée. Plus précisément, je suis magizoologiste chargé de l'étude des dragons dans leur milieu naturel. Ça n'a pas grand chose à voir avec de l'élevage, et d'ailleurs... »

Une action impromptue de Ginny ramène mon attention sur le terrain. Dans une feinte magnifique, elle esquive le Batteur des Pies (encore ce bellâtre !) qui tentait de lui barrer le chemin, plonge à quelques centimètres du Gardien pour remonter dans une chandelle impeccable et propulser le Souaffle dans le cerceau de droite, au nez et à la barbe de son défenseur. « Bine făcut! » L'acclamation m'est naturellement venue en roumain, sans même que j'y réfléchisse.

Ce coup d'éclat aura du moins épargné à Georgia la suite de l'un de ces longs monologues dont j'ai le secret... au grand désespoir de mes proches, qui ont fini par se résoudre à l'idée qu'il leur était impossible d'obtenir des réponses n'approchant pas les trois rouleaux de parchemin. Toutefois, elle semble sincèrement intéressée, et je m'enhardis à en dire davantage. « Les dragons sont des créatures immenses et majestueuses. Imaginer qu'on puisse les élever, ce serait comme... des boursoufs tentant de dresser le Calmar géant. Ils nous tolèrent, tout au plus. Ce qui nous permet de les approcher de très près, de les observer, de prendre soin d'eux. Nous essayons notamment de les protéger, aussi bien des braconniers que des moldus qui ne doivent surtout pas tomber sur eux au détour d'une promenade en montagne... » non sans lui offrir une échappatoire. « Surtout, n'hésite pas à m'interrompre à tout moment. J'ai une tendance certaine à devenir intarrissable, quand on me lance sur le sujet ! »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Au-delà de nos différences [Georgia] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Sam 11 Avr - 3:32
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Georgia lève les yeux au ciel, petit sourire en coin, lorsqu’il lâche, entre un regard taquin et un mouvement pour se remettre en place, un joli tacle sur son emploi du temps de joueuse. Elle ne réplique pas, lèvres mutines bien closes. Que sait-il, après tout, du rythme de ses journées ? Oh, elles sont très bien organisées, il n’y a aucun doute – mais débordées, surtout, cher Weasley. Que fait-il, lui, pour lancer d’un air aussi moqueur cette phrase entre deux sourires ? Et, alors qu’il rajoute une moquerie sur Flaquemare, sa question tombe au même instant, portée par sa curiosité. Que fait donc Charlie Weasley pour qu’il préfère y vouer sa vie ? Georgia n’a pas le temps de réagir à sa remarque, elle n’y pense même plus, car déjà le corps du Weasley semble se redresser un peu et ses yeux se font encore plus vifs qu’avant.

La bouche de Georgia s’ouvre grande ouverte quand il lui annonce, comme si de rien n’était, qu’il est éleveur de dragons, une exclamation lui échappant. Holy shit. Elle ne cherche même pas à effacer cet air naïf, à mentir sur sa surprise – elle en serait totalement incapable, de toute façon. Éleveur de dragons ! Des années, maintenant, qu’elle fait partie de ce monde-ci, de ce monde où sa magie n’est pas juste une bulle protectrice contre les cris de son père, et les pleurs de sa mère. Des années, au point qu’elle sort parfois des Merlin ! presque naturels. Des années, même, où elle a déjà croisé des dragons, et jamais ses lettres époustouflées n’ont pu rendre hommage à ce qu’elle a vécu, cette année-là. Et ces dragons, justement, ont été parmi les pièces maîtresses du tournoi sorciers des plus dangereux qui soit. Ils ont été l'objet même de la première épreuve, enfin ! C’est bien la preuve que, même ici, ce n’est pas si habituel, si normal, d’être en contact avec un dragon.

Dans ses yeux pétillants semblent presque se refléter les illustrations des contes qu’elle dévorait enfant, au centre des jeunes de son quartier, blottie contre Darren et Donna qui se murmuraient furieusement les lignes du Seigneur des Anneaux. Que ce soit Dennis, petit dragon vert qui, tout en rimes et rythmes, crachait du feu et devenait le héros de la ville, ou Falkor, cet ami de toutes ses nuits, qui virevoltait sans fin dans ses rêves. Oh, il y en a d’autres, plus monstrueux aussi – mais là, devant le visage presque retombé en enfance de Charlie, qui lui dévoile son métier avec un enthousiasme comme elle en a rarement vu, Georgia ne se souvient que de ceux qui ont fait rêver son âme d’enfant.

Des créatures de contes, de rêves, de mots murmurés en bords de lit ; des créatures vues en vrai, prête à défaillir, blottie contre son amoureux de l’époque, la bouche en O ; des créatures que le Charlie Weasley élèvent. Elle ne va jamais oser le dire, mais avec ça, ce métier fou, c’est évident qu’un terrain de quidditch, aussi euphorique possible, ne lui aurait pas suffit. Et même les phrases qu’il lui lance après, probablement pour tempérer la lueur dans ses yeux, comme il doit en allumer dans tous ceux à qui il relève son métier, ne parviennent pas à éteindre totalement l’admiration enfantine dans les yeux de Georgia. Des dragons, enfin ! Déjà que voler à dos de balais, et en faire son métier, ça lui paraît encore fou, un matin sur quatre – alors passer sa vie entourée de créatures pareilles… La tête de sa fratrie, si elle devait leur annoncer cela !

Elle va pour s’enthousiasmer, poser mille et une questions (certaines pratiques, d’autres naïves, d’autres encore beaucoup trop épatées), quand il s’interrompt dans ses propres explications pour se reconcentrer sur le terrain, les yeux fixés sur le jeu. Georgia se mord les lèvres, n’ayant jamais été aussi déçue d’être en plein milieu d’un match, mais suit tout de même le geste de son voisin, et se laisse prendre au jeu des gestes déchaînés de la petite soeur de l’éleveur de dragon. Non, vraiment, peu importe combien elle se le répète, ce métier dépasse toute logique, toute réalité. Elle secoue la tête, et lâche plutôt un « Ah, voilà ! » enthousiaste quand Ginny parvient à échapper à la trace des défenseurs et du gardien par un habile jeu de piqué et remonté, lançant fermement le souaffle entre le cercle. Elle n’applaudit encore pas, cette fois, mais un sourire ravi fleure quand même sur son visage. Si elle adore ses collègues de Flaquemare, il est vrai que jouer avec @”Ginevra Weasley” a toujours été un plaisir – et sa performance de ce soir ne fait que le prouver davantage. Un petit frisson lui remonte la nuque, alors qu’elle réalise une fois encore combien elle est chanceuse de faire ce métier, et d’avoir des rivaux qui lui permettent de se déchaîner. Et, déjà, son cerveau refait une boucle complète, lui rappelant que si son métier à elle est assez folichon, celui de son voisin est totalement fou.

« J’en reviens toujours pas, Monsieur l’éleveur de dragons. Non, vraiment, ne rigole pas – ça me dépasse totalement … bon sang, des dragons ! » lâche-t-elle enfin, reportant toute son attention vers lui.

Il ne semble pas la moquer, seulement, sa langue se délie avec facilité pour nuancer l’idée d’élevages. Georgia plisse un peu le nez, se grattant la nuque, l’écoutant sagement. Elle hoche la tête, distraitement, alors qu’il explique combien ils font bien moins que les élever, ils sont juste dans leur sphère, à les aider comme ils peuvent. Elle a un petit “oh” de réalisation quand il parle des moldus, et elle fronce les sourcils :

« Vous avez déjà eu des cas ? Ça doit être si dangereux ! »

Charlie s’interrompt pourtant, comme hésitant à continuer de parler dragons.

« Je préfère nettement cela à tes petites remarques sur le talent – énorme, au cas où tu l’oublierais encore – de ma chère équipe ! » le rassure-t-elle, les yeux pétillants de malice, avant de reprendre : « Très honnêtement, tu pourrais m’en parler des heures, je t’écouterai sage comme une enfant. Les dragons, mon nouveau talon d’Achille, » souffle-t-elle en secouant la tête, complètement désemparée par cette situation improbable.

Toute personne sérieuse qu’elle cherche à faire, Georgia, toute implantée dans la société sorcière qu’elle veut paraître, il faut quand même avouer qu’elle ne peut qu’être sonnée et fascinée par cette étrange réalité. Sa réalité, pourtant. Ses yeux tombent sur le panneau du score, et elle le pointe du doigt, avec un rictus amusé :

« Regarde, tu m’en fais même perdre le fil du match ! Les Harpies ont une sacré avance. » Puis, incapable de s’en empêcher : « Je ne sais pas si c’est parce que je ne suis pas née là-dedans, mais quand même, des dragons… même pour vous, c’est un peu fou, non ? Ça t’es venu comme ça ? »


1131 mots
:copyright: Eden Memories

Invité

avatar
Invité
Sam 11 Avr - 18:15

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Est-ce que je me lasserai un jour d'assister à toutes ces palettes de réactions qui viennent s'imprimer sur le visage de ceux à qui j'explique que je suis éleveur de dragons ? Hum... Probablement pas Les yeux qui s'écarquillent, la bouche qui s'arrondit, un mélange d'incrédulité, de frayeur et parfois de désapprobation. Ce n'est absolument pas ce qui m'a encouragé à m'engager sur cette voie (même si je savais que ce n'est pas le genre de métier qui laisse indifférent), mais ça fait partie de ces petits bonus qui ajoutent leur piquant à mon quotidien. Je l'oublie, parfois, à ne côtoyer que mes collègues à longueur de temps, à partager ce quotidien comme s'il était parfaitement commun.

Alors ce petit « Holy shit », lâché du bout des lèvres, ajoute encore à mon plaisir de pouvoir, une fois de plus, constater l'effet que peuvent produire ces quelques mots. Une seconde, je m'interroge : Georgia a-t-elle jamais vu de dragon ? Même pour les sorciers, c'est loin d'être une évidence. Il me semble cependant qu'Olivier a toujours parlé d'elle en des termes évoquant une petite sœur. Si elle est plus jeune que lui, elle a sans doute eu l'occasion de voir les prouesses des champions du Tournoi face à nos protégés. Et à voir sa mine ahurie, c'est le plus probable, ses prunelles semblent habitées d'images revenues à sa mémoire.

Un tantinet plus sérieux, j'acquiesce à sa question. « C'est extrêmement rare, heureusement. La dernière remonte à... cinq ans ? » Un rapide calcul, je fronce les sourcils en réalisant que ce délai me renvoie directement à la fin de la guerre, à ma fuite éperdue loin de tout ce que je connaissais. « Plutôt six. Un couple de moldus s'était aventuré en dehors des sentiers balisés et ils sont tombés nez à nez avec l'une de nos Cornelongues. C'était une jeune femelle, qui couvait pour la première fois, ce qui la rendait particulièrement féroce et agressive. Leur chance, c'est que nous étions du coup particulièrement attentifs au moindre changement dans son comportement et nous avons aussitôt remarqué qu'elle s'éloignait de son nid, et absolument tout dans son attitude laissait suggérer qu'elle était en chasse, à une heure inhabituelle... » Aux faits, Charlie, aux faits ! Ne l'ennuie pas avec l'analyse détaillée des biais comportementaux d'une dragonne après la ponte. « Du coup, nous avons pu intervenir juste à temps, et faire appel à la brigade d'Oubliators la plus proche. La pauvre était dans une colère... J'y ai récolté ma plus belle brûlure à ce jour. » D'instinct, mes doigts glissent le long de mes côtes, cherchant à travers la laine la longue balafre qui m'est restée. La cicatrice en est propre, mais la peau n'a jamais guéri tout à fait, conservant cet aspect trop lisse, un rien blanchâtre, que prend l'épiderme quand il a trop été malmené. « En toute honnêteté, dans ce genre de situations, nous pensons bien sûr aux moldus mais aussi et avant tout aux dragons. Tu as peut-être déjà vu des journaux titrer sur la disparition de randonneurs dont les corps n'ont jamais été retrouvés ? Il peut tout à fait s'agir de ce genre d'accident. Heureusement, c'est assez rare en Europe. L'ennui, c'est que les moldus lancent alors de grandes recherches en faisant appel à leurs brigadiers pour sillonner le terrain. Mais ils ont également des... Par Merlin, comment appellent-ils ça ? » Le mot m'échappe pour désigner des étranges choses aux ailes circulaires qu'utilisent les moldus pour voler. J'en ai pourtant parlé avec Papa il n'y a pas si longtemps... Mes doigts s'agitent, claquent enfin quand le terme me revient. « Des hélicoptères ! Hors, il devient très compliqué d'assurer l'efficacité de nos sortilèges de protection si les moldus peuvent tout voir du ciel. C'est pour ça que nous essayons toujours d'agir en amont, tant pour eux que pour nous. »

Autant pour ma résolution de rester concis... Malgré cette explication circonstanciée devant laquelle d'autres se seraient endormis depuis longtemps, la voilà qu'elle m'encourage, en plus ! Mon regard se perd une seconde vers ses pieds, incertain du lien entre ses talons et la situation actuelle, mais je comprends néanmoins le sens de ses paroles, et mon amusement vient répondre au sien. « Tu ne devrais pas dire ça... Je peux être pire que Binns détaillant l'ensemble des escarmouches de la troisième guerre des gobelins ! Crois-moi, tu risques de vite regretter mes commentaires sur les résultats passables de Flaquemare... »

Je lui adresse un clin d’œil, avant de reporter mon attention sur le tableau des scores qu'elle me désigne. Cent vingt à soixante, en faveur des Harpies. Et je n'en ai pas vu la moitié ! Une moue un rien coupable, nous échangeons un regard entendu. « Outch, effectivement. J'espère que tu n'iras pas cafter à Ginny  que j'ai manqué un bon tiers de ses tirs ! » L'air faussement sérieux, je tente de me reconcentrer sur le balai aérien qui virevolte devant nous.
Mais une nouvelle question de Georgia me ramène une fois encore à ma passion première, celle-là même qui m'a fait abandonner Quidditch et famille, traverser toute l'Europe pour aller m'enterrer au fin fonds des montagnes roumaines.
« Complètement fou, même ! C'est grâce à mon parrain. » Un sourire léger passe sur mes lèvres à l'évocation de Fabian. « Quand j'avais sept ans, il m'a offert des figurines de dragons animées et elles sont très vite devenues mes jouets préférés. J'ai lu un livre sur le sujet, puis deux... Et de fil en aiguille, je me suis complètement passionné pour leur prestance, leurs comportements, leur beauté. Sans me vanter, je pense avoir été le premier élève de Poudlard à lire l'intégralité des ouvrages de la bibliothèque sur le sujet, depuis Norbert Dragonneau lui-même. » Le souvenir du regard mi-exaspéré, mi-amusé de Mrs Pince quand elle me voyait revenir semaine après semaine, en quête d'un nouveau tome, me tire un rire clair.

Lequel nous m'attire aussitôt une mine contrariée de notre voisin de gauche, qui n'a d'ailleurs cessé d'exprimer son agacement par de subtils claquements de langue depuis un bon quart d'heure maintenant. Mes brèves excuses semblent l'apaiser et il se renfonce dans son siège, dans une attitude que j'imite, soucieux de ne pas le déranger plus avant. Mais les termes de l'interrogation de Goergia me reviennent en mémoire, et je ramène vers elle un regard curieux, prenant garde toutefois de baisser la voix.
« J'y pense... Tu es née-moldue, du coup ? Tu dois connaître les hélicoptères alors. Mon père est absolument passionné par tout ce qui est moldu ! » Ainsi qu'en témoignent les nombreuses collections d'ampoules, pièces, timbres et autres artefacts non magiques qui tapissent les murs, tiroirs et étagères de son atelier. « Une... amie de l'un de mes frères est née-moldue, elle aussi. Ils ont eu d'interminables conversations sur l'électricité et le téléphone. Ce sont des choses que tu utilises ? » À vrai dire, je ne suis pas certain qu'on puisse encore parler d'amitié pour définir les liens qui unissent Hermione à mon frangin. Mais là n'est pas la question, et sans avoir pour tout ce qui est moldu la même fascination que Papa, je suis intrigué par ces alternatives (cette technologie, comme ils disent), qui leur permet de se débrouiller sans magie au quotidien.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Au-delà de nos différences [Georgia] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Dim 12 Avr - 2:16
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Ses traits sont toujours figés dans une expression de surprise, et les yeux pétillants de Charlie viennent l’observer avec amusement. Il abandonne son sourire taquin pour venir hocher sérieusement la tête à sa remarque, le regard quelque peu ombragé – probablement par des souvenirs un peu douloureux de chasses aux moldus, ou de brigadiers trop insistants. Georgia l’écoute, sourcils froncés, toute aussi captivée qu’au début. Elle se doute bien que cela doit être rare, maintenant qu’il le dit – ce serait bien plus médiatisé, bien plus critiqué, si cela apportait plus de dangers que cela ne le fait actuellement. Elle ne répond rien, pourtant, pour une fois, gardant les lèvres bien closes alors qu’il lui raconte la dernière mésaventure.

Un petit bruit de surprise lui échappe, alors que son esprit carburait déjà, mêlant image de pauvres moldus désemparés face à une créature aussi incongrue qu’un dragon. Elle n’a que le souvenir de ceux qui leur ont été présentés, cette année-là à Poudlard, et serait incapable de dire s’il s’agit du… Cornelongue ? dont il lui parle, mais son imagination s’emballe déjà. Elle s’imagine presque, elle aussi, face à ces dragons, et un long frisson lui remonte le long de la colonne vertébrale. De peur ou d’excitation, elle ne sait trop bien, mais elle sait qu’elle aurait probablement fait une tête à en faire rire Charlie si elle s’était retrouvée à leur place. Elle laisse échapper un « C’est dingue comme vous pouvez comprendre leur comportement ! » alors qu’il la rassure sur le dénouement de l’affaire. Ses yeux glissent sur les côtes de son voisin, qui se les masse distraitement. Elle a dû mal à imaginer à quoi ça peut ressembler, une brûlure de dragon, mais l’idée la fait presque frissonner. « Tu dois en avoir beaucoup !, » souffle-t-elle sans même y réfléchir.

Déjà, il enchaîne pourtant, son regard se recentrant sur elle. Georgia hoche la tête lorsqu’il fait référence aux unes de journaux – combien de fois sa fratrie a-t-elle commenté, autour d’une plâtrée de beans on toast, les disparitions dans les faits divers, les gens disparus dans les Brecon Beacons. Ils n’auraient jamais associé ces disparitions à des dragons, merci bien, et peut-être même n’y sont-elles absolument pas liées, mais l’idée se faufile facilement dans l’esprit de la jeune femme. Elle fronce les sourcils, lorsqu’il cherche un terme, ses doigts semblent virevolter dans les airs, et un petit sourire relève ses lèvres alors que le mot hélicoptère lui échappe. Le mot lui paraît presque incongru, au milieu de cette discussion. Il s’interrompt, seulement, avant qu’elle n’ait le temps de plus réagir, assimilant encore toutes les informations qu’il vient de lui apporter. Elle le rassure aussitôt, sourire taquin fleurissant à nouveau sur ses lèvres, et sa réponse renforce son rire. Le Professeur Binns, carrément ? Le souvenir de l’enseignant, dont le fantôme hantait inlassablement sa salle de classe, l’émeut presque. Elle lève les yeux au ciel, l’ombre de son sourire toujours aux lèvres, et ne réagit pas plus à son tacle honteux sur Flaquemare.

Son clin d’oeil amusé l’incite à ne pas en rajouter, et les taquineries glissent avec facilité sur la déconcentration qu’ils ont chacun face au match. Elle secoue la tête, un air faussement rassurant sur les traits, et souffle un « Motus et bouche cousue, » son doigt venant se poser sur ses lèvres, mutine. Les pensées défilent, l’attention se perd, suit les allées venues des joueurs et, déjà, la curiosité ressort. D’où est-ce que ça peut lui venir, mon dieu ?

Un sourire attendri fleure sur son visage à imaginer ce grand bonhomme, en petit garçon passionné par des figurines de dragons volantes. Elle ne l’aurait pas imaginé aussi sérieux, à passer des heures à feuilleter mille et un livres sur ces créatures. Elle a un peu de mal à l’imaginer, pour quelqu’un qu’elle ne fait qu’imaginer à voltiger sur un terrain – et maintenant à dos de dragon, songe-t-elle avec un rire intérieur, ses yeux pétillants. Son rire à lui retentit aussi, et Georgia se retrouve à l’observer, appréciant bien davantage ce profil plein de bonhomie que celui moqueur, macho, qu’elle s’était imaginée lui associer il y a si peu de temps pourtant.

« J'ai un peu de mal à t'imaginer aussi studieux, » lui avoue-t-elle en jetant un petit coup d'oeil à ses mains, sa dégaine, qui fait bien plus homme actif, de terrain, « mais c'est tout attendrissant à imaginer, » ajoute-t-elle, yeux brillants.

Elle décroise les jambes, étirant tranquillement sa cheville, lorsqu’il s’excuse à mi-voix auprès de son voisin de gauche. Ils sont presque honteux, à rire autant, à papoter tranquillement, sans prêter attention à tout ce qui les entourent. Le match, les invités, les tribunes qui s’activent – elle ne fait attention à rien, si ce n’est les anecdotes de Charlie. Honteux, vraiment. Quand Andrew va venir la retrouver, suant des efforts de son match, et qu’elle ne va pas pouvoir dire quoique ce soit à son sujet, si ce n’est les quelques premiers cognards balancés, ses jouent vont se teinter de rouge, assurément, et ses lèvres se faire coquines, pour lui faire oublier cela. Pour l’instant, pourtant, elle se laisse prendre au jeu volontiers.

Elle parle un peu plus bas, elle aussi, ses lèvres s’agitant doucement, « Oui, née-moldue ! ». Puis, alors qu’il continue, un rire la prend, et elle se cache la bouche derrière la main, secouant la tête. Elle s’imagine soudain l’esprit de Charlie quand elle a réagit comme une enfant à s’imaginer des dragons : il devait probablement être exactement semblable au sien, maintenant, hilare de le savoir excité et passionné par les hélicoptères. Elle a les yeux beaucoup trop tendres lorsqu’elle se penche vers lui, pour murmurer :

« Oui oui, j’utilise bien tout cela. Ça doit être comme pour toi les dragons, ça me fait tout bizarre que tu me questionnes là-dessus. J’en discute assez rarement avec des sorciers à 100%... Ça doit être agréable d’avoir l’optique plus... naïve et passionnée de ton père – et toi, du coup ! – là-dessus. » Elle fait une pause, pensive, puis avoue : « C’est un peu compliqué chez moi, la maison où je vis est hyper sorcière, mais quelques réseaux sont connectés. Du coup, j’ai un téléphone, pour parler avec ma famille – c’est hyper pratique, instantané… Quoique, avec les patronus, ou les double-miroirs, c’est un peu pareil, finalement, » admet-elle, les doigts pianotant sur les bras. Elle hésite à se pencher, récupérer son sac pour lui montrer l’outil, mais se contente d’ajouter, avec un petit clin d’oeil : « Tu en as déjà utilisé toi ? Je ne jugerai pas, je ne suis jamais montée à dos de dragon ! »

Elle se souvient de ses propos, il y a quelques instants, et hausse les sourcils, réalisant soudain :

« De toute façon, vous êtes bien obligés de vous tenir au courant de toutes les évolutions, non ? Enfin, vu ce que tu me disais, pour les contrôles aériens. Parce qu’au rythme où vous allez, et au rythme où les moldus vont… » Une grimace vient conclure sa tirade, imaginant déjà tous les scénarios catastrophes.

1166 mots
:copyright: Eden Memories

Invité

avatar
Invité
Dim 12 Avr - 19:41

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Devant l'air un rien soucieux qu'elle affiche, je commence à me demande si j'ai bien fait d'en dire autant, malgré sa curiosité. Si le monde des terrains de Quidditch peut se montrer implacable, demandant une force de caractère indéniable, l'univers dans lequel j'évolue au quotidien est autrement plus dangereux et impitoyable. La moindre erreur, le moindre faux pas peut avoir des conséquences tragiques, voire dramatiques. Et du fond de nos montagnes, l'accès à un médicomage n'est pas toujours garanti, malgré le portoloin que nous avons mis en place depuis la cabane de Pavel.

Sa curiosité ne semble pas entachée pourtant, aussi je lui réponds avec enthousiasme, ravi qu'elle ne se soit pas laissée émouvoir. « Ce n'est pas si difficile, en réalité. C'est comme avec n'importe quelle autre créature magique. Ou n'importe quel humain, d'ailleurs. Lorsque tu les connais bien, que tu les as beaucoup observés, tu peux deviner s'ils sont soucieux, en colère, inquiets... Les dragons ne sont pas si différents des humains, au fond. » Ils auraient même tendance à être bien plus agréables à côtoyer... Je m'abstiens d'ajouter cette dernière phrase, pour éviter de passer pour un ermite asocial. Il n'empêche... avec eux, pas de demi-mesures, de faux semblants, de non-dits. S'ils sont en colère, il attaquent ; s'ils sont apaisés, ils vous laissent approcher ; s'ils ont faim, ils tentent de vous croquer. Leurs comportements sont compréhensibles, lisibles, contrairement à l'hypocrisie et aux rancœurs qui me déroutent bien trop souvent chez mes semblables. Et en cas de maladresse, la sentence est immédiate, sans laisser couver de ressentiment. Et des maladresses, j'en fait régulièrement, comme en témoignent mes trop nombreuses cicatrices. Des doigts se tendent, se détendent, je tend une main devant elle, constellée de dizaines de minuscules coupures, de brûlures légères, des cals marquant mes paumes habituées aux travaux en plein air. « Quelques unes, oui... » Réalisant qu'une fois encore, elle pourrait bien s'en émouvoir, je la rassure d'un sourire. « Enfin, la plupart du temps, c'est très superficiel ! »

Enfin, elle ne semble pas traumatisée, riant de notre inattention, en me promettant de n'en rien révéler. Enfin, je l'espère, étant donné que je n'ai pas la moindre idée de ce que signifie l'expression qu'elle a utilisé. Mais à défaut, son geste est suffisamment parlant. Il existe définitivement tout un vocable moldu que je ne connais pas. Tout un monde, finalement. À son tour de se faire professeur, à moi d'écouter. Si je sais ce qu'est un téléphone pour en avoir déjà discuté avec Hermione (et admiré bien trop de fois la collection de Papa...), je n'ai pas la moindre idée de leur fonctionnement. Ni de ce que signifient « réseau » ou « connecté », d'ailleurs. Mais peu importe, je saisis l'idée. Je crois. « Ce doit être tellement pratique ! Je n'en ai jamais utilisé, non. La plupart du temps, quand j'ai besoin de discuter le plus vite possible avec quelqu'un, j'utilise la poudre de cheminette, mais c'est relativement cher en international, et surtout, allumer des feux en plein été... C'est parfois un vrai calvaire ! » Mes yeux restent pensifs, intrigués par cette chose que j'ai du mal à vraiment appréhender. « Les moldus sont vraiment ingénieux. Et tu as tout à fait raison, ça nous complique passablement la tâche, parfois. Nous avons un contact direct au sein du Ministère, qui nous tient informé des dernières évolutions, afin que nous sachions à quoi nous pouvons être confrontés. Et ces trois quatre dernières années, ça n'arrête pas ! »

Cela dit, des moldus, mon attention revient bien vite aux dragons et je lui adresse un regard rieur, amusé de cette idée reçue qu'elle me sert sur un plateau d'argent, comme tant d'autres avant elle. « Mais cela dit, je ne suis jamais monté sur un dragon non plus ! Enfin si, quelques fois, mais c'était uniquement pour vérifier l'état d'une plaie, pas pour voler. » Ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre de chose, loin de là. Il suffit de parler de dragons pour que les gens nous imaginent chevauchant dans les cieux sur nos sauriens... Je secoue doucement la tête avant d'expliquer. « On pense souvent que nous volons à dos de dragon, mais rien n'est moins vrai. Ce ne sont pas des montures. Par contre... voler à côté d'eux, oui ! » Et je pense que l'idée devrait plaire à une Poursuiveuse professionnelle ! Je me souviens trop bien de la tête mi-ahurie, mi-fascinée la première fois que je l'ai embarqué dans ce genre de promenade aérienne de haute voltige.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Au-delà de nos différences [Georgia] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Lun 13 Avr - 14:13
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Pour quelqu'un qui s'est engouffré dans un silence déstabilisant devant sa colère froide, Charlie Weasley se révèle être un homme volubile, passionné, quand le ton se fait plus agréable. Georgia sent encore la boule de honte, au fin fond de son ventre, de s'être emportée ainsi et ce n'est qu'en répondant avec emphase - pas bien dur, quand on parle de dragons - qu'elle s'estime se faire pardonner. Bien vite, pourtant, alors qu'il lui raconte les problèmes de moldus, les analyses de comportements, qu'il a les yeux qui scintillent devant tout ce qui compose son métier, bien vite, donc, Georgia en oublie tout de l'incident et se dévoue toute entière à l'écouter. Elle hoche la tête, sourcils un peu froncés, quand il associe humains et dragons, et une moue peu convaincue fleure sur ses lèvres.

« Je trouve cela quand même impressionnant - c'est déjà bien compliqué de comprendre ceux qui nous ressemblent, tellement chacun réagit différemment, ou à ses propres codes - alors avoir la patience et l'intelligence de relever ce qui énerve les dragons… »

En parlant d'énerver, voilà qu'il tend et détend les doigts devant elle, et son œil curieux vient dévisager les blessures qui les abîment. Ses doigts s'élèvent, quelques secondes, s'apprêtant à aller saisir la main pour observer de plus près les cicatrices - mais déjà son bon sens la reprend. Ça ne fait que quelques instants qu'ils se connaissent, tout de même, et si Georgia a le contact facile, pour une anglaise, il est tout autre de venir délicatement saisir la main de quelqu'un. Alors, détournant les yeux, elle se contente de murmurer, quand il entreprend de la rassurer sur la gravité de ses marques :

« Heureusement, ça doit être difficile de se relancer à leurs côtés si tu subis chocs sur chocs. »

Elle s'imagine, quelques instants, subir un accident du haut de son balai, se retrouver aplatie au sol, les os éclatés, peut-être le corps coincé dans des positions anormales au possible, et l'idée la fait frémir. Avec tout son amour du Quidditch, la passion que cela provoque en elle, pourra-t-elle remonter sur son balai si une blessure qu'un simple Repoussos ne peut guérir lui tombe dessus ? Elle n'en sait trop rien, et préfère ne jamais avoir à l'imaginer. Alors, plutôt que de s'enfoncer plus longuement dans ces sujets un peu douillets, Georgia relève les yeux et rit de bon coeur à ses taquineries.

Les Pies envoyant un énième souaffle dans les anneaux, c'est au tour de Charlie de porter sur elle un regard attentif, l'écoutant parler. Ce n'est pas que ça la déstabilise, Georgia, elle a l'habitude d'être écoutée, d'être un minimum au centre de l'attention, mais c'est assez rare qu'elle parle de son côté moldu aussi longuement, à quelqu'un d'aussi intéressé, pour que ça la tende un peu. Une fois encore, il gomme toute sa crispation, semblant véritablement intéressé. Que ça lui vienne de son père, apparemment fou des moldus, ou qu'il soit simplement un grand garçon bien élevé, Georgia sent ses lèvres frémir de plaisir. Cela fait du bien, tout de même, de pouvoir discuter vraiment.

Il a les yeux un peu flous quand elle lui parle de réseaux et de connections, elle aurait peut-être dû être plus explicite - mais il semble raccorder l'ensemble, et enchaîne. Elle hausse les épaules, peu surprise qu'il n'ait jamais essayé de téléphone.

« Tu sais, ça reste relativement récent. Enfin, non, excuse-moi : la version que j'en ai, avec laquelle je peux me balader partout, est elle très récente, ça doit faire, allez quatre cinq ans que c'est popularisé ? Probablement moins, ça restait pas donné. Mais les lignes fixes, qu'on ne peut pas trimballer, un peu comme les cheminées, justement, ça c'est tout de même plus ancré. Et comme tu dis, c'est mille fois plus pratique ! On ne se salit pas, pas besoin de s'accroupir dans l'âtre, Merlin, comment faites-vous pour avoir de longues discussions là-dedans ? J'ai encore du mal à l'utiliser, à Poudlard c'était les hiboux, et ça encore, c'est un peu comme la Poste, alors ça allait, mais depuis que je me suis installée dans le monde sorcier, et que tout le monde cherche à communiquer par cheminées… » Elle fronce les sourcils, pinçant les lèvres : « Je me demande combien de temps cela mettra à se populariser, ici - enfin, on écrit encore à la plume et à l'encre, alors je n'ai pas trop d'espoir, » grommelle-t-elle, la voix un peu boudeuse.

Sur ce point là, il semble la rejoindre : les moldus sont ingénieux, et bien en avance. Elle hoche la tête, peu surprise d'entendre parler d'un contact direct au Ministère. Elle ne s'est jamais interrogée sur les liens entre monde moldu et monde sorcier, à ce niveau de la chaîne, mais il est bien obligé qu'à certains endroits le code sorcier soit rompu pour assurer une forme de protection. Elle se masse la tempe droite, qui commence à pulser, alors que Charlie l'observe avec un air rieur qui la fait se demander quelle bêtise elle a bien pu dire, encore. Un petit rougissement fleure sur ses joues quand il lui révèle que non, pas de vols à dos de dragons, par chez eux. Décidément, heureusement qu'elle n'a pas cherché à lui cacher qu'elle est née-moldue, elle se serait retrouvée bien bête. Elle lui offre un petit rictus désolé, lâchant :

« Encore un cliché, promis je vais arrêter d'en sortir à toutes les sauces. »

Il secoue la tête, pourtant, la rassurant bien vite : la plupart pense comme elle, en réalité. Georgia lui adresse un sourire plus doux, qui se transforme vite en expression impressionnée. Encore, décidément, elle ne contrôle plus rien.

« Tu voles avec eux ? Ohlala, » frissonne-t-elle, les yeux pétillants.

Elle ne sait pas trop si c'est de peur, encore, ou d'excitation sincère : voler avec un dragon, doux Jésus.

« La seule image qui me vient en tête, c'est la course poursuite incroyable d'Harry Potter contre cette dragonne, en 5ème année. Vu la tête de Potter, sur son balai, il a peut-être pris le pieds de sa vie mais, j’avoue que depuis la terre, c’était plus affolant qu’autre chose. C’est l’expérience d’une vie, j’imagine… »

Elle reste pensive, quelques instants, ses yeux virevoltant sur le terrain. Un temps mort a été sifflé, et le numéro 9 est en grande discussion outrée avec son capitaine et l’arbitre. Georgia grimace, honteuse de n’absolument pas savoir le pourquoi du comment de cet arrêt de jeu, et préfère souffler à Charlie :

« J’espère que ce ne sont pas eux, vos adversaires, pendant vos matchs entre collègues – parce que là, malgré tout mon talent de joueuse de Flaquemare, je risque de ne pas faire le poids, » lui confie-t-elle, un rire dans la voix.

1100 mots
:copyright: Eden Memories

Invité

avatar
Invité
Mar 14 Avr - 0:59

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

J'ai beau sourire, plaisanter, écouter, compatir... Les gens ne réalisent généralement pas combien je me sens en décalage avec mes semblables. Les années m'ont appris à faire semblant, m'ont permis d'assimiler quelques codes sociaux bien utiles, mais au fond, le gamin qui regardait interagir les autres sans comprendre leurs réactions n'est jamais bien loin. Poudlard s'est révélé être un excellent vivier d'apprentissage, à ce niveau. C'est là que j'ai découvert qu'un sourire et un silence sont parfois les meilleurs des alliés ! Une leçon dûment apprise, qui a sans doute contribué à me forger cette réputation « cool » dont on m'affublait parfois (j'avoue que quinze ans plus tard, je parviens encore à être surpris quand Olivier m'explique combien je mettais des paillettes dans sa vie... ça me semble absolument délirant !). Une leçon que j'oublie parfois, comme ce soir-là, à la maison, quand j'ai osé essayer de calmer le jeu, d'apaiser la colère de Maman... Alors que j'aurais définitivement mieux fait de me taire. Définitivement, quitter les humains pour aller m'enterrer en Roumanie a été la meilleure décision de toute ma vie. Quelques cals et brûlures sont un bien faible prix à payer, en comparaison de la paix que j'y ai trouvé.
Pliant et dépliant mes doigts, je hausse les épaules. « Ce n'est pas si difficile, la plupart du temps. Même quand ils nous blessent, on sait qu'il n'y a rien de personnel, c'est simplement leur nature. » Une ombre ternit ma voix. « Et eux, au moins, ne gardent aucune rancune. » Je n'ajoute rien de plus, ces quelques mots étaient déjà de trop, ravivant la blessure à vif la plus cruelle que j'ai jamais eu à endurer. Les torchons de la presse ont déjà bien assez fait couler d'encre sur la rupture consommée de la « seconde famille de Potter » pour que je n'aille pas m'en épancher auprès d'une quasi-inconnue, si agréable que soit notre conversation. Et toutes ces oreilles autour de nous...

Malgré tout l'intérêt que je porte à ces explications sur le téléphone (Merlin, il faudra vraiment que j'essaye, si ça peut m'éviter d'intenables conversations à genoux devant ma cheminée), je ne parviens plus à vraiment me dérider. Je n'aurais pas dû repenser (encore !) à tout ça... Je hoche toutefois la tête, quand elle évoque cette alternative aux hiboux. « Oui, la poste ! Je l'ai utilisée, une fois. » Mais ce n'est pas une anecdote à raconter maintenant, trop profondément ancrée dans la guerre et le rôle que j'y ai joué, à ma petite échelle. Un jour, peut-être, dans des circonstances plus propices.

L'enthousiasme de Georgia est contagieux, parvient à me tirer un sourire. Elle a donc bel et bien assisté aux prouesses de Harry ce jour-là. Par Godric, ça valait vraiment le coup de revenir à Poudlard pour assister à ça, le souvenir de ce gamin de quatorze ans qui défiait une dragonne de huit mètres d'envergure sur son Éclair de feu... C'est de l’anthologie ! « Ça... c'était extraordinaire. Il est phénoménal sur un balai, je n'en croyais pas mes yeux. » Et ce souvenir, lui aussi, me renvoie au Terrier. Au regard mi-fasciné, mi-terrifié de Maman quand je lui ai raconté la scène, en me perdant dans quelques digressons au passage. Tant de choses se sont passées depuis... Maman n'est plus ni fascinée, ni terrifiée à l'idée que quelque chose puisse arriver à son « Harry chéri ». Et moi, je commence à manquer d'air. De plus en plus. Au point de ne répondre à sa plaisanterie que par un sourire peu convaincant (il y aurait pourtant eu matière à faire de nouvelles boutades !).
Une agitation, là-bas sur le terrain, semble me donner l'excuse rêvée dont j'ai besoin pour quitter quelques instants cette verrière surpeuplée. Respirer. Désignant la scène du menton, j'articule à grand peine : « Je vais profiter de leur  discussion pour aller me chercher à boire. Tu veux quelque chose ? Un jus de citrouille ? » Ou un whisky pur feu, peu m'importe. Pourvu que je puisse m'éloigner au plus vite, calmer les palpitations furieuses de mon sang, qui pulse dans mes veines avec une violence que je ne connais que trop bien.

Sitôt sa réponse, je lui adresse un sourire entendu, un rien contrit, avant de m'éloigner à grands pas. La fraîcheur du couloir m'accueille, m'apaise, et je m'adosse au mur le plus proche, savourant seulement le silence. Le calme.

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Au-delà de nos différences [Georgia] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Mar 14 Avr - 4:05
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Ses réponses se sont faites de plus en plus maigres, alors que les siennes ne semblent jamais vouloir s'arrêter. Georgia ne réagit pas, quand il est à peine loquace, sur sa tirade moldue, et sent plutôt un nœud revenir lui nouer l'estomac. Elle le sait bien, pourtant, que ça ne sert à rien - qu'à chaque fois, elle se passionne trop, s'enthousiasme trop longuement, et qu'on ne lui parle pas pour ça. Détournant les yeux, elle est d'autant plus honteuse quand il lui révèle qu'il ne vole pas à dos de dragon, merci bien - et ce n'est que sa voix, encore suffisamment douce, la gentillesse dans son sourire, qui la rassure qu'elle n'est pas soudainement méprisée. Elle reprend confiance, les yeux pétillants à l'idée de s'envoler près de dragons, et ses mots sont plein d'enthousiasme quand elle se remémore Potter. Il a un sourire, lui aussi, et Georgia accueille ce retour à la bonne humeur avec un soulagement évident. Ses yeux se perdant sur le match, le temps mort qui fait gronder les joueurs, elle se laisse même aller à une taquinerie - et ce n'est que le silence de son voisin qui la fait reposer les prunelles sur lui, déstabilisée. Il a toujours un sourire aux lèvres, mais bien moins sincère que tout ceux accordés jusque là, et Georgia racle inconsciemment ses ongles dans sa paume, troublée.

Il n'a pas l'air à l'aise, le dragonnier. Ses yeux semblent bien loin, dans un ailleurs peu agréable, et son corps donne l'impression d'être tout crispé. Elle fronce les sourcils, se demandant ce qu'elle a bien pu dire ou faire pour le mettre dans cet état, et s'apprête à le lui demander quand il se redresse soudainement. Charlie lui indique les joueurs, précisant qu'il profitait de la pause pour se chercher à boire. Elle entrouvre la bouche, persuadée qu'on pouvait très bien leur apporter cela directement, mais ses lèvres se referment alors que ses yeux se perdent sur les traits de l'ancien joueur. Georgia penche la tête sur le côté et, comme si cette réaction soudaine avait été l'électrochoc lui permettant de reprendre sa contenance habituelle, elle reprend son sourire factice, de ceux sortis à toutes sauces lors des soirées.

« Non merci, je ne bois pas de jus de citrouille. » Elle lui fait un petit geste, pour lui assurer qu'il pouvait partir quand même : « ne t'en fais pas, je ne veux rien. »

Et, sur un sourire, le visage toujours figé dans cette mine étrange, Charlie Weasley s'évapore. Georgia déplie ses doigts, libérant ses paumes des griffures incessantes de ses ongles, le regard toujours perdu en direction de là où il s'est enfui. Ce n'est que le haussement de sourcil suggestif de l'homme sur son trajet de vision qui lui fait réaliser qu'elle le fixe, à regarder dans le vide, depuis de trop longues secondes. Sur un hochement de tête sec, Georgia ressort son terrible sourire, et détourne la tête.

Que diable s'est-il passé dans les cinq dernières minutes pour que Charlie disparaisse comme cela ? Elle n'est pas née de la dernière pluie, et toute surfaite que les gens s'aiment à l'imaginer, à force de papillonner de groupes en groupes, d'amis en amis, Georgia a fréquenté suffisamment de monde pour reconnaître certains signes. Et l'excuse d'aller se chercher à boire, de toute façon, tout le monde la connaît, si ce n'est l'applique, de bout en bout. Alors, laissée seule, sur ce bout de tribune, avec un intérêt des plus décru de la part de l'éleveur depuis que le sujet ne tournait plus autour de lui, Georgia doit avouer qu'elle se sent bien bête.

Ça fait longtemps, bien longtemps, qu'elle n'a pas été dans cette position-là, soyons honnête. Georgia était plutôt de celles qui utilisaient dite excuse plutôt que de les vivre. Décroisant ses jambes, les étirant discrètement, elle inspire profondément. Peut-être aussi, comme tout à l'heure, ne se prend-elle la tête pour aucune raison. Il y a une heure, elle s'imaginait Charlie homme pervers, au comportement ignoble. Entre temps, l'homme était devenu passionné, à la faire rire avec un naturel qui la surprend encore. Est-il vraiment de ceux qui la planterait là, lassée par elle ? Tant bien même l'est-il réellement, Charlie a prouvé maintes fois au cours de cette conversation combien il est poli, toutefois. Alors, non, vraiment, ce n'est pas crédible.

Ce n'est pas crédible, et elle préfère penser ainsi, pour alléger ce poids qui lui tombe dans l'estomac. Bon sang, quand va-t-elle arrêter de dépendre autant de ce que les gens pensent et disent d'elle ? Quand arrivera-t-elle à hausser les épaules, et se reconcentrer sur l'opinion de ceux qui comptent ? L'esclandre sur le terrain s'éternise, cela fait au moins une longue minute qu'ils s'énervent, et Charlie n'a toujours pas remis les pieds dans la tribune.

Se mordillant la lèvre inférieure, Georgia plonge la main dans sa sacoche, attrapant en quelques gestes son portable. Ses ongles cliquètent déjà sur son clavier pour faire défiler les noms dans ses contacts. Elle inspire, profondément, expire, plus fort encore, et s'apprête à appuyer sur le petit téléphone vert, à droite du clavier, pour appeler Marcus, réflexe imbécile qu'elle a gardé de ces mois de cachette à Newcastle, quand elle a une montée de malaise, mais son ongle reste obstinément au dessus de l'onglet. Elle soupire, et sa main referme d'un geste le clapet. Quelle idée. Déjà, peu probable que sa ligne capte quoique ce soit, avec ce stade surchargé d'ondes magiques. Ensuite, que va-t-elle lui dire ? Grand frère, un gars vient de me lâcher en pleine tribune, et je crois qu'il va pire que moi, mais je ne sais pas quoi lui dire, on ne se connait pas. Fabuleux. Avec ça, il ne va pas se moquer d'elle sur une demi-douzaine de siècles. Du tout.

Elle relève la tête, observe le stade, où le match a enfin repris, se retourne pour fixer la sortie, où aucune chevelure rousse n'est visible, et un soupir la prend. Merlin, elle espère vraiment qu'elle s'est imaginée des choses, que ce n'est vraiment pas contre elle qu'il a agit ainsi, sinon sa dignité ne s'en remettra jamais. Parce que, déjà, ses longues jambes se sont relevées, sa robe bleue glissant sur sa peau, et elle s'est faufilée vers l'allée centrale, s'excusant d'un sourire crispé aux voisins dérangés.

Ses talons claquent, encore, toujours, mais nettement moins agacés que quand elle est entrée, au début de match, vers le couloir d'entrée. Ses yeux observent les alentours, ses lèvres un peu pincées, à la recherche du sorcier. Bon sang, mais que fait-elle. Elle aurait dû rester assise, et le laisser tranquille, comme il en avait si clairement besoin. Qu'est-ce qui l'a piquée pour qu'elle se redresse, en plein match, voir ce qui lui arrive ? Peut-être bien que ça fait un moment, qu'il est parti, peut-être qu'il est devenu subitement étrange, à ne plus trop réagir, mais qu'est-ce que ça peut bien lui faire, à elle ? Elle ne sait vraiment pas, Georgia, mais elle est déjà près de la porte, les doigts sur l'ouverture, et bien vite arrivée dans le couloir.

Il est là, yeux fermés, adossé au mur. Elle s'immobilise, à quelques pas, déstabilisée. Il ne va vraiment pas bien. Ce n'est pas elle. C'est lui - et elle ne peut pas le laisser comme ca. Minauder, rigoler, s'enthousiasmer sur ce qui passionne les gens, Georgia sait faire. Rassurer ses amies proches, enlacer les gens qu'elle aime, Georgia a appris à le faire. Les mots glissés dans le sac de Pandora, les appels un petit peu plus réguliers à son neveu, de petites actions singulières qu'elle sait maintenant maîtriser. Mais consoler des inconnus, s'assurer qu'ils vont bien, ça, les Harris ne savent pas faire. C'est déjà bien assez compliqué entre soi.

Alors pourquoi, Sainte Marie mère de Dieu, s'approche-t-elle de lui, en s'éclaircissant tout doucement la voix. Son bras s'élève, ses doigts effleurent à peine son avant-bras, et elle souffle, incertaine :

« Charlie ? »

Elle fait presque gauche, Georgia la souveraine, dans ce rôle de femme inquiète qu'elle n'endosse que si peu souvent.

« Je suis désolée, je m'in… je ne vais pas m'imposer, » cherche-t-elle aussitôt à le rassurer, « mais je souhaitais simplement m'assurer que tout allait bien ? »

Ses yeux observent son visage, la crispation de ses poings, qui semblent avoir du mal à se relâcher, et elle recule d'un pas, un air embêté au visage.

« J'allais simplement… au bar, finalement, un petit creux. Je voulais juste être sûre, en passant, que tout allait bien, et que je n'ai rien dit de travers, tout à l'heure…, » improvise-t-elle, fuyant son regard, gênée d'admettre qu'elle est là simplement pour lui. « Tu as déjà pris ton verre, j'imagine ?, » force-t-elle, avant de relever les mains, dans une pause d'excuse : « Ah, Merlin, désolée, je n'aide pas du tout, oublie donc tout ça. »

Bravo, Mademoiselle Harris. Quelle force, quelle capacité. Autant rester sur son siège, à se remettre en question, si c'est pour balbutier des niaiseries pareilles. Elle soupire et secoue la main, faisant déjà un sourire désolé et un pas sur le côté, pour s'échapper en direction du bar. Quelle idée, enfin.

1509 mots
:copyright: Eden Memories

Invité

avatar
Invité
Mar 14 Avr - 14:53

Au-delà de nos différences@Georgia R. HarrisCharlie


12 septembre 2003

Merlin, Godric et tous les grands sorciers qui ont précédé : est-ce que j'arriverai un jour à me débarrasser de ses maudites angoisses qui me saisissent sans crier gare, me tombent dessus comme un gobelin sur de l'or ? Toute ma scolarité durant, je les ai enduré, avant chaque match de Quidditch, quand il me fallait réprimander des camarades, la veille des examens... Combien de fois je me suis réfugié dans les toilettes du quatrième étage en sentant venir la crise ? Attendant que Bill m'en fasse sortir, calme mes tremblements et mes peurs. Lorsqu'il a été parti, je l'ai maudit un nombre incalculable de fois de m'avoir poussé à accepter toutes ces responsabilités. Enfin non, je m'en suis surtout voulu de vouloir si fort l'impressionner. C'est dans la salle de bains des préfets que je me planquais alors, noyant mes doutes dans l'eau chaude, en discutant avec la sirène du vitrail. Enfin, passées mes trois ou quatre premières visites, le temps qu'elle arrête de minauder pour se révéler être une source d'information passionnante sur les êtres de l'eau, leurs coutumes et leur culture.

Les angoisses ont continué après Poudlard. L'arrivée dans la vie adulte, mon départ pour la Roumanie, le fait de quitter le Terrier pour de bon... Trop de changements, de nouveautés pour que je puisse appréhender le quotidiennement sereinement. J'aurais sans doute pu rester à la maison encore un peu, Maman m'aurait accueilli à bras ouverts (à l'époque...). Mais il y avait ce besoin, cette envie viscérale de déployer mes ailes, de m'éloigner du nid, d'apprendre à voler par moi-même. Et tandis que je commençais enfin à me sentir à ma place, au milieu des dragonniers, les rumeurs du retour de Vous-Savez-Qui ont commencé à enfler, fondées sur le témoignage de Harry. Mais puisque Dumbledore le croyait, qui aurais-je été pour ne pas en faire autant ? Intégrer l'Ordre du Phénix ou non, la question ne s'est même pas posée, malgré cette certitude profonde que nous n'en ressortirions pas indemnes.

C'est étrange comme au fond, je crois que c'est la perte de Fred qui m'a libéré de cette angoisse récurrente de voir tomber mes proches. Je n'oublie ni son rire, ni ses plaisanteries, ni sa bonne humeur contagieuse. Il m'a fait réaliser que je ne pouvais pas passer ma vie à craindre l'improbable, à trembler pour d'hypothétiques malheurs sur lesquels je n'ai aucune prise. Sa présence m'a accompagné tout au long de mes voyages, à sillonner le monde pour y découvrir d'autres peuples, d'autres sorciers, d'autres philosophies. Et lorsque je suis revenu en Roumanie, les angoisses s'étaient tues.

Jusqu'à ce soir de janvier qui nous a vu éclater, il y a quelques mois. Impossible d'accepter l'idée que si quelque chose venait à se produire, ce soit dans ces conditions, sans qu'aucun mot de pardon n'ait pu être échangé. Et les souvenirs des moments partagés, ceux-là mêmes qui m'apaisaient et m'aidaient à surpasser les crises, sont devenus autant d'épines qui me lacèrent. Qui me pétrifient dans les moments les moins pertinents, comme aujourd'hui...

Les yeux clos, au calme, respirant profondément, je sens refluer petit à petit ce sentiment d'oppression qui m'a subitement saisi. Il est grand temps, si j'en juge par cette porte qui se referme, le claquement de talons qui résonne sur le sol. Et cette main, légère, qui effleure la laine, cette voix qui me fait rouvrir les yeux sur le visage de Georgia. Merlin tout puissant, serait-elle inquiète ? L'expression qui marque mes traits tord mon ventre d'un sentiment de culpabilité. Déjà, elle recule, s'excuse de m'avoir dérangé et je m'en veux de m'être enfui comme un Veaudelune effarouché. C'est à mon tour de tendre une main, effleurant sans le vouloir l'une de ses paumes levées. « Non, non ne t'excuses pas. C'est moi qui suis désolé, je n'aurais pas du partir comme ça. » Du plat de la main, je me frotte le front, comme pour le débarrasser de toutes ces pensées qui m'ont fait plonger, sans pour autant effacer le sentiment de malaise qui m'a étreint. « Il m'arrive d'être... nerveux. Quand je suis entouré par autant d'inconnus. » Un jus de citrouille me fera du bien, définitivement. Aussi, sur un profond soupir, je me redresse, abandonnant le support du mur, m'étire la nuque, sans oser vraiment la regarder. « À vrai dire, je n'y suis pas encore allé. Je peux t'accompagner ? »

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Au-delà de nos différences [Georgia] - Page 2 B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Mar 14 Avr - 17:22
Au delà de nos différences
Georgia Harris & @Charles Weasley
Sang pour Sang - Johnny

flashback, septembre 2003

Ses talons ont à peine fait un pas sur le côté que Charlie la fait s’immobiliser, sa main effleurant sa paume ouverte. Elle la laisse retomber, surprise par ce contact soudain, cette peau contre peau. Il s’excuse déjà, les traits tordus dans une mine embêtée, et Georgia se sent plus gênée que jamais. Quelle idée d’être venue l’interrompre, de s’imposer dans son moment de paix, loin d’elle. Elle lui impose cette expression, ces mots qui tombent, dont elle ne sait s’ils sont sincères, évidemment. Pourtant, il semble lui tenir à coeur de s’expliquer ; le mot nerveux sonne bizarrement entre ses lèvres. Georgia fronce les sourcils, un peu prise au dépourvue. Cet homme, vraiment, n’est rien de ce qu’elle imaginait. Il va vraiment falloir qu’elle en touche deux mots à Olivier, pour s’assurer qu’il n’a pas d’étoiles à la place des yeux, quand il traîne avec Charlie.

« Je ne peux pas dire que je comprends, » avoue-t-elle dans un souffle, ses doigts reprenant leurs gestes nerveux, « et ça ne vaut pas grand chose, mais tu n’as qu’à m’imaginer comme amie par affiliation, merci Olivier, plutôt qu’inconnue complète, ça pourra peut-être déjà aider, » tente-t-elle alors, dans un semi-sourire, se voulant un peu réconfortante.

Pas certain que ça marche – qui est-elle, après tout, pour vraiment lui apporter une once de confort ? Personne. C’est même ironique, un peu triste, de lui balancer cela, quand elle l'a fait fuir. La honte, Georgia, semble t’avoir oubliée, aujourd’hui. Elle déglutit, alors qu’il semble reprendre un peu sa contenance, sa main épongeant son front, lui proposant de l’accompagner, finalement, prendre ce verre. Il a les yeux qui l’évitent, concentré peut-être sur sa nuque qu’il masse, ou ses pensées qu’il cherche à repousser, mais Georgia se sent grimacer. Comment ne pas prendre cette question pour une tournure de politesse, dans un élan masculin de la rassurer ? L’idée, pourtant, de réussir à le dérider, ne serait-ce qu’un peu, et de creuser à nouveau ses fossettes pleine d’enthousiasme, séduit hautement la jeune femme. Elle hausse les épaules, se mordillant la lèvre : « Oui, oui, bien sûr. »

Le silence qui les suit, alors que leurs pas résonnent dans le couloir vide, pour se traîner jusqu’au bar, pèse d’autant plus lourd lorsque, d’un coup, l’activité retombe sur eux avec férocité. Le comptoir est plein de verres de bière vides, de whiskys-pur-feu entamés, ça et là sont réunis des petits groupes d’amis ou collègues en grands éclats de rires, et Georgia grimace. Si, en temps normal, elle aurait certainement pris plaisir à se fondre parmi eux, pour tirer tels ou tels potins – qui sait, peut-être même quelques infos croustillantes pour sustenter l’appétit des Lyons –, la situation n’est pas des plus appropriées pour ce genre de laisser aller. Elle tourne le dos discrètement à ces petits groupes, faisant face à Charlie avec une moue désolée. Elle a déjà reconnu, entre deux robes roses à froufrous, des journalistes aux yeux scintillants.

« Je suis désolée, je ne suis pas certaine que ça soit une très bonne idée, finalement. Si tu n’aimes pas être entourés d’inconnus, traîner ici avec moi, ce n’est pas le cadre idéal, » grimace-t-elle. « Je ne veux pas t’imposer ça… »

Elle retient un soupir, ses yeux furetant déjà vers l’arrière, adressant un sourire crispé à une femme rencontrée, il y a quelques soirées, qui vient de la reconnaître.

« Je te retrouverai en tribunes, si le match n’est pas terminé ? Si jamais, je compte sur toi pour féliciter Ginny pour moi – je ne doute pas de leur victoire, » lui accorde-t-elle, sur petit clin d’oeil discret. Puis, ses doigts se pressant une dernière fois sur son bras, Georgia souffle :

« C’était un plaisir, finalement, monsieur Weasley. »

Et, sur un dernier sourire en coin, la jeune femme se glisse déjà en direction de l’inconnue, dont elle n’arrive vraiment pas à se remémorer le nom – Sarah ? Amy ? Ah, Emily ! –, ses tics de fausse société lui revenant bien vite. Un rire par là, un sourire par ici, et une main manucurée posée sur le bras de son vis-à-vis, pour faire investie. On lui offre un cocktail, et ses doigts se figent dessus, ses ongles tapotant inlassablement sur le verre. Ses yeux, toutes les quelques secondes, font le tour du bar, cherchant à se reposer, quelques instants seulement, sur la mine tranquille de Charlie. Décidément, cet éleveur de dragon, véritable talon d’Achille de son exercice de parfaite, bien rôdé. Elle ne trouve pas l’occasion de s’extirper des mains curieuses, n’a pas le temps de croiser à nouveau la chevelure rousse, filant récupérer ses affaires, le sifflet final ayant résonné. Il s’est enfui, déjà, bien trop vite – et la jeune femme regrette cette fin de discussion, terminée un peu trop grise pour la satisfaire.

Le seul visage familier sur lequel elle pose les yeux, finalement, est celui d’Andrew qui, mâchoire serrée, la retrouve en fin de match. Ils ont perdu, évidemment, et c’est presque tant mieux pour Georgia qui, de toute sa bonne volonté, n’aurait pas su quoi complimenter. Les fossettes, peut-être, ou les yeux pétillants – la vulnérabilité, la force tranquille, un peu. Mais le jeu d’Andrew ? Alors elle soupire, secoue la tête, agacée – elle ne le reverra jamais, de toute façon, ce grand-frère au métier de feu. Autant profiter des mains fortes de son compagnon du moment, posées sur ses hanches, des verres qu’on lui offre, et des moments d’ivresse qui la prennent, plusieurs heures plus tard, lovée contre Andrew, dans un club londonien. Olivier va râler, demain – elle a encore trop bu, la Georgia. C’est de sa faute, dira-t-elle, lèvres pincées, sans plus avouer. Sa faute, oui, avec ses fossettes. Il ne comprendra pas, évidemment, et Georgia secouera la tête, pour parler Quidditch, plutôt.

Les nouvelles formations des Pies, la vigueur des poursuiveuses vertes et ors. Tout, de la technique de lancers, à celles de rattrapage, analysées de A à Z par John, fidèle assistant. Tout, jusqu’à ce qu’elle en oublie ce moment étrange, trop plein de bons sentiments, qui l’a prise au dépourvue, dans sa petite loge de star. Oh, rassurez-vous : bien vite, la belle Georgia, en a effectivement tout oublié.

Il y a les entraînements, qui se pressent, les matchs, qui s’enchaînent, Andrew, aux baisers plus lourds, les soirées promotionnelles, aux demandes incessantes – alors Charlie Weasley, d’un pauvre après-midi de Quidditch ? Les émois attendris de la belle, bien vite, sont entassés sous mille et unes complications de vie. Quelle poupée effrénée, cette Georgia.

FIN pour Geo

1070 mots
:copyright: Eden Memories

Contenu sponsorisé

Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum