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EVENT #9 | COGNAC ET RÉSISTANCE
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Dim 26 Mai - 1:30
COGNAC ET RÉSISTANCEEvent Général


Le soir décroît lentement à l’horizon. Il est encore tôt pourtant, mais le jour se fait de plus en plus court à mesure que le solstice d’hiver approche. Toutefois, le manoir Selwyn, en cette fin du mois de décembre, est tout plein de clameurs réjouies. En ces derniers jours de décembre, à mi-chemin entre Noël et Nouvel An, @Narcissa Black-Malefoy et @Bianca H. Selwyn ont rassemblé leurs amis et alliés le temps d’une soirée mémorable. Repas, soirée rock, discussions feutrées avec alcools hors de prix et rythmes endiablés sur la piste de danse. Le bon goût guindé des sangs purs répond à l’ivresse débridée de la jeunesse.

Tous les convives ont cependant en commun de connaître l’une des hôtesses, la sublime Narcissa ou la discrète mais inénarrable Bianca, et de partager, au moins un peu, leur indulgence à l’idée de détrôner @Harry J. Potter de son piédestal. Sa présence sur le marché de Noël n’est pas passé inaperçu, pas plus que le tapage médiatique pro-Ministère… Il est donc temps de riposter, de s’organiser. Le deuil a déchiré la famille Malefoy, secoué le petit monde des sangs-purs, mais l’eau coule sous les ponts, charriant larmes et désarrois. La guerre frappe à la porte de cette minorité aristocratique. Comment laisser le monde de la magie à un petit arriviste qui n’a pas même vingt-cinq ans ? A-t-on vu un pays dirigé par un morveux qui n’ait fini aux mains d’ennemis ? A-t-on vu une contrée s’épanouir sous la houlette d’un enfant ?

Le repas se déroule sans encombre, divin, même. Les mets sont raffinés. Les Selwyn et Malefoy ont combiné leurs forces culinaires pour offrir à chacun une expérience gustative inénarrable. Sans que les mets proposés soient particulièrement rares ou chers, c’est l’exécution de la science culinaire, surtout, qui enchantera les convives. Les elfes de maison des deux familles respectives sont, à n’en pas douter, un vivier de grands chefs. Dessert pris, voici l’assemblée disséminée dans le manoir Selwyn. La salle de bal tremble sous les accords dansants des meilleurs groupes sorciers du moment (tiens, c’était pas une chanson de Reißen, là?), les salons se sont remplis de sorciers et sorcières devisant, cigare et alcools forts entre les doigts. Jeunes et adultes se mêlent dans la foule, passant de la piste de danse aux conversations plus feutrées. Et c’est ainsi que dans l’un des salons du manoir, une petite assemblée complote. L’Enchanteresse s’est gracieusement assise dans un profond fauteuil, un verre à la main. Attitude régalienne d’homme de bonne société. C’est pourtant bien une pâle beauté blonde qui trône en majesté à côté d’une table basse où carte de collection de chocogrenouille à l’effigie d’Harry Potter, affichettes du Ministère et coupures de journaux s’amoncellent.

« Chers Amis, je crains qu’il ne soit plus temps de pleurer ma belle-fille mais bien de mener l’offensive. Potter a pris beaucoup de place dans l’espace public ces derniers temps... »

Un sourire cruel étire les lèvres de la belle.

« Ne serait-ce pas le moment idéal pour le remettre à sa place ? »



L'event est ouvert aux adultes ou aux jeune sorciers non-majeurs accompagnés d'un parent et prend place de nuit, ce qui permet la participation des vampires ; les personnages conviés doivent obligatoirement avoir un lien avec Narcissa ou Bianca : collègue de travail, sorcier au sang pur, aristocrate, commerçant. Si votre personnage n'a pas de lien direct, il peut avoir été invité par un intermédiaire vous accompagnant ; merci de le préciser dans votre premier post de RP.

Comme toujours, vous pouvez librement participer à cet event !




Invité

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Invité
Mar 2 Juil - 11:40


COGNAC ET RÉSISTANCE
« Cavalcades solaires. Le loup est dans la bergerie. Fidèle gardien du temple, le voilà qui veille, une fois n'est pas coutume, sur les agnelets. Que ne faut-il se farder de blanc pour conquérir une pureté nivéale. »

Que meure chatoiement célestes et s’écharpent ténèbres dans le secret d’une nuit d’hiver. Les ombres louvoient au dehors, couvrent les nuées. L’intérieur, trop vivement enluminé d’or, résonne de cris et de chants. Roulement placide de billevesées échangées au coin de l’âtre, un brandy à la main. L’aristocrate se faufile dans la foule à visage découvert, une fois n’est pas coutume. Etranger à ses propres invités, il erre, hagard et incertain. Masque policé s’est coulé sur son profil. Apparence publique au faîte de sa gloire, le paon a pourtant perdu de sa superbe et de sa morgue. Le coeur n’y est plus. Plus vraiment.

Mois de cavale se sont agrégés en années. Réclusion mène à l’amnésie, au discrédit. Société est prompte à bannir. Visage lissé, oeillades fermées, l’argent de ses prunelles ne pétille plus dans le monde. Mise avec goût, méditations moroses. Il n’est qu’un pantin agité dans le désert d’une maison. Il est là pour elle. Tendre Narcissa devenue la pointe acrimonieuse de leurs épousailles. Et ces lits trop froids. S’y sont-ils retrouvés à d’autres occasions que la conception de Drago ? L’un et l’autre peuvent compter sur les doigts de la main les élans de passion qui se sont trop rarement substitués à la tendresse policée qu’ils ont l’un pour l’autre. Combien d’années ? Paria il est jusqu’entre les draps. Phalanges assurent une lâche prise sur le cristal d’un baron. Liqueur ondoie, jette ses âpres oublies dans le gosier.

Il marche, le renégat. Croisant une foule avide de l’ériger en martyre, navigant dans les eaux troubles d’une assemblée le dépoitraillant de ses derniers glaviots de hargne. Dieu qu’il les hait. Mépris d’autrefois se métamorphose en dédain. Déjection pour cette vie menée dans le bassin des requins. Il était le meilleur d’entre eux. Le voici merlan désossé. Et les ténèbres se referment sur sa carcasse alors qu’il la pousse jusqu’au petit salon où Narcissa tient son assemblée. Lové dans les noirceurs d’une encoignure, il observe, verre à la main, la révolte prendre forme. Il l’aurait soutenue, jadis, embrassée et embrasée. Mais ces flammes ardentes se sont alanguies jusqu’à ne laisser que braises et cendre dans un cercle enfumé. Il détaille ces hyènes, toutes prêtes à se jeter sur le gouvernement de Potter et se remémore chacun des mots, chacune des lettres de @Moira A. Oaks. Le voilà qui se plaît à rêver d’honneur plutôt que de survie. Et son côté de lui déchirer l’esprit d’un tourment désespéré. @Severus Rogue ne pourra sans doute rien faire

Coupe aux lèvres, minois fermé, il cherche dans l’assemblée discutaillant une ouverture. Calembredaines laissent doucement place à une proposition de putsch. L’audace blonde faite femme : la Narcisse promène ses oeillades froides sur ce petit intérieur. Nouveau lord noir en devenir ? Est-il vraiment de nostalgiques suppôts pour rêver aux idées d’un Seigneur ténébreux ? Est-il vraiment homme ou femme plaçant l’être en deçà de son sang ? Il le fit, jadis. Est-il vraiment sorcier ou sorcière pour aspirer au retour d’anciennes formes de magie au nom de traditions perdues ? Sa rencontre avec Abaigh le taraude comme le taon agace le bœuf. « Et dites-moi encore, ma chère, comment nous pourrions remettre le Ministre à sa place ? »

Sa voix s’est coulée dans le silence, quiète. Presque trop enjôleuse pour être honnête.
code by bat'phanie

L'Enchanteresse

L'Enchanteresse
L'ENCHANTERESSE
hiboux : 507
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Becoming a dark lady | Death eater wife | Ruling her world
Dim 14 Juil - 11:27
COGNAC ET RÉSISTANCE
EVENT

Les étoiles naîtront et mourront dans les cieux maintes fois avant que ne s’achève le règne du despote. C’est cette chanson que psalmodie Fortune à l’oreille des grands, des révolutionnaires. Suis-je, moi, Narcissa Black, épouse Malefoy, l’une de ces agitatrices du drapeau des libertés ? En aucune façon. C’est pourtant le rôle où me forcent les destinées des hommes. L’histoire fait le grand mâle, l’homme suprême, viril, puissant. Les fluctuations et les hasards du temps me mènent à la conquête de ces titres trop longtemps laissés aux seuls hommes. Moi, la femme, l’ombre, le soutien, me voici à me rêver au faîte des peuplades. Quelle insensée plaisanterie.

C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit, ce soir, s’arroger le faîte du monde et y demeurer par-delà les intrigants politiciens par trop avides de prendre la place laissée vacante par @Lucius A. Malefoy. Ce sont des requins qui louvoient en eaux troubles que ces politiciens. Si j’ai connu ce milieu dès ma prime jeunesse, je n’ai, en revanche, posé mes pions qu’avec la circonspection qui convient aux femmes mariées dans l’ombre grandiloquente de leurs époux. Et quelle ombre que celle de mon conjoint. Je l’ai croisé au cours des festivités. Même défait, il sait conserver cette étincelle de prestance et cette aura impérieuse.

Lorsque vient le moment du digestif, vient aussi le temps de la conspiration, un alcool à la main, un sourire placide sur les lèvres. Irradier de beauté et d’assurance lorsqu’on porte son discours sont les armes les plus sûres d’une femme, même en politique. Je m’attendais à ce que ma proposition de déchoir le petit Harry Potter suscite des vocalises contradictoires, mais c’est un étonnement sincère qui me prend lorsque la voix détractrice se révèle être celle de mon propre mari. Je sonde les orbes d’argent qui glaviotent d’impassibilité brillante dans leurs orbites, incapable de savoir ce qu’il cherche à faire, à dire, à prouver.

« Mon cher, voyons ! Vous ne manquiez certainement pas d’imagination lorsque vous étiez vous-même en position de pouvoir aux temps jadis. »


Enfoncer le clou sur la croix. Juste un peu. Que saigne son ego démesuré. Je l’ai tant et tant soutenu dans les décennies passées… étais-je sotte d’espérer qu’il me rendît la pareille ? Peut-être. La liqueur tourne dans le verre d’un adroit mouvement de poignet : c’est une représentation sans répétition. Une improvisation sans filet. Un spectacle.

« Mais puisque vous semblez avoir perdu un peu de votre brillant esprit, mon cher et tendre, laissez-moi vous éclairer. Prendre le pouvoir par un coup d’éclat armé serait un bien piètre mouvement, n’est-ce pas ? Car les dictateurs ont la vie courte. Et puisque Saint-Potter a gagné les faveurs de la population en abattant un dragon envoyé par ses opposants, nous nous devons de répliquer. Quelle tristesse si des scandales se mettaient à éclabousser Potter et ses collaborateurs, n’est-ce pas ? Demain, la première une devrait tomber : des employés du Ministère disparaissent mystérieusement, et l’on fait tout pour étouffer l’affaire. »


J’ai reçu à ce propos une lettre édifiante de ce cher @Augustus Rowle la semaine précédente pour m’alerter de la disparition mystérieuse d’un cracmol : @Pavel D. Monroe. Quel dommage que l’information soit inopinément arrivée jusqu’à la Gazette du Sorcier. Un sourire étiole mes lèvres. Nous sommes à l’heure d’une guerre d’informations et de discours. Une guerre sale, de scandales, qui broie les réputations et détruit les vies.

« il se pourrait sans doute que d’inopinées nouvelles filtrent sous peu. Après tout, il ne faudrait pas entacher la liberté de la presse, n’est-ce pas ? Potter et ses collaborateurs se présentent comme des saints… laissons le public voir à quel point cette image est usurpée ! »

Savante plaisanterie. Premiers temps d’un combat. Il faudra ensuite décapiter le camp adverse. Potter n’en réchappera pas.
639 mots

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Dim 14 Juil - 16:59


COGNAC ET RÉSISTANCE

Comment est-il arrivé là encore ? Ah oui Ollivander. Dans une tentative désespérée de fraternisation entre corps de métier similaire, la petite @PELAGIA H. OLLIVANDER l’a approché. Il aurait pu l’envoyer bouler, mais sa nièce, @VEREDIS S. BEURK lui a fait les gros yeux lorsqu’il a effleuré l’idée. Il s’est donc ravisé et a pris son mal en patience. Il est très vite apparu deux choses. Son grand-père est un vieux schnock, mais la petite peut être encore sauvée. Il le sent. Il le voit. Elle a encore une pensée en mouvement, au contraire de la sclérose hermétique dans laquelle son grand-père s’est enfoncé. Il y a encore de l’espoir pour elle. Alors il s’est mis au travail. Saule souple, Roseau au bord de l’eau. Il ploiera quelques temps, mais en fin de compte, c’est Ollivander qui capitulera. Il la dévoiera de ces imbécillités de l’Ordre d’Hermès. Il s’en est fait la dangereuse promesse.

Et donc, pour agréer à la gamine et rentrer dans les bonnes grâces du pépé, le voici dans un lieu puant le luxe et le complot. Il n’a pas cherché à dissimuler son identité d’auror et de duelliste d’élite des brigades magiques, de sorte qu’on l’a considéré avec prudence depuis son arrivée. C’est presque un miracle qu’il n’ait pas encore été sorti manu militari de la villa Selwyn. Mais il faut dire qu’il sait se conduire. Silencieux, il répond avec adresse lorsqu’on lui pose une question. Affable, malgré un air un peu bourru, il a su déjouer les pièges raffinés de la haute société.

Ou du moins… jusqu’à présent.

Mais voilà. Dans la foule, il a repéré quelque chose. Une silhouette familière. Une tignasse blonde. @LUCIUS A. MALEFOY. C’est là que l’employé du Ministère s’est laissé aller à une rage intérieure : dans les Terres de Feu, il n’a aucun pouvoir. Ces lieux ne sont plus sous la juridiction du Ministère. Il a donc suivi du regard cet homme qu’il ne pouvait pas arrêter légalement. Et qu’il ne peut pas tuer non plus. Tapis dans un coin, pourtant, l’homme attend son heure. Le moment où il rentrera en contact avec le fugitif. Peut-être pourra-t-il le persuader de se rendre aux autorités compétentes ? Qui se soucie de l’état dans lequel un mangemort arrive au QG, en vrai ?

Mais ce serait sans compter sa situation personnelle : Valur a quelques casseroles au dossier, il le sait. Le Verbena est fier. A vrai dire, il ne se définit pas comme un Verbena. Les Verbenae, ce sont les druides, les celtes. Les Valdaermen et Valdaerkona, voilà ce qu’il représente. Le pouvoir des anciens mages vikings. Ceux qui ont combattus runes à la main jusqu’à l’extinction de leurs croyances et de leur civilisation.

Alors il a suivi Malefoy. A bonne distance, jusqu’à arriver avec lui dans ce petit salon où se tient Narcissa Malefoy. Infiltré malgré lui, l’homme écoute avec attention, sans détacher son regard ni de Lucius ni de Narcissa. Y a-t-il de l’eau dans le gaz ? Les deux semblent à cran. Qui vivra verra, l’homme s’efforce donc d’assurer sa survie en ouvrant grand les esgourdes. Et il est bien décidé à faire main basse sur Malefoy à un moment ou à un autre !

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Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 860
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Lun 15 Juil - 8:40
Cognac et Résistance
Event anti-Ministère


décembre 2003

Extravagance au placard. Les costumes sont de rigueur. Veste noire sur chemise blanche, comme un déguisement qui me convient mal, je me suis regardé de longues secondes dans la glace de mon appartement en espérant me convaincre de la perfection de mes leurres. Depuis ma rencontre avec @Narcissa Black-Malefoy à Berlin, la date de cette réception n’a fait naître en moi que des sentiments contradictoires, entre crainte et excitation, liesse et appréhension. J’entre enfin dans ce cercle fermé sur lequel je lorgne depuis mon arrivée en Angleterre. Il aura fallu bien des coups d’éclats pour que l’Enchanteresse nous remarque enfin. Mais maintenant que le précieux carton d’invitation nous a été remis, il faut nous montrer à la hauteur de nos prétentions.

A voir les différentes expressions sur les visages de mes camarades quand nous entrons dans la luxueuse demeure de @Bianca H. Selwyn, la situation trouble moins les trois sangs purs qui composent le groupe. Constat logique : ils sont dans leur élément, connaissent les codes de ces réunions par cœur. Malgré son sang mêlé et sa nationalité suisse, Andreas ne semble pas vraiment perturbé non plus. Il n’a jamais craint les apparitions publiques, trop confiant quant à ses capacités de séduction que ce soit auprès des belles jeunes femmes ou des aristocrates bedonnants. Il n’y a que le bassiste, sang mêlé plus introverti, comme moi, pour se sentir quelque peu mal à l’aise au milieu des convives dont certains nous observent avec une discrétion toute relative. Un groupe de métal allemand invité à un dîner chic au cœur des Terres de Feu, voilà qui ne pouvait que surprendre. Mais leur réaction me plaît. Je veux tout sauf l’indifférence. Jamais l’indifférence.

Il me semble avoir déjà dit cela à quelqu’un par le passé.

Le début de la soirée nous offre la possibilité de nous faire connaître auprès des quelques invités qui n’ont encore jamais entendu parler de nous. Sur invitation de l’Enchanteresse, nous sommes venus avec deux guitares sèches pour jouer quelques morceaux en version acoustique. Me retrouver ainsi avec Zven et Xaver, juchés sur des tabourets hauts, me rappelle la douceur de cette période lointaine où nous écumions les bars de Berlin pour arrondir les fins de mois. Quel chemin nous avons fait depuis !

Les applaudissements à chaque fin de morceau sont d’une politesse affligeante, bien que sincères. Tout est maîtrisé dans cet univers, mesuré, apprêté. Je regrette quelque peu les hurlements endiablés des foules qui font trembler les stades quand nous nous produisons d’habitude. Mais je serais bien ingrat de reprocher l’attitude de ceux que je cherche à approcher depuis des années. Après quatre morceaux, Xaver remercie poliment l’assemblée et annonce notre dernière chanson. Je crois ne jamais l’avoir vu si posé et sérieux. C’en est presque inquiétant, connaissant la bête. Mais je reste concentré sur mon rôle. Zven me lance un regard pour s’assurer que je suis prêt et je pince les cordes pour faire sonner les premiers accords d’un de nos vieux titres, Los, composition qui retrace notre ascension depuis les débuts du groupe jusqu’au succès que nous connaissons aujourd’hui. Le rythme des guitares fait s’agiter légèrement les têtes des invités qui nous regardent avec des sourires intrigués. Personne ne doit comprendre un traitre mot de ce que le chanteur raconte, mais notre seule présence ici les rassure quant au contenu supposé de nos textes. La voix rauque de Xaver a fini de les séduire depuis déjà un bon quart d’heure. Notre première impression semble plus que positive. C’est tout ce que j’espérais.

Un dernier accord de guitare et nous nous arrêtons brusquement. Précision millimétrée. Le sourire que nous nous lançons avec Zven atteste de la fierté que nous inspire ce début de soirée. Aucune fausse note. Rien pour entacher notre petit triomphe. Nous saluons la foule en descendant de la petite estrade préparée pour nous dans la salle de bal et nous voyons félicités par la plupart des invités sur notre passage. Quelques mains se tendent à notre approche alors que nous nous dirigeons vers les trois autres membres du groupe qui nous tendent un verre où tourne un alcool brun à l’arôme délicat. Un excellent brandy. J’en bois une gorgée alors qu’Andreas me claque l’épaule et nous nous dirigeons tous les six vers un salon un peu plus loin où le gratin des convives s’est apparemment rassemblé. Nous n’oublions pas que nous ne sommes pas simplement venus pour animer la soirée.

L’ameublement luxueux s’imprègne de l’odeur des cigares qui se fument un peu partout dans la pièce. Mon regard scrutateur reconnaît quelques visages dans l’assemblée bien que leurs noms me restent souvent inconnus. Mes yeux plongent un instant dans ceux de l’Enchanteresse que je salue d’un signe de tête en levant discrètement mon verre pour lui indiquer la fin de notre petit concert. J’espère qu’il aura été à la hauteur de ses espérances.

J’attrape un cigare dans une boîte que trimballe un elfe de maison et me fais imiter par Zven et Xaver. Mais, contrairement à eux, je le prends moins pour la nicotine dont j’abuse que par souci de me trouver une contenance. J’essaye d’apparaître confiant, sûr de moi dans ce cercle qui vient tout juste de m’accepter. La bonne réception de notre petit concert m’a déjà aidé à ravaler mes premières angoisses. Le reste devrait découler de lui-même. L’elfe de maison guillotine le bout des cigares d’un geste élégant des doigts, faisant appel à sa magie la plus discrète, et il récupère les bouts amputés avant de s’éloigner après une petite révérence. Trop pressé pour attendre que Zven me passe les allumettes, j’approche ma paume du bout du cigare comme pour le protéger du vent et me concentre pour embraser magiquement le tabac. En quelques secondes, je tire mes premières bouffées que je recrache délicatement. Les volutes d’air vicié montent vers le plafond finement ouvragé et je retrouve un calme rassurant, poussant mon attitude jusqu’à une certaine nonchalance quand je glisse une main dans la poche de mon pantalon et m’adosse à la cheminée sur laquelle j’ai déposé mon verre.

Légèrement en retrait, entouré par mon groupe je prête alors l’oreille sans penser une seule fois prendre part à la conversation qui s'est amorcée en notre absence. Timidité des derniers arrivés : je ne veux pas qu’on me pense dès à présent trop audacieux. Alors j’écoute, j’observe, je note les attitudes des convives et l’acidité qui transpire des paroles des Malefoy. Mes sourcils se froncent un instant à les voir moins proches que je ne l’aurais cru. Mais c’est une autre silhouette (@Valur Fjalarsson) qui attire rapidement mon attention : un corps maigre, bien plus élancé que le mien, que je ne me souviens pas avoir jamais croisé, mais que je reconnais immédiatement comme n’ayant pas des traits d’Anglais. Je ne l’aurais sans doute pas remarqué au milieu des invités s’il n’avait pas ses yeux perçants si fermement ancrés sur le couple Malefoy, à tel point qu’il s’imprègne d’une lueur malsaine que je peine à expliquer. Ce regard, je le connais trop bien pour l’avoir moi-même trop de fois posé sur mes propres proies. Le cœur accélère légèrement dans ma poitrine alors que je tire une nouvelle bouffée de mon cigare, sans quitter l’énergumène des yeux. Je ne suis pas encore assez certain de mes conclusions pour oser quoi que ce soit. Mais la tension qui a gagné le bas de mon dos me laisse dorénavant légèrement sur mes gardes.

roller coaster

(1239 mots)

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
hiboux : 165
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Mar 23 Juil - 22:25
Ta tête tangue, le goût du whisky flotte encore dans l'arrière de ta gorge, mêlé au rance terrible des déversées du matin. Ton père a frappé à la porte, tes lèvres sont restées closes. Ta mère a frappé à la porte, et l'angoisse de te savoir les inquiéter comme un pauvre adolescent au coeur brisé te ferait vomir davantage s'il restait de la bile là-bas, au fond. Ce soir, c'est Conseil, c'est réunion, c'est festivités, sourires coincés, rires peu libérés, vêtements pincés, et surtout, c'est tous ces cons qui vont t'entourer. La fatigue est réelle, elle s'agrippe à tous les pores de ta peau, elle te secoue le derme.

Déjà, tu ne sais comment, l'heure est là. Ton corps se fait beau, parfum vient titiller ton cou, vêtements classieux viennent orner tes membres, et ton alliance trône au milieu de tout cela, fière sur ton doigt. À chaque fois, tu te demandes si tu devrais l'enlever, cette fois. Tant de temps est passé - pas assez pourtant. Elle restera là ce soir encore. Peut-être que cela en fera rire encore un ou deux abrutis, peut-être que tes lèvres se pinceront de mépris face à ces gens-là, mais non, ce soir encore, elle restera là.

Vêtu, tu descends dans le salon principal, et enfin les yeux de ta mère s'éclairent d'un bonheur soudain, l'assurance que tout va mieux au moins aujourd'hui encore, et enfin les yeux de ton père s'allègent aussi : il a craint, quelques longs instants, devoir y aller et trôner à la table des cons à ta place. Sourire froid se dresse sur tes lèvres et tu ne lui adresses qu'un sec hochement de tête alors que tes lèvres sèches déposent un baiser tendre sur la tempe de ta mère. D'un mouvement, elle dépose ta cape sur tes épaules, presque instinctivement tu les dépoussières, d'un geste las de la main. Tu claques des doigts et un elfe quelconque vient te tendre carton que les Malfoy et Selwyn devront secouer pour voir apparaître leur présent de Noël.

Ton sourire est toujours aussi crispé lorsque tu transplanes, et ce n'est que devant les grilles, à sa vue, que ton humeur s'allège un peu. Tu en avais oublié qu'elle serait là aussi, amie de toujours, fière dans sa robe longue, menton relevé, impatiente de t'avoir attendu trois secondes de trop. Tu t'approches avec un sourire taquin, lui saisis le bras et déposes un baiser sur sa main.

- Douce amie, prête à affronter les foules ?

Tes doigts glissent le long de son avant-bras pour venir caler ton bras sous le sien. Vous entrez ainsi, triomphal, bien trop glorieux, les sourires se font aussitôt polis en vous croisant, et ton propre sourire de plus en plus tordu. Vous prenez place, et aussitôt vos paroles se libèrent, vous devenez deux mégères assises au comptoir, à critiquer tous les gens, à rire de vos messes basses, quelques regards courroucés ici et là. Bientôt leurs yeux à eux s"embrument aussi des vapeurs de l'alcool, les kirs coulant à foison, et leurs regards agacés se transforment en pathétiques yeux brillants cherchant à s'immiscer dans cette conversation qui vous fait tant rire. Que de jaloux.

Tes yeux se relèvent, pour la première fois véritablement intéressé par ton entourage lorsque des notes de musiques acoustiques s'élèvent dans la salle, et une voix trop grave trop étrangère s'y mêle. Tu remarques quelques gars, habillés sur mesure, des têtes éclectique, et tu ne peux t'empêcher de gronder de rire devant les applaudissements polis de la tablée. Ces petits bourgeois n'avaient toujours pas appris à profiter librement des bonnes choses, par Salazar. Il te faudra te glisser, plus tard, saluer ces inconnus, et pourquoi pas songer à leur offrir un vrai public amateur. Rien que pour tes douces oreilles à toi.

L'heure à présent n'est pourtant pas au convolage musical, tu le comprends au tapotage discret des doigts de ton amie sur la table. Elle a un œil porté vers les membres les plus influents qui quittent le salon des fêtes pour se glisser dans un salon plus intime, où tu vois d'ici ton Enchanteresse trôner. Sourire narquois. Tu n'aimais pas les méthodes rustiques des anciens, mais cette belle femme, cette tête froide, cet air manipulateur et sa stratégie réfléchie, voilà qui avait de quoi te plaire davantage. Alors une fois encore, tes mains se glissent dans le dos de Yolanda, effleurant le tissu de sa robe, et tu l'enjoins à se lever avec toi.

Ton index joue distraitement avec ton alliance alors que tu traces dans la foule, adressant sourire convenu ça et là. Bien vite, vous êtes glissés dans le salon, tu te tiens debout auprès du fauteuil de Yolanda, légèrement adossé à ce dernier. Tu prends une respiration juste quand Narcissa envoie un revers de haute classe à Lucius, et tes poumons se voient condamnés d'air, pris par un pincement de rire. Cette soirée promettait déjà monts et merveilles. La dame Malfoy recadre son tendre bien-aimé et laisse entendre l'idée d'infiltrer la presse sorcière, fourbe enchanteresse. Tes lèvres se relèvent en un sourire narquois et tu songes déjà à combien le Ministre allait se morfondre dans son bureau, à prier pour que la foutue Gazette ferme boutique. Tu te penches vers Yolanda et, du bout des lèvres, tu susurres :

- Et toi ma chère, aucune idée révolutionnaire ?

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Invité
Mar 30 Juil - 19:08
Gratin d'éloquentes hyènes


Vêprée d’une apocryphe festivité.

Les hôtes et invités faisaient bombance dans cette moiteur récréative. L’intervalle étranglé avec son dernier tête-à-tête avec @Bianca H. Selwyn lui avait sans nul doute permis d’être sollicité dans son gentilhommière. Révélations avortées. Le mépris qu’elle lui avait signifié pendant ces décades venait enfin d’être justifié. Après une onduleuse épuration dans les boyaux de Poudlard, le professeur d’arts obscurs se sentait affranchi d’un centigramme.

La fraîcheur de @Narcissa Black-Malefoy parmi ces cruchons ajustait la soirée à sa convenance. Jamais il ne s’était rondement nourri de ces veillées mondaines où les exigences de sa lignée l’acculait parmi ses ‘semblables’. Une histoire d’étiquette. L’évidence pourtant diaphane de son assiduité l’appesantissait d’une maussaderie déguisé d’une tiédeur presque instinctive. Être à l’affût, à demeure,  le corroborerait d’une décente vieillesse. Écumait également ses limbes un bourgeon constant d’indiscrétion. Savoir pour mieux usurper.

Enquinaudé sous un artifice anglais, trois pièces, nuancé d’un bleu-gris mesuré, Nott toisait avec agrément l’interaction aigrelette qui s’ergotait entre Lucius et Narcissa. Le serpent gazouillait d’une familière gouaille quand le dragon l’invitait sans égard sur un linceul de cuspides. Méfiez-vous d’une dragonne écorchée, le talion n’en était que plus perforant.

« C’est ce qu’on appelle ‘être remis en place’ en bonne et due forme, mon cher Lucius » Les fentes s’allongeaient de taquinerie, le sourire furtif et goguenard. Les olécrânes s’accointaient sur son buste, la posture désinvolte. Il était bien trop épisodique, - et pourtant, quelle friandise ! , d’être témoin d’un opprobre d’une telle qualité. Liquoreuses syllabes s’agglutinaient avec faconde. Le maraud s’en délectait.  ‘Magnifique queue-de-poisson !’

« Les coups d’éclat sont effectivement révolus…Il semble que bien des mystères sillonnent le ministère… Le problème c’est le manque de preuves… »  Il se remémorait les doutes d’@Archibald Rosier à l’encontre de Potter sur son implication dans l’attentat au ministère. Les accusations de son ami pendillaient dans l’air comme une pestifère fragrance. « On raconte bien des bisbilles…Comme l’implication de Potter dans l’intervention des Euthanatos. Encore une fois, le manque de preuve subsiste… »  

Des frimousses délicieusement considérées coloriaient d’une teinte affable le boudoir. @Yolanda Yeabow, vénusté exquise, affleurait le sillage de @Nigel A. Fawley. D’engageants personnages dont @Engel Bauer faisait également parti. Nott s’était vasouillé dans son houache, l’humeur au rendez-vous. « Dis donc, le costume te sied plutôt bien…Tu as l’air plutôt tendu ? Ta cravate est trop serrée ? » Croquignolet asticotage à l’égard de son compère de rincette. Il se doutait de l’indisposition dont Engel pourrait être attifé. Ce monde de suffisants étreignait trop bien le baiser de Judas.  Le qui-vive était d’application.

Le  frémissement d’un marasme semblait avoir pourtant contrarié l’éclat de ses prunelles. Calquant soigneusement l’azimut de son inquiétude, il était loin de soupçonner ‘sa’ présence ‘ici.  « Qu’est-ce qu’il fait là ? » Bourdonnement rembruni dans une gutturale caverneuse.

Dans le simulacre d’un pilastre, des contours familiers. L’ombrage d’une hostilité mignotait son impassible minois devant l’identité non plâtrée de @Valur Fjalarsson. Diable ! Comment ce parasite s’était-il heurté au foisonnement de ce pince-fesses ? Ce n’était pas comme si une gourmande cuillère de mangemorts déclassés  empâtait les lieux, après tout ? La commissure droite contractée soutenait un désagrément intrinsèque. L’assiduité de ses pairs le garderait sans nul doute d’une vraisemblable escarmouche. La mignardise du Sectumsempra dont l’ardélion l’avait gratifié, moult fois, était encore humide. Charogne étreinte par quelques mordications. Pénibles stigmates. « Il semblerait qu’un agneau se soit égaré dans ce gratin épicé ? » Il ne pouvait décemment pas surnager dans le panthéisme en sa présence. « Pardonnez mon ignorance, Fjalarsson. Aurais-je ratė un épisode? La raison de votre présence... m'échappe. » Dard esquintait crûment palais. Nulle complaisance ne soulignait l’inflexion de sa voix. L’instance se diluait dans l’implicite. Que faisait réellement cette canaille parmi eux ?

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(c) AMIANTE

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Mar 6 Aoû - 18:00


COGNAC ET RÉSISTANCE
« Cavalcades solaires. Le loup est dans la bergerie. Fidèle gardien du temple, le voilà qui veille, une fois n'est pas coutume, sur les agnelets. Que ne faut-il se farder de blanc pour conquérir une pureté nivéale. »

Qui eût cru que la mère des serpents pût défendre aussi chèrement ses acquis ? L’homme ne l’aurait cru aussi avide de pouvoir. Mari découvre épousée bien soudainement. Toutes ces années de mariage n’auront été qu’aveuglement sublime. Le père de famille se rêvait patriarche. L’homme s’espérait Dieu. Voici qu’il est déchu de l’un et de l’autre : son fils lui tourne le dos, le délicieux ornement féminin s’est fait marionnettiste. Déchéance mordante. C’est cet ego frappé et fouetté si bien par les mots de sa dulcinée qui l’empêche de s’aveugler dans l’ivresse miroitante de ses discours. La belle est un nouveau maître requérant de dociles pantins. Sa marque sur l’avant-bras brûle. Souvenir fané et désagréablement indélébile. Se rêve-t-elle, la douce Narcissa, épine parmi les fleurs ? S’illusionne-t-elle ? Elle n’est que femme. Mais quelle femme ! Une Black. En cet instant, son visage splendide, à peine marqué par les fanures de l’âge, mature dans l’assemblée comme un alcool précieux. Bellatrix. Diable qu’elle lui rappelle son aînée.

La même prestance.
Le même charisme.
La même folie.
Prudence.

Circonspect sourire étiole un labre aristocrate. Ignorance obstinée des gaudrioles de @CAMILLE NOTT qui, comme de coutume, sait appuyer sur les plaies béantes pour les saler de ses commentaires. « Ma douce, votre plan a, je le crains, quelques petites failles. Vous semblez espérer que les gazettes se jetteront à vos genoux pour publier les unes que vous songerez à leur envoyer… Vous semblez aussi espérer que le Ministère n’a aucun organe de surveillance sur les plus grands journaux du pays. Le département des activités magiques nouvellement créé par ce cher Potter a pourtant bien un bureau de la presse, à ma connaissance. Peut-être vous faudrait-il envisager d’autres moyens de faire entendre la jolie voie de crécelle qu’est la vôtre. » Les ongles sont observés avec intérêt. Parfaite manucure comme de coutume. « Personne ne voudrait ici que vous ayez à gagner les faveurs de la gazette, n’est-ce pas ? » Suspicion d’un corps prostitué en même temps que la plume des journalistes ne l’est.

Pas glissés dans la salle. Avancée jusqu’à la dulcinée. Index effleure sa joue. Ronronnement satisfait : « Par ailleurs, ce cher Camille a sans doute raison quant au manque de preuves. Vous seriez-vous faite détective, ma douce amie ? » Et en parlant de Camille, où donc est cette canaille ? Lacs bleus, glaciaux, scrutent l’assemblée, le repèrent tandis qu’il glaviote quelques mots à l’oreille d’un Viking. Viking ? Le sourcil se fronce, imperceptiblement. Auror. Valur Fjalarsson. Comment l’oublier ? L’image de son visage tordu par la douleur du maléfice de Lestrange s’impose dans sa mémoire. Murmure à l’oreille de Narcissa : la querelle domestique peut attendre. « L’homme à qui parle Camille Nott est un des aurors ayant oeuvré à la mission de capture de Lestrange… Je m’en occupe. » A voix haute. « Mais vous avez sans doute déjà pensé à tout cela, n’est-ce pas, mon aimée ? »

Tandis qu’elle répond à l’assemblée pressante de question, le corps se meut. Presque avec difficulté. Les soieries engoncent. Rendent gauche. Maladresse touchante de l’homme désaccoutumé de ces oripeaux contraignant le poitrail dissimulée avec classe. Et le voici tout proche de Nott et Fjalarsson. Phalanges effleurent la nuque de l’ancien mangemort. Vain souvenir de nuits d’abandons. « Allons, Camille, ne veux-tu pas importuner mon invité ? Monsieur Fjalarsson… un plaisir… non dissimulé. Allons prendre un verre, le voulez-vous ? Je crois savoir que vous êtes là pour moi. » Coup de Poker. S’il attrape le fol qui a laissé entrer ce taon…
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Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
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Lun 12 Aoû - 7:31
Cognac et Résistance
Event anti-Ministère


décembre 2003

La tension dans l’air me gagne les lombaires et remonte le long de ma colonne qui se hérisse à sentir tant d’inimitié dans un espace aussi restreint. J’aimerais dire que cela me surprend, mais je ne suis pas naïf au point d’avoir cru un seul instant qu’un milieu comme celui-ci soit dépourvu de rivalités, même aussi flamboyantes. Il n’y a pas plus dangereux qu’un lieu de pouvoir, en particulier quand ce dernier est encore disputé, et à en croire les réactions de @Lucius A. Malefoy, l’ascension de son épouse n’est pas vraiment pour l’enchanter. On n’a pas pour habitude de laisser les hommes dans l’ombre dans les milieux de sang pur. Mais si j’embrasse volontiers leur vision du monde, je dois avouer être bien moins récalcitrant que certains à voir une femme diriger tant qu’elle a la poigne de @Narcissa Black-Malefoy.

Mon regard continue de passer de convive en convive, revenant régulièrement à cet homme étrange que je surveille du coin de l’œil. Mais le timbre tranchant de @Camille Nott attire soudain mon attention. Voilà que le bougre s’amuse à jeter de l’huile sur le feu. J’aurais sans doute souri à sa pique envers Malefoy si cela ne discréditait pas davantage le couple qui se distingue comme nos chefs de file depuis l’arrivée au pouvoir de Potter. Alors je serre les mâchoires, bois une autre gorgée de brandy et tire sur mon cigare, espérant que l’ambiance ne devienne pas assez électrique pour franchir les limites de la bienséance.

Quelques secondes seulement s’écoulent avant que Nott ne me rejoigne. Je parviens à lui sourire malgré mon stress, rassuré de compter parmi les invités quelques visages amicaux. Le sien l’est depuis les trop nombreuses soirées que nous avons passées à remplir de whisky trop cher nos estomacs trop vides.
- Mes bottes me manquent, mais il paraît en effet que le costume me va trop bien pour me permettre de m’en passer en pareilles circonstances. Rassure-moi tout de même : vous savez à quoi ressemble un jean dans vos palaces ?
Sa remarque sur ma cravate me fait glisser un doigt dans mon col comme un réflexe pour la desserrer un peu. J’ai toujours détesté en porter, en particulier depuis qu’un vieux souvenir me fait les considérer avec une crainte dont seuls les gars du groupe connaissent l’origine. Balayant les images qui me viennent immédiatement en tête, je me reconcentre sur Nott dont le regard suit bientôt le mien pour croiser la silhouette de @Valur Fjalarsson qu’il semble reconnaître. Mes sourcils se froncent quand j’entends sa question et je réponds d’une voix basse :
- Je ne sais pas. Je le regarde depuis tout à l’heure. Je ne sais pas qui est ce type, mais j’ai comme l’impression qu’il s’est trompé de soirée…

Camille s’éloigne presque immédiatement mais je ne le suis pas, restant en retrait, le regard rivé sur lui alors qu’il s’approche de l’énergumène, bientôt suivi par @Lucius A. Malefoy dont la réponse à son épouse aura au moins eu le bon goût de lui sauver la face. @Narcissa Black-Malefoy laissée à son fauteuil, je me fais violence pour ne pas rester plus longtemps dans mon coin et oser l’approcher. Je glisse à l’oreille de Zven de garder un œil sur l’échauffourée qui semble se préparer des fois qu’il faille raccompagner le blondinet dehors – l’avantage d’avoir des amis à gros bras capable de gérer ces menus détails. Puis, je récupère mon verre pour me rapprocher de l’Enchanteresse. Gardant une légère nonchalance que je patine d’une certaine classe pour ne pas paraître irrespectueux, j’appuie mon flanc sur le dossier de son fauteuil et gronde d’une voix basse :
- On ne demande de faveur qu’en position de faiblesse. Une femme telle que vous a passé ce cap depuis longtemps.
Je viens chercher son regard. Le mien la sonde sans trembler.
- Tous les journalistes n’ont pas l’intégrité qu’ils prétendent. Les plus indépendants ne s’attachent qu’aux promesses de vente et agacent le Ministère depuis trop longtemps pour craindre de continuer. Si cela peut vous être utile, sachez que nous avons nos entrées auprès de Rita Skeeter. Elle nous doit certains de ses articles les plus juteux. Je gage qu’elle saura vous ouvrir ses portes si le papier lui semble assez vendeur. Quant aux preuves dont vous pourriez avoir besoin, elles ne sont les préoccupations que de ceux qui doivent effectivement rendre des comptes. Seuls ceux qui ont officiellement le pouvoir ont à s’en soucier réellement. Oh, certes, vos ennemis vous demanderont sans doute de prouver ce que vous avancez. Mais vous aurez le temps de construire une argumentation solide bien après le premier coup porté. Il n’est jamais trop tôt pour discréditer un adversaire aussi facile à attaquer que Harry Potter et son gouvernement. Le môme se sabote tout seul depuis son arrivée au pouvoir. Profitez de l’occasion que vous a donné son dernier fiasco à Poudlard, qu’importe sa jolie démonstration avec la mort de la créature. Une étudiante a été grièvement blessée. D’autres brûlés légers sont à déplorer. Et nous savons tous combien le bilan aurait pu être alourdi si la chance n’avait pas été de notre côté. N’hésitez donc pas, Lady Malefoy. Il n’est jamais plus facile de parler aux cœurs que quand la vie d’enfants est en jeu.
Je laisse traîner mon regard quelques secondes encore avant de ramener mon verre à mes lèvres. La caresse du brandy réchauffe ma poitrine. Mon cœur bat encore trop vite, mais je tiens encore assez mon personnage pour dissimuler mon anxiété. Pour l’instant.


roller coaster

(921 mots)

L'Enchanteresse

L'Enchanteresse
L'ENCHANTERESSE
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Becoming a dark lady | Death eater wife | Ruling her world
Jeu 15 Aoû - 10:19
COGNAC ET RÉSISTANCE
EVENT

Se jouer des requins de la haute société devient vite un malheureux réflexe lorsqu’il se faut préserver. Les félonies peuvent venir des bouches les plus inattendues et frapper aux interstices les plus faibles. Jamais je n’ai sous-estimé mon cher et tendre en la matière. Sa verve, une fois encore, me confirme qu’il est de ces poissons asphyxiés se débattant une ultime fois sur le rivage avant de clamser dans les rets d’un pêcheur vorace. Mon sourire s’étiole alors que la voix maritale déblatère les pires ignominies. Je me suis accoutumée depuis bien longtemps à l’ombrageux caractère de mon époux. Depuis quelques temps, pourtant, lui comme moi sommes insatisfaits de l’arrangement cordial initial. Nous nous étions promis, voilà bien longtemps, de nous soutenir, de donner le jour à un héritier de la lignée Malefoy, et, pour le reste du temps imparti, de vivre nos existences comme nous l’entendions. Si Lucius a toujours mis beaucoup de soin à cette dernière trouvaille, son soutien présent laisse à désirer lorsque le mien fut irréprochable pendant des décennies.

Non, vraiment, le contrat est à renégocier.

Mon plus beau sourire brille au coup porté à mon honneur. Voilà bien longtemps que Lucius a épuisé toutes les félonies qu’il pourrait choisir d’égrener sur mon compte.

« Allons, ne parlez pas de faveurs mon cher ; n’avez-vous pas vous-même bien rampé lors de vos allées et venues au Ministère jadis ? Devrais-je crier à l’infidélité en cette belle soirée devant nos invités ? »

Si la bouche est rieuse, les iris demeurent glacés, soupesant la moindre des réactions. Les mots flottent, tranquilles, assurés.

« Je puis vous assurer que toutes les dispositions nécessaires ont été prises. La liberté de la presse et de bons scandales suffisent à tenir à distance, pour le moment, le bureau de la presse. Par ailleurs, il serait vraiment dommage que nous laissions le temps au ministre et à cette petite sotte de Granger de s’implanter durablement dans le paysage politique anglais, n’est-il pas ? Et vous seriez étonné de tout ce qu’une… novice en matière d’enquête peut apprendre sans s’ériger détective privé ! »

Novice, pourtant, je suis loin de l’être. Lucius semble oublieux de sa première source d’information sur le monde dans les temps jadis. Je le congédie d’un revers de main imperceptible tandis qu’il se dirige vers Nott et l’auror. Mes yeux glissent sur le faciès busqué du scandinave. Qui donc l’a laissé rentrer ici ?

Je n’ai pas le loisir de m’interroger plus avant, car voici qu’Engel Bauer s’approche du fauteuil où je me suis lovée. Dès ses premières phrases, un sourire illumine mon visage, heureuse de savoir qu’en dépit des velléités belliqueuses – qui se paieront – de mon époux, le personnage s’auréole encore de quelque autorité pour le commun des mortels.

« On ne demande de faveur qu’en position de faiblesse. Une femme telle que vous a passé ce cap depuis longtemps. »

Une gorgée d’alcool pour se désengourdir la gorge tandis que l’homme reprend son discours. Il aurait fait un bon courtisan.

« Tous les journalistes n’ont pas l’intégrité qu’ils prétendent. Les plus indépendants ne s’attachent qu’aux promesses de vente et agacent le Ministère depuis trop longtemps pour craindre de continuer. Si cela peut vous être utile, sachez que nous avons nos entrées auprès de Rita Skeeter. Elle nous doit certains de ses articles les plus juteux. Je gage qu’elle saura vous ouvrir ses portes si le papier lui semble assez vendeur. Quant aux preuves dont vous pourriez avoir besoin, elles ne sont les préoccupations que de ceux qui doivent effectivement rendre des comptes. Seuls ceux qui ont officiellement le pouvoir ont à s’en soucier réellement. Oh, certes, vos ennemis vous demanderont sans doute de prouver ce que vous avancez. Mais vous aurez le temps de construire une argumentation solide bien après le premier coup porté. Il n’est jamais trop tôt pour discréditer un adversaire aussi facile à attaquer que Harry Potter et son gouvernement. Le môme se sabote tout seul depuis son arrivée au pouvoir. Profitez de l’occasion que vous a donné son dernier fiasco à Poudlard, qu’importe sa jolie démonstration avec la mort de la créature. Une étudiante a été grièvement blessée. D’autres brûlés légers sont à déplorer. Et nous savons tous combien le bilan aurait pu être alourdi si la chance n’avait pas été de notre côté. N’hésitez donc pas, Lady Malefoy. Il n’est jamais plus facile de parler aux cœurs que quand la vie d’enfants est en jeu. »

Les prunelles flambent d’assentiment.

« En effet, Herr Bauer. »

Le verre est posé avec délicatesse sur la table basse d’un mouvement raffiné du poignet.

« Je garde en tête votre proposition tout à fait alléchante. Avez-vous lu le dernier ouvrage de Madame Skeeter, par ailleurs ? Ses derniers livres sur notre Ministre et sur l’Armée de Dumbledore valent le détour. »

Même s’ils sont outranciers, naturellement. Surtout parce qu’ils sont outranciers, en vérité. Le sourire n’a pas quitté mes lèvres.

« Je vous suggère néanmoins de surveiller les parutions du journal dans les jours à venir. Vous pourriez vous en trouver amusé. »


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