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EVENT #15 | L'art et l'ordre
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Ven 17 Avr - 22:50
L’ART ET L’ORDREEvent général


Le verdict est tombé.
Imposant.
Implacable.
Vingt-six voix contre six. Les vingt-quatre derniers juges s’en sont tenus à une abstention qu’ils espèrent sage. L’avenir leur donnera-t-il raison ?

Sur le fauteuil des accusés, @Engel Bauer a la gorge nouée, le regard tremblant. Les mots de @Melchior C. Fawley ont percuté son crâne pour le laisser immobile, assommé. La sentence si crainte se montre dans toute sa brutalité. Le musicien qui pensait encore pouvoir se tirer de ce mauvais pas en invoquant la liberté inattaquable de l’art se voit violemment confronté à toutes les conséquences de ses choix : un mois de prison ferme pour lui, deux semaines pour ses compagnons assorties de deux semaines de sursis. Ce soir, lui et ses comparses dormiront à Azkaban et déjà, deux brigadiers s’approchent pour défaire ses liens magiques et lui prendre chacun un bras pour le faire quitter la Cour.

Ses muscles se tendent brusquement alors qu’on le fait se mettre debout. Il aimerait hurler, crier à l’injustice, dénoncer l’ignoble censure qui s’est sournoisement infiltrée dans les manières ministérielles de sorte que si peu de juges aient voulu la combattre. Mais aucun mot ne sort de sa bouche. Il ne résiste pas sous les mains de ses geôliers. Abasourdi, il les suit sans une fois se rebeller. Tout juste a-t-il le réflexe de regarder par-dessus son épaule avant que les brigadiers ne l’emmènent dans les secrets des couloirs. Cherchait-il la chevelure blonde de celle pour qui il s’est si profondément engagé ? Mais les dames des grandes familles ne siègent pas au Magenmagot et Lady Malefoy ne pourra plus rien faire pour lui éviter Azkaban.
Le lendemain, le Londres magique s’est attroupé en groupements éparses à plusieurs endroits du Chemin de Traverse. Partout, la une de la Gazette du Sorcier a été placardée sur les murs et les lampadaires :

« Reißen à Azkaban : Engel Bauer condamné à un mois de prison ferme contre deux semaines pour les cinq autres membres du groupe conséquemment au concert du 18 janvier ».


Sous le titre écrit en énormes lettres noires, six cadres illustrent la une de la gazette. On y reconnaît les six visages en noir et blanc des membres du groupe tenant entre les mains une pancarte avec leur numéro de détenu. Leurs expressions sont figées, leurs regards graves. Seul le clignement de leurs paupières démontre que la photo n’est pas moldue tant ils restent immobiles, impassibles, loin des des hurlements déchirants qui semblaient suinter du papier quand Sirius Black était ainsi placardé. Mais leur silence n’enlève rien à l’intensité de leurs regards que l’appareil photo d’Azkaban a captée.

Félicité et indignation se mêlent dans les murmures des passants. Certains ont encore du mal à clairement se positionner. Mais tous partagent la même crainte : celle d’une incarcération devenue le point de départ d’un trouble bien plus grand que celui du 18 janvier. Déjà, des frissons remontent les échines, des crispations font serrer les dents. Des rumeurs disent que Poudlard subit déjà les premiers dégâts collatéraux de cette affaire. Mais qui peut bien savoir encore ce qui se trame dans le vieux château écossais ?





L’event est ouvert à tout personnage adulte n’étant pas retenu à Poudlard (personnel de Poudlard éventuel, adultes hors de l’école, personnages mineurs non-scolarisés à Poudlard) ou à Azkaban (<.<). Les personnages ne pouvant se trouver sur le Chemin de Traverse peuvent découvrir la nouvelle depuis chez eux en à la réception de leur exemplaire de la Gazette du Sorcier. L'event se déroule le jeudi 12 février 2004 au matin (six jours après la pleine lune).  

Chaque joueur peut répondre sans tour de jeu particulier. Les MJ peuvent intervenir à certains moments de l’intrigue. En cas d’action susceptible de bouleverser le cours de l’intrigue (attaque, défense, action de grande envergure, tentative de fuite, poursuite), merci de recouvrir aux services des MJ via le sujet des demandes.

Bon jeu à tous !


Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre 5145235480824587a34264859401580e
Sam 18 Avr - 18:20



L'ART ET L'ORDRE


Cela fait maintenant plusieurs jours que ta vie est partie en live… Tu commences à vaguement t’y accoutumer. D’abord, tu as lâché devant des journalistes et devant le Ministère tout entier l’identité de ton géniteur. Naturellement, ça a fait la deuxième page du journal. Le fils illégitime Malefoy, ça fait jaser. Ensuite, tu as pris deux jours de pause à ton boulot, tu as passé le premier dans ta famille, chez les Lewis puis en boite de nuit, et le second à rencontrer le coup d’un soir qui n’en est pas un que tu as croisé en club. Une nuit de folie menant à une autre nuit de folie, tu es dans cette même chambre d’hôtel, coulé dans les bras de ce même euthanatos égyptien. Tu t’es juste fendu, dans la journée d’un coup de téléphone à ton père pour le rassurer : oui tu es en vie, non tu n’as pas fait de bêtises, oui tu reviens bientôt. Tu sais que, de son côté, Djouqed a fait de même, avertissant les siens. Il a été évasif, mais tu as flairé une embrouille potentielle. Cependant, il a été si doux avec toi, ensuite, si attentionné, que tu t’es accordé le luxe d’être traité comme un Prince un jour de plus, et tu es resté à ses côtés. Tu t’es donné à lui, tu lui as parlé de ta situation. De Potter. De Malefoy. De ta mère, et même de Rogue. Tu lui as parlé de ton père. Ton vrai père. Jonas Lewis, de la famille Lewis, des Choristes célestes. Il t’a écouté sans broncher, t’a offert ses conseils lorsque tu les lui a demandé, et a conclu cette journée hors du temps en te faisant l’amour aussi tendrement et passionnément qu’au cours de votre première nuit.

Et tu as laissé cette anneau autour de ton doigt, résolument, obstinément. Et tu t’es donné à un homme appartenant à l’une des traditions les plus sulfureuses dont tu aies entendu parler. Tu n’as même pas osé lui demander s’il avait déjà tué, combien de fois, pourquoi, ce qu’il avait ressenti en arracheant une vie. Ces questions te taraudent, mais tu as trop peur d’entendre des réponses qui ne seraient pas à ton goût. Alors tu as laissé couler, tu as fait fermer sa gueule à la petite voix qui t’a hurlé, tout le jour durant, de dégager de là, et tu t’es épris d’un grand méchant, juste le temps de ces deux jours. Et lorsque tu t’es laissé aller entre ses bras, une partie de la nuit, en toute connaissance de cause, en sachant, désormais, combien était dangereux ton amant, tu as été plus emporté encore que la première fois par la situation, plus terrassé encore par tout ce qu’il a pu te faire, plus satisfait encore de t’endormir contre lui. Qui aurait cru que le sage Uriel Lewis se la jouerait un jour bad boy ?

Qui aurait cru qu’un jour Uriel Lewis perdrait tout sens commun, surtout ?

C’est donc dans ses bras que tu sommeilles lorsqu’une chouette passe par la fenêtre entrouverte au petit matin et vient se poser sur la table de chevet avec fracas. Tu grommelles. La chouette insiste. C’est celle de ton père, et elle a le même caractère. Alors tu râles, tu attrapes l’enveloppe d’une main et tu retombes mollement sur le lit dans les bras de Djouqed. Tu le sens remuer contre toi, tu ne doutes pas qu’il ne dorme que d’une oreille et qu’il se doit déjà réveillé.

– Désolé… mon père.

Tu déplies la lettre. Une feuille de papier, courte, et une une de journal arrachée et froissée dans le courrier. Le titre te saute à la gueule et te réveille direct. Reissen en taule.

Reissen en taule.

Engel, Andréas en taule. Bordel. Tu te redresses sur le lit, lâche la une pour regarder le courrier de ton père. Bref, efficace. Il t’indique que le procès a eu lieu la veille, pendant que tu prenais ta pause, et qu’il s’était dit que le verdict t’intéresserait, sachant que tu es pote avec ces gars. Tu sais combien ton père fronce les sourcils sur cette amitié, et tu es d’autant plus touché qu’il ait mis de côté ses sentiments personnels pour t’adresser ce courrier. A force de te perdre dans les bras de Djouqed, tu en as complètement oublié cette histoire. Ta voix est blanche, mais pas autant que ta gueule lavée de toute couleur.

– Reissen a été mis en taule pour le concert du mois dernier… C’est… Ce sont mes amis.

Et tu n'as rien fait pour les aider.

code by EXORDIUM. | 746 mots




Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre 200405051035524820
Dim 19 Avr - 14:57
L'ART ET L'ORDRE
@Uriel J. Lewis ; EVENT


Djouqed dort d’un profond sommeil sans rêve. Il est pourtant habitué à ne dormir que d’une oreille, sinon quand il se sent en confiance, c’est à dire en compagnie de ses épouses. Le reste du temps, lorsqu’il dort seul ou dans un lieu étranger, son sommeil est léger, accidenté, et il se tient sur ses gardes constamment au cas où viendrait une attaque. Comme beaucoup des siens, il considère que le nombre fait la force, et il découvre, cette nuit là, en attirant Uriel tout contre lui, qu’il dort avec ce jeune homme aussi bien qu’il dort avec ses épouses. En vingt-quatre heures, Uriel s’est frayé un chemin dans son coeur. Il devrait s’en effrayer. Il s’en effraie, à vrai dire. Lui qui avait simplement prévu de lui tirer les vers du nez et de le laisser reprendre sa vie, le voilà qui ne peut se résoudre à le laisser partir. Leur première nuit fut un songe, la deuxième un paradis. Et la journée qui les a séparées un moment hors du temps, de l’espace. Il a parlé peu, écouté beaucoup, et chaque bribe qu’il a réussi à arracher à Uriel l’a rendu un peu plus obnubilé par son amant encore.

Il a appris l’existence d’une tradition nommée Choristes Célestes à laquelle Jonas Lewis et son fils adoptif, Uriel, appartiennent. Il a eu confirmation de son statut de fils bâtard de Lucius Malefoy… de fils bâtard aîné de Lucius Malefoy. Si l’homme le reconnaissait comme fils légitime… ce serait un coup dur pour Narcissa… un coup si dur ! Et quel coup de maître s’il parvenait à convaincre Uriel de l’aider dans le plan qui se dessine dans son esprit. Il a appris aussi d’intéressantes bribes d’information sur Severus Rogue et les jeunes années difficiles d’Uriel à Serpentard. Autant d’éléments utiles, précieux, essentiels pour le grand tableau qu’il entend dessiner.

Alors il l’a réconforté, son amant, il l’a emmené au restaurent, se promener sous la brume londonienne avant de revenir avec lui dans cet hôtel où ils ont tant parlé et se sont tant touchés. Un jour hors du temps qui a pris fin dans la même extase qu’a débuté leur rencontre, et il s’est endormi, voluptueusement, le corps emmêlé autour de la chaleur de son ange descendu des cieux. Aussi, lorsqu’au petit matin, un froissement d’ailes s’est fait entendre, Djouqed a sursauté. Cela ne lui était pas arrivé depuis des années d’être ainsi surpris. Sous son étreinte, il a senti Uriel bouger à tâtons, récupérer quelque chose. Un nouveau froissement d’ailes et la voix endormie de son amant s’excusant de recevoir si tôt du courrier.

« Désolé… mon père. »

Il s’est pelotonné possessivement autour du jeune homme pour se rendormir lorsqu’il l’a senti se redresser entre ses bras, comme s’il avait été frappé d’un électrochoc. Alors Djouqed a ouvert les yeux, contemplé le visage catastrophé d’Uriel avant de s’asseoir à son tour dans le lit pour lire par-dessus son épaule la missive reçue et la coupure de journal.

« Reissen a été mis en taule pour le concert du mois dernier… C’est… Ce sont mes amis. »

Aussitôt, des éléments contradictoires se sont mis à se télescoper dans son crâne. Djouqed a assumé, aux vues des circonstances de la venue au monde de son ange, qu’il était plutôt du genre à éviter les Malefoy et leurs partisans. Or il semblerait que ça ne soit pas le cas et qu’il fréquente, au moins un peu, le monde de la nuit et des musiques alternatives. Djouqed craint soudainement que ça ne soit plus difficile qu’il ait pu le croire de retourner Uriel contre les Malefoy, à moins que… Il passe un bras autour de ses épaules.

« Chut, ça va aller, respire, mon ange. Ce sont des peines courtes, tes amis vont bien aller, et il doit être possible d’obtenir un droit de visite. Je peux t’y aider, si tu veux. Comme cela, tu pourras les voir et être rassuré sur leur sort. »

Il le tient contre lui, en douceur, tandis que ses yeux dévorent la coupure de presse. Il tend la paume pour la saisir, effleure au passage la main de son amant.

« Je lis ici qu’ils ont donné un concert pour l’anniversaire de Malefoy et utilisé des enfants de Poudlard sur l’une de leur chansons… C’est l’association d’un des plus grands criminels encore en cavaler et d’enfants innocents qui a du jouer contre eux… Sais-tu pourquoi ils ont accepté de faire un concert aussi risqué ? »

Djouqed sait qu’il lui faudra du travail pour guider Uriel où il le veut : tenir les Malefoy pour responsables de l’emprisonnement de ses amis. Les Malefoy, et non pas Potter qui est pourtant bel et bien en faute pour avoir réagi de façon disproportionnée. Mais il sait que pour toucher Uriel, pour l’amener de son côté, il va falloir du travail. Mais qu’importe. C’est cet ange là qui sera l’un des cavaliers de l’apocalypse pour les Malefoy.

825 mots

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre 5145235480824587a34264859401580e
Mar 21 Avr - 18:30



L'ART ET L'ORDRE


Tes mains tremblent, l’article de journal entre les doigts. Tu as oublié. Comment as-tu pu oublier ? Tu as oublié le procès, tellement irrité, tellement perturbé par ton coup d’éclat devant les journalistes, tu as oublié le procès de tes amis. Tu n’as pas été là pour les soutenir, tu n’as pas gueulé dans la rue comme des hordes de fans ont du le faire, tu n’as rien fait pour eux. Rien. Tu dois leur écrire. Il faut que tu leur écrives. Il faut que tu les vois, que tu sois sur que tout va bien pour eux. Tu ne t’es pas éclaté à retaper les gros bobos d’Engel Bauer pour les voir crever en prison. Tu as beau savoir, rationnellement, que ce n’est qu’une poignée de jours, de semaines, tu ne peux pas t’empêcher de crever d’inquiétude. L’un d’entre eux a-t-il déjà été incarcéré ? Tu n’en sais rien. Tu essaies de rationaliser, tu n’y arrives pas. La prison, quoi.

Le fil de tes pensées vole en éclat lorsque Djouqed se glisse contre toi, passe un bras autour de tes épaules. C’est le moment où tu craques. Alors qu’il te parle, qu’il te rassure, pour la deuxième fois en quarante-huit heures, tu fonds en larmes. Sauf que cette fois, tu peux te blottir contre quelqu’un. Tu te pelotonnes dans ses bras, tu entours son torse de tes mains, et tu noies ta joue dégoulinante de pleurs dans la chaleur de son corps. Tu n’en as rien à foutre de son piercing qui te griffe la joue, ou de la faîcheur de ses bijoux sur ta peau. Tout ce que tu veux, c’est une épaule sur laquelle pleurer, et il te l’offre en ce moment. Un éclair de lucidité te fait penser que tu dois vraiment être désespéré pour réagir comme ça, mais tu l’écartes au profit du contentement que tu tires de l’étreinte de Djouqed. Tout ces sentiments que tu avais savamment gardé en toi depuis le décès de ta mère sortent enfin. Ils te font faire des folies : balancer le pot aux roses aux journalistes, coucher avec le premier venu et, lorsque tu apprends qu’il est un Euthanatos, rester avec lui pour une nouvelle nuit. N’importe qui te dirait que ça ne tourne pas rond là haut.

Mais il est là, alors tu raffermis ta prise sur son corps et tu te laisses bercer par le son de sa voix et la douceur de sa peau. Tu le serres comme un gros nounours contre lequel on peut lâcher toutes ses larmes, tout son désespoir. Et ses mots se fraient un chemin dans ta tête, coupent au couteau le brouillard. Tu hoquètes, frappé soudainement par une réalisation, sans te rendre compte qu’il te l’a habilement suggérée à peine quelques secondes plus tôt.

– Encore eux ! C’est de sa faute ! C’est elle qui a commandité cette fiesta d’anniversaire pour son mari ! Évidemment que Reissen allait sauter sur l’occasion : ils adorent provoquer l’opinion publique !

Tu essuies tes larmes d’un revers de main, te redresse contre Djouqed.

– Elle les a manipulés et elle s’en sort ! Elle s’en sort toujours cette pétasse ! C’est eux qui payent les pots cassés pour cette salope !

Si ton père t’entendait, il t’aurait déjà réprimandé vertement. Mais tu n’en as rien à faire. Au désespoir succède la colère, une vague de fureur. Ton esprit réagence ce que tu sais de Reissen pour coller à une illusion confortable pour lui. Il te serait infiniment plus douloureux de reconnaître que tes amis sont des partisans de l’Enchanteresse plutôt que des marionnettes. Alors tu te convaincs toi-même en parlant qu’ils sont sous son joug. Qu’elle a tout orchestré même les gamins. Parce qu’il est plus facile de plaindre tes amis victimes que de les haïr pour leurs idées, tu cèdes à la facilité, au confort sans t’en rendre compte, et tu reconstruis chacun de tes souvenirs récents.

– Ils m’ont parlé de ce concert, ils étaient fiers d’avoir bousculé l’opinion publique en faisant un truc aussi choquant… Mais je suis sûre qu’elle les a embobinés et qu'ils ne s'attendaient pas à ça... Elle les a instrumentalisés ! C’est forcément elle. Et lui.

Un frisson te parcoure le dos.

– Lucius Malefoy.

Ton père.

code by EXORDIUM. | 683 mots




George Weasley

George Weasley
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 1090
Mar 21 Avr - 20:45
L'ART ET L'ORDRE
Event général



La tourmente. Elle est là, elle grignote chaque pensée de la jeune Ollivander. La métamorphomage a alterné, depuis son renvoi de Poudlard, entre la rage et le désespoir. Ses cheveux sont passé du noir déprimé au gris violacé orageux au rouge de l’ire la plus féroce. Et elle le porte, ce rouge sang qui appelle à lacérer de ses ongles la gueule de ce connard de Severus Rogue. Elle l’a toisé quand il lui a signifié son renvoi. Elle est revenue la tête haute à la maison. Et ça a gueulé. Pépé Ollivander a éructé contre Rogue, Pelagia n’a même pas tenté de calmer le jeu. Pour une fois que l’aigreur de son grand-père peut aller dans le sens de sa propre hargne.

Alors elle a dormi. Un sommeil sans repos, un cauchemar sans échappatoire. Ils sont partis la tête haute, Asao et elle, malgré leurs déboires. Ils sont partis la rage au coeur, la fierté d’avoir accompli ce qu’ils croyaient juste. Et ils sont partis comme des martyres, comme des voleurs sans même avoir pu dire au revoir à leurs amis et leurs professeurs. Ils sont partis dans le secret en laissant le soin à d’autres qu’eux d’annoncer leur déchéance. Ils sont partis parce qu’on les a forcés à partir. Et Pelagia bout. Elle bout comme une cocotte minute toute prête à exploser. Elle bout comme elle n’a jamais bouilli avant. Ses émotions sont trop fortes, trop puissantes. Une rafale qui l’emporte et la brise sur le récif de la réalité.

Elle.
A.
Eté.
Renvoyée.
De.
Poudlard.

Elle ne sera pas diplômée, n’aura pas ses ASPIC, ne finira pas sa scolarité, ne sera pas repérée par des recruteurs d’équipes professionnelles de Quidditch. Elle ne pourra pas fêter la fin de sa dernière année avec ses amis, ne pourra pas draguer ce pouffsouffle qu’elle appréciait bien, ne pourra pas arracher la victoire aux matchs de Quidditch. Elle ne pourra plus chanter dans la chorale, ni dire au revoir aux gamins de son pupitre. La contre-alto des choeurs, avec sa voix grave, puissante, chaude, s’en est allée sans même les saluer.

Que va-t-elle devenir ? Et que va devenir Asao ? Elle a une échappatoire. Elle est d’ailleurs assise sur le comptoir dudit échappatoire, dans la pénombre d’un petit matin. Elle bosse à la boutique, à temps plein. Elle range les dossiers, reçoit des commandes, travaille sur des baguettes. Elle fait des recherches sur les bois, les coeurs magiques. Elle se passionne pour les focus, pour les propriétés de chaque focus, et comme des dizaines d’Hermétiques avant elle, elle rêve d’arracher leurs secrets aux autres traditions pour rendre son outil toujours plus performant.

Mais elle broie du noir, aussi. Terrassée d’avoir vu son avenir coupé d’un seul coup par un stupide concert de rock. Elle a la haine, Pelagia. Elle ne sait pas qui l’a dénoncée, mais elle lui en veut. Elle suppose que plusieurs des plus jeunes ont dû lâcher le morceau, et elle ne peut pas en vouloir à des gamins d’avoir cédé sous la pression… Mais quand même. Elle a écrit « fuck you » sur son parchemin à Rogue. Et elle ne regrette pas son geste. La seule chose qu’elle regrette, c’est de ne lui avoir pas claqué dans la gueule.

Alors elle sort de chez elle, Pelagia, au petit matin, déjà harrassée. Elle a la gueule de bois sans avoir bu. La liqueur de son renvoi est encore amère dans sa gorge. Elle marche, sa chevelure de feu cascade sur ses épaules. Elle a un blouson moldu, en cuir noir, rock. Elle a un foulard épais enroulé autour de son cou. Et pour la première fois, en semaine, au lieu d’être dans son dortoir de Poudlard, elle est sur le chemin de traverse avec des envies de tuer quelqu’un.

Un livreur de journaux crie dans la pénombre. Elle s’approche de lui, demande un journal. Il a l’air surpris de la voir là mais ne commente pas. Elle le connaît, il est venu faire réparer sa baguette là l’an dernier. Elle n’en a rien à foutre, Pelagia, l’ire bouillonne et grignote sa lucidité. Elle déplie le journal, découvre la une sans surprise. Alors c’est ça ? La dictature de la bien-pensence est en marche ? La connerie de petits juges bouffis d’orgueil et de bon-goût ? La société crache à la gueule de ses enfants du feu, des bas-fonds. Elle crache à la gueule du rock, de la musique sauvage qui leur retourne les boyaux en les mettant face à leurs contradictions et leurs échecs. Ils ne comprennent pas, n’est-ce pas ? Il y aurait pu y avoir n’importe quoi comme paroles sur ces choeurs qu’ils ont chanté, Pelagia les aurait chantés tout de même. Parce que c’est ça, l’art. C’est pas le beau, c’est la laideur discordante qui fait gueuler la ménagère. C’est pas l’harmonie, c’est le chaos soufflé dans les ténèbres. L’art est politique, ne peut être que politique. Les esthètes s’emmerdent. Ils contemplent leurs beaux petits objets sans en saisir l’essence. Savent-ils que leur Mona Lisa est une fille de joie payée pour poser ? Savent-ils que le cul de leur Raphaël est modelé sur celui d’un garçon de joie ?

L’art est politique.
Et il ne mourra pas aux mains de ses censeurs.

Alors Pelagia est dans cette rue, seule, debout, une une du jour à la main, et elle crispe le poing sur le papier journal.
904 mots

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
hiboux : 174
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre 200405051035524820
Jeu 23 Avr - 10:29
L'ART ET L'ORDRE
@Uriel J. Lewis ; EVENT

Djouqed ne peut s’empêcher de percevoir un frisson lui dévaler l’échine lorsqu’il entend Uriel s’exclamer et faire les liens qu’il avait espéré voir son esprit nouer. Il sent cette exaltation de la victoire lorsque la voix de son amant gonfle l’air de ses accents.

« Encore eux ! C’est de sa faute ! C’est elle qui a commandité cette fiesta d’anniversaire pour son mari ! Évidemment que Reissen allait sauter sur l’occasion : ils adorent provoquer l’opinion publique ! »

Djouqed le laisse parler, caresse son dos de cercles apaisants dispensés de la paume de sa main. Il ne peut qu’acquiescer, satisfait de la tournure des événements. Lorsque l’émotion frappe fort, c’est là aussi que l’âme est la plus fragile. Il veut en profiter pour guider Uriel sur le bon chemin, celui qui les mènera tous deux à une idylle jusqu’à la fin des temps. Il raffermit sa prise sur le corps de son amant qui s’est redressé entre ses bras, les yeux lançant des éclairs. Et la fureur le rend princier.

« Elle les a manipulés et elle s’en sort ! Elle s’en sort toujours cette pétasse ! C’est eux qui payent les pots cassés pour cette salope ! Ils m’ont parlé de ce concert, ils étaient fiers d’avoir bousculé l’opinion publique en faisant un truc aussi choquant… Mais je suis sûre qu’elle les a embobinés et qu'ils ne s'attendaient pas à ça... Elle les a instrumentalisés ! C’est forcément elle. Et lui. »

Il retient son souffle une seconde, Djouqed, craignant que le nom qui tombe soit celui du Ministre qui est aussi un candidat tout à fait probable aux déboires du groupe Reissen… un candidat plus que probable, en réalité, puisqu’en commanditant cette farce faite procès, il a intentionnellement mis en place un dispositif où la sanction ne pouvait que s’abattre sur le groupe le plus sulfureux du Royaume Uni.

«  Lucius Malefoy. »

Soupire de soulagement étouffé par le contact des lèvres de Djouqed sur le front d’Uriel. Il le serre dans ses bras, rasséréné. Il caresse ce corps près du sien, égare sa bouche sur la gorge de son amant. Il a le coeur qui bat, Djouqed. Il a tant accompli avec Uriel au cours des derniers jours que la tête lui tourne un peu. Cela va vite, trop vite. C’est passionnel, trop passionnel. Il sait que ces rencontres fracassantes entre deux âmes sont pavées d’autant d’absolu que de déconfitures, alors il fera tout pour que leur route les mène à la plénitude plutôt qu’au désespoir. Il souffle ses ultimes mots de réconfort à Uriel, là, lové dans le creux de son oreil, glissés comme une prière, comme une bénédiction.

« Ne penses-tu pas qu’il serait temps de faire quelque chose, mon ange ? Tu as un pouvoir énorme sur les Malefoy. Je peux t’aider. Je peux t’aider à venger ta mère et tes amis, à faire du Royaume Uni un lieu plus serein. Quoi que tu veuilles concernant l’avenir des Malefoy, je t’aiderai. Je t’aime, Uriel, et j’irai jusqu’en enfer pour toi. »

Et déjà son esprit met en place les rouages qui aideront Uriel à chercher sa vengeance et écraser de sa main la Dynastie Malefoy.

539 mots

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
hiboux : 165
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre Tumblr_p43y0x3ANF1qflmllo3_500
Jeu 23 Avr - 12:44

FAWLEY
Nigel

RP
Commun

L'art et l'ordre #15




Les jambes d'Helen ont vu passer un nombre impressionnant de clients, hier soir, déterminés à rester le plus tard possible, dans l'espoir d'être les premiers à avoir les échos de la sentence. Groupes se réunissaient, sourires goguenards, clamant qu'ils avaient des contacts au Ministère, merci bien, et qu'ils seraient les premiers à savoir. D'autres les regardaient en coin, envieux ou moqueurs, et faisaient tourner leur bière dans leur verre. La bière avait coulé à flot, aucun de ces curieux déterminés à tenter autre chose que leur bonne vieille IPA. D'un soupir, tu t'étais démené toute la nuit, glissant ça et là verres remplis, empochant mornilles, t'abstenant soigneusement de tous commentaires. Tu voyais dans l'oeil de certains, plus âgés, plus au fait de qui tu étais, qu'ils attendaient un pétillement de tes yeux, un sourire satisfait, une grimace agacée, tout qui puisse indiquer que tu savais, et qu'ils allaient savoir.

Inlassablement, bouche close, si ce n'est pour lancer ça et là taquinerie moqueuse à la belle rouquine aux longues jambes, ou discussion intéressée à ce bonhomme-là, étudiant le droit, tu avais continué ta soirée, poursuivi ta nuit, jusqu'à ce qu'un par un, lassé de n'avoir aucune information, ils s'étaient détournés. Sur les coups de trois heures trentes, l'encart sur la porte d'entrée s'était finalement retourné, indiquant la fermeture. D'un soupir, tu avais observé l'état du bar, les tables collantes, les verres abandonnés, les traces de bière au sol, et tu te demandes ce que tu fous là.

Il n'y avait qu'en de rares occasions, autrefois, que tu te posais cette question. Tu avais renoué avec la liberté que t'offre cette nouvelle vie avec un plaisir démesuré, cherchant à fuir les procès des plus vils, post guerre. Et si le tribunal te manquait, si le plaisir de fouiller dans la vie des gens, de rédiger de longs plaidoyers, et de les déclamer, main tranquille, regard franc, te faisaient regretter d'avoir tout plaqué, tu te sustentais des rires des clients, du bar sous tes yeux, de ton lieu à toi. Au cours de ces presque sept longues années, pourtant, rien n'avait secoué, hormis les procès de guerre, la société anglaise comme ce qu'il lui arrivait aujourd'hui.

De savoir que tu n'y prends pas part, que tu n'es pas dans le tribunal pour défendre Bauer - ou l'enterrer sous terre, primeur au plus offrant -, savoir qu'il s'agit d'un procès aussi important pour la suite des événements… Tu fermes les yeux de longues secondes, canalisant tes regrets. Tu pourrais y retourner, tu le sais - petit à petit, délégué les tâches ici, y garder main mise mais retourner déstabiliser les cours de justice. Tu retournerais là-dedans, vraiment ?

D'un geste agacé, tu secoues ta baguette, et le bar entame sa transformation. Verres se nettoient, tables sont rincées, sol est balayé, lessivé, et tu restes là, planté au milieu de cette virevolte de ménage. Un soupir, encore. Du bout des doigts, tu attrapes une plume sous le comptoir, rédiges quelques mots à Moira, @Moira A. Oaks. Tu ne sais pas si elle le verra ce soir, si la réponse se fera attendre, si même elle aura le temps de te glisser un hibou en retour, mais d'une écriture lisse, une écriture propre, tu traces ces quelques lettres. Alors ? Regrets ? Révolution à venir ? Le courrier est envoyé, et tu peux te préoccuper de plus urgent.

Tentant de cacher le feu qui gronde en toi, l'envie de savoir, de tout savoir, tu siffles pour appeler Talisker. Il est gauche, ton vieux chien, la démarche vieillie, mais tes doigts se fondent encore avec plaisir sur son crâne, venant masser sa grosse tête. S'il y a bien une constante, dans toutes ces histoires, c'est ce bon vieux Talisker. Il a peut-être perdu de son agilité de chasseur, son port reste un tant soit peu précieux, beau mélange de ce que tu es devenu. Un sourire aux lèvres, tu lui tapotes les côtes, ressourcé. Au plus dur, maintenant.

Les heures qui suivent sont passées à tenir les comptes, à fouiller dans les stocks, à s'assurer que tout est à jour. Il faudra que tu commandes une nouvelle caisse de whiskys-pur-feu et quelques fûts de bièraubeurre, bientôt à sec. Les rayons du soleil pointent depuis quelques temps quand l'agitation extérieure commence à se faire entendre, et tes yeux sont gonflés de fatigue. Tu n'as plus l'âge pour ces conneries.

S'il te serait facile de tout clore ici, et de transplaner au manoir pour avoir la une d'ici peu, comment résister à l'idée de le savoir immédiatement en sortant sur le Chemin ? D'un geste, manteau vole vers toi, et Talisker te suit sans gronder hors de vos jambes sûres. Regard tranquille, tu tentes de cacher l'intérêt qui te dévore les pensées. Alors, Reissen ? Avez-vous su convaincre ? Potter a-t-il fait gagner la censure ?

Si tu décries l'action, la symbolique, tu l'as déjà expliqué à Moira, l'idée même qu'ils viennent foutre en taule cette bande de chanteurs te rend furieux. Le petit Bauer n'a pas réalisé la portée de son geste, la bêtise de son association, tu en es certain. Tu as bien vu sa fascination pour l'Enchanteresse, l'envie furieuse de se glisser dans ton milieu, lors de cette soirée anniversaire, de se faire accepter, et tu ne peux que t'imaginer que cet acte de bravoure n'était qu'un geste démesuré pour se faire sa place, prouver son attachement. Quelle idée. Rien qui ne mérite une peine, cela dit.

Pourtant, quand tu tombes nez à nez avec la une de la Gazette, placardée à chaque coin de rue, tu tombes de haut, pauvre avocat. Les yeux plissés, les lèvres relevées de dégoût, tu cracherais presque au sol. Qu'ils leur collent une amende, qu'ils leur intentent un procès, ces fous furieux, mais les foutre en prison ferme ? Un mois, pour ce foutu Bauer. Un mois de prison ferme pour un foutu concert.

L'agacement fait claquer tes pas sur les pavés, et tu franchis à nouveau les portes de ton établissement. L'ouvrant grand, tu allumes toutes les bougies et, d'un geste agacé, te laisses tomber sur le comptoir. Impossible de rentrer, d'aller t'assoupir, avec une nouvelle pareille. Ce juré, ces inconscients, ils n'ont aucune idée de ce qu'ils s'apprêtent à déclencher. Comment diviser encore davantage une opinion qu'en optant pour une sentence aussi folle, aussi prononcée ? Une fois encore, tes doigts glissent sur un bout de parchemin, la main plus tremblante. 1 mois ferme. 1 mois ferme, Moira. Ça ne va pas tenir longtemps. (@Moira A. Oaks) L'équilibre, la paix, le sentiment de fausse tranquillité. Ça ne tiendra pas. Tu en es certain, plus encore maintenant.

Ce matin, dans ton bar vide, un shot de cognac vient se glisser dans ton café crème. Il faut au moins cela, pour s'en remettre. Et quand les premiers alcooliques arrivent sur le Chemin, passant devant chez toi pour rejoindre le Chaudron, lieu habituel des beuveries matinales, surpris de te voir déjà ouvert, tu hausses les épaules. Autant t'occuper, si tu ne veux pas faire d'esclandre. Calme, ordre et réflexion. Maîtres mots de cette nouvelle phase à enclencher.



ft. @" Commun", 1172 mots

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Jeu 23 Avr - 12:53

L'art et l'ordreEventErin


12 février 2004

Bauer est en taule.

Bauer et sa clique vont aller passer quelques semaines à l'ombre. Debout près de la porte, bras croisés dans le dos, tu as observé les Lords du Magenmagot, leurs mains levées pour sceller le sort du groupe. Verdict implacable, quasiment unanime. Tu t'attendais à ressentir une joie féroce pourtant, au moment de libérer @Engel Bauer de ses entraves, la victoire s'est teintée d'amertume. Reissen a joué de malchance. Ce qui devait n'être qu'une caricature de mauvais goût à l'encontre de Potter, est devenu éminemment politique quand le ciel s'est illuminé pour les victimes de la guerre. Si les juges auraient pu laisser passer cette provocation à deux noises – malgré son prétexte vaseux –, leur choix s'est fait plus compliqué. Les acquitter maintenant, c'était cracher sur la mémoire de tous ceux qui ont succombé à la folie de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ce qui est sans commune mesure avec la critique d'un Ministre déjà chahuté.

C'est peut-être le regard perdu du leader à l'énoncé de la peine qui a terni ta satisfaction. Ou l'impression lancinante qu'ils ont servi de poudre aux yeux pour dissimuler la véritable coupable, la Malefoy, demeurée bien cachée dans son manoir. Elle finira par réagir, tu en es certaine. Et tu gages que @Moira A. Oaks serait de ton avis, ce qui n'est pas pour te rassurer – tu as trop confiance en son jugement pour ne pas t'effrayer de cette perspective. Ton chef, en tout cas, s'attend à ce qu'il y ait représailles. Sitôt le jugement rendu, il a convoqué tous les effectifs et vous a réparti dans les différents lieux stratégiques du Royaume-Uni sorcier. Un duo à Loutry Ste Chaspoule, d'autres à Flagley-le-Haut et Tinworth. Avec évidemment, une délégation plus importante à Godric's Hollow – que d'aucun aillent manifester leur désaccord sur le lieu de naissance même du Ministre ne serait pas étonnant –, une demi-douzaine de Brigadiers à Pré-au-Lard et, bien sûr, une équipe chargée du Chemin de Traverse. L'objectif ? Assurer le calme et prendre le pouls d'une communauté sorcière déjà sous le choc des mois écoulés, face à l'annonce en une dans la Gazette du matin.

Alors depuis les premières lueurs du jour, tu arpentes la rue déserte, glaciale, le cou profondément enfoncé dans ton écharpe, ta robe de Brigadière en partie dissimulée sous l'épaisseur de ta cape d'hiver. Tu as vu les hiboux commencer leur valse, le livreur se poster au beau milieu des pavés, placarder la une du jour partout où il le pouvait. Et les volets commencer à ouvrir, les premiers passants montrer le bout de leur nez. Une ado à la chevelure rouge sang, qui serre le poing sur son exemplaire. Un homme, là-bas. De loin, à sa démarche pressée, tu as cru reconnaître @"Nigel Fawley", sans en être certaine toutefois – tu n'as guère eu d'occasions de le croiser dans les couloir de la Justice magique, ce brillant avocat reconverti en tenancier. Machinalement, tu jettes un oeil par sa vitrine illuminée, sans pour autant pousser la porte.

Melchior C. Fawley

Melchior C. Fawley
MEMBRE
hiboux : 189
pictures : EVENT #15 | L'art et l'ordre 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f32776243496b4b325f42504978773d3d2d3532393837333937312e313531303762333666656637366661623731393932303138373831342e676966
Jeu 23 Avr - 15:17

L'Art et l'Ordre
Coupable.
Rien ne me satisfait moins que ce verdict. Bien sûr, qu’ils étaient coupables, ces idiots. Bien sûr que Bauer méritait qu’on lui rappelle que liberté n’est pas synonyme d’impunité. Mais pas comme ça. Appuyé sur ma canne, je regarde navré l’affiche placardée. Je ne connais que trop bien la sentence que j’ai moi-même prononcée, je ne sais que trop bien quelle est la peine. Et elle est juste, quoiqu’ils en disent. Ce n’est pas la liberté de l’art que nous devions juger, c’est le choix d’un petit nombre de dégrader, d’injurier, de mettre en danger, de détruire. Et cela, cela était condamnable. Mais je ne suis ni idiot ni fou, ce n’est rien de tout cela que l’on va reprocher à ce procès, ce n’est pas pour cela que Moira a préféré se mettre en retrait et me laisser sa place. C’est parce qu’il y avait une question incroyablement plus bête derrière, plus infime et plus grande. Cette bataille que ma nièce et Potter ont décidé de mener l’un face à l’autre. Le choix de l’une d’être déraisonnable, de l’autre d’être trop arrogant – ou peut-être est-ce l’inverse ? Je suis trop vieux pour ces conneries. Ils ont osé le chanter, Punis moi, parce qu’ils savaient très bien, et ce malgré la surprise de l’autre imbécile quand on l’a envoyé dormir en cellule. Et maintenant que la punition tombe, tout le monde écarquille des yeux et vomit la sentence. Si vous voulez vraiment faire une guerre, faîtes la bien, ce simulacre de paix m’est presque plus insupportable.

Est-ce que j’ai vendu mon âme dans cette histoire ? Et pourtant, je suis neutre. Je ne veux pas aller contre Narcissa, que j’aime tendrement, et je ne veux pas aller contre Potter pour qui je suis incroyablement reconnaissant. Ca me donne une couleur dans tout cela, une couleur que je n’aime pas du tout, parce que je ne l’ai pas choisie. Je n’ai pas fait ça pour l’un ou contre l’autre. Je ne l’ai même pas vraiment fait à cause de mon horreur de cette musique maudite et mon mépris de ses représentants. Dieu, ne devrais-je pas me sentir soulagé ? Malgré mes attachements, malgré l’amitié que je sais que mon entourage porte à ces tristes diables, je n’ai pas flanché. J’ai même refusé l’argument politique – bien sûr, il doit y en avoir dans ce qui ont voté qui eux n’ont vu que ça, qui ne se sont prononcés que pour se positionner sur un échiquier, se donner un agenda politique. Je suis trop vieux pour ça.

Mes vieux jours ne pourraient-ils pas se partager entre joies et amour ? N’ai-je pas assez payé mes mauvaises actions ? Faudra-t-il, encore et toujours, que ce soit déchirements, déceptions et tentation de céder à une colère dont je m’étais débarrassé ? Peut-être qu’il faudrait, pour sauver mon âme tant qu’il est encore temps, que j’aille en retraite dans un lieu isolé, passer les quelques décennies qu’il me reste sur cette terre dans la méditation et la prière. A qui je vais faire croire ça ? Je suis un animal politique. J’ai refusé un positionnement politique sur la question du groupe, lors d’un procès qui avait tout de politique. Mais la liberté de ne pas choisir, c’est déjà un choix en soi. Je ne vais pas pouvoir me cacher éternellement derrière mon titre de Lord, mes rides et ma morale. Ne pourraient-ils pas faire quelque chose de bien pour une fois, l’un ou l’autre, qui les départagerait ? Comment choisir entre eux ? Pourquoi choisir entre eux. J’ai beau encore apprécier la posture, je suis trop vieux pour ça. Mon frère, mon cadet, laisse les rennes à son fils dans cet histoire. Mais je n’ai pas de fils, et malgré mon affection pour mon neveu, la chevalière sur mon doigt n’ira pas à la main d’un ivrogne barman célibataire refusant de grandir. Qu’il se reprenne en main, et on en parlera. Que sa cousine cesse d’être une idiote et de mal choisir ses alliés, et je l’appuierai elle. Que Potter ne décide plus d’agir avec trop de retard et d’ordonner des procès aux allures de mascarades quand ils pourraient être légitimes, et je l’applaudirai. Que le monde se mette enfin à tourner rond, que ces enfants grandissent ! Je suis trop vieux pour ça.

Il était coupable. Coupable de ce dont moi je l’accusais. Je n’ai pas à blêmir de mon réquisitoire, et je dormirais bien sur ce verdict, s’il ne me semblait pas que tout le monde s’apprête à en tirer les mauvaises leçons. Le jour est encore jeune, la rue presque déserte. Je devrais partir avant qu’un quelconque passant mécontent ne me reconnaisse et ne m’envoie la hargne de petit justicier en pleine figure. Mais je reste immobile, désolé et déçu. Moira, ce n’est pas un cadeau que tu m’as fait là. On va me prendre pour ce que je ne suis pas, on va me demander d’expliquer ma pensée. Et vraiment, je suis trop vieux pour ça.

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Jeu 23 Avr - 17:45
🌢 L'art et l'ordre
Dans la nuit du 12 au 13 février 2004,
Adresse inconnue dans le quartier de Southwark à Londres,
Chez madame Andreja,
(Récemment rassasié - 14/14 Jauge de Rötschreck)

▼▲▼

Après s'être extirpé de son sommeil, plus surnaturel que réparateur, Henry avait quitté la surface exiguë de son antre. Direction l’appartement d'Andreja à quelques rues de sa position. En chemin, le monde des moldus ne semblait pas plus différent que la veille. Tout paraissait au contraire très routinier pour un soir d'hiver un peu froid. Tant mieux. Ce monde avait aussi besoin d'un peu de langueur pour récupérer ses forces et penser à autre chose que la guerre. Aussi lointaine était-elle aux yeux des Londoniens.

Bercé par des pensées profondes et emmitouflé dans un épais manteau ocre, le vampire gagna rapidement le domicile secret de sa comparse. En silence, il s'était comme toujours fondu dans la masse des silhouettes mortelles. Seule sa démarche guindée trahissait la tentative pourtant méticuleuse d'être discret. Il était alors parfois observé par quelques curieux mais aussitôt oublié tant Londres était le réceptacle d'excentricités autrement plus spectaculaires.

Quelques coups portés avec lenteur contre la porte tant connue lui permirent d'accéder à ce second refuge. La brune aux boucles rigoureusement entretenues lui adressa à peine une salutation. Trop concentrée qu'elle était sur son affaire : la consultation de e-mails. L'écran, aussi large et encombrant qu'un cube à taille adulte, éclairait la pièce principale d'un halo bleuté très prononcé. « Bonsoir. » Une petite hésitation marqua le temps. « Est-ce que tout va bien ? » Henry hasarda une interrogation plus précise, dans l'espoir d'avoir une réponse un peu plus détaillée qu'un mouvement de main.

Espérance bien brève et vivement ternie, par ailleurs, par la réaction dédaigneuse de son interlocutrice. Dont l'index, pâle et tendu, indiquait sans autre forme de politesse la direction du réfrigérateur. Soit.

Il alla se nourrir bien sagement. Une fois ceci fait, le regard du vampire se posa sur un journal. Nonchalamment balancé sur le passe-plat. La Gazette du Sorcier. Tiens. Andreja avait relancé son abonnement ? Il s'en approcha, poussé par la curiosité, avant d'y lire la une. Reißen à Azkaban. Oh. « Est-ce que tu as eu le temps de lire la Gazette ? 
- Oui.
- Ton avis ?
- Les sorciers gèrent leurs problèmes de sorciers. Nous ne sommes pas concernés. »

L'espace d'un court instant, il plissa les lèvres. Guère satisfait de la réponse de sa consœur. Ce n'était pas la première fois qu'ils ne partageaient pas la même opinion. Probablement car il était l'un des rares vampires à se sentir pleinement concerné par l'évolution du monde magique. À sa connaissance, du moins.

D'une main légère, il récupéra la Gazette du Sorcier et poursuivit sa lecture de l'article. Tout devenait politique, en ce moment. Il n'y avait rien de surprenant, dans le fond, là-dedans. Les crispations d'après-guerre étaient presque attendues. Et les tentatives de s'en libérer encore plus violemment aussi. C'était comme si l'histoire voulait encore se répéter. « Et toi, Henry ?
- Je ne connais pas particulièrement le groupe en question, ni leur musique. Il faut que je me renseigne.
- Je te demande ton avis sur leur sanction, pas sur ce qu'ils font.
- Et bien... La loi est dure. Mais c'est la loi. Ne pas la respecter, c'est s'exposer à des conséquences. »

Et la loi était tout autant politique.
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