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MINI EVENT | Carnaval des Rêves
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
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Sam 2 Mai - 19:51



CARNAVAL DES RÊVES

C’est non sans angoisse que tu as suivi Nasiya dans son antre, persuadé qu’il allait te tuer. Tu as déjà cru voir un ennemi s’agiter, un ennemi de Djouqed qui aurait pu remarquer la bague. Tu es émotionnellement en vrac ces derniers jours, bien trop sous pression, et cela te fait faire des conneries. Alors, c’est avec le naturel le plus désarmant du monde que tu as ouvert les hostilités face à @Nasiya Abasinde, le menaçant avec les rares cartes à ta disposition. Et sans grande surprise, tu as réussi à piquer l’orgueil de ton vis à vis. Tu supposes après coup que cela a pu être intérprété de mille façons différentes, y compris le pauvre petit blanc con et raciste. Lorsque la pensée de traverse la tête pendant que Nasiya t’engueule, tu dois réprimer l’envie de rire. Il est à côté de la plaque, tu es à côté de la plaque, vous êtes tous les deux magistralement à côté de la plaque. Mais quand tu vois la fière allure du lion qui te fait face et que tu sens l’acier de sa paume sur ton poignet, tu devines qu’il n’a pas du tout envie de rire, et que si tu te mettais à te marrer, cela agraverait les choses, sans doute.

Et comme tes émotions ne cessent de faire des yoyos depuis les derniers jours, passant du rire aux larmes, de l’amour à l’effroi, tu n’opposes pas grande résistance et le laisse soulever ta main pour amener au niveau de vos yeux l’anneau d’or qui orne ta phalange, et avec lui toutes les promesses et toutes les ivresses que tu as connues dans les bras de Djouqed. Tu sens ton coeur tambouriner à la vue de l’ouroboros qui étreint ta phalange, et tu ne peux que comprendre l’emportement de Nasiya. Alors tu plonges les yeux dans les siens, et tu cherches à deviner ce qu’il peut bien te vouloir. Sûrement, il ne t’a pas pris à part juste pour te mettre en garde, si ?

Et pourquoi le ferait-il ? Il connaît @Djouqed, soit, mais pourquoi prendrait-il le risque de s’immiscer dans votre histoire ? Pourquoi semble-t-il penser que tu aies besoin d’être protégé ? Euthanatos, tueur à gages… oui, bon, d’accord, question suivantes. En plus, c’est vrai que niveau gars redoutable, tu as du lui faire une impression bien piètre. Tu te recomposes un peu plus, et tu réponds presque immédiatement à sa dernière question, penaud.

– C’est précisément parce que je sais qui vient avec cet anneau que j’ai paniqué en vous voyant le regarder… le reconnaître… Je suis désolé.

Tu glisses ta main libre à l’arrière de ton crâne pour te passer les phalanges dans les cheveux dans un geste d’embarras machinal. Tu ne veux pas t’aliéner quelqu’un qui sait quels sont tes achats du matin, et moins encore quelqu’un qui semble connaître Djouqed. Tu ne peux pas t’empêcher d’être curieux. Sont-ils amants ? Un autre ? Dois-tu t’attendre à une crise de jalousie de la part du Seigneur du Carnaval ? Tu es embarrassé, maintenant, qu’il te pose toutes ces questions, alors tu les lui retournes en dégageant doucement ton poignet pour croiser les bras sur ta poitrine. Posture défensive.

– Pourquoi cela vous intéresse-t-il tant ? Dois-je lui signifier, la prochaine fois que je le croiserai, qu’un amant ou ancien amant jaloux à lui pose des questions embarrassantes ?

Tu essaies de paraître assuré, mais en posant la question, tu veux surtout avoir la certitude d’être le seul. Il t’a parlé de ses deux épouses, de ses enfants. Tu serais sans doute bien frustré, jaloux, même, de découvrir une nouvelle tête dans le tableau. Une dont il ne t’aurait pas parlé.

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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
hiboux : 467
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Lun 4 Mai - 2:43

carnaval des rêves

le marchand de sable se déchaine ft. @Uriel J. Lewis



Mes doigts sont toujours sur son poignet, et peut-être serrent-ils trop la peau pâle qui tranche avec mon ébène. Ma colère pulse, pourtant, encore trop irrité par ces sous-entendus odieux – bon sang, des années que je suis ici, dans cette vie grise, à me lisser la réputation, m’en tenir à des choses simples, gaies, heureuses, des années, aussi douces soient-elles dans les bras de Josiah, des années loin du soleil, à me rendre quelconque, et voilà qu’un regard curieux fait de moi un vulgaire meurtrier. Forcément vulgaire, puisque j’aurais dans l’idée de le faire disparaître dans ma boutique. Un tic agacé reprend mes lèvres, alors que je serre juste davantage son poignet, l’enjoignant à vite me dire ce qu’il sait sur cet anneau.

Ma prise se relâche à ses excuses, et grimace ennuyée se fond en moue songeuse. Il vient de me confirmer, donc, que cette bague n’est pas sienne – qu’il s’inquiétait parce qu’il sait à qui elle appartient. Il n’a pas dit son nom, mais ce n’est pas possible qu’il s’agisse de quelqu’un d’autre. Alors, très bien, concevons-le. Cet imbécile se promène la bague de @Djouqed au doigt, mais panique de la voir reconnue. Il est tombé sur moi, cette fois-ci, qui ne lui veut aucun mal – sera-t-il toujours aussi chanceux ? Un soupir las me fait gonfler le torse, et je le laisse reprendre son poignet dans un geste qui se veut défensif, venant croiser les bras. Je me retiens de lever les yeux au ciel devant ces attitudes, et cherche comment lui expliquer. Il ne semble pas réaliser ce qu’il a au doigt, et tout ce qui s’enclenche si certaines personnes le voient avec.

Je ne peux pas être le seul à reconnaître ce serpent, qui s’enroule sur son doigt. La bague crie le nom de Djouqed – et à présent, le mot doit s’être passé qu’il est le nouvel ambassadeur. Les euthanatoi, tous ceux qui sont de sa tradition, doivent forcément le connaître, je doute qu’ils soient si nombreux, ici. Associer Djouqed, sa position d’ambassadeur, et le nom de Lewis, que le jeune blond face à moi s’est mis dans le crâne de voir apparaître à toutes les unes, ne permet pas mille résultats. Quiconque connaît l’égyptien ne peut que se douter que son association avec le fou du plateau, le joker imprévu de la rébellion, n’est pas des plus innocentes. Leur combo est des plus explosifs, et je ne comprends pas comment l’égyptien a pu si ostensiblement placer son nom sur ce nouvel amant. Une menace ? À d’autres, plus puissants, plus cachés ? Une mise en garde, sinon – ne le touchez pas, il est mien ? Les yeux fiers du bâtard Malefoy l’auront donc tant attendris, qu’il se risque à y poser sa marque, aussi franchement ?

Mes pensées s’interrompent alors qu’il continue, ton toujours pincé, à vouloir me provoquer. Déboussolé, j’entends ses mots, mais il me faut quelques secondes pour bien comprendre ce qui l’inquiète. Un amant ? Un ancien amant jaloux ? Cette fois, c’en est trop, un énorme rire vient faire trembler tout mon corps.

- Bon sang, jamais ! Je secoue la tête, retenant encore difficilement l’éclat de rire qui me traverse. J’ai bien assez à faire avec mon Aimé, ne viens pas me compliquer la vie à essayer de me mêler à Djouqed et toi. Je ne cherche pas à m’introduire entre vous, ou à tirer quelconques informations sur ce qui vous unit.

Bon, ce dernier point est peut-être faux. Presque faux. Je reprends mon souffle, secouant encore la tête, dépassé par ce qui lui a traversé l’esprit. Djouqed n’est vraiment pas un homme que je veux dans mon lit – ce que j’aime chez l’égyptien, c’est son cerveau, le sérieux de ses gestes. Cela, je peux l’avoir en le traitant comme un ami, comme un individu respecté. Les gémissements passionnés, je leur laisse volontiers. Le calme m’a repris, et je darde à nouveau mon regard sur lui, tout en m’adossant à l’étagère, tentant cette fois un air un peu plus amène :

- Honnêtement, je ne te veux aucun soucis. C’est la morosité de Londres qui me ramollit, ou peut-être la liesse que j’ai lancé aujourd’hui, qui me rend trop gentil : mais sache que je viens en ami. Djouqed est une vieille connaissance – je sais simplement ce qui vient avec lui, et je voulais être certain que tu en aies un tant soit peu conscience. Je gronde, croisant mes bras à mon tour : Regarde ce que tu me fais faire, à te parler comme à un gosse.

Je ne sais vraiment pas comment lui demander ou lui dire les choses. Et si je me montai l’esprit ? Et si leur rencontre était vraiment fortuite ? Et si Djouqed ne prévoyait rien, avec le jeune Lewis ? La coïncidence est trop grosse, trop belle, pourtant. J’expire profondément, me morigénant. Je m’impliquais. Je m’intéressais à ce pays. À ce qui pourrait lui arriver. Ce n’est pas ainsi que je fonctionne. Un juron xhosa s’envole de mon esprit jusqu’aux cieux, priant pour qu’il retombe avec furie sur l’égyptien ignorant mes tourments. Je me redresse d’un geste vif, incapable de tenir en place :

- Écoute, Lewis, ce n’est pas le meilleur endroit, ni le meilleur jour, pour une discussion comme cela. Si tu me dis que tu réalises bien ce que tu portes, et ce que tu signales à tout ceux qui reconnaîtront cette bague – alors va, retourne dans la foule, amuse-toi, on ne se recroisera plus. Apprends simplement à te défendre autrement qu’en sortant le nom d’amis brigadiers, juste au cas où, ne puis-je m’empêcher d’ajouter, sourire railleur aux lèvres, yeux encore froids de l’offense.

Dans mon esprit, pourtant, s’écrivent déjà les mots d’une missive pour Djouqed. Cher ami, quel cachotier fais-tu ? Dois-je quitter le pays ? Vas-tu faire sauter l’équilibre de ces terres, déjà si fragile ? Au nom de Dieu, que prévois-tu avec cette alliance folle ? Sait-il, ce garçon, comme il n’est que jouet entre tes mains ? Réalise-t-il que tes mots, ta marque sur lui, ta présence même, risquent sa destruction ? Dieu le protège, Djouqed, de tes folies.

@"Commun" 1004 mots
Awful

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
MEMBRE
hiboux : 224
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Lun 4 Mai - 10:05



CARNAVAL DES RÊVES

Tu restes sur la défensive, incapable de deviner ce qui va t’arriver ensuite. Tout est « trop » pour toi, en ce moment. Trop déroutant. Trop émouvant. Trop angoissant. Tu ne sais plus bien où tu en es. Pour la première fois de ta vie, ta raison se délite pour se faire torrents de folie. Tu n’es pas homme à péter les plombs, d’habitude, et c’est pourtant exactement ce qui se passe en ce moment : le raisonnable Uriel, le jovial Uriel, le sympathique Uriel semblent laisser place à quelque chose d’autre. Quelque chose que tu n’es pas sûr d’aimer. D’un côté, tu as peur. Tu es franchement terrifié, et tu dois faire à ton vis à vis l’effet d’une souris prise dans les phares d’un semi-remorque. De l’autre, Djouqed t’attire. Le danger, la vengeance t’attirent comme le ferait une flamme trop brillante pour un pauvre petit papillon. Tu es pris dans un entre-deux douloureux, tu vacilles de l’un à l’autre. Ta raison te gueule de fuir, ta colère te gueule d’abandonner ta raison et d’embrasser tout entier ce vent de folie qui te fait agir si sottement.

Et au milieu de tout ça, tu es perdu, face à ce pauvre vendeur que tu as presque agressé verbalement et qui te toise désormais comme si tu étais un cloporte sur son chemin. Alors tu l’écoutes, et tu sens le soulagement t’envahir lorsqu’il explose de rire à ta mention d’une histoirette d’amour – ou de cul – entre Djouqed et lui. Tu lâches un souffle que tu ne savais même pas avoir retenu en attendant sa réponse. Tes épaules se délient, se relâchent, et un peu de ta raison coutumière revient. Tu l’observes plus attentivement, un frisson te traversant l’échine lorsqu’il mentionne Djouqed que tu avais pris soin de ne pas nommer. Tu te rends compte de tout ce que tu as laissé filtrer, et tu te dis que peut-être, peut-être que tout cette histoire te rend imprudent, inconscient, même. Alors quelque chose en toi te force à l’écouter, Nasiya Abasinde, parce qu’il est peut-être la voix de la sagesse dans toute cette tourmente. Tu n’avais pas vu cet homme comme autre chose que quelqu’un d’extrêmement suspect, et tu cherches à lire entre les lignes de ce qu’il te dit. La morosité de Londres le « ramollit ». Cette mention là te fait flipper. Tu as passé deux jours hors du temps avec Djouqed, deux jours de pure folie dans les bras d’un homme dont tu as accepté les ombres sans les comprendre… Peut-être Nasiya t’aide-t-il sans le savoir à comprendre ce dans quoi tu t’embarques. Peut-être te montre-t-il que tu n’es pas fait pour ça, quoi que ce ça soit, d’ailleurs. Alors tu l’écoutes, tu ne peux pas t’en empêcher. Tout homme ayant pour « vieille connaissance » Djouqed ne peut que t’interpeller. Il se maugrée de devoir te parler comme à un gosse, et c’est à ce moment que te frappe le fossé qu’il y a entre le monde de Djouqed et toi. Entre les euthanatoi et toi. Tu ne sais pas grand-chose d’eux, sinon qu’une de leurs professions phare est l’assassinat. Tu ne peux que supposer qu’avec cela viennent des conditions de vie particulières, une enfance particulière, une adolescence marquée par toutes sortes d’entraînements que la morale réprouverait. Tu supposes que tu es un enfant à côté d’eux, toi qui n’a jamais tué, jamais volé, jamais même frappé qui que ce soit. Toi qui as été élevé en fréquentant les églises et en mêlant ta voix à celles des autres dans les choeurs clamant les louanges de Dieu.

C’est peut-être la première fois que tu prends conscience de qui tu fréquentes et ce que tu dois paraître pour lui. Pourquoi t’a-t-il choisi ? A-t-il trouvé cette innocence charmante ? Tu supposes qu’il a du connaître bien plus de partenaires trempant dans le genres d’activités qui sont les siennes que des gens comme toi pour lesquels le crime, le meurtre, les activités louches ne sont que de vagues toiles de fond d’un monde étranger. Il te donne congé, Nasiya, mais tu l’écoutes à peine. Tu es perdu dans tes réflexions, et ce n’est que lorsqu’il t’enjoint à apprendre à te défendre que tu réalises vraiment la position dans laquelle tu es. Tu ne sais pas trop comment le formuler, alors tu regardes Nasiya, un peu incertain, un peu hésitant. Tu es certain que ton trouble doit être écrit partout sur ta gueule… En même temps, en ce moment, présenter un front composé est difficile pour toi. La situation dans laquelle tu t’es empêtré toi-même lorsque la mort de ta mère t’es finalement sauté à la tête te mets les nerfs à vifs. Tu te souviens même avoir failli gueuler en réunion lorsqu’un comptable à la noix a minimisé les problèmes à gérer les moments d’affluence aux urgences et refusé d’engager un nouvel infirmier… Alors c’est peut-être le moment de penser clairement. D’enfin penser clairement. Tu es dans ce réduit, au milieu de fioles de rêves avec quelqu’un qui semble connaître Djouqed et ne pas vouloir immédiatement te tuer ou le tuer lui. C’est peut-être la seule chance que tu auras d’avoir un éclat de lucidité avant de basculer. Les mots de Djouqed à ton oreille résonnent encore. Ses promesses. Sa voix. Tu ne parviens pas à t’ôter de la tête son plan, son idée pour te venger des Malefoy. Tu n’arrives pas à lutter contre la séduction extrême de cette idée, ni contre le souvenir de ton corps et de ton âme unis à Djouqed dans l’extase. Mais il n’est pas là, et il y a pour seule marque de sa présence cet anneau autour de ton index. Et tu ne sais que faire, glissant machinalement le pouce sur le métal tiède.

– C’est le moment où vous aller me conseiller de reprendre mes esprits, jeter cette bague et fuir le pays, pas vrai ?

Ta voix sonne étrangement à tes propres oreilles. Tu le regardes. Tu fais tourner sans y penser l’anneau autour de ta phalange.

– Dites-moi franchement… A quel point suis-je dans la merde ?

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Invité
Mar 5 Mai - 17:59

Le carnaval des rêvesMini EventErin


21 février 2004

Les pas de Lemony si sont fluides, si agiles que tu te sens particulièrement gauche et maladroite entre ses bras. Danser ne t'a jamais posé problème, tant qu'il s'agit de bouger sans conséquences au rythme d'une quelconque musique. Par contre, agiter bras et jambes de manière précise, suivant une chorégraphie bien établie, voilà une autre paire de manches. Fort heureusement, ces danses latines laissent la part belle à l'homme. Charge à lui de guider sa partenaire d'une main experte et Lemony – Merlin, tu aurais honte de dire que jamais tu ne l'avais imaginé si accompli – se révèle être un danseur d'exception, son aisance palliant tes écarts, tes pas de côtés en t'évitant de marcher sur les pieds d'infortunés voisins de pavés.
Qu'il est étrange de partager un tel moment, avec la cuite monumentale qui vous a laissé exsangues en début de semaine... Le contact de ses doigts sur les tiens, ce sourire, l'odeur masculine qui se dégage de son cou lorsqu'il se penche vers toi... Tout cela est bien trop entêtant pour ne pas empirer le rosissement de tes joues. Et sa voix, qui glisse directement dans le creux de ton oreille, te tire un pouffement de rire léger. « Je ne vous félicite pas, professeur ! » L'idée seule d'entendre gratter des dizaines de plumes – dans l'état où tu étais mercredi – te fait frissonner. Qu'il faisait bon, dans le silence paisible de ton appartement, où tu t'es calfeutrée toute la journée... « Je ne peux pas te jeter la pierre, je me suis fait porter pâle. Mon chef a tellement peu l'habitude qu'il me l'a accepté sans rien dire. Et j'ai quand même demandé que l'on m'envoie mes comptes rendus en cours, histoire de travailler depuis chez moi. » Ta voix s'est faite discrète, dans une moue gênée. Tu n'es pas fière de ce quasi-abandon de poste, mais Helga te pardonnera cet écart exceptionnel.

La musique, les cris, les rires, la chaleur de Lemony si près de toi, tout cela t'étourdit. Le Chemin de Traverse est en fête, il vibre et il rit, et toi avec. Certains retrouvent des proches, d'autres semblent perdus – ou transformés en danseurs hors pair ! – et Lemony s'en excuse presque, évoquant ces fioles de potions que tu as repérées sans y goûter. Les potions. Évidemment ! Un rire clair lui répond, tandis que se mettent en place les pièces du casse-tête. « Tu as testé les potions de Nasiya ? Oh, j'aurais pu t'avertir de leur efficacité, cet homme a un don ! » Que tu es loin de partager, cuisinière du dimanche. Ce domaine n'a jamais fait partie de tes sujets de prédilection, malgré tous ses avantages et ses bienfaits. Mais aujourd’hui, sur les pavés surpeuplés, tu leur découvres un pouvoir nouveau, loin des antidotes, des poisons et autres philtres... Le pouvoir de réunir, tels tes yeux rivés à ceux de ton ami.

Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
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Mer 6 Mai - 22:57

carnaval des rêves

le marchand de sable se déchaine ft. @Uriel J. Lewis



Yeux dardés sur Lewis, sourire moqueur toujours aux lèvres, j’attends qu’il déguerpisse dans une moue courroucée. Il ne bouge pas, pourtant, comme figé sur place, et mon regard glisse sur ses traits. Il est moins garçon que je ne le pensais, finalement, des cernes se révélant sous ses yeux, son visage plus marqué par un début de vie adulte que le poupin que je m’acharnai à y voir. Je gronde, silencieusement, réalisant que j’avais mal estimé qui me faisait face, et grimace quand il me vouvoie. Avec la manière dont je l’ai remis à sa place, je ne m’attendais pas à ces politesses. Ça aussi, c’est ce qui a plu à Djouqed ? Je porte mes yeux sur lui, songeur. Que lui répondre, donc ? De longues minutes que je me retourne l’esprit, et rien ne me vient. Reprendre ses esprits, jeter la bague – il pense donc qu’il pourra échapper à l’étreinte de Djouqed, maintenant ? J’ai travaillé avec l’homme, et je sais comme sa précision est intense, comme ses plans sont minutieux. Il ne laissera pas un amant pareil – dusse-t-il l’être par amour de son corps ou par intérêt politique – lui échapper. Ses yeux ne quittent pas les miens, prunelles claires contre regard sombre, quand il m’implore à la franchise. Un rire bref m’échappe, et je hausse les épaules, désabusé :

- Que veux-tu que je te dise, Lewis ? Ça me paraît hautement improbable qu’il ne t’arrive rien. Peu importe de quel camp cela viendra – les réactions fuseront de partout. Bon sang, tu viens d’annoncer à la presse entière que tu es le fils caché d’un Mangemort, et pas n’importe lequel ! Voilà que, quelque jours après, tu te balades avec l’anneau d’un homme politique, qui ne cache à personne sa tradition euthanatos. Comment penses-tu que les gens associeront tout cela ? Je soupire, toutefois, relativisant : Je ne sais pas à quel point les gens reconnaîtront cette bague, mais je ne peux pas imaginer son clan détourner le regard. Les rumeurs fuitent vite – tu ne peux que le savoir mieux que quiconque. Et même sans cela, sans les dangers externes que tu pourras courir, quid de la position dans laquelle ça te met, toi ?

Je n’imagine pas Djouqed lui murmurer des mots doux sur la famille Malefoy, ou l’encourager à l’apaisement. Non, vraiment pas. Un frisson me remonte l’échine, et je souffle :

- Il pourra te proposer des choses, des choses qui vont te faire frissonner d’envie. Il te montrera des possibilités, des manières de tout révolutionner. Et peut-être qu’il pourra les faire toutes, bon sang, Dieu sait de quoi il est capable – mais vas-tu me faire croire que tu n’y risqueras rien ? Que tu es prêt, à suivre ce chemin-là ?

Je hausse les épaules, me massant la nuque, hésitant sur la marche à suivre.

- Je ne te dis pas de l’abandonner – tu ne le pourrais pas, de toutes façons. Je te dis simplement de réfléchir, parce qu’un homme pareil est étourdissant. C’est un ami, je te le répète, mais un ami dont je connais le danger. J’en ai conscience, et je ne suis pas moins dangereux, quand je le souhaite, alors tout est équilibré entre nous. Est-ce que tu fais le poids, toi ? Je n’en sais rien – et je ne te juge pas – mais ce sont des choses à réfléchir.

Ma main se glisse sur son bras, pour lui offrir une pression réconfortante, alors qu’une grimace embarrassée se fond sur mes lèvres. Quelle idée, de l’attraper, pour vérifier cette curiosité tenace. Quelle idée, de m’embarquer dans une histoire qui mêle Djouqed.


@"Commun" 592 mots
Awful

Uriel J. Lewis

Uriel J. Lewis
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Sam 9 Mai - 13:55



CARNAVAL DES RÊVES
Tu étais prêt à entendre beaucoup de choses quand tu as imploré de Nasiya Abasinde qu’il te livre le fond de sa pensé, mais peut-être pas à ce qu’il te livre. Tu t’attendais à ce qu’il t’envoie sur les roses, déjà, aux vues de la façon dont votre entretien a commencé. Tu t’attendais aussi à ce qu’il ait un avis très tranché sur Djouqed, désapprobateur, même. Ce qui ne semble pas spécialement être le cas. Ou du moins pas entièrement. Il est évident qu’il le connaît, peut-être bien. Très bien. Tu ne sais pas à quel point ils ont pu collaborer ni dans quelles folies dangereuses ils ont pu se lancer, mais tu commences à entrevoir une piste de réflexion qui te dérange profondément. Une question de morale te taraude. Entre les bras de Djouqed, ton sens moral s’est diablement émoussé, et cela ne fait que deux jours. Deux jours où toi qui croit en Dieu et va à la messe tous les weekends t’est donné à un homme et laissé susurrer des plans fous pour détruire les Malefoy à l’oreille. Deux jours hors du temps passés dans l’étreinte d’un homme que tu as très vite deviné dangereux. Très dangereux, trop dangereux. Un homme dont tu as pourtant l’anneau autour du doigt, et la marque de sa bouche sur la gorge, dissimulée par ton col de chemise. Un homme qui t’a tout fait oublier le temps d’une soirée si intense qu’elle a ébranlée ton âme toute entière.

Alors tu écoutes avec attention ce qui est peut-être la première pastille de sagesse que tu entends depuis longtemps. Tu hoches gravement la tête, te passe la paume dans les cheveux en geste d’inconfort, fais tourner autour de ton doigt la bague de Djouqed. Ce geste machinal est devenu ta bouée de secours depuis quelques temps. La pression du métal te rassure. Malgré tout, tu demeures persuadé que le mal ne viendra pas de Djouqed. D’autres sources, peut-être. Il faut les identifier pour te protéger. Depuis la mort de ta mère, tu n’es plus le même homme. Djouqed n’a fait que révéler ton sentiment d’inconfort grandissant. Depuis que tu as appris le secret de ta naissance, tu as changé. Toute ton âme a été ébranlée. Tu avais toujours cru ton géniteur un petit copain effrayé d’être père, ou un héros disparu à la guerre, assassiné peut-être… Enfant, bien que tu aimes profondément ton père, Jonas Lewis, de toute ton âme, tu n’as jamais pu t’empêcher d’imaginer cet homme mystère auquel tu attribuais ta blondeur et tes yeux clairs. Et le portrait idyllique a volé en éclats avec toute la construction l’entourant. Et tout à coup, le songe s’est fait cauchemar et il a fallu l’affronter.

Tu pèses les mots de Nasiya, l’écoute respectueusement, silencieusement. Tes actions de ces derniers jours ne ressemblent pas à l’Uriel Lewis que tout le monde connaît. Peut-être est-il bien mort et es-tu ce qui s’élève de ses cendres. Tu hoches acquiesce finalement la tête quand Nasiya porte la main à ton bras dans un geste de réconfort. Tu ne peux t’empêcher d’être touché de sa sollicitude, même si tu n’arrives pas à savoir ce qui l’a motivée en premier lieu. C’est quelque chose d’étrange que d’être capable de parler de ça avec lui, de parler de lui, de Djouqed. Alors tu hoches la tête avec plus de fermeté.

– Je ne suis pas prêt, vous avez sans doute raison... mais je dois le devenir. Je dois l’être.

Tu l’ignores, mais un éclair de détermination s’est allumé dans ton regard. Tu te sais fragile dans ce monde impitoyable. Tu sais, maintenant, que tu es un fétu de paille qu’agitent des courants contraires.

– Je dois l’être pour venger ma mère.

Et pour la première fois, tu le formules vraiment. Tu viens de prendre une décision, là, maintenant, clairement. Tu viens de sceller le destin des Malefoy devant cet homme que tu ne connais pas, qui ne te connaît pas non plus, d’une voix calme, presque sereine, aux accents bien plus chauds que ne devrait l’être une voix qui annonce pareille sentence. Tu esquisses un sourire, un peu las, à ton vis à vis. Tu lui tends la main.

– Merci à vous. Si jamais j’ai des questions, m’autoriseriez-vous à repasser à la boutique à l’occasion ?

Des questions sur quoi, tu n’en sais rien. Ses produits ? Djouqed ?

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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
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Sam 9 Mai - 16:33

carnaval des rêves

le marchand de sable se déchaine ft. @Uriel J. Lewis



Il hoche la tête, il écoute, homme trop sérieux. Ses boucles blondes suivent ses mouvements, ses yeux attentifs ne me quittent pas. Je me sens gauche, finalement, planté devant lui, trop grand, trop peu à ma place. Je ne suis pas de ceux qui conseillent les autres – je les pousse, les écrase, les garde à ma portée, si j’en ai besoin. Mais ces conseils que je lui offre, alors que je ne connais que la surface de sa situation… De quel droit ? Ma main glisse sur son bras, vient retomber contre moi, et je retiens un grognement. Il faut que j’arrête, de vouloir tout savoir. Je n’ai aucun besoin d’apprendre davantage de choses sur Djouqed et ce qui le lie à cet homme. Je n’ai pas besoin de savoir ce qu’il lui met dans la tête, sur quel chemin il l’entraîne. Je n’ai pas besoin de savoir s’il est prêt, à survivre à tout ce qui va lui tomber dessus. En quoi cela m’importe-t-il, finalement ? S’il devait tomber, trop faible pour subsister, ça n’est que la logique des choses. Il faut être puissant, si l’on veut monter sur le plateau, faire avancer ses pions correctement. Les autres se font manger, cavalier démonte pion. Alors quand il avoue, oui, qu’il n’est pas prêt, je hausse les épaules. Peu surprenant. Il va se faire dévorer. Il doit l’être, pourtant, dit-il.

Je le sonde du regard, inquiété. Qu’est-ce qui peut motiver un homme, qui vivait une vie si tranquille, si loin des jeux politiques, des pouvoirs de force, des risques que lui incombe une vie, ne serait-ce que quelques instants, avec Djouqed ? Venger sa mère. Ses yeux sont implacables, ils brillent d’une force nouvelle. J’ai peur d’avoir enclenché, finalement, ce qu’il ne faisait que s’imaginer à peine. Je ferme les yeux, brièvement, devant la force de sa déclaration, et me maudis. Voilà ce qui arrive, quand on fait parler les hommes. Quand on les confronte à leur faiblesse. Ils veulent s’en échapper, montrer qu’ils sont plus forts, les surmonter pour une noble cause. La vengeance de sa mère, évidemment. J’ai presque un rire qui m’échappe, tellement cet homme est le canevas parfait pour que Djouqed y dresse sa toile. Je ne réponds rien, toutefois, me refusant à l’encourager dans cette voie. Ou le contraire. Je ne sais pas encore – qu’est-ce qui sera le plus utile, à ce pays ? Un Lewis, fragile comme une brindille, qui s’appuie sur l’aide de ses amis brigadiers, mais épaulé par une force tranquille, implacable, et qui va massacrer une famille de Mangemorts ? C’est presque trop facile, comme équation. Trop facile, mais les mots d’Erin me reviennent en tête, souvenir amer de notre discussion trop politisée entre ces mêmes étagères. Le concert n’était qu’une première étape. Ils vont s’engager plus loin. Les gens vont y réagir plus. Avec ce nouvel élément, c’est un tournant assuré. Moi qui lui clamait d’enlever cette mine attristée, cette mine pensive, que tout allait reprendre un cycle habituel. Puis-je cacher cette révélation que me fait Uriel Lewis, toutefois ? Puis-je tourner le dos à cette détermination folle qui brûle dans son regard, puis-je le garder pour moi ? À qui le dire, seulement ? Est-ce lâche, encore, Josiah, si je ne m’investis pas ? Si je les laisse se déchirer, et déchirer ce pays, alors que je sais ?

La main qu’il me tend, pleine de politesse, pèse davantage sur moi que ce qu’elle représente sans doute à ses yeux. Je l’observe, quelques secondes, avant de me dégourdir le corps. D’un geste souple, je viens caler ma paume contre la sienne, et la serre lentement.

- Ne me remercie pas. Tout le monde est le bienvenu, ici.

J’inspire, sur une dernière poignée de mains, et rajoute, à demi-mots :

- Mon arrière-boutique saura t’offrir un endroit de répit, si besoin.

Mon arrière-boutique, et ses voiles ocres, qui révèlent une pièce où trop d’hommes torturés viennent se réfugier. Je ne peux m’engager à présent sur ce que je lui apporterai, sur ce que je suis prêt à lui donner. Je ne veux me mettre à penser, pas aujourd’hui, pas maintenant, à ce que cela impliquerait, d’avoir les confidences d’Uriel Lewis, dans cet endroit privilégié. J’ai déjà le goût amer de l’homme pris à son propre piège, basculé dans un monde duquel il cherchait pourtant à toujours fuir, par cette main trop vite acceptée. Qu’il en soit ainsi. Que l’avenir me montre, seulement, que cette décision ait été la bonne.

Je réponds à son sourire, cette fois, un peu plus avenant, et le guide d’un geste à rejoindre l’extérieur. La foule est toujours présente, et la clientèle chante et danse. La joie dans mes gestes se fait plus active, en observant tout cela – est-ce même Erin, qui danse si savamment au bras d’un inconnu ? Bon dieu, je m’étais juré de ne pas jouer au Cupidon, pourtant. Je tourne la tête vers Uriel, embrassant ce paysage d’un geste.

- Regarde donc cela. Profite de cet instant de tranquillité, tu veux ? Aujourd’hui est jour de carnaval, il faut oublier le poids de la réalité. Reste dans le coin, Lewis, le soleil tombera bientôt, le clou du spectacle arrive.

Mes yeux tombent sur Noah, sur ces gens qui enchaînent pas de danse moldue et ceux qui se secouent au rythme latin. Bientôt, mes danses se mêleront aux leurs, et mes pas viendront guider les heureux élus vers le trône de sable. Mon roi, ma reine.


@"Commun" 897 mots
Awful

A. Josiah N'Da

A. Josiah N'Da
MODÉRATRICE & MJ
hiboux : 1086
pictures : MINI EVENT | Carnaval des Rêves - Page 4 Voodoo-ppl
Sam 9 Mai - 16:52




Carnaval des rêves
Mini-event
Josiah traçait un trait d’eye-liner orange vif sur sa paupière. Du bout des doigts, il vint aussi y déposer quelques paillettes. Ce jour-là, c’était Nasiya qui était à l’honneur, il fêtait le premier anniversaire de l’ouverture de sa Boutique de Rêves. Toutefois, à son bras, Josiah devait apparaître comme un Prince aux côtés de son Roi. Au moins. Alors il avait vêtu ses plus belles sapes. Il s’était enroulé dans un pan de tissu waxé orange aux motifs noirs, comme un patricien revêtait une toge, découvrant seulement l’une de ses épaules. Sous la toge toutefois il portait un t-shirt à manches courtes crème, puisqu’on n’était qu’au mois de février, et qu’il ne pouvait ainsi pas se montrer à demi-nu. Le patricien se faisait moderne, donc, presque un peu hip-hop. Ses jambes étaient recouvertes jusqu’à la mi-mollet, laissant largement apparaître ses tatouages, et aux pieds, il portait ses mules tressées noires, assorties aux motifs du wax. Il avait reçu le tissu il y avait un moment, commandé à sa sœur spécialement pour l’occasion et tout droit importé du Bénin. Ce matin-là, il était aussi allé se faire coiffer chez un hair-dresseur afro du quartier de Brixton, à défaut d’avoir une sœur, justement, pour lui nouer les cheveux. Son afro était désormais tressée, faite de nattes plutôt épaisses, sur l’entièreté de son crâne. Entre certaines de ses mèches se perdaient des fils d’or.
Les festivités du Carnaval des Rêves avaient commencé depuis un moment déjà, alors qu’il ajustait devant son grand miroir en pied son apparence princière. Sur la glace était accrochée une photo de Nasiya et lui, peu de temps après leurs retrouvailles, à Londres. Il avait fallu un an de plus à l’Extatique pour réunir les fonds nécessaires à l’achat de sa boutique, et du petit appartement qui allait avec. Pendant cette année-là, il avait tout de même pu commercer, la plupart du temps de façon illégale, créchant dans un appartement miteux et venant parfois rejoindre Josiah dans le sien. Finalement, en février 2003, Noah et lui avait économisé suffisamment d’argent pour ouvrir Ô Machand’Sable. Un an plus tard, tout le Chemin de Traverse s’était paré de mille couleurs pour le célébrer. Josiah était fier, tellement fier pour lui, pour Noah, et même pour Wassim, sans lequel tout cela n’aurait sûrement pas été possible. Il s’en voulait, un peu, d’avoir été de si mauvaise humeur à l’égard de Nasiya ces dernières semaines, alors que ce dernier avait sans doute eu autres choses à penser. Il l’avait vu travailler comme un fou pour la préparation de cet événement, mais n’avait pu le soutenir dans sa tâche, trop énervé. Il s’était ainsi contenté de le surveiller de loin alors qu’il concoctait des dizaines de fioles, peut-être même des centaines, avec l’aide de son maître. Sacré Noah. Doux Noah. Heureusement qu’il avait été là, lui. Que seraient-ils, tous les deux, sans lui ?

Du côté de Josiah, tout s’était organisé quelques jours avant le Carnaval. Il avait passé l’après-midi à travailler pour un euthanatoï, et ça l’avait crevé. Ce soir-là, il était rentré chez eux de bonne humeur, bien décidé à faire un effort, bien décidé à oublier le fiasco du Mexique, pour laisser Nasiya bêcher tranquillement. Il ne voulait pas lui prendre la tête, pas alors que le Carnaval arrivait seulement trois jours plus tard. Il avait déjà tenté l’expérience la veille, mais la vision de Nasiya, une mandragore entre les lèvres, l’avait replongé dans son ressentiment. Ce n’était pas juste, toutefois, de lui imposer cela, pas là, pas maintenant, avait-il songé. Alors il avait voulu réessayer. Sourire aux lèvres, il avait poussé la porte de la boutique, puis de l’arrière-boutique, qui devait l’amener jusqu’à leur appartement. Il n’avait toutefois trouvé que Noah, penché au-dessus de son chaudron. « Nasiya est parti pour une course », lui avait-il dit. Il avait une mandragore au bec, lui aussi. Josiah s’était surpris lui-même en lui demandant de lui en filer quelques bouffées. Ça l’aiderait à se montrer détendu quand Nasiya rentrerait, pour ne pas lui prendre la tête, s’était-il justifié auprès de son ami. Noah avait rétorqué qu’il n’accepterait qu’au prix de quelques explications. Lui aussi avait remarqué son humeur massacrante – c’est qu’il n’avait pas vraiment tenté de la cacher.
Alors Josiah s’était installé sur un tabouret, et entre deux clients, il avait tout raconté. Le Mexique, son tatouage, la transe de Nasiya, et tout ce qui en avait suivi : une sublime cérémonie sous le soleil grâce à laquelle ils s’étaient unis. Un moment magique tout aussi vite oublié par un Nasiya qui avait pourtant promis qu’ils seraient éternels. Des larmes de déception et de colère roulaient sur ses joues alors qu’il racontait l’affaire. Il était frustré, aussi, de ne pas pouvoir bien la raconter à Noah, frustré que celui-ci n’ait pas pu être présent pour leur grand jour, et qu’il ne puisse désormais jamais le vivre avec eux, puisque Nasiya, répétons-le une dernière fois, avait tout oublié. Noah lui avait ainsi laissé sa mandragore, et lui avait dit les mots les plus rassurants du monde, ceux que prononce un parent bienveillant et qu’il avait attendus sans le savoir : « On va trouver une solution ». Et ils s’étaient enlacés, et Josiah avait regretté de ne pas lui en avoir parlé plus tôt.

Le tatoueur ferma de sa petite clef dorée la porte de sa boutique, finalement prêt à rejoindre les festivités. L’air était frais, la rue était décorée, pleine de fanions, de cotillons et de guirlandes, mais surtout, ça sentait bon. Les sucreries, les épices, la bonne humeur et la joie. Josiah avait un sourire aux lèvres. Il était un peu en retard. Mais il voulait faire son effet, et il voulait que Nasiya profite, un peu. C’était son jour, sa boutique, sa fête. Il ne voulait pas lui voler la vedette, pas trop, en tous cas. Il s’approchait petit à petit de la foule, remarquant la magie sublime qu’étaient parvenus à créer les deux potionniste de génie. Il voyait des gens qui dansaient, des gens qui chantaient, des gens qui semblaient perdus dans une autre contrée. Il ne se souvenait plus si c’était Nasiya qui lui avait raconté le plan des trois fioles, ou si c’était Noah qui le lui avait confié, alors qu’ils étaient en train de faire concocter leur mixture, dans un chaudron de sa propre arrière-boutique. C’est qu’il n’avait pas beaucoup dormi, ces trois derniers jours, veillant sur sa marmite comme une lionne sur sa proie. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble, Noah tentant de ne pas laisser ses absences s’éterniser, pour que Nasiya ne soupçonne rien, mais forcément obligé de veiller lui-aussi sur les fourneaux. C’était lui, l’expert, et c’était son idée. Josiah ne faisait qu’obéir à ses ordres, et apporter quelques ingrédients essentiels. Un seul, en particulier. Par ailleurs, il tournait le mélange aux heures où Noah lui avait dit de tourner, il baissait le feu, le raugmentait, laissait ses pupilles s’écarquiller devant la flammèche. Il n’était rentré chez eux qu’une fois. Il avait croisé Nasiya, et il l’avait embrassé, juste là, sur la joue, au coin des lèvres, comme il ne l’avait plus fait depuis des semaines. Il était rassuré, grâce à Noah. Tout allait bien se passer.

Josiah fendait la foule. Il ne voyait personne. Sûrement pourtant aurait-il pu reconnaître quelques personnes connues, quelques amis. Même Noah n’apparaissait pas. Il n’y avait que lui, que Nasiya, là-bas. Entouré d’une foule de gens, laissant mouvoir son corps entre ceux des autres, toujours plus brillant. Finirait-il par se passer de sa vue ? Serait-il un jour autre chose que son étoile, la plus brillante de tout son ciel ? Il se glissa à son côté, et avec tout le naturel du monde, vint passer son bras contre son dos, pour rapprocher son corps du sien. Exactement comme il l’aurait fait s’ils n’avaient pas passé ces trois dernières semaines écartelés l’un de l’autre. Comme si l’évidence était là. Il ne dit rien, laissant Nasiya, sûrement un peu surpris, terminer son propos. Encore une fois, c’était son jour. Il ne voulait pas lui voler la vedette. Son cou était hypnotisant, pourtant. Il devait le baiser, juste-là, derrière l’oreille. Alors il le fit, se hissant sur la pointe des pieds, s’appuyant un peu sur son corps solide. Et il lui glissa quelques mots, juste quelques mots : « tu brilles, mon étoile ». Il fallait le lâcher, toutefois, se décoller, un peu. Il avait du travail, il faudrait choisir le moment opportun. Il ne devrait l’arracher à personne, mais il devrait le faire, quand même. Josiah n’était pas un courageux. Mais il était Aimé, et il devait le lui rappeler.

Aimé, alors, ne dit pas grand-chose de plus, se contentant de marcher aux côtés de Nasiya alors que celui-ci veillait sur sa plèbe. Les fioles avaient presque toutes été distribuées. Il était bientôt l’heure, son cœur battait vite, maintenant, résonnant dans sa gorge. C’est là qu’il croisa, finalement, le regard de Noah. Ce fut ce qu’il lui fallait, comme un signal envoyé des dieux. Il arrêta Nasiya, serrant son bras de sa paume chaude, et se plaçant face à lui. Des plis de son boubou, il tira une petite fiole sur laquelle il était inscrit remember me. Elle avait le même format que celles préparées par l’extatique, à la différence qu’elle était remplie d’un liquide argenté. Avec quelques paillettes orange, tout de même, ç’avait été la seule exigence du tatoueur, ou presque. « Celle-là elle est pour toi, mon Amour. Pour que tu me pardonnes, de ces dernières semaines », avait-il chuchoté, pas vraiment certain que Nasiya puisse l’entendre avec tout le bruit de la rue. C’est que ce n’était pas dans les habitudes de leur couple de se dire des mots d’amour en public.

Ça avait été une idée de Noah. Si elle fonctionnait, Nasiya avalerait le contenu de la fiole et il serait plongé dans le souvenir d’Aimé, le souvenir de ce jour-là muté en hallucination. Noah lui avait conseillé de garder les mains de son amant prisonnières dans les siennes, ça risquait effectivement d’être un peu étourdissant, comme quand on tombe au cœur d’une pensine. Il était prévu que Nasiya puisse tout voir, et mieux encore, qu’il puisse tout voir depuis les yeux d’Aimé. Il verrait combien ils s’étaient adorés, cette nuit-là, comment Aimé s’était senti attiré dehors par la main chaude de son amant, comment celui-ci avait entamé sa danse, sous les astres, avec quelle voix, chaude et rauque, il avait dit Sithandwa sam, yiba yeyam. Il verrait flou, parce que les yeux de son amant s’étaient remplis de larmes tant il s’était senti Aimé. Il entendrait sa réponse, en français. Soi mien, mon amour. Et peut-être alors comprendrait-il ce qu’il lui disait. Aime-moi jusqu’à la fin de nos jours, soi mien, épouse-moi.

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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Sam 9 Mai - 19:04
Intervention MJÔ doux souvenir
succès | @A. Josiah N'Da a mis tout son coeur à l'ouvrage. N'est-ce pas le meilleur moment pour le dire ? Et Noah a fait des merveilles.

Au moment même où Nasiya porterait le flacon à ses lèvres, il se verrait comme jamais homme ne s'est vu auparavant. Il se verrait dans les yeux de l'être Aimé. Il reverrait le soleil chaud du Mexique, sentirait la paume brûlante de son amant dans la sienne. Il se verrait danser. Il s'entendrait rire. Certaines paroles seraient inaudibles, certaines visions resteraient floues. Mais il sentirait cet amour l'envelopper comme il l'a senti ce jour-là. Il sentirait les battement de coeur frapper sa cage thoracique en s'entendant prononcer "Sois mien, mon amour". Il réentendrait ces mots qu'a prononcés Aimé comme s'il les prononçait, lui, sentirait le sourire qui a illuminé son visage, l'amour qui a débordé des yeux qui l'ont regardé. Il verrait et comprendrait le déchirement de voir un tel souvenir oublié. Il saurait qu'aucune journée n'aurait pu briller autant que les étoiles de cette nuit-là.

Invité

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Invité
Dim 10 Mai - 19:40

Carnaval des Rêves


A peine quelques jours s’étaient écoulés depuis son retour de Roumanie que déjà, la brume sauvage de ces terres montagneuses et la camaraderie bienveillante de @Charles Weasley lui manquaient. Il l’avait cherché après tout. Pour oublier l’angoisse, la peur et la colère de ce microcosme qui méprisait la paix. Mais la suspicion pesante de l’air londonien l’avait rattrapé. Au courant des derniers évènements, il se doutait que quelque part, le Ministère avait archivé une cold case à son sujet. Elle ne portait pas encore son nom mais ne demandait qu’à être dépoussiérée au premier indice venu. Doucement, il s’était coulé dans le rythme de son ex-quotidien comme étranger à soi-même. Il avait reprit contact avec son oncle Archibald, rassuré ses employeurs et dû essuyer quelques plonges pour faire pardonner son absence. Il n’avait pourtant pas pu dissimuler un sourire lorsqu’il avait reçu l’invitation de @Malachy J. Lyons pour l’événement tant attendu de ce début d’année. Touché qu’il pensa à lui. Il avait été mis au courant par l’un des photographes de la Gazette du sorcier un matin au bureau, de la fête des 1 an du magasin Ô Marchand’Sable. Se targuant devant Dennis d’avoir été retenu pour en assurer la couverture. L’établissement lui était bien connu tout comme le propriétaire et son conjoint et c’était avec un plaisir coupable qu’il avait accepté.

Quelques fausses promesses de sommeil plus tard et il plongeait dans une allée métamorphosée. Chatoyantes de couleurs et de sons, d’odeurs et de frôlements, la morosité de Dennis s’estompa. Ses doigts glissèrent dans la poche de son vieux jean pour en sortir les pellicules sonores, et en inséra une dans l’un des compartiments de son jouet de toujours. Il rempli le deuxième d’une cartouche à capture d’image standard, petit bidouillage de sa composition et arma son oeil. Très vite, la tenue orangée de @A. Josiah N'Da capta son champ de vision, puis le sari coloré de @Mara Lochlainn imprima la résine vierge de sa pellicule. Lorsque son viseur pointa le profil de @Camille Nott, Dennis baissa brusquement son appareil. Une honte maladive lui empourpra les joues alors qu’il restait interdit devant la silhouette du grand homme qui s’éloignait dans la foule. Il n’eut pas le temps de sonder sa culpabilité qu’il repéra enfin Malachy. Il lui faisait de grands signes, accompagné de @Lemony Anderson. Arrivés à sa hauteur c’est avec une chaleur non feinte qu’il fit l’accolade à ses deux amis et leur répondit presque enjoué.

« Tu crois quoi Malachy ? En Roumanie aussi c’est l’hiver ! J’ai passé plus de temps à me roussir les poils devant la cheminée et le nez d’une dragonne qu’à faire bronzette ! »  
« Content de te revoir Lemony. J’ai rendu visite à Charles Weasley quelques semaines, tu sais, le grand magizoologiste et expert en dragons ?  ne put s’empêcher d’ajouter le jeune homme, fan incontesté du second de la fratrie Weasley.
« J’ai fait mon stage dans la réserve naturelle des dragons pendant ma dernière année à Ilvermorny et… j’ai eu l’occasion de m’y rendre pour … »  

Il était con au point de ne pas avoir réfléchi à quelle excuse il allait sortir à ses amis ? Oui. Pour tous les autres il était resté évasif, c’était passé crème. Il s’intéressait tellement peu aux gens de toute façon que ces derniers le lui rendaient bien.

« … l’un des articles auxquels je contribue. »   Vite enchainer après ce mensonge éhonté et plus bateau qu’un paquebot de luxe. «  «Matez ma belle cicatrice ! 7 centimètres à l’avant bras gauche. Mais on  n’peux pas en vouloir à un bébé dragon non ? »  

Ni une ni deux, la joyeuse bande réunie s’attaqua aux fioles et Dennis sentit ses joues se creuser un en véritable sourire alors que ses deux comparses esquissaient des pas de danse assez mémorables pour venir s’inscrire sur ses pellicules sonores. Il remercia Lemony pour le beignet et l’avala quasiment d’une traite pour éviter de graisser son matériel. Mhhh du thon à n’en pas douter… mais l’autre ingrédient ? Du poulet ? Qu’à cela ne tienne, le ventre du garçon était toujours prêt à engloutir toute sorte de nourriture extravagante. Essuyant ses doigts sur son pardessus clair il photographia de nouveau les mouvements hachés de Malachy revenant vers eux, un chapeau pointu sur la tête. « Celle là la Gazette devra payer cher pour l’avoir ! Il faudra qu’ils viennent l’arracher de mon frigo ! »  . Manquait plus que le Lyons les entraine tous dans une danse macabre et le chemin de Traverse se transformerait bientôt en une véritable fête des morts mexicaine.

Au loin il aperçu Mara se lancer dans une danse des pieds aussi leste que surprenante et repéra également la sœur de Charlie, @Ginevra Weasley à ses côtés ainsi que deux autres femmes. Il les captura, ainsi qu’un Lemony au déhanché de samba superbe aux prises avec une belle rouquine. Enfin, il attrapa à son tour une fiole orange. Après tout, s’il ne voulait pas répondre à d’embarrassantes questions pendant les prochaines minutes, il n’y avait pas mieux que de littéralement n’y rien comprendre.
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883 mots

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