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Take a bow for the new revolution | Pandora&Georgia
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
pictures : Take a bow for the new revolution | Pandora&Georgia B5097c269a0f90ad90c06e5cda963512817b5f34
Mer 8 Avr - 2:12
Take a bow for the new revolution
Georgia Harris & @P. Pandora Parkinson
Won't get fooled again - The Who


février 2004

Son corps est constellé de sueurs lorsque Georgia fait valdinguer la porte d’entrée, le souffle encore erratique des kilomètres qu’elle vient d’enchaîner. Elle referme la porte derrière elle, lançant un regard aux alentours, pour vérifier que Pandora n’est pas encore rentrée, et laisse échapper un soupir soulagé.

Elle est rentrée en trombe de son entraînement, agacée par l’ambiance tendue parmi les joueurs, les muscles crispés des efforts de la journée. Elle ne sait pas ce qu’il leur prend, tous, mais jamais ils n’ont été aussi désorganisés, aussi mous, aussi agaçants. Les passes ont raté leurs arrivées, frappant contre les anneaux plutôt que passant en leur centre, et même Olivier n’est pas arrivé à râler suffisamment pour leur redonner du coeur à l’ouvrage. Ils ont tous eu la tête ailleurs, la tête en l’air, et Georgia qui se repaît de ses heures de travail, de concentration pure, de l’échappatoire d’une journée de Quidditch, est rentrée frustrée.

Alors, d’un geste, elle a laissé tomber sa cape et son sac au sol, les envoyant balader d’un coup de pied contre le canapé, avant d’enfiler jogging et baskets, pour fouler les pavés des trottoirs londoniens. Habitude prise durant la guerre, qu’elle a bien du mal à lâcher. Il y a pire, toutefois, comme addiction ; mieux vaut se détruire la plante des pieds sur le béton anglais que les bras à se piquer des doses.

Une main lasse vient essuyer ses joues, encore rouges d’adrénaline, et un long soupir la prend. Il lui faut ramasser ses affaires avant que ses colocataires ne rentrent, lancer ses préparations de repas, et relire, pour la mille-et-unième fois, les tactiques du prochain match. Portant ses mains à ses tempes, Georgia se masse, très lentement, le regard perdu dans le vide. Malgré ce plan tout indiqué, son coeur balance pour un délaissement complet. Elle hésite, quelques secondes, à se laisser tomber sur le sofa qui trône au milieu de la pièce sans retenue aucune, mais sa peau colle déjà, la gratte presque. Du bout des doigts, elle récupère sa baguette magique, abandonnée sur la table basse, et se faufile vers l’étage, faisant virevolter ses affaires derrière elle.

En deux temps trois mouvements, la cape est suspendue, le sac vidé, le linge au sol, et ses doigts gelés – quelle idée, de courir par ce temps gris et froid – sont déjà posés sur le robinet de la baignoire qui trône dans sa salle de bain. Mieux qu’une sieste, qu’un repas chaud, la douceur de glisser ses jambes dans un bain à l’eau parfaitement chauffée. Les yeux fermés, sa tête retombe sur le bord de la baignoire, et elle s’autorise de longues minutes d’absence.

Son torse se soulève, lentement, alors que sa respiration s’apaise et, Georgia ne peut y échapper. Un instant suspendu de sommeil imprévu vient la prendre au dépourvu, l’enfonçant dans une onde de plaisir bien mérité. Lorsqu’elle revient à elle, près d’un quart d’heure plus tard, sa peau est toute fripée, son corps frissonne de l’eau tiédie, et ses muscles sont un tant soit peu moins douloureux. Elle plisse le nez, agacée un millième de seconde de s’être endormie, mais un sourire satisfait vient trahir son humeur. Quelques minutes plus tard, lavée et rincée, elle émerge hors de l’eau, saisissant à la va-vite une serviette rose qu’elle enroule autour de sa chevelure blonde. Elle entend, enfin, depuis le salon, la maisonnée reprendre vie.

Ses lèvres s’étirent et, reprenant en main sa baguette, elle enfile un peignoir trop grand, souvenir d’elle ne sait plus quelle chambre d’hôtel, délaissant la serviette dans ses cheveux au sol, avant de dévaler les marches pour rejoindre le salon. Sur la table à manger trônent à présent une panoplie de journaux, dont les unes s’activent en folie, faisant miroiter l’image des chanteurs qui affolent les coeurs et les consciences depuis quelques semaines. Leurs noms ont été murmurés, parfois discrètement, parfois avec plus d’agacement, toute la sainte journée, alors que manager, kiné ou joueur allait de son pronostic quant au procès des rockeurs. Certains grommellent au scandale, d’autres secouent les épaules, amoureux de la bonne musique, et Georgia se tient entre eux, agacée au possible. Elle a presque l’impression d’être aussi monomaniaque que Dubois, dans ces situations-là, où tout ce qui l’éloigne d’un beau déroulé d’entraînement la rend nerveuse.

Alors, du bout des doigts, lèvres pincées, elle récupère un des journaux, dépliant le papier, jugeant la titraille alarmiste qui appelait au réaction de la population, tout en scandant le nom de Pando. Elle n’est pas dans le salon, s’est probablement évadée vers sa chambre et, vu la manière dont les journaux ont été balancés sur la table, son humeur doit être aussi fabuleuse que la sienne, il y a quelques heures. Georgia perd son sourire et, sourcils froncés, repose le papier sur la table, ne lui portant pas plus d’attention que cela.

À quoi bon se préoccuper de politique, depuis son pauvre statut ? Les actes de Reissen, qui enflamment les opinions, elle n’en pense pas grand chose, merci bien. Tout ce qu’elle sait, d’avoir pu croiser certains de leurs membres, dont l’un est proche de son autre colocataire, c’est qu’ils ne sont pas si terribles, ces sacrés rockeurs, et qu’ils sont même agréables comme tout autre individu, autour de pintes partagées dans le salon. Elle espère simplement qu’ils n’ont pas trouvé une raison, eux aussi, d’agacer Pandora, qui sera bien moins agréable à vivre si elle ne trouve pas une manière d’expulser sa colère. Quelle enfant, parfois, que celle-ci.

C’est un sourire presque amusé qui se glisse sur son visage alors qu’elle fait les quelques pas qui la mène devant la porte de la chambre, bien évidemment fermée. Georgia lève les yeux au ciel, n’ayant jamais compris cette manie. Si elle toque à la porte, par mesure de précaution, sa main est déjà sur la poignée, et le bout de bois entrebâillé. Elle glisse la tête entre la porte et le chambranle, cherchant Pandora du regard.

« Pando, t’es là ? C’est quel type d’explosion que tu nous couves, avec ce lancer de journaux sur la table, dis-moi ? » ajoute-t-elle, faisant un pas dans la pièce.

Son peignoir retombe avec son geste, révélant son épaule, et Georgia frissonne au contact de ses cheveux mouillés sur sa peau.

1038 mots
:copyright: Eden Memories

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
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Take a bow for the new revolution | Pandora&Georgia 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Ven 10 Avr - 1:17




Take a bow for the new revolution
Pandora rentre chez elle en claquant la porte. Elle le fait exprès, pour qu’on l’entende. Elle grommelle et vocifère au point d’en effrayer son chat qui file se cacher sous un meuble. D’un coup de baguette magique, elle envoie pendre sa cape de laine noire dans un placard. Saturne a raison ; même si sa maîtresse cherche à se faire remarquer, il vaut mieux ne pas l’approcher. Tous les autres habitants de la maison l’ont appris eux aussi, et parfois à leurs dépens. Si son humeur est massacrante, si elle se fait tornade alors qu’elle est d’ordinaire fleuve tranquille mieux vaut la laisser ruminer seule. Pourtant, alors qu’elle tente de faire claquer ses talons sur la moquette de son appartement, elle aimerait qu’on vienne la voir. Qu’on lui demande « bah alors, Pando, qu’est-ce qui t’arrive ? ». Elle balance les Unes du jour sur la table basse du salon, et grimpe les marches jusqu’à atteindre sa chambre, son chapeau pointu toujours vissé sur son crâne. Si elle le laisse en bas, sa coloc le lui vole. Elle ne le lui vole pas exactement, mais elle l’emprunte, et ça l’emmerde. Parfois, sa coloc a les cheveux sales. Pandora pose ainsi le couvre-chef sur la tête en porcelaine blanche qui trône sur sa coiffeuse. Dans son miroir, elle réajuste la collerette blanche qui vient couvrir le haut de sa robe en laine noire, dans laquelle elle a chaud. Parce qu’elle est énervée, vous l’aurez compris. Elle revient du boulot, et comme souvent, on n’a parlé que d’Harry Potter, au lendemain de son scandaleux discours sur le parvis de Gringotts. Elle en a l’estomac retourné. C’est qu’elle a l’estomac fragile, Pandora. Et cette fois-ci, la raison de son énervement à l’encontre du Ministre est inhabituelle. C’est que ce n’était pas juste un de ses habituels discours plaintifs, c’était un propos qui amenait dans sa foulée une frustration absolument ingérable pour une enfant à qui l’on n’a pas souvent dit non.
Pandora a toutefois refusé de le laisser gagner. Sa cheffe lui a dit que non, mais elle le fera quand même, foi de Salazar. Elle enlève ses chaussures vernies avant de redescendre ses escaliers pour rejoindre la cuisine, et se fait un thé. En passant, elle regarde la porte de la salle de bain ; fermée, avec quelqu’un à l’intérieur, semble-t-il. Tant pis, elle prendra un bain plus tard. Et après tout, sûrement faut-il remuer le chaudron tant qu’il bout. Elle va se faire son thé, et écrire. Elle repasse au salon, devant les coupures qu’elle a laissées. Autre appel à ce qu’on vienne lui demander ce qui ne va pas. Autre signe pour qu’on la remarque. Saturne semble l’entendre. Il lui emboîte le pas et montre dans la chambre avec elle. Créature divine - et dévoreuse d’enfants - qu’il est.

Pandora s’est acheté une machine à écrire. Elle trouve ça extraordinaire. Reste à trouver un enchantement pour que les barres de lettres cessent de s’emmêler quand elle écrit trop vite. Ce n’est pas bon pour la productivité. Elle l’a trouvé dans une boutique moldue – un antiquaire, comme ils appellent ça. Pandora n’a pas trouvé ça particulièrement Antique, bien au contraire. Elle s’est figuré que c’était une technologie absolument sensationnelle pour remplacer l’ennuyeuse plume, et son encre qui avait la manie de tout tâcher, qu’elle soit de seiche ou de calamar. Elle entend des pas dans le couloir. En fait, elle a même entendu Georgia scander son nom au travers de l’appartement. Elle a même eu le culot de se demander « mais qu’est-ce qu’elle me veut ? », vile enfant gâtée. Les pas se dirigent vers sa chambre. Ils s’approchent de sa porte, elle peut les entendre, même feutrés par la moquette. Elle n’aura pas le culot d’entrer sans frapper, tout de même ? Bien sûr que si, elle en a le culot, puisqu’il s’agit de Georgia. Et alors que sa colocataire pousse la porte de sa chambre, Georgia se retourne sur sa chaise, prête à lui demander de ressortir pour frapper, argumentaire déjà prêt à être dégainé. Elle est toutefois arrêtée dans son élan par la tenue dans laquelle se présente la joueuse de Quidditch, apparemment à peine sortie de son bain puisqu’elle est encore en peignoir, et que celui-ci à l’audace de glisser le long de son épaule blanche. Pandora se retrouve comme à treize ans, quand elle s’est pris ce Souaffle dans la tête alors qu’elle assistait à un entraînement de l’équipe de Serpentard. Bouche-bée, et un peu ridicule. Elle secoue le crâne alors que Georgia s’adresse à elle, et vient machinalement replacer sa frange sur son front, comme elle le fait toujours quand elle est gênée. « C’est quel type d’explosion que tu nous couves, avec ce lancer de journaux sur la table, dis-moi ? », lui dit-elle. Elle a remarqué, alors ? Cette nouvelle la fait sourire et la sort de sa torpeur. Elle attrape Saturne sous ses pieds et vient le poser sur ses genoux. C’est qu’elle a envie de se faire attendre, un peu. Elle aime bien l’idée que sous ses faux airs exaspérés, sa colocataire s’inquiète un peu pour elle. Et à vrai dire, ça tombe bien que ce soit elle, parmi les habitantes de la maisonnée, qui ait répondu à l’appel. A vrai dire, Pandora se serait attendue à ce que ce soit elle qui soit exaltée, après le discours de Potter. N’est-elle pas née-moldue ? Ne souhaite-t-elle pas voir tous ceux qui encensent les Mangemorts croupir en prison ? « J’ai un pitch, pour un article, mais ma cheffe refuse que je l’écrive. Elle trouve ça trop provoc. » C’est que Pandora a déjà un écrit un article suffisamment provocateur, il y a à peine trois mois. S’il a fait exploser les ventes du magazine, il a aussi créé un certain désaccord parmi les lectrices de Witch Weekly. Disons lectrices parce que sincèrement, c’est un public plutôt féminin qui lit cet hebdomadaire. Elle planta son regard sombre dans celui de sa camarade, retrouvant finalement sa contenance habituelle. « Tu votes quoi, toi, si t’es au Magenmagot ? Pour ou contre l’incarcération de Reißen ? ». Pandora était de nature un peu provocatrice, mais c’était Georgia qui avait commencé, avec son peignoir qui glissait sur son épaule.

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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
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Dim 12 Avr - 4:29
Take a bow for the new revolution
Georgia Harris & @P. Pandora Parkinson
Won't get fooled again - The Who


février 2004

Sa peau dénudée contraste sévèrement avec celle couverte au possible de sa colocataire, dont la collerette de la robe orne effrontément le cou. Georgia sent ses lèvres s'étirer, mais retient tout commentaire. Elle a toujours eu un mal fou à s'habituer à la mode sorcière - bien quelque chose pour laquelle elle regrette affreusement sa vie à Newcastle, où les gens ont la décence de s'habiller de leur temps. Elle la trouve tout de même attachante, ce brin de Parkinson, avec son joli carré, et sa frange sage, toute vêtue de noire. Les pieds de Georgia rebondissent presque sur la moquette alors qu'elle s'approche à pas de chats, interrogeant le bazar dans le salon.

Pas que ce soit inhabituel, pour la rédactrice, d'avoir mille et uns exemplaires des derniers journaux et des magazines à la mode dans son appartement, traînant ça et là... mais non, c'est bien là le soucis, Pandora est organisée. Une des raisons, finalement, qui font que les jeunes femmes se supportent, s'apprécient même, se respectent un peu, tant bien même l'une se balade en peignoir, et l'autre en robe col montant. Elle s'approche de son amie, ne réalisant aucunement le trouble qui l'a prise à son arrivée - ou le plaçant sans aucune autre pensée sur son entrée sans attendre de réponse, une tare qui elle savait horripilait hautement la sang-pur. Elle ne réalise pas, donc, et se contente de s'approcher d'elle, jetant un petit regard attendri à sa machine à taper, puis, surtout, au beau matou sur ces genoux. Elle glisse les doigts entre ses deux oreilles, caressant doucement le crâne de Saturne, et lève les yeux au ciel devant la réponse qui ne se fait attendre. Pandora est bien trop excitée.

« Encore un article provoc ? Tu cherches, Pando, » murmure-t-elle, s'adossant contre le rebord du bureau.

Les yeux de la journaliste se fondent dans les siens, et ses lèvres sont relevées, déjà prêtes à lui expliquer par mille et uns détours ce qu'elle a proposé à sa rédac-cheffe - du moins, c'est ce que Georgia s'imaginait. La phrase qui tombe, pourtant, ne lui révèle rien, et l'inclut bien trop rapidement dans la discussion. Comment ça, si elle pouvait voter, que choisirait-elle ? Trois secondes, Georgia est déstabilisée, et ses sourcils se froncent. Presque gênée, elle tente tant bien que mal de se remémorer les quelques phrases baragouinées par Binns au sujet de la politique actuelle du pays bien vite oubliées.

Georgia ne s'est jamais trop intéressée à la politique, de quelques cultures qu'elle soit, connaissant des bribes ça et là, mais retenir les spécificités du Magenmagot ? Elle fait un effort, pourtant, balbutiant : « Ce ne sont que les Lords qui votent, chez vous, c'est bien ça ? C'est vraiment absurde, ça, comme décision. »

Et si dans ce mot Pandora y verra ce qu'elle y souhaite, Georgia songe à son gouvernement moldu, avec sa chambre des Lords et des communs, sa présence d'hommes et de femmes, de conservateurs et de progressistes, les élections qui mettent des mois à se préparer, les référendums décriés, et elle soupire. Luke l'a encore appelé, l'autre jour, la voix toute excitée de lui parler d'un projet du Labour, qui voulait donner plus d'autonomie au Nord de l'Angleterre - il y aura un vote, dans quelques mois, et il est débordé à militer pour. Georgia n'y a rien compris, outre qu'il estime certain que le projet permettra de redonner plus de cœur à Newcastle, et qu'il compte sur elle pour se recenser et voter. Elle a levé les yeux au ciel, a répondu un « oui bien sûr » des plus menteurs, et a enchaîné sur des demandes de nouvelles de son neveu. Pourtant, tant bien même se fiche-t-elle totalement d'en avoir la possibilité, elle la possède tout de même. Ici, même si elle n'aurait probablement pas levé le petit doigt pour plus participer, la société ne lui en donnait même pas l'occasion. Sang-de-bourbe, déjà, merci bien, comment pourrait-elle finir à la table des grands ? Mais, surtout, des hanches marquées, des seins importants, bref, un corps de femme, une condition de fille, quelqu'un d'autant plus dénué de tout pouvoir. Absurde, comme système, vraiment. De là à ce qu'elle se questionne sur ce qu'elle aurait choisi, si elle y avait le droit, seulement... Georgia hausse les épaules, un peu déboussolée.

« Je n'y ai pas trop réfléchi, je t'avoue. Qu'est-ce que ça peut bien me faire, qu'ils aillent en prison ou non ? Ça ne changera pas ce que les gens pensent, ce qu'ils ont fait, et ça n'impactera pas pour autant ma vie au quotidien. » Elle retient un bâillement, étirant lentement sa nuque. « C'est juste ça qui t'agace, de te demander ce pour quoi tu aurais voté ? Quoi, c'est parce que c'est Reissen, et que d'autres peuvent le faire, que tu t'énerves ? Personne n'a voté pour choisir notre ministre mais ça, bizarrement, ça ne t'offusque pas, » ajoute-t-elle, sourire moqueur aux lèvres.

Ils annoncent partout combien le parlement et la justice magique vont se réunir pour prendre une grande et solennelle décision sur un groupe d'éberlués, et tout le monde s'en passionne. Absurde, vraiment. Ça la dépasse totalement, Georgia - et elle veut bien faire un effort pour Pandora, vraiment, mais elle ne comprend pas l'intérêt. Elle a vu des milliers, non, des centaines de milliers de fois ses frères et sœurs argumenter sans fin, l'été de 97, rentrée à Newcastle entre sa fin d'études et son entrée chez les Harpies, pour savoir si l'arrivée - enfin ! - de la gauche de Tony Blair au pouvoir était une bonne chose pour le pays. Ils ont balancé Thatcher, ils ont balancé les crises, ils ont balancé mille et une explications qui les ont fait ne plus se parler de l'été, entre eux ou avec leur entourage. S'investir, prendre des décisions politiques, c'est la meilleure façon de jeter un froid, de crisper les choses, de risquer des crises inutiles.

Alors tant qu'elle ne sera pas au bord de la guerre, tant qu'elle n'aura pas à fuir à nouveau sa vie dans ce monde sorcier qui est sien, elle ne comprend pas pourquoi elle devrait s'engager sur un spectacle de rockeurs un peu trop poussifs. Ils ne sont pas les seuls à aimer les sang-purs, ils ne sont pas les derniers à cracher sur Potter- et Georgia n'aime pas ça plus que cela, évidemment. Mais elle n'a pas suivi ce que Potter fait, non plus, elle ne sait pas si elle l'aime plus qu'un autre, leur Survivant, et si il provoque des réactions pareilles, il ne vaut mieux pas dire grand-chose trop haut, trop fort. Non, vraiment, quelle mauvaise idée. Par désespoir de cause, la jeune femme admet tout de même, replaçant distraitement son vêtement correctement :

« Tu sais quoi, si tu tiens vraiment à ce que je décide, je pense que je voterai blanc - c'est un peu facile de nous demander de choisir un parti en faisant porter le chapeau à un groupe, non ? Alors, en votant blanc, tu es tranquille, tu ne t'engages pas, mais tu as voté quand même. Et puis, pour certain, tu auras presque l'air contestataire des deux - c'est tout gagnant. Tu y as beaucoup réfléchi, toi ? Qu'est-ce que ça te change, alors, d'y avoir pensé ? »


1196 mots
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P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
MODÉRATRICE & MJ
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Dim 19 Avr - 21:53




Take a bow for the new revolution
Pandora replace la frange sur son front, et en laissant retomber sa main sur le chat roulé en boule sur ses genoux, elle passe ses longs doigts vernis sur sa collerette blanche. Ça l’aide à se sentir maîtresse d’elle-même, c’est aussi pour ça que sur sa chaise, son dos est droit, et c’est pour ça qu’elle tient son menton aussi haut. Il s’agit d’un sujet sérieux. Elle a des choses à écrire, à formuler. Elle a déjà pris des notes, sur place, la veille. Juste après que le Ministre s’est retiré, elle a gratté et gratté jusqu’à ce que ses doigts lui fassent mal, jusqu’à se que sa plume soit un peu échevelée. Elle s’est assise au Helen’s Legs, l’agitation y était édifiante. Pour le lendemain, l’ébauche avait été rédigée, mais comme elle l’a dit à Georgia, la cheffe n’en a pas voulu. Trop provocateur, donc. C’est ce que Georgia, elle-même, commente en l’apprenant : encore un, lui dit-elle. Pourquoi est-ce que cela les étonne toutes ? Et si la rédactrice en chef ne veut pas le publier, Pandora décide finalement d’en tirer ses propres conclusions : c’est que ce n’est pas suffisamment bon, c’est que ce qu’elle a écrit n’est pas aussi fort que le Serpent qui se Mord la Queue, article qu’elle a rédigé à la suite des attentats de Septembre qui ont coûté la vie à Astoria Greengrass. Sinon, elle n’aurait pas pu faire autrement que de le publier. C’est qu’il lui manque un axe. Il lui manque une phrase d’accroche, il lui manque une occasion personnelle de l’ouvrir. Alors elle cherche l’axe, elle cherche le fil rouge, elle cherche la colonne vertébrale de son article. Georgia, comme souvent, est son premier témoin. Qu’en pense-t-elle, elle, de l’affaire Reissen ? C’est que sa colocataire, aussi provocatrice soit-elle avec son allure, avec ses robes à paillettes et ses peignoirs qui glissaient le long de son bras, ne l’est jamais avec les mots, et encore moins avec la politique. Mieux que ça, elle n’en parle jamais. Pas avec Pandora, en tous cas, et puisque celle-ci a souvent tendance à se croire au centre du monde, elle en conclut que non, Georgia n’en discute jamais politique.
Alors Pandora pousse sa colocataire dans ses retranchements, et elle lui demande son avis sur Reißen. Et il faut dire que Georgia la surprend, elle n’élude pas toute de suite le sujet, elle choisit plutôt de la questionner sur le système du Magenmagot, et elle ajoute même, comble des combles, que la décision de ne laisser voter que les Lords est véritablement absurde. Si seulement sa rédac-cheffe pouvait entendre ça, par Salazar ! Pandora soulève Saturne pour le poser au sol, avant de se retourner vers son article, et d’écrire ces deux phrases – c’est que Georgia l’inspire :
Dans l’imaginaire commun, ce sont les Lord qui votent. Les hommes, de vieilles et nobles familles.
Et alors qu’elle tape les dernières lettres, elle entame sa réponse. Elle se prend pour le professeur Binns, quelques instants, mais tente de se faire moins soporifique : « ça sera un point de mon article, Georgia ! Le Magenmagot est multifonctions, il tient des procès et vote des lois. Déjà ça, c’est assez improbable, quand on voit ce qu’il se passe au Congrès Magique Américain, ou chez les moldus, je suppose … ». C’est un reliquat d’une société ancienne que de voir se tenir dans la même cour parlement et palais de Justice. Les moldus ont séparé ces institutions il y a bien longtemps, comme les sorciers américains ont su le faire à la création de MACUSA. « Ce ne sont pas que les Lords, qui votent. Ce sont aussi quelques sorciers, et surtout, quelques sorcières, qui sont parvenus à grimper les échelons du Département de la Justice Magique, et à qui on a demandé de siéger. Comme Amélia Bones, avant que Jedusor ne l’assassine, et bien sûr, comme @Moira A. Oaks. J’ai fait des recherches, cet après-midi. C’est un peu comme si la Chambre des Lords et la Chambre des Communes, en plus de voter des lois, se chargeaient des procès. » C’est qu’elle veut toucher toutes les audiences, Pandora. Elle veut que toutes ses lectrices, nées-moldues comme sang-pures, puissent bien saisir son propos. Alors elle fait des recherches, et elle apprend des choses qu’elle n’aurait jamais cru connaître un jour.

Georgia, quand elle reprend la parole, semble repartir dans les travers que Pandora lui connaît. Elle lui dit, en somme, qu’elle s’en fiche. Pandora ne peut y croire, mais Georgia le jure : ça ne changera rien à sa vie. La journaliste secoue la tête de droite à gauche. C’est que la réponse est attendue – Georgia ne s’intéresse pas à la politique, on l’a dit – et en même temps, comment est-ce même possible ? C’est que ça la concerne, non ? Particulièrement quand il est question du procès d’un homme qui a encensé un Mangemort, non ? Que Georgia jure son désintérêt, et en plus vis-à-vis de cette situation, Pandora ne peut l’avaler ! Elle ouvre la bouche, prête à piquer encore un peu plus, pour l’amener encore un peu plus loin, mais finalement, Georgia lâche quelque chose : « Quoi, c'est parce que c'est Reissen, et que d'autres peuvent le faire, que tu t'énerves ? Personne n'a voté pour choisir notre ministre mais ça, bizarrement, ça ne t'offusque pas » Aha !, manque de s’exclamer Pandora, le doigt en l’air. Plutôt que cela, elle se contente de sourire, ravie de la tournure que prend la discussion. Georgia sous-entend quelque chose que Pandora croit comprendre. C’est que Reissen est un groupe qui encense un sang-pur, sa colocataire doit ainsi la croire prête à tout pour les défendre, puisqu’elle est elle-même issue de cette frange aristocrate de la société magique. C’est que la sang-pure admet souvent l’improbabilité de sa situation : après tout, elle vit avec une née-moldue, qu’elle aurait il y a quelques années qualifiée de sang-de-bourbe. Ce terme, elle ne l’a d’ailleurs retiré de son vocabulaire qu’à son entrée chez Witch Weekly, parce que cela faisait mauvais genre de le dire. Et si elle n’a plus dit depuis, c’est parce qu’elle ne fréquente plus les cercles qui la poussaient à le faire, et qu’au contraire, elle vit avec une femme que certains qualifieraient encore ainsi. Il y a là quelque chose de politique, non ? Une aristocrate qui choisit de vivre avec une née-moldue ? Et de l’autre côté, une jeune femme aux parents parfaitement non-magiques qui choisit de louer une chambre à une sang-pure… Et Georgia, sans toutefois dire toutes les choses, vient de mettre cela en avant, c’est en tous cas ce que Pandora croit entendre dans son discours. Elle reprend sa machine, et ajoute :
Sont-ils tous les mêmes, une vingtaine d’exemplaires similaires ? Et ainsi, votent-ils tous de la même façon ? Voteront-ils pour la libération de Reissen, et ainsi, pour qu’on innocente celui qui a fêté les cinquante ans de Lucius Malefoy sur la place publique ?
A moitié assise sur son bureau, Georgia continue. Elle annonce qu’elle voterait blanc, brandissant cela comme le plus grand des actes politiques. C’est qu’elle est étonnante, ce soir, sa colocataire d’ordinaire si indifférente. Pandora sourit, et après qu’elle a tapé ces quelques mots, elle la regarde dire, et l’écoute attentivement. La joueuse de Quidditch lui lance finalement le Souaffle, et lui retourne sa question. Elle n’y a pas encore assez réfléchi, contrairement à ce que sous-entend Georgia, mais elle a déjà une ébauche de réponse. Une ébauche d’article, même. Elle n’est toutefois pas encore tout à fait prête à le dévoiler à Georgia. Ou en tous cas, elle en veut plus de sa part, et va ainsi donc encore un peu plus la chercher. « Ça change que j’ai encore beaucoup de questions pour toi » entame-t-elle, grand sourire aux lèvres, pas encore tout à fait prête à dévoiler sa main. « Je ne t’ai pas bien comprise, qu’est-ce que tu entends par choisir un parti en faisant porter le chapeau à un groupe ? Qu’est-ce que ça veut dire, porter le chapeau ? » Pandora jette un œil à son chapeau pointu. Que vient-il faire dans l’affaire ? @Engel Bauer et ses compères devront-ils porter des couvre-chefs pour aller à leur procès ? L’affaire est aussi fumeuse qu’un chaudron en ébullition. Elle ajoute cependant, dévoilant quelques-unes de ses notes. « Et c’est vrai, ce que tu dis ? Tu t’en fous, qu’ils aillent en prison ou non ? » S’en foutre. Elle a répété simplement ce qu’a dit Georgia, mais ça doit sonner bizarrement entre ses lèvres. Pandora n’utilise jamais pareil vocabulaire, on ne l’a pas élevé comme ça. Mais elle s’entraîne, ça fait plus actuel, c’est important, pour ses articles. Et si Georgia est bien quelque chose, c’est actuelle. Elle incarne de nombreuses valeurs que la société magique de 2004 veut se donner, c’est pour ça que c’est tellement important, pour la journaliste, de la sonder convenablement.

Elle se tient prête, les mains non loin de sa machine, au cas où la réponse de Georgia lui inspirerait quelque chose. Sa muse du jour, en peignoir blanc.  
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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
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Ven 24 Avr - 12:50
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février 2004

Les doigts de Pandora n'arrêtent pas de tapoter sa machine à écrire, que Georgia observe d'un œil circonspect. C'est bruyant, c'est lent, il vaut mieux ne pas se tromper, que d'horreurs. Elle ne comprend pas sa fascination pour cet objet, daté au possible, mais c'est toujours avec beaucoup d'application et d'enthousiasme que sa colocatrice se met à écrire, alors Georgia ne dit mot. Elle est trop perdue dans ses souvenirs, de toutes façons, à tenter de se rappeler comment fonctionne leur système juridique, ici. Ce ne sont que les Lords, n'est-ce pas ? Ils votent, ils prennent les décisions. C'est tout ce dont elle se souvient. Pas grand chose, il est vrai, et en même temps, ce n'est pas comme si elle s'en souciait. Pandora, par contre, semble évidemment plus renseignée. Tête penchée, Georgia la dévisage alors qu'elle semble prendre des manières autoritaires, lui expliquant tout ce qui lui échappe. Elle ne peut pas dire, pour le système américain, n'ayant jamais, franchement jamais, pensé à s'y intéresser, mais hoche la tête pour le monde moldu. Qu'elle sache, décider des lois et punir les coupables sous une même institution, ça ne se fait plus. Elle ne le dit pas, mais qu'est-ce qu'ils peuvent être en décalage, parfois, dans le monde sorcier. Elle est capable d'invoquer des choses les plus magiques, d'être plongée dans une chambre où portraits enchantés s'affichent et murs détendus offrent un espace bien plus grand que les mètres carrés ne devraient offrir, et pourtant, ils ne sont pas fichus d'avoir les bases d'une société normale. Georgia plisse le nez quand Pandora lui assure pourtant que ce ne sont pas que les Lords qui votent. Ça, ces clichés viennent d'en prendre un coup. Apparemment, il y a même des femmes qui siègent. Amelia Bones, où a-t-elle déjà entendu ce nom ? Ah, oui, dans les journaux. Tuée. Ce n'est pas bien fameux, d'être femme qui siège, dites donc. Un petit ah! lui échappe quand elle entend le nom de Moira. Ça, elle aurait dû y penser. Elle a vu son nom dans les journaux, à elle aussi, bien plus récemment. En rapport avec les procès, aussi. Seulement, dans les pages sport, il y avait un interview de l'inventeur de l'Éclair de feu, déjà en train de plancher sur sa prochaine merveille. Autant dire que les affaires politiques ont vite été tournées. Se concentrant, Georgia reporte son attention sur Pandora qui lui explique alors que dans le monde sorcier finalement, c'est comme si les Lords et le public votaient et faisaient les procès. Elle hoche la tête, songeuse, et se sent obligée d'ajouter : « Ils ont compris depuis longtemps que c'était primordial, eux. » En tout cas, c'est cela qu'on lui a toujours appris. Qu'elle n'ait pas cherché à savoir si c'était vrai ou faux, c'est une autre histoire, elle se contente de plaider cela. Puis, inspirée, elle ajoute : « Et dans la chambre des communes, tu sais, tu n'as pas que des gens qui ont gravi les échelons. » Ça, elle le sait de sources sûres. Un été, rentrée à Newcastle, Luke et Marcus étaient dans tous leurs états parce qu'un ami avait monté son dossier pour les élections, et il avait obtenu soutien. S'il y a quelque chose dont elle est certaine, c'est qu'aucun ami de ses frères n'a pu faire d'études de droits, et que s'il s'était retrouvé presque élu comme député, c'était la faute à la chance. Il avait fini élu local, parce qu'il venait parader toutes les semaines, demander si on avait quelque chose à lui faire remonter, qu'il était là pour aider sa circonscription. Marcus avait fini par lui mettre un pain dans la figure, à celui-là, mais elle ne sait plus trop pourquoi.

Enfin, tout ceci ne change rien à sa réponse, la jeune femme n'en pense absolument rien. Qu'est-ce que cela peut bien lui faire, qu'ils aillent ou non en prison ? Pandora ne réagit pas, alors Georgia reporte son regard vers elle, cherchant une once de sentiment. Elle a un petit sourire aux lèvres qui lui font hausser les sourcils. Ses doigts reprennent le chemin de sa machine à écrire, tapotant avec enthousiasme de longues phrases. Un peu agacée, Georgia pince les lèvres, se demandant ce qu'elle a bien pu lui dire qui mérite d'être écrit - moqué, peut-être, utilisé encore comme exemple de personne qui ne sait pas. Alors, elle continue. Quitte à la faire écrire, autant lui donner de quoi. Elle s'en fiche, Georgia, alors elle vote blanc. Elle sait que cela agace les gens, les votes blancs, parce que tout le monde écharpait ceux qui le faisaient, chez elle. Comme quoi il faut prendre position, que c'est important pour le bon fonctionnement du pays. Elle roulait des yeux, quand ils repartaient en politique, et se resservait des pommes de terre. Ce n'est pas comme si eux cinq, poussière dans le monde anglais, allaient changer quoi ique ce soit à la donne. Pourquoi s'acharner à réfléchir, à se prendre la tête entre proches, à se donner l'impression d'être plus importants qu'on ne l'est. Vote blanc, donc, le vote des agacés. Et elle, alors, qu'est-ce qu'elle voterait ?

Les doigts de Pandora finissent de taper quelques secrets sur son papier, alors qu'elle l'écoute attentivement. Un grand sourire vient orner ses lèvres, assurant à Georgia qu'elle a encore besoin d'elle. Moue boudeuse, la poursuiveuse s'apprête à lui dire que c'en est bien assez, de la politique, tout le monde en parle, pas plus à la maison, s'il te plaît, sauf que la jeune sorcière est déjà repartie de plus belle. Son agacement fond aussitôt qu'elle lui demande ce que ça veut bien dire, faire porter le chapeau, ses yeux glissant sur les couvres-chefs pointus qu'elle garde dans sa chambre. Un rire la secoue, tandis qu'elle renchérit, pour savoir si elle s'en fout vraiment. Rictus toujours amusé aux lèvres, Georgia souffle :

« Ça veut dire qu'on leur fait porter la responsabilité, » explique-t-elle. « Tu sais, en nous demandant de les condamner, on nous fait dire qu'ils représentent tous les problèmes, et ça simplifie les choses. C'est un peu facile de dire qu'ils sont responsables de ce qui divisent les gens, non ? Si on choisit de les innocenter, ils nous donnent l'impression d'innocenter les… » Elle allait dire sang-purs, parce que c'est ce qui lui vient en premier à l'esprit, mais comment prononcer cela quand la miss avec frange, venant à peine de dire les mots Chambre des Lords et des Communes, se tient devant elle ? Georgia soupire et reprend : « Les conservateurs extrémistes. Et si on les juge coupables, est-ce qu'on ne leur donnerait quand même pas trop de pouvoirs ? Alors tu vois, voter blanc, ça ne paraît pas si mal. »

Sa dernière question se rappelant à elle, Georgia grimace. Qu'est-ce qu'elle veut qu'elle lui dise ? Oui, elle s'en fiche, voilà tout.

« Je ne vais pas faire semblant d'avoir une opinion pour toi, sweetheart, » engage-t-elle en levant les yeux au ciel. « Qu'on les mette en taule ou non, du moment que ça ne déclenche rien qui vienne chambouler ma vie, notre ordre, notre tranquillité, je ne vois pas pourquoi je m'avancerai. C'est un peu bizarre, des musiciens enfermés juste pour ça, mais vu que je n'ai pas à prendre de décisions, justement, je ne vais pas chercher plus loin. » Sourcils froncés, elle fait un geste de la main vers sa machine : « Tu ne citeras pas mon nom, là dedans, on est d'accord ? Je ne veux pas être politisée. »

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Sam 2 Mai - 15:31




Take a bow for the new revolution
Depuis qu’elle – elle étant Georgia – habite dans sa maison, Pandora est forcée d’apprendre de nouvelles choses. Elle croit que c’est la faute de sa colocataire, elle refuse de voir que ce processus de changement a commencé bien avant. Elle oublie ainsi ses voisines moldues avec lesquelles elle aimait tant jouer, enfant, mais aussi Beauxbâtons et la France, bien plus ouverts sur les questions de sang, et bien sûr son boulot, chez Witch Weekly, qui la pousse toutes les semaines dans différents hauts-lieux de la mode parfaitement non-magiques. Elle préfère accuser celle qui partage son quotidien d’être à la source de son ouverture d’esprit nouvellement trouvée. C’est elle, la née-moldue, c’est elle, qui y connaît quelque chose, à la Chambre des Commune moldue, sous ses faux airs de petite sotte douée seulement sur un balai. Mais Pandora l’a tout vu tout de suite, toutefois, que Georgia était loin d’être une idiote. Quand elle l’a interviewée, la première fois, et que ses réponses étaient toutes fines, stratégiques, parfois même acerbes, elle l’a impressionnée. C’est aussi que, avant tout, Georgia est une Serdaigle, et s’il y a bien une maison loin de la candeur de la plèbe, c’est celle-ci. Son côté sportive prêtait à confusion, bien sûr. Mais Pandora peut vous le jurer : elle mérite d’être écoutée, Georgia. C’est évident, d’ailleurs, puisqu’elle n’aurait jamais laissé une blonde ennuyeuse et naïve habiter chez elle. Mais parfois, Georgia s’oublie. Quand elle sort avec cet Andrew, par exemple, qui pue et qui la serre toujours trop fort. Elle les a vus, Pandora, ses doigts qui s’enfonçaient dans les hanches de Georgia, à cette soirée qu’il organisait. Dans ces moments-là, elle oublie qui elle est, elle se laisse aller à ce rôle de joueuse de Quidditch qui n’a rien de plus dans le crâne qu’un vif-d’Or. Ou qu’un Souaffle. Elle joue à quel poste, déjà, Georgia ?
A côté de sa machine à écrire, elle a son calepin et son encre verte. Elle prend des notes, donc, sur ce que lui dit Georgia. Peut-être, en plus du grand Archiviste Lord @Melchior C. Fawley avec lequel elle a un rendez-vous dans la semaine qui suit, devra-t-elle aussi rencontrer un moldu siégeant à la Chambre des Communes. C’est qu’elle ne veut pas écrire de bêtises. Elle veut bien comprendre, pour que ses lecteurs saisissent son propos, et pour qu’ainsi, la demande faite au gouvernement soit claire. Et c’est Georgia qui l’y aide, par Agrippa ! En plus de lui enseigner des expressions manifestement moldues... Les joues rosissent de la Serpentarde rosissent : cette fois-ci, c’est elle qui passe pour une idiote, à ne pas avoir compris l’image, pourtant si claire. Reissen qui porte le chapeau, alors ? Elle rajuste sa frange. C’est tout à fait ça. Elle écrit les quelques mots sur son carnet, pour s’en souvenir, et n’entend presque pas l’hésitation de Georgia. C’est son souffle agacé qui lui fait tourner le crâne, juste avant qu’elle ne parle des conservateurs extrémistes. Plutôt que sang-pur, n’est-ce pas ? Pandora n’est sûrement pas la seule à avoir beaucoup appris aux côtés de sa colocataire. Elle ne lui en tient pas rigueur, et fait mine de ne rien avoir entendu. Elle la comprend mieux, en tous cas. Elle traduit, sur sa machine à écrire :
Engel Bauer et son groupe sont ceux à qui l’on pousse sur le devant de la scène en les envoyant à la cour du Mage Fawley. Ce sont les accusés, mais la Justice peut-elle se faire quand il y a manifestement derrière eux quelqu’un qui manie l’impero à merveille ?
Qui ça, qui manie l’impero ? Est-ce l’Enchanteresse, faisant chanter les allemands comme des singes savants ? Ou Potter, envoûtant son audience ? Pandora n’écrirait rien de plus, laissant ses lecteurs lire les sous-entendus qu’ils désireraient. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Ça commence à ressembler à quelque chose. Georgia, elle, continue, elle explique son point de vue, cherche à convaincre à coup de sweethearts que si, elle a bien choisi un parti : celui de l’indifférence. Active dans sa neutralité. Tant que ça ne chamboule pas sa vie, dit-elle. Elles sont tellement différentes, la blonde et la brune.
Elle termine son propos en demandant à ne pas être politisée, Pandora sourit doucement, face à sa nature de starlette qui reprend le dessus. Que croit-elle, qu’elle est en train d’interviewer, et en douce en plus, la Poursuiveuse de Flaquemare au sujet du procès de l’année ? Un rire clair s’échappe de ses lèvres. Il faut qu’elle s’éloigne de cette machine à écrire, ça lui fait peur. Et au contraire, il faut qu’elle ait confiance. Elle a encore des choses à dire, Pandora en est certaine. « Je ne mentionnerai pas ton nom, ne t’en fait pas. De toute façon, le propos de l’article n’est pas mon avis, ni le tien, pas là-dessus, en tous cas. Je vais écrire un article sur le fait que contrairement à certains, moi, je n’ai pas eu le droit de voter. » Elle veut ménager son effet, alors elle n’en dit pas encore beaucoup plus. C’est qu’elle travaille pour une presse à scandale, elle sait comment mener ses lecteurs pour qu’ils aient envie d’en savoir plus. Elle s’arrête-là, pour l’instant, et elle ajoute : « Si j’ai insisté, Georgia, c’est parce que j’ai du mal à m’imaginer que beaucoup de nés-moldus partagent ton avis. Mais je suppose que je me trompe, quand je crois que tu leur ressembles. Que vous vous ressemblez tous. Je m’étais imaginée que les premières victimes des Mangemorts auraient facilement tendance à blâmer Reissen, surtout après le feu d’artifice. » Elle les a vu, ces noms dans le ciel. Elle était aux premières loges, le 18 janvier, transplanant sur le Chemin de Traverse pendant la deuxième chanson du groupe. Elle a vu la tristesse et la rage sur les visages, pendant la dernière chanson des musiciens, mais surtout, au moment où avaient éclaté dans le ciel ces feux d'artifices, révélant les noms de toutes les victimes. Et au contraire, dans la foule, elle n'avait pu voir que peu de visages manifestement satisfaits de la scène.

Reissen serait jugé coupable, elle en était certaine. Mais là n'était pas son propos. Elle aurait aimé faire partie du corps des juges, c'est ça qu'elle écrirait. Elle aurait aimé qu'on lui demande son avis, elle aurait aimé faire partie de cette décision qui, là encore, elle en était certaine, changerait encore une fois la face du monde magique anglais.
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Georgia R. Harris

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Lun 4 Mai - 11:52
Take a bow for the new revolution
Georgia Harris & @P. Pandora Parkinson
Won't get fooled again - The Who


février 2004

C'est un rire qui répond à sa demande d'anonymat, et Georgia sent ses lèvres se pincer, déjà, un agacement fleurissant. Elle l'agace, ce soir, Pandora, à vouloir lui faire dire des choses, à rire de sa retenue, à ne pas s'arrêter quand elle lui fait comprendre de ses souffles qu'elle en a assez. Elles pourraient être là haut, allongées sur leur canapé, à dévorer le dernier épisode de Friends. Enfin, Georgia le dévore, Pandora la questionne chaque seconde. Elle lui donne un nombre de questions par épisode, maintenant, parce qu'ils sont trop courts pour qu'elle ait le temps d'en profiter, si Pandora ne cesse de parler. Voilà, donc, voir si Phoebe et Mike s'épousent enfin, ce serait pourtant bien mieux qu'une triste discussion politique, non ? Non, évidemment, la journaliste n'a que ses mots en tête, et Georgia porte un regard las vers elle. Elle ne parvient pas à rester trop longuement irritée, pourtant, car déjà la jeune femme la souffle à nouveau. Un article, parce qu'elle n'a pas le droit de voter ? Sourcils froncés, la poursuiveuse ne répond rien, observant finement l'air satisfait que révèlent les traits de Pandora. C'est cela, donc, qui l'agace dans cette situation ? Qu'elle n'ait pas eu le droit de voter ? Peu importe le vote, finalement, peu importe le poids qu'il a, les décisions qui viennent avec, les répercussions, ce qui agace la sang-pure, c'est qu'elle ne puisse pas voter ? Dépassée, Georgia perd le fil. À quoi bon cette discussion, alors, si leur avis ne vaut pas ? Si les réflexions ne comptent pas, pourquoi se creuser la tête sur cette décision de justice ? La suite des mots de Pandora la font se crisper, et elle darde un regard peiné vers son amie.

C'est donc ça, finalement. Elle n'est qu'une née-moldue, qui réfléchit comme tous les nés-moldus, qui est affligée par les mêmes maux que chacun d'eux, parce qu'ils ne font que représenter une collectivité, un ensemble, un tas étrange et incompris dans leur société de sorciers. Oh, ce n'est peut-être pas exactement ce qu'elle dit, mais c'est ainsi que Georgia l'entend, comme elle l'entend toujours dès qu'il est question de cette différence. Les premières victimes des mangemorts, évidemment, c'est l'étiquette qu'ils ont. Un frisson lui remonte le dos, au souvenir de tous les noms affichés dans le journal, tous les noms associés à ce feu d'artifice dont elle parle.

Lèvres serrées, Georgia se relève du bureau où elle s'adossait pour aller s'asseoir sur le lit, juste au bord, loin, le plus loin possible de Pandora. Ce n'était pas de sa faute, pas vraiment - c'était les mots qu'elle utilisait, qui la rendaient folle. Elle s'humecte les lèvres, et s'éclaircit la gorge.

« C'est triste s'il t'a fallu autant de temps pour réaliser que chacun d'entre nous était encore possesseur de ses propres pensées, et qu'être née-moldue ne fait pas de moi le porte-parole de tous les autres. Et que cela ne fait donc pas de nous des gens répondant à une pensée, un cerveau unique non plus. »

Elle a envie d'ajouter un je te pensais moins bête, mais les mots restent enfouis au fond de sa gorge, et elle inspire par le nez. Dans son expiration, Georgia poursuit, ne la laissant pas l'interrompre.

« Être né-moldu, ça ne veut pas non plus dire pointer stupidement du doigt ceux qui nous attaquent, en pleurant notre sort. Je te l'ai dit, Reissen sont allés trop loin, peut-être, probablement, même, mais ils ne sont pas les seuls à porter le blâme. C'est absurde de faire de moi, de nous, les gens qui iraient bêtement leur reprocher tous les maux parce que nous sommes des victimes plutôt que de penser à tout ceux qu'ils représentent. »

Elle relève le regard du sol, le plantant dans celui de Pandora, lèvres sèches.

« Est-ce je devrais m'imaginer que tous les sangs purs partagent l'avis de Reissen, donc ? Les propos qu'ils scandent ? Ceux des Malefoy, qu'ils mettent en première ligne ? Tous, donc, parce que vous vous ressemblez tous, finalement, vous devriez tous être touchés par le beau geste qu'ils vous ont fait. Je croyais que tu leur ressemblais moins, mais je suppose que je me trompe ? »

La voix claque, trop froide pour la mettre à l'aise, et déjà la poursuiveuse regrette. Agacée, de Pandora, mais d'elle-même aussi, qui réagit au quart de tour, Georgia expulse la nervosité qui tend son corps d'un long soupir.

« Ce que je veux dire, c'est que mon sang ne détermine pas forcément ce que je pense, ce qui m'affecte et qui je vais laisser m'affecter. Évidemment que voir tous ces noms, c'était horrible, évidemment que j'aurais aimé que Reissen ne fasse pas ce spectacle et évidemment que c'est facile de les blâmer, mais ça l'est trop, justement. »

Il y a quelques secondes de silence, avant qu'elle n'ajoute précipitamment :

« Et puis, dans le ciel, il y avait autant vos noms que les nôtres. »

Elle croise les jambes, d'un geste vif, agacé, et tend la main vers Saturne. S'il veut bien lui offrir un peu de tendresse, contrairement à sa maîtresse, Georgia prend volontiers.


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P. Pandora Parkinson

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Jeu 21 Mai - 18:29




Take a bow for the new revolution
Elle l’a mal pris. Pandora peut le voir, sur son visage, qu’elle n’est pas contente. Son front se ride, son nez se frousse. Elle a dit quelque chose qu’il ne fallait pas, sans s’en rendre compte. Ça arrive souvent, entre elles deux. Georgia est caractérielle, pour dire les choses ainsi. Et Pandora, elle, peut rapidement être l’étincelle de son allumette, surtout si elle la pousse à parler de divers sujets sociétaux. Heureusement qu’Adriene, leur troisième colocataire, fait plutôt fonction d’eau, dans cette relation. Il n’aurait manqué que l’huile, et leur maison aurait été mise à feu et à sang en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire Salazar. Pandora s’est entendue dire ces mots que des moldus auraient qualifié de racistes, elle aurait dû savoir que ça ne passerait pas. En tous cas, elle ne se serait jamais permise de l’écrire. Mais peut-être a-t-elle sciemment cherché à provoquer Georgia pour la faire sortir un peu de son habituelle neutralité. Ou peut-être est-ce l’excuse qu’elle se donnera, pour se justifier. En tous cas, elle y est manifestement parvenue, et Pandora n’a ainsi d’autre choix que de baisser le crâne, alors qu’elle est grondée comme une enfant de n’avoir considéré que tous les nés-moldus ont leur pensée propre. C’était idiot, sans doute. Et finalement, elle lève le crâne, croyant que Georgia en a fini de sa leçon mais ça n’est pas le cas, et c’est le regard plongé dans le sien qu’un nouveau coup tombe : « Je croyais que tu leur ressemblais moins, mais je suppose que je me trompe ? ». La lèvre inférieure de Pandora tremble, parce qu’elle n’a pas voulu en arriver là. Elle aime provoquer, mais elle est trop insécure pour aimer l’être à son tour. Elle a passé son adolescence à se moquer de ceux qu’elle jugeait comme ses inférieurs, et à se boucher les oreilles quand eux osaient lui retourner ses compliments. Elle a du mal à garder son regard dans celui de Georgia, trop assertif, et pourtant, elle s’efforce de le faire. Elle n’a plus quatorze ans, et face à elle, ce n’est pas une Hermione Granger qu’elle méprise qui ose lui faire la leçon. C’est une autre née-moldue, qui est parvenue toutefois à lui faire lâcher l’expression de sang-de-bourbe. Ça fait au moins trois ans qu’elle ne l’a plus dit. Trois ans aussi qu’elle porte des jeans, trois ans qu’elle mange des raviolis en boîte, et trois ans qu’elle a une télévision dans son salon. Trois ans que sa vie est un peu plus douce, et pas qu’à cause de la moquette qui a le don de réchauffer la plante de ses pieds.
Alors elle regarde Georgia, et elle ne dit rien. Elle a raison. Elle aurait mieux fait de se taire, c’était idiot. Georgia peut sans doute le lire dans ses yeux, parce que Pandora n’a rien besoin de dire pour que son ton se calme. Elle se reprend, redit la même chose en d’autres termes, et finalement, la journaliste semble la comprendre. Au fond, bien sûr, elles sont d’accord. A l’avis de Pandora, les membres de Reißen ne sont pas coupables, aux yeux de la Justice tout du moins. Toutefois, elle regrette que ceux-ci se soient mêlé d’affaires politiques en allant s’allier avec l’Enchanteresse. Qu’ils soient contre l’autorité en place, ça va avec leur identité, qu’ils soient alliés à Narcissa Malefoy, toutefois, et célèbrent ainsi son mari … A son avis, c’était une grossière erreur en matière de communication de la part du groupe, mais sans doute le serait-ce aussi pour le gouvernement du Royaume-Uni Magique. Trop facile de les blâmer, a dit Georgia. Evidemment, puisqu’il faudrait plutôt rendre madame l’Enchanteresse coupable, et ainsi, pour une fois, la faire sortir de sa prison enflammée. Ça ne sera pas pour ce tour-ci, toutefois, puisque Harry Potter a choisi d’accuser @Engel Bauer et sa troupe. Lui aussi, sans doute, le regretterait.

Georgia clôt son propos par quelques mots précipités qui assèchent encore un peu plus la gorge de Pandora. « Et puis, dans le ciel, il y avait autant vos noms que les nôtres. » C’est sûrement pour ce genre de choses qu’elles habitent ensemble, et que la plupart du temps, elles s’entendent à merveille. C’est parce qu’au fond, elles ont le même ressentiment à l’égard de la guerre, qui leur a arraché des vies et qu’elles ne veulent pas voir renaître de cendres encore chaudes. Le Seigneur des Ténèbres et ses luttes les ont laissées désillusionnées quant aux idéaux de grandeur des uns et des autres, avec toutefois du côté de Georgia une lassitude que Pandora ne connaît pas. Elle n’a pas envie d’être neutre, et regrette que ça colocataire le soit. « Tu sais bien là-dessus que nous sommes parfaitement d’accord, Georgia. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit cette tribune, en septembre, à l’encontre de l’Enchanteresse. Le monde magique ne compte plus ses morts, et la politique de cette méduse assoiffée ne sauvera aucun sorcier. Reißen a fait une grossière erreur, en s’alliant à elle. D’autant plus maintenant qu’elle les laisse tomber, évidemment, en jurant qu’elle n’a rien à voir avec l’affaire. Mais tu as raison. Je crois aussi qu’ils sont des coupables trop faciles. Potter aussi, le regrettera. » C’est avec amertume que Pandora fait cette remarque. Autrefois, elle aurait été contente de voir le Survivant échouer. Aujourd’hui, elle regrette de voir le monde magique aussi mal en point, et ne sait plus qui accuser de ces maux tant ses détracteurs sont nombreux. Une chose est sûre, le Ministre n’est point le seul coupable. Elle tape sur sa machine quelques mots, pour mémoire.  
On se souviendra que le gouvernement Potter a préféré emprisonner des artistes plutôt que de ferrer leur mécène.
Un gouvernement qui censure les Arts, quelle que soit leur forme, n’est pas de ceux qui peuvent ensuite se permettre de promulguer la liberté des âmes. Mais ce propos l’éloigne de son sujet. Elle n’a pas envie d’écrire une seconde tribune. Pour que ça passe, pour que sa rédactrice-en-chef l’autorise à le publier, elle devra se faire le plus neutre possible. Avec un petit encart, le cas échéant, lui permettant d’émettre un avis. Sans doute Pandora doit-elle appeler les âmes neutres, justement, à avoir un avis, en justifiant son propos avec une extrême rigueur. Doit-elle s’excuser auprès de la première âme neutre qu’elle a déjà blessée ? Pandora regarde Georgia, qui tient Saturne entre ses bras, et malgré ce peignoir qui n’a de cesse de glisser et qui la rend, pour d’étranges raisons, tout à fait irrésistible, elle ne dit rien. Elle ne peut pas. Elle est trop fière, sûrement, et Georgia doit le savoir. Evidemment qu’elle ne le pensait pas, pas vraiment, en tous cas. Evidemment qu’elle sait qu’elle a une pensée propre, et que si elle a pu suggérer le contraire, c’est qu’elle n’était qu’une petite sotte. Elle ne dit rien, donc, à ce propos en tout cas, et préfère poursuivre sur autre chose. Il est temps, sûrement, de lui révéler le propos de l’article, ça sera l’occasion de changer l’air. « Reißen ne sera qu’un prétexte à mon propos. Je vais parler des femmes qui n’ont pas le droit de prétendre au titre de Lady, ainsi que de celles qui ont ce titre, parce qu'elles sont les épouses de leurs maris, mais qui ne peuvent en profiter que de façon honorifique. Je vais parler de toutes celles qui n’ont pas pu voter au procès de Reißen. L’Enchanteresse, en premier lieu, mais aussi toutes celles qui, comment moi, ont perdu le droit de parole de leur famille pendant la dernière guerre, quand tous ces hommes sont morts, ou ont été emprisonnés. Nous sommes nombreuses, et sûrement trop nombreuses pour que ce soit juste. Trop nombreuses pour qu’on se taise encore longtemps à ce sujet. » Pandora pense à Narcissa Malefoy, évidemment, dont les dents devaient grincer de laisser à son fils sa place au Magenmagot, ou encore de la laisser à Harry Potter, puisque sans lui, elle aurait pu prétendre au titre Black. Elle pense aussi à sa cousine, @Astarté Avery, dont le père emprisonné ne bénéficie plus de son titre, laissant désormais celui-ci croupir dans l’oubli. Et puis, bien sûr, il y a cette autre femme réduite au silence par une série de mésaventures qui pourraient pousser à croire que sa famille est véritablement maudite. @Daphné S. Greengrass aurait sans doute voulu s’exprimer à ce propos, et sans doute aussi le fera-t-elle, au travers de cette lettre qu’elle n’a pas encore envoyée mais que Pandora a pu lire, et qui fera, elle s'en chargera personnellement, flamber la chronique. Sur son carnet de notes, tous ces noms sont listés. Elle veut leur écrire, à toutes, pour avoir leur avis. Peut-être l'une d'elle acceptera-t-elle de voir son témoignage publié chez Witch Weekly. « Le monde magique est trop vieux. Depuis les années 1950, des femmes siègent à la Chambre des Lords moldue. Il est temps que chez les Sorciers aussi, les choses changent. »

Si on lui avait dit, un jour, qu'elle demanderait au monde magique d'imiter le monde moldu, elle ne l'aurait pas cru. C'était sa faute, à elle, à l'attrapeuse, non, à la poursuiveuse en peignoir blanc.
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Georgia R. Harris

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Sam 23 Mai - 13:20
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février 2004

Il y a un silence, ses doigts qui se réfugient dans les poils de Saturne, qui jouent avec son ventre, et ses yeux qui ignorent volontairement ceux de la jeune femme. Elle a été sèche, plus sèche qu'elle ne le voulait, mais les mots qu'elle avait prononcé était si absurde que Georgia n'avait pu s'en empêcher. Critiquer son paraître, peut-être, lui incomber un cerveau unique et limité par sa condition de née-moldue, bon sang, c'est non. Sa gorge se gonfle d'un agacement retrouvé, et le silence lui pèse plus encore. Aura-t-elle sonné Pandora ? Ou son regard luit-il d'un trop plein de jugement désapprouvant ses mots ?

Elle ne se questionne pas bien plus longtemps, le silence qu'elle s'est imaginée finalement illusoire, car la voix de Pando claque entre elles. Son ton est plus tempéré, mais toujours plein de ses manières, et si Georgia apprécie d'ordinaire la précision et la rigueur de ses mots, elle se sent parlée comme à une enfant. Bien sûr, qu'elle se souvient de sa tribune. Pandora avait eu l'air malheureuse, les jours d'avant, un peu encore, les jours d'après, et finalement beaucoup trop fière. Alors Georgia l'avait lue, sa tribune, et s'était étouffée des implications qui venaient avec. Encore une fois, elle avait trouvé ça courageux, finalement, un peu opportuniste, évidemment, et surtout, beaucoup trop fou. Critiquer l'Enchanteresse, c'était une chose, mais le faire aussi ouvertement, aussi moqueuse, avec ce nom de Parkinson ruiné, c'était tout de même quelque chose. Toujours est-il que la poursuiveuse a conscience des positions de son amie, mais qu'elle sait aussi combien le tout reste un jeu pour elle. S'opposer à l'Enchanteresse, c'est se faire un nom, publier cet article sur Reissen, c'est en faire de même. C'est tirer profit, et Georgia sait pertinemment qu'elle aurait, en d'autres circonstances, écrit à la gloire de l'Enchanteresse si ça l'avantageait. Elle est bien gentille, Pandora, mais la Serdaigle n'est pas si naïve. En trois ans passés à ses côtés, Georgia a su apprendre à la connaître, et si elle l'a vue évoluer, elle sait aussi que certaines choses sont immuables. D'entre elles, son opportunisme.

Le terme de méduse assoiffée lui tire un sourire, toutefois, et elle relève la tête pour venir planter ses yeux dans ceux de l'ancienne verte et argent. Soit, elles sont d'accord. Reissen a fait une erreur, l'Enchanteresse même n'est pas un soutien utile, et Potter le regrettera. Pandora lui lâche cela, admettant qu'elle avait raison, mais Georgia garde un œil sur elle. C'est tout ? Effectivement, rien d'autre. Ses doigts qui pianotent sur sa machine à écrire, pris d'inspiration, et les prunelles de Georgia qui suivent le mouvement. Elle reprend ses caresses sur Saturne, hochant la tête sans rien dire. Elle n'aura rien de plus de Pandora, pas ce soir. Peut-être qu'elle glissera un carré de chocolat dans son sac d'entraînement, peut-être qu'elle oubliera tout à fait, peut-être que la vexation de Georgia s'atténuera seule, tranquillement. Elle lui retourne son regard, cette fois, et un long soupir échappe à Georgia. Elle hoche la tête, imperceptiblement, et ses lèvres se redressent à peine. Allez, continuons. Elle ne l'a pas fait venir ici que pour l'insulter et lui demander ce pour quoi elle aurait voté. Pandora se remet en place, et poursuit, justement.

Les sourcils de Georgia se froncent, alors qu'elle écoute soigneusement. C'est donc ça qui l'agace, c'est cela le nerf de cette discussion : Pandora ne peut pas voter. Elle est de la haute société, et ce seul statut devrait lui accorder de siéger auprès des hommes au Magenmagot. Elle hoche la tête, ne trouvant pas là logique absurde. Il y a quelque chose qui l'agace, tout de même, avec ce système de Lord et Lady. Elle a bien compris que d'autres personnes peuvent accéder au Magenmagot sans être de familles nobles, mais cela vient au terme d'un long travail, d'une longue montée en grade, de familles qui devaient ne pas sortir des mines, et surtout, probablement pas de sang de moldu. Elle ne sait pas d'où vient cette Moira Oaks, mais pour qu'elle soit tout le temps utilisée comme exemple, c'est qu'elles ne doivent pas être si fréquentes, les figures comme la sienne. Alors les soucis de Lady qui ne peuvent pas trôner, ce n'est encore qu'un détail de tout ce qui ne va pas dans cette politique, non ?

Georgia retient un rire quand sa colocataire déclare le monde magique trop vieux. Aucune surprise ici. Seulement, si Pandora souhaite faire des comparaisons avec le monde moldu, il lui faudra être plus rigoureuse que cela. La poursuiveuse s'éclaircit la voix, et explique :

« C'est une idée d'articles qui se tient, et je comprends qu'elle te tienne à cœur. Est-ce que c'est la priorité, est-ce que c'est un mode de politique qui correspond toutefois au monde moderne qu'on essaie de créer ici, je ne sais pas. En tout cas, si tu souhaites mêler le monde moldu à tout cela, il faudra ne pas regarder que la date d'introduction des femmes. » Elle inspire profondément et poursuit avec une grimace : « Je me suis retrouvée de longs mois de retour chez les miens, en 1998. Un de mes frères est très actif politiquement. Tony Blair venait d'être élu premier ministre, c'était le premier gouvernement travailliste depuis… des lustres, et avec cela, beaucoup de changements sont venus et ont été promis. L'un d'eux, ma belle, c'était la restructuration de la Chambre des Lords. Ça a fait jaser des semaines, avec ceux qui s'offusquaient qu'on ne faisait que tailler dans l'histoire du pays, et ceux qui criaient combien il était temps que ça change - comme tu le fais toi. Ce qu'ils ont changé, seulement, risque de moins te plaire. »

Elle se relève, faisant fuir Saturne, et vient faire quelques pas au centre de la pièce, agitant les mains, emportée par ce qu'elle déclare.

« Déjà, le titre de Lord en salle haute ne se transmettait que de père en fils, là-bas aussi, tu sais ? Et avec Tony Blair, Pandora, le titre ne se transmet plus du tout. C'est fini, cette aristocratie qui trône sous seul mérite d'être fils de. Les Lord héréditaires ne sont plus. Ceux qui sont introduits dans la chambre des Lords, mais c'est le cas depuis longtemps, sont des Lords et Ladies à qui on donne le titre à vie, c'est tout, parce qu'ils apportent de l'expertise. Ne m'en demande pas plus, toutefois, c'est tout ce que je retiens de ce que mon frère rabâchait sans fin. Il était très, très enthousiaste à cette idée. Alors, vois-tu, s'il est primordial d'introduire des femmes dans le cycle politique, ce n'est certainement pas en perpétuant les mêmes schémas que les choses vont changer ici. S'il faut donner le titre de Lady à des femmes, s'il faut conserver celui de Lord de ceux qui trônent, c'est parce qu'ils apportent quelque chose au pays. »

Elle s'interrompt, inspirant profondément, reposant son regard sur Pandora. Sourire tranquille, Georgia ajoute :

« Et dis-moi, alors, quelle expertise est-ce que les Lady que vous êtes, qui pour la majorité d'entre vous ne travaillez pas, apportez au pays ? »

La jeune femme hausse les épaules, avant d'ajouter :

« Tu me diras, je ne suis pas certaine que les Lord apportent bien plus d'expertise. Toujours est-il que si tu t'appuies sur l'argument moldu, tu ne fais que tirer d'autant plus sur le système sorcier. »

Elle interrompt ses allées venues, posant une main sur ses hanches, observant soigneusement les quelques mots rédigés sur le papier dans la machine à écrire. Georgia n'arrive pas à tout lire, mais certaines phrases ressortent. Celles-ci, notamment. « Sont-ils tous les mêmes, une vingtaine d’exemplaires similaires ? Et ainsi, votent-ils tous de la même façon ? » Elle s'approche de Pandora, se penchant dans son dos, cheveux humides sur ses épaules, pour pointer du doigt la ligne.

« Tu vois, ça par exemple, ce n'est pas tout à fait faux. C'est important d'introduire les femmes que vous êtes, parce que vous contrebalancez le point de vue des hommes, engoncés dans leur conservatisme depuis longtemps. Seulement, tu me l'as encore prouvé ce soir, tu n'es pas toi-même totalement dépourvue de cette même vision. Qu'est-ce qui assure au monde sorcier que vous donner cette place permettrait de donner un équilibre nouveau ? »

1357 mots
:copyright: Eden Memories

P. Pandora Parkinson

P. Pandora Parkinson
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Take a bow for the new revolution | Pandora&Georgia 230916321b07e71b7ddd665e37967a7be66e0739
Mer 10 Juin - 0:43




Take a bow for the new revolution
Georgia et Pandora se sont rencontrées au détour d’une interview. Ou d’un gala, puis d’une interview, quelque chose comme ça, elle ne se rappelle plus bien. C’était au tout début, peut-être quand elle n’était pas encore officiellement en poste chez Witch Weekly, peut-être quand elle n’était encore que pigiste. Georgia, en tous cas, passait des Harpies à Flaquemare, ça faisait couler beaucoup d’encre. Elle cherchait un endroit où s’installer, à Londres, et Pandora cherchait des colocataires. D’ailleurs, elle ne sait plus bien non plus quand ce sujet est tombé dans la discussion, et quand elle lui a proposé une chambre dans son immeuble londonien. C’était certainement dans cette boîte de nuit, juste après le gala, ou juste après l’interview, qu’importe. C’est Georgia qui lui a glissé qu’elle irait là, dans ce club, pour se défouler, qu’elle a dit. Pandora s’est invitée, elle a fait la curieuse, pour les beaux yeux de la blonde. Elles s’y sont alors retrouvées, et elles ont dansé, beaucoup. C’était la première d’une interminable série de sorties en discothèque. Pandora n’a pas osé admettre que c’était tout de même la première fois qu’elle allait s’enfermer dans une boîte noire souterraine. Comme souvent avec Georgia, et comme souvent dans sa vie, elle a fait semblant qu’elle savait déjà.

Ce jour-là toutefois, Pandora du mal à faire semblant, parce que ce dont parle Georgia, Saturne perché entre ses bras, est très pointu. Elle lui raconte son année coupée du monde, quand il lui a fallu quitter Poudlard et le monde sorcier en général pour mieux se cacher. Et quand elle évoque ça, l’air de rien, la vipère se sent rougir. Elle a honte, et certainement aura-t-elle honte encore longtemps d’avoir un jour cru que le monde sorcier serait mieux ainsi, débarrassé de ses sangs-de-bourbe. Quelle illusion. Georgia lui parle de Tony Blair, de ses réformes, on peut presque la sentir s’emporter. Pandora, de son côté, n’y connaît rien. Elle sait que le bonhomme est encore en fonction, elle s’intéresse – un peu – à ce qu’il fait depuis quelques années, et plus généralement, à ce qu’il se passe dans le Royaume-Uni moldu depuis qu’elle travaille dans la presse. En 1998, toutefois, elle n’aurait pas pu y être plus inattentive, ça ne l’intéressait pas le moins du monde, ses réformes sur la Chambre des Lords, alors, lui étaient ainsi tout à fait invisibles. Elle était occupée par sa dernière année à Poudlard qu’elle voulait exceller, elle avait son statut de Préfète-en-Chef et elle passait la majeure partie de son temps à faire semblant de ne pas voir les tortures des Carrow tout en jouant de son sexe faible pour ne pas avoir à les perpétrer. L’époque était sombre, mais elle n’avait pas peur. Pas pour sa peau, en tous cas, pas comme Georgia pour la sienne.
La Serdaigle lui explique alors que le titre de Lord des moldus, désormais, n’a pas valeur d’aristocratie, ou qu’en tous cas, au parlement, il n’est plus héréditaire, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. C’est ce qu’elle semble en comprendre, en tous cas, parce que l’affaire est compliquée. Ça la surprend, parce qu’en effet elle se trompait, ou en tous cas, elle ne peut pas utiliser cet argument, comme le souligne très justement sa colocataire. De sa plume, elle rature alors l’idée. Il faut que l’article soit solide, que personne ne puisse la contredire, ou, pire encore, ne puisse reprocher à la rédaction du magazine de laisser passer des fausses informations. Des faits, des faits, rien que des faits. Comment est-ce qu’il disait, @Ernest C. Fawley, déjà ? Relire, redécouper, bâtonner, réécrire, tailler, mettre en forme, corriger, légender, vérifier, illustrer, au besoin..

Et pour parler, Georgia ne s’arrête plus. Ça rappelle à Pandora ce jour où Ronald Weasley a voulu s’attaquer à @Drago L. Malefoy en lui balançant un sortilège de crache-limaces. Le maléfice s’était retourné contre lui à cause de sa baguette défectueuse, et comme il n’en connaissait pas le contre-sort, il avait dû cracher tous les gastéropodes présents dans son système avant que finalement, ça ne cesse. Encore une affaire de sangs-de-bourbe, qui avait fait beaucoup rire Pansy, à l’époque. Si elle sourit aujourd’hui, la raison en est bien différente. Elle est satisfaite d’avoir su attiser curiosité de Georgia, forcée ainsi de sortir de sa neutralité silencieuse pour donner son avis. Tant que ça fait parler, encore une fois. Et la blonde se fait carrément provocatrice, suggérant, narquoise, que les ladies ne sont pas utiles à la société sorcière, puisqu’elles ne travaillent pas. Pandora manque de s’étouffer devant son culot, et c’est à son tour de laisser lui échapper un sourire narquois. Que cherche-t-elle, la blonde ? A la vexer ? Pandora tourne les pages de son carnet alors que Georgia suggère que les Lords ne sont sûrement pas plus utiles que leurs Ladies, et si elle n’a sûrement pas tort là-dessus, impossible que Pandora laisse passer ça. Sur son calepin, elle a listé les familles de Sang-Purs flanquées d’un Lordship. Une petite étoile à côté des familles dites éteintes. Jusqu’à ce qu’un homme les réveille de son chaste baiser, bien sûr. « Les femmes aristocrates ne travaillent pas, dis-tu ? Mais de qui parles-tu donc là ? Ne m’as-tu pas offert le dernier parfum de Daphné Greengrass, l’été dernier ? L’héritière Prewett n’est-elle pas la plus jeune Auror depuis la grande Nymphadora Tonks ? Mrs. Selwyn n’est-elle pas enseignante à Poudlard, et Narcissa Black n’est-elle pas à la tête de l’Insurrection ? As-tu oublié la guerre, Georgia, nos amendes et, coup de grâce, les impôts fixés par Potter ? » Elle provoque à nouveau, quand elle parle de coup de grâce. Elle connaît son audience : une née-moldue qui a toujours eu à les payer, ces foutus impôts. « Si je ne travaillais pas, si tu ne me payais pas un loyer, je serais à la rue, Georgia. En particulier parce que contrairement à mes homologues masculins, je ne reçois aucun salaire pour siéger au Magenmagot, et pour ainsi représenter ma famille. Ce titre ne me sert à rien. Ni ne me débarrasse-t-il des taxes, ni ne me permet-il de gagner une rente, et c’est à peine s’il vaut quelque chose, quand je l’écris à côté de mon nom. Les moldus et Tony Blair ont sûrement raison. Tout le système est à réformer. » Mais elle a compris. Elle ne mentionnera pas les moldus, pas comme elle l’a fait, en tous cas. Son idée n’est pas de faire tomber tout le système de nobilité anglaise. Elle veut l’égalité entre l’homme et la femme dans l’aristocratie. L’un ne va peut-être pas sans l’autre, toutefois, elle semble toucher cette idée du bout de sa plume.  

Georgia s’agite à nouveau, s’approche du bureau, survole ses papiers. Par Agrippa, ses cheveux sont mouillés, la journaliste peut voir les gouttes glisser le long de son cou, et si elle continue de se pencher comme elle le fait, c’est sur son carnet, ou pire !, sur sa machine, qu’elles atterriront. Pandora ne quitte pas des yeux les coupables, prêtes à les accuser, ces viles gouttes. Elle se persuade ainsi que ce n’est pas son décolleté, qu’elle fixe. Si elle s’écoute, toutefois, sûrement peut-elle rendre son regard un peu plus perçant et deviner ce qu’il y a là, sous ce peignoir mousseux. Alors elle cligne ses paupières, fermement, et secoue le crâne avant de se laisser attendrir. N’importe quoi. Georgia trouve dans ses notes quelque chose qui l’intéresse, et qu’elle est prête à lui accorder. Ça n’aura pas été facile, mais elles arrivent enfin à un terrain d’entente. L’idée, c’est qu’avec les femmes arriveront leurs idées. Les hommes ne doivent plus être les seuls à influer sur le futur du monde sorcier. Pandora se pince la lèvre, quand Georgia lui rappelle ses faux-pas de ce soir. Peut-être est-ce cela que sa rédactrice-en-chef veut éviter en refusant tout bonnement l’article. « Un équilibre nouveau, hein ? Tu parles comme une vraie démagogue, Georgia. Madame l’Enchanteresse devrait t’emprunter l’expression, ça lui correspond bien. Mais tu sûrement raison. J’en parle de façon trop personnelle, et l’affaire concerne sûrement trop peu de ladies. Je n’ai pas la prétention de vouloir murmurer à l’oreille du Ministre des idées de réformes. Ce que je veux, c’est parler de nous, parler des femmes et des Ladies. » Il faut céder du terrain à l’exécutif. Il faut laisser sa cheffe croire qu’elle maîtrise encore sa rédactrice. Pandora serre ses tempes entre ses paumes, alors qu’elle cherche comment faire. « Pourquoi ne pas changer d’angle, alors ? ça plaira sûrement mieux à ma cheffe, de toute façon. L’histoire des femmes au Magenmagot, plus simplement. » Mais elle devra garder de la place pour Reissen. Elle doit profiter d’eux. Profiter du vent de révolte que leurs énormes amplis soufflent avec puissance. Relire, redécouper, bâtonner, réécrire, tailler, mettre en forme, corriger, légender, vérifier, illustrer, au besoin. L’illustration est toute trouvée : à défaut d’une gueule d’ange remuant son nez sur le papier glacé, elle illustrera son propos d’un exemple : le sien. Elle aurait voté contre l’enfermement de Reissen. Un peu opportuniste, mais rien qu’on ne lui a pas déjà reproché avec sa précédente tribune. Ernest lui en voudra de détraquer ainsi son mantra, mais elle n’en a cure. Tant que ça fait parler.

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