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Inquiétudes paternelles - Moira&Djouqed
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
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pictures : Inquiétudes paternelles - Moira&Djouqed 200405051035524820
Dim 5 Avr - 18:17
 
Inquiétudes paternelles
@Moira A. Oaks
Il se tient droit, Djouqed. Le dos étiré de toute sa hauteur, les jambes croisées avec nonchalance. Il a dédaigné les drapés de sa terre natale pour un costume moldu d’un pâle gris perlé. Chemise noire apparente sous la veste, premier bouton entrouvert. Il porte au doigt des anneaux d’or représentant des serpents et arbore ses bijoux faciaux coutumiers. En arrivant au Ministère un peu plus tôt, il a vu plusieurs sorciers faire de drôles de tête en voyant son attirail. Il ne cherche pas à passer inaperçu. Ses deux mains tatouées sont jointes, coudes sur le bureau, corps penché en avant, il écoute avec attention ce que lui dit ce Kingsley Shacklebolt. Il était très intrigué de le rencontrer. Il a lu à son sujet le détail de ses récentes blessures de guerre, découvert dans d’anciennes coupures l’ascension fulgurante de celui qui, d’auror est passé en quelques années directeur de département. Ce n’est pas immérité, à ce qu’il a pu lire. Issu d’une prestigieuse famille de sang pur, héros de guerre décoré, combattant émérite. Djouqed a décidé qu’il l’appréciait bien. Kingsley a l’air d’avoir à coeur de faire son travail correctement et lui a paru, en plus, sympathique. Peut-être est-ce son passé remarquable, peut-être est-ce sa famille prestigieuse, peut-être est-ce sa couleur de peau dans un monde trop blanc, mais il a gagné la sympathie de Djouqed rapidement.

C’est pour ça que l’euthanatos n’a pas hésité à dévier du sujet originel des forces anglaises mises à sa disposition pour la sécurité du diplomate. Il a abordé la question de ses enfants en demandant, tout à fait entre eux, ce que Kingsley pouvait bien penser de Severus Rogue et de Poudlard. Car après tout, ne dit-on pas qu’il y a notoirement des mangemorts qui enseignent aux enfants ? Rogue, d’un côté, et puis des racontars sur Camille Nott, Yolanda Yeabow… et même ce Regulus Black que l’on disait mort ! Djouqed a bien vu, dans les rapports qu’on lui avait faits, qu’il y avait d’ailleurs peut-être de l’eau dans le gaz entre le Ministre et Regulus Black, rapport au titre de Lord. Autant dire de nombreux dossiers à suivre avec intérêt.

Sans grande surprise, Kingsley Shacklebolt lui a fait une réponse rassurante, se portant garant pour la sécurité de ses enfants à Poudlard. Mieux, il lui a proposé de le rassurer définitivement en lui faisant rencontrer une personne digne de confiance qui pourrait peut-être, mieux que lui, apaiser ses craintes. Une personne qui a jugé Severus Rogue à son procès, qui connaît bien le dossier, et pour qui la traque des mangemorts n’a aucun sorcier. Il ne lui a pas dit son nom, aussi Djouqed s’attend-il, lorsqu’il accepte de rencontrer cette personne, à tomber nez à nez avec un auror. Quelle n’est pas sa surprise lorsque Kingsley l’invite à le suivre jusqu’à un bureau voisin. Le bureau de Moira Oaks, la présidente-sorcière du Magenmagot.

Djouqed la connaît peu. Ses informateurs n’ont pu lui dire que deux choses sur elle : un scandale dans la presse il y a de cela bien des années, maintenant, et son implication sans faille dans son travail qu’elle fait, du reste, excellemment. Il est curieux, en se rapprochant de ce bureau. Intrigué par cette femme sur laquelle on a dit tout et son contraire, que la presse a traînée dans la boue et célébrée. Que pourra-t-elle bien trouver à lui dire ? Lorsqu’une voix féminine autorise les deux hommes à rentrer dans la pièce, Djouqed reste un peu en retrait, la salue, laisse Kingsley mener la danse. Il le présente comme l’ambassadeur qu’il est, précise qu’il est venu en cette matinée au Ministère pour régler les détails de sa sécurité et de celle de sa famille et qu’à ce propos il aurait sans doute quelques questions sur la situation actuelle, en particulier à Poudlard. Il ne précise pas à Moira que ses questions ont été principalement centrées sur Severus Rogue et les mangemorts supposés de sa petite équipe professorale. Djouqed reste songeur : est-ce parce qu’il veut laisser à Djouqed le privilège de lui exposer la chose, ou est-ce parce que les raisons de s’inquiéter sont si évidentes qu’il n’y a pas besoin de les préciser ?

Le Directeur du département de la justice finit par les planter tous les deux dans ce bureau. Djouqed attend poliment que Moira l’invite à s’asseoir avant de prendre place et finit par lui exposer les raisons de son tourment :

« Je vous remercie de m’accorder un peu de votre temps, Madame la Présidente, je ne doute pas que vous soyez très occupée. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que je viens de prendre mes fonctions d’ambassadeur en Grande Bretagne et que je suis arrivé il y a peu sur le territoire. J’ai fait le choix de venir vivre à Londres avec mes deux épouses et trois de mes quatre enfants. Si ma fille aînée vient de finir ses études, les deux plus jeunes ont respectivement dix-sept et quinze ans. La question de leur éducation s’est donc posée. Nous avons hésité entre des précepteurs et Poudlard mais la possibilité d’aller à l’école et de rencontrer d’autres jeunes de leur âge les a enthousiasmés bien davantage qu’une vie plus recluse. »

Il hoche gravement la tête, les deux mains tatouées posées avec légèreté sur les anses du fauteuil en face du bureau de Moira. La vie n’aurait pas été si recluse que cela, il y a plus d’euthanatoï qu’on le croit sur le sol anglais… Mais sa première épouse, Dana, lui a fait voir tout le bénéfice qu’ils pourraient tirer de la présence de leurs enfants à Poudlard. Intégration dans la société magique anglaise, mot à dire à Poudlard, en tant que parent d’élève au statut particulier, sujet de conversation rêvé dans les soirées mondaines… Sans parler du prestige que cela peut représenter sur le CV de leurs enfants.

« J’ai cependant entendu beaucoup de choses sur le compte de certains membres du personnel de l’établissement, et vous comprendrez que je tienne à la sécurité de mes enfants, comme tout père. J’ai donc sollicité les conseils de Monsieur Shacklebolt… qui a, comme vous avez pu le constater, délégué la réponse à mes inquiétudes à vos bons soins. »

Un sourire en coin. Il fixe sa vis à vis, tout ouïe. Il connaît peu de femmes en politique, moins encore au barreau, mais si cette Moira Oaks a la moitié du caractère bien trempé et idéaliste de sa fille aînée, jeune avocate aux Etats-Unis depuis la fin de son cursus à Oxford, alors il sait qu’il ne sera pas venu pour rien. Cette même fille à laquelle il a conseillé fortement – pour ne pas dire intimé l’ordre – de venir trouver un job ici, au Royaume Uni.

Moira A. Oaks

Moira A. Oaks
ADMINISTRATRICE & MJ
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Sam 25 Avr - 18:46





mi-février 2004

La secrétaire, Holly, a pris sa journée, la première depuis de trop longs mois. Il a presque fallu que Moira négocie pour que la jeune femme accepte de rester chez elle deux jours d’affilée et qu’elle en profite pour s’apaiser l’esprit. Depuis plusieurs semaines, la Présidente-Sorcière sent bien les tensions qui ont assailli sa secrétaire : sa patience est moins résistante qu’à l’accoutumée, son vocabulaire plus direct et surtout, une discrète ride s’est mise à se creuser entre ses deux sourcils, preuve on ne peut plus concrète de ce froncement disgracieux devenu trop fréquent avec le temps. Sur les conseils avisés de sa patronne, la jeune Holly Brown est donc en vacances pour quelques jours, laissant la présidente du Magenmagot seule avec ses dossiers.

Moira ne mentira pas : les journées sont bien plus compliquées sans l’aide précieuse de sa dévouée secrétaire. Sans plus de tri à l’entrée de son bureau, les visiteurs viennent tous se présenter dans le bureau de la Présidente-Sorcière pour des demandes parfois saugrenues, voire ridicules, allant jusqu’à demander des conseils en matière de droit pour de sombres affaires de conflits de voisinage, comme si Moira était la seule magistrate de tout le Ministère. Plusieurs fois cette semaine, la voix de la présidente a résonné dans tout le département de la Justice alors qu’elle houspillait un brigadier peu scrupuleux qui préférait visiblement lui faire perdre le peu de temps qu’elle avait en l’assommant de questions sur les procédures plutôt que de plonger son nez dans les archives du vieux Lord Fawley ou dans le détail des lois de leur beau pays.

C’est donc une Moira Oaks bien plus nerveuse que d’habitude qui s’acharne à trier seule le courrier que sa secrétaire lui livre d’habitude rangé par piles et débarrassé des plis inutiles quand Kingsley Shacklebolt se risque à pénétrer dans son bureau. Alors qu’elle lève le nez de ses lettres et autres rapports pour reconnaître son collègue, le regard de Moira s’illumine presque instantanément, ravi de reconnaître enfin des traits amicaux au milieu de tous ceux qui viennent assombrir sa journée de requêtes inutiles. Mais le directeur du bureau des Aurors ne vient pas seul et à en voir l’accoutrement du bonhomme, celui-ci n’est pas n’importe qui.

Sans attendre, la Présidente-Sorcière se lève, l’air affable, et s’approche pour tendre la main à l’homme que Kingsley lui présente comme « Djouqed », le nouvel ambassadeur d’Egypte. Pas de nom de famille ? Les sourcils de la juge se haussent subrepticement et plus franchement quand une main tatouée et parée de bijoux raffinés se tend en réponse à la sienne. Pendant quelques secondes, la Présidente-Sorcière ne peut empêcher des milliers de questions de l’assaillir à commencer par l’origine de ces tatouages qui ne l’intriguent pas de la meilleure façon. Plusieurs fois, des affaires concernant des sorciers Euthanatoï ont atterri sur son bureau, de sorte qu’elle connaisse assez bien désormais les préceptes de cette tradition. Elle sait comment ces sorciers acquièrent leurs pouvoirs et en représentante émérite de la justice telle que le voit l’Ordre d’Hermès, elle ne peut prétendre tolérer aisément que des mages tirant leur magie d’un sacrifice humain se baladent sur ses terres. Ce Djouqed fait-il partie de cette tradition obscure ou son apparence physique tient-elle son origine dans des considérations toutes autres ? Moira ne saurait dire. Ainsi, c’est avec un sourire aimable et un ton tout à fait professionnel qu’elle se présente à lui alors que sa main serre fermement la sienne.
- Bonjour, monsieur l’ambassadeur. C’est une joie de vous rencontrer.

Elle écoute attentivement le petit discours de Kingsley qui vient lui expliquer la raison de leur venue. Djouqed semble donc tout juste arrivé d’Egypte et encore en pleine installation. Mais c’est bien au sujet de la rentrée de ses enfants à Poudlard que l’ambassadeur vient la voir. Assez rapidement, la juge reconstruit le cheminement qui a conduit les deux hommes dans son bureau : pour un étranger tout juste arrivé en Angleterre, la période est pour le moins complexe à saisir, quelque peu inquiétante, et la gestion de Poudlard peut poser question. Un sourire compréhensif adoucit ses traits alors que Kingsley les laisse en tête à tête et Moira invite l’ambassadeur à s’installer d’un geste de la main alors qu’elle retourne de son côté du bureau.
- Asseyez-vous, monsieur l’ambassadeur, je vous en prie. Puis-je vous offrir un thé ?
Elle se dirige dans un coin de la pièce, près de la fenêtre, où son service aux couleurs de sa maison à Poudlard attend qu’on vienne l’utiliser. Avec des gestes sûrs, elle prépare un thé aux agrumes, un de ses préférés, et s’en sert une tasse ainsi qu’une deuxième si Djouqed lui en a demandé une. Elle dispose ensuite la vaisselle aux couleurs rouge et or sur son bureau en revenant d’asseoir sur son fauteuil.

Elle écoute avec attention le récit de son invité, une main restée près de la porcelaine pour profiter de sa chaleur.
- J’ai appris il y a quelque temps le départ de votre prédécesseur et les raisons de son retour en Egypte, une triste histoire à laquelle, je le crains, aucun pays ne peut prétendre avoir échappé. J’imagine les difficultés qui sont les vôtres pour prendre sa relève. Si nous pouvons faciliter votre installation de quelque manière que ce soit, nous serons heureux de vous y aider.
Son visage ne fait transparaître aucune ironie. Il y a quelques semaines, le trouble qui s’est abattu sur l’ambassade d’Egypte lui sont venus aux oreilles, passant d’un informateur à un autre pour donner lieu à une rumeur qui s’est faufilée jusqu’au Ministère anglais. Tout ce qui touche à la politique a une tendance prodigieuse à se diffuser jusque dans les autres cercles de pouvoir. Moira ne doute pas un instant que l’ambassade d’Egypte connaisse elle aussi quelques secrets du Ministère de la Magie anglais. C’est dans l’ordre des choses.

Délicatement, la juge amène sa tasse à ses lèvres pour prendre une première gorgée de thé. La boisson lui réchauffe agréablement la gorge et humidifie son palais avant qu’elle ne réponde aux inquiétudes de Djouqed.
- Je comprends l’attrait de vos enfants pour une vie entourée d’autres jeunes. On apprend souvent plus de ses aventures entouré d’amis que des enseignements de ses professeurs. Si je dois toutefois vous rassurer, Poudlard est l’un des meilleurs pensionnats magiques au monde et je ne doute pas que vos enfants y trouveront de quoi satisfaire leur curiosité et développer leurs aptitudes magiques. J’ai moi-même fait mes premières armes dans ce château, comme vous le voyez.
Elle désigne du bout du menton le lion ornant sa tasse rouge et or avec un sourire avant de reprendre.
- Mais je me doute que ce n’est pas le niveau de l’école qui vous inquiète. Sachez, monsieur l’ambassadeur, que je comprends parfaitement vos questionnements. Il est vrai que plusieurs membres du personnel de l’établissement ont été inquiétés par la justice par le passé. Le Royaume-Uni, comme vous le savez, sort tout juste d’une période assez sombre où les conflits ont forcé plusieurs de nos compatriotes à faire des choix difficiles. Plusieurs d’entre eux purgent actuellement les peines dont ils ont justement écopé à Azkaban. Mais les professeurs que vous trouverez à Poudlard ont tous démontré une aptitude et une éthique irréprochables.  
Une amertume tenace emplit sa bouche quand elle achève sa dernière phrase, affreux rappel de l’annonce que lui a fait @Severus Rogue au lendemain du concert de Reißen du 18 janvier. Ernst Wilson, leur professeur de sortilèges et responsable de la chorale de Poudlard n’était autre que @Lucius A. Malefoy, l’ancien mangemort le plus recherché du pays. L’école n’est donc sans doute pas un refuge aussi sûr que ce qu’elle affirme à Djouqed. Mais comment dire à un nouvel ambassadeur que l’école la plus prestigieuse du pays risque d’abriter un criminel de guerre ?  Elle ne le peut pas. C’est une évidence. Telles sont les lois cruelles de la politique.

Se réinstallant sur son siège, elle poursuit :
- J’imagine que vos inquiétudes concernent notamment le directeur, Severus Rogue. Il se trouve que j’ai assisté à son procès et qu’en plus d’avoir une pleine connaissance de ses antécédents, il s’agit d’un ami. Severus ne s’est trouvé dans les rangs du Seigneur des Ténèbres que dans le but de servir d’agent double au service de ceux qui sont aujourd’hui à la tête de ce gouvernement. Sans son aide, le Royaume-Uni aurait subi bien plus de dommages qu’il en a déjà enduré. Ses crimes ont tous été reconnus comme ayant été des actes malheureusement inévitables pour préserver sa couverture auprès de Lord Voldemort. Je sais que c’est un homme de valeur qui a toute ma confiance. De tous les sorciers de ce pays, il est sans nul doute l’un de ceux qui a fait le plus de sacrifices pour venir à bout du mage noir. Il va sans dire que son dévouement pour protéger les élèves de Poudlard est aussi affirmé que celui qu’il a eu pour défendre ce pays.  
Sourire encourageant. Cette fois, la magistrate est pleinement sincère car s’il est une chose dont elle ne doute pas, c’est bien de la loyauté de Severus.


(1526 mots)

Djouqed

Djouqed
MEMBRE
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Sam 25 Avr - 22:31
 
Inquiétudes paternelles
@Moira A. Oaks
Djouqed se laisse guider avec une désarmante placidité par la magistrate. Il est paisible, l’euthanatos lorsqu’elle lui propose de s’installer et il accepte avec un sourire radieux le thé qu’elle lui propose. Il ne sait encore dire exactement ce qu’il en sera de ses relations avec Moira Oaks, mais le moins que l’on puisse dire est qu’elle fait partie des curiosités qu’il espérait croiser à un moment ou à un autre de son périple londonnien. Il ne sait que très peu de choses d’elle sinon les scandales qui ont éclaboussé la presse il y a de cela de nombreuses années. Un mari faisant dans la contrebande, une magistrate fière et droite allant jusqu’à livrer son époux à la justice. Djouqed ne peut qu’admirer le sacrifice et le désapprouver. Il y sent la droiture morale de la blonde qui s’installe devant lui à son bureau, tasse entre les paumes, la passion de la justice, le feu des convenances. Il admire la femme autant qu’il la juge pour avoir abandonné sur la route son mari. Il l’admire pour son courage autant qu’il désapprouve son geste de trahison envers sa famille. Et pourtant, il est fasciné, Djouqed. Fasciné qu’une femme s’élève ainsi dans un monde d’hommes et aille jusqu’à trahir celui qui l’a choisie pour épouse. Il est pensif, Djouqed. C’est une énigme que cette femme là. Ce sont des énigmes que ces anglais, leur mode de vie oscille entre l’irrationalité et la décadence. Quand l’épouse trahit le mari, que reste-t-il de l’ordre social ?

Il se demande si elle est mère, Moira Oaks. Quelle mère peut-elle faire si elle est prête à livrer son mari aux autorités, souillant la réputation de sa famille plutôt que de régler les affaires en interne ? C’est un chose à laquelle on ne prendrait aucun Zahab que de laver son linge en public… Quoi que… sa fille, peut-être. Cirine, oui, Cirine pourrait être comme cette femme, dans quelques années. En regardant la mine sérieuse et avenante de Moira Oaks, Djouqed se demande s’il contemple une image prémonitoire de la voie qu’empruntera sa fille dans quelques décennies ? Sera-t-elle comme cette femme à la tête de la Justice de son pays, incarnation de la droiture malgré le terreau familial sur lequel ont poussé les premiers bourgeons de son être ? Moira Oaks était-elle, jadis, comme sa fille, une adolescente brillante et idéaliste ?

Le mystère demeure entier, mais rien que pour l’éclaircir, Djouqed est prêt à mettre de côté ses a priori sur la magistrate pour contenter sa curiosité.

« J’ai appris il y a quelque temps le départ de votre prédécesseur et les raisons de son retour en Egypte, une triste histoire à laquelle, je le crains, aucun pays ne peut prétendre avoir échappé. J’imagine les difficultés qui sont les vôtres pour prendre sa relève. Si nous pouvons faciliter votre installation de quelque manière que ce soit, nous serons heureux de vous y aider. »

Ah. Djouqed esquisse un demi-sourire. Evidemment que ce sombre conte aura tôt fait de courir les couloirs pour se faire rumeur. Il incline la tête poliment et prend une gorgée de thé. Noir et agrumes. Anglais. Il manque à ces feuilles le fumé des thés orientaux, mais il suppose qu’on ne peut en attendre trop du colonisateur, après tout : pilleur des herbes mais non pas désireux d’apprendre leur bon usage. Il avale paisiblement une deuxième gorgée, laissant la magistrate reprendre la parole, sans même laisser transparaître sur son visage son dédain pour les thés anglais. Il faudra, après tout, s’y accoutumer, et le thé est un bien piètre inconfort lorsque l’on a l’occasion de côtoyer la présidente sorcière du Magenmagot et juger de première main l’état de la Justice du Royaume que l’on s’apprête à déposséder de sa couronne.

« Je comprends l’attrait de vos enfants pour une vie entourée d’autres jeunes. On apprend souvent plus de ses aventures entouré d’amis que des enseignements de ses professeurs. Si je dois toutefois vous rassurer, Poudlard est l’un des meilleurs pensionnats magiques au monde et je ne doute pas que vos enfants y trouveront de quoi satisfaire leur curiosité et développer leurs aptitudes magiques. J’ai moi-même fait mes premières armes dans ce château, comme vous le voyez. »

Il hoche la tête, Djouqed, poliment, un sourire apaisé sur le visage.

« Vous m’en voyez ravi, Madame Oaks. Chaque parent espère le meilleur pour ses enfants, comme vous le savez sans doute vous-même. »

Question à peine voilée. Une femme de cette trempe a-t-elle une famille ? Djouqed a du mal à imaginer une femme de l’âge de Moira Oaks sans enfant, ce serait inconcevable en Egypte à moins qu’elle ne travaille dans un secteur très particulier du monde de la nuit, mais il sait le Royaume Uni bien plus tolérant envers les envolées carriéristes des femmes. Aussi s’interroge-t-il. Mais il devine déjà la réponse. Il la devine déjà alors qu’elle fait écho dans ses souvenirs avec une dispute qu’il eut avec son aînée. Des enfants ? Un mariage ? Papa, je n’ai que vingt ans ! S’était-elle exclamée. Et il n’avait pu s’empêcher d’incliner la tête, inquiet pour l’avenir de sa fille, mais si fier de ses prouesses académiques.

« Mais je me doute que ce n’est pas le niveau de l’école qui vous inquiète. Sachez, monsieur l’ambassadeur, que je comprends parfaitement vos questionnements. Il est vrai que plusieurs membres du personnel de l’établissement ont été inquiétés par la justice par le passé. Le Royaume-Uni, comme vous le savez, sort tout juste d’une période assez sombre où les conflits ont forcé plusieurs de nos compatriotes à faire des choix difficiles. Plusieurs d’entre eux purgent actuellement les peines dont ils ont justement écopé à Azkaban. Mais les professeurs que vous trouverez à Poudlard ont tous démontré une aptitude et une éthique irréprochables. J’imagine que vos inquiétudes concernent notamment le directeur, Severus Rogue. Il se trouve que j’ai assisté à son procès et qu’en plus d’avoir une pleine connaissance de ses antécédents, il s’agit d’un ami. Severus ne s’est trouvé dans les rangs du Seigneur des Ténèbres que dans le but de servir d’agent double au service de ceux qui sont aujourd’hui à la tête de ce gouvernement. Sans son aide, le Royaume-Uni aurait subi bien plus de dommages qu’il en a déjà enduré. Ses crimes ont tous été reconnus comme ayant été des actes malheureusement inévitables pour préserver sa couverture auprès de Lord Voldemort. Je sais que c’est un homme de valeur qui a toute ma confiance. De tous les sorciers de ce pays, il est sans nul doute l’un de ceux qui a fait le plus de sacrifices pour venir à bout du mage noir. Il va sans dire que son dévouement pour protéger les élèves de Poudlard est aussi affirmé que celui qu’il a eu pour défendre ce pays. »

Il l’écoute avec attention, Moira. Il semblerait qu’il ne soit probablement pas le premier à venir la voir avec pareilles inquiétudes. Il hoche la tête en écoutant ses conclusions sur le directeur et ne l’interrompt pas.

« Vous vous porteriez donc garante pour Severus Rogue si je devais implorer de vous une assurance ? »

La question est courtoise, mais il n’est que trop aisé de deviner l’inquiétude du père souhaitant être rassuré. Djouqed poursuit, pourtant, sa voix basse fait trembler le liquide ambré qu’il a près des lèvres.

« C’est que je m’interroge voyez-vous. J’ai entendu parler de Maître Severus Rogue, naturellement, et ai eu l’occasion de lire de nombreux articles de journaux à son propos dans les archives de l’Ambassade. Naturellement, j’ai vu aussi bien les éloges à son propos dans des magazines spécialisés sur les potions que les conclusions de son procès et son acquittement de ses crimes passés… Mais je n’ai pu m’empêcher de voir aussi les noms de certains des professeurs de son équipe pédagogique et de m’interroger sur les motivations du Directeur à les conserver dans le corps enseignant . Ce @CAMILLE NOTT et cette @YOLANDA YEABOW ont affolé l’un de mes collaborateurs tant les rumeurs qu’ils ont glanées sur le compte de ces deux enseignants étaient sulfureuses, et je n'ose vous avouer que ma secrétaire a manqué de s’évanouir lorsqu’elle a mentionné un certain @REGULUS BLACK. »

Ce qui est vrai. Djouqed a mené sa petite enquête sur les membres de Poudlard. Il ne peut cependant dire à Moira Oaks qu’il a déjà, de première main, rencontré Camille Nott en Egypte en 1998, à une époque où, si les rumeurs sont exactes, il était peut-être en fuite. Camille Nott, Yolanda Yeabow et Regulus Black passent tous trois pour avoir été mangemorts au temps jadis. Il n’y a aucune certitude pour aucun des trois, mais enfin, il est assez inquiétant de voir une telle concentration de partisans des ennemis du Ministre en un seul lieu… Surtout lorsque ce lionceau à la tête de l’Empire colonial de la couronne anglaise est précisément l’objet de sa venue au Royaume Uni. Alors il est intéressé, Djouqed. Il veut savoir ce que la justice faite sorcière aura à dire sur cette épineuse question, et ce qu’elle pourra lui dire sur la personnalité de l’énigmatique Severus Rogue avec lequel il a précisément un rendez-vous le jour suivant pour pourvoir à la scolarité de ses enfants.



1507 mots

Moira A. Oaks

Moira A. Oaks
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Ven 15 Mai - 11:01





mi-février 2004

Il y a quelque chose d’éminemment impressionnant chez l’ambassadeur égyptien, une aura que Moira ne saurait véritablement décrire mais qu’elle sent peser sur elle quand le regard de Djouqed vient plonger dans le sien. Les politesses échangées n’empêchent ni l’un ni l’autre de se jauger. Chacun sait combien les premières impressions sont déterminantes et qu’ils ont en face d’eux un sorcier qu’il vaudrait sans doute mieux compter parmi ses alliés que ses ennemis. Mais les a priori sont impossible à occire au premier regard et la Présidente-Sorcière lutte pour ne pas laisser paraître toutes les réticences qui sont siennes lorsque ses yeux détaillent l’apparence si extravagante de l’ambassadeur. La signification de ses tatouages est sans doute l’élément qui l’intrigue le plus, mais également celui sur lequel il est le plus malvenu de poser des questions. Il existe peu de choses plus intimes que celles qu’on s’incruste sous la peau.

Alors que tous deux s’observent, à moitié dissimulés derrière leurs tasses de thés, la pétillance de leurs regards se répondent, cherche à déceler les failles de l’autre, le moindre frémissement susceptible de donner plus d’informations que celles qu’ils veulent bien dire. L’allusion de Moira à l’affaire qui a ébranlé l’ambassade d’Egypte avant l’arrivée de Djouqed n’est aucunement innocente. La Présidente-Sorcière expose d’ores et déjà ses armes, s’installe en digne défenseuse de son territoire qui sait ce qui se passe sur ses terres. Les rumeurs et racontars sont une source d’information qu’elle a appris à ne pas mépriser, peut-être pour avoir subi leur puissance à une certaine époque de sa vie.

Le sourire en coin de l’Egyptien lui indique qu’il a bien compris la manœuvre et si son ton demeure résolument poli, tous deux ont bien conscience désormais du jeu dans lequel ils se sont lancés. Les choses sont ainsi claires dès le départ. Moira préfère toujours voir les règles d’une joute clairement établies.

Evoquer les enfants de l’ambassadeur a le mérite de ramener un peu de légèreté dans le bureau de la Présidente-Sorcière. Djouqed hoche la tête en écoutant les compliments qu’elle fait sur Poudlard. L’amour qu’il a pour ses enfants luit dans son regard et un fin sourire se dessine sur les lèvres de Moira quand elle le reconnaît. Toutefois, la question à peine voilée qui suit fait légèrement se froncer ses sourcils sans pour autant durcir ses traits. La juge réfléchit un instant avant de répondre d’une voix toujours chaleureuse :
- J’ai vu cet instinct chez mes propres parents, il est vrai.
Et non chez elle. La réponse est aussi implicite que l’interrogation à laquelle elle répond. Moira n’a jamais eu d’enfants, trahie par celui qui aurait dû être leur père, trop absorbée par sa carrière… Le temps file à une vitesse déraisonnable et on se rend compte souvent trop tard de l’avance qu’il a pris sur sa vie.

L’espace d’une seconde, Moira se demande si cette absence de maternité est un véritable regret. Une part d’elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle ne connaîtra jamais certaines des sensations les plus puissantes qui existent, que son corps n’aura jamais donné la vie et qu’elle ne connaîtra jamais la sensation d’être liée au plus profond de sa chair à un autre être humain, à un bout d’elle-même qu’elle laissera derrière elle une fois qu’elle aura quitté ce monde. Elle espère laisser une trace autrement, par ses accomplissements, par cet engagement pour la justice qu’elle continue de défendre depuis des années au point de se faire de plus en plus l’ennemie du gouvernement actuel après avoir été celle des mangemorts. Son héritage ne sera pas un enfant, mais le monde qu’elle laissera à ceux des autres.

Une seconde passe, un peu trop longue pour ne pas être perçue par son interlocuteur. Elle rebondit tout de suite après s’en être rendue compte, revenant sur le cœur de leur conversation : Poudlard et l’inquiétude qui peut naturellement envahir l’esprit d’un étranger qui découvre les noms des professeurs qui occupent l’école. Comme un réflexe hérité de ces longs mois à préparer la défense de son ami, c’est Severus qu’elle défend en premier, bien que sa position de directeur permette de justifier facilement qu’elle l’évoque en premier. Assis dans son fauteuil, la tasse de thé portée régulièrement à ses lèvres, Djouqed l’écoute avec attention, son regard résolument planté dans le sien. Moira vérifie très consciemment sa posture, s’efforce de se montrer aussi imposante que lui, de soutenir son regard sans trembler alors qu’elle lui offre ses premiers arguments. L’ambassadeur hoche la tête et murmure une question qui n’effraie pas la Présidente-Sorcière.
- Sans hésiter, répond-elle fermement.

Mais le reste de ses inquiétudes est bien plus dangereux à mater.

Car le directeur n’est pas le seul à traîner derrière lui un passé sombre et Djouqed semble bien plus informé qu’on pourrait le croire. De nombreux noms suivent celui de Rogue, Camille Nott, Yolanda Yeabow et Regulus Black, et l’assurance de la juge flanche subrepticement. Il lui faut faire des efforts colossaux pour cacher sa gêne au maximum mais rien que le léger contretemps de sa réponse donne à l’ambassadeur tout loisir d’émettre maintes hypothèses sur les raisons de cette odieuse seconde de silence.

En un instant, des centaines de réflexions s’entrecroisent dans l’esprit de Moira. Les menaces qui planent toujours au-dessus de Camille serrent de nouveau sa gorge. Elle ne pense pas que son dossier soit encore ressorti des archives. Tant qu’il ne fait pas de vague, personne ne devrait avoir de raison de se réintéresser à son cas. Elle espère seulement que tous ses efforts pour lui faire éviter la prison ne seront pas brisés par un faux-pas du professeur d’Arts Obscurs. Elle sait avoir beaucoup risqué pour le sauver.

Le cas de Yeabow, en revanche, est bien plus difficile à avaler car elle sait les responsabilités de cette vipère dans la dernière guerre. Elle sait les éléments qui sont passés sous ses yeux avant que tous ne disparaissent mystérieusement, empêchant la justice de se prononcer sur son cas. Ce non-lieu est l’un des échecs les plus douloureux de sa carrière car il est sans nul doute l’un des plus injustes. La présence de cette femme dans les couloirs de Poudlard est une offense et un camouflet terrible pour la Présidente-Sorcière. Mais, puisqu’aucune poursuite n’a pu être maintenue contre elle, il n’existe aucune raison de la priver du poste qu’elle a brigué. Si seulement Severus avait trouvé meilleur candidat pour l’occuper…

Quant à Black, elle ne garde qu’un sourire étrangement mitigé de leur seul entretien. Le professeur s’attire les éloges de nombreux de ses collègues et connaissances qui louent ses qualités d’érudit et le décrivent tous comme un bon enseignant, soucieux de la réussite de ses élèves. Mais la froideur de l’homme l’a quelque peu désarçonnée, comme les nombreux mystères qui entourent toujours son passé. L’homme possède la marque sur le bras gauche, c’est un fait établi. Il a toutefois cherché à combattre le Seigneur des Ténèbres avant de disparaître de très longs mois, de sorte que beaucoup l’ont cru mort. Comme Severus, il s’est vu pardonner ses erreurs pour avoir tenté de les réparer. Peuvent-ils pour autant avoir toute confiance en l’homme, d’autant que son nom rappelle toujours aussi brutalement ses liens de sang avec l’Enchanteresse ? Comment le cousin de Narcissa agit-il depuis qu’elle est entrée en politique ? Agit-il dans l’ombre pour s’assurer sa consécration ou reste-t-il sagement à l’écart de tout ce remue-ménage ? Son instinct la fait pencher pour la deuxième solution, mais elle sait s’être bien trop souvent trompée par le passé pour avoir pleinement confiance en ses impressions. Telle est la croix des femmes bafouées.

C’est donc après une seconde interminable que la juge s’efforce de répondre sans laisser trembler le timbre de sa voix :
- Votre inquiétude est légitime, une fois encore, et je tiens de nouveau à vous rassurer : tous les professeurs de Poudlard ont fait l’objet d’un recrutement exigeant qui atteste de leurs capacités pédagogiques et qui n’aurait jamais permis de mettre au contact des enfants quelqu’un que nous pourrions juger dangereux. Les sorciers que vous évoquez ont tous été mis hors d’état de cause ou graciés en raison de leurs actions pour tenter d’arrêter le Seigneur des Ténèbres malgré leurs précédentes allégeances. Regulus Black, puisqu’il semble vous inquiéter tout particulièrement, fait partie des anciens soutiens de Lord Voldemort qui a failli donner sa vie pour faire chuter son ancien maître. Je gage qu’il n’hésitera pas à la mettre de nouveau en péril pour protéger les élèves de Poudlard dont sa fille et son fils font partie. Vos enfants ne risquent rien auprès de lui ni d’aucun des professeurs que vous avez évoqués. Soyez-en sûr.  
Elle sourit de nouveau, légèrement crispée cette fois, et tente de faire diversion en avalant une gorgée de thé. La saveur des arômes détend légèrement son visage. Mais la juge n’est toujours pas à l’aise.

Alors, elle se décide à amener délicatement un autre sujet, moins dangereux pour elle et l’institution que Poudlard et les personnalités que l’école renferme. Elle repose délicatement sa tasse sur la coupelle en porcelaine rouge et reporte son regard sur Djouqed.
- J’imagine qu’accepter le poste à l’ambassade de Londres n’a pas été une décision aisée pour vous, en particulier si vous comptiez emmener vos enfants avec vous. J’avoue bien volontiers que le contexte n’est pas des plus favorable pour une installation. Nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de la période de troubles qui a frappé l’Angleterre. Vous le savez sans aucun doute.
Elle se réinstalle dans son fauteuil, le dos plus droit.
- Votre pays a-t-il prévu des précautions particulières en matière de sécurité pour vous et votre famille ?
Elle ne dévie que peu du sujet initial de sa visite. La diversion est subtile, mais peut-être pas suffisamment pour tromper l’ambassadeur.


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