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Fraîcheur de l'apprentissage (Nasyia)
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Invité
Mar 31 Mar - 12:17
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" Ce que nous devons apprendre à faire, nous l'apprenons en le faisant. (Aristote)



Engloutie dans l’éclat pudique de l’aurore, la sorgue s’amenuisait silencieusement. De nature matinale, Winnie faisait déjà fi de sa confortable couchette, prisant la fraîcheur ambiante plutôt que la tiède cotonnade.

L’ébauche du weekend se dessinait timidement dans le balbutiement encore engourdi de certains de ses camarades, ponctué par quelques coulants bâillements. « Je ne sais pas où tu trouves toute cette énergie si tôt dans la matinée Win... » Baragouinait Peter, tâchant péniblement de garder les paupières dépliées. « Et qui plus est, le weekend en plus ! » ponctuait-il dans en mâchillant l’écorce d’une orange. Sa papelarde fragrance taquinait sa truffe diaprée, aguichant coquettement sa gourmandise. Happée par cette onctueuse invitation, elle en saisit une à pleine main, flattant sa copieuse rotondité du bout des doigts. Son relief rutilant éclaboussait son ardeur matinale, allongeant ses commissures dans un guilleret sourire. Aujourd’hui, elle irait asticoter son mentor. Son ‘maître-jedi’. (@Nasiya Abasinde) Cette seule perspective l’imprégnait déjà d’enthousiasme. « Rassure-toi Peter, si je le pouvais, je ferais la paresseuse aussi. Tu sais bien que je suis insomniaque » L’esquisse d’une malice piquetait ses pommettes. « Enfin, je prends ça de façon positive. J’en profite pour faire plein de trucs comme ça, comme par exemple préparer mes aspics, m’entraîner pour le prochain match de quidditch, et vice versa. Tu devrais en faire autant…dernière ligne droite hein…faudrait pas se louper… » Ce par quoi son camarade lui répondait d’une chatouilleuse simagrée. « Arrête de ronchonner. Tu sais que j’ai raison. Tu iras aussi à Pré-au-lard aujourd’hui ? » Une portion d’agrume trop surette lui fendait le visage d’une contraction disgracieuse, lèvres épinglées et renifloir retroussé. « Non je ne sais pas encore …peut-être bien…»  Le tâtonnement qu’il hasardait l’agaçait intimement.  Diable ! Ce cornichon était aussi pêchu qu’un escargot.

Quelques heures s’épuisaient dans l’abîme.  

Largués parmi moult appâts, les agneaux de Poudlard s’éparpillaient avec empressement sur les asphaltes de Pré-au-Lard. La fraîcheur matinale s’était délicatement avalée dans la tiède gargue du déjeuner. Maintes comtoises chuintaient midi quand Winnie déboulait devant le chambranle de l'apothicaire, après s’être permise un crochet chez Honeydukes pour régaler ses papilles. Les phalanges mignotaient déjà le sachet de dragées surprises de Bertie Crochue et de Fizwizbiz alors qu’elle foulait de son enthousiaste ripaton le seuil du magasin. L’exquise fragrance qui flagornait usuellement dans l’alcôve taquinait derechef sa truffe de contentement. Elle reniflait une copieuse bouffée d’air, les prunelles bouclées l’espace d’un fugace instant pour mieux la savourer. Gorgée de plénitude, elle s’y sentait à sa place. Nulle âme ne semblait émouvoir l'enceinte. « Nas ? » gringottait-elle, l’écho interrogatif. S’engageant sans tambour ni trompettes à l'étage, le fauve dissipait une prunelle songeuse autour d’elle, le gaviot déjà régalé par une saveur ‘barbe-à-papa’. Elle appréhendait toujours de tomber sur l’insipide dragée ‘cire d’oreille’. « Maître-jedi ? Ici padawan. Je répète, ici padawan »

L’incarnate crinière déferlait dans une brûlante cascade sur l’échine dorsale, ajustée sous une douillette laine émeraude. L’écharpe déroulée de sa gorge, Winnie s’était déjà glissée dans le modeste atelier mussé au premier étage, avec la discrétion d’un félin. « Youhou ? »

510 mots.




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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
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Sam 4 Avr - 18:36

fraîcheur de l'apprentissage

petite souris vient glaner conseils



Il est bientôt midi, et mes mains se hâtent de fourrer dans mon sac sans fond les mille et uns outils nécessaires à ma journée d'expédition. De quoi monter, à toute vitesse, un atelier où accueillir ce lutin de protégé. Je ne comprends pas encore comment je me suis laissé prendre au piège de ressentir un tant soit peu d'affection pour cette demoiselle, la laissant traîner dans mes pattes et, pire encore, lui révélant ça et là quelques petits secrets de potionniste. Elle m'aura piquée, la guêpe folle.

Du bout des doigts, je fais virevolter à moi une de lettres, à la jolie en-tête bien professionnelle - on fait les choses bien, depuis quelque temps. D'un geste, j'attrape une plume qui traîne sur le bureau et la trempe d'un geste leste dans l'encrier. Je griffonne, le plus poliment qu'il soit possible, quelques mots à l'intention de @Severus Rogue. La gamine avait dit, il y a quelque temps, qu'il s'occupait de ses affaires, alors autant le prévenir qu'elle allait passer le samedi en ma compagnie, qu'on ne l'imagine pas disparue de Pré-au-Lard. Je l'imagine déjà virevolter jusqu'à moi sans avoir pensé à mettre qui que ce soit au courant, et je ne tenais pas à avoir un brin d'ennui, merci bien. D'un claquement de doigts, la lettre s'enroule, l'encre séchée, et je l'envoie illico. À présent - je regarde autour de moi, sourcils froncés - plus qu'à attraper ça, vite, et à filer. Gregory allait m'attendre.

Gregory, l'assistante de l'apothicaire de Pré-au-Lard, est des garçons les plus simples et gentillets qui soient. Il répond à tous mes petits sourires en coin avec une naïveté des plus déroutantes, et j'en perds presque le plaisir d'essayer de le rendre chèvre. Son patron, lui, a l'allure des hommes qui font le métier depuis des siècles, et qu'on ne viendra pas chatouiller si facilement. Un samedi tous les quelques mois, je me faufilai jusqu'à leur premier étage, où ils me libéraient un peu de place.

Un grand bureau traînait en plein milieu, recouverts des ingrédients que je lui avais commandé en avance, et je frémis de plaisir. Tout était frais, du pur produit du pays, qui respire le cueilli et le chassé récemment. Un plaisir. Aussitôt, je tape dans les mains, et tout mon fatras d'outils sort de mon sac, reprenant leur place habituelle. Le chaudron, au dessus du feu improvisé, dans le coin, les serpes et les planches à découper, à côté des ingrédients. Je fais bouillir de l'eau, balançant sans plus attendre les premières préparations. Un filet de bave de salamandre et trois gouttes de seiches noire. À laisser mijoter une quinzaine de minutes, ce qui devrait laisser le temps à la gamine d'arriver.

Je redescends en bas, adressant un sourire à Gregory, et lui tends une cigarette - sans mandragore, promis juré - l'invitant à me suivre en pause clope. Il grimace mais finit par la saisir et, quelques minutes plus tard, nous sommes à l'extérieur, tirant joyeusement sur nos roulées. Il me raconte les dernières lubies du patron, qui semble vouloir contacter un spécialiste en Roumanie pour des écailles de dragon exclusives, sauf que, évidemment, le pauvre roumain ne parle que roumain. J'éclate de rire et, sur un clin d'oeil, lui révèle que mes quelques semaines passées à Bucarest ne lui seront d'aucune aide.

Une voix, au loin, toute jeunette, me tire pourtant de ce moment de discussion, et je sursaute en écrasant ma clope au sol. Diable, la gamine est déjà arrivé. Gregory me suit à l'intérieur, sur un dernier geste de main, et je me faufile à l'étage, arrivant dans le dos de la jeune fille. Elle est déjà dans l'atelier, démarche tranquille, nez qui furète partout. Mes lèvres s'étirent et je me penche vers elle, lâchant d'un souffle :

- Bouh.

Mes mains se posent sur ses épaules, la dégageant du chemin avec douceur.

- Attention, y a de la prep dans le chaudron. Comment vas-tu, depuis la dernière fois ?


Awful

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Sam 11 Avr - 14:11
Concoction

" Ce que nous devons apprendre à faire, nous l'apprenons en le faisant. (Aristote)




Les muscles débandés, les sens étaient aguichés par un amalgame d’effluves, la plupart mystérieuses mais quelques-unes d’entre elles chatouillaient sa truffe d’incertitude. Elle distinguait facilement l’odeur lambrissée qui léchait les murs, recouverts par une mince pellicule poudreuse. Il s’en dégageait une fragrance confortable, intime au vétuste. Elle se recoupait à peu de chose près dans le même parfum qui imprégnait la bibliothèque de Poudlard d’une sensibilité rassurante. L’alcôve d’accalmie disposée par les bons soins de Nasiya s’exposait douillette, ponctuée d’un timide arcane. Le nuage de mystères qui flottait dans la pièce l’inondait de curiosité. Sans doute était-ce là la vergeure du marchand de sable. Il était vrai qu’en sa présence, la rouquine se sentait fouaillée par l’étrangeté ambiante. Elle s’en engraissait copieusement, taquinant ainsi les potions avec appétition, sous les conseils avisés du mentor. Depuis le berceau de son ‘éducation’, elle avait toujours eu une inclination pour cet art laborieux qui requerrait un condensé d’exactitude. Il appelait à l’attention.

Les sourcils se tripotaient de confusion devant l’absence de Nasiya. Où diable se cachottait-il donc ? La moue boudeuse, elle époussetait la pièce d’une incisive prunelle, l’appesantissant davantage sur le chaudron déjà frétillant. Dans quelle concoction s’était-il engagé ?  Laps d’interrogation grignotés par la prompte mais silencieuse apparition du jeune homme. Elle tressaillait avec maladresse, manquant d’ébranler la tranquillité du chaudron si les mains adextres du potionniste ne l’en avaient pas écartée. « Oups ! Tu m’as presque fait peur ! »

Prep ? Le sourcil gauche s’incurvait vers la couronne vermeille, témoin d’une ignorance. « Prep ? C’est quoi ça ? » Frôlant de son indécrottable insistance l’échine de Nasiya, elle mesurait le contenu du chaudron. « Tu prépares quoi ? » Chaton fureteur se régalait inlassablement de ses confections. « Je vais bien ! D’ailleurs je pète la forme olympique ! J’ai réalisé la première partie des aspics pour les potions. On avait le choix entre le sérum de vérité, le polynectar, l’Amortentia et un philtre régénateur à base de mandragore. J’ai opté pour le sérum de vérité. Il n’y a plus qu’à attendre un cycle lunaire complet maintenant…C’était chaud patate ! Sinon j’essaie de m’améliorer un peu plus dans mon apprentissage animagus…J’arrive presque à voler cinq minutes hé hé ! Je pourrais bientôt faire le mur incognito »  La binette rongée de malice, Winnie improvisait déjà sous sa cabèche moult odyssées sous sa forme animagus. Les mandorles évasées d’engouement, la commissure élaguée d’une risette assouvie, elle fermentait silencieusement ses impudents desseins.

« Et toi comment vas-tu ? On n’a pas pu beaucoup se parler pendant les fêtes de fin d’année…Raconte-moi tes dernières épopées ! Et Josiah se porte bien ? » Ponctuait-elle d’une candeur artificielle. Elle appréciait l’énigmatique tatoueur (@A. JOSIAH N'DA) .  Maintes questions pilonnaient ses méninges « Ses tatouages m’intéressent beaucoup…c’est fascinant la magie qu’il leur associe ! Tu es tatoué, toi ? »  Jamais elle ne se serait étalée aussi pipelette il y a quelques années d’ici. L’ombre de ses déveines au centre spécialisé, la Pomme Epineuse, n’était plus qu’un subtil nuage. L’implication bienveillante de son tuteur (@SEVERUS ROGUE) avait sans nul doute été le catalyseur de son essor. L’entité repliée qu’elle était, laconique et suspicieuse, avait éclose en jeune fille expansive et hardie. C’était comme si la braise, qui pendant longtemps s’était contentée de crépiter dans l’âtre de sa couardise, avait pu enfin s’évaltonner dans l’effervescence du bûcher.



564 mots






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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
Et j'ai crié, crié !
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Lun 13 Avr - 0:26

fraîcheur de l'apprentissage

petite souris vient glaner conseils



La jeune pousse est à peine arrivée, que déjà elle ne sait plus se taire. J’ai oublié combien elle est volubile, et j’en ai presque la tête qui tourne à la voir virevolter partout dans l’atelier éphémère, ses paroles ne se tarissant jamais. Mes yeux la suivent, mes sourcils se froncent quand elle s’approche un peu trop près du chaudron, et je grommelle :

- La prep, la préparation, quoi. J’ai commencé à faire mijoter quelques ingrédients pour une variante de l’élixir d’euphorie, c’est pour un projet… secret. Tu connais les bases de la potion, tu pourras m’aider ? Tu mettras un peu moins de menthe poivrée qu’ils ne le demandent, par contre – je veux un orange clair, pas du pétant. Et préviens-moi quand la potion devient rose, il faut que je rajoute quelque chose. Tu t’en sortiras ? que je lui lâche, lui mettant déjà une cuillère en bois entre les mains.

Je fais le tour du plan de travail improvisé, rangeant d’un geste mon tabac à rouler et mes feuilles dans mon sac sans fond, pour me caler face à elle, sourire tranquille.

- Ça t’empêchera peut-être de carburer aussi vite, d’avoir les mains occupées, et de me donner le temps de te répondre. Bon boulot, pour ton examen ! Tu me tiendras au courant des résultats ? Fais attention à bien y aller le jour de la fin de cycle, j’espère que tu as noté l’heure – il faut être pointilleux, pour les sérums de vérité.

Je me retourne brièvement, farfouillant dans les ingrédients pour lui tendre la menthe poivrée.

- Tiens, pile-moi ça, tu pourras l’ajouter dans le chaudron qui bout déjà quand l’eau aura tourné au rouge. Tu me parlais de ton entraînement d’animagus ? Qu’est-ce que c’est, que cette histoire, encore ? J’avais totalement oublié que tu t’y frottais. Quelle idée de le faire volontairement, je souffle, entre deux haussements de sourcil.

Les longues heures passées, à essayer de recaler correctement la feuille de mandragore dans un coin de sa bouche, les minutes agenouillés devant les fleurs du Jardin des Transformations, où chaque élève en fin de transformation venait, dans un cycle de sept jours, récupérer sa rosée… Non, vraiment, quel processus fastidieux. Puis, une fois tout le phénomène accomplit, de voir son corps se tordre, ses muscles se rompre, ses poils pousser – quelle sentiment horrible, que la première transformation. Une fois le premier rituel achevé, à Uagadou, on nous apprenait à comprendre et maîtriser cet instant-clé, cet instant de transition, et à jouer avec, pour renouveler nos transformations. Je n’y étais jamais arrivé – seule le guépard avait bien voulu se révéler à moi. Alors, cette gamine qui, volontairement, s’était pliée à l’exercice, et continuait à tenter de maîtriser son animal – ne faut-il pas être fou. Je secoue la tête, me reconcentrant sur elle :

- Tu devrais en toucher un mot à Noah, la prochaine fois – on ne dirait pas, mais le bonhomme est fûté. Il saura probablement t’aiguiller pour que tu maîtrises davantage ton vol… que cela ne t’encourage pas à t’échapper de Poudlard, par contre, je rajoute en pointant le doigt vers elle, faussement autoritaire.

Un sourire vient vite rompre cette tentative de sévérité. Je jette un coup d’oeil au chaudron, hoche la tête, et reprend :

- Je vais pour le mieux, et Josiah aussi, grande curieuse. En parlant de tatouages, tiens, on rentre de vacances, ça nous a fait énormément de bien, – et mon regard l’intime à garder pour elle tout commentaire qui pourrait lui venir, salace ou non. On y allait pour un de ses tatouages, justement, pour qu’il développe encore davantage l’apport magique qu’il peut y mêler. C’est toujours aussi impressionnant, de le voir pratiquer. Puis, sourire pétillant aux lèvres, je retrousse la manche de ma chemise, révélant le haut de mon bras : Regarde, c’est la dernière qu’il m’a encrée, un petit délice.

Sur mon biceps, se révélaient les montagnes de Uagadou, ornées de nuage. La pièce est sublime, le trait fin, délicat, plein de dévouement. Josiah m’avait promis, juré craché, ou presque, que lorsque le sommeil me prenait, les nuages révélaient Uagadou, trônant parmi les montagnes. Si je n’ai pas pu le vérifier, j’ai par contre pu voir l’initiale de son prénom, le délié de son A, venir se révéler au creux de la nuit, trouble parmi les nuages. Je lui avais promis que je ne le ferai pas, mais ça a été plus fort que moi, mes yeux s’y sont faufilés, cherchant ardemment sa lettre sur ma peau. Quand elle y est apparue, je ne sais pas si c’est parce que je l’ai imaginée, à trop vouloir la voir, ou si elle s’y est vraiment tracée. Toujours est-il qu’elle était là, pour moi. Je relève les yeux vers Winnie, le souffle un peu trouble, et je lui murmure ces quelques mots, mon sourire ne m’ayant pas quitté.

- Je ne te révélerai pas la magie qui s’y cache, encore un secret ! Et toi, alors, tu vas te laisser tenter, finalement ?


Spoiler:

Awful

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Sam 25 Avr - 14:44
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" Ce que nous devons apprendre à faire, nous l'apprenons en le faisant. (Aristote)




Nasiya avait la qualité d’éveiller en elle moult émois, entre l’excitation soulevée par la curiosité et la gaieté que lui inspirait l’art scrupuleux des potions.

Les globes roulaient dans leur orbite après la réponse évidente de son aîné. L’amorce de cette journée sur étourderie s’annonçait déjà décousue. « Nom d’un boursouflet, faut que je me réveille ! » L’écho pensif se perdait dans le gosier volubile. Les joues s’empourpraient sous le tapotage vivifiant de ses paluches. « Allez hop ! On se concentre » Les précisions soulignées sur le contenu du chaudron la taquinait d’une grassouillette curiosité. « Oh un projet ? Secret ? Tu es bien intriguant… » Le mot secret équivalait au gros bouton rouge sur lequel s’obligeait l’interdiction d’appuyer mais s’accompagnait toujours de l’indécrottable envie de l’offenser. L’ombre d’un soupçon fulgurait dans l’éclat cobalt. Elle aurait le fin mot de l’histoire, foi de rouquine !

« Yep ! » Les heures croquées dans la gueule béante de la bibliothèque s’étaient avérées très profitables. Réputée pour sa truffe fureteuse, la jeune Carrow s’emballait de la moindre lumière sur ses lacunes. La voilà donc attelée au chaudron, prête à nourrir la préparation de menthe poivrée, attentive aux instructions du potionniste. Pulpes mignotaient cuillère en bois, sourcils étreints de concentration. Deux sujets polarisaient toute son attention. L’un se concentrait dans le domaine des potions, l’autre dans le quidditch, tous deux disloqués par une tranchante de discordance. « Bien sûr ! Si j’ai un souci, je crierais ‘ouistiti’ trois fois de suite, ce sera le signal d’alarme » Gouaillait-elle avec entrain. Sons sens de l’humour frisait souventefois l’absurde.

Dans son échine remuait le marchand de sable dans quelques subtils frémissements. « Excuse mon engouement mais tu m’avais manqué ! » Une langue licencieuse brusquait la barrière de ses lèvres, la binette malicieuse. C’était sans doute très puéril de tirer ainsi sa péninsule de son gosier, et elle l’assumait complètement. « Oui j’ai noté l’heure. J’ai bien retenu tes conseils la dernière fois » Nasiya était une véritable fontaine de préconisations, et avec Severus en tuteur, l’illustre maître potionniste, elle avait tout intérêt à embrasser la minutie. « Avec ça je pourrais peut-être t’arracher ton projet si secret de ta bouche hé hé ? » L’esquisse d’une fourberie allongeait la commissure gauche.

Sans lui laisser le temps de goguenarder plus longtemps, il lui farcissait déjà les mains de menthe poivrée. A elle de jouer !

Épanchant son ardeur dans le broyage de la plante, elle laissait conjointement une œillade flâner sur le chaudron pour en chaperonner la couleur du mélange. A priori, les brides d’histoire qu’elle lui avait glissées entre deux préparations s’étaient dilapidées dans l’inattention. Les sourcils se tripotaient derechef. « Ce n’est pas grave ! A ton âge, c’est normal que la mémoire flanche un peu » L’humeur foisonnait diablement de malice. ‘hé hé’ C’était sa fessée pour avoir fait litière de ses babillages ! Le réprimé du chaudron se nuançait finalement de vermeil, exhibant là un lascif caractère. Elle y faisait mourir quelques bribes de menthe poivrée en poursuivant son mouvement de circumduction dans le sens anti-horaire, tout en harmonie. « Je me suis lancée dedans au milieu de ma cinquième année. J’ai toujours été fascinée par cet apprentissage, et je ne te cache pas ma curiosité à l’égard de ma forme animagus. C’est en tombant par hasard sur un livre traitant ce sujet que l’intérêt a commencé à germer, pour finalement féconder en résolution ! Le processus était quand même rebutant par sa difficulté de réalisation. J’ai failli laisser tomber l’affaire maintes fois. » Elle se remembrait encore la saveur de la feuille de mandragore arrimée contre l’ivoire de ses molaires droites. Combien de fois n’avait-elle pas failli choir en l’englobant ? La délivrance ressentie une fois cette étape aboutie. L’orage s’était lentement, très lentement, traînaillé jusqu’à son impatiente carcasse. Diable qu’elle l’avait attendu ! La douleur lancinait encore tel un vestige dans son poitrail, et la couardise de cette transformation ondulait dans d’imperceptibles frissonnements. Jamais elle ne s’était sentie aussi vulnérable, pas même sous le joug de sa mère. L’instant s’était d’abord tacheté de remords, avant de se repaître de contentement.

« J’aurais bien fait ça en tapinois mais je ne pense pas que Severus aurait été d’accord d’avoir une demoiselle dans l’illégalité sous son aile. » La légèreté avec laquelle elle s’ouvrait à Nasiya la saisissait toujours d’une affriolante surprise. Cette aisance qu’elle partageait aussi avec son tuteur devait sans doute s’extraire d’un sentiment de soutien. Tous deux partageaient la même inclination à son égard, sous l’égide de leur bienveillance. C’était tout du moins la perception qu’elle en avait. « Ça ne t’a jamais attiré toi ? » L’interrogation se ponctuait d’une plissure frontale.

La suggestion d’aller s’enquérir auprès de Noah était séduisante. Il était vrai que le personnage semblait gavé de moult savoirs. Les lèvres souriaient d’amusement face aux réprobations de son mentor. « Oui chef ! Je serai sage comme une image » Il s’en dégageait une étrange dérision. Sage ? Winnie ? C’était aussi aberrant que d’envisager Severus riant aux éclats ou Remy lassée de la pitance.

« Merci du conseil. D’ailleurs il devient quoi Noah ? »

Le sourire s’allongeait face à sa curiosité pointée du doigt. « Je m’enquis seulement des dernières nouvelles » gazouillait-elle dans une boudeuse simagrée, l’écho trompeusement inoffensif. « Oh chouette ça vous avez été où ? » Lèvres épinglées sur de probables asticotages, les prunelles réfléchissaient une copieuse attention, dont une fraction était maintenue sur le mûrissage de la préparation. Elle se colorait doucement d’une tonalité flavescente. Du jus de figue avait été disposée à sa droite afin de l’ajouter au mélange. Elle abreuvait le chaudron jusqu’à l’obtention d’une teinte turquoise, à l’égal de ses incisives. Une fois obtenue, s’en suivait le même mouvement rotatoire. « J’imagine le fascination que l’on doit ressentir à le voir à l’œuvre. J’aimais déjà beaucoup le principe des tatouages de base, mais associés à la magie, ça n’en est que d’autant plus affriolant ! » Elle grignotait d’une mandorle intriguée le biceps du potionniste. Elle pouvait discerner le flanc d’une montagne sous l’encre délicatement imprégnée dans son ébène épluchure. Le regard absorbé de Nasiya l’intriguait, briguant son dévorant appétit pour l’insondable. Un rapport sans doute avec Josiah. C’était une subtilité clapie dans l’ombre de leur tendresse. Nul besoin d’y trifouiller.

« Il est vraiment beau ce tatouage ! Décidément, tu es bien trop énigmatique » La bouche se déboutonnait sur un abondant sourire. « Oui, cela fait déjà un moment que j’y songe…J’aimerais d’abord me faire tatouer le bras droit… J’ai quelques idées en tête…Je me suis abreuvée de quelques pages de son livre aux fêtes de fin d’année. J’ai vu qu’ils pouvaient être mobiles, par exemple, en fonction de la météo. J’ai cru en voir quelques-uns avec des incantations magiques. Ceux-là m’ont l’air plus délicats. J’ai commencé à mettre un peu des miettes de côté pour un nouveau balai et un tatouage…Bon, suivant la taille du tatouage, je vais devoir sûrement faire l’impasse sur le balai. » Pour l’éclair de feu, elle pouvait passer son chemin mais pour le nimbus 2001, elle pouvait grignoter la douce illusion d’y prétendre.

« C’est rose ! » s’égosillait-elle hâtivement.


1.207mots






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Nasiya Abasinde

Nasiya Abasinde
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Sam 2 Mai - 21:15

fraîcheur de l'apprentissage

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Mes lèvres se pincent, yeux qui roulent, quand sa seule répartie est de venir taquiner mon âge. Je reste face à elle, bras croisés, alors qu’elle enchaîne les premières préparations. Mes yeux suivent le mouvement de ses bras, le nombre de pincées de menthe poivrée qu’elle vient ajouter à la mixture, et j’attends patiemment qu’elle se confie à moi. Elle est bavarde, la jeune disciple, mais il lui faut toujours quelques secondes pour faire le point sur ce qu’elle souhaite dire ou non. Et, encore, ses paroles qui se délient, alors qu’elle m’explique depuis quand lui vient sa passion animagus. Comment avais-je pu oublier qu’elle s’entraînait à se transformer ainsi ? Je songe, tentant de me remémorer les discussions avec l’enfant, les premières fois où elle avait mentionné cette pratique. Je hoche la tête, confirmant d’un geste la difficulté du processus, distraitement – je réfléchis, encore, mes yeux remontant de la marmite pour venir se focaliser sur les tâches de rousseur et l’air concentré de la gamine. Non, vraiment, incapable de me souvenir en quoi elle se transformait. Elle avait mentionné qu’elle arrivait mieux à voler, alors… Soudain, l’illumination !

- Mais oui, en chauve-souris, c’est cela ? Un sourire fleurit sur mes lèvres, et je souffle : C’est des plus compliqués, les animagus volants. Ils sont assez rares, tu sais ? Acharne-toi, ça vaut le coup, malgré tout.

J’inspire profondément, mes muscles se crispant, l’envie folle de libérer mon guépard me reprenant. Je ne peux pas m’y fondre aussi souvent que je l’aimerai, plongé dans la vie londonienne, alors mon corps ne peut que se remémorer, en se tendant ça et là, le plaisir d’allonger mes membres comme jamais ils ne le peuvent, sous forme humaine. Je plie et déplie les doigts, m’astreignant à la tranquillité, et mes yeux remontent vers elle, qui confirme qu’elle le fait tout légalement, pour ne pas attirer les foudres de Severus. Severus ? Ah oui, Severus Rogue. Mes lèvres frémissent, à sa question, et un rire m’échappe :

- C’est un des enseignements principaux, à Uagadou, tu sais ? Évidemment, que ça m’a attiré – l’idée de se transformer tout entier… sauf qu’avant moi, j’ai vu les élèves plus âgés se tordre le corps, passer des semaines à ne presque dire aucun mots, à tenter de garder cette fichue mandragore en bouche. Un moment en suspens, alors que j’observe à nouveau mes mains : et pourtant, je ne peux pas le regretter, jamais. Les sensations, quand on se transforme, quand on maîtrise sa forme – quand on trouve la bonne.

Un frisson me parcourt et je relève les yeux vers elle, l’encourageant à aller en discuter avec Noah, qu’il pourrait évidemment l’aider. En quelques mots, je grommelle qu’il va bien, un peu grognon ces derniers temps, c’est ce temps, ça rend tout le monde odieux. J’ai une pensée pour Josiah, toujours, qui ne fait que gronder, ces derniers temps – mais cela, je le garde pour moi. Je lui raconte juste que Josiah va bien, qu’elle est trop curieuse, et ses lèvres se font mutines. Sale gamine, je gronde mentalement, alors que ma bouche trahit mon amusement. Déjà j’enchaîne, lui racontant notre voyage, nos tatouages, et celui magnifique qui orne mon bras. J’ai les yeux qui brillent, quand je les repose sur elle, trop occupée à déverser ingrédients dans la potion. Elle renchérit – que ça doit être beau, de voir Jos pratiquer. Elle n’a pas idée. Le pli à son front, ses lèvres serrées, sa main qui s’agite, en de courbes délicates, et toujours la passion dans son regard. Ça me fait relever ma manche, pour lui montrer mon tatouage, justement, celui-là même dont je parlais, et elle vient l’observer, le dévorer des yeux, comme il devrait toujours l’être. J’ai le coeur gonflé de fierté, comme toujours quand on aime ce que mon aimé fait.

- Évidemment qu’il est beau, je gronde avec un énorme sourire, répondant au sien.

Je l’écoute attentivement, amusé de voir qu’elle est, finalement, toujours aussi confuse qu’à Noël, quand elle avait effleuré le cahier à dessins de Josiah. D’un murmure, je suggère :

- Tu devrais lui en parler directement, il est des plus doués pour mettre de l’ordre dans nos idées, et trouver ce qui nous fait vraiment envie. C’est pas donné, mais c’est une oeuvre d’art, que tu gardes à vie sur toi – alors, vraiment, prends quelques temps pour en parler avec lui, tu pourras peut-être même lui inspirer quelque chose de personnalisé, j’ajoute, les yeux pétillants. Et, pour le balai… Je garde le silence, quelques secondes, avant d’ajouter : Tu t’es décidée, alors ? Potions, quidditch ?

Elle interrompt mes questionnements, cela dit, me faisant sursauter en s’exclamant que la potion était rose. Je me redresse d’un geste souple, et jette un coup d’oeil au chaudron. D’un geste, je me retourne pour farfouiller dans les ingrédients étalés sur la table derrière moi, à la recherche d’un peu de poudre d’ailes de papillon. Et voilà, parfait pour un peu de bougeotte euphorique. De quoi faire virevolter le chemin de traverse, d’ici quelques semaines. Air tranquille au visage, je m’approche du chaudron pour prendre un peu le relai. La réaction à la poudre est immédiate, la potion prenant aussitôt une couleur orange vif. J’approche la main du feu, et fais un mouvement circulaire, pour augmenter la température. Bien vite, l’orange est devenu jaune, et la suite des opérations est des plus rapides. De la poudre d’épines de porc-épic, trois grammes, la potion devient violette – encore trois grammes, et voilà, enfin le bleu souhaité. J’enchaîne les étapes, mélangeant dans le sens inverse sur sept tours, pour atteindre à nouveau ce violet. Fèves, turquoise, mélange, violet, main qui tourne plus vite, chaleur qui augmente, et enfin, la potion est rose. Je ferme les yeux, puisant dans ma magie, passant la main au dessus des émanations de fumée du chaudron, jouant avec mes doigts. Avec une pensée pour chaque élément introduit dans la potion, je songe surtout à leurs effets, et comment j’aimerai les lier, pour que mes doux rêveurs du carnaval se mettent à faire des danses personnalisées. Sueur au front, je m’éloigne d’un geste, souffle un peu court.

- Tu peux reprendre, ma belle. On en est au jus de figue. Surtout, essaie de contenir ta magie. Je ne veux pas d’interférences, c’est important.

Je m’essuie les mains, d’un geste las sur le tissu de mon pantalon, et me repose à nouveau sur la table, la couvant des yeux.

- Je suis désolé, je n’ai pas écouté ta réponse. Tu t’es décidée, pour le Quidditch ?

Pas que j’arrêterais de voir la gamine si elle décidait d’aller s’envoler dans les airs, plutôt que de réfléchir à la magie derrière les potions, mais je ralentirai probablement le rythme sur ces week-ends d’entraînement, dans une arrière-boutique écossaise. Mes projets se font bien plus nombreux, ces temps-ci, et il me faut mettre tout mon temps à profit.


@Winnie Carrow 1135 mots
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