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Une rencontre inopportune
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Sam 21 Mar - 20:27


Léonard baillait à s’en rompre la mâchoire. La journée avait été particulièrement éprouvante, il y avait eu un flot continu de plainte de la part de ses collègues, des patients, des visiteurs, sa tête bourdonnait d’un bruit de fond, il se serait cru dans le métro londonien.
Il était fatigué, si fatigué qu’il n’attendait qu'une chose, c’était de pouvoir rentrer chez lui, s’étendre dans son lit et profiter du calme.
Il se dirigea vers les vestiaires, espérant ne croiser personne, cela faisait déjà 5 heures qu’il aurait dû rentrer chez lui, retrouver le calme, retrouver le silence.
Il s’était senti toute la journée particulièrement triste, sans aucune raison apparente. Il s’était levé avec le besoin maladif de remettre sa vie en question, ses choix, fixant le passé l’œil mauvais des décisions qu’il avait pu prendre, défaisant sa blouse, qu’il nettoya à l’aide d’un sortilège
Il s’imaginait déjà le doux filet de l’eau chaude couler le long de sa peau, se nettoyant de la crasse qui s’était incruster en lui. L’odeur fétide de cet établissement lui devenait insupportable à chaque fin de service.
C’est alors que la porte du vestiaire s’était ouverte à la volée, son chef de service passant la tête par l’embrasure. “ Ah Léonard, vous êtes ici, je vous cherche depuis 10 minutes, j’ai besoin de vous en bas.” Avant que Léonard n’est pu dire quoi que ce soit, il était piégé.
Après avoir remis sa blouse, il a les vieux escaliers de service pour arriver au service des urgences. Le jeune homme chercha du regard le chef de service, afin de savoir en quoi il pouvait se rendre utile. Alors qu’il se détournait pour rebrousser chemin, il heurta l’une de ses condisciples " Ah Léonard, tu peux aller voir dans le box A8, y’a un idiot qui s’est pris un sortilège de réduction dans la tête."
Léonard, poussa la porte en grommelant. "Bonjour monsieur, alors comment…” Les mots s'échappèrent de sa bouche dans un murmure. Il aurait reconnu l’aura de son frère. Un corps sans tête, ou du moins d'apparence se tenait allonger sur un lit dans l'attente de soin. " Damoclès, mais ... " aucun son ne pouvant sortir de la petite tête ridicule qui trônait sur ce corps qui paraissait immense.
L'angoisse redoutée, qui avait tant creusée l'estomac de Léonard était entrain d'arriver, "Par les couilles de Merlin, qu'est-ce que t'a encore foutu" maugréa Léonard, avant de jeter sa blouse sur une chaise et de crier par la porte " Qu'on m'apporte un nécessaire à potion, tout de suite."

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Dim 22 Mar - 13:35

Il attend le signal, la main crispée sur sa baguette, cachée dans son manteau. L’individu marche devant eux, totalement ignorant de la présence des trois membres de la Brigade qui le filent depuis plusieurs minutes. Pour l’instant, la foule qui les entoure rend toute action impossible. Le Ministère est déjà dans une position instable, et une bavure policière impliquant des civils est vraiment la dernière chose dont ils auraient besoin. Pendant quelques minutes encore, ils marchent en silence, quittant parfois le suspect des yeux pour s’arrêter devant un boutique, prétendant être intéressés par une babiole quelconque. Il connait parfaitement son rôle. Le brigadier à sa gauche lancera le signal et dispersera les passants, celui à sa droite interpellera l’individu. Quand à lui, il devra tout mettre en oeuvre pour empêcher le suspect de s’enfuir. Une mission tout ce qu’il y a de plus banale, en somme. Et soudain, le signal. Les trois collègues brandissent simultanément leur baguette et Damocles fait un bond en avant.

«  - Brigade magique ! A terre ! »

Certaines personnes se jettent au sol sans réfléchir. D’autres se retournent, surprises. Quelques cris commencent à fuser, certains prennent la fuite. Le suspect, principal intéressé, réagit instinctivement et sort sa baguette. Le sortilège de stupefixion qui en fuse rate l’un des collègues de Damocles de quelques centimètres. L’homme s’enfuit avec un juron, et Damocles se jette à sa poursuite. Trop de gens sont encore debout, il ne devrait pas jeter le sortilège d’immobilisation qui lui brûle les doigts. Mais l’homme va s’enfuir. Tant pis. Il pointe sa baguette sur le fuyard, mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, un cri d’alerte arrive à ses oreilles.

« - Attention, à droite ! »

Damocles tourne la tête, juste à temps pour voir un homme surgir d’une échoppe, la baguette pointée sur lui. Un complice, un piège ? Personne ne les a averti du fait que l’homme qu’ils recherchent pouvait avoir de l’aide.  Il pivote sur lui même, tentant de viser la nouvelle personne, mais il est trop tard.

« - REDUCTO ! »

Le sortilège l’atteint en pleine face. Une brûlure intense lui envahit le visage, puis tout s’éteint.


***


Lorsque Damocles reprend conscience, il met plusieurs minutes avant de réaliser ce qu’il lui arrive. La lumière lui paraît très vive, et il a la tête étrangement légère. Les éléments se remettent en place, petit à petit. Il entend du bruit, de l’agitation au tour de lui, et sent une odeur bien particulière. Ste-Mangouste. Puis il se rappelle, la course-poursuite, le sortilège. il lève un bras et tâtonne à l’aveuglette, là où aurait dû se trouver sa tête. Mais rien. La douleur est encore présente. Il veut pousser un soupir de dépit, mais il est incapable d’émettre le moindre son. Trop de questions se bousculent dans son esprit. Est-ce que c’est réversible ? Va-t’il garder pour la vie une tête de la taille d’une balle de tennis ? Est-ce que la mission a échoué ? Quand est-ce qu’un de ces foutus guérisseur allait enfin arriver pour tout remettre en place ?
La seconde suivante, une silhouette apparaît enfin. Une silhouette qui lui paraît familière, mais la lumière trop vive pour ses yeux minuscules l’empêche de distinguer les traits du nouveau venu. Mais la voix qui s’élève juste après, il la reconnaîtrait entre mille. Léonard, son frère, à qui il n’a pas parlé depuis des années. Cet idiot a donc bien rejoint Ste-Mangouste, au final. Et parmi tous les guérisseurs, il fallait que ce soit lui. « … » Damocles essaie de crier, de demander à ce qu’on envoie quelqu’un d’autre, mais aucun bruit ne s’échappe de ses lèvres. En colère, résigné, il finit par laisser tomber et adresse un geste grossier à son frère. Décidément, Merlin n’est pas avec lui aujourd’hui. Mais il se promet qu’une fois la parole récupérée, il n’hésitera pas à sortir à Léonard tout ce qu’il pense de lui.

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Sam 28 Mar - 11:14
Léonard déjeunait à l’ombre d’une terrasse moldue la dernière fois qu’il avait vu son frère. C’était quelques semaines auparavant. Ses yeux s'étaient posés sur lui dans un instant d'insouciance, le regard dans le vague de la foule qui s’animait. Son frère ne l’avait pas vu. Il ne voyait rien d’autre que son monde.
Damocles Slughorn, l’homme qui a tourné le dos à sa famille, à son frère, qui lui avait tant de fois promis de toujours être là. Encore une fois Damocles Slughorn s’était comporté comme un sombre crétin irresponsable. C’était une évidence pour Léonard, comment son frère aurait pu se prendre un sortilège de réduction en pleine face si ce n’est en prenant des risques irréfléchis et inconsidérés.
La porte de la salle s’ouvrit à la volé, quelqu’un lança le nécessaire à potion sur la table. Léonard ne prit pas la peine de remercier son collègue. Une boule de colère lui serrait la gorge. La même boule de colère qui revenait sans cesse quand on lui parlait de son frère. L’aîné Slughorn, allait-il encore faire passer ses frustrations sur son cadet ? Léonard en était convaincu. Pendant quelques instants il songea à le laisser là, à rentrer chez lui, à se réfugier dans son petit appartement, à attendre que Sullivan le rejoigne, à oublier qu’il l’avait croisé, à oublier même jusqu’à son existence.
Est-ce que tu peux parler ou tu vas rester muet ?” Entendre la voix de son frère n’est pas un souhait particulier, mais une question médicale.”Si t’as voix n’est pas détériorée par le sortilège de reducto, un simple contre-sortilège sera nécessaire, dans le cas inverse nous serons obligés de procéder à une potion et tu devras passer la nuit ici, sous surveillance.” Léonard savait qu’il était quasiment impossible qu’un tel sortilège n’est pas causé des dommages, au cortex cérébrale, à la voix, aux fonctions cognitives, des dommages qui pourraient s’avérer irrémédiables si jamais les soins adaptés n’étaient pas prodigués. Dans le silence de la salle, quelqu’un toqua à la porte, c’était Rosalina de l’administration. “Oui, Léonard, excuse-moi, je pourrais te parler seul à seul ?” Tandis que Léonard referme la porte du box, Rosaline l’invite à s'asseoir sur une chaise. “Léonard, ce n’est pas facile, mais le département de la justice vient de nous envoyer un hibou, pour nous informer que ton frère a été blessé cette nuit, grièvement, il pourrait ne pas s’en sortir. Étant donné que tu es la personne à prévenir sur sa fiche, et qu’il se pourrait qu’il arrri …” Léonard éclata de rire, un rire nerveux “Rosalina, mon patient dans le box, c’est mon frère, cet idiot c’est servi de sa tête comme bouclier contre un sortilège de réduction” tandis que Léonard se relevait, il marqua un temp d’arrêt “attend, tu as dis que j’étais la personne à contacter en cas d’urgence.

Rentrant dans le box, la lettre du département de la justice à la main, Léonard s’approcha de la tête atrophique de son frère, le frappant sur l’épaule avec le courrier “TU M'AS CHASSÉ DE TA VIE ALORS VA FALLOIR M’EXPLIQUER POURQUOI JE SUIS LA PERSONNE A CONTACTER, SI TU VEUX SORTIR D’ICI AVEC UNE TÊTE CONVENABLE DAMOCLES EDOUARD SLUGHORN”.

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Mar 31 Mar - 16:16

En contemplant son frère, Damocles se rend compte à quel point ce n’est plus le jeune homme à peine adulte qu’il a quitté. Ses traits sont moins fins, son visage a perdu toute trace de sa juvénilité. Une fatigue tenace se lit dans son regard, cachée derrière l’agacement et le reproche. Lorsqu’il fronce les sourcils ainsi, il a ce petit pli qui se crée sur le front, le même que son père, le même que lui. Parfois, il regrette sincèrement tout ce qu’il s’est passé entre Léonard et lui. Parfois, et c’est le cas actuellement, il se demande comment ils ont pu être un jour si proches malgré leurs caractères si différents. La patience dont ils ont faisaient preuve l’un envers l’autre défiait tout entendement. Léonard avait dû supporter les excentricités et le caractère acariâtre de son frère bien plus souvent qu’il n’aurait dû. Et si Damocles avait ravalé pendant si longtemps sa fierté et courbé l’échine devant sa famille, c’était bien pour son frangin. Mais les fissures qui creusaient les relations familiales avaient fini par éclater. Il n’aurait certainement pas imaginé revoir son frère dans cette situation, lui allongé sur un lit d’hôpital, Léonard le guérisseur à son chevet. Où plutôt, comme il doit se l’avouer, lui en position de faiblesse et Léonard en position de force. Car en ce moment, il réalise qu’il n’a pas d’autres choix que de remettre sa personne entre les mains de son cadet, et l’admettre lui fait bien plus mal qu’un sortilège de réduction en plein visage.

Quelqu’un ouvre la porte et dépose le nécessaire de potions demandé par Léonard. Par de grands gestes des bras, Damocles essaie d’attirer l’attention du soignant, mais à peine arrivé, il a déjà disparu. Avec un soupir résigné, il laisse tomber ses bras le long du corps. L’interrogatoire médical de son frère le laisse de marbre. Si Léonard veut faire le parfait petit infirmier, grand bien lui fasse. A moins que ce ne soit un moyen de lui montrer qu’ici, c’était lui, le petit frère qui décidait pour une fois. Mais Damocles préfèrerait avaler un litre de pus de Bubobulb plutôt que de lui laisser cette satisfaction. Il est immobile, et il le restera jusqu’à ce qu’un autre guérisseur se pointe, c’est tout. Léonard va bien finir par se lasser, et lui se sent parfaitement bien, en dehors de sa tête douloureuse. Il a tout le temps du monde devant lui.
Lorsque Léonard quitte la pièce au bout de quelques minutes de silence borné, il espère que son calvaire arrive à sa fin. Cela aura pris beaucoup moins de temps qu’il ne l’eut cru. Mais malheureusement, son frère reparaît rapidement, l’air encore plus énervé que lorsqu’il a quitté la pièce. Il hurle quelque chose à propos d’un contact. Damocles aimerait bien qu’il s’arrête de crier, les sons vrillant ses oreilles ensorcelées. Mais en vérité, il n’est pas vraiment étonné que Léonard soit son contact d’urgence. Lors de son entrée au Ministère, il avait donné celui de ses parents par défaut, mais quand Léonard avait quitté Poudlard, Damocles avait fait la modification pour indiquer son nom sur le formulaire. Depuis, il ne l’avait pas changé. Il y avait bien songé plusieurs fois depuis la fameuse dispute qui avait définitivement marqué la fin de leur entente fraternelle, mais il s’était toujours trouvé trop occupé pour s’en occuper vraiment. Et il avait fini par oublier complètement cette histoire.

Il fait la grimace et repousse Léonard d’un geste brusque. Tâtonnant, il finit par attraper son manteau et fouille ses poches à la recherche d’un morceau de parchemin. Il finit par trouver ce qu’il cherche et récupère au passage sa baguette magique. Il se redresse et tapote le parchemin. Des mots apparaissent à la surface. « Peu importe. Contente toi de faire ton boulot. Si tu le faisais correctement, tu aurais déjà vu que je ne peux pas parler et tu arrêterais de nous faire perdre du temps. » Il tend le parchemin à son frère d’un geste agacé. Par Aggripa, il ferait n’importe quoi pour se retrouver loin d’ici.

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Mer 8 Avr - 18:05
Léonard n’avait pas envie de rire, pas envie de laisser à son frère l’occasion de se défiler encore. Il était épuisé, épuisé de sa journée, épuisé de le haïr. Il ne le comprendrait peut-être jamais, il ne comprendrait peut-être jamais que le seul fautif dans cette histoire, lui, le grand-frère qui n’avait jamais eu d’autre passe-temps que de fuir le désaccord, que de briser ce qu’il l'entourait. 4 ans de rancœur remontaient peu à peu à la surface. Bousculé par Damcoles, il réprima l’envie de le frapper, comme lorsqu’ils étaient enfant, ne voyant quasiment rien Damocles n’aurait pas pu se défendre, frapper un homme à terre en d’autres circonstances aurait pu dégoûter le jeune Slughorn, mais là ses mains tremblaient de colère de ne pouvoir s'abattre. Alors même que ce dernier lui passait son bout de papier crasseux, Léonard réfléchissait au meilleur moyen de se débarrasser de ce patient indésirable.

Chiffonnant le mot dans sa main, faute de pouvoir l’incruster dans le visage déjà déformé de son frère. Léonard retourna en direction du bureau. La décision était prise, il ne prendrait pas le risque de pratiquer une modification corporelle aussi importante sur son frère, à l’aide d’un sort d'amplification médicale. Non, cela serait sans aucun doute douloureux et long pour Damocles, et Léonarde devrait probablement passer la nuit ici à  surveiller le patient, mais redonner forme à une ossature aussi complexe que celle du visage, sans déchirer l’élasticité de la peau, ou atrophier le peu de cerveau qui restait à cet imbécile était de l’ordre de l’impossible.

Refusant de dire un mot Damocles se contentait d'être mutique, Léonard se lançait dans la préparation de la potion. Pourtant, il avait une envie folle de faire jaillir des mots comme des fouets, de blesser Damo comme lui avait été blessé par l’abandon de son frère :
Tu vois la grande différence entre toi et moi, ce que tu brises ce que tu touches quand moi, je répare. J’ai passé mon enfance à réparer la situation avec papa, je passe maintenant la vie d’adulte à réparer ton absence. Mais non, nous ta famille somme tous dans le même sac.” Les mots franchissaient sa bouche dans un flot. La rancœur est amère dans un cœur bon. Léonard n’arrivait pas à se concentrer à la fois sur la potion et sur sa capacité à ne pas parler. Les deux avaient toujours été de pair. “Tu ne veux pas parler, très bien, je vais le faire à ta place, t’inquiète. Dans un premier temps, je vais te dire ce que je n’ai jamais pu te dire, tu n’es qu’un égoïste, un pleutre, une chiffe molle. Tu ne t’es pas mis une seule seconde à ma place, jamais. Pas une seule fois, tu t’es remis en question. T’as même jamais répondu à mes lettres, pour retrouver la paix. Ma maman est inconsolable depuis 4 ans. Pas un repas de famille ne se passe sans qu’elle ne pleure, quant à père, nous n’avons même plus le droit de prononcer ton nom en sa présence et tu sais quoi, je m’en moque. Et ça tu aurais dû le savoir. T’aurais dû savoir que si j’avais eu à choisir entre toi et lui, c’est toi que j’aurais choisi, mais Damocles Slughorn n’est centré que sur lui-même. T’as jamais remarqué à quel point tu comptais pour moi, je t’a … rien. C’est ridicule. T’es ridicule”. Le point culminant de sa fureur, la potion était prête. Pandrose sorti sa baguette, s’approcha de son frère. “Je vais devoir t’attacher.” Joignant le geste à la parole, des petits liens fait de laine, incassable et doux joignirent les membres de son frère au lit. “Sinon tu vas avoir envie de t’arracher les yeux dans les premiers instants.” La fatigue revenait. Léonard avait peut-être trop abusé, trop tiré sur la corde. Comme souvent la colère laissait place à l’envie de pleurer. Pleurer de fatigue et de tristesse, pleurer dans les bras de Sullivan. "Tu vas devoir passer la nuit ici, je vais devoir rester. Tu vas retrouver la vue dans quelques instants, et la voix aussi. Je peux te plonger dans un sommeil enchanté si tu le souhaites, le temps que tout reprenne sa place. Je vais compter jusqu'à trois, je te mettrais la pipette, tu auras la sensation de brûler de l'intérieur. Tu pourras hurler la salle est insonorisée. On y va. 1 ... 2 ... 3" Pandrose glissa la pipette et gava son frère comme une oie.  “Damo, pourquoi t'es pas venu à son enterrement ? Pourquoi j'étais seul.” un tremolot dans la voix, ses mains tremblait. il reposa la pipette et s'avachit dans un fauteuil laissant place à la fatigue et au sommeil qui arrive.

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Mar 14 Avr - 20:59

Les yeux de Léonard parcourent le papier d’un air mauvais, se plissant un peu plus à chaque ligne. Il finit par froisser le papier et s’en débarrasser sans un mot. Enfin, pour une fois que son frère fermait sa grande bouche, Damocles ne va pas se plaindre. Léonard avait toujours eu une fâcheuse tendance à l’ouvrir quand il ne fallait pas, que ça soit devant leur père, devant les professeurs ou dans n’importe quelle situation qui ne demandait pourtant que quelque chose de simple : le silence. Pourtant, il ne lui faut pas longtemps avant de craquer. A peine installé devant ses ingrédients et le voilà reparti. Damocles affronte sa tirade accusatrice sans bouger. Ce n’est pas comme s’il pouvait de toute façon lui répondre, mais il sait que son frère n’en sera que plus agacé. Et plus il s’énerve, plus il dira ce qu’il a sur le coeur, et plus Damocles pourra lui rebalancer à la gueule plus tard.
Entendre son petit frère l’insulter le touche plus qu’il ne veut l’admettre. Il avait gardé en tête cette image de lui et Léonard enfants et adolescents, unis contre le reste du monde et les règles stupides qu’on leur imposait. Malgré leurs disputes, malgré son silence, il avait toujours pensé que Léonard continuerait à le considérer comme son grand frère quoi qu’il arrive. Et l’entendre confirmer de la bouche même de ce dernier lui donnait envie de lui répondre de la fermer. Mais il ne peut rien faire, il ne peut que rester là, à écouter les mots se déverser. Il apprend que la situation n’a pas changé à la maison. Son père crie, comme d’habitude, sa mère pleure, comme d’habitude. Il regrette de lui faire autant de peine, il aurait aimé que cela se passe autrement. Si son père n’était pas un imbécile fini, ça se serait passé autrement. Léonard semble intarissable, il enchaîne les reproches, et Damocles s’assombrit un peu plus à chaque phrase. Il sait que son frère profite de l’occasion. Il n’aurait jamais eu le courage de lui dire tout ça en face s’il avait été libre de ses pensées et de ses mouvements.
Les paroles de son frère finissent par atteindre leur but. Damocles se raidit, blessé et mis en fureur par les reproches de Léonard. Est-ce que cet abruti pense vraiment que tout est aussi simple que ça ? Il lui collerait bien une bonne claque pour lui remettre les idées en places. Mais Léonard est déjà près de lui, son ignoble potion dans une main et sa baguette dans l’autre. Lorsqu’il lui dit qu’il va devoir l’attacher, Damocles panique. Il tente d’atteindre sa baguette, mais trop tard. Il sent ses poignets et ses chevilles se plaquer contre le lit. Et lorsqu’il lui enfonce de force la pipette dans la bouche, Damocles est aussi impuissant qu’un chiot à peine né. Pendant quelques secondes, il ne se passe rien. Damocles ne bouge pas, se préparant à une douleur qui ne vient pas. Et les mots de son frère résonnent à ses oreilles. Il ne voit pas de quoi il parle. Quel enterrement ? Son père ? Il en aurait entendu parler. Qui ? Qui est mort ? a-t’il envie de hurler. Il ne peut que regarder le visage de son frère marqué par l’émotion, qui devient de plus en plus net. Et soudain, il n’y a plus que la douleur.

***

C’est la seconde fois qu’il se réveille sans reconnaître ce qui l’entoure. Cette fois, tout revient plus rapidement. Le sortilège, Léonard, la potion. Il voit et sent sa tête redevenue normale sur ses épaules. Il veut se lever, mais il ne peut pas bouger. Les liens de cet abruti sont toujours là. Il tourne la tête vers son frère qui s’est endormi à son chevet. Comme ça, il a presque l’air de l’enfant qu’il était avant. Damocles se démène, tentant de se libérer de ses liens en rageant. Mais le sortilège tiens bon. Par Merlin, quand est-ce que son frère est devenu bon ? Il tourne la tête vers son frère.
« Eh ! EH ! » Sa voix est encore légèrement éraillée, mais elle est revenue. Léonard ne bouge pas. Alors Damocles crie.
«  Réveille toi espèce de vieux Véracrasse pourrissant ! Qui est mort ? Allez idiot, debout ! »

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Sam 9 Mai - 12:43
Une voix étrangement familière résonne dans ses oreilles, il ne veut pas ouvrir les yeux, se contentant de s'agripper tant bien que mal aux doux bras de morphé. Il n’avait fermé les paupières que l’espace d’une seconde, et le soleil avait commençait sa course, il sentait la chaleur de la fenêtre magique s’étendre sur sa peau. Il se rendit à l’évidence, il avait encore dormi dans l’une des salles de St Mangouste, vidé de toute son énergie. Ses articulations tiraient, son dos le faisait souffrir, il avait la gorge sèche.
Léonard était encastré dans son fauteuil de cuir. Il ne servirait à rien de compter le nombre de fois où Léonard avait éprouvé cette sensation. Pourtant, la fatigue des derniers jours, se laissait voir sur son visage. Plusieurs fois, Léonard avait songé à utiliser la magie pour récupérer le sommeil perdu, ce n’est qu’illusion la fatigue ne se rattrape qu’avec du repos. L’administration le tannait, à raison, pour qu’il prenne des vacances, mais il y avait toujours une bonne excuse pour continuer à travailler, un malade à garder sous surveillance, Léonard ne faisait pas assez confiance pour laisser aux autres les soins vitaux de ses patients.
Une intonation, un ordre. Il le reconnaît, ce n’était donc pas un cauchemar, mais une réalité. Il avait bien passé la nuit dans ce vieux fauteuil pour veiller sur son frère. “Je rêve où tu m’as appelé vieux veracrasse ?” souffla Léonard un sourire aux lèvres. “Tu ne m’as pas jeté cette insulte depuis qu’on est gosse.” Pendant un instant, il reviva l'insouciance de leurs enfances, la complicité, l’amour qu’il y avait jadis eu entre eux, leurs courses folles dans les champs écossais, les journées brûlantes dans l’arrière boutique familiale, les bagarres dans la cours du manoir au pied du saule pleureur.
Appelant toute la volonté dont il était capable, il força sur ses paupières les contraignant à s’ouvrir. Il s’étira, puis il comprit. “ Attend quoi ? Comment ça "qui est mort" Damo ? Mais putain t’as ouvert aucune de mes lettres ou quoi ?
Léonard regarde fixement son frère, attaché au lit, consterné par son idiotie. Voilà que ses courriers répétés restent sans réponse, parce que ce benêt ne veut pas lire sa prose. Il aurait probablement pu s’en douter, mais il n’avait pas songé que leurs relations avaient atteint cette démesure. Attrapant sa baguette, il délia les liens qui maintenait son frère. “C’est mamie Léonne [grand mère française], , elle est décédée il y a deux ans.” Léonard éprouvait tant de sentiment contradictoire pour son frère, il avait été son protecteur, son ami, son meilleur ami, son modèle, son acolyte, et il était désormais, un étranger voire un ennemi. Malgré tous les griefs du monde qu’éprouvait Léonard, justifié ou non, il éprouvait de l’amour pour Damocles. Il ne savait pas quel comportement adopté, devait-il le prendre dans ses bras, cela paraissait étrange aujourd’hui, alors que les deux hommes ne s’étaient pas adressé la parole depuis des années, devait-il se contenter de quitter la pièce, Léonard s’en sentait incapable, il était incapable de laisser partir Damo, sans un mot, pour une raison qui ne s'expliquait pas. La colère et l'amertume s'étaient éteintes dans la nuit, probablement écrasées par la fatigue et la lassitude de le haïr. Il le regardait, les sourcils froncés par l’incertitude de la réaction qu’allait avoir son frère. “Ca va Damdam ?” Tendant une main à poser sur son épaule.

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Jeu 21 Mai - 12:10

Il a beau se démener, les liens qui le retiennent ne semblent pas vouloir céder. Au contraire, à chaque nouvelle tentative de libération, ils s’enfoncent un peu plus dans sa chair, imprimant une marque rouge et cuisante sur sa peau. Ce sont des liens fins, duveteux, semblables à des fils de laine et pourtant incroyablement résistants. Typique de Léonard, pense Damocles, d’apporter ainsi une touche de douceur imperceptible dans tout ce qu’il crée. Son frère, beaucoup l’ont trouvé froid, insensible même parfois, mais lui sait tout ce que cette façade dure cherche à dissimuler. Trop souvent laissé pour compte, toujours dans son ombre, il aurait pu marcher sur ses traces et devenir amer, aigri, si ce n’était ce coeur aimant et prompt à se répandre en attentions particulières comme celle de faire attention à la douceur d’un lien pour être sûr que son frère ne puisse pas se blesser. Toujours une pensée pour les autres, il est fait pour être médicomage.

Il doit l’aimer d’ailleurs, son métier. Les cernes sous ses yeux témoignent de longues heures de veille, pendant lesquelles Damocles l’imagine au chevet de ses patients, courant de l’un à l’autre pour être sûr de ne délaisser personne, prêt à arrêter de manger et de dormir pour être sûr et certain que ceux dont il s’occupe ont tout ce dont ils ont besoin. Par la fenêtre, il voit un bout de ciel bleu et vif, lumineux. La nuit est donc passée et pourtant, son frère est resté là à le veiller, au lieu de rentrer chez lui pour retrouver ceux qui l’attendent. Mais peut-être n’a-t-il personne qui l’attend. Comment Damocles pourrait-il le savoir ? Il ne connait rien, rien de Léonard. Il ne sait plus ce qu’il se passe chez les Slughorn, il fait tout pour ne pas le savoir. Lorsqu’il voit son nom dans le journal, il froisse les pages d’un air rageur pour ne pas en savoir plus. Sa patience, il l’économise pour les moments où il ne peut éviter de parler de sa famille, car il sait qu’à peine le sujet est évoqué que déjà il explose. En dehors des autres sang-pur et leur curiosité pour la généalogie, il n’est même pas sûr que qui que ce soit sache qu’il a un frère. Il n’en parle jamais, il évite le sujet avec précaution, prétextant du travail ou un rendez-vous urgent pour se sortir de là. Ce n’est pas qu’il a honte, non, au contraire, il serait fier de dire que son frère travaille à Sainte-Mangouste comme médicomage, et qu’il lui a un jour remis la tête en place en un tour de main. C’est autre chose. Il n’arrive pas à en parler sans ce pincement au coeur qui le ronge comme un chien ronge un os.

Il se débat une dernière fois avant de se laisser tomber mollement sur les couvertures. La fatigue l’envahit soudainement, et il ne trouve plus la force de continuer à crier. Alors qu’il se demande s’il ne devrait pas imiter son frère endormi, un souffle de voix légèrement moqueur sonne à ses oreilles et il se retourne pour contempler son cadet, qui n’a pas bougé en dehors du sourire qui est venu fleurir sur ses lèvres. Il ne peut retenir son propre sourire à l’évocation de cette insulte enfantine qui lui était revenue tout naturellement, des années après l’avoir employée pour la dernière fois. Un instant, il se remémore ces moments d’insouciance. Que ne donnerait-il pas pour remonter le temps et retourner vivre cette époque douce, où les seuls soucis qui leur torturaient l’esprit étaient se savoir qui gagnerait la prochaine partie d’échecs ou s’ils réussiraient à grapiller quelques suçacides avant le dîner. Damocles fronce de nouveau les sourcils, laissant son bref sourire s’effacer. Ce n’est pas le moment d’être nostalgique, ni pour lui, ni pour Léonard qui semble également être revenu à l’instant présent.

Damocles serre les dents en entendant Léonard lui reprocher de ne pas ouvrir ses lettres. Nier les faits serait mentir. C’est bien vrai, il n’a pas ouvert une seule des lettres que son frère, ou que n’importe quel autre membre de sa famille lui avait envoyé au cours des années écoulées. Il avait hésité parfois, lorsqu’il reconnaissait l’écriture de son frère sur l’enveloppe. Il se faisait violence pour repousser la curiosité qui l’envahissait, et finissait immanquablement par fourrer les lettre au fond d’un tiroir et par les oublier. Léonard le regarde, l’air à la fois éberlué et agacé, et Damocles hausse les épaules, refusant de répondre. Il n’a pas envie de se justifier, car il sait qu’il n’a pas de bonne raison à lui soumettre. Mais quand son frère lui apprend la nouvelle de la mort de leur grand-mère maternelle, c’est à lui d’écarquiller les yeux et de faire la grimace. Léonard défait finalement ses liens, et Damocles se redresse avec précaution. La tête lui tourne légèrement et il se passe les mains sur le visage, tentant de contenir le début de migraine qui lui martèle le crâne.

S’il avait été au courant, les choses auraient-elles été différentes ? Probablement pas. Il n’aurait pas répondu, et il ne serait certainement pas allé à l’enterrement, trop inquiet de la tournure qu’auraient pu prendre les événements. Il n’aurait pas eu envie que son père profite de ce moment réservé au deuil et au recueillement pour lui adresser ses critiques et rendre la situation encore plus désagréable pour tout le monde. Mais s’ils avaient appris qu’il était au courant mais qu’il avait choisi de ne pas venir, cela aurait été encore pire. Finalement, cela vaut mieux pour tout le monde qu’il n’ait pas été au courant. Sa mère et Léonard avaient probablement été les seuls à regretter son absence. Son père n’avait dû y voir qu’une provocation de sa part et le reste des personnes présentes n’avaient probablement même pas remarqué que le petit-fils aîné de la défunte n’était pas là. La rupture avait été trop brutale, trop profonde.
Pourtant, il avait aimé cette grand-mère. Elle venait souvent alors qu’ils étaient enfants, et chacune de ses visites était attendue avec impatience par les deux frères. Elle débarquait dans un tourbillon de couleurs, son accent chantant et inhabituel résonnant étrangement au sein des murs purement anglais du manoir, les poches bourrées de friandises inconnues, prête à les étouffer dans ses étreintes trop nombreuses et à réclamer chaque petite seconde de leur temps. Il avait vite compris que lorsqu’elle venait, ça n’était pas uniquement pour profiter de ses petits enfants, mais également pour apporter son soutien à sa fille face à ce gendre qui ressemblait bien trop à celui qu’elle avait elle-même épousé et qu’elle supportait déjà depuis trop longtemps. Pourtant, il l’avait écartée de sa vie comme les autres, dommage collatéral de cette fracture.

Léonard vient lui poser la main sur l’épaule dans un geste de réconfort, et Damocles lève les yeux vers lui, surpris. Il s’était attendu à avoir un mouvement de recul ou de colère, pourtant son corps accepte ce contact simple et réconfortant. Ce geste et ce surnom venus d’une autre époque l’emplissent d’une nostalgie qu’il ne pensait plus ressentir. Il laisse passer quelques secondes, s’interrogeant sur cette question si simple et à laquelle il lui est pourtant difficile de répondre. Il est incapable de dire si Léonard parle de l’état de sa tête après son intervention, ou de comment il se sent face à l’annonce de cette nouvelle. Dans les deux cas, il est de toute façon mitigé, et une réponse vague n’équivaut pas forcément à une réponse fausse.
« Oui, pas la peine de t’apitoyer. »
Il se dégage du contact de son frère, sourcils froncés, soudainement gêné par cette sollicitude qu’il ne mérite que bien peu. Pour Léonard, la perte de cette grand-mère avait peut-être été un déchirement et il se sent perplexe à l’idée de ne pas se sentir touché au même niveau par l’événement. Quand était-il devenu si insensible, si coupé du monde ? Il se sent coupable, écoeuré, agacé. Il voudrait partir, rentrer chez lui et dormir, oublier cette journée, oublier cette rencontre. Il se met sur ses pieds et se redresse, légèrement vacillant. Il ne devrait probablement pas se lever si tôt, mais cette pièce l’étouffe. Il fait le tour du lit pour récupérer ses affaires, tournant le dos à son frère. Pourquoi ce dernier se montre-t-il si conciliant après lui avoir jeté tout ce qu’il avait sur le coeur la veille ?
« Juste pour que tu le saches. Je ne t’ai rien demandé. Je ne t’ai pas demandé d’arranger les choses et si tu as essayé de le faire quand même sans y parvenir, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Le choix, tu l’avais, tu ne t’en es juste pas rendu compte. Alors je suis peut-être égoïste et ridicule, mais je ne suis certainement pas le seul. »
Il n’y a pas que du vrai dans ces paroles qu’il prononce. Il aurait pu répondre à ses lettres et il a choisi de ne pas le faire. Il aurait pu garder un semblant de contact avec ce frère aimé dont il avait été si proche, et il avait refusé. Aujourd’hui, il pourrait profiter de ce hasard qui avait mis Léonard sur sa route, mais il choisit de l’ignorer.
Il pivote sur ses pieds, un peu trop rapidement peut-être. Sa tête lui semble si lourde, mais il avance en direction de la porte, chancelant, mais déterminé.
« Je m’en vais. Merci pour la potion. Je trouverai la sortie tout seul. »


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Dim 24 Mai - 20:05
L’espace de quelques secondes le contact sembla irréel, fantasme d’une réconciliation fraternel. Il avait appris avec le temps qu’on ne pouvait rien demander à Damocles, pour son frère seul lui comptait, égoïsme noyé de solitude.

Alors non Léonard ne s’apitoyait pas sur le sort, du puissant sorcier indépendant paranoïaque Damocles. Il était fatigué de se battre, contre son frère, contre son père. Fatigué de devoir enfoncer des portes ouvertes à tout bout de champ, fatigué de devoir justifier sa vie aux autres, de devoir démontrer qu’il était innocent de la prétendu trahison qu’on lui reprochait qu’on lui assenait comme reproche, fatigué d’avoir la sensation d’être le seul à jouer l’adulte dans cette affaire.

Léonard fixait le regard noir de son frère, ce regard si pénétrant, si intimidant il y a des années, le même regard que leur père, ce que Damocles semblait oublier à sa guise, il reste le digne héritier de son géniteur qu’il le veuille ou non. Léonard ne ressemblera probablement jamais autant à son père que Damocles, par sa façon de se mouvoir, sa façon de dicter leurs conduites aux autres et le mépris que peuvent trahir ses iris. Damocles oubliait comme toujours de se mettre à la place des autres, il n’y avait aucune empathie dans sa personne, incapable de discuter sans remettre en question son jugement son avis, incapable d’admettre faire une erreur, une si haute opinion de soit même était un trait de caractère paternel sans aucun doutes.

L'aîné avait probablement mille raisons d’en vouloir à son père, à la pression que tous avait fait porter sur ses jeunes et frêles épaules des années durants, pourtant il oubliait que des les machinations Slughorn, il y avait des dommages collatérales, Léonard, sa mère, sa grand-mère, leur oncle, leur tante. Les aînés de la famille semblaient tous hérités d’un trait de caractère commun, le nombrilisme.
Dauphin derrière le petit prince, trop gâté par une famille qui fondait en lui des espoirs qu’il n’assouvirait jamais. On avait tout passé à Damocles, on n’avait eu de cesse de lui rappeler que c’était Damocles l’exemple, que c’était Damocles qui avait les meilleurs notes, que Damocles était droit et intègre, Damocles ne ment pas, Damocles par-ci, Damocles par-là. Toujours le même son, puis l’araignée s’est emprisonné dans sa toile incapable de s’en défaire, tissu de mensonges, d’omission, d’une finesse que les Moires pourraient jalouser. Pourtant là encore Léonard avait été là. Après tant d’effort pour montrer à son frère combien il l’aime, le millier de petites plaies que les mots de Damocles causait, continuait de suinter d’un rouge vermeil.

Quel Homme pouvait vivre ainsi. Léonard avait passé tant d’heure à penser à son frère, se demandant si il y avait du bon en lui, de l’amour, si à présent il était devenu incapable de ressentir des émotions, cela ne voudrait-il pas dire qu’il ne valait pas mieux que ceux dont il était censé combattre. Ses mots étaient si durs, pourtant ils soulagèrent un peu Léonard. Si ses mots étaient si durs,  il était persuadé que ce n’était que le fruit préparé de la vengeance suite à ses propres mots de la veille et un animal blessé n’est-il pas plus féroce.

Léonard regarda avec inquiétude son frère se lever, il aurait dû lui dire de se rasseoir, de prendre son temps, qu’il risquait d'aggraver sa situation, pourtant aucun mot ne parvint à franchir ses lèvres. Le son restait bloqué dans sa gorge noué de tristesse, noué de colère et de fatigue. Encore une fois, les frères ne communiquaient pas, incapable de s’entendre fonctionnant de deux manières différentes, se protégeant chacun à leurs manières, refusant d’entendre ce que l’autre avait à dire.

Damocles chancela un instant, ses affaires dans la main. Léonard voulait protester, mais il semblait spectateur de la scène, incapable de réagir. Léonard tendait la main en direction de son frère au moment où celui-ci attrapa la poignet, pour ouvrir la porte sans succès. “Tu ne peux pas partir, il faut l’autorisation d’un guérisseur pour quitter les lieux.” il se massa les tempes, espérant que ce geste mécanique l’aiderais à réfléchir à trouver une solution aux problèmes qui venaient de s’imposer à lui. “Je te promets que j’y suis pour rien, faut que je signe ton autorisation de sortie, et que le chef de service donne son aval, car t’as été blessé en service sans quoi la porte ne pourra pas te faire sortir, et il donnera, s'il trouve que c’est judicieux, son autorisation pour que tu reprennes le travail.” Léonard se leva, laissant sa place sur le fauteuil en le désignant de la main. “Je vais le chercher, mais je te préviens, pour moi tu ne peux pas encore rentrer chez toi, comme t’as pu le constater, les cristaux de l’oreille interne sont encore délogés, tu vas continuer d’avoir cette sensation de mal de mer quelques heures voire quelques jours, les migraines vont également faire leurs apparitions, probablement accompagné de malaises et peut-être des micros pertes de consciences. Il faudrait que quelqu’un veille sur toi, mais comme tu me l’as si judicieusement fait remarquer, tu te moques que je puisse m'inquiéter pour toi.” Léonard ferma la porte, allant retrouver son chef de service mécontent que Léonard soit encore en service alors qu’il aurait dû quitter les lieux, il y a maintenant une douzaine d’heures.  

Après avoir débriefé sur l’état de Damocles, sans rentrer dans les détails, le vieux sorcier décida d’aller constater par lui-même l’état du patient afin de se faire une idée plus générale, conscient que son guérisseur ne lui disait pas toute la vérité. Il poussa la porte de salle d'auscultation, en lisant le dossier de son occupant“ Monsieur Slughorn, votre frère vient de m’indiquer que vous seriez en état de partir. On va vérifier ça. Levez-vous et tendez les bras au-dessus de votre tête.” Damocles tenta de faire le mouvement, vacillant, le sage lança un regard de travers à Léonard, qui se tenait raide, les lèvres serrées, fixant un point au fond de la salle “Léonard, vous pensez réellement que ce patient peut partir, vous m’avez habitué à mieux.” Léonard ne répondit, il n’avait rien à dire, il se contenta de regarder droit devant hochant subtilement la tête. Le sage continua dans sa série de questions, auscultant à l’aide de sa baguette Damocles. “Monsieur Slughorn, tout semble indiquer que vous allez vous remettre avec de la patience, pour ce qui est de pouvoir rentrer chez vous par vos propres moyens, ce n’est pas encore dit, nous allons faire venir un délégué du ministère et votre frère vous expliquera les modalités de votre retour.” L’éternel sourire bienveillant s'effaça en regardant le guérisseur sous sa tutelle. “Je peux vous parler ?” Léonard recula et ouvrit la porte de la salle, pour laisser passer son mentor, avant qu’il n’a pas eu le temps de fermer la porte le vieux sage laissa place à son mécontentement. “ Mais vous êtes inconscient dite moi ! Vous alliez le laisser rentrer chez lui …” Léonard claqua la porte de la salle avec précipitation, afin de laisser cette conversation loin des oreilles de son frère.


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Lun 1 Juin - 0:08

Au terme d’un effort qui lui semble surhumain, ses doigts finissent par rencontrer le métal froid de la poignée de la porte, sur laquelle il s’appuie. Pourtant, le battant ne bouge pas. Est-elle verrouillée, ou n’est-il simplement pas capable de réunir les forces nécessaires pour la mouvoir ? Le sol tangue sous ses pieds et il ferme les yeux pour empêcher les murs de la pièce de tourner. Il est bien incapable de rentrer chez lui, il s’en rend parfaitement compte, Léonard s’en rend compte, n’importe quel abruti passant dans la pièce par hasard s’en rendrait compte. Mais après tout ce qu’il vient de dire, ce venin qu’il vient de cracher à la figure de son frère, il ne peut rester une seconde de plus en sa compagnie. Il y a la colère bien sûr, cette colère dormante qui ronfle en lui depuis tant d’années. Il n’y a que lorsqu’il pense un peu trop longtemps à cette ruine que sont devenues ses relations avec sa famille qu’elle se réveille. Mais à cette rage se mêle la peine d’avoir perdu un frère, une partie de lui. La première fois que Léonard avait détourné le regard, stupéfait et désabusé par les mensonges de son frère, Damocles s’était senti comme amputé, perdant un petit morceau de la foi de celui qui comptait le plus à ses yeux. Et à chaque nouvelle entaille qu’il ne pouvait s’empêcher de creuser dans la confiance de Léonard, il se sentait un peu plus éprouvé. Jusqu’à la taillade ultime, celle qui avait coupé définitivement le lien qu’ils partageaient. Il est écoeuré, par Léonard, par lui-même, par l’oscillation de la pièce autour de lui.

La voix de son frère lui parvient, assourdie par le bourdonnement qui résonne à ses oreilles. Léonard a raison, encore. Il n’est pas en état de faire quoi que ce soit. Concentré sur sa respiration, il entend à peine ce que son guérisseur de frère lui dit. Il parle de plusieurs heures, voire de plusieurs jours avant de pouvoir retourner à la brigade. La perspective de se voir allongé à nouveau sur ce lit inconfortable, dans cette salle froide et nue lui arrache presque un frisson. Il ne rêve que d’un bain, de la chaleur de l’eau enrobant ses muscles endoloris et de la douceur de ses propres draps sur sa peau. Et de dormir, oh comme il voudrait dormir ! Dormir d’un sommeil de brute, écrasant, plénier, induit par une lampée de ces petites potions qui apaisent le corps et l’esprit. A l’instant, rien ne lui paraît plus séduisant que cette idée. Lorsqu’il ouvre la bouche, la nausée l’envahit, et c’est d’une voix pâteuse et hésitante qu’il s’adresse à son frère.
« Je vais très bien, je suis juste… fatigué. »
Pourtant il obéit, trahi par ses propres forces physiques qui l’abandonnent. Tel un pantin, il laisse ses jambes le porter jusqu’au fauteuil que Léonard lui désigne et s’y affale mollement, tel une poupée de chiffon, un bras pendant par dessus l’accoudoir et l’autre main soutenant son front derrière lequel il sent le sang pulser. La migraine et le dégoût lui font l’effet d’une gueule-de-bois carabinée, et s’il en croit Léonard, son état risque d’empirer dans les heures à venir. Pourtant, il ne veut pas qu’on l’accompagne. Il n’a pas besoin d’être veillé comme un enfant, comme lui veillait sur Léonard petit quand il était malade. Mais il faut croire qu’il aime ça, Léonard, voir les rôles inversés depuis que les regards de la famille avaient cessés de se poser sur Damocles pour se poser sur lui. Et maintenant, il voudrait lui faire croire qu’il s’inquiète pour lui ? Où était-il lorsqu’il avait besoin de lui ? S’inquiétait-il quand il avait décidé de le laisser partir sans le suivre, préférant la colère paternelle au dénuement fraternel ?

A nouveau, il sert les dents, front crispé par la douleur tandis que Léonard quitte la pièce, laissant derrière lui un silence bienvenu. Pourquoi avait-il fallu qu’il tombe sur Léonard ? Cette rencontre n’éveille en lui que ressentiment et rancoeur, parmi toutes les émotions qu’il ressentait déjà. Inquiétude, également. Et s’il ne retrouvait jamais parfaitement l’usage de sa tête ? Que se passera-t-il s’il ne récupère pas ses capacités physiques dans leur totalité ? Une bouffée d’angoisse lui prend le coeur. C’en serait fini de sa carrière de duelliste et de ses ambitions d’auror, jamais il ne pourrait retourner un jour sur le terrain. Condamné au rôle d’un brigadier débutant, cantonné à la paperasse et à la bureaucratie crasse, relégué aux archivages et tâches les plus insipides. Et tout ce pour quoi il s’était battu avec tant de férocité, pendant toutes ces années, finalement hors d’atteinte. Que ferait-il, dans ce cas là ? Envisagerait-il de quitter le Ministère pour finalement se ranger dans les ambitions familiales ? Peut-être, si aucune autre option ne se présente à lui, et seulement si son père est depuis longtemps mort et enterré. Il ne supporterait pas d’avoir à affronter son regard. Il se force à ne pas y penser. Il va bien, très bien, quelques jours de repos et il retournera à la brigade, l’esprit et le corps reposés, et avec lui une anecdote de plus.

La porte s’ouvre à nouveau dans un bruit qui lui vrille le crâne et qui lui arrache une grimace. Le guérisseur qui s’approche de lui parle fort, bien trop fort, et pour une fois, Damocles est reconnaissant envers Léonard de ne pas dire un mot. L’attitude de ce dernier l’étonne, d’ailleurs. Sa posture droite, serrée, si dure et si différente de ce que Damocles avait eu l’habitude de voir chez son frère lui crie que quelque chose ne va pas. A nouveau, l’inquiétude l’envahit. Quand l’homme lui demande de se lever, il s’exécute, déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour quitter les lieux. Péniblement, il rassemble ses force pour se lever et à peine sur ses pieds, la pièce recommence à chavirer autour de lui avec force. Pendant, quelques secondes, il se demande s’il ne va pas vomir, mais quelques profondes respiration atténuent la nausée, sans faire cesser ses vertiges. Lever le bras au dessus de sa tête lui demande un tel effort que pendant un moment, il n’est pas sûr d’y arriver. Il ne demande qu’une chose, qu’on le laisse seul, enfin, mais le calvaire de l’examen se poursuit, le scepticisme du guérisseur augmentant chaque seconde. Quand enfin la fin de cette torture -car il ne trouve pas d’autre mot pour décrire le moment qu’il vient de passer-, son étourdissement est tel qu’il pense perdre connaissance. Pourtant, les mots du médicomage sont rassurants. Il va pouvoir rentrer chez lui. Le soulagement qu’il ressent dissipe temporairement son égarement, et, quelques secondes à peine, Damocles croise le regard soucieux de son frère avant que la porte ne se referme sur les deux hommes, étouffant la discussion qu’il ne peut de toute façon pas comprendre.

Il ne sait pas combien de temps il attend sur ce fauteuil, tête oscillant sur ses épaules affaissées, les yeux clos, les bras ballants, trop épuisé pour réfléchir ou faire attention à quoi que ce soit. Lorsque l’agent du Ministère arrive pour le raccompagner, c’est la tête embuée par un brouillard épais qu’il le suit et qu’il s’accroche à son bras pour ne pas trébucher dans la cheminée qui le ramènera chez lui. L’homme, empli d’une sollicitude qui l’agace plus qu’elle ne le rassure, semble ne pas vouloir le laisser en paix. Docilement, Damocles appose sa signature sur les parchemins qui défilent devant lui. Décharge, accord, il n’y prête aucune attention. Tout ce qu’il veut, c’est que cet homme s’en aille et qu’enfin il puisse s’écrouler. Et quand finalement sa silhouette disparaît dans un tourbillon de flammes émeraudes, Damocles pousse un grognement de soulagement. Il se lève avec la sensation d’avoir plus de cent ans et se dirige vers la cuisine pour sortir d’un placard une bouteille sombre, presque vidée de son liquide ambré. D’un geste incertain, il agite sa baguette et un verre fonce vers lui, trop vite, le dépasse et va se briser sur le mur opposé. Pas de magie, tant pis. Il porte la bouteille à ses lèvres et avale une lampée. Le whisky pur-feu lui descend le long de la gorge, diffusant sur son passage une agréable chaleur qui lui donne la force de se traîner jusqu’à sa chambre. Dans un ultime effort, il fouille la table de nuit pour en sortir un petit flacon dont il fait sauter le bouchon d’un coup de pouce avant d’en ingurgiter le contenu et de se laisser tomber sur le matelas, face contre les draps, sans prendre le temps de se changer, ni même d’enlever ses chaussures. Alors que la potion commence à faire effet, il regarde la fenêtre d’un oeil vitreux. Le soleil commence à baisser. Il a donc passé presque vingt-quatre heures à Sainte-Mangouste. Il réalise soudain que Léonard n’est pas revenu après avoir quitté la salle avec son maître guérisseur. Il n’a pas daigné adresser un au revoir, ni même un adieu à ce frère aîné détestable, et c’est dans un soulagement teinté par l’amertume qu’il se sent enfin partir.

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