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Sac à gargouilles ! - Valur & Moira ☼
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Mar 28 Jan - 12:27
Sac à Gargouilles  !
avec Moira A. Oaks et Valur Fjalarsson.
Janvier 2004. Délicatement, la blondinette creusa la cire froide de la minuscule bougie et y inscrivit symboliquement Fehu, rune de la fortune. Sa plume était bousillée, elle la reposa aussitôt dans l'encrier. Jökla n'en avait que faire, il lui restait le plus gros du travail et elle le savait pertinemment. La jeune femme récupéra la pomme de pin déjà prête et rangée dans le tiroir de sa table de chevet. La semaine précédente, à l'aide de son couteau runique, elle avait délibérément gratté toute la surface de la tête du cône. Elle avait ensuite méticuleusement colorié le bout de chacune de ses écailles d'argenté, un basique tube de peinture acrylique et un fin pinceau avaient fait l'affaire. La pomme de pin ramassée dans le parc de Poudlard était désormais un joli objet de décoration et elle y déposa fièrement en son sommet la bougie marquée du pouvoir des runes. La môme avait toujours de chouettes idées comme celle-ci, une véritable graine d'artiste.

À l'abri des regards, elle s'éloigna du Château et s'enfonça dans les jardins enneigés. Elle finit par trouver un coin parfaitement isolé et s'y installa, assise en tailleur, appuyée contre le tronc d'un gigantesque pin. Elle posa le porte-bougie dans la neige, juste devant elle et serra fort dans ses petites mains gelées son galet de grès, Fehu. Elle connaissait par cœur le sortilège qu'elle souhaitait lancer sur le cône de sapin, celui-ci consistait à faire briller le bout d'un objet déterminé d'une petite flamme éternelle. Elle maîtrisait assurément l'enchantement, raison pour laquelle elle invoquait le pouvoir des runes en l'absence de son paternel, ce qui restait néanmoins très déconseillé.

Il faut dire que c'était un cas de force majeure, une jolie surprise pour le brigadier qui ne pouvait pas être gâchée. Jökla imaginait la pomme de pin déposée sur son bureau au Ministère de la Magie, lui rappelant subtilement de rentrer à la maison à la nuit tombée. L'adolescente voulait qu'il prenne soin de lui, qu'il se désinvestisse un chouia de son travail. Un message éphémère qu'elle espérait graver dans sa petite tête pour toujours, le pouvoir des runes s'estomperait quant à lui conjointement à la fonte de la bougie.

À l'instant, Jökla puisa sa force du gardien de la forteresse des Dieux, Heimdall, afin qu'il protège son père de son tempérament excessif et le prévienne des dangers à venir. Une fine flamme vacillante émergea très brutalement de la bougie, l'adolescente grimaça et se concentra davantage. D'étranges picotements se distinguèrent dans ses mains, de manière assez inhabituelle mais elle les ignora. La flamme était instable, elle s'était élevée violemment et semblait menaçante, elle fumait beaucoup trop. Finalement, celle-ci était à l'image de Valur, pleine d'énergie et de puissance, mais pas toujours au mieux canalisées malheureusement. À travers Fehu, Jökla désirait lui rappeler que si l'énergie pure de la rune le poussait continuellement vers l'avant, sa force devait être contrôlée pour être pleinement exploitée. En d'autres termes, il n'avait pas intérêt à mourir lors de l'une de ses missions pour le stupide Potter.

Jökla pria à ce moment-là Sigyn, déesse de la fidélité et s'inspira pleinement de son dévouement pour son époux Loki. Tout comme elle, la Verbena désirait plus que tout soulager les souffrances de son père. S'il mettait continuellement sa vie en danger de la sorte, c'était sans doute pour combler un vide, pour compenser d'insurmontables pertes au cours de sa vie. À commencer par celle de sa femme, Olafína, aussi la mère de Jökla. La gamine le percevait ainsi, peut-être n'était-elle pas loin de la vérité, après tout elle le connaissait mieux que quiconque sur cette planète. La flamme était dorénavant stable et lumineuse, résultat escompté. Jökla relâcha son attention et soupira bruyamment, elle avait réussi.  

Sac à gargouilles ! - Valur & Moira ☼ 200127114147192143

La jeune femme se redressa et s'avança vers le Château, il était l'heure de rejoindre le groupe d'étudiants qui se rendaient à Pré-au-Lard ce samedi. Elle avait rendez-vous avec Valur à l'auberge des Trois Balais, elle en profiterait pour lui faire cadeau de la pomme de pin qu'elle tenait fermement entre ses mains. Ses doigts lui faisaient un peu mal, ils étaient presque bleus avec ce froid. Le temps était authentiquement glacial et Jökla ne s'attarda pas dans la grande-rue du village pour sorciers, elle pénétra immédiatement dans le petit commerce pour se réchauffer. Pour ne pas perdre de temps, elle commanda une boisson directement au comptoir : « Un soda de Branchiflore, s'il vous plaît. » Elle jeta les mornilles sur le bar et s'assit dans un coin tranquille de l'auberge, une petite table était disponible dans le fond. Impatiente, elle remua son verre avec le bâtonnet dans lequel était piqué un oignon, les yeux rivés sur la flamme de sa bougie.
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Sam 7 Mar - 13:40


SAC À GARGOUILLES | @Moira A. Oaks et @Jökla Vularsdóttir
Valur étend les bras vers le ciel. Il a encore roupillé toute la nuit sur le canapé. La nuque cassée, le dos en compote, il se réveille dans la salle de repos des brigadiers. Ses collègues sont habitués à le voir passer toute la nuit au Ministère, Hvitur aux pieds du canapé, ronflant paisiblement près de son maître. De toute façon, Hvitur est un peu la mascotte des brigadiers. Tout le monde le connaît et l’apprécie, et il a droit à sa dose quotidienne de câlins. En même temps, qui pourrait résister à cette bouille mignonne, à ce petit être trottant joyeusement près de son maître et refermant d’impitoyables mâchoires sur ses ennemis ? Car Hvitur et Valur sont proches, très proches. Et il est très rares, missions exceptées, de voir l’un sans l’autre.

Il se redresse en voyant Valur se lever. Aussitôt, le brigadier entreprend de lui caresser la tête, avant même d’avoir les yeux en face des trous. Il a dormi tout habillé, vautré sur le canapé après avoir passé la nuit à préparer quelque chose pour sa fille. La couverture de cuir gravée d’Algiz entrelacée avec Mannaz s’est refermée sur une liasse de pages. Il ne sait pas trop ce que sa fille pourra y écrire : ses études de runes, ses idées, ses pensées. Mais il espère que ce carnet sera pour elle un refuge, un lieu où être en sécurité et se souvenir de ses racines. Il a passé plusieurs semaines à le faire, collectant les matériaux les uns après les autres. Certains ont été achetés, comme la pièce de cuir de la couverture, d’autres ont été ramassés, comme les pierres qu’il a polies pour en faire de petites perles au bout du lien permettant la fermeture du carnet. Les pages sont l’oeuvre d’un artisan, il y a encore des endroits où l’on voit des fleurs séchées ou débris de feuilles pris dans la pâte à papier. Il a préféré des fibres végétales au parchemin que les sorciers de Grande Bretagne utilisent. L’idée de buter tout un troupeau pour un seul carnet l’a toujours mis mal à l’aise. N’ont-ils pas idée de combien une bête, une vie, est précieuse ?

– Oui, oui, c’est bon, Hvitur, j’arrive.

Le malamute a les oreilles bien dressées, prêt à aller courir le monde. Et les voici partis, avant même que le jour ne soit levé, dans les rues d’un Londres moldu encore endormi. Ils reviennent au petit matin, Valur un pain sous le bras pour se faire des tartines, Hvitur gambadant vers sa gamelle, affamé et assoiffé après avoir exploré le parc le plus proche. C’est à ce moment là que le Ministère commence à s’éveiller. On arrive, petit à petit, et la tranquillité de la nuit laisse place au tumulte des activités.

Il reçoit ses ordres du jour, ils sont peu nombreux, car cet après-midi, en bon parent, il a obtenu de s’absenter pour aller voir sa fille à Pré-au-Lard. Il se réjouit de la croiser et de pouvoir discuter avec elle. Sa petite fille chérie. Comme tout papa poule qui se respecte, il ne peut jamais totalement s’empêcher de s’inquiéter pour elle, seule, au milieu de tous ces suppôts de l’Ordre d’Hermès. Chaque jour que les dieux lui accordent, il se demande s’il a bien fait de la mettre à Poudlard. Chaque jour, Edda fronçant les sourcils ou Moira lui rappellent, chacune à leur manière, qu’il ne peut exiger de sa fille de renoncer à son avenir. A Rome, fais comme chez les Romains. Il s’est toutefois adjoint la mission de faire en sorte d’aider Jökla à préserver les traditions de ses ancêtres, même en devant s’adapter à ce monde qui ne semble pas fait pour elle. Pour eux.

Sa matinée passe rapidement en paperasse diverse et il est l’heure de se rendre auprès de sa fille. Il empaquette le carnet pour elle. Algiz a cela de beau qu’elle est à la fois la rune du refuge, de la protection familière d’une maison et la rune du piège. Il sait que seule sa fille pourra ouvrir sans mal ce journal. Son intention est celle-là. Protéger les secrets de son adolescente de fille. Savoir qu’elle pourra toujours trouver entre ces pages le chemin du réconfort, tout comme elle pourra toujours venir le voir en cas de coup dur, même si elle ne le fait que trop rarement. C’est sans doute ça d’être parent d’un ado.

Hvitur sur les talons, sac sur l’épaule, il salue ses collègues. Il ne les reverra pas du week-end et passera son dimanche dans la campagne pour aller livrer un set de runes. Il frappe au bureau de Moira et trouve, sans surprise, la sorcière penchée sur son travail. Il se demande depuis combien de temps elle n’a pas mis le nez dehors. Ses cernes ressemblent à des valises sous les yeux et elle a les traits tirés. S’il devait parier sur les causes de son émoi, il miserait sur, au choix : l’enquête sur l a mort d’Astoria Malefoy qui patauge faute de soutien de la communauté euthanatos, les récentes fuites d’information lâchées à la Gazette du sorcier sur la disparition de deux membres du Ministère dont un euthanatos, le concert de Reissen ou encore le procès de Lestrange qui arrive à grand pas. Et il doit y avoir encore un nombre incalculable de dossiers en cours susceptibles de la priver de sommeil, même un samedi. Il n’arrive pas à savoir si elle porte encore les mêmes vêtements que la veille, mais il remarque en revanche le plaid plié sur le canapé de son bureau. Comme lui, elle a probablement dormi là, ou au moins fait une sieste.

– Tu as une mine affreuse, Moira.

Oui, bonjour aussi.

– Allez. Tu me ranges ces dossiers, et tu viens.

Il a croisé les bras sur la poitrine.

– Tu as besoin de prendre l’air et te changer les idées pendant au moins une petite heure. Te tuer à la tâcher ne t’aidera pas à mieux faire ton travail. Zou.

Il espère qu’elle ne l’obligera pas à la traîner de force aux trois balais…

***


Car c’est bien dans la salle bruyante des trois balais qu’il la pousse gentiment sans lui avoir laissé vraiment le choix de le suivre ou non. Il l’a brieffée sur le chemin : il prend un verre avec sa fille. Ça sera l’occasion pour elle de penser à autre chose que son travail que de rencontrer Jökla. Il espère qu’elles s’entendront bien. Pas un seul instant il ne suppose que son geste pourra être mal interprété par sa fille. Après tout, elle connaît un peu Moira, il lui a déjà parlé d’elle. Et à Moira aussi, il a déjà parlé de sa fille. Il lui a même dit avec un sourire de conspirateur ce que contient le paquet qu’il a sous le bras pour Jökla. Une maison de feuilles et de cuir. Un abri de pages pour elle. Une promesse d’être toujours là pour l’être le plus important de son existence, sa fille.

Ils entrent tous deux dans la salle bondée. C’est un week-end à Pré-au-Lard. Il y a des enfants partout. Hvitur la décèle dans la foule avant lui, et voilà le malamute qui file vers Jökla pour la saluer. Sur ses talons, Valur approche, faisant signe à Moira de le suivre. Il s’approche de Jökla et voit sur la table une bougie embrasée. Il ôte de sous le bras le paquet enveloppé d’un linge blanc et ficelé d’une corde de chanvre qu’il a pour sa fille adorée. Il la salue en l’embrassant sur le front et en lui mettant le paquet dans les mains. Il agit souvent comme cela, glissant sans cérémonie dans les mains de sa fille quelque chose qu’il a fait ou ramené pour elle. C’est sa façon de désacraliser l’offrande, peut-être, de lui faire comprendre que c’est normal qu’il veille sur elle en toute chose, qu’il est là pour elle, toujours.

– Bonjour Jökla. Désolé, je suis un peu en retard. Comment vas-tu ma fille ?

Hvitur a pressé le flanc contre sa fille, comme pour lui témoigner de sa joie de la revoir, ou la réconforter.

– Je te présente Moira, je l’ai arrachée à son boulot parce qu’elle avait besoin visiblement d’une pause. Je me suis dit que c’était l’occasion de vous présenter l’une à l’autre.

Ah ça… Valur n’a jamais été un as en psychologie.

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Moira A. Oaks

Moira A. Oaks
ADMINISTRATRICE & MJ
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Ven 13 Mar - 11:44





janvier 2004

C’est encore un « non », ferme et catégorique. Les Euthanatoï refusent toute collaboration avec les services du Ministère, quelle que soit l’enquête concernée. L’intervention directe de la Présidente du Magenmagot n’y a rien fait. C’était malheureusement sa dernière carte.

Alors qu’elle lit en diagonale les dernières lignes de la lettre qu’elle vient de se faire livrer, Moira passe sa main sur son front d’un geste las. Enfin, elle se laisse tomber sur le dossier de son siège, délaissant la feuille sur son bureau, et ses doigts viennent pincer l’arrête de son nez. Elle relâche alors un long soupir, un très, très long soupir.

Pourquoi fallait-il que tout aille de travers ? Pourquoi n’avait-elle droit à aucune victoire, pas même une toute petite victoire ? D’abord, la mort d’Astoria Greengrass, puis la disparition de Rowle et Monroe, et maintenant le concert de Reißen. Pourquoi fallait-il que tout lui tombe sur le coin du crâne en à peine quelques mois et que rien, absolument rien ne se passe comme elle l’aurait souhaité ? Heureusement que la préparation du procès de Rabastan Lestrange avance, au moins. C’est bien la seule chose qui ne lui donne pas l’impression de se lever pour rien le matin.

Le thé à côté d’elle est abandonné depuis déjà de longues heures. Sa fatigue est telle qu’elle hésite à passer au café noir… et à la cocaïne. Les journées n’ont plus assez d’heures depuis ce qui lui semble être une éternité au point que même les quelques minutes dont elle aurait besoin pour rentrer chez elle lui semblent être un luxe qu’elle ne peut plus se permettre. Le plaid Gryffondor plié sur le canapé à l’autre bout de la pièce est le fourbe indicateur de ces nuits qu’elle passe de temps à autre dans son bureau. Le plus difficile est de parvenir à se réveiller assez tôt et assez digne pour que le reste de l’étage ne se rende compte de rien. Mais Moira n’est pas naïve : Holly, sa jeune secrétaire, n’est pas dupe et visiblement, Valur non plus.

Son entrée est fracassante, comme tant de fois par le passé. Moira relève la tête et hausse un sourcil, finalement moins surpris qu’accusateur.
- Tu as toujours moins d’éducation que ton chien, à ce que je vois.
Le sourire aux lèvres, la juge recule légèrement son fauteuil en faisant signe au malamute de la rejoindre. Elle attrape ses deux grosses joues entre ses mains et lui caresse les poils par des mouvements circulaires de ses pouces en murmurant, attendrie comme chaque fois :
- Bonjour, Hvitur.

Quand soudain, Valut lui lance l’idée la plus saugrenue qui soit. Ranger ses dossiers ? Venir ? Mais où ? Et pourquoi ?

Moira cligne des yeux, pantoise, puis balbutie :
- Non. Non, non, non, non, non. Je ne peux pas. J’ai les Euthanatoï qui viennent encore de m’envoyer promener, au moins dix nouvelles dépositions à décortiquer pour le procès de Lestrange, Holly qui va finir par me faire un burn out vu le nombre de courriers qu’elle doit trier pour moi toute la journée et la moitié du service qui menace d’envahir l’Allemagne si on ne leur livre pas les six membres de Reißen à poil sur un bûcher. Alors, merci, mais je ne peux p…
L’Islandais croise les bras, imperméable au moindre de ses mots. Et c’est elle qu’il traite d’hermétique ? Avant même qu’il ne rouvre la bouche, la magistrate sait déjà qu’elle n’a aucune chance de lui ôter son idée de la tête.
- Mais, je…
Absolument.
- Je ne peux…
Aucune.
- Valur !
Chance.

« Zou ». Un « zou » et tous ses espoirs s’évanouissent. Moira soupire, profondément. Peu de gens peuvent se targuer d’être plus butés qu’elle, mais, à n’en point douter, Valur fait partie de ceux-là. Laissant une dernière caresse sur le crâne de Hvitur et récupère sa baguette magique et grogne comme une enfant sur le point de bouder :
- Une heure. Pas une minute de plus.
D’un geste souple du poignet, elle envoie alors valser toutes ses feuilles qui vont se ranger dans des tiroirs sécurisés.
Les Trois Balais… Que de doux souvenirs et de confidences. L’odeur des biéraubeurres a toujours eu quelque chose de rassurant, comme celle de la lessive qu’utilise sa mère : ce sont les parfums de l’innocence, de la douceur et de la sécurité. Nul doute qu’il sera le lieu d’une tendre nostalgie pour Jökla aussi dans quelques années.

Alors qu’elle suit Valur dans les rues de Pré-au-Lard, un sourire tendre étire délicatement les lèvres de Moira quand son ami lui dit avec un regard complice ce qui se cache dans le paquet qu’il tient sous son bras. Bien que sa pudeur l’empêche de le lui dire, la juge est sincèrement touchée de se voir ainsi invitée dans un moment si intime, cette sphère familiale dont elle sait combien elle est sacrée pour l’Islandais, comme quelqu’un qui compte, sincèrement. Cela fait longtemps qu’on ne lui a pas offert pareil cadeau.

Le brigadier finit par pousser la porte de la taverne et Hvitur ouvre la marche au milieu des enfants venus profiter de leur sortie du weekend. Les yeux alertes, Moira cherche partout une chevelure blonde, cliché scandinave auquel elle ne peut s’empêcher de penser et c’est finalement le malamute qui lui indique la bonne direction lorsque son pas s’accélère. La piste est flairée, la fille de Valur repérée et quand Moira la remarque à son tour, elle ne doute pas un instant qu’il s’agit bien de Jökla.

La Présidente-Sorcière reste un peu en retrait pour laisser à Valur le temps de saluer sa fille. Puis, il lui fait signe d’approcher et Moira s’exécute et sourit à l’adolescente :
- Bonjour, Jökla. Je suis heureuse de te rencontrer enfin ! Ton père passe tellement de temps à parler de toi, il fallait bien que je mette enfin un visage sur ce joli prénom.
Elle s’assied à la table et jette un regard amusé à Valur :
- Oui, j’avais sans doute besoin d’une pause… et d’une biéraubeurre.


(1011 mots)

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Sam 14 Mar - 21:04
Sac à Gargouilles  !
avec Moira A. Oaks et Valur Fjalarsson.
Le regard dans le vide, Jökla trifouillait machinalement l'oignon dans le fond de son verre, munie de son bâtonnet à l'origine piqué dans ce dernier. Le goût de la Branchiflore était infâme et l'adolescente avait déjà recraché la première gorgée dans une petite serviette jetable. Depuis, elle boudait la boisson giroflée et n'avait pas osé recommander autre chose, elle patientait jusqu'à l'arrivée de son père. Celui-ci était à la bourre, une quinzaine de minutes environs. La demoiselle soupira longuement et planta sèchement le bâtonnet dans l'oignon, le disloquant une bonne fois pour toutes les autres.

Hvitur la tira brusquement de ses rêveries et la fit sursauter, sa délicatesse était légendaire. Dans un geste souple, Jökla attrapa fermement la bougie chancelante d'une main et la maintenue sur la table. Elle caressa de l'autre le malamute, manifestement plus qu'heureux de la revoir. « Toi aussi tu m'as manqué. » L'adolescente se redressa et repéra aussitôt le brigadier, déjà tout proche. Elle réceptionna le paquet glissé dans ses mains et bascula la tête en arrière, accueillant son baiser d'un tendre sourire : « Je vais bien. Qu'est-ce que c'est ? Sans attendre, elle désemballa le cadeau et détailla silencieusement le carnet, passant à plusieurs reprises le doigt sur les runes gravées à même le cuir sur la page de couverture. L'érudite pressa l'ouvrage contre sa poitrine et releva la tête, plongeant ses grands yeux clairs dans ceux de son paternel : Takk pabbi. » Jökla aperçue alors une femme aux côtés de son vieux père :

« Je te présente Moira, je l’ai arrachée à son boulot parce qu’elle avait besoin visiblement d’une pause. Je me suis dit que c’était l’occasion de vous présenter l’une à l’autre. »

Jökla se raidit aussitôt et déposa le carnet sur ses genoux, croisant les mains nerveusement devant elle. Elle toisa la blonde de son regard outrageusement charbonneux et l'écouta se présenter, elle semblait plutôt sympathique au premier abord. Désarçonnée, l'adolescente hocha la tête en signe de politesse et lui répondit d'une voix tremblotante :
« Heu... Enchantée, moi c'est Jökla. Enfin, vous savez... Du coup... Désolée. » Depuis toujours, la demoiselle était très timide et se retrouvait complètement paralysée dans certaines situations. Elle jeta un regard accusateur à son père, lui le savait pertinemment depuis le temps. N'aurait-il pas pu s'organiser autrement ? La progéniture du brigadier s'était une énième fois excusée sans raison, une mauvaise habitude qui avait la dent dure chez elle.

« Oui, j’avais sans doute besoin d’une pause… et d’une biéraubeurre. »

La Verbena se racla la gorge, prenant sur elle. À vrai dire, elle rêvait elle aussi d'une pinte de la boisson la plus populaire des sorciers, surtout en ce moment. Moira paraissait plutôt cool par derrière son air carrément guindé. Jökla supplia son paternel du regard : « J'ai presque seize ans, minauda la demoiselle. Le duelliste comprenait aisément là où elle voulait en venir, la connaissant par cœur. Veredis, elle peut, elle. » ajouta l'aiglonne à voix basse, un chouïa jalouse. Elle détourna son regard, fuyante et enlaça Hvitur, le couvrant de baisers. Son père et sa cousine s'étaient donnés rendez-vous dans ce même commerce il y a quelques semaines et elle avait été libre de consommer ce que bon lui semblait. Ce qui n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde, loin de là.

Les futilités mises de côté, Jökla se concentra sur la mystérieuse inconnue qui se tenait juste en face d'elle. Particulièrement élégante, elle était impressionnante et l'adolescente passa furtivement une main dans ses cheveux platinés pour arranger sa coiffure. Nul ne doute qu'elle occupait un haut poste au Ministère de la Magie, elle n'avait pas la tête à trier le courrier, absolument pas. Par ailleurs, elle n'était pas certaine de l'apprécier si elle était la meilleure copine de Potter. La sorcière grimaça, devait-elle apprécier Moira absolument ? Elle se posait réellement la question, c'était bien la première fois que son père lui présentait une femme. Et quelle femme ! Très bon chic bon genre, elle ne les imaginait pas du tout ensemble.

« Vous êtes des collèges ? Vous combattez ensemble, tous les deux ? » Rongée par la curiosité et désormais plus détendue, la môme s'exprimait d'une voix douce, un fin sourire sur le bout de ses lèvres. Elle avait décidé de faire un effort et d'apprendre à la connaître, c'était certainement ce que son père désirait puisqu'il l'avait ramenée ici. De toutes les façons, Jökla était une adolescente plutôt facile à vivre, incapable de témoigner la moindre once d'incorrection envers un adulte. À l'opposé de son père, elle était toujours très convenable et polie.

À en croire son paternel, Moira était une bourreau du travail, elle aussi. Ils devaient bien s'entendre sur ce point, le viking ne s'arrêtait jamais de bosser et c'était pire depuis qu'elle était entrée à Poudlard. Remarque, ils passaient peut-être toutes leurs soirées au boulot, ensemble, dans le bureau de l'un ou de l'autre. Et peut-être qu'ils ne travaillaient pas toujours. Ceci expliquait cela, la Verbena en était certaine et elle se sentait prise pour une imbécile. Délicatement, elle poussa la pomme de pin en direction de son père à l'aide de son index, très gênée : « Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. Elle marqua une petite pause, avant de reprendre : Pour te rappeler de rentrer à la maison à la nuit tombée. Tu sais, à Porthdinllaen... Petite once de reproche, cette fois-ci. Mais tu as sûrement beaucoup de boulot. Au Ministère de la Magie. » Les yeux rivés au sol, elle se retint d'ajouter le nom de sa collègue. Jökla ne voulait pas s'en prendre à elle, elle n'y était pour rien.

La mine boudeuse, la blondinette ne comprenait pas les manières de son paternel. C'était à lui qu'elle témoignait son mécontentement, pas à Moira. N'aurait-il pas pu lui annoncer qu'il avait une petite amie et qu'il projetait de la lui présenter ? N'était-ce pas la moindre des choses, après plus quinze ans de vie à deux, rien que tous les deux ? Les fourberies de Loki ne ressemblaient pourtant pas à Valur, bien au contraire. Finalement, elle avait de quoi écrire dans son carnet, et ce dès ce soir.
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