Jökla et Veredis sont chez Edda. Valur a pris quelques jours libéré de ses obligations de brigadier pour les fêtes : il tient à les passer en famille avec les femmes qui lui sont chères. Sa fille, sa sœur, sa nièce. Il caresse encore l’espoir d’aider Veredis à revenir dans le droit chemin, à retrouver un peu de sérénité après les fêlures de son histoire. Et rien ne le réjouit davantage que de voir les femmes de sa vie assemblée avec lui, parler gaiement, profiter d’un moment sans cours, sans mangemort à traquer et sans Caractarus Beurk dans leurs pattes.
Valur a toutefois prévenu, il a une course rapide à faire dans un petit village Verbena, il s’absenterait tôt un matin et reviendrait avant midi. Il a donc laissé les filles dormir chez Edda et leur a promis d’arriver pour déjeuner. Raidho serrée dans sa paume, le voici prêt pour un voyage. Un pas. Il se volatilise de la maisonnée bien avant que Sol ne se soit levé et arrive dans ce petit village Verbena où il est déjà venu à plusieurs occasions, notamment pour délivrer un set de runes en labradorites à une petite il y a quelques temps. Mais ce n’est pas pour ça qu’il est là aujourd’hui. Une des maisons a été abîmées par les dernières tempêtes : désormais réparée, on lui a demandé de bien vouloir venir inscrire de nouvelles runes de protection sur le bois neuf. Ragnhild, qu’il connaît depuis longtemps, maintenant, lui a dit qu’elle avait vu que ses propres runes de protection ne serait pas suffisantes. Valur n’a pas argumenté, même s’il a toujours trouvé la Völva très compétente. Si elle l’a vu, c’est qu’elle doit avoir raison. Il lui a donc dit qu’il passerait au petit matin et le voilà, marchant dans un village où beaucoup se mettent déjà à l’ouvrage. La rudesse de la vie ici a fait des hommes et des femmes travailleurs. Orwenn est là aussi, ses vieux os craquent sous l’air froid du matin. Il farfouille dans sa barbe, souhaite la bienvenue au Viking, et retourne à ses livres. Valur n’a jamais été très étonné de trouver sa fille fourrée auprès de lui lors de leurs visites dans le village.
Les instructions sont données, l’islandais observe la maison. Du bel ouvrage compte tenu de la période de l’année pendant laquelle ont du se dérouler les travaux. Il est très étonné que les anciennes protections n’aient pas résisté à la tempête. Les quelques morceaux qu’il peut encore en voir sur des débris qu’on a conservés pour les lui montrer mettent en lumière l’excellent travail que Ragnhild et Orwenn avaient fait. Le peu qu’il peut lire du charme semble parfait. Peut-être qu’une rune s’est tout simplement dégradée, griffée par un animal ou effacée par le temps ? Il est pensif, mais en absence de davantage d’indices, il ne pourra pas trancher. Il assure Ragnhild, restée près de lui, qu’il fera de son mieux pour offrir les meilleures protections pour cette maison. Ils discutent rapidement des meilleurs choix à faire et s’accordent sur la liaison de plusieurs runes. Lorsqu’elles sont choisies, assemblées en plusieurs runes liées pour chaque partie de la maison, Valur se met à l’ouvrage.
Le soleil se lève et enflamme son profil d’une lumière pâle tandis qu’il grave, une lanterne à côté de lui, à même le bois de la maison. Il est précis dans son travail et sent la magie envahir ses mains et le couteau rituel avec lequel il inscrit soigneusement les talismans qui assureront à la demeure de défier le temps et les éléments. Il travaille âprement jusqu’à ce qu’une ombre se dessine sur le bois )à côté de lui. Une petite ombre avec une robe. Eirian est manifestement derrière lui. Il achève sa rune tranquillement, en silence, et baisse la main. Le couteau est soigneusement déposé à côté de la lanterne qui diffuse une lumière vive dans la pénombre matinale. Il se retourne.
L'hiver. Terrible saison obscur et de froid. De survis et de mort. Cela faisait presque sept hivers qu'Eirian le subissait dans ce village oublié des Highlands et pourtant cela ne semblait pas suffire pour que l'enfant apprécie totalement ces mois où le soleil et la chaleur se faisaient désirer. En réalité, il y avait deux sentiments qui divisaient la fillette en cette période de l'année. La rudesse du climat et de leurs vies sans eaux courantes et électricité rendaient leur quotidien particulièrement difficile avec des températures tombant facilement au négatif en hiver. Le bétail et leur culture le vivaient bien souvent très mal. C'était des pertes précieuses pour eux. Les Verbenae plus vieux aussi. Les os et les muscles souffraient de la morsure du froid. L'angoisse de voir certains définitivement endormis au lever du soleil. C'était particulièrement éprouvant pour Mamie Elin et Hedda, mais elles étaient comme de la mauvaises herbes, elles tiendront malgré leur âge. Elles l'avaient promis à la petite Eirian qui peinait à les croire et faisait son possible, comme chacun, pour soulager leur quotidien. Un quotidien ralenti, si lent par rapport à la période estivale. La chasse était compliquée en cette période, pour cause d'hibernation. Inquiétude de savoir s'il y aura assez de réserve de nourriture pour tout le monde. Ou pire, qu'une bête affamée, comme eux, vint prendre une de leur brebis. Il y a le feu à entretenir constamment, à veiller, dernière rambarde contre l'hiver. Alors il faut couper du bois dehors, avec le manche de la hache gelé, les doigts frigorifiés malgré les gants. Le pire c'était l'eau : casser la glace qui se formait pour récupérer le précieux liquide, et traîner le sceau si lourd jusqu'à la maison, les pieds enfoncés dans la neige jusqu'à tremper les chaussures, le vent qui cherchait à s'engouffrait sous les couches de vêtements et de peaux.
C'était une souffrance, une survie que de vivre ici en hiver. Mais c'était aussi la vie. Cet incroyable sentiment de vivre. Eirian s'en était rendu compte en passant une partie des jours hivernaux à Poudlard. C'était pendant cette période terrible qu'elle se sentait incroyablement vivante et en paix avec son héritage nordique. C'était la souffrance, la rudesse de ce quotidien, qui nous montraient à quelle point il était précieux de chérir la vie. A quel point les petits gestes et plaisirs de tous les jours étaient si importants, si inestimables. Combien être devant le feu de cheminé pouvait nous offrir un sentiment de sécurité, qu'une soupe bien chaude et un peu de pain étaient un délice de Roi, que nos proches nous sont si chers et à quel point nous sommes aimés en retour... Un sentiment d'appartenance, de partage et de réjouissance dans ces petits riens. Jamais Eirian ne ressentait durant les beaux jours cette plénitude d'être une Verbena. D'être aussi unis par ses semblables, aussi proche de ses aïeuls, de son héritage... Si fière d'être ce qu'elle était.
Un nouveau jour se lève. Eirian ne connait pas la grâce matinée, elle se levait en même temps que le soleil, ses rayons venant lui chatouiller le visage tous les matins à sa fenêtre. Cependant, aujourd'hui elle était plus motivée à sortir de lit : Valur leur rendait visite. Eirian voulait le voir, ce curieux semblable. Elle en profitera pour rendre visite à Mami Elin et Hedda pour voir si elles allaient bien et leur prendre quelques tisanes médicinales, la réserve commençait à se vider chez elle ; l'enfant en prenait souvent n'étant pas aussi résistante que les adultes de son village. Quoi de plus normal, elle était encore si jeune.
Elle descendit rapidement les escaliers, toute habillée de peaux et de laine, comme tout droit sortis d'un conte illustré nordique. Son Oncle était déjà de sorti, elle le voyait à la hache manquante près du feu. C'est bien, il n'allait pas lui reprochait de ne pas avoir pris son petit déjeuner avant d'aller voir Valur. Hop, la grande cape de peau d'Ours et la petite accourt à l'extérieur. Mieux vaut courir, ne pas laisser le temps au froid de la prendre par surprise. Courir juste assez pour garder son corps chaud mais pas trop éviter de transpirer au risque de tomber malade... C'était toute une technique !
C'était chose aisée de le retrouver. Il se démarquait avec sa lanterne et son couteau de rituel. Son aspect de vieux fou aussi qui, aux yeux d'Eirian, faisait le charme du personnage. De l'admiration, elle en avait sans borne pour Valur. Le village pouvait être fière d'avoir une Völva et un Druide, mais en général les personnes qui y vivaient étaient modestes, vivaient comme des gens du petit peuple, avec les mains, travailleurs, au contact des bêtes, du bois, du cuir, des plantes, sous la bénédiction de runes et d'oghams. Mais l'art de Valur, lui seul le faisait et lorsqu'elle ne fut qu'à quelques pas de lui, ce fut d'un respect solennelle qu'elle l'observa faire, en silence, jusqu'à qu'il puisse s'entretenir avec elle. Voir ses mains calleuses, mains de travailleur, manier ce couteau runique. Eirian respira, son souffle formant des petits nuages hors de ses lèvres, ses yeux fixant ses gestes, aidant son coeur à ralentir la cadence, ses pensées s'en allant au fil de ses respirations, et des souffles de plus en plus lents, maîtrisés. Se laisser envahir par ce moment. Voir et ressentir. Cette magie qui filait entre ses doigts, glissant sur le manche et coulant le long de la lame. Gravée dans le bois. Émerveillement, admiration incommensurable, une allégresse qui fit danser son coeur : voir une telle maîtrise d'un art aussi ancestrale que le siens prendre vie devant ses yeux, survivre au temps et à l'oubli...
Ce n'est lorsqu'il posa enfin le couteau qu'elle quitta ce sentiment de liesse à regret. C'est à ce moment qu'elle se surprit à penser de vouloir être plus tard une adulte comme lui, en telle harmonie avec leur magie. Quel homme remarquable il était, ses yeux ne cessant de pétiller comme un apprenti faisant face à son illustre Maître dont il voulait s'inspirer. Son sourire se fit comme rayon de soleil malgré le froid qui mordait ses joues et ses mots s'envolèrent dans cette langue issus de cette petite île de volcan et de glace :
— Bonjour Valur, je suis heureuse de te voir ! Je voulais te voir travailler, Ragnhild nous a prévenu de ta venue...
Faut dire qu'à force de parler anglais dans cette école de Sorciers, elle craignait de perdre son islandais et son vieux norrois. Alors, mieux valait en profiter quand son interlocuteur partageait ces mêmes connaissances linguistiques. Elle s'approcha d'un petit pas timide, son regard admiratif se posant sur ses gravure avant de reprendre la parole :
— Jökla et Hvítur ne sont pas avec toi ? Tu as pris ton petit déjeuner ? Tu vas resté pour dîner ?
La question était plutôt de savoir si le fabriquant de runes résistera à ce petit regard de louveteau suppliant.
La magie palpite dans ses doigts, ses mains, secoue ses os. Il grave avec application les symboles qui feront tenir ces maisons. Mais ce n’est que la première partie. Il faudra encore implorer la bénédiction des dieux sur le bois, la pierre, le sable, la terre. Le monde est complexe, et il faut d’aussi complexes charmes pour assurer aux maisons de défier les éléments. Il repense à ses leçons avec sa fille. Il lui a appris les runes, leurs secrets, leurs mystères. Il lui a montré toute la versatilité des éléments. Et maintenant, il veut lui offrir une protection. Tout le savoir qui lui a permis de rester en vie, encore et encore. C’est cela qu’elle doit apprendre à présent. Les effets sons et lumière ne sont que de la poudre pour l’oeil des hermétiques. Ce qui compte, c’est l’efficacité, la survie.
Il le ressent plus urgemment encore à chaque fois qu’il revient dans ce village qui vit comme lui a vécu en Islande. Quelques maisons, une poignée de Verbenae égarés ici. Cultures mêlées, runes et oghams unis face à un même envahisseur. C’est qu’il s’agit de préserver croyances et anciens modes de vies. C’est qu’il s’agit de préserver des traditions. Son discours sonne étrangement proche de celui de la Malefoy à son oreille. Il ne veut pas prendre le temps d’y penser. Il sait ce que c’est que d’être en danger dans son identité et dans sa chair. Il sait quel monde il refuse de voir pour sa fille.
Et pour la petite Eirian aussi. Elle est comme une perce-neige sortie de sa gangue de glace, ce matin. Epaisses fourrures sur les épaules, elle frissonne tout de même au coeur de l’hiver. Il a posé son couteau pour lui faire face, un regard indéchiffrable. Et puis il lui sourit. Elle lui rappelle tellement sa fille au même âge, il ne peut pas ne pas se dérider en sa présence. Et il ne peut pas ne pas profiter du moment pour jauger les progrès de la petite.
– Je ne pourrai pas rester longtemps, malheureusement : Jökla et Hvitur sont chez ma sœur, Edda, avec Veredis. Les filles ont veillé tard, je les ai laissées dormir. Comment ça se passe à Poudlard ?
Il jette un œil à la petite, suppose qu’elle n’a pas du manger, encore. Il attrape dans le sac à côté de lui un morceau du pain d’épices qu’Edda a cuisiné la veille, emballé dans un morceau de lin et une pomme. – Tiens, mange un morceau, je ne veux pas me faire gronder par Ragnhild.
Et pendant qu’il se remet au travail, une question lui trotte dans la tête. Il laisse à la gamine le temps d’avaler un morceau si elle le désire et lui fait les gros yeux si elle refuse de s’alimenter. Il laisse cette question grandir dans le silence confortable du labeur jusqu’à ce qu’elle éclate dans son crâne et naisse sur ses lèvres.
– Tu as appris à te familiariser avec Kenaz, déjà ? Dis moi ce que tu sais sur elle.
Il n’a jamais pu résister à l’envie de voir ses propres runes en action. Le set de la petite, il l’a fabriqué pour elle, est allé collecter des pierres à droite et à gauche pour sa création, en achetant certaines à l’étranger, d’autres sur le sol Islandais. Il veut jauger la petite, lui apprendre quelques ficelles, et, très accessoirement, l’aider à passer un hiver déjà si rude.
Ho la petite moue toute tristounette qu'aborda Eirian ! Faut dire que le désavantage de vivre aussi reculée de toute autre civilisation, ben c'est qu'on n'avait pas souvent l'occasion d'avoir des invités ! Voir de nouveaux visages, de nouvelles conversations, un peu de nouveauté dans leur quotidien en sommes ! Alors l'enfant retint sa mauvaise foi sous ses lèvres pincées et se dandina d'un pieds sur l'autre pour expulser cette frustration qui enlaçait son coeur ; c'était son choix après tout et elle était très mal placer de lui reprocher de vouloir rejoindre sa famille au plus vite. Mais cela s'entendait, outre que ce petit minois attristé, qu'elle aurait voulu qu'il reste un peu lorsqu'elle lui répondit d'une petite voix pas très enthousiaste :
— Ça va un peu mieux... Les adultes sont gentils avec moi, surtout Monsieur Severus ! Mais c'est avec les autres enfants que c'est plus difficile... Heureusement qu'il y a Muninn !
Le rapace en question devait voler dans les parages de son village, mais il est vrai que sa présence était devenue vitale pour faire face à sa différence et le manque d'amis proches. Il y avait des jours où la solitude était plus douloureuse à gérer. Heureusement que ses professeurs étaient en grande partie bienveillants à son égard. Le cas contraire, pas sûr qu'elle aurait pris la décision de reprendre les cours en Janvier. Et puis, elle avait hâte de rentrer pour donner ses cadeaux de Yule à @Severus Rogue ! Mais ça, mieux valait le garder pour soit face à Valur car la petite Poufsouffle eut vent que les deux hommes partageaient un certains désamour. Ça ne les regardait qu'eux d'ailleurs ; Eirian aimait aussi bien Severus que Valur et il n'était pas question qu'on la fasse choisir à ce sujet ou qu'elle tienne pour eux la chandelle de la discorde !
— Ça ira merci, je prendrais le petit-déjeuner après !
Ses petites mains firent refermer les doigts de l'Islandais sur le morceau de pain d'épices qui avait l'air, ma foi, appétissant. Il était gentil Valur et attachant par son aspect de papa poule mais cette fois, il n'aura pas le dernier mot ! Un sourire sournois étira les lèvres de la petite sorcière en herbe :
— C'est ton petit-déjeuner, non ? Fais attention, si Ragnhild, papi Orwenn ou Mamie Elin et Hedda apprennent que tu n'as pas mangé... Je connais un fabricant de runes qui va se retrouver de force à table, à prendre le petit-déjeuner avec tout le village... Et on sera tellement content de te recevoir et de te goinfrer que tu resteras même de force pour le dîner et tu rentreras que dans l'après midi après qu'on s'est assuré que tu aies bien pris le thé... Alors mange bien ton pain d'épice et ta pomme !
Et smack ! un petit bisou sur sa joue. Finalement, Severus Rogue n'était pas si loin de la réalité en la désignant de terrible petit gnome ! Oui c'était presque du chantage, mais hé, sa lignée familial n'était pas composée que de Saints ! Et puis, c'était pour son bien ! Quelle idée de travailler le ventre vide, franchement et après ça veut faire la leçon !
Et ce fut d'un petit rire malicieux, gambadant sur la neige qu'elle s'assit sur une petite souche de bois à côté de Valur, sa question, après sa taquinerie, l'ayant rendue toute guillerette : elle aimait qu'on lui pose des questions sur les runes. Peut-être pour justement contraster avec son apprentissage à Poudlard qui frôlait bien souvent l'overdose. Sa main gantée vint chercher la rune en question dans sa bourse accrochée à sa ceinture tandis qu'elle prit le temps de répondre :
— Pas beaucoup... Tonton et Ragnhild ne veulent pas que j'apprenne à manier le feu de Kenaz toute seule... Un accident peut vite arriver... J'apprends surtout à la connaître autre que par son élément naturel, le feu. Si on peut invoquer le feu par sa force, il y a aussi toute une symbolique similaire, force intérieur, force domptée, et guide... C'est un peu... compliqué à expliquer... Je vois ça comme une flamme intérieur. En nous. Elle peut symboliser la connaissance acquise, notre force, notre créativité, qu'on dompte, qu'on maîtrise afin de s'en servir lors de notre voyage, Raido... Elle permet de nous guider dans l'obscurité, guider nos pas, d'apprendre à jouer des obstacles, à les surmonter et à nous adapter. Mais comme toute rune, si nous n'apprenons pas à la maîtriser, nous pouvons en être victime... Tout comme le feu, aussi bien destructeur que protecteur, Kenaz peut nous ronger de l'intérieur, nous faire des ulcères, si nous n'apprenons pas à maîtriser notre flamme, à la maîtrise de sois... J'avais du mal à comprendre ce mal, jusqu'à que je me retrouve à Poudlard... La maison de Serpentard représente bien des aspects de Kenaz par leur ambition qui, au bien peut les mener vers la fin du voyage, au mal les entraîner vers des chemins obscurs et sinueux jusqu'à se perdre eux même, rongé de l'intérieur...
Et l'enfant, tandis qu'elle s'exprimait, insuffla aux creux de cette main cette énergie nouvelle, ce souffle magique picotant ses mains, pour la guider jusqu'à cette labradorite gravée du symbole de Kenaz.
Succès | Ce n'est jamais évident de s'approprier une nouvelle rune, mais peut-être est-ce la présence rassurante de Valur ou bien le fait d'être dans son village adoré baigné par le pouvoir des runes qui aident la jeune Eirian à se détendre. Elle parvient à toucher le pouvoir de la rune et se laisse gagner par sa chaleur. Aussitôt, autour d'Eirian et de Valur, l'air se réchauffe et un peu de fumée sort des mains de la petite. La pierre ne brûle pas ses paumes, toutefois, elle irradie juste d'une douce chaleur réconfortante qui chasse au loin les rigueurs de l'hiver.
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