Jusqu’à présent, nous ne nous sommes croisés qu’au cours des repas dans la Grande Salle, sans jamais avoir eu l’occasion de discuter ensemble. Pour être franc, je crains de ne pas être tout à fait le genre de personne avec qui vous aimeriez vous lier d’amitié, et ne vous cacherais pas faire partie d’une de ces familles au Sang Pur que vous abhorrez habituellement. De mon côté, j’ai beaucoup de mal avec les moldus et leur monde, et je n’ai jamais cherché à m’approcher d’eux d’une quelconque manière. Votre matière ne m’inspire d’ordinaire qu’un profond ennui. Vous me direz que c’est bien dommage. Je vous répondrai : c’est ainsi.
Toutefois, saurons-nous, l’un comme l’autre, laisser de côté nos préjugés pour mettre en commun nos qualités ?
Je vous invite à vous joindre à l’étude d’un objet fort singulier qui s’est retrouvé par le plus grand hasard en ma possession. J’ai, certes, de grandes connaissances magiques, mais je pense bénéfique une approche nouvelle, différente de la mienne, pour étudier l’artefact. Et à ma connaissance, vous êtes quelqu’un à la vision fondamentalement différente de la mienne. Votre approche du monde moldu, ainsi que votre connaissance avancée de leurs sciences ou de leurs croyances, pourraient potentiellement aider à la compréhension de l’usage… de cet objet précis. Je ne doute pas que cette expérience que je vous propose saura vous enrichir, tout comme elle m’enrichira. Moi, en sortant des sentiers battus et en me confrontant à une vision moins… « old school » de la magie. Vous, en étudiant l’un de ces mystères de la magie comme vous aurez rarement l’occasion d’en rencontrer. Je suppose que vous saurez trouver un parallèle intéressant avec les sciences moldus, que vous érigerez peut être en exemple dans un de vos cours.
Je ne puis vous affirmer que cette invitation sera sans danger. Même si l’artefact semble très familier pour peu que l’on connaisse son usage, il est évident qu’il a été détourné pour d’obscures raisons. J’ignore tout de sa fabrication, du but recherché, des effets que son fonctionnement pourrait causer. Je comprendrais que vous puissiez refuser, peu enclin à vous frotter au mystère, aux spéculations, aux jeux du hasard, au danger et à la chance. A l’échec, peut être aussi. Dans le cas contraire, je serais très honoré qu’un esprit brillant (certaines personnes m’ont vanté votre remarquable esprit d’analyse) puisse se joindre à moi pour résoudre une énigme.
Si le projet vous intéresse, je vous invite ce soir après le couvre-feu dans mon bureau. Je ne pense pas me tromper en vous affirmant que l’objet en question est intimement lié au Temps. Si vous souhaitez réunir toute la documentation que vous estimez pertinents sur le sujet avant de venir, j’espère ne pas vous prendre trop de court.
A bientôt peut être,
cordialement,
Professeur Regulus Black. »
Une lettre très formelle. Que pouvait-il écrire d’autre pour une requête auprès d’une personne qu’il ne côtoyait que très rarement, et dont il ne se sentait pas proche du tout ? Une personne diamétralement différente de lui, à la mentalité très opposée à la sienne. Ils ne viennent pas du même monde et cette différence est d’une évidence glaçante. Il fait froid. Très froid. Regulus grelotte malgré le feu qui ronronne allègrement dans l’âtre de la cheminée et une bonne tasse de thé entre les mains. Quelle bonne trouvaille que ces tasses incassables à conservation de chaleur, aux armoiries de Serpentard* ! Mais cela ne semble pas suffisant pour réchauffer sa pauvre carcasse. Avec le froid, ses vieilles cicatrices le picotent dans tous le corps. Ses fautes passées se rappellent régulièrement à lui dès qu’il fait un peu trop froid ou humide. La lampé de thé se diffuse agréablement dans sa gorge et son ventre et le réchauffe un peu. L’hiver est une saison morte. Où le monde semble s’arrêter dès que les premiers flocons de neige tapissent le sol gelé. Le frisson qui le transperce soudain lui rappelle que c’est aussi la période où Morrigan fauche les vies des plus faibles qui sont incapables de survivre à la rudesse de ces mois de froidures et de ténèbres. Une époque idéale pour les travaux d’un Nécromancien.
Avec son arrivée à Poudlard, jouant les enseignants consciencieux, il a laissé de côté ses études sur le sujet. L’aversion de sa fille pour cette matière n’a pas aidé à lui faire reprendre le chemin de son laboratoire. Pourtant, le présent du mystérieux panier aux cadeaux a ravivé sa soif de connaissance, son besoin de se plonger dans les limbes les plus inquiétantes du monde de la magie.
Quelle sera la réaction de @Lemony Anderson lorsqu’il lira la lettre ? Quelle décision sera la sienne ? L’heure tourne, l’échéance approche. Il a demandé aux elfes de maison de lui préparer un repas léger pour consommer directement dans son bureau. Regulus ne sent pas capable de se sustenter en compagnie des autres professeurs. Le Retourneur de Temps brisé hante son esprit. Il a hâte de l’analyser sous toutes les coutures, d’en comprendre la raison d’être, son fonctionnement. L’objet repose dans un coffret soigneusement fermé à clé et protégé par des sortilèges depuis qu’il a échoué entre ses mains. Il s’est laissé un temps de réflexion : l’étudier seul, ou s’adjoindre les connaissances d’une tierce personne ? Il ne souhaitait pas mêler sa famille à ça, dans le cas où ça tournerait mal. Alors, il avait observé ses collègues. Demander l’aide de @Severus Rogue s’est révélé être très tentant. Très versé dans les arts obscures, son point de vue aurait certainement été très intéressant. Mais le directeur de l’école a déjà de trop nombreuses préoccupations pour s’encombrer en plus de ce genre de divertissement. Les têtes défilent sans discontinuer dans son bureau, impossible d'ignorer qu’il est très occupé dernièrement. @Camille Nott ? Sa candidature a chatouillé son esprit. Mais avec les rumeurs qui courent dernièrement à son sujet… le professeur d’arts obscurs aurait été parfait dans le rôle si sa nature ne rendait pas certaines de ses aptitudes incertaines. Et puis… son regard est tombé sur le professeur de sciences moldues. Peut être le pire candidat pour participer à son étude. Comment quelqu’un qui apprenait à des enfants à jouer les parfaits moldus pouvait l’aider ? Regulus a détourné le regard et a soupiré en se demandant vers qui se tourner. Finalement, avec du recul, Regulus s’interroge sur la pertinence des compétences de son collègues. Et si pour une fois, recruter quelqu’un aussi peu susceptible d’abonder dans son sens n’allait pas lui permettre d’avancer plus sûrement ? Leurs sujets sur lesquels ils seraient d’accord formeraient des certitudes sur lesquelles ils pourraient se reposer. Et probablement que cet amoureux des moldus énonceraient des hypothèses novatrices et éclairantes.
Aaaah ! Si sa mère était encore en vie et pouvait lire dans son esprit et dénouer les fils de ses doutes qui s’entremêlent, elle pâlirait d’indignation et ronchonnerait sur la bêtise de ses fils. Et il préfère ne pas songer à ce qu’en dirait @Narcissa Black-Malefoy. Plus ça vient, plus sa cousine plonge dans les extrêmes. Un sourire sarcastique se dessine sur son visage. Il se pourrait que Sirius ne reconnaisse pas son jeune frère dans l’actuel professeur de potions. Parfois, Regulus ne se reconnaît pas lui-même. Son expérience dans les abysses glacées, lacéré dans sa chair par les griffes des Inferi, l’avait changé, transformé, avait fait de lui quelqu’un d’autre. Et la famille qu’il avait construit avait achevé sa métamorphose.
Allez, les dés sont jetées. Anderson viendra, ou ne viendra pas. Et quoiqu’il décide, Regulus compte bien étudier ce fascinant artefact. Ses yeux se posent sur le coffret. L’impatience le gagne. Quel est donc ce poème moldu qu’il a lu récemment et qui semble approprié pour les circonstances ? Ah oui !
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi Se planteront bientôt comme dans une cible, Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ; Chaque instant te dévore un morceau du délice A chaque homme accordé pour toute sa saison. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois, Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor ! (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ! Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide. Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard, Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Une lettre. En l’ouvrant et en remarquant qu’elle était signée par Regulus Black, un collègue, je n’ai pas pu m’empêcher de lever un sourcil circonspect. Que quelqu’un qui me croise tous les jours aux repas puisse faire le choix étrange de me contacter ma lettre, c’est pour le moins original. Et à dire vrai, je l’avais d’abord prise pour une lettre d’insultes, il m’a fallu un instant pour retrouver mon envie de la parcourir après le premier paragraphe. Votre matière ne m’inspire d’ordinaire qu’un profond ennui. Je ne trouve pas ça dommage, je trouve ça stupide. Rejeter en bloc les sciences, domaines particulièrement vaste, refuser la curiosité et la connaissance, quand on est professeur, ça m’a semblé un peu gros. Et puis aussi, je n’ai pas aimé ce procès d’intention qu’il me faisait – comme pour se dédouaner de son propre mépris. Je n’abhorre pas les sang purs, je juge les discours, les prises de positions et les actes. Ce serait idiot en fait, ce serait me rabaisser au niveau d'une Narcissa Malefoy de condamner les gens pour leur simple naissance. Il y a des sang mêlés parfaitement méprisable, et des sang purs tout à fait curieux et capable de s’ouvrir malgré leur éducation. Cela n'a rien à voir avec son nom ou sa famille, c'est son approche qui est problématique, méprisante et stupide. Non, vraiment, arrivé à sa question rhétorique Toutefois, saurons-nous, l’un comme l’autre, laisser de côté nos préjugés pour mettre en commun nos qualités ? j’ai bien failli foutre sa lettre au feu pour de bon. Ses préjugés, pas les miens, merci bien. Ma curiosité l’a cependant emporté sur mon agacement, et j’ai parcouru la suite de son écrit les yeux de plus en plus ronds. Quelle curieuse façon de demander de l’aide. Et puis, vraiment, son ton. Me permettre de faire une expérience à ériger en exemple dans mon cours ? Vraiment ? Mais quel genre de mépris cet homme peut-il avoir pour moi ?
Je comprendrais que vous puissiez refuser, peu enclin à vous frotter au mystère, aux spéculations, aux jeux du hasard, au danger et à la chance. A l’échec, peut être aussi. C’est à ce moment là, exactement, que j’ai compris que Regulus Black était un idiot qui ne comprenait rien de rien aux sciences. Mais comment diable mènent-ils leurs expériences les sorciers ? Persuadés que cela va fonctionner, plein de biais de pensées liées à leur expérience personnelle ? Il m’a toujours semblé moi, que faire des recherches c’était échouer mille fois pour réussir une, et encore pour tomber sur un résultat qu’on avait pas forcément attendu. Et enfin, le rendez-vous ce soir, sans plus de temps pour se préparer… Je crois que je me suis décidé à me rendre dans son bureau et à travailler avec lui uniquement pour lui démontrer sa propre bêtise, ses erreurs de jugement et son manque total de préparation. C’est dans ce genre de situations que je suis ravi d’avoir fait l’achat d’une liseuse de sorcier me donnant accès à l’ensemble de ma bibliothèque chez mon père.
A l’heure dite, c’est avec mon ordinateur ensorcelé, les écrits d’Einstein, de Kant, d’Ernst Mach, de Lorentz, de Noether, de Lagrange, de Minkowski, de Newton, et de Planck sous le coude que je frappe à sa porte. J’ai préféré prévoir très large, Einstein suffit sans doute dans la plupart des cas, surtout compte tenu la façon dont les sorciers envisagent l’écoulement du temps, encore qu’il est toujours bon d’avoir le théorème de Noether et un rappel des unités de Planck sous la main. On est jamais trop préparés, et sa proposition restait assez cryptique. Je me demande quand même pourquoi moi, en dehors du compliment sur mon esprit analytique je veux dire, il m’a semblé dans sa lettre que je devais bien être la dernière personne à laquelle il aurait pu penser. Est-ce que tout le monde a refusé ? Est-ce qu’il y a vraiment une volonté d’écarter certains biais en envisageant un candidat à l’approche différente ? Est-ce que c’est une tentative de me rabaisser en tant que sorcier ? Je ne sais pas, cette dernière option me fait un peu peur j’avoue. Je suis tellement perdu dans mes pensées que je ne suis pas certain qu’il m’ait bien invité à entrer quand j’ouvre la porte. « Bonsoir Regulus. » Je lui adresse un sourire poli, sans être particulièrement enthousiaste. Faut-il faire la conversation ici ? Comment vous portez-vous, vous n'étiez pas à table ce soir, avez-vous conscience de combien votre lettre était idiote et que mes appartements sont assez proches des vôtres pour me faire ce genre de proposition en face à face ? Ah, Lemony, ne sois pas si agressif tout de suite. « Quelle curieuse invitation vous m’avez fait, vous savez titillé la curiosité et les nerfs des gens dans une alchimie surprenante cher collègue. Enfin, je suis là. » On repassera pour l'absence d'agressivité je suppose. Je jette un regard alentour, c’est toujours instructif d’entrer dans les appartements de quelqu’un. Et si sa lettre a raison sur un point, c’est que nous ne nous connaissons pas tous les deux. « Bien, avant toute chose, quel genre d’artefact voulez vous étudier et surtout, surtout, à quel point êtes-vous familier avec la notion de sérendipité et la théorie de la relativité ? »
T andis que s’égraine encore dans son esprit les derniers vers du poème, le carillon de l’horloge sonne, et lui répondant comme un écho quelques secondes plus tard, des coups sont donnés contre la porte du bureau. L’esprit de Regulus Black est ramené à la réalité. Et tandis qu’il se lève, @Lemony Anderson fait son entrée sans attendre qu’on lui ouvre.
Diantre ! Pourquoi faut-il que les professeurs enseignant sur les moldus portent si facilement sur eux leur intérêt pour cette humanité dénuée de magie ? Anderson ne fait pas exception à la règle, même si contrairement à d’autres, il ne cherche pas particulièrement à ressembler aux moldus. Il respire le moldu, à sa manière. Il ne manque pourtant pas de distinction, pas plus que de dignité. Mais tout son être rappelle ces universitaires qui usent leurs yeux dans des livres aux sujets complexes, et qui ne voient que rarement la lumière du soleil, obnubilés par la résolution de grandes questions humaines. Malgré son masque de politesse, Regulus dénote une certaine froideur derrière ses lunettes. Visiblement, le jeune intellectuel s’est déjà forgé une première opinion de son collègue, et elle ne semble pas des plus flatteuses. Sans attendre la moindre parole accueillante de Regulus Black, Lemony Anderson lance ses salutations avant d’attaquer le vif du sujet, en appuyant sur le fait que son invitation l’a autant surprit que titillé. Ravalant un sourire narquois, Regulus songe en son for intérieur que ce jeune homme va avoir de quoi être titillé. On va voir ce que valent les théories moldues, face à une énigme bien magique.
- Bonsoir, Lemony.
Puisque son jeune collègue use de son prénom, pourquoi ne pas l’imiter ? Il est possible que malgré une certaine froideur, son invité souhaite établir un lien cordial entre eux. Même s’il est évident que le but de cette rencontre n’est pas de briser la glace et de copiner, nul n’est obligé de subir une atmosphère déplaisante. Les deux hommes sont très différents. Même si Regulus a fait un pas envers les nés-moldus, le monde dont ils sont issus ne lui inspire encore que méfiance, et amusement. Certes, les moldus ne sont certainement pas idiots. Mais l’idée que la magie puisse être prise en compte comme faisant partie intégrante de l’univers leur est encore ridicule. Mais passons. Il n’est pas question de philosopher sur les aptitudes des moldus à accepter la magie, ou encore étudier la possibilité que les sorciers puissent s’ouvrir aux moldus sans se sentir systématiquement oppressés et stigmatisés.
- Hum… En fait, j’espérai justement vous titiller. De la même manière que mon sujet d’étude actuel me titille.
C’est un euphémisme pur et simple. Obsession est un terme plus juste. Et le fait que toute une succession d’évènements malheureux l’ai empêché de s’y pencher plus tôt l’a profondément agacé. Enfin, c’est ainsi, et ce jour semble être une opportunité en or pour se pencher sur la question.
- Installez-vous confortablement. Que désirez-vous boire ? J’ai du thé déjà préparé, mais si vous souhaitez autre chose, je serais ravi de vous le préparer.
Le souvenir d’une collègue raffolant du café lui revient en mémoire. Heureusement, depuis, il prévoit toujours une petite réserve de café au cas où il croiserait à nouveau la route d’un amateur de caféine. Autrement, son bar à liqueurs est parfaitement fourni et il a du jus de citrouille à disposition. D’un coup de baguette magique, il dispose biscuits et douceurs sur son bureau, tandis qu’il sert simultanément les boissons. Leurs deux cerveaux auront besoin d’être nourris au cours de leurs réflexions. Lemony en profite pour observer le bureau de son collègue. Confortablement meublé, les couleurs vert et argent de la maison Serpentard sont présents, mais subtilement dosés. Fier de la maison à laquelle il appartient, Regulus tient à rappeler qu’il est également le nouveau directeur des Serpentard. Cependant, cela n’a plus rien à voir avec la débauche de couleurs et de symboles liés à la maison du Serpent vu dans sa chambre d’adolescent du square Grimmaurd. Il est désormais loin le temps où il s’agissait d’une compétition tordue entre deux frères opposés et ennemis. Un feu ronronne chaleureusement dans l’âtre de la cheminée, diffusant douceur et clarté. On aurait pu imaginer que l’antre d’un nécromancien est fatalement plongé dans une obscurité oppressante, mais non. Le bureau de Regulus est lumineux, confortable, reposant. Et ne croule pas sous les potions, grimoires et artefacts magiques. Pas plus qu’il n’y a quoique ce soit d’illégal dans ses affaires. Tout ce qu’il peut y avoir d’inquiétant en ce lieu, c’est la Marque des Ténèbres qui orne toujours l’avant bras du professeur de potions, comme un rappel de ses erreurs passées. Mais Lemony est-il au courant de son existence ?
- Ma foi, vous démarrez sur les chapeaux de roues. C’est bien. Mais pour répondre à votre question, je suis quelqu’un qui possède une large culture générale, mais s’enorgueillit surtout de ses profondes connaissances sur la nécromancie. Bien que la sérendipité et la relativité me parlent, mon petit doigt me dit que j’en sais certainement bien moins que vous sur le sujet. S’il en était autrement, je n’aurais aucun intérêt à faire appel à vous. Après tout, je pourrais bien mener mes recherches seul, ou bien accompagné d’un brillant esprit tel que Severus Rogue, entre autre exemple. Mais non, mon choix s’est porté sur vous. Car vous possédez certainement des connaissances que je n’ai guère et qui doivent certainement échapper à ma logique habituelle. Bref, vous avez des qualités que je trouverais difficilement chez mes autres collègues.
Regulus marque une pause, le temps de tremper ses lèvres dans son thé bien chaud. Le professeur de potions est capable de parler de chimie, d’alchimie, de tout ce qui touche aux potions. Il est également brillant dans les autres matières classiques enseignées au sein de Poudlard. Il peut longuement disserter sur l’anatomie humaine et les conséquences que la mort entraîne sur le corps humain. Il connaît les nombreuses théories qui circulent sur l’âme, et de son influence sur la magie, notamment en divination. Sur la manière dont on suppose que sont créés les spectres. Ou encore la perception de la mort en fonction des cultures. Ce sont des notions très anciennes et très complexes. Une vie ne suffit pas à étudier dans sa totalité la Mort et ses aspects. Alors le Temps, en plus ! Même si le Temps et la Mort sont liés, le nécromancien doit bien avouer ne pas se révéler être assez compétent pour percer les secrets qui se cachent dans ce si petit artefact.
- Soyons honnêtes tous les deux : nous n’avons pas la même conception du monde. Pas les mêmes idées, et de fait, ne nous appuyons pas sur les mêmes connaissances, ni les mêmes ressources. Et c’est en cela que vous vous révélez si intéressant. Dans ma lettre, j’ai dit que d’ordinaire, votre matière ne m’inspire qu’ennui. Mais peut être aurais-je dû dire qu’autrefois, c’était ce que les molduset leur étude m’inspiraient. Je ne vous cache pas être le parfait rejeton de l’idéologie Sang-Pur et à ce titre, n’avoir jamais trouvé d’intérêt à étudier ce que les miens ont toujours méprisé. Néanmoins…
Il hausse les épaules. Il est décidément très délicat d’expliquer comment les aléas de la vie et les épreuves endurées changent un homme.
- Disons qu’il faut être un sacré imbécile pour ne jamais se remettre en question. Et il se pourrait aujourd’hui que le point de vue des moldus se révèle éclairant, en particuliers sur le cas qui s’est présenté à moi.
Autant ne pas faire languir Anderson davantage. Baguette magique en main, Regulus lève les sortilèges de protection qui sécurisaient la boite. Puis, la serrure cliquette et le coffret révèle son trésor : lové sur un coussin de satin rouge, un Retourneur de Temps au métal froid et argenté, plus lourd que les Retourneurs classiques. Dans le sablier, de la cendre poudreuse remplace le sable. L’objet est cassé, et Regulus ne s’est pas révélé assez fou pour tenter de le faire fonctionner. Déjà, à quel usage est-il destiné ? Et que serait les conséquences de faire fonctionner un objet défectueux ?
- Normalement, les Retourneurs de Temps sont rares et leur possession est strictement encadrée par le Ministère de la magie. Je n’ai pas accès aux archives du département des mystères, j’ignore où ils en sont dans leurs recherches sur le Temps. Je ne crois pas qu’ils aient connaissance de cet exemplaire-ci, mais ma main à couper qu’ils feraient n’importe quoi pour se l’approprier. Donc, du coup, j’ai jugé plus sage de ne pas me tourner vers les officiels du Ministère. Comme l’utilisation des Retourneurs de Temps est déjà délicate à la base, je me suis dit que m’adjoindre les talents de quelqu’un de qualifié ne serait pas un luxe. Comprenez-vous ma démarche ?
Certainement, qu’il le comprend. Sinon, pourquoi parler de sérendipité dès le départ ? Le hasard a mené cet objet singulier entre ses mains, et non entre celles du Ministère. Or, Regulus est de ceux qui croient que le hasard fait toujours bien les choses. Il y a quelque chose à tirer de sa découverte, la question est de savoir quoi. Une découverte bienheureuse ? Là est la question finalement.
- Je vous laisse faire une observation préliminaire, vous me donnerez un premier avis.
Et il a hâte de l’entendre. Lui-même a déjà des tonnes d’idées qui assaillent son esprit. Avoir l’opinion de quelqu’un d’autre va certainement lui permettre de faire un premier tri. A force d’observer le Retourneur, les théories se sont fait plus nombreuses et plus folles. Lemony va certainement mettre un bon coup de balai là dedans. Il semble très pragmatique, ce garçon. Malgré leurs différences évidentes, sans savoir s’ils sauront s’entendre convenablement, Regulus pense déjà que son choix était le plus pertinent.
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
HRP : Je suis vraiment désolée pour le retard. /!\ Dans la vraie vie, je suis une quiche en sciences, du coup je suis désolée si j'ai dit des choses qui feront s'arracher les yeux à ceux qui me liront. J'ai essayé de me renseigner, mais voilà.
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
« Hum… En fait, j’espérai justement vous titiller. De la même manière que mon sujet d’étude actuel me titille. » Je lui adresse un sourire poli. Bien, nous sommes tous deux titillés. Je devrais peut-être lui dire que son sujet d’étude n’a aucun intérêt pour équilibrer, mais même si je voulais être blessant je pense que c’est le genre de chose que je ne pourrais même pas articuler. Tout a un intérêt. Et lui, il n’aurait pas survécu cinq minutes à Serdaigle. « Installez-vous confortablement. Que désirez-vous boire ? J’ai du thé déjà préparé, mais si vous souhaitez autre chose, je serais ravi de vous le préparer. » Je jette un coup d’œil rapide à la montre à mon poignet pour vérifier l’heure, et estimer le temps qu’il me reste avant d’aller dormir. « Vous auriez du café peut-être plutôt ? Je préfère quand je dois travailler tard, mais si ce n’est pas le cas je prendrais du thé, ne vous ennuyez pas. » Mon regard alentour dessine sur ma bouche un sourire amusé. Les couleurs de Serpentard sont partout, mais sans pour autant que cela ne soit trop tape-à-l’œil. Je fais preuve de moins de subtilité dans mes propres appartements, et je ne suis pourtant pas le directeur de ma maison. Je ne prends pourtant pas la peine de le complimenter de son goût, je préfère l’assaillir de questions. « Ma foi, vous démarrez sur les chapeaux de roues. C’est bien. » Merci Regulus, je ne sais pas comment je pourrais vivre sans vos félicitations. Lemony, Lemony, Lemony… On n’a dit, pas d’agressivité. « Mais pour répondre à votre question, je suis quelqu’un qui possède une large culture générale, mais s’enorgueillit surtout de ses profondes connaissances sur la nécromancie. Bien que la sérendipité et la relativité me parlent, mon petit doigt me dit que j’en sais certainement bien moins que vous sur le sujet. S’il en était autrement, je n’aurais aucun intérêt à faire appel à vous. Après tout, je pourrais bien mener mes recherches seul, ou bien accompagné d’un brillant esprit tel que Severus Rogue, entre autre exemple. Mais non, mon choix s’est porté sur vous. Car vous possédez certainement des connaissances que je n’ai guère et qui doivent certainement échapper à ma logique habituelle. Bref, vous avez des qualités que je trouverais difficilement chez mes autres collègues. » Je lève un sourcil. Donc il aurait vraiment fait appel à moi en premier ? Je devrais sans doute lui accorder le bénéfice du doute, s’il est prêt à se remettre en question en faisant appel à quelqu’un formé à des sujets différents de lui. « Soyons honnêtes tous les deux : nous n’avons pas la même conception du monde. Pas les mêmes idées, et de fait, ne nous appuyons pas sur les mêmes connaissances, ni les mêmes ressources. » Je manque de m'étouffer avec la boisson que je suis en train de boire en l’entendant. Non. Non! Non non non ! Et non ! J’ai étudié à Poudlard, moi aussi, j’étais un excellent élève d’ailleurs. Je suis un sorcier, alors certes, je ne suis pas versé dans la nécromancie, et je n’ai pas les mêmes sujets de prédilections que lui – encore que je pense qu’il serait l’une des rares personnes à pouvoir comprendre mon mémoire, après tout, la chimie, les potions, ce n’est pas si différent. Mais je n’ai pas une autre compréhension du monde que lui, j’ai une grille de lecture plus large, qui prend en compte les théories moldues – de même qu’il a une grille sans doute plus large en raison de ses intérêts et plus pointu sur certains sujets qu’il a pu toucher personnellement. Ca me rend fou, de l’entendre me dire ça. C’est à cause de ce genre de conneries que les gamins nés moldus ont l’impression d’être coincés entre deux mondes, qu’ils doivent souvent renoncer à faire parti du monde dans lequel ils sont nés – ce genre de conneries et le secret du monde magique. « Et c’est en cela que vous vous révélez si intéressant. Dans ma lettre, j’ai dit que d’ordinaire, votre matière ne m’inspire qu’ennui. Mais peut être aurais-je dû dire qu’autrefois, c’était ce que les moldus et leur étude m’inspiraient. Je ne vous cache pas être le parfait rejeton de l’idéologie Sang-Pur et à ce titre, n’avoir jamais trouvé d’intérêt à étudier ce que les miens ont toujours méprisé. » Au moins, il reconnaît que cela vient de son éducation raciste. Cela dit, il sait vraiment me tenir en haleine entre agacement et curiosité. « Néanmoins… Disons qu’il faut être un sacré imbécile pour ne jamais se remettre en question. » Je tousse doucement pour ne pas lui rire au nez. « Et il se pourrait aujourd’hui que le point de vue des moldus se révèle éclairant, en particuliers sur le cas qui s’est présenté à moi. »
D’un coup de baguette, il ouvre une boîte qui révèle un étrange retourneur de temps. Je hoquette de surprise. Tout mon agacement disparaît immédiatement. Il veut que nous étudions un retourneur de temps ?! Présentement, Regulus Black est de loin la personne qui m’est le plus sympathique de tout le château. Pendant qu’il me parle de la position du ministère quant aux retourneurs de temps, je détaille l’objet sans le toucher. Je n’ai jamais vu de retourneur de temps moi-même, mais je crois me souvenir d’avoir lu quelque chose sur le sujet à une époque. Les cendres dans le sablier de celui-ci remplacent le sable qui devrait s’y trouver. En dehors de cela, je n’ai pas tellement d’éléments de comparaison. « Comprenez-vous ma démarche ? » J’acquiesce. « Je vous laisse faire une observation préliminaire, vous me donnerez un premier avis. » Je lève un sourcil. Ses appartements, aussi confortables qu’ils soient, ne sont pas un environnement parfaitement contrôlé. Et je n’ai pas les protections adaptées pour manipuler un objet potentiellement dangereux et cassé. Et s’il était incroyablement sensible, et que je me retrouvais projeté dans le temps rien qu’en l’effleurant ? Je commence à comprendre l’inquiétude de Rogue quand je lui ai demandé l’autorisation de mener des expériences – ses professeurs sont peut être brillants, mais ils sont à la masse en ce qui concerne la méthode expérimentale. Je retire mes lunettes, je les pose sur ma cuisse et me frotte les yeux pour réfléchir.
Un retourneur de temps ! J’aurais du postuler au département des mystères, et pas uniquement au bureau moldu. En voilà un objet troublant et passionnant, un objet défiant la science et la logique. Comme je regrette que le secret magique ait empêché un Einstein, ou empêche aujourd’hui un Stephen Hawking, de se poser les bonnes questions. Comme j’aimerais avoir la moitié de leur génie pour comprendre ces énigmes. Je relève la tête vers mon collègue, à présent complètement flou et noyé dans des formes grises et argentées autour de lui. « Sans avoir utilisé l’objet, j’en suis réduis à de simples hypothèses. » Je remets mes lunettes avant que la faiblesse de ma vue ne me donne un mal de crâne qui m’empêcherait de réfléchir. « Les scientifiques moldus, n’ayant jamais été mis au courant de l’existence du monde magique, ont toujours été très sceptiques quant à la possibilité du voyage dans le temps – et c’est tout à fait raisonnable de leur part compte tenu les informations à leur disposition. Ce n’est absolument pas mon domaine de compétences hélas, je suis plus formé à la chimie moi-même, mais je peux faire quelques théories qui permettraient de lier leur point de vue et le fonctionnement du monde magique. » J’inspire. « Le temps s’écoule très certainement de façon causale : ce qui arrive doit arriver et arrivera nécessairement, ce qui a été ne peut pas ne pas avoir avoir eu lieu. Cela explique la possibilité de l’art de la divination : on lit les signes de ce qui est à venir et qui doit venir, et aller contre ce futur c’est le provoquer. De même, quand on utilise un retourneur de temps, on a toujours utilisé un retourneur de temps, et on utilisera toujours un retourneur de temps, et si l’on se dit 'je ferais sans doute cela alors je vais faire autre chose' alors qu’on voyage dans le temps, alors toutes les versions de nous qui ont voyagé et voyageront dans le temps auront exactement le même raisonnement. C’est pourquoi, il est impossible de modifier l’histoire, et ce même si un objet permettant le voyage dans le temps existe bien dans notre monde. » Je me frotte les cuisses. Jusque là, rien d’extraordinaire, si ce n’est que la théorie des cordes se casse nécessairement la gueule. Bon, continuons. « Les moldus ont aussi une règle en sciences qui ne pourrait de prime abord pas être applicable dans un monde magique : la conservation de l’énergie. On ne peut créer de l’énergie à partir de rien, on ne peut faire totalement disparaître de l’énergie. Ce qui est un frein incroyable au voyage dans le temps, car quand un tel voyage se fait, comment affirmer que nous n’avons pas fait disparaître de l’énergie de l’endroit où nous sommes partis pour en créer à l’endroit où nous arrivons. Une théorie possible pour concilier les deux, mais elle mériterait d’être testée et nous ne ferons pas cela ce soir, c’est que la magie elle-même est une matière / énergie que nous utilisons seulement à certains moments. Si je crée un objet magiquement, je ne le fais pas apparaître de rien, je focalise l’énergie magique, des molécules présentes autour de moi, pour créer cet objet, et s’il disparaît il redevient cette énergie que je ne peux pas voir. Un retourneur de temps pourrait servir à focaliser cette dite énergie pour nous transporter à un endroit différent de l’espace temps. Il pourrait aussi servir à créer des trou de vers contrôlés, des portes dans l’espace temps, qui permettraient de voyager à un endroit précis – je dis endroit, mais vous devez comprendre moment. » Je me frotte les tempes. « C’est une théorie sur ce qui se passerait normalement, et ce n’est qu’une théorie. J’ai peur que le Ministère ne m’autorise jamais à la tester dans tous les cas. » Je ris doucement, mais presque nerveusement. « Pour en revenir à cet objet particulier, on peut imaginer s’il fonctionne effectivement différemment qu’il change certaines de ces variables. Il pourrait créer un trou de ver non contrôlé, et en tournant trois coups nous ne nous retrouverions pas trois heures en arrières mais trois semaines. Peut-être qu’il nous transporterait au point exact de notre départ, ce qui, comme la Terre est en perpétuel mouvement, pourrait nous emmener à flotter dans l’espace puisque la Terre n’aura pas atteint ce point précis de son orbite à ce moment là. Il pourrait altérer notre énergie en nous déplaçant aussi, nous pourrions apparaître complètement mélangés, ou fusionnés si nous voyagions ensemble – ce qui nous tuerait certainement. Ou alors, plutôt que de nous emmener dans notre ligne temporelle causale, il pourrait créer un chemin vers une autre ligne du multivers, où le temps s’est écrit différemment – nous pourrions arriver dans un monde où Harry Potter n’a jamais existé, ou alors l’un d’entre nous, etc. Bien sûr, sans expérimenter, aucune de ces hypothèses n’est valable ou peut être exclue. » Je retire mes lunettes et les nettoie sur mon pull. Quelle belle saloperie tout de même. « Je ne sais pas si j’ai été clair ou si ça vous aide ? J’imagine que l’étape suivante sera de proposer des processus d’expérimentation. » Je lui adresse un sourire pour le coup vraiment sincère en saisissant ma tasse. Je suis partagé entre un vague sentiment de fierté et de dépit, d’avoir réussi à expliquer un mystère par la science moldue, et de ne pouvoir ni tester mes hypothèses ni en discuter avec les plus brillants de mes amis moldus. Ah ! Comme j’aimerais écrire à mes collègues allemands de l’université pour discuter avec eux de ces théories, travailler à proposer un modèle mathématique qui expliquerait tout cela. « Je suis curieux d’entendre vos théories à vous sur cet objet et son fonctionnement. »
L ’odeur entêtante d’un café fort se répand dans la pièce. Regulus n’aime pas vraiment l’arôme du café, mais pour ses invités, il espère se montrer homme de goût en prenant parmi les meilleurs. Et pour ce genre de soirée, il est effectivement préférable que son invité se délecte de ce qu’il se fait de mieux. Car le temps qui s’égrène apporte à chaque minute de nouvelles interrogations. Leurs cerveaux en ébullition, les deux sorciers étudient l’étrange Retourneur de Temps, en soi déjà une curiosité bien rare, mais celui-ci doit certainement être l’unique modèle en son genre. Sauf qu’il est cassé, ce qui complique bien les choses, et qu’il est tombé entre les mains du professeur de potions sans notice d’emploi. En d’autres termes, nul ne sait à quoi il sert exactement. Cependant, chacun peut raisonnablement supposer que comme ses classiques congénères, il possède une influence sur le Temps et que son fonctionnement est identique.
@Lemony Anderson table sur le sujet. Il est fébrile, le professeur des sciences moldues. Et triturant l’artefact abîmé, il pérore sur les différentes théories moldues qu’il connaît. Il sait beaucoup de choses, laisse penser qu’il a déjà dévoré un grand nombre d’ouvrages dans sa vie, déjà tenté d’hybrider la magie et la technologie moldue. Pour des gens de tradition comme les Black, une hérésie pure et simple. Mais devant pareil objet, les connaissances du jeune professeur ne seront pas de trop pour essayer de comprendre. Lemony se perd en récitation académique, et derrière le charabia alambiqué de ce dernier, Regulus saisit qu’il lui parle de boucles temporelles, des probabilités, et donc d’une certaine manière, du destin. En clair, il se questionne directement sur l’usage d’un Retourneur de Temps classique. Peut être Regulus perçoit-il le regret de Lemony de ne pas pouvoir étudier directement ce genre d’objet, venu des entrailles du département des mystères, ayant préféré un poste plus académique au sein d’une école de magie ? Puis, le jeune homme diverge sur la conservation de l’énergie, sur la manière dont un tel objet peut fonctionner. Interrogation bien légitime, qu’il faudra nécessairement prendre en compte lors de la réparation de l’objet, mais aussi de sa remise en route. Bref, quel « carburant » utilise ce Retourneur de Temps bien précis, en sachant qu’en cette seconde, tout n’est que spéculation. Enfin, se pose la question des effets exacts du Retourneur. Doit-on compter le retour en arrière de quelques heures, semaines, mois, années ? Et quelles seraient les conséquences pour l’utilisateur de faire fonctionner l’objet à son maximum ?
Une fois toutes les idées (fort nombreuses) de Lemony exposées, Regulus caresse sa barbe broussailleuse en tentant de démêler l’ensemble des données évoquées par son collègue. Certains points se révèlent très éclairant, et même s’il n’en dit rien, la somme de ses connaissances forcent son admiration. Mais comme toute personne née-moldue qui assume pleinement son côté moldu (si l’on peut dire), Lemony ne prend pas assez en compte les compétences et savoirs magiques. Peut être que Regulus devrait orienter son collègue vers quelques lectures plus… magiques, histoire de compléter son panel de connaissances. - Vos théories me font penser à ces grimoires d’alchimie. Le principe de base de l’alchimie repose sur une constatation toute simple : rien ne se perd, tout se transforme. Et ce que l’on croit définitivement perdu revient souvent sous une forme à laquelle on ne s’attend pas toujours. Les alchimistes sont à la fois gens de sciences et de magie. Raclement de gorge. Aller plus loin dans la digression, c’est prendre le risque de trop s’éloigner du sujet principal. - Considérons la théorie suivante : Pour fonctionner tout objet utilise de l’énergie. Chez les moldus, on observe souvent l’utilisation d’énergies fossiles, ou électriques. Ici, parmi les sorciers, c’est la magie. Nous sommes face à un objet qui fonctionne sous l’impulsion de la magie. La seule source d’énergie dont il dispose, c’est le sorcier qui va l’utiliser, ou qui l’a enchanté. D’ailleurs, si l’on considère les enchantements à la fois comme un ordre, une « programmation » mais aussi comme une « pile », alors nous pouvons raisonnablement penser que les sortilèges ont une durée de vie, et que l’efficacité de leurs effets tendent à s’affaiblir avec le temps. Mais passons. Pour fonctionner, donc, tout Retourneur de Temps va utiliser la magie de son utilisateur, raison pour laquelle il faut passer cette petite chaîne autour du cou. Lorsque le voyageur temporel arrive à destination, quelque part dans le passé, il va subsister une trace de cette énergie. Car la magie laisse des traces, et avec un sortilège adéquate, on peut les détecter. Ainsi, on peut forcer une baguette magique à se remémorer le dernier sortilège que son possesseur a lancé, détecter si la magie a été pratiquée dans un lieu… c’est un peu comme pister une odeur.
Petite lampée de thé. Le verre du Retourneur luit sous la lumière de la lampe d’un éclat ravissant et mystérieux, qui attire le regard et attise la curiosité. Parfois, Regulus en perdrait toute notion de prudence, tant il souhaite comprendre à quoi sert l’objet. - Pour ce qui est des lois de la conservation en général, elle vaut pour le monde de la magie autant que pour le monde moldu. On ne fait rien à partir de rien. La magie sert d’énergie, et la matière première est tout autour de nous. Ils sont légions, ces idiots qui sortent de l’école dans avoir comprit parfaitement ne serait-ce que la moitié de ce qui y est enseigné, et qui supposent que les sorciers peuvent créer des choses à partir du néant. La magie ne créé rien à partir de rien. On transforme, c’est tout. Et comme pour tout, elle possède ses règles et ses limites. La plupart des sorciers sont bien incapables d’assimiler la loi de Gamp sur la métamorphose élémentaire, et encore moins de citer ses cinq exceptions qui désignent ce qui est impossible à créer par magie… et que l’on peut aisément transposer aux sciences moldus. Ainsi, il est impossible de créer artificiellement la fortune, la vie, l’amour, la nourriture et de ressusciter les morts. En ma qualité de nécromancien, je connais bien le dernier sujet.
Faire revenir à la vie les morts, c’est une idée séduisante. Pouvoir parler à nouveau avec l’être disparu, le serrer dans ses bras, partager des choses avec lui. Certains seraient capable de tout pour obtenir pareil privilège. Mais de par son expérience, Regulus sait bien que ce serait une erreur. Les morts ne sont pas fait pour revenir en arrière, et vivre parmi les vivants. Parfois, discutant avec des fantômes dans le but de les étudier, Regulus devine une certaine mélancolie dans leur voix, distingue un regret à peine évoqué au détour de la conversation. Celui de ne pas avoir été capable d’aller « plus loin ». Revenir en arrière n’a rien de naturel. Le cycle normal de la vie va toujours de l’avant. C’est pourquoi les voyages dans le temps sont à la fois déstabilisant et dangereux. - En un certain sens, vous avez entièrement raison pour la boucle temporelle : nous sommes condamné à reproduire un certain schéma. Dévier du schéma, c’est prendre le risque de briser la logique, l’ordre naturel des choses. Ce n’est pas en vain qu’il est préconisé de ne jamais se révéler au « soi » passé, car notre esprit, notre sens logique n’y survivrait pas. J’ai entendu parler de sorciers revenus dans leur passé et tué de leur main parce que leur double passé n’a pas comprit le sens des évènements. Les dangers de toucher au Temps sont si nombreux qu’ils justifient que Regulus ne s’essaye pas à étudier pareil objet sans l’assistance de quelqu’un de pluridisciplinaire.
- Vous me demandez une théorie. Ma foi, c’est un Retourneur de Temps, il n’y a pas de doute là dessus. Sans quoi, il n’y aurait aucun intérêt de reprendre la forme de l’artefact originel, si ses effets n’avaient aucune similitudes avec ceux que l’on trouve au Ministère de la magie. Nous touchons donc au Temps. Ce qui m’interpelle, c’est que le métal utilisé est différent, ainsi que la matière qui symbolise la durée du retour en arrière. J’ai pris sur mon temps libre pour compulser tout ce qu’il a à savoir sur ces objets, et malheureusement, n’ayant pas eu l’occasion d’avoir pu en tester un, mes connaissances sur le sujet demeurent théoriques. J’appris que pour remonter dans le temps, on doit retourner le sablier un nombre de fois équivalent au nombre d’heures qui doivent être remontées, le maximum préconisé étant cinq heures. Au delà de cette limite, le voyageur est en danger. Pour répondre à une de vos interrogations, lorsque l’on voyage dans le temps, nous revenons exactement au point où l’on est censé se trouver dans le passé. Admettons qu’une heure en arrière j’étais en train de me promener dans le parc de l’école, alors mon point de chute, en utilisant le Retourneur de temps sera le parc, à proximité de mon double passé. Si ce Retourneur de Temps fonctionne sur le même principe que les autres, alors nous sommes censé avoir un point de chute précis.
Mais lequel ? Sans connaître son utilité exacte, comment deviner le lieu du point de chute ? Et pourquoi de la cendre plutôt que du sable ?
- Si le sable évoque le temps qui passe, que vous évoque la cendre ?
Question pertinente. Une autre encore : pourquoi est-il cassé, et qui l’a créé ? Nos deux larons n’auront certainement jamais la réponse. Certaines énigmes ne sont pas faites pour être résolues. Le doigt de Regulus frôle la surface lisse du sablier, s’interrogeant sur la présence de cette cendre. Sans comprendre pourquoi, elle remue l’esprit du nécromancien. Pour lui, la cendre évoque la mort, lorsque tout corps retourne à la poussière. Ce qu’il reste lorsque le feu a finit de dévorer un morceau de bois. Mais qu’est-ce que la Mort vient faire dans leurs histoires de Temps ? Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard, Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Et si ce Retourneur de Temps ne ramenait pas en arrière, dans le passé, mais accélérait le temps et menait vers le futur ? Ce n’est pas une théorie à exclure. Mais ce serait certainement plus dangereux qu’un retour dans le passé. On peut garder le contrôle avec les choses qui se sont déjà produites, comme l’a si bien expliqué Lemony avec ses boucles temporelles. Mais le futur… on ne connaît rien de ce qui va se produire. L’on peut faire de la divination en questionnant les morts. C’est même une des raisons premières de la nécromancie. Est-ce que cet objet sert à ce dessein ? Notre homme exulte, puis s’inquiète. Il est comme un enfant qui découvre le feu, à la fois fasciné et effrayé par cet élément. Il veut jouer avec, s’en trouver maître, mais en même temps, il le craint. - Je crois que si nous voulons en découvrir plus, il nous faut quitter le sentier rassurant des théories pour cheminer sur celui, plus hasardeux, de la pratique. Comme je vous l’ai expliqué tantôt, toute magie laisse des traces. J’ignore quand le Retourneur s’est brisé, mais il est possible que cet objet garde encore des traces de ses enchantements. Avec les bons sortilèges de détection, nous pourrions découvrir les secrets de ses mécanismes. Qu’en dites-vous ?
Sa baguette magique est déjà posée sur son bureau, ses doigts fourmillent d’impatience à l’idée de s’en saisir et de forcer ce petit objet à révéler ses secrets bien enfouis. En règle général, le Révélasort de Scarpin fait des merveilles pour identifier la plupart des sortilèges utilisés sur un objet. Tout comme il est couramment utilisé pour identifier les ingrédients d’une potion. C’est fascinant de voir à quel point un classique des sortilèges et enchantements peut s’avérer utile dans d’autres matières, surtout la sienne.
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Je suis sûr de moi alors que j’énonce mes idées, mais à peine ai-je fini qu’une inquiétude me gagne. Et si j’étais encore une fois trop moldu ? Ce décalage avec mon collègue, qu’il n’a pas manqué de souligner dans sa lettre, et elle sans doute encore plus visible maintenant que nous avons commencé à échanger – et pourtant je meurs d’avis d’en savoir plus sur ce retourneur de temps ! (Qui sait, c’est peut-être la seule fois que je peux en étudier un…). Mais il n’y a pas l’air d’avoir ni colère ni mépris dans la voix de mon collègue quand il reprend la parole après avoir caressé sa barbe en réfléchissant à ce que je venais de lui dire. « Vos théories me font penser à ces grimoires d’alchimie. Le principe de base de l’alchimie repose sur une constatation toute simple : rien ne se perd, tout se transforme. » Je lui souris, et il me faut me réprimer pour ne pas le reprendre et le laisser finir. Rien ne se perd, rien de se crée, tout se transforme si l’on veut citer précisément le texte – apocryphe – que l’on attribue généralement à Antoine Lavoisier, scientifique moldu et alchimiste – ou peut être Anaxagore, philosophe moldu antique. C’est amusant d’ailleurs, car il garde de la maxime la proposition qui n’est justement pas écrite par le français, et coupe de lui-même la phrase la plus problématique en terme de magie – rien ne se crée. « Et ce que l’on croit définitivement perdu revient souvent sous une forme à laquelle on ne s’attend pas toujours. Les alchimistes sont à la fois gens de sciences et de magie. » J’acquiesce, sans trouver rien à répondre. En cela nous sommes d’accord, quoique l’alchimie a été une sciences à la mode dans le monde moldu aussi avant l’époque moderne – et je me ferai une joie de parler d’alchimiste avec lui ou de lui demander des conseils de lectures puisqu’il ne doit pas aborder le sujet sans avoir rien à en dire, mais ce n’est pas le sujet qui doit nous occuper ce soir. D’ailleurs, il recentre déjà la discussion. Je lève un sourcil surpris – mais admiratif, quand je l’entends faire la différence entre énergie électrique ou fossiles dans le monde moldue – pas que la nuance soit juste, mais elle témoigne que l’homme, malgré son désintérêt assumé pour ce monde et ces sciences, a une certaine curiosité. Je bois une gorgée de café en l’écoutant, me sentant déjà en de bien meilleures dispositions. « D’ailleurs, si l’on considère les enchantements à la fois comme un ordre, une « programmation » mais aussi comme une "pile", alors nous pouvons raisonnablement penser que les sortilèges ont une durée de vie, et que l’efficacité de leurs effets tendent à s’affaiblir avec le temps. » Cependant, certains artefacts semblent garder leur puissance au fur et à mesure des années, voir des siècles. Est-ce que la "pile" est plus importante, ou est-ce qu’il existe une magie qui pourrait permettre de se recharger en quelque sorte en présence de magie ? Comme il a l’air de le décrire pour le retourneur de temps, qui prend ici la magie de celui qui le porte comme énergie pour fonctionner. Puis il évoque la trace, et je fronce les sourcils. Ah, mais effectivement, voilà quelque chose qui pourrait nous avancer ! Par contre, autant il me semble avoir déjà lu quelque chose dans au hasard d’une de mes lectures, autant je ne suis pas certains de savoir quel sort de détection utiliser. Il continue sur les lois de la conservations, et je me fends d’un sourire narquois. Si la loi de Gamp est à peu près connue des étudiants à la sortie de Poudlard, pour avoir déjà eu la discussion, la question de la conservation n’est clairement pas acquise par tous. Cela dit, je crois que ça me rend Regulus encore plus sympathique, ne serait-ce que de l’entendre parler de ces légions d’idiots. Oui, mais idiots qui ont souvent grandi avec la certitude de la supériorité absolue de la magie, parfois sur la nature même. « En ma qualité de nécromancien, je connais bien le dernier sujet. » Je manque de m’étouffer en l’entendant, et je reprends une inspiration puis du café, dans cet ordre. Est-ce que je suis sensé le savoir ? Est-ce que je l’ai oublié ? Mais j’ai tellement de questions sur la nécromancie, si je l’avais su je serai déjà venu l’ennuyer avec, non ? Pas ce soir Lemony, recentre-toi.
« Vous me demandez une théorie. Ma foi, c’est un Retourneur de Temps, il n’y a pas de doute là dessus. » Et bien… C’est vrai que le contraire m’aurait étonné, et pourtant, il a raison de pointer cette possibilité. Il souligne que le métal est différent, ce qui m’avait échappé. Je sais que ce devrait être du sable et pas de la cendre, mais je n’aurais pas pu le dire pour le métal. Je regarde l’objet songeur. Il faudrait voir les différentes propriétés de celui-là par rapport à celui qui est utilisé normalement. J’écoute le reste de son explication. Donc c’est un lieu dans l’espace en lien avec la chute, systématiquement. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce n’est sans doute pas le plus efficace – déjà parce que ça augmente les chances de se croiser en arrivant, et ensuite parce que ça n’est pas économe en magie. Arriver de là où on part demande évidemment un calcul, puisque la Terre est en mouvement, mais celui-ci doit être incroyablement plus simple et moins coûteux. « Si le sable évoque le temps qui passe, que vous évoque la cendre ? » Je lève la tête vers lui, détachant mon regard bleu de l’objet qui a quelque chose d’assez hypnotisant. Large question. « La destruction, je suppose. Le sable est le temps qui passe, dans une vision assez optimiste et positive de ce que cela signifie, et on peut revenir en arrière avec un sablier, il suffit de le retourner. La cendre, elle, est l’entropie, le chaos inévitable, la tendance naturelle de toute chose à ne pas rester comme elle est à la base et à se désordonner. Il y a quelque chose d’incroyablement plus définitif, dans le sens où cela demandera autrement plus d’énergie justement de lui rendre sa forme originelle. Et pourtant, la cendre garde en mémoire ce qu’elle était, on dit bien "c’est de la cendre de", alors que le sable est plus souvent définit par sa taille que par sa nature... » Était-ce du sable avant qu’il ne soit brisé qu’un effet magique aurait transformé ? A-t-il un jour fonctionné normalement, ou était-il, dès sa création, prévu pour une utilisation un peu différente ? Est-ce que c’est cela qui l’a brisé ? Ces questions là ne trouveront probablement pas de réponse. « Je crois que si nous voulons en découvrir plus, il nous faut quitter le sentier rassurant des théories pour cheminer sur celui, plus hasardeux, de la pratique. » J’acquiesce. Ce n’est pas comme si nous pouvions vraiment faire autre chose, et je suis à peu près certain maintenant qu’il ne va pas juste me proposer de le mettre au cou et de l’activer sans avoir d’abord effectué quelques vérifications et tests d’abord. Je pose ma tasse et me redresse sur le fauteuil. « Comme je vous l’ai expliqué tantôt, toute magie laisse des traces. J’ignore quand le Retourneur s’est brisé, mais il est possible que cet objet garde encore des traces de ses enchantements. Avec les bons sortilèges de détection, nous pourrions découvrir les secrets de ses mécanismes. Qu’en dites-vous ? » Je me racle la gorge. « J’en dis que c’est une excellente idée pour commencer. Je vous avoue que je ne sais pas vraiment quel sortilège serait le plus adapté ? Je connais l’existence du sort "priori incantatum", mais il ne s’agit pas d’une baguette… Vous avez une idée peut être plus adaptée ? Je me ferai une joie de vous porter main forte en tout cas. » Je marque une pause. « Est-ce que vous connaissez un sort aussi qui permettrait d’avoir une idée précise du métal dans lequel est fait cet objet aussi ? Ou peut être avez vous déjà vérifié ? Pour vérifier les propriétés, ce pourrait être éclairant aussi... » Et tout en parlant, je sors ma baguette de ma poche, motivé à expérimenter.