Ici vous pouvez raconter l'histoire de votre personnage ~

Notre histoire commence un rude matin d'hiver, le 12 Décembre 1979. La famille Greengrass est au grand complet dans la demeure familiale, les préparatifs du réveillon de Noël sont au coeur de toutes les discussions. Victoria a engagé davantage de domestiques pour pallier au fait qu'elle est enceinte jusqu'au cou et son mari Adam n'a jamais été très doué pour organiser une réception. Il était certes remarquable lorsqu'il s'agissait de tenir une conversation et de s'assurer de demeurer dans les bonnes grâces des gens influents, néanmoins il était incapable d'établir un menu et choisir des décorations. Ils forment une excellente équipe, les talents de l'un pallient aux défauts de l'autre, ensemble ils sont capables de créer de grande chose. C'est d'ailleurs pour cela qu'il avait prit la décision de concevoir un enfant, ils pensaient que le fruit de leur union serait sans aucun doute une perle rare. Et d'une certaine façon, ils avaient raison.

Un coup de pied plus fort que d'habitude, une douleur aiguë, il ne faut que très peu de temps à Victoria pour se rendre compte que le bébé arrivera plus tôt que prévu. Les contractions commencent à se faire de plus en plus intense en début d'après-midi, l'heure est venue de se rendre à l'hôpital de Sainte-Mangouste. Cependant, la neige s'est emparée de toutes les routes, le manoir a revêtu un lourd manteau blanc et il est impossible de voir à plus de quelques mètres à travers les flocons qui tombent par millier. Le transplanage et la poudre de cheminette sont à exclure à ce stade, il est vivement déconseillé pour une femme enceinte d'utiliser ces moyens de transport tout au long de la grossesse. Il ne reste plus qu'une seule solution, faire appel à une sage femme pour aider Victoria au cours de l'accouchement.

En fin de soirée, un cri retenti dans les couloirs du manoir. C'est une fille, qu'ils prénomment Daphné. Elle a la peau pâle et le regard vitreux, quelques mèches de cheveux noirs sont collées à son front, elle est légère et fragile. Une fois dans les bras de sa mère, elle cesse de pleurer immédiatement, le temps s'arrête alors qu'une larme roule sur la joue d'Adam. Le fruit de leur amour se trouve là devant leurs yeux, rien ne pourra jamais éclipser la joie qui emplit leur coeur à cet instant. A moins que...

Les années passent et Daphné grandit, deux ans plus tard, la famille compte un tout nouveau membre. Une autre petite fille du nom d'Astoria. Ils semblent soulagés, la famille Greengrass est victime d'une malédiction depuis des générations et un enfant est toujours appelé à rejoindre la mort dans la fleur de l'âge. C'est le coeur lourd qu'ils acceptent que l'une de leur fille sera probablement forcée de les quitter, cependant ils ignorent laquelle des deux sera frappé par ce triste sort. Ils décident donc de les traiter de la même manière toutes les deux, aucun privilèges, aucune préférence.

Le temps passe et les jeunes filles semblent s'épanouir paisiblement, elles se rendent toutes les deux à Poudlard. Malgré les malheurs qui s'abattent sur le monde des sorciers, elles arrivent à survivre et mener une vie pleine de joie. Jusqu'au jour où la mort décide de venir mettre la pagaille, Victoria et Adam Greengrass perdent tout les deux la vie mystérieusement, on les retrouve enlacés dans leur lit, leur corps livide. Certains crient au suicide, d'autres envisagent la théorie du meurtre. Durant la guerre, ils n'avaient jamais ouvertement pris parti pour Lord Voldemort, et cela était fort peu commun pour une famille de sang-pur. Peut être que leur besoin de neutralité était finalement plus dangereux que de s'engager à coeur perdu dans une cause, car il n'y avait personne pour les défendre, personne pour les plaindre, personne pour les pleurer...excepté leur deux filles, désormais orphelines.

La grande guerre mit un terme au règne de la terreur et les choses rentrèrent calmement dans l'ordre. La tristesse semble s'estomper au fil des jours, la vie est presque normale. Astoria se marie avec l'héritier de la famille Malefoy, il y a suffisamment d'argent à la banque pour maintenir un train de vie modéré. Daphné comprend que l'heure est venue de penser à elle, l'avenir de sa soeur est assuré et elle peut désormais se concentrer sur le sien. Mais, le bonheur semble être une chose très éphémère. Quelques années plus tard, Astoria tombe gravement malade. Elle ne lutte pas très longtemps et à peine quelques mois plus tard, elle s'éteint laissant derrière elle une soeur et un mari anéantis.

Les Malefoy sont des gens bien, ils ont pris soin de soutenir Daphné autant que possible dans cette perte, mais rien ne pourra jamais remplacer l'amour d'un être cher. Elle passe toutes les nuits à errer telle une âme en peine dans les couloirs du Manoir Greengrass, chaque recoin lui rappelle des souvenirs, chaque objet lui rappelle à quel point elle est seule. Les mois passent et elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle ne quitte plus la maison et les seules personnes qui lui rendent visite sont Pansy Parkinson et Drago Malefoy. Avec le temps la douleur a disparu, mais tout ses autres sentiments aussi. Elle se sent vide, elle a perdu toute joie de vivre et elle se demande si un jour elle arrivera à sourire à nouveau.

Un rude matin d'hiver, une lettre se fraie un chemin à travers les flocons de neige. Elle glisse en dessous de la porte et vient se poser délicatement sur les genoux de Daphné. Le symbole de Gringotts scelle l'enveloppe, elle passe ses doigts sur le cacher de cire avec hésitation. Elle finit par l'ouvrir et extrait un morceau de papier plié en deux. Elle prend connaissance du contenu de la lettre et son regard s'agrandit, comme celui d'un chat pris dans les phares d'une voiture. Sa main se pose sur sa bouche et elle émet un petit cri. Une larme perle sur sa joue et elle déchire violemment le morceau de papier avant de le jeter dans la cheminée à feu ouvert devant laquelle elle est assise. Une étincelle scintille dans ses yeux, une flamme qu'elle croyait éteinte depuis longtemps. Les muscles de son corps se rigidifie et elle a la sensation d'être emplie d'un courant électrique fort et vif. Tel un électro-choc, elle se lève d'un bond et s'écrie.

« Ça jamais ! »