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Boule de gomme and drops of whisky please ft. Hekate
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
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Dim 3 Nov - 0:25

FAWLEY
Nigel

MURPHY
Hekate

Boule de gomme and drops of whisky please



Kate avait été une des premières gonzesses à poser les fesses dans ton bar, une des premières à y devenir une habituée, et ses mains avaient même passé mille et un coups de torchons sur les tables de ta taverne, fut-il un temps. Son copain, mari, ex-mari, tu n’avais pas trop suivi l’affaire, l’avait ramenée à un de tes premiers ateliers, une dégustation à la con des whiskys locaux, histoire de te faire connaître, de rameuter du monde - et la gonzesse était une des seules qui s’y connaissant un tant soit peu. Ça t’avait tapé dans l’oeil, elle avait eu le mérite de te faire rire, de te plaire pas mal, alors quand elle t’avait demandé de l’aide, quelques mois plus tard, juste de quoi gagner quelques sous, tu lui avais balancé un tablier. Elle pourra même servir des verres, si elle était pas trop maladroites. Elle pourra même en boire quelques uns, si elle était pas trop bête. Et puis la demoiselle était partie faire sa vie ailleurs — elle était prof, maintenant, ah ça, si t’avais dû parier, il y a quelques années, qu’elle finirait à Poudlard, tu aurais parié contre, c’est certain. Pourtant, la vie t’avait prouvée le contraire, évidemment. Qu’est-ce que tu y connaissais à la vie, toi ? Tu étais persuadé d’avoir trouvé la femme de ta vie, et elle t’avait échappée d’un claquement de doigts. Tu étais convaincu d’être un avocat du feu du diable - tu te retrouvais à faire tourner ton torchon dans des verres dégueulassés par des hommes trop ivres. Non, vraiment, qu’y connaissais-tu à la vie ? Pas grand chose, et ça t’allait bien comme ça.

Ce que tu connaissais, par contre, c’était le whisky. Tu connaissais pas mal, même, et ça t’avait trotté dans le crâne de t’amuser un peu plus avec ça. Ça lui avait trotté dans le crâne aussi, à la miss — c’était une de ces discussions désolantes de deux adultes bien trop rendus ivres par des dizaines de shots déglutis. Une de ces discussions dont on se souvient d’ordinaire rien, et qui pourtant les avait marqués, et continuait à leur trotter. Alors, une fois de temps en temps, la miss faisait le déplacement dans ton beau taudis, elle quittait ses hautes tours écossaises pour rejoindre le brouillard londonien, elle venait se faufiler auprès des ivrognes d’Helen Legs, et elle venait reprendre le cours de cette discussion qui vous trottait dans le crâne. Cela faisait quelques mois que vous y bossiez, maintenant, et peu à peu vos imbécilités prenaient davantage de forme.

Ce soir, tu savais que son corps élancé, sa peau de lait et ses lèvres éclatantes allait traverser les portes de ton établissement — côté Chemin de Traverse, toujours — et qu’elle allait venir t’embrasser la joue, un peu trop proche des lèvres. Ce soir, vous alliez enfin vous y remettre, et c’était la seule putain de bonne nouvelle de ton mois.

Entre les délires politiques qui s’accentuaient, ta mère qui s’effarait de te trouver maigrir encore davantage, et cette foutue année de vie qui se rajoutait, le mois de Janvier avait été terrible. Tu te souvenais encore de ce repas de famille, du bail du Helen’s Legs déposé en pleine table, de ton rire bienheureux, quelques jours après ton anniversaire, ta foutue crise de la quarantaine apparemment, tu te souvenais aussi de la bague déposée par dessus le foutu bail, et alors, évidemment, Janvier était un mois de merde. Un de ceux que tu préférais ignorer, vivre enfoui dans un tonneau de whisky, sous le comptoir, à laisser les gens se démerder entre eux.

Mais pas ce soir, non — ce soir, tu profitais. Un peu, au moins, quelques heures de répit.

Il y avait quelques clients encore avachis dans certains cubicles, d’autres occupés à rire autour d’une table, mais peu t’importait. Ton regard se tournait constamment vers la grosse horloge au bout du comptoir, où les minutes semblaient s’égrener à une lenteur affolante. Avec un grognement, tu te remets à éponger quelques verres, avant de te sécher les mains et de t’affaler sur un tabouret. Tu tires de sous le comptoir un dossier épais, rempli de papiers aux formules diverses, aux schémas suspects, aux listes d’alcools sans fin.

De longues minutes passent encore, où tu es obligé de te relever pour servir deux trois autres verres, et tu t’agites avec un air grognon devant ta belle qui se fait attendre. Lorsqu’enfin elle pénètre dans ton bar, tes sourcils s’agitent et tu écartes les bras pour l’accueillir :

- La Reine du Nord, mesdames messieurs !

Un rire, un premier depuis longtemps, te secoue déjà alors que tu t’approches d’elle, contournant le bar, et que tu claques une bise sur ta joue. Ta main se glisse dans son dos, prenant place au creux de ses reins, et tu l’observes avec un air coquin :

- Trop demandée pour arriver à l’heure, ma Kate ?


ft. @Hekate R. Murphy, 811 mots

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
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Dim 3 Nov - 6:47
Boule de gomme & drops of whisky


ft. @Nigel A. Fawley ( 1 045 mts )
Ah, le bar de Nigel. Helen’s legs. Jamais au cours de ses nombreuses pérégrinations, elle n’avait été aussi fidèle à un établissement. Morrigan pourtant savait qu’elle était loin un modèle de fidélité. Elle était volage, tant pour les hommes, les femmes que pour les bars. Mais ici, ici c’était différent. La première fois qu’elle avait rencontré Nigel, elle était toujours mariée. Heureuse.‌ Elle s’imaginait encore pouvoir fonder la famille qu’elle désirait. Donner naissance bientôt à un petit bébé, qui aurait eu ses cheveux noirs et ses grands yeux noisettes.

Finalement, en y réfléchissant, chaque étape de sa vie avait été marquée par un passage obligé ici. Par un nouveau stade  dans l’échelon. Elle avait eu besoin d’argent, une fois libérée de ses vœux maritaux et allez savoir pourquoi c’était lui qu’elle était venue voir. L’étonnement était encore plus grand quand on savait qu’il l’avait acceptée. Pourtant, elle avait bien claire.‌ Ca n’était qu’un emploi alimentaire. De quoi mettre des sous de côtés avant de partir en Irlande. Faire le tour de son île, renouer avec ses racines, ses croyances. Avec sa magie même. Qu’elle ne resterait pas. Il lui avait balancé un tablier.

Le plus dur à bosser ici, çà n’était pas les clients bourrés. Les remarques parfois chargées de sous-entendus d’une sexualité répugnante. Ni même les horaires à rallonge, qui se terminaient parfois à des heures indécentes. Mais plutôt de ne pas insulter le patron. Mais ils s’étaient rapprochés.‌ Malgré leurs caractères enflammés, ils s’étaient plutôt bien entendus. Et à présent, Hekate n’avait pas peur de dire qu’elle considérait bel et bien Nigel comme un véritable ami. À un ami à qui elle confierait sa vie sans hésiter. Mais certainement pas une bouteille de whisky. Sa confiance en lui avait des limites à ne pas franchir, soyons deux minutes.

C’était d’ailleurs pour son whisky qu’elle revenait parfois. Non content d’en avoir du bon, il en était né une idée. Les allemands avaient un mot parfait pour ça : “ Schnapsidee”. Une idée qui paraît censée après quelques verres dans le ventre et quelques coups dans le nez. Mais pourtant, loin d’être totalement stupide, ils s’étaient tout deux mis d’accord pour dire qu’ils étaient géniaux. Que cette idée déchirait. Et que, finalement, au-delà d’être géniaux, ils étaient tout bonnement exceptionnels. Des génies de l’alcool et de l’alcoolisation à des fins récréatives, certes, mais on possédait le génie qu’on pouvait. C’était déjà pas mal, compte tenu du nombre d’abrutis qui en étaient dépourvus.

Ce soir était la date d’une de leurs réunions tops secrètes. D’ailleurs, ils s’étaient mis d’accord pour laisser toutes traces d’expérimentations, et toutes notes et documents chez Nigel. Ce qui, en plus d’empêcher des fouineurs de mettre leurs nez dedans à Poudlard, lui permettait de l’engueuler dès qu’il perdait un papier. Et elle aimait beaucoup ça, l’engueuler.

Quitter Poudlard avait été plus compliqué que prévu. Au cours des derniers jours, elle avait pris du retard sur la composition de ses cours, et il lui avait fallu terminer à la hâte - mais avec un tel professionnalisme qu’elle était elle-même étonnée - celui pour le lendemain avant d’enfin pouvoir enfiler son blouson de cuir, sa grosse écharpe et trois bonnes paires d’énormes chaussettes de laine pour rejoindre dans la neige Pré-au-Lard. À peine avait-elle franchi les premières maisons pittoresques du petit village écossais tranquille, elle avait transplané pour retrouver aussitôt Londres la Grande, et la devanture du bar.

Machinalement, elle avait tapoté du pied pour débarrasser ses semelles épaisses des plaques de neige qui s’y étaient collées, et avait poussé la porte de l’établissement. Il était tard. On pouvait toujours lire l’heure en observant la populace qui occupait les bancs d’un rade. Ou plus précisément, leur état d’ébriété. Les rires qu’elle supposait provenir de la table à sa gauche n’avait plus la fraîcheur qu’ils auraient dû avoir, et les conversations s’étaient faite plus pâteuses. Plus compliquées. Les pauvres. C’était définitivement le signe d’un réveil où l’aspirine serait la meilleure alliée.

À peine avait-elle fait quelques pas dans la chaleur du pub qu’une voix la cueillit comme une fleur. Hekate sentir ses lèvres s’étirer immédiatement en un sourire railleur tandis qu’il annonçait ironiquement sa venue. La reine du Nord… Quel con !

D’un geste de la main royal, l’irlandaise balaya sa remarque comme si jamais elle n’avait existé.

Allons, je t’en prie. Nous sommes entre amis, Nigel. Appelle-moi Majesté, ça suffira.

La démarche qui l’emmène au bar se fait plus gaie, presque sautillante, tant la vue de son ami de l’autre côté du comptoir la met en joie. Il faisait toujours bon de voir un visage agréable et aimé après une longue journée à essayer de faire rentrer de l’éducation dans des dizaines de petites têtes blondes.

Comme à une habitude, elle le laisse plaquer sur sa joue un baiser, et y répond immédiatement, caressant de ses lèvres la commissure des siennes, se coulant dans ses bras d’un geste moqueur. Incitée par la main qu’il vient négligemment déposer dans le creux de ses reins.

Non. Mais j’aime te faire attendre. Et j’aime encore plus l’idée de te faire me désirer, trésor.

Sa main vient épouser sa joue, et elle finit par y déposer une petite tape en s’éloignant, rejoignant le tabouret qu’elle lui savait attribué juste devant le zinc. D’un petit bond, elle s’y installe, retirant son écharpe pour ne pas mourir de chaud dans l’ambiance étouffante à l’odeur d’alcool.

Mais tu sais pour quoi je viens ici, Chaton.‌‌‌ Alors, à ton poste, qui est-ce qu’il faut que je frappe pour avoir un verre de whisky, dans ton rade miteux ?

D’une main, Hekate vient se saisir du dossier toujours exposé sur le comptoir. L’idée même de ce qu’ils étaient en train de faire la fit sourire. Qu’ils étaient imbéciles. Ils n’avaient aucune idée dans quoi ils se lançaient. Mais il fallait avouer que ça avait le don de l’intriguer. De l’amuser, même. Après tout, qu’est-ce qu’ils risquaient, si ce n’est une bonne rigolade, et des cuites bien trop fréquentes ?

Hekate tourna son regard vers Nigel, et son sourcil se haussa en une expression faussement surprise.

T’es encore là ? Je bosse plus ici, alors hop, fais ton boulot, homme. Je saurais te récompenser comme il se doit. Sois en sûr. Tu le sais, de toute façon.

lumos maxima

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
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Dim 3 Nov - 13:05

FAWLEY
Nigel

MURPHY
Hekate

Boule de gomme and drops of whisky please



La Reine du Nord, la seule, l’unique, l’Irlandaise sauvage qui avait trahi mère et patrie pour se retrouver au fin fond du territoire écossais. Ton rire se transforme en un raclement moqueur lorsqu’elle te répond, évidemment, avec sa verbe habituelle. Majesté, rien que cela. Il faut croire que le froid écossais lui a retourné le cerveau et fait fondre la modestie, par Salazar.

Tu t’approches, ta main trouve sa place habituelle avec un confort déconcertant, et ses lèvres viennent titiller la commissure des tiennes avec une simplicité qui te fait toujours sourire un peu plus fort. Quelle douce personne, que cette ingrate de Murphy. Il y a de ces amitiés ou, vraiment, le Seigneur dot avoir relancé les dés dix-huit fois pour savoir comment elles vont finir. Il doit d’ailleurs en être au quinzième, pour eux. Tant de hauts et bas, tant de changements d’opinions, tant de grognements contenus ou un peu moins contenus, beaucoup de baisers hargneux, pas mal de sessions cul regrettées, d’autres plus douces et appréciées, des fous rires et des baisers. Ah, quelle amitié !

Tes yeux roulent au fond de leurs orbites en un rodéo d’agacement mi-attendri lorsqu’elle joue de son retard, séductrice à deux francs, mais tu n’as pas le temps de rétorquer — qu’aurais-tu eu à rétorquer, dans tous les cas, tu savais que cela fonctionnait bien trop pour ton propre bien ! — que déjà la voilà qui s’échappe, avec une petite tapette sur ta joue. Un grognement sourd te prend au fond de la gorge, pour qui se prend-elle, encore, à venir te tapoter comme un bon petit chien. En parlant de chien, tiens. Tu siffles un long coup alors que ta belle va prendre sa place habituelle au comptoir, le troisième tabouret en partant du mur, suffisamment loin de la caisse pour pas se faire emmerdée par les autres, suffisamment proche pour être certaine qu’on l’entende redemander whisky sur whisky. Tu l’écoutes distraitement alors qu’elle l’ordonne, d’ailleurs, son fichu whisky.

Ton regard fait le tour de ton échoppe, les sourcils un peu froncés ; presque aurais-tu eu les mains sur les hanches, en patron agacé, mais tu as encore bien trop des habitudes du barreau, et c’est droit et trop noble que tu te tiens au milieu des ivrognes de chez toi. Avec un soupir agacé en voyant que ton sifflement n’attire aucune réaction, tu te demandes où ce bougre est encore passé. Tes yeux retombent sur Hekate, son dos légèrement enfoncé, ses reins qui ressortent, son fessier qui trône sur ton tabouret, et c’est totalement salace que tu passes quelques secondes de trop à la dévisager.

Elle se retourne soudainement, son sourcil haussé, bien trop mutine, et tes mains se lèvent aussitôt en une fausse expression d’excuse, ton regard bien trop révélateur. Tu t’approches enfin, un sourire coquin aux lèvres :

- Il faut bien que tu me restes encore un peu utile, après tout.

Puis, alors que tu fais le tour du comptoir, jouant distraitement avec un torchon propre, tu lances :

- Alors, qu’est-ce que je te sers ma douce ? Ah, tiens, voilà ! t’exclames-tu en saisissant une bouteille encore dans son emballage, soigneusement noué : J’ai reçu en exclusivité le tout premier whisky gallois commercialisé au monde, tu me feras bien l’honneur de goûter ça ?

Tu reposes la bouteille sur le comptoir et, d’un geste de baguette, tu t’occupes de défaire l’emballage. C’est l’instant précis que choisi ton bougre d’animal pour arriver en courant dans la salle principale, et ces grognements se coincent dans ton oreille alors qu’il accoure vers toi. Tu lâches bouteille et ranges baguette pour venir réceptionner le gros colis, un air mi-fâché, mi-abruti au visage.

- Qu’est-ce que tu foutais mon gros, t’étais passé où mon Talisker, tu m’expliques ça ? Ébouriffant les poils de son crâne, tu finis par le repousser et l’envoyer vers Hekate : Va donc embêter cette Majesté pendant que je lui sers à boire, où elle va faire exploser mon bar !

Talisker relève les oreilles et s’en va trottant, bien trop lourd pour son âge, vers la reine de la soirée. Un coup sous l’eau, puis tes mains reprennent la rythmique habituelle de l’ouverture d’une bouteille et le service d’un verre.

- Alors, tu goûtes ou pas ? proposes-tu une dernière fois en poussant le verre en sa direction. Faut toujours tester, ça se trouve c’est LE whisky qu’on cherchait pour nos petites expérimentations, ma douce — sois pas trop chauvine, hmm ? rajoutes-tu avant qu’elle n’ait répondu, sur un beau sourire moqueur.

Tu t’affaires à préparer un second verre à ton intention, avant d’aller verser quelques olives dans un bol. On ne t’a pas appris à mal servir une bonne dame, c’est pas ce soir que ça allait commencer. Pour la vraie dégustation, ça aura lieu bien plus tard, dans un tout autre endroit.

- Alors, où est-ce qu’on en était dans nos bêtises, nous ? Tu as ramené ceux qu’on avait testé la dernière fois ? Il y a un moment de suspens, où tu jettes un regard presque embêté au gros dossier, frappé par l’idée sûre et certaine que ces foutus prototypes devaient certainement être avec toi : Si c’est moi qui les avais gardé… je les ai dûment paumés, chérie, mais on ne m’en voudra pas, n’est-ce pas ? C’était pas fameux, de toute façon, ajoutes-tu avant de lever ton verre à sa santé.

Ton sourire est faussement innocent, tes yeux déjà pétillants de bonne humeur, et ta gorge retrouve avec plaisir le doux parfum du whisky. Tu hausses un sourcil, franchement surpris par le goût de cette création galloise - ah, ça, ils ne prétendent pas faire du whisky avec de l’âge, mais diable que le goût qu’ils ont tout de même réussi à lui donner satisfait ton palais.

- Allez, tu goûtes quand même ? Promis, juré, ça ne va pas te défoncer les papilles, un peu de courage que diable ! Si vraiment ça ne te plait pas, tu fais le tour et tu te sers toi-même, comme une grande fille bien chiante, et puis c’est tout, compris ?


ft. @Hekate R. Murphy, 1007 mots

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
hiboux : 657
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Lun 4 Nov - 0:23
Boule de gomme & drops of whisky


ft. @"Nigel A. Fauwley" ( 1 317 mts )
Sous la main qu’elle vient doucement déposer sur sa joue en une caresse tendre tintée d’une taquinerie qui ne la quitte jamais en la présence de son Nigel, elle se plaît à sentir le léger picotement de sa barbe de deux jours et la tension de ses muscles qui étirent son sourire. Apparemment, ce cher barman n’était pas de mauvais poil aujourd’hui. C’était toujours profitable. Elle-même s’était sentie d’une humeur mutine à l’instant même où elle avait poussé la porte du bar pour voir s’afficher le visage de l’ancien avocat derrière le comptoir. La sorcière n’avait pas eu le bonheur de le voir lorsqu’il plaidait au barreau, mais force est de constater que derrière ce zinc, il avait fière allure.

À la petite tape décochée sur sa joue, elle sent lui répondre un grognement du fond de la gorge et l’idée de le voir mécontent lui arrache un petit rire alors qu’elle s’extrait avec amusement de l’étreinte de ses bras pour regagner en hâte le tabouret qui depuis quelques années déjà lui était dévolu. Il y avait intérêt à ce que seules ses fesses enserrées dans son jean noir n’ai usé la surface de bois vernis. Elle lui faisait confiance pour lui réserver sa place. Après tout, elle connaissait le bar comme sa poche, et daignait l’honorer de sa présence, c’était la moindre des choses ! Dans un geste machinal, traduisant l’habitude, la jeune femme laisse ses talons venir rencontrer la barre de soutien tendue entre les deux pieds avant, au moment même où un sifflement strident vient lui agacer les tympans.

“ Couché, Nigel, ne siffle pas comme ça ! À ton âge, tu pourrais en claquer ! ”

La satisfaction de le chambrer sur cet âge qu’elle juge avancé n’a d’égal que celle de le voir enfin contourner le comptoir, pour accéder enfin à sa requête. Si elle avait noté le regard lubrique qu’il avait posé sur les courbes de son corps, elle ne l’avait pas relevé autrement que par un frémissement coquin du coin de ses lèvres. Elle n’allait pas l’emmerder pour ça. Après tout, elle aussi avait passé des soirées sur ce même tabouret, à siroter whisky ou guinness en refusant de détacher ses yeux du postérieur agréablement serti de jean du barman. Et à se demander, au sein de son esprit embrumé par l’alcool, ce qu’elle préférait le plus entre ça et les nombreuses bouteilles planquées sous le bar. Même sobre, elle n’avait jamais réussi à trouver une réponse viable à cette question.

“ Pourquoi tu poses encore la question. Un whisky, quelle idée.”

Hekate roule des yeux, amusée de voir que leur petit jeu n’a jamais cessé. Mais bien vite, c’est une expression outrée qui se peint sur les traits blancs et féminins, alors qu’elle pointe un index menaçant dans sa direction, aussi choquée que s’il venait de la traiter de la pire des putains. Non ! Encore PLUS choquée.

“ Va chier ! Par Morrigan, ne t’avises pas de me faire boire ça, sinon je te tue et je me suiciderais ensuite !”

Quel culot ! Oser lui proposer une vulgaire pisse galloise ! Alors qu’elle savait pertinemment qu’il conservait d’excellentes bouteilles irlandaises bien cachées juste à côté de lui ?

“ Je pensais valoir plus que ça à tes yeux, Nigel. Je suis profondément blessée par ce manque de considération.”

Cependant, l’Irlandaise n’a pas le temps de continuer à l’incendier que débarque dans son champ de vision la deuxième chose qu’elle préférait ici, après l’alcool. Immédiatement, son amour pour les animaux, et particulièrement cet animal là fait se fendre son visage d’un immense sourire ravi et - chose incroyable - elle ne prend même pas le temps de se moquer de l’air parfaitement débile qui s’est emparé des traits de son ami.

“ Oui ! Viens par ici ! ”

Elle se laisse aller au bas de son tabouret, pour s’accroupir et accueillir le chien au creux de ses bras, lui gratouillant le dos avec un plaisir non dissimulé.

“ Bonjour mon grand ! Oulalah, que tu es beau, oui t’es beau… Oh oui t’es beau… Mais à chaque fois que je te vois, tu grossis un peu plus… Tu vas finir par devenir un petit tonneau, ma parole ! ”

La queue canine s’agite dans l’air, témoin indéniable du fait que les caresses déposées dans son pelage étaient appréciées. Pendant une seconde, le chien s’arrête pour sentir ses doigts, avant de venir y couler sa tête.

“ Oui, je sais, je sens le chat. Selkkie n’a pas voulu me lâcher.”

Avec un recul rapide de la tête - réflexe dû au fait qu’elle s’y attendait parfaitement - la jeune femme évita un coup de langue probablement destiné à sa joue, et après un dernier grattage en bonne et due forme derrière les oreilles, Hekate se releva pour retrouver sa place.

“ Allez, file, petit tonneau ! Je t’aime, mais je dois parler avec ton père.”

Parler avec son père, oui. Mais en l'occurrence, elle avait entrepris de toiser le verre qu’il venait de faire glisser devant elle. De mauvaise grâce, il fallait reconnaître que la couleur ambrée qui y brillait était agréable à l'œil, et témoignait sans doute d’un alcool sans doute parfaitement buvable, mais son chauvinisme qu’il venait d’exposer au grand jour l’empêchait certainement d’y tremper ses lèvres. Finalement, Hekate préféra relever les yeux vers Nigel tout en penchant le buste en avant pour dégager son corps du carcan de son blouson en cuir pour le poser négligemment sur le tabouret vide à son côté.

“ Je n’ai pas les derniers, non ! Mais j’étais sûre que tu allais les perdre, de toute façon. Tant pis. Mieux vaut ne pas retenter l’expérience avec ceux-là. J’ai eu la nausée pendant deux jours après en avoir mangé un, et autant la gueule de bois ne me dérange pas, autant je préférerais quand même ressentir les effets de l’alcool avant. C’est le principe. Mais la texture était bonne.”

Et voilà qu’il revenait sur le tapis avec son foutu whisky ! Avec un soupir résigné, qu’elle exagéra volontairement pour la forme, Hekate finit par lui concéder le bénéfice du doute et consentit à entourer le verre de ses doigts fins, le portant à ses lèvres pour en prendre une gorgée. Étonnement, le goût n’était pas désagréable. Même plutôt sympa, bien que l’avouer lui arracherait la gorge bien plus certainement que la brûlure du whisky qui y descendait maintenant.
Finalement…

“ J’aime pas.”

D’un levé de coude, elle termina son verre d’une traite, dans l’optique de bien lui prouver qu’elle crachait au visage de son whisky, peu importe combien il coûtait et peu importe combien il était rare. Armée de son verre, elle quitta son tabouret pour contourner le comptoir.‌ Pendant un temps, elle avait fait ce geste des dizaines de fois par soir. Et même si elle ne travaillait plus ici, elle avait conservé le privilège de pouvoir pénétrer dans le saint graal.

“ Allez, pousse-toi.”

Son ordre, accompagné d’un petit balancement de hanches qui vient frapper les siennes pour lui faire signe de dégager, la fait sourire un peu plus. Oui, définitivement, elle était insupportable, ce soir. Profitant du fait qu’elle se passait les mains sous l’eau - elle était bien trop respectueuse pour servir un verre après avoir caressé un chien, aussi adorable et propre soit-il - la jeune femme y rinça rapidement son verre pour faire disparaître les dernières effluves de l’ignominie qu’il avait essayée de lui faire boire.

“ Tu sais, Talisker s’empâte un peu, mais toi aussi, trésor.”

Elle lui tapota le ventre du plat de la main tandis qu’elle le contourne pour attraper une bouteille de whisky - IRLANDAIS cette fois - et en faire sauter le bouchon pour se servir.

“ Mais je préfère toujours les bisous de ton chien aux tiens. Enfin quelque chose qui ne change pas, dans ce monde de fou.”

lumos maxima

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
MODÉRATRICE
hiboux : 165
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Lun 4 Nov - 2:10

FAWLEY
Nigel

MURPHY
Hekate

Boule de gomme and drops of whisky please



Tes yeux roulent alors que tu rejoins, d’un pas trop énergétique pour cette fin de soirée, le derrière du comptoir. S’attaquer à ton âge, que c’était bas !

- Tu crains plutôt que j’enclenche ta ménopause, ma douce ? T’inquiète pas, va, t’es toujours fraîche pour ton âge.

Tu n’aurais pas pu lui dire le contraire, dans tous les cas, tes yeux voraces, tes yeux coquins, tes yeux sagouins, avaient bien trop dévorés ses courbes du regard pour nier qu’elle soit des plus séduisantes. Ce jean bien trop serré, cette veste qui lui seyait à merveille, Hekate connaît son pouvoir, connaît ses forces, et tes pauvres yeux, tes pauvres hormones d’homme mûr torturé, ne peuvent qu’admettre combien tu faillirais pour elle. Tes réflexes de gentilshommes prennent toutefois le dessus, une fois n’est pas coutumes, et tu t’acharnes à bien servir la demoiselle. Enfin, bien servir, tout est question de point de vue.

Au cri outré, à l’exclamation terrorisée même, qui vient de s’échapper du petit bout de femme qui se tient devant toi, tu ne peux que partir en grands éclats de rire. Par Salazar, mais quelle chauvine que cette ingrate !

- Veux-tu bien te calmer, femme ! Ce n’est pas si terrible que tu te l’imagines, doux Jésus, veux-tu bien descendre d’un ton ?

Et pour la calmer, tu n’as qu’une solution, la seule et l’unique, toujours, quand il faut calmer l’alcool : ton beau, ton vaillant, ton valeureux Talisker. Le chien avait peut-être perdu de sa valeur d’antan, de sa force cavalière, de son agilité de chasse, mais il demeurait bien digne, bien propret, digne fils de son père, et tu le couvais avec l’amour d’un homme qui n’a plus rien d’autres à pouponner. C’est un sourire en coin, bien trop attendri pour être moqueur, qui vient étirer tes lèvres alors que la sauvageonne se prend d’affection soudaine pour ton clébard. Tes yeux roulent, grognon, lorsqu’elle fait référence au poids gagné par ton beau canin, et tu préfères te concentrer sur tes verres à servir plutôt que d’entendre pareilles âneries. Il te faudra aller rassurer ta bestiole, ce soir, qu’elle demeurait la plus belle de toutes les bestioles, et que la Reine du Nord n’y connaissait rien — voyez, elle aimait les chats, cette folle, les chats ! Des bestioles insolentes, ingrates, sauvages, bien loin des caractères dignes et parfaits des canins.

Entre son chauvinisme et son amour des boules de poils, c’est à se demander ce qui fait que tu la retiens ainsi, cette sacrée demoiselle. C’est peut-être ses fossettes, qui se relèvent quand elle sourit, son nez aquilin, qui pointe tout droit, où une fée pourrait danser ; c’est peut-être son caractère, cette mauvaise humeur taquine, ce laisser-aller constant, ce je-m’en-foutisme qui te rappelait ta belle, ta douce, ton unique, c’est peut-être cela, oui, ce caractère fort, comme celui de celle que tu aimes tant, qui fait que tu acceptes que cette gamine plus si gamine traîne dans tes pattes.

Tu grimaces de tes pensées, et t’en tires à grands efforts alors qu’elle émerge de son moment d’intimité avec ton clébard. Elle dévisage d’un air mauvais le pauvre verre rempli d’un liquide tristement trop gallois pour elle, et tu grognes de rire de sa trombine. Quelle précieuse que cette enfant. Tu l’enjoins à goûter, une deuxième fois, la poussant encore un peu dans ses retranchements, mais bizarrement, elle préfère rebondir sur tes questions plus expérimentales.

Tiens, étrangement, elle ne te saute pas au cou d’avoir perdu les dernières trouvailles. Serait-ce une bonne échappatoire, que d’offrir un whisky gallois, avant d’annoncer les pertes et les retards ? Tu grondes de soulagement avant d’hocher fortement la tête. C’était franchement odieux, ce qu’ils avaient créé la dernière fois.

- C’est vrai que la texture était pas mal, mais bordel que c’était mal foutu. Les formules doivent être quelque part là-dedans, tu ajoutes en secouant la main vers le dossier, probablement vers la fin, si j’ai pas trop foutu le bordel. Il faut re-évaluer les dosages, moins de synthétisation d’effets, plus de celui du goût… Merlin, dans quoi on s’est embarqués, tout de même ! soupires-tu avec une pointe de rire dans le fond de la gorge, toutefois.

Tu es bien trop fier de vos conneries pour faire croire une seule seconde que tu regrettes véritablement les efforts que vous y mettez. Voyant qu’Hekate n’a toujours pas touché à son verre, n’ayant même pas approché la main du contenu, tu grommelles et tu l’enjoins à essayer, encore une fois, nom de Dieu. Quelle mijaurée que celle-ci. Elle ploie, enfin, à ton regard trop grognon, à tes insistances sans fin, et prend du bout des doigts le verre. Tu vois bien, tu la connais à force, que ses yeux papillonnent quelques secondes d’enthousiasme devant la texture nouvelle, le goût singulier, mais bien vite ses manies lui reviennent. Sa voix est radicale lorsqu’elle clame un ‘J’aime pas’ des plus gamins, et tu lèves les mains au ciel. Que faire face à cette bourrique bien trop têtue pour son propre bien ?

- Mais quelle gueuse ! t’exclames-tu aussitôt que tu la vois descendre en une gorgée le verre que tu lui as servis, sans considération aucune pour la valeur de la boisson. Descendre du whisky comme cela, mais comment as-tu été éduquée, pauvre manante !

Elle t’ignore singulièrement, se contentant de relever son fessier pour descendre du tabouret et te rejoindre derrière le bar. Grommelant dans ta barbe, tu lèves les yeux au ciel lorsque ses hanches viennent balancer contre les tiennes, te faisant dégager du passage. Tu vois bien trop clairement dans son jeu, à cette gamine insupportable, et son sourire coquin, bien trop mutin même, vient titiller les quelques nerfs pas encore imbibés d’alcool. Tu la regardes farfouiller dans l’évier, se laver les mains, rincer son verre - rincer son verre, comme si tu lui avais servi de la gale liquide !, et faire sa petite vie. Tes lèvres sont réunies en un trait fin, bien trop grognon, et tes doigts sont resserrés sur ton verre de whisky. Tu le bois, doucement, délicatement, tu le savoures, comme tout whisky doit être dégusté - et non pas dégluti comme un sauvage.

Tes yeux ne la quittent pas du regard, alors qu’elle se déplace dans l’arrière-comptoir comme si elle n’en était jamais partie, et au travers de ton agacement de patron offusqué, tu ne peux t’empêcher de ressentir une pointe de regret à l’idée qu’elle se soit en allée, qu’elle se soit enfermée dans les terres écossaises, bien trop loin pour ton goût personnel. Distraitement, tu joues du pouce avec ton alliance, alors qu’elle s’essuie les mains et revient vers toi, sa paume venant s’écraser contre ton ventre.

- Tu sais, Talisker s’empâte un peu, mais toi aussi, trésor.

Et toute sympathie, tout regret que tu as pu ressentir à l’égard de cette teigne se volatilise en l’espace d’une seconde. Tu poses ton verre, déjà bien trop vidé, sur le comptoir, et tu tentes de lui attraper le poignet pour riposter - mais déjà, elle s’est échappée pour saisir son bien le plus précieux, et elle enchaîne, avec sa verve de toujours.

- Mais je préfère toujours les bisous de ton chien aux tiens. Enfin quelque chose qui ne change pas, dans ce monde de fou.

Cette fois-ci, c’est un rire rauque qui t’échappe, et tu viens te plaquer dans le dos de la demoiselle, bloquant toute échappatoire. Ton souffle effleure sa nuque, joue avec son oreille, alors que ta main vient se faufiler sur son ventre à elle.

- Ah, vraiment, tu préfères la langue de mon chien à la mienne, qui se glisse sur ton corps ?

Ta voix est suffisamment basse pour que personne d’autre ne puisse t’entendre, et l’action suffisamment discrète pour qu’on puisse t’imaginer l’aider à préparer sa boisson. De toute façon, tous tes clients sont bien trop occupés à chercher le fond de leur verre pour en prêter une à là où tes mains se glissent, là où ta langue se faufile. Elle reste toutefois bien sage, au fond de ta bouche, calée contre ton palais, mais ta tête se penche vers le cou d’Hekate, et tu retiens un grognement alors que tes lèvres viennent effleurer la peau de son cou, taquinant un grain de beauté à la naissance de sa nuque. Les lèvres se font un peu plus pressantes, un peu plus charnelles, mais tu finis par reculer avant de t’embraser, lui rendant sa liberté. Ta main vient saisir son poignet, la tournant vers toi, et tu joues avec ses doigts, sourire en coin, en susurrant :

- À défaut d’aimer mes baisers, tu veux bien aimer me préparer un verre, ma douce ?

Tu lâches ses doigts, t’adossant à nouveau au comptoir, levant un sourcil taquin.

- Et après ça, on pourra peut-être se mettre au vrai programme de la soirée, hmm ? À moins que tu ne veuilles changer de projet ? Je suis toute ouïe, chérie.

Et ton pouce, toujours, qui fait tourner ton alliance. Quel beau connard que tu es, tout de même.


ft. @Hekate R. Murphy, 1500 mots

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
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Dim 10 Nov - 3:08
Boule de gomme


ft. @Nigel A. Fawley ( 1 099 mts )
Comme souvent, comme toujours, Talisker vient apaiser les humeurs brutales de l’Irlandaise. Bordel ce qu’elle aimait ce chien. De lui ou de Nigel, il était difficile de savoir lequel elle était la plus ravie de revoir lorsqu’elle daignait descendre en Angleterre pour visiter son rade. Une petite voix lui soufflait que c’était ce charmant chien dodu, mais elle ne l’aurait pas avoué à voix haute. Elle tenait beaucoup trop aux verres que lui offrait son maître pour se permettre de faire une telle erreur.

En revanche, le petit tonneau ne suffit pas à calmer l’exclamation outrée qui échappe à son ami lorsqu’il voit disparaître - impuissant- le whisky gallois d’une seule gorgée. Le feu embrase la gorge de la jeune femme, et pourtant elle dépose à nouveau son verre sur le comptoir, impassible. Seule sa langue daigne venir se passer sur sa lèvre inférieure pour y recueillir les dernière gouttes qui s’étaient égarées sous l’empressement qu’elle avait eu à terminer le breuvage.

Ne beugle pas comme ça, tu veux ? Je t’ai prévenu. Je n’aime pas. Mais je ne suis pas femme à gâcher du whisky, mon chéri. Remercie le. C’est grâce à ce cul-sec que je peux te dire que tu es particulièrement beau, ce soir.

Du bout d’un index moqueur, elle effleura rapidement la joue de Nigel, avant de pouffer, les joues rougies par la bouffée de chaleur induite par la brusque consommation d’alcool aussi fort. Mais déjà, elle était à nouveau sur ses pieds. Hekate ne perdait pas le nord. Elle savait parfaitement que pas loin se trouvait le Saint Graal des whisky Irlandais. Et qu’en plus, elle était autorisée à franchir la barrière du bar pour aller le chercher. N’importe qui aurait fait exactement la même chose.

Après avoir rincé son verre, lavé ses mains et insulté à nouveau son pauvre Nigel - une mauvaise habitude qui restait malheureusement -, elle se pencha. Ses doigts ignorèrent volontairement la bouteille de Paddy - seul whisky Irlandais qu’elle dédaignait- et se refermèrent sur le goulot d’une bouteille de Connemara. Est-ce qu’elle avait poussé le chauvinisme jusqu’à choisir le breuvage qui portait le nom du lieu de sa naissance ? … C’était possible. Mais il avait également l’avantage d’être délicieux, et relativement bon marché.
Lui tournant le dos, Hekate déboucha la bouteille, laissant rouler un fin filet ambré dans la parfaite transparence de son verre. Elle sentit le souffle chaud du patron une seconde à peine avant qu’un corps chaud ne vienne se lover contre le sien, lui arrachant un petit rire.

Je m’en serais doutée !

Elle rit, mais sous la pression douce des lèvres brûlantes qui s’échouent dans son cou, sous le rideau voilé de ses cheveux noirs, la sorcière sent l’épiderme se hérisser, répondant sans attendre aux caresses qu’il dépose sur sa peau. Traître. A moins que ça ne soit aux quelques mots qu’il glisse contre la coque de son oreille. La main sur son ventre se durcie. Elle repose la bouteille, se tend contre lui tout en roulant des yeux, amusée. Il était insupportable. Et dire qu'il était censé être le plus âgé des deux. Le plus sage !... Non, définitivement, à force de le fréquenter, Fawley n'était pas quelqu'un qu'elle qualifierait ainsi..

Tu es intenable…Et tu piques, bordel ! J’ai la peau sensible, tu devrais le savoir, merde !

A nouveau, elle pouffe, et se permet même de délaisser un instant son verre pour se tourner légèrement entre ses bras. Son pouce et son index capturent impérieusement son menton.

Fais voir ?

Ses lèvres s’écrasent sans ménagement sur les siennes, en un baiser taquin, accentué par la pointe de sa langue. Une seconde, à peine. Et elle s’écarte. Fait mine de réfléchir.

“ Hm.. Définitivement oui. Talisker. Lui au moins, il n’a pas goût de whisky gallois. Décidément, tu sais comment faire fuir les femmes.

Hekate échange un regard entendu. Et pour se faire pardonner, elle décide généreusement de lui remplir son verre. Enfin, généreusement.. C’était son verre et son alcool. Mais puisque c’était elle qui faisait le service, elle s’estimait généreuse. L’altruisme même.

Le verre à la main, elle ne sait pas pourquoi elle baisse un instant le regard sur leurs doigts enlacés. C’était décidément rassurant, la sensation de cette paume chaude sur la sienne. Et puis, attirés par la réflexion brève et éclatante de la lumière sur la surface en argent de son alliance, elle s’y arrête. Tout comme elle sait qu’il joue avec la sienne de l’autre main. Machinalement. Deux bagues, d’or et d’argent. Deux vestiges de mariages abandonnés, de deux échecs que pourtant ils refusent tout deux de laisser partir. Ils étaient pathétiques, n’est-ce pas ? Pathétiques. Amoureux. Perdus. Qui aurait pu le dire, finalement ? Peut être ne gardaient-ils ces alliances que par simple habitude ? … Il n’y avait qu’eux pour savoir que ça n’était pas le cas.

Et la situation la fait sourire.

Hekate relève les yeux, et déjà les doigts masculins s’échappent des siens, laissant une fugace mais désagréable sensation de froid sur sa peau.

Changer de projet ?!

Elle éclate de rire, et le moment étrange se dissipe tandis qu’elle contourne le comptoir pour regagner sa place.

Certainement pas ! Je te vois venir, Nigel, tu ne m'auras pas !

Hekate pose son verre sur le comptoir et d’un mouvement de l’index répété deux fois, elle attire à elle le dossier bien rempli conservé par le barman.
Les yeux rivés sur les notes prises lors des séances précédentes, elle porte son whisky à ses lèvres. Ah. Meilleur. Beaucoup beaucoup mieux que la pisse de rat de tout à l’heure.

Tu ne m’en veux pas, trésor, mais je préfère mettre le comptoir entre toi et moi. T’as l’air particulièrement chaud ce soir, et on sait qu’il est tard et que ce n’est pas bon pour ton vieux coeur.

En quelques minutes, elle se remet en mémoire leurs erreurs et leurs réussites, consignant au creux de sa tête ce qu’il faudrait améliorer, ou revoir.

Bien ! On verra pour le changement de programme en fin de soirée, si tu es sage. Pour commencer, c’est évident que ça n’est pas ton whisky gallois qui va nous servir. Par contre, j’avais pensé à un scotch écossais. Sinon, il faut oublier le whisky pour se tourner vers des alcools qui se désagrégeront moins avec la transformation. Le brandy. La vodka. Le triple sec. Mais je trouve ça plutôt dommage.

lumos maxima

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
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Mar 12 Nov - 1:12

FAWLEY
Nigel

MURPHY
Hekate

Boule de gomme and drops of whisky please




Lorsque ton corps se plaque contre le sien, incapable que tu es de résister à l’appel de son corps, à la tentation de sa peau, au cri séduisant de ses courbes, tu l’entends rire et s’exclamer un “Je m’en serais doutée !” qui te fait lever les yeux au ciel. Bien évidemment, qu’elle le savait. Tu l’avais vu, bouger son corps, toucher le tien, tu l’avais vu avec sa simplicité, ses taquineries, son flirt facile entre vous deux, vous saviez tous les deux que ça ne resterait pas bien longtemps innocent, ce soir. Il y avait des fois, comme ça, où la tension était gravée dans les airs, où elle pesait si lourd qu’elle n’attendait qu’à être enveloppée de baisers.

Tu l’entends bougonner, son corps se tendant pourtant à ton contact, son ventre se crispant au contact de ta main, et ton sourire s’agrandit contre sa peau. Son commentaire pourtant te fait rouler des yeux, et tu te demandes s’ils ne vont pas y rester coincés quelque part de louche par sa faute, à force de faire mille et un tours.

- Je ne pique pas, je picote à peine, quelle drama-queen !

Elle se retourne entre tes bras pour te faire face, ses doigts venant attraper ton visage, et tu te figes, jouant le jeu, sourire taquin aux lèvres, alors qu’elle lâche un “Fais voir?”. Tu n’as pas le temps de faire quoique ce soit d’autres, de toute façon, car ses lèvres viennent s’appuyer contre les tiennes. Ça ne dure qu’un bref instant, un moment suspendu, deux corps qui communiquent dans une brièveté absolue, et tu retiens de justesse un grognement mécontent lorsqu’elle s’éloigne déjà.

Un rire profond t’échappe lorsqu’elle en revient à son histoire de Talisker, et tu viens gentiment lui tapoter la joue, refusant totalement ce verdict. Ta main retombe doucement lorsqu’elle fait référence à ton talent pour faire fuir les femmes, mais son regard calme aussitôt toute remontée de colère ou d’angoisse. Tu lui offres un semblant de sourire, presque amusé, un peu désolé par cette répartie, mais ce dernier se fait un peu plus bon-vivant lorsqu’elle te met entre les mains une bonne rasade de whisky. Tu dégustes une gorgée, appréciant son choix de bouteille avec un plaisir inégalé. Que c’était bon d’avoir une femme qui connaissait sa boisson.

Tes yeux se posent sur elle, dévorant ses traits fins, analysant son visage, son air concentré sur… vos mains ? Tu fronces les sourcils, hésites à te lancer dans une réflexion, à comprendre ce qu’elle y cherchait mais… non, pas ce soir. Pas en ce moment. Tu n’as pas besoin de réfléchir - tu veux juste ton whisky, la bonne soirée, et des beuveries expérimentales pleines d’éclats de rire. Sur vos mains, il y avait sa bague. Sa bague, et la tienne sur l’autre, avec laquelle tu joues aussi souvent qu’Hekate joue avec la sienne. Réfléchir à son regard, cela voulait dire réfléchir aux bagues, à la tienne, la sienne, les vôtres qui se touchent et - non, pas ce soir. Pas maintenant. Au troisième verre, peut-être. Peut-être que là, tu réfléchiras à pourquoi tu la touches tant, cette bague, pourquoi tu ne veux pas y réfléchir, même, c’est intéressant comme question, tout ça. Mais pas maintenant.

Tes doigts glissent hors de l’étreinte de ceux d’Hekate et viennent s’agripper au comptoir derrière toi. Tu la jauges du regard, le verre près des lèvres, et tu t’amuses encore un peu, le projet ou le jeu ? Elle éclate de rire, et son rire te fait du bien, tu sens le tien au bord de tes lèvres, frémissant sur tes lèvres qui s’étirent en un gros sourire conquis. Tu mimes un gros soupir désabusé lorsqu’elle rejette ta proposition en ayant même l’audace de retourner s’assoir de l’autre côté du comptoir.

- On dirait que j’ai la gale, ma douce, si t’es aussi loin… Enfin même de là, tu ne peux pas m’échapper, tu sais, ajoutes-tu avec un haussement de sourcil taquin, ton haut de corps se penchant ostensiblement en sa direction, de sorte que ta tête n’était plus qu’à quelques centimètres de la sienne. Tu te retiens pourtant, et ce n’est qu’un doux baiser sur son front qui t’échappe : Soit, je serai sage… pour mon vieux coeur, grognes-tu en lui adressant tout de même un clin d’oeil rassurant.

Et d’un mouvement vif, tu fais un pas en arrière pour venir te hisser sur l’autre comptoir. Les jambes écartées, la tête contre l’étagère derrière, tu as les doigts serrés autour de ton verre, et tu l’observes récapituler l’affaire presque ailleurs. Tu grognes aussitôt ton mécontentement lorsqu’elle parle d’oublier le whisky :

- Ah ça non, c’est la base du projet de bosser sur du whisky ! On est pas des faibles, haut les coeurs ! Puis, plus sérieusement, tu suggères : Je pense qu’on devrait ré-essayer avec un whisky à peine vieilli, tu sais, à peine au-delà des 3 ans. Il sera probablement moins intense, ça sera des parfums différents, mais je pense que du coup, on peut inventer une formule qui serait un peu dans la continuation d’un vieillissement, pour ne pas perturber le whisky, mais qui introduirait un changement d’état — en pâte à whisky, pour faire comme des caramels de whisky. Qu’est-ce que tu en penses ? J’ai gribouillé ça, l’autre jour, rajoutes-tu après avoir saisi ta baguette pour attirer vers vous un papier où une écriture nette et précise établissait une nouvelle formule. Je suis peut-être pas foutu de garder des trucs semaines sur semaines, mais je bosse quand même dessus, tu vois ? conclus-tu avec un petit haussement de sourcil joueur.

Tu lui laisses quelques instants pour déchiffrer ta formule et ton idée, avant de t’exclamer, les yeux pétillants d’excitation :

- Alors, qu’est-ce que tu en penses, ça pourrait être la bonne ? Je suis sûr que ça vaut le coup d’essayer — je suis une bille en application, mais tu sais que je maîtrise la théorie. Je vais bien finir par réussir à appliquer les changements qu’on veut sur ce foutu alcool ! Bon, certes, ça se base sur tes talents avec tes petites pierres, là, mais ça devrait marcher, que diable.

[Sur le papier, est écrit :

Choisir une bouteille de whisky vieilli le minimum légal, ie. 3 ans ou un peu plus, mais pas de trop. Commencer par chauffer le whisky avec trois gouttes de cannelle, pour faire réagir le mélange. Agiter trois fois la baguette dans le sens des aiguilles d’une montre, puis effectuer la série suivante en prononçant distinctement les volontés souhaitées pour le mélange [schéma des mouvements]. Cela devrait mettre en marche le vieillissement accéléré de la boisson - y introduire à présent le changement d’état progressif, en jouant avec les runes de la mademoiselle. De l’air à l’eau, de l’eau à l’air, la terre s’y mêle et le feu embrase le tout, pour solidifier la pâte, et ainsi caramels de whisky sont nés.… Si Dieu veut.]


ft. @Hekate R. Murphy, 1017 mots

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
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Mer 4 Déc - 2:09
Boules de Gomme ...


ft. @Nigel A. Fawley ( 1 051 mts )
C’était avec une docilité affolante que son corps avait réagi à la pression du sien, laissant son torse épouser à la perfection la forme de son dos. Comment avait elle pu s’imaginer que ce soir serait différent des autres ? Bien sûr que non.‌ Comme toujours, ils étaient tactiles. Ils épanchaient dans la chaleur douce de leurs peaux respectives une solitude qu’ils se refusaient à s’avouer. Du moins, pour sa part, c’était le cas. Comment aurait-elle pu oser prononcer à voix haute les mots maudits, ceux qui déclameraient au monde entier que l’isolement dans lequel la plongeait son enfermement au château la rongeait peu à peu, au point de parfois, le soir, en devenir insupportable ? Ces soirs là, alors, elle venait le chercher, lorsque l’idée même de traîner ses idées noirs dans les bars se faisait répugnante. Son cher Nigel… S’en était presque devenu une habitude tant, lorsqu’ils étaient proches l’un de l’autre, leurs mains ne pouvaient pas rester bien sagement inertes à leurs côtés.

Pour la forme, c’est une râlerie sans profondeur que la sorcière choisit de lui dédier pour palier au petit frisson que contentement qu’avait provoqué sa chaleur, mais même se montrer acerbe avec lui ne parvient pas à refréner le sourire attendrie qui s’étire sournoisement sur ses lèvres rouges. Décidément, quand il était dans le coin, elle parvenait de moins en moins à retenir ses zygomatiques de la trahir. Les sales petits enfoirés. Mais ils avaient le mérite de se voiler beaucoup moins la face que leur propriétaire qui, à la sensation chaude de son épiderme contre le sien, avant manqué un instant de se couler dans ses bras. Décidément, ce soir, elle était d’une faiblesse…. Ca n’était pas de sa faute ! Nigel avait l’étreinte chaude. Rassurante. Et ce même lorsqu’elle était teintée d’une légère coquinerie comme c’était, finalement, toujours le cas. Il était ce dont elle avait besoin, le soir, tard. Un palliatif délicieux à la froide solitude qui l’attendrait lorsqu’il faudrait rentrer au château.

“ Tu picotes, et ensuite je me retrouves avec la peau toute rouge… La dernière fois, la limite de mon décolleté était tellement écarlate qu’un mec m’a demandée si j’étais le petit chaperon rouge !”

Bon, peut être qu’elle exagérait, mais il avait compris l’idée. Il comprenait beaucoup de choses, pour un homme aussi vieux et aigri. Il avait saisit l’idée que son baiser ne durerait pas, et s’était écarté à l’instant même où elle avait entamé un mouvement de recul. Les dents de la jeune femme claque en direction de la main masculine qui avait eu l’audace de tapoter sa joue, et puis elle s’échappe. Quittant à regret cette proximité porteuses de promesses enfiévrées auxquelles elle aurait bien cédé si son envie de réussir leur périlleuse entreprise n’était pas si forte. Plus tard, peut être. Lorsque les derniers poivrots auront quitter le bar pour se plonger à nouveau dans l’atmosphère humide du chemin de Traverse. Pour le moment, au travail !

Quittant le côté réservé au personnel, Hekate rejoignit son petit tabouret, depuis trop longtemps délaissé, emportant avec elle son verre rempli d’un whisky buvable, cette fois ci. Le verre claque doucement lorsqu’elle le pose à côté d’elle, faisant écho au bruissement doux et agréable des papiers compulsés, alors qu’elle se remet en mémoire les échecs de leurs précédents essais. Ils avaient la bonne texture, et avaient trouvé le bon goût. Malheureusement, la question était maintenant d’assembler les deux afin d’obtenir quelque chose de commercialisable. Tandis qu’elle terminait sa lecture d’une dernière annotation, c’est la silhouette de Nigel qui vient opacifier la lumière tamisée des lieux, projetant son ombre agrandie sur le papier.

“ Couché, Nigel ! ”

La taquinerie, toujours. Mais il est sage, et c’est un simple baiser qui s’échoue sur son front. La douceur du geste, et la simplicité avec laquelle il avait été exécuté arrache un sourire à la jeune femme, qui maîtrise pourtant un frisson de contentement pour le priver du plaisir de voir combien sa tendresse était appréciée.

“ Voilà. C’est bien. N’oublie pas que je te refuse mon corps de déesse uniquement pour ton bien, mon amour. Pas simplement pour te faire du mal, même si ça joue beaucoup dans ma décision.”

Le mot whisky attire son attention sur son verre, et elle s’en empare pour y plonger les lèvres, retrouvant le goût familier du breuvage Irlandais. Le mécontentement de son cher ami lui fait lever les yeux au ciel et hausser les épaules.

“ Je veux bien, chéri, mais tu as bien vu ce les essais ! C’était une catastrophe ! Soit on tombe sur une texture dégueulasse, soit le whisky est totalement dénaturé. Je veux bien qu’on continue à s’acharner dessus, mais il faudra bien admettre un jour que si ça ne marche pas, il faudra changer d’alcool. ”

Ca l’emmerdait bien, évidemment, mais ils ne pouvaient continuer à s’obstiner dans une voie sans issue, cela aurait été stupide ! Alors qu’elle ruminait silencieusement, un petit papier s’échoua devant elle, attiré par la baguette de Nigel. De son écriture soignée, il avait vraisemblablement rédigé une recette qu’ils n’avaient pas encore testée. Ca ne coûtait rien, après tout. A mesure que ses yeux gravaient dans sa tête le contenu de la formule, elle secouait la tête d’exaspération amusée. Bordel, même dans ses écrits il était théâtral. Quel acteur, bon sang.

C’est des oghams, connard, pas des runes.

Mais l’idée, elle, valait pas peine qu’on s’y attarde, si on oubliait cette confusion ô combien scandaleuse des oghams et des runes. Le papier fut reposé et pendant quelques secondes, Hekate se mordilla la lèvre.

“ Un peu comme les fudges au whisky irlandais, tu veux dire ? … Un genre de caramels… Oui… Ca pourrait fonctionner. Il nous en faudrait un déjà relativement sucré, si on veut en obtenir du caramel, ou décider de rajouter du sucre, ou du miel au risque de dénaturer le goût, mais… Ouais. Peut être qu’avec la magie on peut garder la même teneur en alcool qu’avant cuisson…”


La sorcière termina son verre d’une traite et agita le récipient désormais tristement vide dans sa direction. L’excitation avec laquelle il avait exposé son idée se faisait contagieuse, tandis qu’un nouveau groupe quittait le bar en marmonnant des bonsoirs étouffés.

“ Tu ne me resservirais pas un verre, pour fêter ta bonne idée, puisque qu’on s’est mis d’accord pour préserver ton petit coeur ce soir ? ”

lumos maxima

Nigel A. Fawley

Nigel A. Fawley
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Dim 8 Déc - 14:09

FAWLEY
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Hekate

Boule de gomme and drops of whisky please




Tu penses avoir roulé des yeux au moins soixante fois depuis qu’elle a franchi la porte d’entrée. Hekate avait ce pouvoir sur les gens, celui de leur faire se demander que diable faisait-elle ici, pourquoi s’infligeaient-ils ses réparties et sa présence, et pourtant, à peine s’esquivait-elle, son parfum flottant encore dans l’espace, qu’ils en venaient aussitôt à regretter son départ. Tu étais encore, sans aucun doute, dans la phase à te demander pourquoi tu t’infligeais cela. Les commentaires pleuvaient, les taquineries suintaient sur toi, et tu n’avais que ton sourire et le bout de tes lèvres pour venir la déstabiliser quelques instants durant.

Tu grognes un peu plus fort, tout de même, quand elle te lâche un ‘couché’ qui ferait se retourner tes aïeux dans leurs tombes. Le grognement n’aide pas à démentir sa comparaison, certes, mais tu restes calme et rejoins son jeu — comment faire autrement ? C’est un baiser sage sur son front, un baiser tendre, c’est tout, qui vient apaiser la discussion. Tes yeux la dévisagent lorsqu’elle feint une satisfaction naturelle, et qu’elle cache son frisson de la tête aux pieds, et tu sens ton sourire s’agrandir, t’autorisant un cessez-le-feu de quelques minutes, bien qu’elle semble déterminée autrement. Tu lèves les yeux au ciel — encore, ils allaient y rester bloqués, par Merlin.

Tout sens du jeu s’évapore soudainement lorsqu’elle ose suggérer d’abandonner le whisky. Tu t’exclames un haut-les-coeurs alors qu’elle sirote une nouvelle gorgée de son verre, et te répond avec simplicité que vous alliez bien être obligés, au vu de la gueule des derniers essais. Grognon, tu préfères ignorer consciencieusement sa dernière phrase, préférant rebondir sur l’envie de s’acharner dessus. Tu lui présentes ta dernière création, pas trop merdique si tu en crois tes recherches théoriques - tout le monde sait que tu n’es pas des plus à même de l’essayer, mais au moins, y réfléchir, ça tu sais faire.

Ton sourire se fait innocent lorsqu’elle grimace qu’il s’agit d’oghams, pas de runes, et ta main balaye l’air, peu intéressé par la distinction.

- Oghams, runes, peu importe ma vieille, c’est utiliser ta magie qui compte.

Elle ne semble pas s’offusquer plus que cela, déjà plongée dans une réflexion certaine. Tu le vois à ses doigts qui bougent, à sa lèvre qui se fait mordiller, et tu détailles avec intérêt tous ces petits symptômes d’une grande réflexion. Ça te fait sourire mais tu restes sérieux, n’interrompant pas son élan songeur. Bien vite, elle fait référence au fudge au whisky irlandais et tu hausses les épaules avec une moue qui semblait dire ‘oui pourquoi pas’. Effectivement, un genre de caramels. C’était une structure plus simple à contrôler et à fabriquer, plus simple à fourrer, aussi.

Tu hoches la tête lorsqu’elle parle d’alcool plutôt sucré, songeant aussitôt à quelques possibilités. Tu grimaces à l’idée d’ajouter du sucre, pas certain que cela fasse bon mélange - tu crains que ça ne crée une espèce de cramé insoutenable. Soudain, ta dernière phrase fait rebondir les quelques neurones qui se battent en duel à cette heure tardive et tu t’exclames, doigt pointé :

- Mais oui, maintenir l’alcool ! Tu sais ce qu’il faut qu’on réussisse à faire, ma douce ? Oh, cet éclair de génie ! Il faut qu’on maintienne la température de l’alcool - c’est son changement de température qui se fait diluer le pourcentage d’alcool, on est d’accord ? Il faut qu’on trouve un moyen de garder sa température mais d’autoriser son changement d’état pendant qu’il se mêle à plus chaud, soit notre caramel, pour autoriser la fabrication du bonbon.

Tu t’arrêtes avec un sourire, rajoutant :

- Ça se mêle plutôt bien à mon idée de base, non ? Il faut juste ajouter la suspension de température, tu dois bien pouvoir faire ça avec tes cailloux ?

Pour toute réponse, Hekate se fait un cul-sec et tu secoues la tête, semi-blasé, semi-amusé. Elle te demande de la resservir, un claquement de langue t’échappant aussitôt pour refuser l’idée.

- Je te veux en tout contrôle de tes moyens, petite folle - tu penses vraiment que je vais t’autoriser à manipuler alcool, chaleur et tes petits graviers dans mon bar si tu as le nez pinté ? Tututut, hors de question, grommelles-tu en lui retirant son verre des mains.

Tu t’arrêtes quelques secondes pour jeter un coup d’oeil au bar, grinçant des dents en voyant qu’il y avait encore un ou deux péquenauds attablés au fond. Tu regardes l’heure, fronces les sourcils et décides que tu as, de toutes façons, toute autorité en ses lieux. Tu claques des mains en te redressant, fais signe à Kate de ne pas bouger, et vas très poliment indiquer aux messieurs que tu fermes pour ce soir, avec un clin d’oeil fort peu discret en direction de la belle plante qui t’attendait au bar. Aussitôt, le message passe dans les circuits nerveux de tes ivrognes de clients et ils caquètent, gloussent et te tapent l’épaule avec gros soutien avant de se faufiler hors de la salle du Helen’s Legs. Un soupir tonitruant t’échappe et, d’un geste de baguette, tu scelles la porte d’entrée, te tournant aussitôt après vers Hekate avec un air faussement contrit.

- Tu m’excuseras, j’ai honteusement profité de ta belle gueule pour faire dégager les irréductibles buveurs.

Tu lui tapotes la joue avec tendresse une fois à nouveau proche d’elle et, lorsque ta main reste sur sa peau rougie par l’alcool quelques secondes de trop, tu lui offres un sourire en coin.

- Allez, sage on a dit. Ta main pince sa joue, puis pointe la porte qui mène à l’arrière-salle : prête à retourner trifouiller dans nos marmites ? Et, alors que tu as déjà fait le tour vers ton stock d’alcool, tu t’exclames : une idée pour le whisky relativement sucré, ma douce ? Il me semble que Glenfiddich en font pas mal d’assez sucrés, hmm…. Ou tiens, celui-ci, Sweet Notes of Mary - explicitement sucré. C’est de la distillerie maison, en plus, tu me feras bien l’honneur qu’on le teste.

Et tes mains qui agrippent deux bouteilles, haussant un sourcil en sa direction pour attendre ses suggestions. Allez, rends-toi un peu utile maintenant, ma douce.


ft. @Hekate R. Murphy, 1017 mots

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
hiboux : 657
pictures : Boule de gomme and drops of whisky please ft. Hekate 7l39
Dim 8 Déc - 23:14
Boules de Gomme


ft. @Nigel A. Fawley ( 1 132 mts )
Des…. Cailloux ? Des putains de cailloux ? Morrigan, elle avait le coeur sensible, de quel droit se permettait-il de dénigrer ainsi ce qui faisat ses traditions et sa magie depuis plus de 25 ans ? Il allait finir par la faire claquer, avec son manque de considération. Hekate porta une main à sa poitrine, mimant le geste que son palpitant venait de flancher sous la puissance du blasphème. Ses oghams, ses oghams chéris, des cailloux ? Mais quel sale petit con ! Des oghams gravés dans des essences d’arbres de première qualité, chacune sélectionnée pour ses qualités magiques afin de coller aux mieux à la gravure qui lui était associée ? Définitivement non, pas des putain de bordel de cailloux.

Mais répondre n’aurait fait qu’agrandir le sourire qu’elle sait déjà orner les lèvres de ce cher Nigel, et c’est au prix d’un immense effort qu’elle poursuit sa lecture, ne daignant le gratifier que d’un geste du majeur qu’elle récompensait d’une sacrée sanction à chaque fois qu’elle avait le malheur de le croiser au sein des couloirs de Poudlard. Ils avaient mieux à faire que se chamailler comme des enfants. Et de toute façon, elle trouverait bien le moyen de lui faire passer le goût et l’envie de se foutre à nouveau de ses traditions.

Avec un petit rire, elle dévie le doigt qu’il pointe sur elle, visiblement très très heureux de sa trouvaille. Malgré l’agacement certain qu’il parvenait à déclencher chez elle, il fallait bien lui reconnaître un côté touchant, à le voir enthousiasmé par si peu de choses.

“ Calme toi, chéri ! Je le sais, que je suis un génie, pas besoin de t’exciter autant, tu veux ? Ton idée est excellente, pour une fois. C’est tout à ton honneur que je le reconnaisse. Le plus simple serait de créer une stase pour pouvoir le chauffer suffisamment sans que l’éthanol ne s’échappe. Si on le laisse trop refroidir, le mélange avec le caramel sera au pire impossible, au mieux il va donner une mélasse sans nom et immonde. Et pour tout te dire, j’ai déjà bien trop avalé de choses dégueulasses depuis qu’on a commencé nos expérimentations, je ne sais pas si je pourrais survivre à une de plus. Et je suis trop canon pour mourir maintenant.”

Elle qui pensait que l’idée géniale méritait d’être arrosée… Il n’était visiblement pas de cet avis, et c’est sans aucuns remords que ce petit salaud pousse l’audace jusqu’à lui retirer son verre, arrachant à la sorcière une exclamation plaintive.

“ Nigel ! Oh, alleeez…. Tu sais bien que je ne vais pas perdre mes moyens avec deux verres ! Je mérite mon whisky ! J’ai été très très héroïque quand tu m’as forcée à boire ton immonde alcool écossais, et pourtant Morrigan seule sait que je devrais déjà être en train de te reporter aux flics pour maltraitance sur ma personne… Ressers moi, sois un gentil petit amour …”

Mais son verre est déjà reposé bien loin d’elle, et elle se renfrogne en grommelant quelque chose qui ressemblait à s’y méprendre à “ sale petit con ”. Il n’était pas drôle. Etait-ce la vieillesse, qui le rendait aussi méchant avec elle ? Si telle était la réponse, elle espérait bien ne jamais atteindre l’âge ô combien canonique de quarante-six ans. Quoi que. Il serait probablement mort d’ici là, et elle aurait alors tout loisir de piller son bar. Ca c’était une bonne nouvelle !

Alors que Nigel se redresse, Hekate se plait à suivre son regard, qui dévisage alors les quelques poivrots qui siégeaient encore dans les lieux. De toute évidence, ils n’avaient pas prévu de bouger avant d’être mis à la porte, et ça n’avait pas échappé au tenancier des lieux qui avait quitté son refuge derrière le comptoir pour s’approcher des dernières tables encore habitées. Aussitôt, la sorcière cala un ogham soigneusement choisi dans sa paume, et d’un petit signe de l’index, vit revenir à elle le verre confisqué. Il devait bien savoir que c’était une très mauvaise idée de laisser la jeune femme sans surveillance après lui avoir explicitement demandé de ne pas picoler. Et si jamais il ne s’en souvenait plus, le léger bruit mat que produisit la bouteille de Connemara en retrouvant sa place après avoir rempli son verre aurait dû l’alerter.

Lorsqu’il se retourne vers elle, une fois le bar verrouillé et les derniers ivrognes condamnés à errer dans les rues du chemin de Traverse, Hekate n’a pas bougé. En revanche, à côté des papiers soigneusement étalés devant elle, trône un verre à nouveau plein qu’elle ne cherche même pas à cacher.

“ Tu es tout excusé, amour. Cependant, puisque je suis quand même profondément blessée d’avoir été considérée comme un objet par des mecs imbibés que je ne reverrai jamais, je me suis permise de prendre une compensation en liquide. ”

Et pour ponctuer sa phrase, elle pousse le vice jusqu’à porter ladite compensation à ses lèvres, tandis que son cher ami franchit les quelques mètres le séparant du tabouret sur lequel elle siège depuis le début de la soirée.
Sa main effleure sa joue, la tapotant tendrement, et l’Irlandaise se plaît à la pencher légèrement, pour appuyer le contact doux et chaud. En revanche, elle semble beaucoup moins apprécier le léger pincement qui s’ensuit. Pour qui la prenait-elle, une gamine ?

“ Sage, oui. De toute façon, puisque tu es barman et pas alcoolique, j’en déduis que tu ne sais visiblement pas saisir une opportunité. ”

Il lui tourne le dos pour retrouver son stock de whisky, et la jeune femme en profite pour tendre la main, lui assénant une petite claque bien sentie sur ses fesses auxquelles ce jean donnait, il fallait bien l’avouer, une forme à se damner.

“ Va pour ces deux là. On aura tout le loisir d’en trouver d’autres. ”

D’un petit bon, elle quitte son siège, rassemblant la paperasse tout en surveillant son verre du coin de l’oeil, quand une idée lui vient à l’esprit.

“ Et le whisky que je t’ai offert pour ton anniversaire ? Tu sais, le Sortilège, au sirop d’érable ? Il t’en reste ? Si oui, rien ne nous empêche de l’essayer. Sinon, on pourrait tenter un Knockando. Peut être pas de 12 ans, quoi qu’il me semble que ça reste le plus sucré. Il est pas trop tourbé, et il a cette texture mielleuse qui pourrait coller. ”

Pendant une seconde, elle avise sa veste, et finalement renonce à l’idée de la prendre. Elle était en sécurité, ici. Les papiers sous un bras, le verre dans une main, elle rejoint son compagnon de conneries pour se saisir d’une des deux bouteilles pour le libérer un peu.

“ Allez, oust, va fouiller dans tes whisky, femme ! L’homme que je suis va t’attendre dans ton antre. ”

Et sans aucune autre forme de procès, elle disparaît dans la petite pièce adjacente où Talisker s’était réfugié pour échapper aux clients, allumant les lumières d’un sort rapide.

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