« J’suis occupé, dis lui de repasser » appréciait-elle dans une grinçante répercussion. La polissonne s’était enhardie sur les foulées du putatif Shepperd, l’ambition cabocharde, supputant ses chances de réussite.
Un peu plus tôt…
Nul fourvoiement éligible. Ses scrupuleuses prunelles discernaient avec émoi la signature du chroniqueur et son indissoluble margoulette, défroissant continûment la gazette d’une lorgnade expansive. S’étaient agglutinées les effondrilles de maints épilogues depuis leur dernier vison-visu. Son exode sur le canton américain avait chevé un peu plus l’anfractuosité entre eux, avec pour seul écho une brumeuse accalmie.
Le corselet s’étiolait sous les trilles de son impavidité. Afin d’ouatiner ses inquiétudes, la rouquemoute grignotait les laps en épluchant soigneusement la défroque du quidam qui dégoisait avec ce qu’elle suspectait être Dennis. Conjecture entérinée lorsqu’elle hasardait une truffe dans la pièce où se préservait le galopin. La gidouille racornie d’appréhension, les prunelles décortiquaient ce trognard si familier, bien que mangeotté par les instants. C’était bien lui.
« Je me suis permise d’entrer… »
Immuables habitudes.
Poudlard, 1995 – Bureau de Dolores Ombrage « Mission accomplie, inespecteur Crivey ! »
Les deux fomenteurs s’étaient coulés dans l’antre papelard de l’hydre cupide de monstruosité. Tout exsudait le sucre d’orge à vomir. Les étoffes de dentelle s’agglutinaient aux tapisseries florales et croquis félins dans une pouacre réplétion. « J’ai l’impression qu’ils m’observent » chuchotait-elle à son acolyte, les prunelles ombrageuses à l’égard des grippemauds qui s’émouvaient dans les boisages suspendus.
Matoiserie goupillaient les deux pendards dans de frémissantes épopées. Une tension électrique grignotait chaque bribe de sa couenne en sa présence. Il l’émouvait jusque dans le barathre. L’épiderme frissonnait, remuant d’animosité.
« Tiens tiens, qu’avons-nous donc là… hum hum »
L’organe chuchotait de finauderie. Sous la marie-louise de la porte se baugeait la crapuleuse. Les commissures se déployaient sur d’ubuesques piailleries. Ombrage, l’abominable.
[…]
Les sourcils se paluchaient d’appréhension devant la perspective du blondinet. Les vestiges de leur intimité picoraient encore sa cabèche dans une tannante percussion.
« Alors alors comme ça, on ne donne pas de nouvelles à sa rouquine préférée ? »
Prunelles époussetaient à la ronde, insatiables des moindres béatilles pour accaparer son farfadet. Index et majeur s’engouaient autour d’un épi insurgé. Avant-coureur félon d’une attente ? L’ichor lysergide se coulait dans une marmelade de représailles.
« Alors c’est ici que tu travailles ? C’est marrant, je t’avais toujours imaginé en journaliste, ou collectionneur de péripéties aux quatre coins du monde…Enfin les deux s’acoquinent parfaitement aussi… »
Différente ? La croquade d’une risette froissait l’ourlet inférieur de son suçoir. C’était le moins que l’on puisse dire. « Si je t’avais attendu, j’en serais encore au stade pubescent… » La pertuisane de sa péninsule embrasait déjà l’accalmie ambiante. Ses incisives turquoise découpaient son contour. Laps juvéniles s’étaient dilapidés dans le révolu, éployant le jeune homme dans un moule travaillé. Le ‘petit’ Dennis n’était plus qu’une flétrissure dans son barathre, un douillet vestige qui l’écorchait d’une tiède ardeur. L’esprit s’engraissait d’une tripotée de réminiscences qu’elle prisait muettement dans le tombeau de l’occulte qui rongeait sa carcasse.
Une cagneuse sensibilité moulinait son giron. Agaçante intrication. L’émotion écartelée entre l’enthousiasme et l’animosité, elle se desservait d’anicroche. Les sourcils se chipotaient entre caresse et éloignement dans une froissure frontale. L’ondoiement d’un intime démêlé.
Le déferlement dans lequel elle s’était liquéfiée pour accoster le jeune homme s’était sobrement épuisé, égrugeant l’hardiesse qui la singularisait si bien d’ordinaire. Elle s’accusait malgré tout d’une qualité pour s’emberlificoter la dure-mère toute seule.
Nul écho n’avait répliqué à ses lettres. Seul ricochet avait été un indigeste mutisme. Cela s’entend qu’elle avait longtemps feulé à l’encontre du jeune homme. Il n’en restait plus aujourd’hui qu’une âpre macération. Elle ponctuait rarement l’instant de rancune. La rouquine était plutôt éruptive, débondant l’espace d’un fragile instant, presque trop brutal. Lui aussi avait assurément bu le calice comme moult sorciers. La fossoyeuse s’était montrée intraitable avec l’aîné des fils Crivey. Elle était en mesure de comprendre. Si seulement la morsure de son silence n’avait pas été aussi dolente, elle poindrait sans doute plus conciliatrice. « J’ai d’abord pensé le Hibou maladroit. J’aurais préféré que tel soit le cas » Les joues épreintes de ressentiment, Winnie abîmait l’éclat turquin dans les quinquets de son …camarade ? Ami sous lequel papillonnait la fraîcheur d’une passionnette ? Attachement épars, grignoté par les discrètes annuités.
« Figure-toi que je ne me suis pas vraiment posé la question. J’étais, et le suis sûrement encore, fâchée, mais surtout déçue. Je ne comprenais pas ton silence, et l’ombre flotte encore, mais j’avais une furieuse envie de te voir. Je n’ai pas pesé le pour et le contre et je suis venue. Je crois qu’à ce niveau-là, je n’ai pas vraiment changée… » Modeste sourire élaguait labres gourmées.
« Je vois que tu ne t’es pas séparé de ton appareil photo…ça me rappelle quelques souvenirs... »
« Tu pourras frimer devant les minettes avec cette cicatrice…ça fait « mauvais garçon »… » L’asticotait-elle gentiment, la pulpe des doigts survolant la lézarde encore fraiche. « Elle te fait encore mal ? »
Les échasses déployées et entretissées sur la froidure du sol où bécotait docilement sa croupe, Winnie mesurait l’accoisement des douleurs.
« Tiens...Il te reste encore de la poudre à vomir ou des yo-yo hurleurs ? On a perdu la bataille mais pas la guerre ! »
Mulasse un jour, mulasse toujours, jamais ne fléchirait.
« J’ai aussi du poivre. Il paraît que c’est efficace pour repousser les chats hé hé …On va le récupérer ton appareil photo. Foi de rouquine ! »
Méphistophélique croquignol se pourléchait les babines d’insurrection. Les paupières repliées sur l’humble panorama des toilettes, elle se gargarisait d’un succès fantasmé.
(…)
« Elle nous en avait fait voir des vertes et des pas mûres hein ? ‘Miss Bonbon Poison’ » Nom de guerre attribué à l’odieux personnage engoncé de son inflexible fuchsia, Ombrage. Une couleur n’avait jamais été aussi pendable que sur sa rondouillarde carcasse.
Étrange condensait bien leur interactivité. Syllabes chétives s’entravaient avec maladresse.
Il prospérait néanmoins à épingler son application à l’évocation du Quidditch, un sport qu’elle prédilectionnait d’un feu sacré bien trempé. Le mascaron pigmenté se décrispait l’espace d’une fugitive, les prunelles riantes. Jamais elle ne s’était sentie aussi vivante que sur un balai. « Tu en as de la chance ! J’aimerais prospérer là-dedans…Enfin, je n’en sais encore rien mais je me sens tellement libérée quand je joue au Quidditch… Je suis devenue capitaine de mon équipe d’ailleurs. C’est assez revigorant de motiver les troupes, surtout avec la capitaine des lions (@Pelagia H. Ollivander) qui est une adversaire de taille… » Un soupir s’abusait dans l’inanité alors qu’elle piquait le jeune homme d’une lorgnade imprécise. « Enfin, tout ça n’est que futilité j’imagine ... »
Quelques phalanges s’accaparaient le dossier d’une chaise dédaignée sur laquelle elle assujettissait son as-de-pique. La gargue dégueulant d’entreprenants échos sous l’œil décisif.
« Bon, vas-tu me dire pourquoi tu n’as pas répondu à mes lettres où tu vas me trouver d’autres sujets pour chatouiller mon attention ? Parce-que je suis à deux doigts de te prendre par le col pour te secouer dans tous les sens et t’arracher les mots de la gorge… »
Grondait le fauve sous le rutilant diadème. L’aboiement ouaté d’interrogations imbibait le climat d’une congestion ambiante.
La tension était pour le moins palpable. Leur trogne n’était que contenance sous laquelle dodelinaient moult émois. Elle l’avait prise de court par son incursion bourrue. Tel un gibier offert au bourgeon fatal du braconnier, Dennis semblait en proie à un intime ramdam. Winnie n’était pas encline aux préliminaires, guère disposée à s’afficher une nouvelle qualité telle que la patience. Œuf au plat plutôt que pot-au-feu, elle embrassait une tranchante agressivité. Une facette de sa personnalité qui lui avait soulevé maints guignons.
Le labeur soulignait les ourlets inférieurs de ses incisives azurées, révélant une certaine maturité chez le jeune homme qu’elle –même découvrait à tâtons. Sa fécondation dans le monde des adultes creusait déjà un abîme entre eux. Elle le percevait, ce saisissement inconfortable qui léchait sa couenne telle une langue épineuse. Le mesurant sous une nouvelle mandorle, elle le trouvait déjà plus mature.
L’espace d’un sourire froissait ses lèvres à l’évocation de leurs caduques facéties. Un dernier regard sur l’appareil photo avant d’être rattrapée par l’acerbe, et c’était le cas de le dire, évidence. La gargue nouée, la salive roulant telle un tapis d’épines sur la muqueuse, Winnie n’était plus aussi sure de vouloir comprendre. Lorsque Dennis accablait ses quinquets d’un regard résolu, elle devinait la suite incommode. L’esquisse d’une compassion devant l’amorce de son récit. Avec une mise en bouche pareille, sa binette avait du être imprimée par tous ses camarades estudiantins. Sensibilité croquée dans une gueule de fébrilité lorsque s’écoulait la suite. Le front gondolé sous une palette d’émotions, lèvres rongées par inquiètes incisives et joues serrées, elle ahanait péniblement à entendre les mots du jeune homme. La haïr ? Elle n’en saisissait pas la raison, tout du moins pas d’emblée. Pensant égoïstement que dans le cas contraire, d’éventuelles lettres de son ami auraient attiédi sa prison de glace, tel un doux nectar emmiellant son austère routine. Mais elle n’était pas Dennis. Non. Elle n’avait pas perdu un frère, elle. Les expériences qu’il avait dégustées se distinguaient des siennes.
Se glissait dans les éclaircissements l’ombre d’un blâme. Jamais encore il ne s’était exposé sur ce sentier malaisé avec elle. Le poitrail endiguait chaque inspiration, chacune d’elles lacérant sa profondeur d’un pénible lancinement, l’haleine condamnée derrière la barrière de ses lèvres. Non, elle ne savait pas s’arrêter. Avec l’impatience s’adjoignait la persistance, pour ne pas dire l’obstination. La violence d’une minable démangeaison grattait férocement ses prunelles. Elle retenait à grand-peine ses larmes, plissant de jure ses sourcils, l’émail un peu plus écrasé jusqu’à agacer sa margoulette d’une cuisante douleur. Elle vomissait intimement sur cette émotivité, abhorrant les chignards. Le préjudice intrinsèque que suscitaient ses aveux était plus rude que prévu. Elle l’avait pourtant bien cherché.
[…]
« T’as pleuré Win ? »
« Mais non, idiot ! J’avais juste une poussière dans l’œil »
Les pommettes et la truffe cramoisies contrariaient son mensonge. Reniflant une dernière fois, les sourcils s’étreignaient si fort qu’ils n’auraient pu former qu’un. Elle s’appliquait énergiquement à consigner ses derniers hoquets derrière le garde-fou de ses crocs, la bouche tellement pincée qu’on n’en distinguait plus qu’une filiforme hachure rosée.
« Tu n’es pas très convaincante. C’est encore ta mère qui t’a fait du mal ? »
« Mhhh… »
L’étreinte bienveillante de son ami semblait adoucir l’élancement résiduel qu’avaient laissé les Doloris crachés par sa mère.
« Je préférais une bonne fessée à la moldue à choisir » essayait-il de plaisanter.
« Une quoi ? » Le sourcil s’infléchissait d’interrogation vers la toison andrinople, renâclant machinalement.
[…]
Les ongles écrasaient la couenne de ses avant-bras, entrecroisés sous la galbe de sa poitrine, pourprant inconsciemment l’épluchure pigmentée. Tout se révélait accablant. Chaque haleine, chaque déglutition était une pénitence. « C’est vraiment dur à entendre… »
Très dur.
Le gosier dilapidait finalement une excessive halenée, le buste se libérant laborieusement d’un fardeau, l’échine léchant le dossier de la chaise.
« pfffff J’ai l’impression que toute ma confiance s’est effritée en pépites »
Elle se serait bien sifflée une bièreaubeurre pour faciliter la macération de ses confidences.
« Je me doute que les années qui nous ont séparées nous ont bien changés, Dennis…Tu sais, je ne comprenais pas ton silence. Je voulais à tout prix une réponse, quitte à ce que tu m’envoies balader. J’étais isolée dans le silence et je pense que ça me faisait du bien de t’écrire. Tu étais un peu mon seul ami à cette époque. Et oui, je ne sais pas m’arrêter. Sur ce point, je reste une indécrottable entêtée. Navrée de t’avoir donné des envies de vomir ton petit-déjeuner. Je ne pensais pas éveiller ce genre de sentiment chez toi, à l’époque… »
Le soupçon d’un rictus grignotait sa commissure droite alors qu’elle égarait un regard songeur et frustré sur la carcasse du blondinet.
« Je crois que je commence à comprendre la douleur qu’aurait réveillée mes lettres. Il est tellement plus facile d’enfouir tout ça derrière une porte… »
Plus facile certes, mais était-ce vraiment l’issue pour avancer ? Un fatras de questions bousculait sa caboche. Labres soupiraient, l’esprit suspendu.
« Et qu’en est-il maintenant ? Est-ce que le fait de me voir éveille en toi de mauvais souvenirs ? Je ne voudrais pas te torturer plus longtemps...»