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Sweet Tooth - ft. Camille
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
hiboux : 657
pictures : Sweet Tooth - ft. Camille  7l39
Sam 5 Oct - 1:04
Sweet Tooth


ft. @Camille Nott ( 1 029 mts )


" Qu'est-ce qu'il y a, encore ?! "

Assise sur son lit, le geste est arrêté en plein mouvement. Le talon encore à l'extérieur d'une vieille paire de baskets dont la couleur rouge est passée depuis des lunes et dont la semelle défraîchie laisse parfois apparaître, si elle se plie trop, sa troisième paire de chaussettes ornée de petits filets du diable, Hekate tourna la tête vers le bureau. Là siégeait Selkkie, sa majesté - quoi qu'un peu dodue - confortablement assise sur un vieux manuel de botanique moldu. Pour la sixième fois ce soir, il avait miaulé pour attirer son attention.

" Ta gamelle est pleine ! Va manger ! "

Pour toute réponse, il se pencha pour mordiller un coin de l'ouvrage, avant de secouer la tête afin d'essayer de se débarrasser d'un morceau de carton collé à sa langue râpeuse.
Le bras tendu, Hekate désigna la pâtée contenue dans un petit bol de porcelaine bleue.

" Non ! Pschit ! Va manger ta nourriture ! "

Avec un soupir, la sorcière détourna son attention du félin pour terminer d'enfiler ses
chaussures, nouées serrées et par dessus lesquelles elle rabattit son jean, enfilé sur un collant épais.

" Meoow…
-Mais QUOI ?! "

Le regard accusateur du chat la fixait de nouveau, comme depuis qu'il avait senti son intention de quitter la chambre. Apparemment, il estimait qu'elle avait mieux à faire. Comme rester ici pour passer la soirée à lui faire des bisous.

" Meeow..
-Elles sont terminées de corriger, tu es couché dessus, gros tas ! "

Parfois, elle se demandait si l'animal n'était pas croisé avec un fléreur, tant il sentait avec
précision ce qui occupait les pensées de sa maîtresse. Et puis, alors qu'elle le regardait essayer de monter pour la sixième fois sur sa table de chevet, ou s'enfuir en feulant devant un t-shirt qu'elle avait eu l'audace de laisser traîner au sol, elle finissait par se rendre à l'évidence. Il était surtout à moitié con.

Mais ses remarques ne suffiraient pas à faire disparaître son envie de quitter les lieux. Depuis la fin du dîner, deux heures plus tôt, elle avait tourné en rond. Taillé deux fois ses pauvres plantes. Relu ses copies et ses cours. Brossé Selkkie, au grand damne de celui-ci. Ca expliquerait peut être pourquoi est-ce qu'il lui miaulait dessus.

" De toute façon, je sors. Et tu peux pas venir. Tu vas encore te perdre. Tu restes ici.
-Mii..."

Hekate roula des yeux, et attendrie, fini par s'avancer vers le bureau, laissant son chat
s'approcher d'elle en ronronnant pour se laisser gratouiller entre les oreilles.

Au cours de ces deux heures à ne rien faire, elle s'était creusé la tête pour trouver quelque chose à faire. Et c'était en posant le regard sur un paquet de bonbons gélifiés
moldus - achetés le jour même de sa rencontre avec Josiah - qu'un nom s'était imposé. Camille. Evidemment. Elle ne s'était pas suffisamment imposée à lui à son goût. Et puis, lui, au moins, ne la virerait pas comme l'aurait fait ce gros salaud de Piers.

" Tu es sage. Tu gardes le château."

Les friandises dans la poche de son sweat, la baguette dans les cheveux et les oghams dans la poche arrière de son jean, l'Irlandaise balaya du regard la chambre, en une dernière tentative de s'assurer qu'elle n'avait rien oublié. En dernier geste, elle attrapa
le petit pot de sa Sensitive pour la placer en hauteur, loin des moustaches de la boule de poils dont le nouveau jeu était de s'y frotter pour regarder les petites feuilles se replier. La pauvre plante en était toute bouleversée, si bien qu'on pouvait observer un jaunissement de mauvais augure à la base de certaines tiges.

" Et pas touche à la plante ! "

[…]


Elle savait que le mois de janvier s'était installé, et pourtant lorsqu'elle quitta les lieux, un froid désagréable s'insinua au travers de ses vêtements, la faisant frissonner. Il caillait sec, et les immenses blocs de pierres qui constituaient le château n'aidaient pas à se protéger du froid extérieur. Yule était passé depuis quelques semaines à peine, et on était entré en plein cœur de l'hiver. Tout semblait mort, au dehors. Mais pour qui savait regarder, la nature continuait de vivre, et Hekate s'émerveillait toujours de voir quelques animaux braver les températures hivernales à l'orée de la forêt. Malgré la beauté que représentait le paysage couvert de neige, il lui tardait d'atteindre la pleine lune du Verseau, Imbolc. Le sabbat par qui tout renaissait.

Bien que le chemin fut court, elle avait tout de même repoussé sa capuche sur ses cheveux noirs, et fourra ses mains bien au chaud dans ses poches, réchauffées par la température de son corps. Il avait intérêt à être là. Pas question d'avoir quitté son lit douillet pour rien. Elle camperait devant sa porte si il le fallait.

La porte en question se dessina bientôt, et Hekate approcha sa main pour y frapper deux coups. Elle n’osa pas frapper plus fort. Pas par peur de se faire jeter, mais plutôt pour ne pas attirer l’attention. Personne n’avait besoin de savoir qu’elle venait dealer du sucre avec un professeur respectable.

" Nott ! Ouvre, copain de moi. C'est ta collègue préférée..."  

Pas de réponse.

Hekate gronda. Dans
un léger crépitement de plastique, elle sortit le sachet de bonbons et après en
avoir déchiré un coin, elle se saisit d'une sucrerie qu'elle posa sur le sol,
l'envoyant d'une pichenette de l'autre côté. Attrapant un ogham, qu’elle n’eut même pas besoin de regarder tant elle les connaissait par coeur, Hekate le glissa au creux de sa paume et d’un mouvement léger du majeur et de l’index, le petit crocodile s'éleva pour venir voleter tranquillement autour de la poignée de la porte, tentateur. Si sa présence seule ne suffisait pas à lui faire ouvrir la porte, peut être qu’en exploitant sa faiblesse, elle aurait plus de chances. Elle était venue partager son trésor avec lui. Il pouvait au moins faire l’effort de la laisser entrer. A moins qu’il ne soit fourré ailleurs. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien faire d’autre, à neuf heures du soir ?

Nan. Elle était sûre qu’il était là. Il fallait simplement qu’elle réussisse à le convaincre de venir ouvrir.

" Petit petit…viens… Petit petit petit…Ouvre la porte, Nott, j'ai des bonbons."
lumos maxima

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Invité
Sam 8 Fév - 9:25
Mignardises




La dédaigneuse meurtrissure de l’hiver becquetait sa viande de criards friselis. Carnassière, elle se repaissait de la moindre touffeur. Intrusive, caressant votre carcasse d’une fiévreuse curiosité, elle se coulait dans vos humeurs. Hyène vorace de vos égrotantes défroques.

Emmitonné sous de moelleux tricots, ourlés du chevronné doigté de son ‘croquignolet’ brigandeau (@Archibald Rosier), Camille clabaudait silencieusement sur l’aigre climat. L’acabit frileux du misanthrope ne le conciliait pas avec la saison d’ivoire. « Incendio » glissait-il à l’oreille de son âtre. La béguineuse déployait à la hâte ses privilèges au spectateur qu’il était, avide d’apprécier ses brûlants égards. La coquine se dandinait sous un fard de pudeur, tâtonnant au préalable l’asticot. Ses braisettes s’animaient devant ses inquisitrices prunelles. Fièvre ondoyait le bleu des océans. Volupté imbibait l’humeur.

Quelques mignards allèchements du gratin moldu remplissaient sa paumée. Pinacle de quiétude.

Toc toc

Les pavillons se dépliaient devant la caponne palpitation du battant. Qui diable s’enorgueillissait au point de l’agacer d’une heure aussi égrillarde ? La familiarité d’un écho s’égarait. Sa truculente complice. L’espièglerie de la faire languir. Diableteau qu’il était.  

Quelques laps se dévoyaient dans les épineuses cornettes de l’asphalteuse qui se déhanchait furieusement dans l’âtre. Le pendard disloquait finalement sa boiserie dans un craquètement discordant, labres désabusées d’un soupir. Douillet farfadet s’étiolait sur l’esquisse de sa crypte. La croquade de sa collègue élaguait sa veillée d’un liard d’allant. Doucement, les commissures s’allongeaient d’aisance. L’habilité avait laquelle elle pétrissait un climat sémillant l’assouplissait d’aménité. Le simulacre d’une diablerie. La chatouille d’une friponnerie. Quelques lorgnades se  mouraient dans l’intime patibulaire du couloir, crachoir de mordu follet.

« Fais-voir d’abord la marchandise » avançait-il préalablement d’une œillade trompeusement critique. La voix n’était que chuchotage.

« Entrez, agent Mourf’ »  Sobriquet appliqué à la coquine. Mourf, la choupette concision de Murphy. Une personnalité mesurée avec égard.

Il se plaisait à feindre le cabotinage sous la défroque de l’affidé. La mâchoire de la tanière s’était refermée sur leur contour, engloutissant voracement les deux carcasses dans la confiance.  L’âtre dévisageait le tiers avec familiarité, lui dévouant une lascive caresse.

« Mets-toi à l’aise ! Je te sers quelque chose pour échauffer la partie ? »

Phalanges asticotaient déjà le cristal d’un tord-boyaux, les jumelles dessinant dans le vide les deux fauteuils baroques capitonnés en cuir marron. L’étreinte qu’ils partageaient avec le foyer de cheminée les enrobaient d’accortise. Quant à lui, il se contenterait d’un jus de citrouille. Les bonnes résolutions se nourrissaient de labeur. A défaut de son affectueuse bistouille, il pouvait au moins se paître de mignardises.

« Bon alors, j’espère que t’as ramenée ‘de la bonne’… »

(463 mots)

(c) AMIANTE

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
hiboux : 657
pictures : Sweet Tooth - ft. Camille  7l39
Ven 28 Fév - 5:36
Sweet Tooth


ft. @Camille Nott ( 1.007 mts )
Ô elle n’était pas dupe. Hekate savait bien que l’on ne pouvait entrer dans les appartements du sieur Camille Nott sans montrer carte blanche. L’appartement professoral n’était pas un moulin, même si elle avait vu plus d’une fois une charmante représentante du sexe féminin s’y glisser, alors que la nuit venait à tomber. Non pas qu’elle espionnait ce qui pouvait bien se passer dans cette partie du château, mais à l’occasion, lorsqu’elle sortait fumer une cigarette en cachette pour ne pas empester de tabac froid sa charmante petite chambre et manquer de faire éternuer le chat qui y élisait domicile, elle était parfois témoin de quelques petites choses.

Alors qu’elle s’apprêtait à retoquer à nouveau, se demandant ce qui pouvait bien retenir son ami à l’intérieur, il lui sembla entendre, de l’autre côté du battement, le timbre grave de son partenaire en affaires et en cachotteries.

Tu as déjà la marchandise sous le nez, sale petit fourbe.

En effet, le petit bonbon continuait à voleter négligemment autour de la poignée, impatient de répondre à sa simple vocation, être dévoré.

Laisse moi entrer et je te file les autres !

Finalement, elle était bien contente d’être une des rares enseignantes à s’adonner au plaisir coupable et, il fallait bien l’avouer, très nocif de la cigarette. De quoi aurait-elle eut l’air, sinon ? A quatre pattes sur le dallage froid, agitant faiblement les doigts pour faire danser une sucrerie tout en murmurant sur un ton de complot à une porte désespérément close. Sans nul doute, on l’aurait pensée intoxiquée par l’alcool dont, pour une fois, elle n’avait pas pris une goutte. Peut être devrait elle revoir son comportement, si jamais un élève passait dans le coin. Mais ils n’étaient pas assez fous pour se glisser jusqu’à l’air des professeurs après le couvre feu. Non, elle connaissait bien les endroits où les petits malins pensaient être à l’abri du sacro saint couvre feu. Tour d’Astronomie. Toilettes. Parfois même les cachots. Mais décidément pas ici.

Heureuse qu’on l’autorise enfin à entrer, elle se remit debout en grimaçant sur la raideur de ses genoux. La souplesse de ses années de danse n’aidait pas à ne pas souffrir de ses rotules écrasées contre la pierre, et le tissu de son jean n’avait rien amorti.

Agent Mourf. Le sobriquet la fait sourire. Les premiers temps, elle avait fortement râlé d’entendre son nom de famille ainsi déformé, et avait pressé son ami de lui trouver un nouveau surnom qui ne ressemblait pas à l’onomatopée ridicule d’une commotion cérébrale ou d’un choc frontal, mais rien n’avait fait. Pour les bonbons comme pour les surnoms, Camille Nott était intraitable.

Le contraste de la froideur du couloir avec la chaleur de la pièce fit monter en elle une bouffée de chaleur alors que la sorcière s’avançait dans les lieux et que derrière elle se refermait la porte, scellant ainsi toutes les petites cachotteries que les deux idiots - pourtant considérés comme matures depuis un certain nombre d’années ( beaucoup plus pour Camille ) - allaient échanger.

Et bien ! Tant de temps pour ouvrir une simple porte ! Pendant un instant j’ai cru te déranger en excellente compagnie. Ravie de voir que ça n’est pas le cas. Je vais finir par croire que tu ne veux tout simplement pas me voir. J'en suis profondément blessée, Camille. Vraiment.

Hekate releva les bras pour retirer le sweat d’un bleu passé, qui ne lui était plus d’aucune utilité. Cependant, elle le conserva bien à l’abri dans ses bras, avec tous les égards que l’on pourrait accorder à une ancienne relique alors qu’elle prenait place dans un des fauteuils de cuir qui composait le charmant salon du professeur.

Tu sais bien que oui. Un whisky, si tu as… Sinon je me contenterai d’autre chose. Tant que c’est fort, et à même de me faire oublier que tu m’as SI LONGTEMPS abandonnée dans le froid, toute seule, dehors, pendant que tu te plaisais à me torturer.

Voilà. Il n’avait pas eu besoin d’attendre sa réponse que déjà il se dépêchait de déboucher une carafe et qu’elle retirait de leur cachette les bonbons tant attendus.

Juge par toi même. Oursons moldus. Cent pour cent gélatine, cent pour cent sucre, rien de plus. Bon, en vérité, sans doute pas mal de colorants et d’autres choses dont je ne connais pas le nom, mais j’aime vivre dangereusement. Et j’ai hâte de voir si c’est ces produits qui me tueront ou le diabète. Ils sont tout les deux d’excellents candidats.

Hekate n’avait pas remarqué la boisson qu’il se servait à lui-même, et lorsque son regard tomba dessus, son visage se décomposa comme à l’annonce d’une nouvelle particulièrement funeste.

… Tout va bien, Camille ? Du jus de citrouille ? Et ensuite quoi ? Une infusion ? … Je veux bien admettre que c’est tout à ton honneur de vouloir tenir ta promesse, mais le Grand Chaperon n’est pas dans les parages, tu peux bien te permettre un verre. A moins…

La sorcière se pencha en avant, et après avoir observé les alentours d’un regard suspicieux, elle chuchota à son ami. Elle savait parfaitement que jamais Severus Rogue n’aurait pu se cacher dans le coin. Dès l’ors qu’il apparaissait, la lune se masquait, les chiens se mettaient à hurler, l’herbe se fanait et elle était intimement persuadée qu’il faisait pleurer les bébés. Une sorte d’Attila le Hun, en plus austère, et en drôlement moins amusant pour ce qui s’agissait des banquets, des orgies et des massacres. Une sorte de Cavalier de l’Apocalypse. Le charisme et l’aura de puissance en moins, quoi qu’elle ne doutait pas de sa capacité à les changer en minuscules fourmis d’un battement de paupière.. Alors dans le doute, mieux valait être prudent. Elle ne voulait certainement pas risquer son poste pour avoir incité Camille à se remettre à picoler. Quoi qu’elle aurait tout simplement pu retourner travailler chez Nigel. Mais boire à l’endroit même où on travaillait faisait perdre tout l’intérêt de la chose.

A moins que le patron soit dans le coin ? Il t’écoute ? Il t’observe ? Le sale petit monstre… Cligne deux fois des yeux pour oui...


lumos maxima

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Jeu 26 Mar - 12:53
Mignardises




Une fois la jeune femme arc-boutée dans le confort, Camille ne lambinait pas de l’abreuver. Bien que dépris de ses capiteuses chatteries, il avait nonobstant épargné une bouteille de casse-poitrine dans le dédale de ses insondables. Ce n’était guère pour sustenter ses papilles mais plutôt celle de ses convives, nommément une ou deux.

Hekate relevait de ces singuliers personnages pour qui il grignotait moult considération. Soulevant fraîcheur et délassement, elle délestait les journées de cette pesanteur qui l’égrugeait parfois en effondrilles. Les deux cornichons s’étaient derechef deviné quelques homothéties. Joyeux drilles étreignant même nectar, même fourchette.

« Voyons Hekate…tu ne me déranges jamais ! Laisse donc le temps à la vieille croûte qui me sert de charpente de s’échauffer ! Tu verras dans dix ans ! » Préambule d’asticotage. L’onctueuse ardeur taquinait leur grenouillage en perspective.

« Allez tiens, goûte moi ça et arrête donc de me faire tes yeux de merlan frit ! » accentuait-il d’engouement en lui glissant une poignée de bonbons cassés à la violette. « Ce sont des confiseries concoctées à l’ancienne. Je m’en suis déjà faite une coquette crise de foie… »

Intimement friand des lichouseries moldues, ses pérambulations parmi eux s’exposaient itératives, pullulant graduellement la curiosité qu’il leur nourrissait.
« Attends je t’apporte une boîte de mouchoirs… Madame la mélodramatique » Taquinerie ponctuée de pantomime.  Diable qu’il aimait chatouiller sa bêlante comparse. « Allons allons, je ne suis pas si cruel… » Quoique.

Son saisissement se présentait condigne à ses fraîches initiatives. Si les rôles s’étaient permutés, il se serait piquousé d’une semblable confusion. L’esquisse d’une aigrelette amusette écimait la commissure droite tandis qu’il disposait l’aguicheuse bibine sur l’albâtre de la commode qui flagornait sur le versant droit d’Hekate.

« Tu as bien dit ‘ Oursons moldus’  ? »  Pavillons dégourdis papillonnaient sur grisantes syllabes. Mielleux allèchements dont il raffolait. Mandorles carnassiers chatoyaient de convoitise.

Camille s’esclaffait, hilare des médisances de son amie. La jeune femme habitait la qualité d’arrondir toute amertume, colorant toute grisaille d’allégresse. Le maraud battait successivement trois fois en guise de riposte, les commissures élaguées d’amusement. Chatouiller l’ombre de son directeur (@Severus Rogue) était plutôt divertissante.

« J’espère que non… Imagine un peu ce qu’IL pourrait nous faire ? Un ‘régime’ ? Diable je préfère ne pas y penser… »

Cette arsouille en serait bien capable.

Roquet rodomont l’avait déjà dénanti de sa gnôle, et à juste titre. L’astreignante disette éclatait naturellement apodictique. Il n’était qu’haillon sous l’archipatelin carcan de l’ivresse. Piteux cuitard qu’il était. Conscience frelatée. Carcasse décatie. Il ne briguait pas cet avenir déguenillé d’expansion. Remy ne méritait pas pareille égotisme.

« Ce n’est pas aussi bon que du whisky mais je m’y suis habitué » amorçait-il, la gutturale sirupeuse.

« Si j’en bois juste un seul, je suis foutu Hekate. Tu ne t’imagines pas comme c’est dur, mais je ne veux plus me sentir comme une défroque à la ramasse. Ce n’est pas très confortable. J’ai toujours la bouche cotonneuse et je me sens un liard plus chatouilleux… »

La croupe assise en écharpe d’Hekate, sur un voltaire besson, Camille considérait l’espace d’une fugace les confiseries éployées sous leurs voraces amandes.

« Mais je dois bien passer par là. Heureusement que je peux continuer à régaler mes papilles de friandises. Je crois que j’ai pris un peu de poids d’ailleurs… »

Phalanges taquinaient les coussinets sur les flancs, la binette fardée d’une boudeuse simagrée.


567 mots
(c) AMIANTE

Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
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hiboux : 657
pictures : Sweet Tooth - ft. Camille  7l39
Mer 15 Juil - 7:19
Sweet tooth


ft. @Camille Nott ( 1 024 mts )

“ Ta vieille charpente.”

Un joli rire lui échappe, alors qu’elle se blottit dans le confort du fauteuil. Sur ses genoux, la relique bleue fade ne quittait pas ses bras. Mieux encore, elle le resserra un peu plus, le réduisant à une petite boule de tissu pour lui permettre de l’attirer un peu plus à elle, par peur de le voir s’envoler, tomber au sol ou lui échapper d’une quelque manière que ce soit. Depuis plusieurs jours déjà, elle s’était mise à éprouver un attachement tout particulier pour ce sweat pourtant informe et délavé. Si elle se permettait de pousser un peu plus son introspection, sans doute Hekate aurait-elle trouvé qu’il n’était qu’un substitut, et qu’il s’agissait surtout du souvenir de son obtention qu’elle redoutait déraisonnablement de perdre. Alors, dans le déni, elle se disait que c’était l’ironie de porter aux yeux de tous, incognito, la possession d’un homme que les hautes instances du château désapprouvaient.

“ Loin de moi l’idée de te vexer, Nott, mais quelque chose me dit que tu étais déjà vieux à trente-sept ans. Ton vocabulaire d’un autre âge, et la veste en tweed que je sais que tu caches dans ton placard, par exemple. Mais c’est courageux de ta part d’admettre que tes années folles sont derrière toi. ”

Pauvre Camille. Il avait cependant raison. Si la trentaine bien entamée de l’Irlandaise lui laissait encore un pied dans la jeunesse - du moins s’attelait-elle à y croire - elle n’avait aucune idée de l’état dans lequel l’âge de Camille la trouverait. Sans doute diabétique et cirrhosée. Attirée par son sixième sens qui lui laissait pressentir l’odeur du sucre, la sorcière tendit la main pour y voir déposer une poignée de bonbons à la violette. Leur couleur sombre, cristallisée de sucre, luisait presque sous la blancheur transparente de sa paume. Elle en fit rouler un petit morceau entre ses doigts avant de le glisser entre ses lèvres, laissant le goût puissant de la violette enflammer ses papilles.

“ Tu vois ?! Même tes sucreries sont anciennes ! Délicieuses, mais anciennes. Si tu peux achever le tableau de vieille fille, je peux te prêter mon chat. Il est vraiment adorable. ”

Adorable, certes. Il avait cependant une fâcheuse tendance à réveiller tout le monde aux aurores. Mais elle supposait que Camille avait atteint ce stade de l’âge mûr où les seules grasses matinées qu’il pouvait s’offrir consistaient à se repaître d’un sommeil discontinu jusqu’à l’heure avancée de huit heures cinq.

Sitôt le verre de whisky en main, Hekate s’en saisit d’une gorgée. Le mélange brûlant de l’alcool s’adoucit sous le parfum de la sucrerie qu’elle conservait encore en bouche. Elle haussa un sourcil. Le mélange était étonnant, mais pas désagréable. En vérité, c’était même plutôt bon. Il faudrait qu’elle en parle à Nigel, la prochaine fois. Mais plus étonnant encore que ce breuvage improvisé, c’est le verre du sorcier qui retint son attention et sa grimace de surprise s’agrandit losqu’elle le vit porter le jus de citrouille à ses lèvres. Pur. Sans même le diluer d’une lichette de vodka ou de menthe pastille - seule véritable façon d’en apprécier le goût, n’en déplaisent aux centaines d’élèves du château qui s’en régalaient nature.

Rogue avait façonné un monstre.

D’un geste, elle sortit le paquet de friandises précédemment ouvert dans le seul but de l’appâter et lui présenta.
“ Tiens. Tout est pour toi. Tu me fais vraiment trop de peine.”
Et, n’en déplaise à ce cher directeur et à ses règles stupides selon lesquelles les enseignants devaient éviter de boire, elle savoura une nouvelle lampée de whisky.

"Oui. M’enfin je pense que ça fait quand même quelques années qu’il ne s'est pas fait quelque chose, on ne risque pas grand-chose de ce côté-là Mais si tu sens que ça te fait du bien… Alors tant mieux. Je suppose que tu y trouves ton compte. C’est jamais marrant de ne pas savoir gérer une addiction à l’alcool. Je lève mon verre à ta sobriété, mon ami.”

L’hôpital, la charité, tout ça. La seule différence avec Camille était sans doute qu’elle-même ne voulait pas gérer cette addiction. C’était, aussi triste soit-elle, la seule chose qui la faisait tenir ici. Ça, et depuis quelque temps, les yeux étrangement bleus d’un rockeur décrié. Ew. L’idée la fit grimacer, et Hekate fit passer le goût âcre de sa gorge par la saveur violente de l’alcool.

“ Mais non… On prend tous du poids, quand on arrête quelque chose. Tu m’aurais vu l’horrible année où je me suis évertuée à arrêter la cigarette, une horreur. Et puis ça te va bien. Tu rentres parfaitement dans la case du professeur entre deux âges, charmant à souhait, sexy mais pas trop dont raffole les femmes normalement constituées. Les muscles de béton, c’est joli un moment, mais c’est quand même sacrément moins confortable.”

Elle se mordit la lèvre, les commissures relevées en un sourire moqueur.

“ Et puis si on te tapote la bouée, ça porte bonheur. Comme Bouddha. ”

La Sorcière pouffa. Malgré sa médisance, et l’absence d’attirance qu’elle ressentait pour son collègue, comme c’était le cas pour ses amis, elle ne pouvait que reconnaître le charme ainsi dégagé. Quelles foutaises, que ces préoccupations pour son poids. Mais elle supposait qu’il s’agissait là d’une crise de la quarantaine, ou de quelque chose du genre. Et quelle personne normalement constituée ne douterait pas, ne serait-ce qu’un instant, de son attraction lorsque - ô jour maudit - elle voyait l’aiguille de la balance pencher anormalement du côté le plus lourd ? Combien de fois avait-elle débarqué chez Nasiya en hurlant lorsqu’elle prenait cinq kilos, avant de se rendre à l’évidence qu’il allait falloir choisir entre un poids toujours stable et les cocktails sucrés dont son ami avait le secret. Jusqu’à présent, les cocktails emportaient toujours le dilemme. Il faut dire qu’ils avaient des arguments de taille.

“ Et puis, peut être que si aux repas tu me parlais plus et tu mangeais moins, ça serait différent. Voilà où on en est, maintenant. Tu as un kilo en trop, et moi je suis délaissée. C’est pas comme si j’avais l’heur d’avoir envie de faire la conversation à beaucoup de monde, ici.”

Hekate baissa la voix.

“ En fait, ils me font peur.”

lumos maxima


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