| Ven 20 Sep - 9:50 | Malachy Juda Lyons Corne de Licorne Nom ⋇ Lyons ⋇ patronyme assez typiquement british, quoi que puisant ses origines dans le français. Ne commentons pas l’ironie qui veut que ce soit une famille de loups-garous qui le porte, on la leur rappelle assez souvent. En réalité, la famille, bien que très anciennement lycane, ne s’est pas toujours appelée ainsi. La légende raconte qu’au cours du XIXème siècle, Morgana Casted, unique héritière d’une famille de loups-garous, a épousé un simple sorcier, Jaime Lyons. Ils eurent de merveilleux enfants et petits-enfants ensemble, qui abandonnèrent avec joie le nom Casted. En effet, signifiant « chassé », et rappelant à tous leur nature de loups-garous chassés des terres fréquentées par les humains, leurs enfants arborèrent fièrement le nom de leur père, « lion ». ; Prénoms ⋇ Malachy ⋇ prénom choisi par sa mère, irlandaise. ⋇ Juda ⋇ prénom de son grand-père, actuel alpha de leur meute. Tous les enfants nés sous son égide portent son prénom, Juda ou Judas pour les garçons, Jude ou Judy pour les filles. Il s’agit-là d’une des nombreuses traditions familiales, qui permet de tracer facilement pour eux un arbre à la fois généalogique et dynastique. Ce fameux grand-père s’appelle Judas Alexander Lyon, ce second prénom étant celui du loup qui dirigeait la meute quand il est né. Si le prénom n’est pas mixte, les filles prennent le nom de l’épouse de l’alpha. Si c’est une femme qui mène le clan – comme c’est arrivé de rares fois – le processus est le même. ; Âge ⋇ 27 ans ⋇ ; Date de naissance ⋇ 31 août 1977 ⋇ ; Lieu de naissance un hôpital moldu de ⋇ Manchester ⋇ . La scène a été sanglante, Malachy est né par césarienne, et sa mère s’est évanouie assez tôt dans le processus, des suites d’une hémorragie. ; Signe astrologique ⋇ vierge ⋇ à ce qu’il paraît. ; Nationalité ⋇ anglais ⋇ par le père, ⋇ irlandais ⋇ par la mère, mais il n’a jamais foutu les pieds par là-bas. D’ailleurs, avant d’avoir bougé pour l’Ecosse où il travaille désormais, Malachy n’avait jamais vraiment voyagé. ; Statut Civil ⋇ célibataire ⋇ Endurci, qui plus est. Malachy aime les femmes, toutes les femmes, et ne saurait passer trop de temps avec seulement l'une d'entre elle. A vrai dire, il aimerait, un jour, se poser avec une nana, se marier, former une famille aimante et tout le tralala. Toutefois, il s'en sent encore loin. ; Préférences sexuelles ⋇ hétérosexuel ⋇ mais pas très rigoureusement. ; Statut du sang ⋇ sang-mêlé ⋇ il faut être bien rigoureux pour entretenir un sang pur, et les Lyons ne sont pas régulièrement décrits comme tels. S’ils ne comptent que très peu de moldus parmi leurs rangs, ils ne peuvent pas non plus se décrire comme purs. Par exemple, la grand-mère de Malachy, épouse du fameux Juda Alexander, est née moldue, et n’est devenue sorcière qu’après la morsure de son cher et tendre. La question de la pureté du sang n’est d’ailleurs pas très importante pour eux. Après l’abandon du nom de famille Casted, et avec lui l’étiquette de famille de loups-garous, ils ont vécu leur identité lycane dans le secret – au moins jusqu’à la promulgation de la Loi Granger. Les Lyons vivent donc depuis plus de cent ans parmi les moldus, les considérants ainsi comme leurs pairs. Tradition ⋇ Ordre d’Hermès ⋇ les Lyons utilisent traditionnellement leur baguette quand ils pratiquent la magie. ; Baguette Achetée peu après son huitième anniversaire chez Ollivander – pas de raison d’attendre, il n’allait de toute façon pas entrer à Poudlard – l'objet est sublime. Longue baguette de ⋇ 31cm en bois de chêne blanc ⋇, le manche est gravé de petites runes supposées être protectrices, que Malachy n'a pas fini de déchiffrer. En son cœur se trouvent quelques ⋇ crins de licorne ⋇. ; Patronus ⋇ chien de berger allemand ⋇ c’était avec un peu de honte qu’il laissait autrefois apparaître son patronus. Dans sa famille, comme dans beaucoup de familles lycanes, la plupart des patronii sont des loups, de toutes sortes et de toutes races, mais des loups quand même. Il a beaucoup été moqué par ses aînés pour ce qu’ils considéraient être sa faiblesse : ce chien soulignait selon eux son côté apprivoisable. Avec le temps, Malachy a appris que ce n’était pas forcément un défaut. ; Dons // ; Pouvoirs // ; Particularités Malachy est né ⋇ loup-garou ⋇ dans une famille de loups-garous. Il ne croit pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation, en tout cas, il s’en satisfait bien. S’il est aujourd’hui recensé comme lycanthrope, ça ne date que de la fin de la Guerre. Avant cela, et comme toute sa famille, il cachait sa condition. Il a toutefois eu la vie plus tranquille que ses aïeuls, parce qu’il est né sous l’ère de la potion Tue-Loup, et parce qu’il a vu passer la Loi Granger. Presque trop facile, si vous voulez son avis. ; Activité Professionnelle, études, métier, autre Malachy n’est pas allé à Poudlard, il a appris la magie en famille, au sein de sa meute. En revanche, il est allé à ⋇ l’école publique ⋇ , au milieu des moldus, premier pied de nez à la société sorcière qui le traitait comme un pestiféré. Parmi les moldus, créatures méprisées et honnies des spécimens de sa « race », il était accepté. Boursier, il a enchaîné sur une éducation supérieure à ⋇ l’Université de Manchester ⋇. Il y a étudié l’Histoire pendant cinq ans. Ce parcours scolaire réussit fut un argument en sa faveur à l’occasion de l’entretien pour son premier poste de travail. L’Université de Manchester n’est pas celle de Cambridge ou d’Oxford, effectivement, mais les sorciers qui ont fait de pareilles études ne courent de toute façon pas les rues. Second pied de nez aux interdictions imposées par la société magique et au bannissement séculaire, Malachy est donc devenu, il y a deux ans maintenant, ⋇ professeur d’Histoire générale du Royaume-Uni Magique et Moldu ⋇ à Poudlard, pour les enfants scolarisés en prima sapientia. CARACTÈRE & ANECDOTESPhysique Lupin & Cicatrices le corps de Malachy est naturellement poilu, ses cheveux sont épais mais très doux. Il a le sang chaud, bouillant parfois même, quand la Pleine Lune approche. De longs cernes noirs entourent souvent ses yeux, déjà encadrés par des pattes d’oie qu’il a obtenues beaucoup trop jeune. Sa vision est perçante, même la nuit, son ouïe est très fine, mais c’est bien sûr son odorat qui est son sens le plus exacerbé, en comparaison avec un homme usuel. Sous sa forme lupine, Malachy a un pelage brun aux reflets roux. Son corps est recouvert de cicatrices, héritières d’un temps où la potion Tue-Loup n’existaient pas, et où huit-loups garous passaient leurs pleines Lunes enchaînés aux parois d’une cave. Quelques loupés ont mené à des blessures qui ont atteint jusque sa forme humaine. Son corps et son dos sont barrés de profondes lacérations, son épaule droite et percée des crocs de son grand-frère. ; Bêta Malachy n’a pas vraiment été autorisé à développer la moindre ambition, particulièrement parce au sein de sa meute, il est un membre bêta. Ses grands-parents sont le couple d’alphae, suivis par toute leur troupe formée à les entourer. Tous obéissent, tête baissée, et font ce qu’on leur dit de faire. Si Malachy peut se montrer un peu plus récalcitrant que ses autres frères et sœur, il ne pousse jamais sa famille suffisamment loin pour être rejeté. De la même façon, les Lyons feignent souvent la trahison que leur ferait subir l’enfant du milieu qu’est Malachy, mais en réalité, il leur en faudra beaucoup le rejeter. Tout le monde sait bien, même tacitement, où est la limite de la meute, et si Malachy se montre un peu rebelle, il est loin du statut d’omega. Ici vous pouvez mettre quelques mots à propos de ce trait de caractère ; Impulsif Malachy n’a pas l’habitude d’attendre, de prendre des précautions ou de se préoccuper de l’avis des autres. Il fait les choses comme elles viennent, comme il le sent, souvent seul. Il peut lui arriver d’être blessant ou maladroit, car il ne réfléchit pas toujours à ce qu’il dit ou à ce qu’il fait. ; Loyal la loyauté de Malachy est la source de son courage et la conséquence de sa famille. Il a été élevé au sein d’un groupe très resserré, formé par sa meute à une loyauté farouche et sans faille dès le plus jeune âge. Pour sa famille, et pour ceux qui, par extension, méritent cette loyauté, Malachy peut faire preuve d’une témérité sans faille. La guerre n’a fait que noircir ce trait de caractère déjà bien installé. Il s’est vu mourir plusieurs fois pour ses camarades de l’Ordre, a pris quelques sortilèges pour eux, et pleura longtemps celui qui mourra en se jetant devant lui. ; Arrogance Elevé dans une famille de parieurs, et donc, de menteurs, Malachy a appris l’arrogance auprès des meilleurs. Il est souvent très sûr de lui, se montre sans peur et bien installé dans ses certitudes. Il n’admet pas souvent avoir tort, déteste d’ailleurs quand c’est le cas, et s’applique à prouver l’inverse. ; Energique Malachy a cherché à compenser la fatigue créée par le cycle Lunaire. Ainsi, quand la pleine Lune est très loin derrière ou pas encore trop proche, le jeune homme déborde d’une énergie qu’il a souvent du mal à canaliser. Chien fou, on lui reproche souvent de ne pas savoir marcher. En effet, Malachy n’a de cesse de courir, partout, dans tous les sens. Il fait du sport dès que son corps l’y autorise, et parle trop vite pour qu’on comprenne toujours tout. Souvent, ses pensées vont au même rythme, il perd parfois ses interlocuteurs tant il saute d’une idée à une autre sans y prendre garde. Cuisinier. Ce n’est pas tant qu’il cuisine des choses extraordinaires, c’est plutôt qu’il y met tant de soin que ça se ressent en bouche. Il a remarqué que souvent, il n’avait pas besoin de parler, il n’avait qu’à se mettre aux fourneaux, et qu’ainsi, il pouvait transmettre. Du réconfort, de la joie, de la fête. Issu d’une grande famille, habitué à être toujours entouré, Malachy n’aime pas être seul. Au Château, il a souvent l’impression d’étouffer, il rêve de pouvoir se louer un appartement un peu plus loin, au moins à Pré-Au-Lard, pour pouvoir y installer une grande table en chêne massif autour de laquelle il pourrait inviter tous ses amis. Amoureux Malachy est un éternel amoureux. Il vit des histoires d’amour extraordinaires, passionnées, fusionnelles, qui s’arrêtent toutes, les unes après les autres. Certains pensent que c’est un homme à femmes. Ceux qui le connaissent bien ne s’étonnent plus. Il a cette capacité à tomber amoureux en un clin d’œil, et à se désamourer aussi vite. Les sentiments n’en sont pas moins vrais, pas moins intenses, ils sont simplement plus courts. ;
CURRICULUM VITAE Lyons’ DenSept heures du matin sonnait sur le réveil des uns, tandis que Tuilelaith Lyons frottait le comptoir en zinc du pub qu’elle et son mari géraient. Elle était enceinte jusqu’au cou, mais les excès de la veille devaient être nettoyés. Les premiers clients de cette nouvelle journée ne tarderaient pas à arriver, ils ne devaient pas trouver un bar recouvert de bière croupie. Même si ça serait sûrement pour consommer à leur tour une « petite » binouze. Le pub se trouvait aux pieds d’une tour montée quinze ans plus tôt, dans la banlieue de Manchester. L’édifice, amianté et déjà gris, comptait un peu moins d’une vingtaine d’étages. Le bar était étriqué, le mobilier en était élimé. On trouvait des chewing-gums sous les tables et sous les chaises, le bois était éternellement collant, le bar ne brillait jamais. Les murs étaient recouverts de graffitis plus ou moins cachés derrière des affiches des clubs de football de la ville. Manchester United avait terminé la saison onzième de sa ligue. Manchester City, quant à elle, terminait seconde. C’est joyeuses réussites ne manquaient pas d’enrichir les Lyons, pour une année au moins. Plus les clubs gagnaient, plus ses supporters buvaient, plus ils étaient clients du club de leur cité, le Lyons’ Den. La vie se vivait au jour le jour, au gré des réussites de Manchester, des bières bues, mais aussi des paris gagnés. En 1977, Judas Lyons et son fils Peter géraient les paris sportifs de leur quartier. Allez savoir pourquoi au Royaume-Uni en particulier, le métier de bookmaker est parvenu à rester prospère malgré la législation à leur égard se faisant, les années passant, toujours plus dure, et malgré l’avènement, au XXIème siècle, des paris sportifs en ligne. Les Lyons s’étaient saisis de cette exception anglaise à la règle européenne qui vouait les parieurs à l’oubli, mais ils n’étaient en 1977 pas encore très doués à ce jeu-là. Les paris ne tournaient alors qu’autour des deux équipes de la ville de Manchester, et parier autour d’autres clubs anglais leur paraissait trop ambitieux. Et puis surtout, comble de l’idiotie, ils ne pensaient pas au monde magique. Pourtant, ils étaient tout aussi sorciers qu’on puisse l’être. C’était avec sa baguette que Tuilelaith nettoyait son bar avant que les premiers clients – moldus – ne passent la porte, tandis que dans l’appartement derrière le bar, son mari, Peter, courait après sa chaussure qui avait tendance à s’envoler depuis que leur fille aînée – Jude – l’avait ensorcelée. L’appartement justement était suffisamment grand pour accueillir un couple de grands-parents, un couple de parents, une tante esseulée, deux enfants avec chacun leur chambre, et une nurserie prête à accueillir un nouveau louveteau. Or, depuis l’extérieur, il ne devait pas mesurer plus de quatre-vingts mètres carrés. Quelle sorte de sorcellerie que celle-là ? Celle d’une famille au sang magique depuis des siècles, mais aussi celle d’une famille habituée à se cacher, à se terrer, depuis des siècles. Sous ce bar que Tuilelaith nettoyait avec précaution, il y avait une trappe. Un moldu qui passerait sa tête reconnaitrait là ces planches de bois qui s’ouvrent directement sur des escaliers, eux même menant vers la cave où étaient rangées les cuves de vin, les futs de bière, et tout le reste de l’inventaire d’un pub anglais digne de ce nom. Certes, le moldu ne se tromperait pas ; effectivement, si Tuilelaith voulait aller récupérer une nouvelle bouteille de gin pour son comptoir, elle irait là la chercher. Mais si Tuilelaith voulait passer une nuit de pleine Lune sans risquer de laisser apparaître son apparence lupine aux habitants de son quartier, alors, il lui faudrait aussi descendre là-dessous et s’installer entre deux futs de bière pour la nuit. La jeune femme, comme beaucoup de membres de sa propre famille, ainsi que de celle de son mari, était lycanthrope. Les communautés louves de Grande-Bretagne se connaissaient, communiquaient régulièrement, s’organisaient même parfois. C’était ainsi qu’elle avait rencontré celui qui allait devenir son mari, Peter Lyons, qui avait d’abord été son partenaire épistolaire. Ils étaient des adolescents esseulés, interdits de mettre les pieds dans une école, et encore moins Poudlard. Alors, ils s’écrivaient, pour passer le temps et chasser l’ennui. Elle l’avait trouvé un peu idiot dans ses lettres, mais pas méchant. C’était une bonne définition du personnage, qui manquait singulièrement d’ambition sans pour autant se laisser jamais dépasser par les événements. Ils avaient commencé à sortir ensemble au milieu des années 1960, et s’étaient mariés en 1965. Elle avait ainsi quitté son pays pour s’installer chez lui, à Manchester. Ensemble, ils avaient acheté le troquet et l’appartement derrière celui-ci à peine l’immeuble avait-il finit d’être construit. En 1969, ils avaient eu leur premier enfant, une petite fille, Jude. En 1975, leur premier garçon, Ciarán naissait, et s’en suivirent encore d’autres enfants. Ainsi, dans la cave du Lyons’ Den, il y avait encore des chaines accrochées au mur, suffisamment pour retenir les membres avant de huit loups-garous sanguinaires, qui ne devaient sous aucun prétexte être relâchés dans les rues d’une métropole telle que Manchester. En vingt ans de vie dans cet immeuble, il n’y avait pas eu d’accident. Jamais. Wolves in the CityTous les Lyons n’étaient pas des grands amateurs de chaînes. Judas – le grand-père – était issu d’une génération où l’on n’enserrait pas ses poignets mensuellement, où l’on bridait son corps le moins possible, la transformation étant déjà suffisamment douloureuse comme cela. Les Lyons étaient alors une meute nomade, qui tournait entre différentes forêts galloises, et plusieurs villes plus ou moins proches : Liverpool, Cardiff, et bien sûr, Manchester. On utilisait différents sortilèges pour piéger les loups qu’ils deviendraient la nuit tombée entre quelques arbres, on investissait des maisons abandonnées qu’on venait hanter pour la nuit, bref, le résultat était plus risqué, mais la vie était plus libre. Le quotidien se fit plus sédentaire quand Judas rencontra une jeune moldue, Mary-Magdalen, dans les rues de Manchester. Elle lui fit baiser sa main et lui proposa de l’appeler simplement Magda, et il n’en fallut pas beaucoup plus pour qu’il se décide à lui faire la cour. Il était assez vieux-jeu, et elle, au contraire, était attirée par tout ce qu’il y avait de différent en lui. Quel ne fut pas son étonnement quand elle apprit, après quelques mois de cour acharnée, que son cher et tendre qu’elle se résolvait enfin à présenter à son père subissait, comme elle, des « cycles mensuels ». Le jeune homme avait beaucoup d’humour, et c’était en effet ainsi qu’il avait présenté les choses. Et puis, par-dessus le marché, il s’était décidé à le lui prouver en faisant voleter des pâquerettes pour qu’elles viennent se piquer dans ses cheveux, le tout en remuant un bout de bois. Puisqu’on était alors dans les années 1930, vous vous doutez bien que la jeune femme s’était empressée de tourner de l’œil. Bien sûr, elle ne s’était pas vraiment évanouie – c’était plutôt la seule solution qu’elle avait trouvée pour se donner du temps pour réfléchir. Tandis que Judas s’agitait autour d’elle pour tenter de la réveiller, elle se demandait ce qu’elle allait faire de tout ce qu’il venait de lui apprendre. Elle qui rêvait d’une vie plus excitante que celle dévolue aux jeunes femmes de son âge, elle venait d’être servie. Magda avait fini par se laisser aller aux bras de son Grand Loup, comme elle aimait l’appeler, non sans le tordre en quatre pour qu’il puisse rentrer dans sa vie. Elle l’avait installé à Manchester, l’avait poussé à s’éloigner de sa meute, sous prétexte que si elle devait cacher son secret, et ainsi mentir aux siens, il pouvait bien ne plus toujours être collé à ces autres Lyons trop poilus. N’allez pas la croire tortionnaire : sa belle-famille n’était pas exactement emballée qu’une moldue doublée d’une non-louve se lie à l’un des leurs, et lui faisait bien savoir. Tous les deux s’étaient ainsi installés dans une petite maison, au milieu d’une zone industrielle de Manchester, et avaient vécu quelques années de tranquillité. C’était à ce moment-là que Judas avait commencé à s’enchaîner, à son plus grand désarroi. Une fois par mois, il s’enfermait dans la cave, pour qu’il détruise le moins de choses possible. Il détestait cela, préférait courir les bois, même en rond, piégé d’une illusion mise en place pour lui éviter de tuer quelqu’un. Et puisqu’il détestait cela, il ne s’y appliquait pas vraiment. A vrai dire, c’était étonnant que trois années aient pu passer sans qu’un incident n’ait lieu. Une nuit de juin fut la fin de l’existence de Mary-Magdalen telle qu’elle la connaissait. Elle se réveilla un lendemain de pleine Lune, baignant dans un bain de son propre sang, une touffe de poils sur chacune de ses phalanges, le corps endolorit. Et son foutu mari qui lui expliquait en pleurant qu’il s’était dit qu’une seule chaîne suffirait. Les sortilèges qui protégeaient la maison étaient heureusement restés intacts, mais ce n’était pas la petite porte en bois, désormais explosée, qui aurait pu l’empêcher de filer hors de la cave jusqu’à la chambre à coucher, une fois la chaîne brisée. Il avait heureusement mis longtemps à se détacher de la menotte restante, et les nuits de juin étaient courtes. Quand il était arrivé pour mordre la seule proie qu’il pouvait trouver sur son chemin, la Lune repartait déjà se coucher. Sans cela, il l’aurait probablement dévorée, se justifiait-il. La vie de Mary-Magdalen avait ainsi été bouleversée une seconde fois. Elle qui rêvait d’une vie différente de celle de toutes les autres filles se retrouvait à devoir pousser la porte d’un certain Ollivander pour acheter une baguette magique – rendez-vous compte ! – qui lui permettrait de contrôler les étincelles qui lui sortaient des mains à peine se laissait-elle aller à ressentir quelque chose. Pire que ça, il lui fallait cette baguette pour aider son mari à installer des sortilèges pour retenir les deux loups qui se battraient désormais dans la cave de leur maisonnée. La douleur était toutefois ce qu’il y avait eu de plus inattendu. Elle était inimaginable, rien ne pouvait l’égaler et rien ne l’égalerait jamais, pas même la souffrance de son premier accouchement. La grossesse fut accidentelle, le rejeton n’était pas désiré, il était le fruit d’une nuit de terrible dispute qui s’était terminée sur la couche matrimoniale. Le motif était toujours le même : Madga détestait ce que son mari avait provoqué chez elle. Elle haïssait cette malédiction, et donc celui qui la lui avait transmise. Lui n’en pouvait plus de s’excuser mensuellement de ce qu’il n’avait jamais voulu causer, et lui renvoyait ses injures. L’enfant qui résulta de l’une de ces scènes fut toutefois l’élément qui permit au couple de dépasser l’affaire. D’abord parce qu’à son tour, Magda avait transmis cette fameuse malédiction. Elle ne l’avait pas fait exprès, n’avait mordu personne, et pourtant devait voir le corps minuscule de sa fille se tordre tous les mois pour laisser apparaître à sa place un louveteau aux yeux rouges. Puis, parce que ce fut cette enfant qui permit au couple de renouer avec la meute. Elle fut le totem de paix qui poussa les Lyons les uns contre les autres. On lui donna pour deuxième prénom celui de son grand-père, alpha de la meute, pour prouver que la hache de guerre était bel et bien enterrée. Magda se découvrit d’extraordinaires belles-sœurs, qui s’accordaient avec elles : puisqu’elles avaient deux cycles menstruels, elles avaient forcément la vie plus dure que celle de leurs compères masculins. Mary-Magdalen ne pleurait plus. Magda et Judas restèrent habiter à Manchester, mais retrouvaient régulièrement le reste de leur meute. Puisque Judas était l’ainé de sa fratrie, il fut propulsé au rang d’alpha au décès de son père, qui survint peu après la naissance de Josephina Alexandra. Son fils, qui naquit en 1944, fut appelé Peter Judas Lyons, et c’est ainsi que fut intronisée la nouvelle génération. Wolves’ DenMalachy était assis sur un des hauts tabourets du bar du Lyons’ Den. Seize heures, un premier septembre, il n’y avait vraiment pas grand monde. Sa mère lisait un bouquin, assise sur l’une des banquettes, et un client parlait tout seul devant sa bière. L’enfant, comme sa mère dans son roman et comme le client dans sa folie, était plongé dans un monde imaginaire. Il s’imaginait cette Grande Salle dont il avait entendu parler tant de fois, dont il avait lu des dizaines de descriptions, notamment dans l’édition familiale de l’Histoire de Poudlard. En fermant les yeux, il y était presque. Il arrivait à sentir la chaleur des bougies qui flottaient au-dessus de sa tête, il entendait le brouhaha de tous les autres élèves autour de lui. S’il avait été quelqu’un d’autre, s’il n’avait pas été Malachy Lyons, il aurait été là-bas, assis sur ce tabouret, à attendre la sentence du Choixpeau. Quelle voix avait-il, d’ailleurs ? Et quelle chanson avait-il inventée cette année ? Et alors, Gryffondor, Poufsouffle, Serpentard ou Serdaigle ? « Maman ? Tu penses que j’aurais été réparti dans quelle maison ? » Il lui fallu se secouer le crâne pour remettre les pieds sur terre, se retourner sur son tabouret, et attendre la réponse de sa mère. Celle-ci ne leva pas le crâne de son livre pour lui répondre : « Reste pas ici, Malachy, va aider ton frère. » Traînant la patte, le garçon se laissa tomber de son tabouret, abandonnant la scène imaginaire que sa mère refusait d’alimenter. Peut-être cherchait-elle à le protéger, ou peut-être, comme il le soupçonna à cet instant-là, s’en fichait-elle complètement. Plutôt qu’aller aider son aîné à compter des pièces, il s’échappa de la surveillance de Tuilelaith pour filer rejoindre les autres enfants du quartier. Ils s’étaient tous mis d’accord : « on rentre goûter à la maison, et on se retrouve après ». Voyez le sens des priorités d’enfants de dix ans qui finissent leur premier jour d’école. La bande avait d’ailleurs été étonnée de le revoir, en ce premier septembre. En effet, Malachy avait juré qu’il ne serait pas parmi eux, à la rentrée. Il avait raconté qu’il avait été accepté dans un internat à l’autre bout du pays, et avait passé son mois de juin à leur dire au revoir, à tous. Que d’illusions. Si Malachy avait bel et bien reçu sa lettre d’admission à Poudlard, et qu’il avait véritablement tout tenté (littéralement tout) pour y rentrer, il n’en avait pas été question une seconde. Ses parents n’avaient montré aucune souplesse à ce propos, ils n’avaient pas bougé de leur posture, n’avaient pas laissé une seule chance à cette idée. Pourtant, Malachy y avait cru, il s’était même appliqué à le raconter à tout le monde pour leur forcer la main. Rien n’y avait fait. Au départ, ses parents avaient tenté de lui expliquer, de raisonner avec lui. Les loups-garous ne vont pas à Poudlard. C’est trop dangereux. C’est comme ça. Il n’y a jamais eu aucun Loup-Garou à Poudlard, et il n’y en aura jamais. Et puis, au bout d’un moment, ils avaient arrêté, et s’étaient contenter d’ignorer ce qu’ils jugeaient être, somme toute, un caprice. Pour ça, et pour tout le reste, Malachy leur en voulait terriblement. Bien sûr, il était plus facile pour lui, du haut de ses dix ans, d’en vouloir à Peter et Tuilelaith Lyons pour leur sévérité que d’en vouloir à la société magique toute entière pour son racisme envers les lycanthropes. Aussi injuste que ça puisse être à leur égard, le garçon faisait du mieux qu’il pouvait face à cette situation qui, en vérité, lui était incompréhensible. Être loup-garou n’était qu’une petite, toute petite, infime part de son identité – croyait-il, en tout cas. Être réduit à cela alors qu’il avait l’impression d’être tellement plus le mettait en colère, et par-dessus le marché, qu’on lui dise non avec tant d’aplomb ne lui donnait que plus envie d’y aller. C’est son frère aîné qui, ce soir-là, vint le chercher à la station de train. En chemin pour le terrain de foot et pour rejoindre ses copains, Malachy avait vu le panneau qui indiquait la gare ferroviaire et s’était dit, allez, dernière tentative. Il avait toutefois laissé passer les trains devant lui, ne reconnaissant jamais une machine à vapeur noire et rouge qui pourrait l’emmener jusqu’en Ecosse. Ciarán, qui venait de passer une heure à fouiller le quartier pour le retrouver, l’avait attrapé par le cou pour le pousser devant lui et le renvoyer sur le chemin de la maison. Lui non plus ne montrait pas une grande souplesse face à cette situation. Il avait des meilleures choses à faire qu’aller chercher son idiot de petit frère à la station de train, lui disait-il. Il faut dire que lui n’avait jamais eu envie d’aller à Poudlard, mais il se retrouvait coincé entre deux membres de sa fratrie qui auraient tout donné pour y rentrer. Luaine Jude, simplement appelée Jude tant elle détestait son premier prénom, était l’aînée des enfants Lyons. Elle était aussi la seule qui n’avait pas hérité du gène de Loup-Garou. Pour cela, elle était et serait toujours différente. Elle était née sorcière, mais cela n’importait pas beaucoup. Ce qui primait, chez les Lyons, était la lycanthropie. Il fallait ainsi qu’elle protège le secret de ses frères, elle ne pouvait donc pas non plus aller à Poudlard. Elle n’avait pas négocié comme avait tenté de le faire Malachy, s’y était résolue bien plus vite que lui, mais l’avait retenu contre ses parents avec vigueur. Les quatre enfants (Faolán, benjamin de la fratrie, naquit en 1980) avaient été formés à la magie principalement par leur tante Josephina, qui n’avait pas fait un mauvais travail. Aucun d’eux n’exploitait toutefois le maximum de ses capacités, parce qu’aucun d’eux n’avait pu bénéficier de la meilleure éducation. Ils étaient tous les quatre allé à l’école publique de leur quartier de Manchester, Jude y avait d’ailleurs brillé. Gamin, Malachy y avait passé du bon temps, mais l’année qui s’était profilée après cet incident de la gare de trains fut la première d’une longue série d’années difficiles. Allant jusqu’au bout de sa tentative de persuasion, Malachy s’appliqua en effet à faire en sorte que cette école ne puisse jamais être aussi bien que l’était son Poudlard imaginaire. imagine a world that revolves around the Moon Sur le mur de leur appartement, un calendrier lunaire. C’était le seul qui importait. Au départ parfaitement moldu, constitué de papier glacé et d’images de chatons dans un panier, on pouvait voir, de pages en pages, un groupe de loups étrangement réalistes se promener d’un jour sur l’autre. Par une décision gonflée d’ironie, il avait été déterminé que ces loups ne prendraient leur forme humaine que les jours où ils atteindraient la pleine Lune. Malachy avait eu ce calendrier sous les yeux toute son enfance. Les images avaient changé : chatons, chiots, pompiers ou lapinous, en fonction des années. L’idée toutefois restaient la même. La pleine Lune venait, sans faillir, tous les mois. A peine la quittaient-elle qu’elle revenait, tout juste 28 jours plus tard. Jamais elle ne se déréglait, jamais elle n’oubliait de poindre, une nuit par mois. Pendant son enfance, Malachy avait espéré tant de fois qu’elle n’oublie d’apparaître. Particulièrement pendant les courtes nuits d’été, quand le Soleil restait jusque si tard qu’il faisait miroiter l’espérance. A l’adolescence, Malachy avait arraché ce calendrier du mur, l’avait déchiré, faisant exploser avec cela le sortilège que son père le forçait ensuite à reconstituer. La Lune est morte, vive la Lune. Malachy était dans sa vingtième année, et toujours plus déterminé à ne pas laisser son identité lupine le définir. Il prenait assidument sa potion Tue-Loup, ne se plaignait jamais de la fatigue qui épuisait son corps aux jours qui précédaient et suivaient les pleines Lunes, et bien sûr, ne mentionnait jamais cette condition aux nouvelles personnes qu’il rencontrait. Il était installé sur la grande table de l’appartement familial, avec son frère et sa sœur aînés qui enfournaient les derniers billets qu’ils avaient gagnés dans une machine faite pour les compter et vérifier leur véracité. L’argent moldu était vraiment plus facile à compter que les mornilles sorcières, qui affluaient elles aussi dans les poches des Lyons depuis 1994. La dernière coupe du Monde de Quidditch avait en effet été le terrain de l’expansion du business des Lyons. Puisqu’elle avait été organisée en Angleterre, elle avait été l’occasion à ne pas manquer pour s’imposer dans la grande machine des paris sportifs sorciers. C’était Jude qui, du haut de ses vingt-cinq ans, avait mené d’une main de maître cette entrée en la matière, en se chargeant de toute la communication. Elle était l’intermédiaire, la face publique, la bookmaker, tandis que ses frères, son père et son grand-père, étaient les mains de l’ombre. La crainte de l’Homme faisait la nature par excellence du Loup, les hommes de la famille choisissaient donc de rester cachés. De son côté, Jude se faisait sans-peur et ainsi excellait. Les Lyons s’étaient ainsi imposés dans le métier, forts de leur expérience moldue décennale, et s’étaient vite monté toute une réputation. A la suite de la Coupe du Monde il y avait eu, dès le début du mois de septembre, la reprise du championnat anglais de Quidditch, lui aussi bien vite investi par la famille, et de là, l’intérêt n’avait fait que croitre. Par-dessus le marché, 1992 avait vu la création de la Premier League de football anglais, gagnée, les deux années consécutives à sa création, par Manchester United. Les Lyons envisageaient de déménager tant leurs poches étaient pleines. Heureusement ne l’avaient-ils pas fait, sans quoi Remus Lupin ne les aurait peut-être pas trouvés en 1997. On l’a dit, les Loups-Garous se reconnaissent, certains réseaux existent pour se trouver, se rencontrer, dans l’idée de ne pas avoir à passer une pleine Lune seul. Alors que le Mage Noir recrutait des membres pour son armée, particulièrement friand de créatures aux capacités magiques exacerbés par leur génétique flatteuse, l’Ordre du Phoenix faisait de même. Remus Lupin était un de ces Loups qui faisaient la Une des journaux depuis près de cinq ans, d’abord parce qu’il avait été embauché par le directeur de Poudlard malgré sa condition, et maintenant parce qu’il était recherché pour coalition avec l’ennemi, par sa qualité de membre de l’Ordre créé par nul autre ennemi qu’Albus Dumbledore. Malachy le reconnut ainsi aisément lorsqu’il passa la porte de leur appartement. L’offre était simple : un recrutement pour la bataille qui, sans nul doute, approchait. Scrimgeour avait été sauvagement assassiné, Harry Potter était porté disparu, les sangs-purs dirigeaient Poudlard. Au milieu de ça, les Lyons vivaient de leurs paris comme si le monde tel qu’ils le connaissaient n’était pas sur le point de s’effondrer autour d’eux. Ils vivaient dans une candeur moldue que Remus s’appliqua à souligner. Le cœur de son propos était de leur éclairer l’indéniable. Bientôt, plus aucun sorcier ne songerait à se divertir en pariant sur un match de Quidditch. Bientôt même, aucun sorcier n’aurait envie de monter sur son balai pour divertir le peuple, et peut-être même que la majorité des joueurs seraient interdits de jouer à cause de la couleur de leur sang. Remus avait quitté l’appartement pour laisser les Lyons à leur réflexion. Malachy ne tarda pas à le contacter : « Dit-moi quoi faire », avait-il simplement écrit dans une enveloppe à l’adresse d’un certain Romulus. Nombre de missions avaient suivi, Malachy surtout chargé d’aller sécuriser les maisons des moldus avoisinant les zones les plus sorcières, et donc les plus à risque pour eux. Puisque ces missions se faisaient souvent groupées, pour réduire les risques, il avait rencontré la plupart des membres de l’Ordre, oubliant auprès d’eux aussi de mentionner qui l’avait attiré dans les serres du Phoenix, et donc oubliant ainsi de dévoiler sa génétique. Sa vie ne tournait plus autour de quand est-ce qu’arrive la prochaine pleine Lune ? mais plutôt autour de : qu’est-ce que je peux encore faire avant qu’on me tue ? Telle était la réalité du terrain. Ceux qui osaient se positionner du côté du Survivant étaient assassinés, raflés, emprisonnés. Tous les jours, des sorciers disparaissaient pour ne jamais réapparaître. L’attente était insupportable, Potterwatch annonçait tous les jours plus de décès, et Harry Potter ne semblait pas encore prêt. A quoi faire, personne ne le savait non plus. Il fallut attendre le mois de mai pour que les choses s’enchaînent et qu’enfin, la bataille promise par Remus ne commence. Quarante ans plus tard, il en était persuadé, Malachy en ferait encore des cauchemars. Pareille violence était inimaginable. C’était la première fois qu’il posait le pied à Poudlard, et c’était pour la voir tomber en ruine. Il avait vu des corps écartelés, explosés, des tourelles s’effondrer sur le sol, écrasant tout sur leur passage. Il avait été témoin de la folie de Fenrir Greyback, qu’il n’avait pas pu lâcher du regard alors qu’il arrachait la jugulaire d’une enfant. S’il l’avait voulu, il n’avait pas eu le temps de se cacher, tant le monde s’emblait s’écrouler autour de lui. Au lieu de ça, il avait combattu comme il avait pu, ne sachant parfois plus bien distinguer les corps dans leur danse mortelle. Il avait vu tomber des amis, des alliés, et s’était entendu prononcer des sortilèges qu’il ne s’était jamais su capable d’entonner. Poudlard en était sortie méconnaissable, comme la plupart des belligérants. Malachy avait cru sentir le sol s’effondrer sous ses pieds, toutes ses certitudes semblaient avoir explosé en mille morceaux. Il avait trébuché sur des amis morts entre les décombres. Il avait trouvé un enfant tellement enseveli sous les pierres que seul son odorat de loup avait pu le retrouver. Il avait vécu son pire cauchemar. Malachy’s DenMalachy était assis sur une chaise en bois, attendant qu’on vienne à sa rencontre. Il se balançait légèrement d’avant en arrière, impatient et certainement un peu tendu. Entre ses mains, une pochette verte, dans laquelle il avait rangé des papiers, qualificatifs de ses prétendues qualités pour devenir professeur à Poudlard. Rendez-vous compte ! Il avait terminé son cycle d’université moldue et n’avait eu d’autre idée que de se présenter au poste de Professeur d’Histoire de la toute nouvelle Prima Sapientia de l’école la plus magique qui fût. L’année 2002 avait été, d’ailleurs, pleine de bonnes idées de la part de Malachy. Quelques jours avant de se présenter à l’entretien, il était allé se faire recenser au Ministère de la Magie comme Loup-Garou. Il avait prévenu les siens par lettre, et avait reçu en retour une dizaine de beuglantes le conjurant de ne pas le faire. Comment pouvait-il faire confiance ?, et pourquoi les mettait-il en danger ainsi ?, et pour qui se prenait-il, d’abord ? Malachy soutenait le nouveau gouvernement sans honte et sans frein. Effectivement, il attirait l’attention sur sa famille en se déclarant lycanthrope, mais il ne les forçait pas à dire quoi que ce soit. Il faisait ses propres choix, qui l’avait d’abord mené au Ministère, et ensuite à Poudlard. Là encore, sa décision fut prise comme une trahison par les siens, qui avaient mis un point d’honneur à ne jamais mettre un pied dans cette école qui les avait rejetés pendant des siècles. Malachy tourna ça autrement, bien sûr : il s’agissait plutôt d’une revanche. Pour la première fois de sa vie, la lycanthropie serait un argument en sa faveur, tout comme le fait d’avoir passé la majorité de sa vie entouré de moldus. Un sourire joyeux occupait son visage alors que Severus Rogue lui proposait d’entrer. Malachy obtint le poste sans encombre et réclama des appartements personnels qu’on lui assigna. Sa famille lui pardonna sa dernière rébellion et il fut autorisé à fêter avec eux le premier match de la nouvelle saison de football. La vie avait repris son cours. La plupart des Lyons gardèrent secrète leur identité encore des années. Judas et son épouse ne se déclareraient jamais, ils se l’étaient juré. Tuilelaith avait sauté le pas quelques mois après son fils. L’agente qui tenait les registres fut d’une discrétion exemplaire, ne posant aucune question mal placée quant aux autres membres de la famille. Les loups-garous était un peuple qui avait été forcé de se cacher pendant des millénaires, éternellement entouré de honte et voué à une vie de misère. On ne pouvait pas s’attendre à un revirement de situation du jour au lendemain. Malachy prit un plaisir fou à enseigner. Alors qu’il s’était lancé dans ce poste pour faire fulminer ceux qu’il avait encore du mal à ne plus appeler Mangemorts, il s’était étonné à adorer cela pour autre chose que la colère des sangs-purs. Il aimait voir ses gosses se bousculer dans les couloirs et feindre la docilité dans les rangs. Il aimait les aider à apprendre à lire, entre deux leçons d’Histoire. Il aimait les voir travailler à moitié debout, incapables de prendre une plume sans tirer la langue en même temps. Il aimait se balader dans les couloirs de cette école autrefois interdite en saluant tous les portraits. Il aimait passer ses nuits à marcher dans le Parc, et à explorer la forêt Interdite. Il passait ses pleines Lunes dans la Cabane Hurlante, ne voulant tenter aucun diable, malgré la potion Tue-Loup. Être seul, ces nuits-là, était finalement ce qu’il y avait de plus difficile. S’il avait un jour cru que c’était infiniment compliqué de passer sa pleine Lune dans une cave à huit, il s’était rendu compte qu’une nuit de souffrance atroce en solitaire était souvent largement pire. Sa famille l’avait donc vu apparaître dans la cheminée tous les vingt-huit jours, pour le plus grand bonheur de Faolán, benjamin de la fratrie qui ne feignait pas l’indifférence comme pouvait le faire Jude. Toutefois, à peine y posait-il les pieds qu’on lui foutait les carnets de paris entre les mains, qu’on lui faisait deviner de combien la cote avait augmenté depuis le mois passé, lui donnant ainsi l’impression de ne jamais avoir quitté la maison. Finalement, les Lyons n’avaient jamais déménagé. Ils avaient gardé le bar comme couverture, et l’avaient à peine restauré pour lui donner plus d’allure. Ce n’était pas tant l’argent, qui pourtant affluait, qui les intéressaient. Ils aimaient plutôt le statut qu’ils avaient obtenu ces dernières années de personnes respectées dans leur métier, et pas craintes pour leur nature. Finalement, Malachy faisait un peu la même chose, de son côté. Il s’était construit une nouvelle réputation qu’il pouvait montrer au grand jour, hors des pattes des siens et pourtant pas trop éloigné de la tanière. FT. Aaron Taylor-Johnson ; Pseudonyme Reinettte, avec trois « t », toujours ; Âge pas plus de 25 ans. ; Comment as-tu trouvé le forum ? ; Un petit mot à ajouter ? Love de votre loulou, mes loumpfs Ta fréquence de connexion 5j/7, je dirais ? |
|