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Venins exquis (severus)
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Le Ministre

Le Ministre
MONSIEUR LE MINISTRE
hiboux : 435
Sam 7 Sep - 12:18


VENINS EXQUIS
« Crachats éructés sous la pluie de glaviots. Fiertés gueule. Fierté d'être un géant d'or sur son trône de sable.  »

Décembre meurt lentement. Journées s’étiolent, se faufilent jusqu’à l’an nouvel. Indolentes heures filent, s’effilent. Et l’étoffe du temps de se défaire jusqu’à ce que ne reste que l’instant présent. Contrairement à leurs dernières encontres, Severus a cette fois été invité à sa convenance dans les secrètes officines du Ministère. Rouleau enclos contre le poitrail, caché dans les plis d’un vêtement, il fait désormais partie des rares autorisés à venir arpenter les couloirs des archives secrètes. Vatican peut bien se tenir, Londres n’a rien à lui envier. Larges halls croulant sous les étagères et les verrières d’où tombent des averses de lumière artificielle. Les cieux sont perpétuellement pâles, effacent le cours du temps pour l’aventureux égaré en ces lieux. On y pourrait se perdre dans les bras de Sapïence, la plus exigeante des amantes. C’est auprès d’elle que les deux hommes se sont réfugiés. Alcôve sécurisée, soigneusement ceinte des plus rares et plus anciens documents possédés sur les terres du Royaume Uni. Journaux prétendus de Merlin, tomes de conquérants romains, rouleaux transcrits d’après la sagesse des druides dans l’approximation d’un latin nouvellement importé sur l’île de Bretagne, volumes de moines médiévaux. Toute cette sagesse qui, dit-on, circula jusque dans la cour du Roi Arthur. « C’est fou de se dire qu’il a existé... » Marmonnement. Sorcier qui laissa aux moldus l’impression d’une légende.

Installé, le Ministre s’est flatté d’offrir comme de coutume une tasse de thé parfaitement vierge de tout poison, philtre, potions au maître en la matière assis à sa gauche. A droite de Dieu. C’est à se demander qui est en odeur divine dans ce lieu où silence s’est fait monarque. Tranquillité bien venue. Il est minuit passé, en même temps.. « Je ne peux m’empêcher de m’émerveiller de vous voir débloquer suffisamment de temps pour vous joindre au pire élève de votre carrière, Severus. » Prénom. Depuis quelques temps, cela asticote sa langue. Marque de proximité. De confiance. Excessive, sans doute. Mais Severus Rogue est homme loyal, n’en déplaise l’opinion publique. Il accorde peu son âme, mais lorsqu’il le fait, il pourrait sacrifier et son être et le monde à sa cause. Les cicatrices sur sa gorge en sont criante preuves. « Merci, professeur. » Sourire sincère. Il est de ses rares êtres en la présence desquels les épaules se relaxent et l’échine se détend. Aucun besoin de prétendre, l’autre sait. Machiavel marche dans la foule. Son noir soldat de l’apocalypse sur les talons. « Comment se sont passées vos expérimentations ? Avez-vous pu constater des effets secondaires indésirables de votre trouvaille ? » Lampée de thé déglutie dans la gorge, jambes croisées avec désinvolture. L’homme jeune et tranquille observe son aîné, cherchant à lire dans les ridules soucieuses de son visage un dénouement nouveau, heureux ou malheureux, de ses manigances. N’a-t-il empoisonné sur son ordre l’assemblée venue assister aux portes ouvertes ? N’a-t-il ensuite conduit la même expérience sur les élèves de Poudlard ? N’a-t-il enfin, surveillé pour lui les mangemorts de son personnel ? @Camille Nott, @Bianca H. Selwyn et @Yolanda Yeabow sont très scrupuleusement observés par le directeur armé de ses elfes de maison. Le savent-ils ?

D’autres interrogations subtiles. Un cas qu’il n’a encore traité. « Et @Regulus Black ? » Sourire à l’encoignure du labre. « Que devient-il ? Sa fille est charmante, je dois dire. Je m’étonne que son père n’ait pas découragé l’admiration qu’elle semble me porter. Comment croyez-vous que je doive agir avec Black ? Vous le connaissez bien mieux que moi, j’en ai peur. »
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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Venins exquis (severus) UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Mar 8 Oct - 12:11
VENIN EXQUIS

Le parchemin roulé, confié par le Ministre lors de nos dernières entrevues, fait office de sésame. Toutes les portes du Ministère s’ouvrent devant ce laisser-passer. Toutes les barrières s’effritent et tombent dans l’oubli. C’est une étrange sensation que d’être accueilli dans ce haut lieu de pouvoir de manière officielle : je n’ai pas à me cacher, ni à me faufiler, ni même à mentir. Je puis, en pleine journée, venir quémander l’accès aux archives auprès de Lord Fawley ou d’un archiviste travaillant sous son égide sans que cela ne me soit refusé. Sentiment de toute puissance un rien grisant, je dois bien le reconnaître.

Ce soir-là, je ne serai pas seul dans les alcôves secrètes des archives : le Ministre m’y retrouvera. C’est par un hibou sécurisé qu’il m’a fait passer le message, le matin même, sachant que je viens plusieurs soirs par semaine aux archives. Il savait qu’il m’y trouverait en ce dernier week-end de vacances avant que le retour des vacances de Noël ne m’accapare. La vie à Poudlard est, finalement, bien chronophage. Si chronophage que j’ai parfois à peine le temps d’assurer mes cours. Je sens que je commence à tirer sur la corde, et c’est avec une forme de lassitude que je me rends, ce soir-là, aux archives. j’ai salué le petit jeune en poste, lui ai montré mon laisser-passer, et me suis engouffré entre les rayonnages. Il n’a même plus cherché à me proposer de l’aide, il sait que je connais les lieux pour les visiter plusieurs fois la semaine.

Me voici donc dans ces corridors de livres, ces tours de savoir. La plupart des ouvrages présents ici sont plus anciens que moi, mais les archives conservent également un exemplaire de chaque livre publié de nos jours. Cela en fait le plus grand centre de documentation de Grande Bretagne, bien plus grand, même, que la Bibliothèque de Poudlard. Entre ces murs dorment aussi de nombreux ouvrages dangereux, confisqués par une main bien avisée. Pourquoi détruire ces livres lorsqu’ils peuvent servir ?

Je me suis lové dans un fauteuil de consultation, ouvrage sur les genoux, abîmé dans une passionnante lecture. Le latin flotte sur la page, sous la plume d’un clerc médiéval distillant son docte savoir au fil de la plume. Dos profondément fiché dans le cuir patiné par les usages, j’attends placidement l’arrivée de Potter tout en me documentant sur d’intéressants – et interdits – rituels anciens. C’est la voix du Ministre, cependant, qui me tire de ma lecture, plus que sa présence ou son pas. Il semblerait que Potter ait appris un peu des vertus de la discrétion. Coup d’oeil caresse la silhouette du nouveau venu, comme pour s’assurer qu’il s’agisse là bien de lui. Potter. Le Ministre finit par s’asseoir et servir le thé. L’ouvrage médiéval est soigneusement refermé et mis de côté pour ne risquer aucun accident. Un assurdiato plus tard, nous voici parfaitement coupés du monde, et la discussion peut véritablement débuter.

« Je ne peux m’empêcher de m’émerveiller de vous voir débloquer suffisamment de temps pour vous joindre au pire élève de votre carrière, Severus. Merci, professeur. »

Il est toujours difficile de savoir à quoi joue Potter, mais j’aime à lui accorder le bénéfice du doute. Le gamin est devenu plutôt bon pour ne plus dévoiler ses sentiments au premier coup d’oeil. Cependant, son esprit reste faiblard face aux attaques. Il n’a, manifestement, pas eu le temps de travailler l’occlumencie, même s’il serait, désormais, dans de bien meilleures dispositions pour l’apprendre. Cet Harry Potter là est bien plus roublard et prudent que ne l’était l’adolescent de jadis : une nette amélioration de mon point de vue.

« Je vous en prie Harry. »

Sourire s’étiole à l’encoignure d’un labre : quitte à jouer au con, nous pouvons être deux à partir sur une base de prénoms à faire sonner étrangement entre nos lèvres. Je demeure prudent, toutefois. Il m’est difficile, désormais, de savoir à quoi pense le gamin, et si ses remerciements sembles sincères, je me demande pourquoi il s’est senti obligé de les exprimer. La solitude est-elle si pesante ? Granger est-elle si mauvaise confidente ? Une gorgée de thé, et nous pouvons entrer dans le vif du sujet.

« Comment se sont passées vos expérimentations ? Avez-vous pu constater des effets secondaires indésirables de votre trouvaille ?
- Bien… les premiers résultats sont encourageants, il y a, toutefois, un certain nombre d’effets secondaires : les sujets ressentent fréquemment des migraines, sentiments de désorientation ou souffrent de pertes de mémoire à court terme. En outre, les effets de la potions s’estompent au bout d’un mois, il faut donc conjuguer le bon conditionnement avec leur prise régulière. Vous ne pourrez exercer de contrôle efficace sur la population qu’avec plusieurs mois de prise et propagande : il sera, en outre, nécessaire de contrôler absolument les médias et éviter au maximum les voix discordantes propres à semer la confusion dans l’esprit de ceux que vous souhaitez… ramener dans le droit chemin. »

La tirade est achevée avec un demi-sourire. Je ne devrais sans doute pas le reconnaître, mais il y a quelque chose de grisant dans le fait de mener une expérience de si grande ampleur. Je vide tranquillement ma tasse de thé en reprenant la parole.

« Par ailleurs, tout se passe bien à Poudlard, il n’y a pas de vagues du côté de Mesdames Yeabow et Selwyn en dépit de leur proximité avec les Malefoy… J’ai d’intéressantes informations du côté de @CAMILLE NOTT, en revanche… Il semble souffrir de quelque difficulté à se remettre de la guerre. j’ai dû lui retirer la direction de la maison Serpentard et la confier à Regulus et le menacer de renvoi s’il n’arrêtait de boire. S’est-il enregistré en tant qu’animagus, d’ailleurs ? C’est un hérisson…. »

La paume agrippe la porcelaine pâle de la théière pour remplir à nouveau les tasses. Le breuvage est vierge de tout Veritasérum, mais je n’ai, pourtant, pas d’intérêt à mentir à Potter. Au contraire.

« Il se trouve que Camille Nott a, durant ses années en tant que mangemort – car en dépit de son succès à échapper à la justice, il l’a bien été – du assassiner des enfants. Il n’a pas supporté son geste, ça l’a brisé. Autre fait intéressant : il semblerait que ce soit @Archibald Rosier qui ait poussé Nott à prendre la marque, sans doute pour garder à l’oeil les troupes du Seigneur des Ténèbres. Je suppose que Nott aura aussi échappé à la justice grâce à Rosier, même si je n’ai pas de preuve pour ce dernier point. Je ne vois pas bien qui d’autre aurait pu l’aider, et Rosier a toujours eu le bras un peu trop long. »

Quel magnifique pouvoir Camille a mis entre mes mains en me balançant ses souvenirs au visage. Je ne puis musser un sourire dans ma tasse de thé. En confiant ce savoir à Potter, j’espère pouvoir, une fois pour toutes, régler mes comptes de jeunesse : Si Potter peut, sur eux, exercer une pression inflexible… coller Nott en procès, peut-être… ce serait une délicieuse revanche.

« Et @Regulus Black ? Que devient-il ? Sa fille est charmante, je dois dire. Je m’étonne que son père n’ait pas découragé l’admiration qu’elle semble me porter. Comment croyez-vous que je doive agir avec Black ? Vous le connaissez bien mieux que moi, j’en ai peur. 
- La question de Regulus est délicate : je l’ai bien connu dans notre jeunesse, mais nous avons été séparés des années durant. Le Regulus que j’ai pu voir est très attaché à la famille qu’il s’est construite : il veille sur ses enfants, bien qu’Edwa, sa fille, soit parfois difficile, il correspond également presque quotidiennement avec son épouse : il reçoit en tous cas du courrier presque tous les matins. Lorsque nous avions devisé en début d’année, Regulus semblait très attaché à sa neutralité dans cette guerre : Narcissa est sa cousine, mais il n’est pas pour autant attaché à elle ou aux idéaux Sang-purs bien que ce soit dans ce type d’environnement qu’il ait été élevé. Par ailleurs, il est l’héritier légitime des Black. Si vous voulez gagner ses faveurs, il me semble que lui rendre son titre pourrait être un premier geste risqué mais payant. Risqué s’il se retourne contre vous, payant, cependant, car il sera votre débiteur. Dans tous les cas, vous devriez prendre contact avec lui. Vous n’avez que trop attendu. »

Silence se coule, paisible, entre nous deux.

« Granger est venue me voir le mois passé. Je suppose que vous aimerez savoir qu’elle est désormais mon apprentie… Et qu’elle est sous imperium depuis quelques temps, déjà, manifestement. »

Et à présent que la bombe est lâchée, attendre, et jauger de la réaction.
1503 mots

Le Ministre

Le Ministre
MONSIEUR LE MINISTRE
hiboux : 435
Mar 4 Fév - 14:50


VENINS EXQUIS
« Crachats éructés sous la pluie de glaviots. Fiertés gueule. Fierté d'être un géant d'or sur son trône de sable.  »

Racines du mal si profondément enfoncées dans l’humus qu’elles abreuvent la sève d’une innocente noirceur. Les paumes jouent l’une contre l’autre, assènent à la peau une tension délicieusement impie. Ministre aux mains frottés, vertes, cultivant l’ambiguïté d’une position que n’eut pas refusée Machiavel. Prince, despote. Le tout est que cela ne se voir pas de trop. Jambes croisées, dos embrassé de feutre précieux. Engoncé dans son assise, il trône, le monarque sans couronne, écoute son sujet avec l’attention pleine et entière dont il se sait capable. Echiquier vibre sous ses phalanges, pièces mises une à une sur le plateau, avancées jusqu’à l’extrémité la plus irréparable à laquelle il veut bien sacrifier. meurtre. Que trépassent ses ennemis sous les assauts de sa fureur. « Bien. Très bien. Je n’en attendais pas moins de vous, Severus. Je pense qu’il serait bon d’infléchir doucement les programmes scolaires tout en abreuvant vos étudiants d’une version peut-être modifiée de cette potion… Vous pourriez mettre en avant tout ce qui peut s’avérer aller dans le sens du Ministère : le cours de sciences moldues, l’histoire contemporaine en cours d’histoire de la magie… même vos cours d’arts obscurs pourraient être utiles… Après tout, ne faut-il pas bien connaître ce que le Ministère interdit ? » Franchise d’un sourire étire le labre capricieux. Les mirettes flamboient dans la pénombre. « Endormir la méfiance du grand public pourrait s’avérer en revanche bien plus complexe… A moins d’empoisonner l’eau de toute la Grande Bretagne, ce qui serait visible en l’état actuel de la mixture…. Non, ce qu’il vous faudrait, ce seraient des sujets d’expérimentation qui ne pourraient se plaindre car nul ne leur donne voix au chapitre… Vos collègues mangemorts à Azkaban ne seraient-ils pas des cibles toutes désignées ? »

Frimas dans l’échine engoncée dans la toile. Le Plan se forme, se déforme au gré de nouvelles informations apportées sur un plateau d’argent. ivresse. Est-ce ce qu’ont ressenti et Jedusor et Dumbledore d’avoir un tel homme à leur service ? Un laquais à même de se souiller les mains pour un Grand’Oeuvre. L’avènement du Royaume Uni, la Paix. Ne sont-ce des nobles buts nécessitant toutes les extrémités ? Les nouvelles de l’équipe enseignante tombent, ondoient comme averse printanière. « il pourrait être intéressant de connaître le cours de Madame Yeabow. Je n’ai pas eu l’extrême plaisir de suivre son enseignement à Poudlard, mais je crains que ses positions puissent être délétères à notre régime… Les plus conservateurs des sorciers de Sang Pur pourraient, après tout, l’employer comme tribune de leurs idées si elle est accointée avec eux. Pourriez-vous veiller sur elle ? Il y a bien l’un ou l’autre de vos étudiants suffisamment zélé pour vous glisser deux ou trois informations, non ? » Le minois se masque de circonspection. « Camille Nott dites-vous ? Intéressant… Très intéressant. Comment ces informations vous sont-elles parvenues ? Avez-vous quelque preuve de ce que vous avancez ? Le poste d’arts obscurs que vous avez créé est un élément clef de notre entreprise que vous le vouliez ou non. Sa création est un pied de nez politique que nous pouvons retourner à notre avantage, vous le savez, n’est-ce pas ? il serait regrettable qu’un scandale éclabousse cette position sans que nous l’ayons prévu… » Les rouages fument déjà : Quelle grandiose merveille ce serait que d’avoir un moyen de pression sur ce pauvre Monsieur Nott. De quoi le garder dans le droit chemin et disposer de lui s’il s’avérait gênant. Il faut songer à un plan d’action, et vite.

La conversation s’embrase sur l’un des autres remarquables caractères de Poudlard. Il faut dire qu’entre les mangemorts repentis dans des mesures variables et le revenant d’entre les morts, le personnel de cette bonne vieille école est pour le moins coloré. « Vous avez raison, comme de coutume. La Maison Black est un outil précieux pour qui évolue dans les cercles politiques. Elle est plus ancienne que la Maison Potter, et est environnée d’une aura sulfureuse qui ne peut qu’être utile face à d’anciennes familles comme les Yaxley, Fawley ou même Malefoy… Toutefois, pouvoir compter sur Regulus Black serait une opportunité particulièrement plaisante. Je ne puis, cependant, croire qu’il prendra parti pour moi. Il est plus certain qu’il agisse selon son propre esprit, et peut-être celui de sa chère cousine. Lui et moi ne sommes unis par le sang, après tout, et nous ne nous connaissons guère. Je crains trop que me défaire du titre Potter ne fasse gagner un suppôt aux intégristes de Sang Pur… Et pourtant, je puis voir le bénéfice de votre recommandation. Je vais prendre contact avec lui. Vous dites vrai, je n’ai que trop attendu. » Les phalanges louvoient autour d’un récipient brûlant d’ambre liquide. Le thé tremble sur la porcelaine. Je donnerais mon empire pour une boisson bien plus forte qui risquerait, toutefois, d’embrumer mes sens bien trop pour songer. La voix de Severus Rogue fracasse le fil de mes pensées. Innocence d’une question cache procès d’intention. Le coeur tambourine. Je savais le désir d’Hermione de s’entourer bien pour entamer une maîtrise. J’ignorais qu’il avait découvert ce fragment d’information. Le myocarde palpite, pompe avec frénésie un nectar divinement écarlate. Les tempes battent de l’angoisse et la paume trahit une décomposition progressive de la contenance affichée. Tremblement.

Aveu.

Enfin. Le mat choc de la porcelaine fait ondoyer l’if de la table basse. Soupir. « Je sais, Severus. C’est moi qui l’ai ensorcelée. J’ai appliqué en réalité plusieurs imperii – élégance d’un pluriel latin – pour répondre à quelques situations de crise. La plupart du temps, les réactions d’Hermione sont siennes, mais il peut arriver que lui soit commandé d’agir puis d’oublier… Sa rupture avec Ronald est, malheureusement, une conséquence directe d’un de ces ordres : je l’ai poussée à s’engager à mes côtés en tant que conseillère en communication jusqu’à ce que je devienne ministre. Son cerveau a probablement interprété cet ordre comme la nécessité de tout mettre en œuvre dans cette tâche quitte à en sacrifier sa vie personnelle, ce qu’elle a fait. Qu’est-ce qui l’a trahie ? Si vous avez pu le deviner si vite, il me faut affiner les enchantements de son esprit. »

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