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Tuer le Monstre | Augustus & Pavel
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Mer 26 Juin - 9:40
TUER LE MONSTRE



Louvoyer dans la pénombre nocturne. Le pas se fait précautionneux, la cible est dans la ligne de mire. Grand échalas élégamment vêtu marchant avec mesure. Il est là, le monstre à abattre. Il est là. Nous nous sommes rencontrés à deux reprises, et les deux escarmouches furent catastrophiques. Premiers moments furent magistraux. Un hère dangereux, des menaces chuchotées à l’oreille tandis que j’essayais de sauver mon oncle du courroux de Rosier. Seconds temps ne furent guère mieux : confrontation dans son bureau où j’ai dû lui confier la vérité et où il m’a répondu par égale vérité. C’est lui qui a tué Jack Monroe.

Je me suis préparé. J’ai laissé l’apprentie de Jack à Poudlard, la confiant implicitement aux bons soins de ses professeurs, espérant ardemment qu’ @Ijaya Stonene tentera pas elle-même de venger mon oncle. Ce n’est plus une histoire d’apprentissage, c’est une histoire de famille. Elle n’y a pas sa place pour l’heure. Je suis passé à Gringotts où j’ai croisé @Orion Fleury. Drôle de conversation que nous avons eue. Un temps, j’ai oublié pourquoi j’étais là. Assurer mes arrières en cas de problème.

Et me voilà, aussi résolu qu’on peut l’être lorsqu’il s’agit de meurtre. J’ai écrit une lettre à mon père. Si je meurs, il aura soin de poursuivre mon œuvre. Tuer le monstre. Les Euthanatoï ont excellé à la chasse de vampire pendant des siècles. Il est temps d’honorer cette mémoire en me confrontant, pour la première fois, à l’une de ces créatures. Les nouveaux-nés fraîchement transformés à qui j’ai fait la grâce d’un quiet repos ne comptent pas vraiment. Ils étaient hagards, hésitants, encore tout pleins de leur humanité. Ils pouvaient être sauvés par ma main. Pour Rowle, en revanche, point de rédemption. Il n’est qu’une chose à faire : éliminer le danger. Cette abomination foule nos terres depuis bien trop longtemps. Qui pleurera sa disparition ? Certainement pas ses victimes innombrables hurlant vengeance.

Je les vois.
Je les sens.


A chaque fois que je m’approche de lui, mon être se révulse. C’est une abomination au cours des choses, une irrégularité dans la grande toile du monde. Une faille. La malédiction du vampirisme produit cela : un être contre-nature, ni vif, ni mort. Cette chose ne peut survivre qu’en consommant le fluide le plus sacré de ma culture. sang. Ce même sang qui brûle sous notre peau dès quinze ans. Comment pourrais-je laisser Rowle souiller plus avant ce monde ? Il a ouvert les hostilités en tuant Jack.

Le vampire s’arrête, semble humer quelque chose. Je me terre, priant pour n’être pas découvert. Perdu dans un amas d’ombre, je sens la magie pulser dans chacun de mes tatouages. Et puis il se détourne pour monter dans les étages d’un bâtiment. Je l’y suis, sur mes gardes. Je redoute déjà le guet-apens. Lorsque j’entre dans une pièce sombre, illuminée seulement d’un feu de bois, je me fais plus précautionneux encore. l’argent gobelin étincelle dans ma main, filin dangereux avec lequel on tranche aussi bien des gorges que du beurre. S’approcher avec lenteur. La silhouette d’Augustus Rowle s’est évanouie dans les ténèbres pour réapparaître, assise dans un fauteuil. Le profil pâle du vampire se pare d’ombres mouvantes tandis qu’il affronte, pupilles dilatées, la vue de son pire ennemi : les flammes. Un verre de liqueur épaisse - du sang à la main, il paraît profiter de l’instant en parfait hédoniste. Son visage est un masque de bronze, immobile, luisant sous la flambée, à la splendeur inhumaine. Ce serait presque dommage de l’abîmer quand je ferai sauter cette jolie petite tête du reste de son corps.

Un pas précautionneux, encore. Lentement, doucement. Il est tout proche. Le bras s’est levé, l’étau va s’abattre sur la victime. En un geste du poignet, le fil d’argent mord les chairs du vampire, s’enroule autour de sa gorge. Et je serre de toutes mes forces sur la peau dure de l’homme. Dans un fracas assourdissant, le verre s’est explosé au sol.


683 mots

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Mer 10 Juil - 21:17


TUER LE MONSTRE
« Enfant jetée en pâture aux fauves. Suppliciée dans l’arène qui tient à bonne distance le sauvage animal par la pureté de sa foi et la tendresse de son visage. Sincérité dans les larmes de la martyre écartelée par les féroces désirs du Diable. Chaotique mélodie d’un hurlement. »



L’heure du crime gueule à la chapelle la plus proche. Lupanar claironne dans le silence : les cris des filles répondent aux cloches fatiguées. C’est une nuit d’audaces. Malandrin lâché dans la nature. Fauve. Il avance à pas comptés dans les ténèbres de l’allée magique la moins bien famée. Sous les bâtisses noires, les cadavres clapotent. Certains traîneront encore bien leur carcasse jusqu’au levant, d’autres trôneront en majesté dans leur mastaba. Dernier voyage sous la faux d’un sadique. Le stryge en est, de ces tortionnaires offrant la gratuité de leur service selon leur bon vouloir. Il ne manquerait plus que le crime soit à la charge de l’exécuté. Extase d’un air que l’on hume dans la sorgue souillée de la seule pâleur lunaire. La clarté dégueule. Répugnant aveuglement.

Bêtes rodent dans la ville sous les traits du dandy. Mise élégante, rougissement d’un veston de velours et de soie. C’est moins salissant. Festin en approche. Ce jeune dadais ferait-il l’affaire ? Oeillade envisage l’homme de passe. Trop anguleux, cela chatouillerait canines. Cet autre là-bas ? Les effluves de sa carne batifolent jusqu’aux naseaux morts. Frimas de dégoût. Répugnante engeance. Il est si ardu de trouver un repas convenable. Errances. De l’allée la mieux achalandée aux coins les plus reculés. Lassitude engoncée dans un soupir. Il faudra se contenter de peu. Quelques poches de sang pour les jours de disette attendent le gourmet. Froncement du front, plissement du nez. Déception flamboie dans l’estomac affamé. Retourner aux Terres de Feu où les suaves mets abondent serait si satisfaisant.

Marche s’infléchit jusqu’à une cache. Une parmi d’autres. Bâtisse abandonnée, fréquentée par intermittence. S’y tassent quelques broutilles comestibles pour les nuitées de famine. L’escalier bringuebale lorsque sont gravis les degrés. Vieilleries d’où ne s’echappent que lugubres crissements. Une souris couine. Le ronflement d’un aviné colocataire y répond. La crasse, la poussière et les ténèbres habitent avec les junkies du quartier. Cache. Planque. Qui irait chercher un aristocrate cannibale dans ce gourbi ? Le vent lacère le bris d’un carreau, fait frissonner le ladre déjà rétamé par la came. Et le stryge de continuer de monter jusqu’au grenier. Une panière à conservation des aliments s’entrouvre pour révéler une bouteille. La glace verte et lisse laisse deviner l’épaisse poisse de son contenu. Vinasse humaine. Le biberon est alléger de son capuchon de liège, et le cristal d’un verre se colore de carmin. L’odeur embaume dans la pièce jusqu’aux naseaux délicatement titillés du monstre. Il pourrait jouir de la seule odeur de l’interdit breuvage. La pulpe digite le galbe du ballon, s’en empare. Phalanges refermées, narines humant le litron, langue assoiffée caresse le labre. Convoitise.

Mais il faut tenir à distance la bête par les oripeaux de la civilisation. C’est confortablement que la charogne s’installe, putride, dans un canapé fané du meilleur goût. Jambes croisées, parfait snobinard. Le dos se déploie dans bouffissure d’un couffin. Carreau s’en va valdinguer sur le côté, poussé par un coude s’échouant sur les bras de la bergère. Soupir d’aise. Embruns humés avec volupté. Disette ne fânera pas l’exquis plaisir de cette jeune soirée. Tout à son repas à venir, le bec-fin ne hume pas, dans la pièce, la présence d’un autre sang, plus chaud, plus frais, battant à la tempe d’un ladre. Chair gonflée d’un labre s’humecte à la liqueur rouge. Voluptueux interdit. Jamais tabou ne s’est fait délice. Une gorgée lente. Tout le palais frissonne sous les arômes. Longueurs d’un frimas lui ébroue les reins. Et il rêve. Que serait cette soirée s’il avait sous lui un corps délicieusement chaud et tortillant ? Nouvelle gorgée. Bras meurtrier se lève dans son dos, s’abat. Hoquet de surprise. Le sang dégueule à l’encoignure d’un labre entrouvert d’ébaudissement. Filin tranchant entame les chairs roides de sa gorge. De stupeur, le verre en fut lâché.

Bras balancé en arrière pour agripper l’assassin. Les ongles raclent la chair. Griffures le long du bras. Ne pas chercher à se dégager. Il y a un infime plaisir à être mort : la strangulation n’a pas d’effet sur qui n’a pas besoin de respirer. Gorge comprimée où mord l’argent gobelin. Fieffés avortons. Le corps se retourne, se ploie, et voici finalement que la distance est réduite. Canapé s’échoue en arrière, poussé par de fortes jambes, emportant avec lui l’assassin et sa victime. Phalanges crochètent le filin, fouillant ses propres chairs pour en extraire le fil encoché. Morbide fascination. Douleur irradie, soif embrase tout son être. Dernières parcelles de lucidité avant que le monstre ne se déchaîne. L’ordre claque, écrasant de prestance. « Arrêtez-vous ! »

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GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Mer 10 Juil - 21:42
Intervention MJPOUVOIR VAMPIRIQUE
Succès limité | Dominé par la soif, le vampire ne peut user son plein potentiel. Il renverse le canapé, s'échoue sur le corps de Pavel dans un imbroglio de pieds, de mains, de bras, de jambes. La voix d'Augustus se fait impérieuse ; il tente d'immobiliser Pavel ; celui-ci perd quelques précieuses secondes, de sorte qu'Augustus arrive à se dégager de son arme et à le saisir.

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Lun 29 Juil - 15:48
TUER LE MONSTRE



Le fracas de la bataille. L’ivresse de la chasse et des saignées. Voilà si longtemps que je n’avais pas été pris dans la tourmente du combat. Les muscles saillent sous la chemise, le corps s’arque dans l’effort. Achever un vampire n’a jamais été chose aisée et je ne me suis jamais spécialisé dans ce type de chasse : à dire vrai, c’est presque une première pour moi. Presque. Les vampires que j’ai affrontés jusqu’à présent était des jeunots inexpérimentés qu’il fallait détruire avant qu’ils ne puissent semer le chaos. Lui, au contraire, c’est l’incarnat du chaos, le Prince des enfers en personne. Charognard se repaissant d’ombres. C’est celui-là que j’ai décidé d’abattre.

Je ne sais que trop peu de choses sur Augustus Rowle, sinon son âge : plus de deux siècles ; son origine : le Royaume Uni ; sa nature : Vampire. C’est toutefois bien suffisant pour faire sauter la tête de cette créature et faire disparaître son cadavre. L’étau se resserre, le filin entaille les chairs de marbre. Vais-je réussir mon entreprise ? Un fragment d’espoir papillonne sous le derme avant que n’explosent mes illusions au contact de la dure réalité. La créature se débat, jette ses ongles à l’assaut de mon corps. Mouvement du buste, le bras nu s’en trouve lacéré par l’attaque. Les dents crissent sous la douleur du coup. Tout à coup, c’est le canapé qui se renverse sur moi sans que je n’ai prévu le mouvement. Au sol, coincé sous le poids du meuble et celui du vampire, je continue de serrer. Avec horreur, dans la tourmente des coups et des mouvements frénétiques, je vois ses doigts s’encastrer dans sa propre chair pour en arracher l’argent gobelin qui lui crame la peau. Sa voix claque, « Arrêtez-vous ! »

Sa voix tonne dans le silence, m’immobilise quelques instants. Figé de stupeur, comme hébété, je vois avec horreur l’être se dégager de mon étau. Ce n’est que lorsque ses phalanges glacées et ensanglantées touchent ma peau que je retrouve contenance. Le filin d’argent gobelin est tombé au sol, arme précieuse qui m’a permis d’étrangler déjà de si nombreuses victimes. Propre. Net. Rapide et furtif. Cette fois, cependant, l’élément de surprise s’est estompé bien vite, et ma victime respire encore. Ou plutôt continue de ne pas respirer. Aplomb terrible du monstre. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot : sa poigne de fer refermée sur ma gorge me fait suffoquer. Je renonce à tenter de desserrer son étau. Pieds balancés dans le corps rigide qui m’empoigne. Un coup au ventre, un coup dans l’entrejambe. Je sens mes cervicales craquer sous l’effort. Les ongles lacèrent la peau froide. Les tatouages s’agitent. Un geste du poignet, une langue de feu effleure le vampire, roussit sa chemise en passant près de son épaule. Des étoiles me brouillent le champ de vision. La bouche s’ouvre, désespérée d’absorber une nouvelle goulée d’air. Rien qu’une !

Je tente le tout pour le tout en essayant d’enflammer la surface de ma peau. Les mouvements sont restreints par la poigne de fer sur ma glotte ; j’essaie avant de sombrer dans l’inconscience.

512 mots

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GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Lun 29 Juil - 15:52
Intervention MJMAGIE EUTHANATOS
Échec | Malgré ses efforts, Pavel ne parvient pas à lancer son sortilège. Seule une petite flamme court sur sa peau léchant les doigts du vampire qui ne parvient à se maîtriser qu'à grand-peine. Les deux boules de feu ont déjà entamé sa résistance à la soif, et voilà que ces flammèches lui chatouillent la peau, dessinant des traînées rouges et douloureuses sur les chairs du monstre.

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Dim 1 Sep - 22:17


TUER LE MONSTRE
« Enfant jetée en pâture aux fauves. Suppliciée dans l’arène qui tient à bonne distance le sauvage animal par la pureté de sa foi et la tendresse de son visage. Sincérité dans les larmes de la martyre écartelée par les féroces désirs du Diable. Chaotique mélodie d’un hurlement. »



Entropie délicieuse clapote le long d’une carne embrasée. Etincelle mord la glace. Fonte d’un faciès bleuissant sous la paume refermée sur sa gorge. Caresses. Laborieux étouffement d’un corps arqué sous lui. Le monstre savoure. Se repaît. Griffes du lacèrent sa peau. Ongles égarés dans les roides chairs d’un stryge assoiffé. Ivresse de la bataille. Fracas. Sous l’étau de ses doigts, un pouls pulse. Désordonnée eurythmie. Instant fugace. Vie, mort. Monroe se débat. « Je vous l’avais dit, Pavel. Vous ne pouvez m’échapper. » Une main libère le garçonnet pour câliner et joue, et gorge, et naissance de la clavicule. Geste suspendu. Marques naissent sous le doigt. Frisson. Euthanatos. Voilà qui explique cet impérieux geste et ces crépitements magiques à la surface d’une carne incarcérée. Euthanatos. Myocarde palpiterait presque s’il n’avait été figé dans un ultime engourdissement. Ankylose d’une existence par trop obsédante. Le voilà pourtant qui bat. Fantômes de sensations.

« Tiens, tiens… Monsieur Monroe a des secrets. » Prise raffermie. Les yeux de la proie papillonnent. Tendre jouvenceau prêt à sombrer par manque d’air. Ladre soumis au bon plaisir d’un chasseur, traqueur, tueur. Choc d’adrénaline fait repartir l’esprit. « Euthanatos ». Traqueurs d’infirmes enfants de la nuit. Combien des siens a-t-il passé au fil de sa lame ? Combien a-t-il fait s’embraser sur les bûchers ? Inquisition impie. Sainte nuit vient réclamer vengeance. Humer l’air tout proche. Chairs palpitent. Enivrement flatte le naseau promené le long d’une épaule. Il suffoque. Labeur d’une poitrine s’arrachant au sol. Poumons en feu. Main desserrée. L’étau tombe, laisse sur la gorge ses marques délicieuses. Paquet retourné sans ménagement au sol, dos mis à nu dans l’écartèlement d’une étoffe. Monroe est plaqué au sol, face dans la poussière. Bon pour le mitard. Bras repliés douloureusement dans le dos, épaules crient grâce. Impudique silhouette chevauche le ladre à moitié cané. Corps fins entremêlés. L’un crame de douleur, l’autre se grise d’expectative. Froid et chaud. Flammes et nivées. « Vous ne prendrez qu’un instant pour mourir, Pavel. » C’est une promesse susurrée au creux du lobe.

Labre avide effleure les chairs. Et la gorge est sarclée. Crocs du monstre se sont frayé chemin jusqu’à la jugulaire. Arracher le canal. Vie palpite dans la gorge. Volupté que de s’abreuver au cou d’un ennemi à terre. Le monde tremble. Folie déraisonnable torture l’esprit assoiffé de compagnie et de lascives mollesses. La gueule s’est faite claquoir puissant. La mâchoire est une geôle. L’être tout entier palpite à chaque goulée enfournée dans l’œsophage. Il s’enivre, le monstre. Il se régale d’un sensuel repas. Il s’abandonne à un contentement impie. Corps drainé retombe, amorphe. Rarement un repas n’a été aussi satisfaisant. La peau du mort est encore tiède sous lui, le stryge retourne la carcasse, la libère de ses vêtements. Corps envisagé comme une marchandise, soupesé jusqu’à la moindre cicatrice. Tic, tac. Moins d’une minute pour se décider. Croc entame son propre poignet. Le sang si durement volé coule le long d’un bras de glace qui s’en vient lover entre les lèvres du mort.

Sursaut.
Réflexe.

Une langue avide recueille le liquide, une gorge s’active. Timides lampées se font avides goulées. Lorsqu’une paume agrippe le bras mis à saigner, Augustus Rowle sait qu’il a fait sien son ennemi, qu’il le façonnera comme on modèle la glaise, et le fera sombrer sous sa coupe comme jadis il s’abîma dans les ténèbres sous le joug de son mentor. Sire détesté. Sire adulé. Phalanges flattent les mèches courtes avec confondante douceur. Du fond des âges, un souvenir le frappe : il sait ce qu’est d’être père à nouveau. Et le voici maître d’un indiscipliné infant dont la conscience reprendra bientôt le dessus sur l'animale pulsion.

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Lun 9 Sep - 19:32
TUER LE MONSTRE



Douleur.
Le corps est fracassé. Les lumières papillonnent dans les ténèbres. Est-ce cela que de mourir ? L’instant où le flux de vie et de magie s’assèche, le moment où le pantin retourne à l’humus est-il venu pour moi ? Les yeux se closent. Crocs fichés dans l’artère. Les bras en croix retombent mollement sur le parquet enchargé de poussière. Nuage acariâtre pour dissimuler une vieille carcasse exsangue. Des flashs dansent devant mes prunelles closes. Bulles de printemps s’affadissant sous la glace d’un ultime sommeil.

Même la douleur se dissipe. Je me sens tiré en arrière, attiré vers une étoile gangrenant le ciel de ma conscience. Ineffable lumière. De dieu infiltré au Ministère, me voilà idole fracassée au sol. Le corps est loin. Si loin. Je flotte. Je vois la silhouette du monstre s’abreuver à une gorge qui fut jadis la mienne. Spectrale présence. J’observe avec détachement le fard quitter des joues qui m’ont appartenu. C’est une expérience singulière que de mourir. Cerveau et magie œuvrent de concert pour lutter contre l’inévitable extinction. Assèchement. La source est tarie, la vie s’est échappée. Le ciel luit d’une pâleur aveuglante.

Black out.

La noirceur étouffe. Je suffoque lorsque les ténèbres se referment sur ma conscience. La mort est une bonne amie. Elle m’englue, m’éloigne petit à petit de l’enfer terrestre. Au moins le monstre se sera-t-il plu à un copieux repas. A-t-il festoyé avec plus d’âpreté encore, me sachant au nombre de ses ennemis par essence ? J’aurais dû le chasser en groupe. Je ne referai plus jamais l’erreur.

Et ma conscience s’étiole. Chaque pensée est plus dure à formuler que la précédente.

Assourdissant silence.

La langue s’humidifie, le corps s’agrippe. Pantin désarticulé frappé d’extase. Le coeur figé tremble. Les os se secouent d’une lancinante plainte. Le corps s’agite, ne m’obéit pas. Lampe le liquide qui lui est offert. Ce n’est que bien plus tard que je reviens à moi, un étrange et terrifiant sentiment de satiété alors que je me love dans l’étreinte du monstre. Danse macabre.

Il faut partir.
Il faudrait partir.
Alors pourquoi reposer mon front contre cette impie poitrine et m’alanguir contre le Diable fait immortel ?


374 mots

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