Cher Lemony, Je ne sais pas trop si cette lettre te parviendra. C'était déjà un miracle de se rencontrer par l'intermédiaire des notes dans les livres, je ne désespère pas qu'il y en ait un deuxième dans les jours qui viennent si tu reçois cette missive.
Je me fie aussi à ma chouette. Mrs Tiggy Winkle. Comme le hérisson de Beatrix Potter - marrant, cette coïncidence de nom de famille.
En parlant de Potter, et cette fois du ministre anglais même si j'adore le travail de Beatrix, il souffle un vent de changement sur le Royaume-Uni (en plus du blizzard). Potter a promis de nombreuses réformes. Il semble qu'il soit décidé à bouleverser le monde magique que nous connaissions mais qui me laissait personnellement un goût amer.
J'ai suivi tout cela de loin. J'étais retenu à Sainte-Mangouste pour quelques soucis de santé à la suite de ma dernière mission. Ca va mieux maintenant. La relecture de livres que j'ai aimé a considérablement aidé, j'en suis sûr. J'ai été nourri comme un coq en pâte par ma famille qui ne manquait pas de m'apporter des plats maison, plutôt que de me laisser subir la cuisine d'hôpital anglais, fut-il magique.
Nous nous sommes ensuite rejoints dans la maison que j'ai acheté il y a quelques années. Je ne suis pas certain de t'en avoir parlé. C'est une bicoque, mais c'est ma bicoque. L'elfe de maison était, en quelque sorte et je m'excuse du terme, à acquérir avec la maison. Comme Twinkle a passé un certain âge, le contrat de vente ne la mentionnait pas, j'imagine que l'agence a voulu s'en débarrasser en même temps ... Twinkle et moi nous sommes donc retrouvés colocataires à l'insu de notre plein gré, mais cette cohabitation s'avère merveilleuse. Elle s'est découvert un goût immodéré pour les romans Harlequin, je ne désespère pas d'un jour lui faire découvrir mes goûts si je trouve les passerelles qu'il faut entre ce style et ceux que j'aime.
J'ai passé de très bonnes fêtes en famille et j'essaie de voir les amis qui n'avaient pas pu me rendre visite à Sainte-Mangouste. Tout le monde est en forme, j'en suis ravi. Tu as pu fêter Noël en famille, tu avais d'autres projets ?
Je ne sais plus trop quand nous nous sommes donné des nouvelles. Je suis très impatient de savoir où tu en est maintenant, n'aie surtout pas peur d'être redondant ou de rajouter trop de détails.
Joyeux Noël ! Bon, d'accord, j'ai bien quelques jours de retard, ta chouette n'a pas la patience de la mienne, elle était partie avant que j'ai commencé ta réponse. Mais ça m'a vraiment fait plaisir de recevoir un message de toi en cette période de fêtes de fin d'années ! Comment as-tu fêté Noël dis moi ? J'ai répondu trop vite pour te souhaiter la bonne année – et est-ce que ce n'est pas la première fois que je te réponds aussi vite depuis quelques années ? Tu vois, je m'améliore ! (Non, je plaisante, mais je m'excuse à nouveau d'être généralement un si mauvais correspondant.)
Des ennuis de santé ? Rien de grave j'espère ? Quelques semaines à St Mangouste, ça me paraît un peu inquiétant, qu'est-ce qui t'est arrivé ?
J'ai vu passer pour Potter, mais je ne sais pas si je dois être enthousiaste ou méfiant. Il est quand même très jeune... Cependant ces premières réformes sont plutôt de bonnes augures je trouve. J'avoue que je suis curieux de ce qu'il peut faire, je me surprends certain matin à trépigner en attendant les journaux – c'est te dire ! J'ai pas mal réfléchi aux écarts entre les mondes magiques et moldus, et je ne sais pas... Potter a grandi chez des moldus, non ? Et Granger est une née moldue ? Il n'y a sans doute jamais eu personne de mieux placé qu'eux qui aurait pu s'en rendre compte et y travailler avant... J'imagine que j'ai cruellement besoin de me divertir. Je suis sur mon mémoire en ce moment, et j'ai passé noël à relire des publications en visioconférence avec mon père (ça n'était pas aussi terrible que ça en a l'air, bien au contraire c'était très chouette, et je m'étais même acheté une bouteille de vin français et une tarte au citron meringuée). Papa a beaucoup de mal depuis ce qui est arrivé à ma mère, mais il n'a pas voulu venir à Berlin pour autant, il devait rester pour s'occuper du chat... Je ne sais pas exactement quoi faire de plus pour lui en étant si loin, et je n'arrive pas à me résoudre à rentrer maintenant (alors que je suis sur le point de finir enfin, d'avoir tous mes diplômes moldus!). Tiens, j'ai fait mes premiers remplacements dans une école moldue dernièrement, c'était... différent de Poudlard. Mais donner des cours étaient une expérience vraiment chouette, j'hésite à m'intéresser un peu plus aux méthodes de pédagogie et essayer les concours pour devenir professeur ici... Ca attendra que j'ai fini mon mémoire. Quoi d'autre ? Berlin est magnifique à Noël, et je suis pas mal sorti ces derniers temps pour profiter du paysage. J'ai rencontré un garçon d'ailleurs, mais aucune idée de ce que ça donnera. Enfin voilà.
Je t'envie tellement pour la maison ! Je commence à être fatigué de ma vie en appartement je crois, j'adorerais avoir un jardin (ou au moins un balcon assez grand pour y lire le journal en buvant mon café du matin). Et tu as l'air d'être bien tombé pour ton elfe, quelqu'un qui apprécie Harlequin est certainement quelqu'un de goût. Dans quel coin est-ce que tu es du coup maintenant ?
Je t'envoie Windows. Jusqu'à il n'y a pas longtemps, je ne l'utilisais plus pour envoyer des lettres en Angleterre, mais j'imagine que maintenant que la guerre est finie je n'ai plus rien à craindre. (J'ai encore du mal à perdre quelques vieux réflexes.) Ah et ne t'en fais pas quant à envoyer une chouette au milieu des moldus, depuis que je recommence à recevoir mon courrier sorcier ici, elles m'ont toujours trouvé (et étrangement, les moldus n'y prêtent pas plus d'attention que cela...).
J'attends ta réponse, Je t'embrasse, bonnes fêtes encore ! Lemony
Windows m’a fait bonne impression et je l’ai laissé (laissée ? Je respecte sa pudeur) picorer allègrement des baies ramenées de voyage et maintenues sous un sortilège de camouflage pour passer pour des pignons de pin. Ne t’étonne donc pas s’il (elle ?) revient avec le bec violet en plus de cette lettre. Son petit séjour m’a permis de rechercher ce qu’était une visioconférence. Qu’on soit d’accords, de toi à moi, c’est bien l’équivalent d’une conversation interposée par cheminette ? Mon dictionnaire moldu n’en disait pas assez à mon goût et je ne sais pas pour où commencer mes recherches sur l’informatique. Si je veux être méthodique :
- En tant que briseur de sorts, je sers la connaissance des civilisations antérieures (et c’est ma joie) en explorant différents lieux de magie oubliée. J’ai récemment visité un temple dans des contrées enneigées et je repartais avec tout mon barda en me félicitant de ma réussite. Tu devines la suite. J’ai certes ramené des objets très précieux, et n’ai rien abîmé, mais j’ai aussi ramené une infection magique. C’est seulement en voulant reprendre mon balai à l’extérieur du temple que je me suis rendu compte que je ne parvenais pas à le faire décoller dans ma main. Rien.
Que dalle.
Nada.
Niente.
Je ne me suis pas laissé démonter tout de suite, j’ai cherché à transplaner. Tu sais que je transplane aussi bien que je lève le coude, ce qui n’est pas peu dire. Impossible de transplaner. Je ne te cache pas qu’à ce moment, j’ai fait la tête et je me suis remémoré la dernière fois depuis laquelle j’avais pu utiliser de la magie par ma propre initiative, en dehors des objets magiques comme le sac sans fond ou les balises de localisation pour tenir Gringotts au courant. Ca remontait à la moitié de mon séjour dans le temple, autant dire une éternité. J’ai également voulu me servir de mes oghams, avec le résultat que tu imagines : rien, que dalle, nada, niente, etc.
Il est devenu clair que j’étais dans un sacré pétrin, avec moins douze dehors, quelques rations, de quoi dormir mais certainement pas rejoindre la ville la plus proche pour demander de l’aide. Le terme « proche » relevant plus de la blague qu’autre chose dans ce coin.
Tu sauras si tu vis la même chose qu’il est important de ne pas céder à la panique. J’ai commencé à marcher en m’orientant vers le sud grâce à la position du soleil. En ne pouvant pas voler, j’ai dû faire des crochets pour éviter les bords de falaise et j’en suis venu à dévier de ma trajectoire. La suite est très floue, je me suis réveillé à Sainte-Mangouste et Gringotts m’a raconté m’avoir récupéré transi de froid auprès d’un monastère de moldus qui m’ont laissé repartir en prenant les autres briseurs de sorts pour une organisation humanitaire. Je ne me sentais pas très fier, mais ce sont les risques du métier et plus de peur que de mal. J’ai récupéré l’usage de ma magie et me voici aujourd’hui, après une quarantaine de précaution.
- Je suis très intrigué de t’imaginer professeur, d’autant que je ne comprends pas tout le système scolaire moldu, alors moldu allemand, tu imagines bien que ça n’entrait pas dans mon champ de compétences jusque-là. Tes élèves ont quel âge ? Ils viennent de quel milieu socioprofessionnel ? Ils sont contents d’avoir un prof si jeune ? J’aimais bien que tu m’expliques certaines de nos matières en commun, je trouvais que tu mettais le bon niveau de précisions et que tu faisais de réels efforts pour t’assurer de ne pas aller trop vite ou trop lentement. Par ailleurs, sur quoi porte ton mémoire ? Il y a des chances que je fasse un bon relecteur ou si je n’y comprendrais que goutte ? Si tu n’es pas trop pressé par les délais et que tu n’as pas peur d’envoyer ton manuscrit à l’autre bout du monde dans mon sac à dos, ça m’intéresse !
- J’espère que ça va aller pour ta famille que ta famille se porte bien.
- J’ai du vin français qui doit commencer à être bien et je peux te faire du carrot cake si tu ne souhaites pas passer nouvel an seul. On peut s’organiser à la sauvette dès que tu reçois cette lettre, je n’ai pas encore de plans et je peux soit te faire découvrir les charmes du Dartmoor, soit te proposer de venir te voir. C’est bien, non, l’Allemagne ? Mais derechef, si la perspective d’avoir accès à un jardin (ou plutôt tout ce qu’il y a autour de la propriété), de croiser des moutons en liberté et de défendre ton coin de fauteuil des chats (très agréables au demeurant, je ne sais pas d’où ils sortent mais on cohabite bien), ma porte t’est grande ouverte ! La salle de bain est utilisable et deux chambres d'amis aussi. Ca faisait partie de mes priorités. Si tu veux rester avec mystérieux-garçon, je t’y encourage aussi.
Amitiés,
Orion
PS : prends quelques baies aussi, pour goûter ce que Windows a pu chiper. Ce sont des baies d’açai, c’est pas mal du tout.
Windows est revenue propre, mais c’est vrai qu’elle est gourmande. Faut pas la laisser se servir outre mesure. Et effectivement, la visioconférence, c’est bien l’équivalent d’une conversation par poudre de cheminette (j’aurais peut être du le préciser dès le départ, excuse moi), même si je trouve ça mieux foutu dans la version moldue (si tu bouges la caméra qui te filme, tu peux montrer ce que tu veux, te déplacer et continuer de parler… Une cheminée, ça a ça de gênant que c’est bien moins movible.)
Et bien, quelle aventure ! Ravi de savoir que tu te portes mieux en tout cas. Ça t’arrive souvent ce genre d’ennuis ?
Je suis professeur remplaçant en gymnasium comme ils appellent ici, pour le coup les élèves y entrent et en ressortent à des âges similaires que ceux de Poudlard. Moi j’enseigne surtout à des enfants entre 12 et 15 ans. Pour le milieu, c’est variable, c’est surtout des élèves qui n’habitent pas loin, après on ne va pas se mentir, le système allemand est fait de telle façon qu’on entre en gymnasium en fonction de ses notes en realschule (ils y sont assez jeunes encore), alors à cet âge là, si on n’a pas les parents qui peuvent suivre derrière, on se dirige pas forcément vers un parcours qui conduira à des études supérieures. Je t’avoue que j’étais moi-même un peu perdu, en plus avec mon accent anglais à couper au couteau quand je parle allemand, je te dis pas le malaise à certains moments. Mais dans l’ensemble, ça se passe bien. Des fois, je suis triste d’avoir été à Poudlard, j’ai l’impression qu’il me manque même certains fondamentaux, qu’il faut que je travaille plus que les autres étudiants pour être au même niveau. Des fois ce qui me rend triste, c’est d’être conscient d’un monde que personne ne peut appréhender autour de moi, de voir combien il y a de mépris pour “la magie” (qui n’en est pas) chez les scientifiques, parce que si ils s’approchaient de la vérité ils seraient oublietter sur le champ. Tiens, pendant que je t’écris, je me dis qu’il faudra que je vois si les problèmes qu’on arrive pas à résoudre sur la gravitation quantique et la matière noire sont pas liées à des perturbations magiques, y a un truc à creuser. Enfin bref, excuse moi pour cette digression.
Pour mon mémoire… Comment expliquer cela ? Je pense que ce serait plus simple de vive voix. Très très très vulgairement, je travaille sur les effets de certains médicaments, et de molécules normalement absentes de notre corps, sur notre cerveau. Je pourrai te faire lire, mais j’ai peur qu’effectivement ce soit un peu complexe pour quelqu’un qui n’a jamais fait de chimie. Après, ce serait comme faire prendre du felix felicis à des souris pour les disséquer pour savoir ce que ça a changé chez elle qui les a rendu plus chanceuses. (Même si j’imagine qu’une souris à qui on donne du felix felicis arrive simplement à s’enfuir avant qu’on ne la dissèque ?)
Je ne suis pas certain de me sentir de revenir en Angleterre tout de suite, surtout après avoir encore manqué Noël. Mais viens toi si tu n’as rien de prévu ! Il y a un petit pub pas très loin qui fait une soirée déguisée pour l’occasion, on pourra y boire des bières et profiter de l’ambiance (c’était à peu près mon objectif, le patron m’a à la bonne parce que je suis un anglais expatrié comme lui). Berlin est magnifique, d’autant plus à cette période de l’année. Rien ne t’empêche de faire du carrot cake ici, moi je t’avoue je suis un très mauvais cuisinier, mais je peux t’inviter dans un restaurant moldu parfaitement fameux (ou alors, j’ai trouvé un endroit où je vais manger au petit matin des soirées arrosées, ils y servent des côtes de boeufs dont je te jure que tu pourras te souvenir longtemps !). Si jamais ça te tente, ma porte t’est ouverte, bon par contre c’est assez petit mais on se débrouillera.
Je te rassure, je ne vais pas de mésaventure en mésaventure. Mais le temps passant, je comprends que Gringotts ait des scrupules à recruter des jeunes blancs becs sortis de l’école comme moi. J’avais peu voyagé et à part un ou deux trucs, je ne connaissais pas grand-chose de la vie. Pour être totalement honnête avec toi, j’ai parfois l’impression désagréable et culpabilisante qu’avoir fait partie d’une certaine promotion et d’une certaine maison à Poudlard pendant le tournoi des trois sorciers et les évènements qui ont suivi, ont peut-être joué dans mon dossier et contribué à montrer que j’étais résilient. Ce serait la seule bonne chose qui est arrivée dans cette période.
Ok, j’ai trouvé un schéma du système allemand dans un livre moldu long comme un jour de pluie. Je crois que je comprends à peu près. C’est peu de temps après ton passage que les gamins sont obligés de choisir leur carrière ? Ca m’a l’air différent des BUSES et ASPICS.
Par contre, je n’avais rien trouvé sur ces histoires de gravitation quantique et matière noire, désolé ! A l’occasion, peux-tu avoir besoin que je te commande ou chine des livres et te les envoie ? Il me semble que tu n’as peut-être pas de librairie anglophone à proximité.
Ce qui m’amène …
( note que j’ai souligné trois fois et mis des petits traits pour attirer ton attention, mais comme tu es un type ordonné, je serais curieux de savoir si tu as lu la lettre dans l’ordre ou juste zappé à la partie qui attire l’attention. Bref, tu me le diras de vive voix).
A te proposer que je vienne passer quelques jours en Germanie ! Je veux manger dans ce restaurant dont tu parles et essayer le choix de bière local en faisant passer cela pour un test gustatif comparatif à portée internationale. Tu vois l’idée.
Non, sans blague, j’aimerais bien venir. J’ai demandé si je pouvais poser quelques jours et emprunter une cheminette. Il semble y avoir une gare de cheminettes dans ta ville, en dessous du parc à côté de la gare moldue. Tu pourrais m’y retrouver dans deux jours vers onze heures, heure locale en Allemagne ?
J’emprunterai aussi un sac sans fond pour prendre mon duvet (donc je ne t’embêterai pas avec une lessive de draps), et mon matelas portatif. Je te fais grâce du reste qui ne rentre pas dans tes ennuis domestiques. Donc je te renouvelle ma proposition de te ramener quelques livres en anglais si tu en as besoin. Et tiens toi prêt parce que je mets déjà de côté les romans que j’ai lus et qui m’ont fait penser à toi parce qu’il y avait de la SF / de la correspondance / des teutons (je n’ai rien lu qui combine les trois, j’en suis désolé).
Orion,
PS : comme je suppose que tu vas répondre par pigeon et si l'invitation tient toujours, je peux te ramener Windows en cheminette.
Je te remercie pour la proposition de me ramener des livres, avec plaisir pour ce que tu as pu chiné et qui t’a plu – pour le reste ne t’ennuie pas, la plupart des textes de la bibliothèque de l’université sont en anglais, c’est la langue de la recherche en général (encore heureux, sinon, je ne comprendrais absolument rien à rien de ce que j’étudie je crois, des fois qu’en cours je suis parfois un peu perdu).
Le système est différent, mais en fait pas tant que cela, c’est juste qu’il y a plus de possibilités de se professionnaliser plus tôt qu’à Poudlard (mais c’est le cas aussi dans les études moldues anglaises en fait). C’est un système assez unique celui du monde sorcier qui ne propose qu’une formation similaire obligatoire entre 11 et 17 ans, chez les moldus la scolarité a lieu en continue de 6 ans en moyenne à 16 si l’on vise un métier qui ne demande pas d’études, voir beaucoup plus tard si on fait une thèse. J’ai un ami, dans le labo où je fais mon mémoire qui rédige une thèse, il vient d’avoir trente et un ans, et il est toujours considéré comme étudiant. Mais si tu veux je t’expliquerai ça de vive voix !
Mon regard s’est d’abord porté sur le texte en avant, mais j’ai lu dans l’ordre. Intéressant test d’attention dis moi. En tout cas, je t’attends, cela me fait vraiment plaisir de te voir !
J’espère que tu vas bien et que tu es bien rentré. Cela m’a fait incroyablement plaisir de te voir, c’était vraiment chouette de fêter la nouvelle année avec toi. Tu sais que c’était la première fois que je sortais ma baguette de son tiroir depuis 98 ou 99, facile ? Je crois que ça me manque, finalement. J’ai l’impression que j’ai retrouvé une partie de ce que je suis en te revoyant, en parlant du monde magique de vive voix. Et puis, c’est encore une saison des Harpies que je manque, et ça, ça me désole vraiment. J’ai un peu fait le pour et le contre depuis ton départ, mais je ne crois pas que je me sente capable de revenir maintenant. Il me reste moins de six mois avant d’obtenir mon diplôme, je suppose que j’aviserai après. Mais, autant c’était vraiment plaisant de te revoir, autant je ne sais pas si je suis capable de revenir sans amertume dans un monde où les sang purs ont encore tous ces privilèges et peuvent continuer à cracher leur haine au visage des nés moldus. Je vais revenir, me faire traiter de sang de bourbe, et me dire que j’aurais du resté ici. C’est bien gentil, le changement promis par Potter, mais ça ne va pas assez loin pour moi pour le moment. Bref, je t’écrivais pour te remercier, et voilà que je me plaindrais presque !
Tu as fait grande impression au patron du pub où on a été ! Il veut absolument te faire goûter la bière qu’il est en train de préparer pour les prochaines vacances, il est même prêt à te poster une bouteille pour que tu lui donnes ton avis ! Je te remercie d’ailleurs, je n’ai jamais autant bu à l’œil que depuis que tu es venu. J’ai retrouvé le jeune homme qu’on avait croisé lors de la soirée, celui qui était déguisé en astronaute tu sais. Gustav, j’ai pensé à lui demander son prénom cette fois-ci. Je crois que j’ai un ticket, et il est charmant alors j’en suis plutôt heureux.
Je me remets tranquillement du coma alimentaire que j’ai bien cru faire en t’emmenant dans ces restaurants – c’est lourd, la nourriture allemande. Il faut que je me remette au travail, mais pour le moment je prends un peu de temps pour bouquiner. Parmi les livres que tu m’as ramené, tu me conseilles quoi en premier ?
Ces quelques jours en Germanie m'ont fait le plus grand bien. Je suis heureux de t'avoir vu, et de savoir que j'ai réveillé ton intérêt pour le monde magique.
Je ne peux pas te dire de faire des plans sur la comète car j'ai peine à croire que le monde magique change profondément. Il me semble que tu devrais privilégier ton diplôme avant tout chose. Mes parents disent qu'un tient vaut mieux que deux tu l'auras, j'imagine que c'est le cas de figure pour lequel cette expression trouve son sens (et non pour m'empêcher de choisir trois parfums chez Florian Fortarôme).
Je t'écrirais à propos des Harpies ?
Je comprends que tu ne plies pas bagages côté moldu. Peut-être suis-je naïf mais cela n'ôte rien à nôtre amitié de vivre séparé par des frontières moldues et la connaissance de la magie, alors sache que ma porte te sera toujours ouverte si tu veux venir en Angleterre, sorcière ou moldue. Sois assuré que je reviendrai goûter la bière du patron (je le trouve encore plus sympathique désormais), et que je souhaite que Gustav se révèle un prétendant à la hauteur (tu sais, tu peux m'écrire là-dessus ? Je veux dire, ça ne me gêne pas (et peut-être que tu as peu de monde auquel en parler (et vraiment, ça ne me gêne pas. Je ne crois pas que je succomberais à ses charmes mais tu as bien le droit (ça ne change pas notre amitié))).
Tu devrais commencer par Trois hommes sur un bateau ! Je le relis toujours en rêvant de faire du canotage sur le lac de Poudlard et la description de la nourriture me donne toujours faim. Si je ne partais pas si souvent pour Gringotts, j'aurais adopté un chien dès la première lecture.
Prends soin de toi (et de Gustav ?!) Ton ami, Orion
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