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Quand c'est oui, c'est oui ! [pv. Severus]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Mar 4 Juin - 11:07




















❝ DEMANDE ❞




Tu as choisi ton tailleurs le plus élégant pour venir affronter le monstre terrifiant des cachots désormais propulsé au sommet de la plus haute tour du château. En un mot comme en cent, tu as demandé une entrevue au directeur de Poudlard. Tu est arrivée dans les lieux de bon matin. En passant devant la grande salle, tu l’as vue déserte : les élèves assistent à leurs premiers cours. Tu as croisé de très rares élèves et plus rarement encore des enseignants. Cela t’aurait pourtant bien fait plaisir de retrouver @Lemony Anderson après sa lettre à laquelle tu as répondu le matin même. Tu souris, un peu inquiète tout de même. @Harry J. Potter t’a donné sa bénédiction. Il sait très bien ce qui te motive. Un désir de montrer à tous que tu peux être brillante, que tu es brillante. Tu ne veux pas seulement être ce livre sur pattes, tu veux aussi être autre chose. Cet autre chose, c’est Severus Rogue qui cristallise le mieux ce que ça représente : quelqu’un de génial, doué dans son domaine dès son plus jeune âge. C’est ça.

Toi aussi, tu veux être acclamée comme un génie.

Tu sais que tu ne pourras pas coiffer au poteau Rogue sur la jeunesse, ni cet énigmatique Ernst Wilson (@Lucius A. Malefoy) dont tu as entendu parler. Tu ne pourras pas les battre sur ce terrain là, mais tu peux rivaliser du côté du nombre. Tu veux devenir la première sorcière née moldue à cumuler non pas un, non pas deux mais trois maîtrises. Sortilèges, Métamorphose, Potions. Les trois fondements de la magie telle que tu l’as apprise. Les trois disciplines les plus susceptibles de te permettre de faire tes preuves. Tu caresses du bout des doigts le retourneur de temps contre ta peau, caché sous ta chemise. Tu en as déjà fait usage, tu serais prête à recommencer s’il le faut.

Te voici dans les escaliers, un pincement de nostalgie au coeur. Tu as passé nombre d’années dans ces murs. Tu étais revenue après la guerre, à la réouverture de l’école, pour finir ton cursus brillamment. Tu as connu Severus Rogue comme directeur, et force est de reconnaître qu’il est un peu moins effrayant qu’en tant que professeur. Mais tu n’est pas du tout sûre de la façon dont va tourner cette entrevue. Tu doutes. Ce n’est pas nouveau, tu es quelqu’un qui doute finalement beaucoup et qui a peu de certitudes malgré l’assurance que tu affiches. Mais cette fois, tu doutes vraiment. Ce n’est plus un jeu scolaire, c’est ton avenir, ton présent, ton renom. La preuve de ta valeur. C’est ça qui va se jouer dans quelques secondes.

Et tu es déterminée.
Oh oui.
Tu ne l’as jamais été à ce point !

Tu donnes le mot de passe à la gargouille et tu gravis les derniers degrés qui te séparent de l’imposante porte du bureau de Rogue. Un coup d’oeil à ta montre t’indique que tu as une minute d’avance. Tant pis : mieux vaut tard que jamais. Tu laisses un soupir s’échapper et tu frappes à la porte, le coeur battant la chamade.




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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
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Jeu 20 Juin - 22:42
QUAND C'EST NON, C'EST NON !
Love you too,  @H. Jean Granger



Lorsque le parchemin contenant la requête de Mademoiselle Granger a révélé ses secrets sous mon œil effaré, je n’étais pas prêt à l’ennui extrême qui me prendrait. Granger. L’une des plaies de mon existence il y a quelques années à peine. Intelligente, futée, mais manquant désespéramment de cette touche qui fait le génie. Quoi qu’elle fut une élève studieuse et appliquée, un puits de connaissance incapable de me rendre moins de cinquante centimètres de parchemin quand j’en demandais trente, jamais je ne l’ai vue vibrer d’extase près de son chaudron. A bien y réfléchir, les potionnistes doués ont été rares, trop rares à passer dans mes classes. Je me souviens de @Lawrence Fawley, mais c’est bien le seul qui m’ait véritablement marqué, et ce n’est sans doute pas sans rapport avec sa lettre que j’ai retrouvée échouée sur un coin de mon bureau, constatant avec horreur qu’une fois encore, pris par les affres de la vie quotidienne, je l’avais oublié. Songeur, je laisse mes phalanges vagabonder sur les armoiries Fawley toutes proches. Il faudra que je l’invite à prendre le thé un jour prochain. Une trille. Fumseck me toise sévèrement.

« Vous devriez lui répondre tout de suite, Severus, sinon vous allez encore oublier... »

Je hausse les épaules et attrape une plume. Ne jamais répondre à un malicieux Albus, c’est la clef de la survie en milieu hostile : ce bureau !

De ma plus belle calligraphie, je commence la lettre promptement, l’écrit sans lever la plume et l’achève en quelques minutes. La voilà sous pli prête à être emportée à la volière. Il reste donc à revenir à la question du moment, @H. Jean Granger. Que diable peut-elle bien me vouloir pour solliciter ainsi une entrevue ? Hésitation flamboie tandis que les ongles râpent les bords du parchemin, décryptant les lettres minces et nettes de la jeune femme. Son écriture n’a que peu changée : petite, soignée, méticuleuse. Tout bonnement ennuyeuse. Que veut-elle donc ? Que peut-elle escompter d’un vieux directeur aigri ? Sans doute pas un poste, il n’est pas temps de recruter… Une lettre de recommandation ? Une expertise sur une potion ? Un conseil bibliographique ? Une urgence pour le Ministère ?

Je suppose qu’il me faudra accéder à sa requête pour en faire découverte. Soupir exhalé, me voilà contraint à la réponse une fois encore. L’acier empenné mord la peau, y trace la hâte sèche d’une réponse courtoise et distante.

Et vient le jour J. L’heure H. Cela fait trois jours que le rendez-vous est fixé, gravé dans le marbre tremblant de ma mémoire. La flamme vacille au lever du jour tandis que Morsmordre s’est roulé en boule près du brasier noircissant l’âtre. Candélabres ondoient leurs clartés mouvantes dans la pièce. J’ai laissé mes épaules s’affaisser sur le dossier, le dos au repos, profondément lové dans la chaire de mon bureau. Le souffle apaisé du chaton trouble à peine le bureau tout plein de l’aurore timide, paresseusement levée. L’hiver raccourcit si bien les jours que chaque seconde de lumière en devient précieuse.

La sécheresse d’un main tambourine à la porte.

« Vous êtes à l'avance, Mademoiselle Granger. Entrez donc. »

Je ne prétends même pas avoir été occupé à d’autres affaires avant son arrivée. L’espace de mon bureau est net, brillante surface vernie, intouchée par quelque monceau de paperasse.

« Je vous en prie, installez-vous. Du thé ? Café ? Je ne vous ferai pas l’affront de vous proposer un alcool à une heure si matinale. »

Pointe d’ironie. C’est moi qui ait fixé le rendez-vous à huit heures trente. Pur sadisme s’est offensé Albus Dumbledore. Un rictus narquois seul lui avait répondu. Tasses et breuvages se fraient chemin jusqu’au bureau sur un simple claquement de doigt. Les elfes de maison ont même tenté quelques extras en ajoutant de quoi petit-déjeuner sur le plateau. Demi-sourire s’esquisse à l’encoignure d’un labre pâle.

« J’espère ne vous avoir arrachée du lit sans petit déjeuner, mademoiselle Granger ? Les elfes de maisons semblent avoir voulu m’indiquer que c’eût pu être le cas. Alors, dites-moi tout : qu’est-ce que le bras droit de Saint-Potter peut bien attendre d’un humble directeur d’école ? »


Si le sarcasme avait une consistance, celui-ci eût été à couper à la tronçonneuse.

682 mots

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Sam 13 Juil - 19:34




















 ❝ DEMANDE ❞




   Évidemment, Severus Rogue n’allait pas changer ses bonnes habitudes simplement avec l’achèvement de la guerre. Tu t’y attendais, mais le constat a quelque chose de rassurant. De tous ceux que tu as côtoyés, l’ancien espion est de ceux qui ont su rester les plus fidèles à eux-même. Quelque part, c’est plutôt réconfortant : il y en a aussi que la guerre n’a pas radicalement changé. Ce sont ceux qui n’ont jamais vécu que par elle. Tu lui fais un grand sourire lorsqu’il te fait remarquer ton avance. Tu le salues poliment.

« Bonjour Professeur. »

Les vieilles habitudes ont la vie dure. Toi qui a cherché durant toute ton adolescence à l’impressionner par l’étendue de tes connaissance, ou tes grandes capacités, tu ne pourrais l’appeler autrement. Tu as essayé, pourtant, quand tu répétais devant ta glace : Bonjour Monsieur le Directeur, Bonjour Severus. Rien n’y fait, tu continues de voir cet homme auréolé de cette implacable aura. Il a changé, pourtant. Ses cheveux ont blanchi avant l’heure, clarsemés de neige. Ses traits sont tirés, il semble prématurément vieilli. La coupe courte qu’il arbore désormais le rend moins inquiétant, mais non moins droit et sévère. Il semble toujours aussi intransigeant.

C’est toujours ton professeur. Tu suis donc son injonction à prendre un siège.

« Du café sera très bien, je vous remercie. »

Tu choisis volontairement d’ignorer sa provocation en prenant la tasse qu’il te sert. Remerciant les elfes de maison pour leur prévenance, tu sais toutefois que tu ne pourras rien avaler à présent. Tous tes muscles sont contractés jusqu’à l’agonie. Ton estomac est noué.

D’ailleurs, tu n’as pas mangé ce matin, et à peine dîné la veille. Mais l’adrénaline te tient. L’adrénaline et la peur. Tu essaies de ne rien en laisser paraître, mais c’est tellement dur. Les yeux noirs de Severus Rogue te percent et te transpercent jusqu’au fond de l’âme. Ne le regarde pas. Quelque chose en toi s’agite, un impérieux besoin de détourner les yeux pour qu’il ne puisse pas utiliser de legilimancie sur toi. Tu voudrais soutenir son regard pourtant, mais tu n’y arrives pas. Une force surnaturelle te fait détourner la tête, comme si une main invisible t’avait soudainement brisé les cervicales de sa poigne.

C’est en fixant obstinément ta tasse de café, puis le perchoir de Fumseck et enfin la fenêtre derrière Severus Rogue que tu lui réponds enfin, les doigts un peu entremếlés.

« Je ne suis pas là au nom du Ministère et moins encore au nom d’Harry, Professeur. Je suis ici pour des raisons personnelles. Voyez-vous, il est tout dans l’intérêt d’Harry d’avoir des collaborateurs qui puissent s’épanouir personnellement et professionnellement afin d’être les plus à même de lui prêter main forte. Or, en dépit de ce que bon nombre peuvent penser, je n’ai jamais eu de volonté particulière d’évoluer dans les sphères du Ministère. Je ne souhaite pas passer ma vie dans les arcanes du pouvoir politique. Je m’intéresse davantage aux savoirs magiques. »

Tu essaies de le regarder à nouveau dans les yeux pour donner plus de poids à tes paroles, mais ton corps semble décidé à ne pas t’obéir… Le stress, sûrement.

« Je suis ici pour solliciter officiellement auprès de vous un apprentissage en Potions dans le but de passer ma maîtrise, professeur. »


   



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Cecil A. Selwyn

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Jeu 15 Aoû - 10:50
QUAND C'EST NON, C'EST NON !
Love you too,  @H. Jean Granger



Peur. Quelque chose fait peur à l’indomptable Hermione Jean Granger. Je le vois dans son regard, dans ses gestes rendus malhabiles par l’expectative, par le vernis de contenance qu’elle jette au dessus de son appréhension. Qui l’effraie ainsi ? Je ne puis croire que cela soit seulement son vieux professeur grognon. Je l’observe avec soin tandis qu’elle accepte une tasse de café sans jamais oser me regarder dans les yeux. Lui ai-je donc laissé une si piètre impression ? Je me sens irrité de son manque de franchise… Jamais je ne l’avais vue aussi fuyante. Un grognement imperceptible tandis que je plonge moi-même le nez dans ma tasse de thé.

La voix de Granger s’élève dans la pièce. Si je n’avais été préparé à tout, je me serais sans doute étouffé dans mon breuvage.

« Je ne suis pas là au nom du Ministère et moins encore au nom d’Harry, Professeur. Je suis ici pour des raisons personnelles. Voyez-vous, il est tout dans l’intérêt d’Harry d’avoir des collaborateurs qui puissent s’épanouir personnellement et professionnellement afin d’être les plus à même de lui prêter main forte. Or, en dépit de ce que bon nombre peuvent penser, je n’ai jamais eu de volonté particulière d’évoluer dans les sphères du Ministère. Je ne souhaite pas passer ma vie dans les arcanes du pouvoir politique. Je m’intéresse davantage aux savoirs magiques. »

Son regard s’est fait encore plus fuyant.

« Je suis ici pour solliciter officiellement auprès de vous un apprentissage en Potions dans le but de passer ma maîtrise, professeur. »

Je repose la tasse brutalement sur le bois du bureau. Le choc mat fait vrombir la porcelaine malmenée. Thelma, l’elfe de maison en chef de Poudlard va encore râler. Je sonde le visage de mon vis à vis, cherche son regard et ne trouve que la fuite de deux prunelles brunes que j’ai connues pourtant pleines de vie et de désir de faire ses preuves. Je peux sentir ce désir qui flambe encore sous les cendres, mais je ne retrouve plus l’arrogance des jeunes années de Granger. La guerre l’a-t-elle abîmée à ce point ? Claquement dépréciatif de langue.

« Est-ce que je vous fais peur, Granger ? »

La question est abrupte. Il faut croire que je suis un peu grognon de bon matin. Bon… d’accord, pas seulement le matin. Les sourcils sont froncés imperceptiblement : je réfléchis à toute allure.

« Je puis vous assurer que votre vie n’est pas en danger, Granger. Arrêtez de jouer les vierges effarouchées, assumez votre audace et regardez-moi dans les yeux quand vous me faites pareille demande ! »

Je m’efforce de me calmer : lui vociférer dessus n’arrangera rien. La vérité est que mon statut de mangemort et d’espion ne m’a jamais permis de prendre quelque apprenti que ce soit. Être coincé à Poudlard pour enseigner n’a pas spécialement aidé non plus. Pour encadrer l’apprentissage d’un futur maître en potions, encore eût-il fallut que j’ai le temps de le faire. C’était, jadis, incompatible avec le rôle de professeur et, je le crains, bien peu compatible avec celui de directeur. Les motivations de Granger m’intriguent pourtant.

« Puis-je savoir ce qui vous a décidé à cet apprentissage, Granger ? Je n’ai pas souvenir que vous ayez exprimé une affection particulière pour les potions au cours de votre scolarité. »

Un temps. Fouetter son égo. Juste pour voir sa réaction.

« … Ni un talent particulier en la matière, pour ce que vaut mon avis. »

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Lun 2 Sep - 11:08




















 ❝ DEMANDE ❞




   Lorsque la tasse de Rogue tinte contre le bois du bureau, tu tressailles. Tu n’as jamais aimé les gens qui malmènent la porcelaine pour montrer leur désaccord. Trop bruyant. Et puis imaginez si la tasse leur casse entre les mains ? On est bons pour un aller-simple à l’infirmerie. Non, décidément, c’est une mauvaise habitude. Lorsqu’il te demande s’il te fait peur, tu es prise au dépourvu. Severus Rogue t’impressionne, mais tu n’as jamais été effrayée par lui… bon, tu l’étais peut-être un peu en première et deuxième année, mais depuis qu’il vous a protégés, Harry, Ron et toi d’un loup garou incontrôlable en troisième année, bizarrement ta peur s’est effacée. Donc, non il ne te fait pas peur.

Et pourtant, une force impérieuse t’empêche de le regarder dans les yeux. Quelque chose n’est pas normal, tu le sais. Tu le sens. Tout va bien, Hermione. Une voix dans ton crâne essaie de te rassurer. Ne fixe pas ses yeux. Pourquoi cette défiance ? Aurais-tu peur qu’il fouille dans ton crâne à coup de Legilimancie ? Ta main tremble un peu. Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Tu te sens désorientée. Tu relèves la tête pendant qu’il te demande tes motivations pour apprendre les potions. Essaie de fixer ses yeux. Aussitôt, tu dévies la tête, comme mûe par une force extérieure. Ton coeur bat la chamade. Tu es incapable de le regarder dans les yeux.

Je ne peux pas, professeur.

Tu as essayé de faire sonner calmement ta voix. Tu es pourtant tout sauf calme. Ton corps te trahit. Tu essaies de le regarder encore. A chaque fois, tes yeux se détournent. Cette fois, tu paniques vraiment. Tu répètes, la voix beaucoup trop aiguë à ton goût :

Je… je ne peux vraiment pas vous regarder dans les yeux, professeur.

Une terreur déraisonnée s’empare de toi. Pour la première fois depuis le retour d’Harry, tu sens la panique te guetter. Tu as été sujette à des crises d’angoisse toute l’année qui a suivi la guerre, mais lorsque ton ami est revenu d’entre les morts, tout s’est apaisé comme par miracle : il était là, il était en vie. Cela voulait bien dire que Voldemort était mort, non ? La prophétie avait alors, pour la première fois de ta vie, paru rassurante. Mais maintenant, dans ce bureau, tu suffoques. Tu n’arrives pas à respirer. Quelque chose bloque ta gorge et les larmes te montent aux yeux. Que t’arrive-t-il ? Tu n’en sais rien. Tu ne te comprends pas, et ça te glace de l’intérieur.

Tu t’effondres. Tes défenses mentales tombent, et tu sens ton corps agité de secousses. La raison de ta présence dans ce bureau est oubliée. Oubliées les potions. Potions. Tu tâtonnes dans la poche intérieure de ta veste, attrape un philtre de paix que tu gardes par sécurité pour ce type d’occasion… Ou du moins veux l’attraper. Tu tâtonnes, tu fouilles. Tu l’as oublié. Le jour où une telle crise devait arriver, tu oublies ton philtre de paix ! Tu te mets à hyperventiler. Et des points noirs dansent devant tes yeux. Des sifflements dans tes oreilles. Bon dieu, tu vas crever

   



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Cecil A. Selwyn

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Mar 10 Sep - 19:22
QUAND C'EST NON, C'EST NON !
Love you too,  @H. Jean Granger



Qui aurait cru que d’une simple demande naisse le chaos ? En une seconde, tout bascule. L’esprit de la jeune femme lâche, et la voilà, les larmes aux yeux, tremblante, recroquevillée sur sa chaise comme si l’âme lui avait été frappée au fer rouge. Mes doigts s’agitent sur la porcelaine blanche. Masque d’agacement couve autre chose. Une crainte subtile, distillée dans l’estomac. Sa réaction n’est pas normale. Où est passée l’audacieuse lionne qui n’a pas peur de débarquer dans mon bureau exiger de moi que je la prenne en apprentissage ? Où est passée la digne héritière de Minerva en ce qui concerne ses redoutables capacités à tout savoir et savoir, surtout, me faire sortir de mes gonds ? Pris de court, je demeure interdit une poignée de secondes durant. Elle tremble. Granger tremble. Ses mains trop fines s’égarent dans la doublure du veston en quête de quelque chose. Elle ne le trouve pas. Son souffle se fait plus laborieux encore. Granger sujette aux crises d’angoisse ? C’est à peu près aussi cohérent que Minerva dansant une gigue dans la grande salle, mais c’est ce qui est en train de se passer.

Shit. Comment gérer cela ? D’habitude, c’est Moira qui me récupère dans cet état là, ce n’est certainement pas moi qui recueille les gens en rupture émotionnelle. Shit again. Profonde inspiration, je me lève, peu sur de ce qu’il me faut faire. Je tire une chaise près d’elle, de l’autre côté du bureau. Tout proche, assez proche pour poser la main sur son épaule, agripper sa nuque. Prise sèche.

« Granger, écoutez-moi. Tout va bien, vous êtes à Poudlard, tout va bien, Granger. Vous ne risquez rien. Respirez calmement, plus calmement. »

Ma voix est basse. Les phalanges s’égarent sur les épaules et la nuque de la jeune fille, descendent jusqu’aux omoplates. L’autre main se pose sur son bras, glisse vers sa paume. Prise desserrée en douceur. S’est-elle rendu compte qu’elle s’enfonçait les ongles dans les mains ?

« Tout va bien, Granger, respirez profondément. On inspire. On expire. Voilà, comme ça, expiration, inspiration. »


Les secondes s’écoulent, ponctuées par le seul souffle erratique de la jeune femme. Sa réaction est incompréhensible. Jamais je ne l’ai vue lâcher de la sorte. Je l’ai vu crier de colère, pleurer de dépit. Je l’ai vue blessée dans son orgueil ou anxieuse de prouver sa valeur. Jamais je n’ai eu l’impression d’avoir entre les mains de la porcelaine brisée. Car fracassée en mille tessons, la belle l’est sous ses airs irréprochables. Je pourrais lui donner un philtre de paix, mais je ne veux pas embrumer son esprit dans une sérénité artificielle qui ne ferait que remettre à plus tard le chemin de sa guérison. Qu’est-ce qui l’a mise dans cet état ? La guerre ? Les combats ? Sans doute ai-je sous-estimé le poids des années passées sur certaines consciences. Pressions qui se veulent rassurantes sur les mains, bras passé autour des épaules. Comment me suis-je retrouvé dans cette situation, encore ? Les secondes ont filé, son souffle semble apaisé. Ma voix se moldue : douceur voulue. Prénom égrené sur le bout de la langue dans l'espoir de tranquilliser le jeune femme.

« Hermione, que voulez-vous dire lorsque vous disiez ne pas pouvoir me regarder dans les yeux? »


Encore une à qui je fais peur ? Bien que fanée, la marque des ténèbres dévore mon avant-bras.

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Ven 20 Sep - 10:26




















 ❝ DEMANDE ❞




   Tu sens l’air se raréfier dans tes poumons. Un marteau-piqueur cogne dans ton crâne, résonne jusque dans cette mâchoire que tu n’as pas conscience d’avoir crispé. Devant tes yeux, des flashs et des points noirs. Tu te sens défaillir, tu te sens sombrer. Tu ne vas pas te mentir, depuis la bataille de Poudlard, tu es sujette à des crises d’angoisses, mais ce n’est que depuis le retour d’Harry qu’elles ont pris une telle intensité. Jamais elles ne se sont manifestées en plein jour comme cela, ce sont plutôt les soirs, les nuits qu’elles te paralysent. Mais là, tu ne l’as pas sentie venir. Cela t’effraie. Est-ce que ta vie quotidienne va en être impactée, désormais ? Ton souffle se fait laborieux. Tu vas crever.

De honte.
Ou d’asphyxie.

Mais tu sens quelque chose sur ta nuque. Une poigne ferme, intense. Une ancre. Tu n’as jamais eu de contact physique avec Rogue, sauf ce jour là, en troisième année, où il s’est imposé entre un loup garou et toi. Vous. Harry, Ron, toi. Ils vous a sauvés ce jour là. Tu entends à peine sa voix. Un grondement proche de ton oreille, éclipsé par le sifflement strident qui annonce ta perte de connaissance imminente. Tu sens sa main courir sur ton dos, ferme, pressante. Brûlante. Elle te ramène doucement dans le monde des vivants. Une paume sur les reins, une autre sur ton bras. Il est si proche que sa voix semble faire frissonner tout ton corps. Si proche qu’il n’y a, entre vous, que les bras des sièges dévolus aux invités du Directeur. Rien à faire. Malgré l’appui-coude enfoncé dans tes côtés, tu t’es penchée vers lui, tu as glissé tes paumes tremblantes autour du corps de l’enseignant, et tu t’es mise à pleurer comme tu l’aurais fait dans les bras de tes parents.

Sauf qu’eux ne peuvent pas comprendre. Ils ne peuvent pas te consoler. Ni ton père ni ta mère n’ont vécu les combats, n’ont senti l’odeur de la mort. Leur pire cicatrice leur vient d’un accident, non d’une tentative de meurtre. Leurs nuits sont paisibles. Leur vie n’est ponctuée que par l’inquiétude qu’ils ressentent pour ta stabilité mentale… Mais certainement pas par les visages de ceux qu’ils ont blessé, laissé pour morts, tués peut-être. Tu étais dans les combats, tu as balancé ces sorts de découpe, tu as fait exploser des rocs pour piéger tes adversaires, tu as vu des roches briser des crânes, et des sortilèges tailler la chair. Tu as participer à la reprise du Ministère, tu as plusieurs fois été certaine de mourir. Alors qui ? Qui pourrait te consoler sinon un ancien combattant, comme toi ?

Tu t’agrippes désespérément aux robes de Severus Rogue, l’effrayant professeur de ta jeunesse, et tu laisses tes sanglots se tarir tout contre lui. Tu ne sais pas combien de temps s’écoule avant que sa question ne te frappe. Le silence est revenu depuis longtemps dans le bureau lorsque tu comprends enfin les mots qu’il a prononcés avant que tu ne transforme le directeur en doudou pour vétéran traumatisé. Tu prends une profonde inspiration, mais tu restes contre lui. C’est ta bouée de sauvetage, tu en as besoin. Il est hors de question que tu le lâches. Ta voix tremble encore, mais tu es capable de parler :

« Je ne sais pas, professeur. J’ai essayé de vous regarder dans les yeux, mais à chaque fois, mon corps m’a échappé comme s’il obéissait à un ordre inconscient. »

Mais tu n’as pas peur de lui, tu le sais. Tu détaches une main de son dos pour essuyer tes joues, tu t’éloignes de lui. Tu baisses la tête, embarrassée au possible. Tu retrouves cette voix posée qui te sert si bien à masquer ta fragilité.

« Pardon professeur, je ne sais pas ce qui m’a pris. »

Et tu n’es toujours pas capable de le regarder.

   



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Cecil A. Selwyn

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Sam 21 Sep - 15:31
QUAND C'EST NON, C'EST NON !
Love you too,  @H. Jean Granger



Je m’étais préparé à ressentir un tourbillon d’émotions à l’idée qu’une personne de plus me considère avec suspicion et défiance, à celer savamment cette énième blessure sous un masque impassible et me faire une raison quant au fait que j’avais effectivement traumatisé une génération entière d’élèves, que je les avais dégoûtés de l’étude des potions, peut-être, simplement pour avoir été un individu haineux, aigri et méprisable. Je m’étais armé pour affronter tout cela, mais certainement pas l’urgent désespoir qui poussa Hermione Jean Granger, l’un des fléaux de ma carrière d’enseignant, à venir se lover contre moi avec toute la force d’un appel au secours. En quelques secondes, la jeune femme est devenue enfant apeurée, désespérée, inconsolable. Elle s’est glissée contre moi, s’agrippant à mes robes comme on attrape une bouée pour ne pas sombrer. Son visage s’est décomposé sous le ruissellement des larmes et il ne reste guère plus d’elle que cette échine harassée de sanglots pressée contre mon torse.

Je me suis crispé en l’espace d’une seconde lorsque je l’ai vue fondre sur moi. Peu accoutumé au contact physique et ne me souvenant que trop des circonstances qui m’ont fait étreindre pour la dernière fois un corps, je ne peux m’empêcher de me troubler. Il est évident que je ne ressens pas pour Mademoiselle Granger la flambée d’émotions qui me fait cramer de l’intérieur en présence de Moira. Je me suis tendu, redoutant déjà de devoir éconduire mon ancienne élève… Et pourtant elle est là, elle s’accroche avec le même désespoir que Winnie a pu le faire par le passé. C’est cela qui me fait affaisser les épaules et entourer de mes bras le corps tremblant d’Hermione Granger tout en demandant à Merlin ce que je lui avais fait pour me mettre dans une telle situation de bon matin.

Tout en effleurant les omoplates de la petite serrée contre moi, je la sens se détendre, se rasséréner. Le fait qu’on puisse se sentir en sécurité avec moi me surprend toujours, me désarçonne. Est-ce que ça a le moindre sens ? Comme je le fais avec Winnie dans ces cas-là, je laisse reposer mes paumes sur son dos, glisser dans un mouvement circulaire de réconfort. C’est enfin elle qui reprend la parole au bout d’un temps qui semble infini.

« Je ne sais pas, professeur. J’ai essayé de vous regarder dans les yeux, mais à chaque fois, mon corps m’a échappé comme s’il obéissait à un ordre inconscient. »

Mon esprit fonctionne à vive allure. La suggestion d’un « ordre inconscient » affrontant la volonté de la petite – pardon, de Mademoiselle Granger – me laisse présager plusieurs possibilités : un charme de compulsion ? Des potions de suggestion mentale ? Un imperium particulièrement subtile ? Mon crâne fume tandis que la jeune femme s’extirpe de mon étreinte sans la moindre résistance de ma part. Sa voix s’est apaisée, un peu, mais je devine qu’il suffit d’une seule pichenette pour ébranler à nouveau tout l’édifice.

« Pardon professeur, je ne sais pas ce qui m’a pris. »

L’hésitation n’est qu’un infime tourbillon bien vite balayé d’un revers de main. Tendant les paumes, j’agrippe le visage de la jeune fille, en coupe, et la force à lever la tête jusqu’à moi. Son regard me fuit, je devine la tension d’un corps par trop accoutumé au contact physique. Mes mains sont fermes, je tente de l’obliger à me regarder une ultime fois avant de libérer ses joues de mon emprise.

« Je pense que vous êtes sous l’emprise d’un sortilège ou d’une potion, Mademoiselle Granger. Me permettez-vous… ? »

Finir la question serait bien moins efficace que ce que j’ai en tête. La baguette est sortie de la manche et, avant qu’elle ne puisse réagir, je murmure :

« Specialis Revelio »


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Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Sam 21 Sep - 21:28
INTERVENTION MJSPECIALIS REVELIO
Réussite | Severus Rogue est un homme à qui l'on ne peut cacher que bien peu de choses. Sitôt le sortilège formé, il a sa réponse. La belle est victime de plusieurs sortilèges d'imperium. Notre bon directeur ne parvient, en revanche, pas à identifier la personne ayant ensorcelé la belle, ni les ordres précis intimés à Hermione.

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Mar 1 Oct - 11:39




















 ❝ DEMANDE ❞




   Tu as retrouvé un semblant de contenance. Vraiment pas grand-chose. Sur ton dos, tu sens encore la pression fantôme des bras de Rogue. Une étreinte rassurante, paternelle. Cela fait des années que tu n’avais pas été prise dans les bras de quelqu’un de cette façon là. C’était animé des mêmes sentiments que les câlins de Harry, mais avec quelque chose de plus. Cette sorte de douceur rassurante que confèrent les âges. Pour un peu, tu aurais voulu t’accrocher davantage à Rogue… mais tu sais, maintenant, que tu as fait le bon choix en venant lui demander cet apprentissage. Il faut qu’il dise oui. C’est le gars parfait pour t’aider sur le chemin des grandeurs académiques.

Ta mâchoire se décroche quand il t’avoue soupçonner que tu sois sous un sortilège. Tu secoues la tête, sûre de toi,

« Enfin, professeur ! C’est ridicule ! Quel intérêt aurait-on à me faire éviter votre regard ? »

Tu as une mine incrédule peinte sur le visage. Tu n’y crois pas, mais tu laisses tout de même ton ancien professeur faire le sort qu’il a en tête. Son specialis revelio montrera qu’il n’y a rien, et voilà tout ! Tu te prépares déjà à lui faire un laïus sur les traumatismes psychologiques moldus et sur le fait que tout mystère n’est pas forcément de nature magique. Tu pourrais même rajouter combien c’est sorcier-centré de considérer que tout a forcément une explication magique. Et c’est bien à cause de mentalité comme ça que l’on se retrouve à la traîne côté progrès dans le monde de la magie. Tout ça pour conclure par un « alors, professeur ? On vous l’avait dit, oui ou merde, que le cours de sciences moldues était in-dis-pen-sa-bleuh ? »

Mais au moment où tu t’apprêtes à claquer tout ça dans le pif de Severus Rogue, réussissant, une fois n’est pas coutume, à le moucher, tu vois le halo du sortilège autour de ta main. Il a trouvé quelque chose. Tu ne sais pas encore quoi, mais il a trouvé quelque chose. Tu sens tes mains se mettre à trembler. Tu as soudainement très froid et le coeur au bord des lèvres. Tu sens une vague de panique te submerger. Tu n’oses même pas lui demander ce qu’il a trouvé, tu ne veux même pas savoir. Tu redoutes de découvrir que toutes ces années difficiles que tu viens de traverser ont été orchestrées par quelqu’un. Tu sens les tremblements gagner tes épaules, ton dos, tout ton corps. Tu vas vraiment vomir si ça continue. Tu déglutis avec peine.

« Alors ? »

Tu voulais prendre un ton détaché, mais tu n’y es pas parvenue. Tu es beaucoup trop consciente que ta vie est sur le point de basculer : tu sais que ce que Rogue va avoir à te dire va te déplaire. Tout à coup tu regrettes d’être venue ici. Tu sens que ce n’était pas une si bonne idée que cela, et que tu aurais mieux fait de chercher à te former auprès de quelqu’un d’autre…

   



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