Les couleurs de l'automne ont laissé place à celles de l'hiver. Chaudes et joyeuses, elles sont devenus froide et ternes. Plus le orange du lever de soleil. Plus le jaune qui rappelait les doux rayons lumineux qui provenaient du ciel. Le paysage est devenu blanc et gris. Dans le ciel et sur la terre. Pourtant c'est un spectacle à observer. La vision des arbres dénudés de leurs feuilles colorées arborer avec fierté leurs branches noueuses. Le chant des oiseaux qui sont là malgré le froid. C'est agréable lorsqu'on aime rêver et observer la nature comme elle est. Chaque jour est différent et mérite donc qu'on lui accorde de l'importance comme on en accorde aux cours et aux devoirs. Plus que ce l'on accorde aux élèves bruyants de l'école. Car chaque petit changement, même minime, mérite d'être analysé. Quel que soit le temps de dehors. Pluie, vent, neige, soleil ? Ce n'est pas ça qu'il faut voir. Mais le paysage.
Et ce n'est pas le froid de cette saison qui va m'empêcher de partir en promenade dans le parc. J'aime mettre mes pieds sur la couverture blanche du sol. Ça craque sous les pas. Et ça laisse la trace des chaussures lorsque je retire mon pied pour avancer. Au moins, je ne pourrais pas me perdre. Même s'il faut le faire exprès pour se perdre dans le parc de l'école ! Et le seul problème de cette technique est que si on est nombreux, il y aura beaucoup de traces sur le sol. Il sera donc difficile de me retrouver. Mais ce n'est pas bien grave : il n'y a presque personne. Qui sortirait dans le froid de l'hiver alors qu'il y a des endroits plus chauds où s'installer ? Moi. J'aime le calme. Le silence. N'est-ce pas une chose agréable après des cours où on se retrouve à plusieurs élèves dans une même salle qui bavardent ? Je trouve que si. Même si j'aime être en classe, j'aimerais que les élèves soient moins bruyant. Mais bon, ils ne peuvent pas tous être calmes.
Dans le ciel, les nuages sont toujours présents. Formant comme une menace. Une menace de pluie ou de neige imminente. Ou pas. C'est pas facile de prévoir. Alors autant en profiter pour sortir tant qu'il fait un temps correct. Pour écouter les oiseaux chanter. Et regarder les arbres en démêlant leurs branches dans ma tête. Marcher dans la neige et jouer à faire des formes avec mes traces de pas. Mes pieds s'activent joyeusement dans le parc. L'idée de jouer dans la neige doit leur plaire. Il faut dire qu'on attend tous que ça. La neige est l'élément le plus important pendant l'hiver. Elle attire souvent du monde. Peut-être que les élèves vont arriver. Compagnie bruyante mais parfois agréable.
L'Hiver. Cette saison si particulière dans le coeur d'Eirian. Sa saison préférée est connue comme étant l'Automne ; la pluie, les arbres qui changent de couleurs, les feuilles qui tombent, Samhain, les potirons... Tant de choses qui émerveillaient et respiraient le petit cocon bien chaud. Mais l'Hiver était différent et l'enfant ne pourrait y mettre des mots sur ce ressentis. Sans nul doute la saison la plus difficile à vivre dans son village ; quand on vit sans eau courante, sans électricités, sans chauffage, ces quelques mois sous la neige et l'humidité des Highlands relevaient presque de la survis. On ne sortait plus de la maison, on se nourrissait essentiellement des réserves de l'année, et on dormait sous plusieurs couches de couvertures de peaux. Et autant dire que le moment pour se changer devenait presque du supplice ; mieux vaut rester sous les couvertures pour le faire. Même si les chambres se situaient à l'étage, permettant d'avaler la chaleur de l'âtre qui montait, il faisait quand même frisquet dans les pièces. Ensuite, on restait le plus clair du temps dans le salon, devant la cheminé, pour se réchauffer et s'ennuyer aussi. On essayait de s'occuper comme on le pouvait. Et pourtant, malgré la rudesse du temps, l'Hiver respirait la famille. Parce que c'était le moment de l'année où, plus que jamais, on s'entraidait et on restait ensemble, pour se veiller et se soutenir. C'était ça, l'Hiver dans le coeur d'Eirian : une terrible épreuve de survis dans la chaleur de l'étreinte d'une famille aimante. Entre la souffrance et le réconfort...
Quand aux parties de chasses, au vu de la météo exécrable et des hibernations de certaines proies, elles se faisaient plus rares. Mais il y avait quelque chose de mystique qu'on ne trouvait pas durant les autres saisons : le silence, la blancheur aveuglante du paysage, contrastant avec la noirceur de l'écorce. Eirian était toujours émerveillé par la tombée des flocons et ce silence presque assourdissant de la forêt. Chaque bruit, chaque craquement de branche, chaque brise et chaque pas dans la neige devenait un écho infini. Et parfois, entre les arbres, dans ce calme surréaliste, une silhouette se tenait là, à quelques pas de vous, vous observe et vous juge dans un temps suspendu et infini.
Et ici, à Poudlard, est-ce qu'elle aura la chance de croiser une créature fantastique là aussi ? Dans cette école, l'Hiver n'avait pas la même saveur. Où était la survis ? Où étaient les bras de son Oncle ? Et les éternelles journées devant la cheminé ? Et ses tenues de peaux et de cuir pour contrer ses sorties dans la neige ? Là, en marchant dans le parc, l'Hiver n'a jamais semblait aussi étranger aux yeux et au coeur de la fillette. Si loin de ses terres... Immobile au bord du lac, habillée chaudement dans sa tenue de petite Sorcière de Poufsouffle, son regard se perdait à l'horizon tandis que son Corbeau volait au-dessus de sa tête. Encore quelques jours, et elle pourra retrouver son chez-sois pour les Vacances. Quelques jours à supporter, avant de retrouver ce qu'elle était, où sentait ce qu'elle croyait être réellement : une petite Verbena.
Un soupir, bien recouvert par les rires de ses camarades. Au loin, dans un coin plus animé du lac, des imprudents s'essayaient au patinage. La vue de leurs chutes arrachèrent un sourire un coin à la jeune fille ; leur bonne humeur semblait quelque peu contagieux finalement. Ce n'est pas elle qui se risquerait à jouer de la solidité de la glace, mais c'était plaisant à voir des gamins s'amuser. Non, elle, si elle devait jouer avec la glace, ça serait autrement.
Dans son petit recoin, en retrait des autres enfants, Eirian s'agenouilla devant la rive. Son mouvement alerta son oiseau qui alla se déposer près d'elle dans une croassement sinistre. La fillette en profita pour déposa un baiser sur son bec avant de reprendre son activité. Intriguée, la bête l'observa plonger sa main dans sa bourse en cuir pour ressortir une labradorite. L'apprentie Verbena plaça la rune bien aux creux de sa main et se pencha sur le reflet gelé, les mains au-dessus de la surface. Dans un souffle profond, la petite Poufsouffle ferma les yeux et tendit ses sens au delà du monde physique. Dans la terre, le vent, l'eau, la neige, sur le plumage de Munnin, dans le souffle qu'elle expirait... Retrouver la pulsation de l'essence magique qui entoure chaque chose, même la plus petite, de ce bas monde. Remonter l'effluve, la voir s'incruster dans le cristal éphémère, la sentir en ondes sur la surface, la caresser du bout des doigts, la sentir glisser sous sa peau, la diriger prudemment dans la rune, la nourrir par la volonté, par la magie, dans l'espoir qu'une petite sphère se modèle dans la glace sous la pulsion de la marque d'Isa.
Un. Deux. Trois. Les traces de mes chaussures s'alignent derrière moi dans la neige. Et plus j'avance, plus les traces de pas sont nombreuses. Pas qui, petit à petit, me font approcher du lac. Immobile plus qu'à son habitude. Gelé à sa surface. À cause de l’hiver froid de ce mois de Décembre. Est-ce épais ou non ? Je n'irai pas essayer. Mais il y a là-bas plus de monde. Cette couche de gel sur le lac semble attirer plus que le reste du parc. Pourtant, ce n'est pas sans danger. Si ça casse... on tombe. Et un plongeon dans l'eau à température d'hiver n'est pas forcément une bonne idée. C'est même très certainement fortement déconseillé. Mais chacun fait comme il veut après tout.
En restant éloignée du lac, j'observe le tout avec curiosité. Avec mes yeux qui enregistrent tout. Les rayons de soleil qui brillent sur la glace. Les contours des nuages sombres, clairs pour certains, qui se dessinent sur l'eau gelée. L'herbe blanchie autour du lac. Les élèves qui jouent sur le lac immobile. Avec mes oreilles qui enregistrent tout elles aussi. Non pas les images mais les sons. Le chant des oiseaux. Le vent léger qui souffle entre les branches. Les rires de ces élèves qui patinent. Et ce spectacle d'images et de sons m'arrache un sourire. Mi-amusé mi-attendrit. Voir ces élèves encore capables de s’amuser est à la fois surprenant et agréable. Bien sûr, chaque personne a une façon de s’amuser différente des autres. Eux aiment le sport. Moi je préfère me balader et rêver. À chacun son activité. Tant que ça nous plaît, c’est l’important.
Autour du lac gelé, il n’y a pas que ces petits groupes de jeunes bruyants. Dans le paysage hivernal s’est installée une autre élève. Seule devant le lac. Avec à ses côtés un corbeau. Petites silhouettes calmes qui contrastent étrangement avec les autres. Elle aussi aime-t-elle le calme, ou simplement n’aime-t-elle pas les élèves ? Que ce soit l’un ou l’autre, elle préfère rester à l’écart. Curieuse de savoir ce qu’elle fait, je m’approche. Mes pas restent silencieux malgré la neige tandis que mes yeux restent à observer la jeune fille. Qui, dans le silence, prend un petit objet dans sa main qu’elle place avec la deuxième au-dessus du lac. Trop éloignée pour voir ce dont il s’agit, je décide de m’approcher encore un peu. Ça peut paraître étrange, mais cette jeune fille m’intrigue. Même si je sais qu’il arrive que je fasse des choses étranges aux yeux des autres, je ne comprends pas ce qu’elle pourrait faire ainsi devant le lac.
Mes pieds s’avancent dans l’herbe enneigé et je m’approche d’elle, lentement. Elle a l’air tellement concentrée qu’il vaut mieux ne pas faire trop de bruit pour ne pas la surprendre. Je sais par expérience que ce n’est pas agréable de se faire couper alors que la concentration est en nous. M’asseyant en tailleur à ses côtés, j’observe avec curiosité le petit objet qu’elle tient dans ses mains. La forme ressemble à ce que j’ai pu observer dans un des livres de la bibliothèque. Une forme que l’on apprend à décrypter pendant un cours, une option, mais que je n’ai pas prise. Le regard sur l’objet, je prends la parole, doucement pour ne pas lui faire peur «Bonjour… c’est bien une rune que tu as dans la main ?». Je suis curieuse. Mais polie. Alors je tourne la tête vers elle pour l’écouter et ajoute avec un sourire timide «Tu fais quoi ?».
réussite de justesse | C'est pas facile de manipuler Isa, la rune de glace. Elle résiste un peu et ne prête pas volontiers son pouvoir. Quel plaisir alors, après une intense concentration, pour la petite @Eirian Almasdóttir de voir une jolie boule de neige dans sa main... Sur qui va-t-elle bien pouvoir la lancer ?
La neige craquelle et le petit minois de l'enfant exprima un certain agacement car, il fallait avouer, pourquoi fallait-il qu'on la dérange pile à ce moment ? Dans un parc, plongé dans le manteau hivernal, au bord de l'eau avec juste une poignée d'élève courageux défiant la glace, il fallait qu'il y ait quelqu'un pour venir la voir, à ce moment précis, alors qu'elle s'était isolée. Bon, en soit, elle n'avait rien réellement contre cet inconnu, faut être immature pour faire la gueule pour si peu, sachant qu'elle ne la connaissait pas, mais quand même, quel drôle de coïncidence qu'on s'adresse à elle, elle qui avait peu d’interactions avec ses camarades, pile poile où elle s'essayait un exercice difficile avec Isa. Et cette rune n'était franchement pas la plus facile à manier.
De ce fait, dans un premier temps, Eirian ne leva ni son regard, ni répondit à la jeune fille - à entendre ce timbre de voix, c'était forcément une jeune fille - parce que là, il fallait rester concentrée et elle voulait absolument finir le sort qu'elle avait lancé ! C'est comme si, sous prétexte d'une intervention, on sautait d'une voiture en marche avant de ralentir et la garer. Ben là, c'était un peu la même chose. Ainsi, la petite Verbena, quelque peu perturbée par cette visite impromptue, sentit quelle perdait le flux magique s'échappant entre ses doigts et dans un réflexe plus humain que réfléchis, sa paume se resserra un peu plus sur sa labradorite gravée et ses sourcils froncèrent dans un angle un peu plus marqué. L'enfant bloqua son souffle dans sa poitrine, le regard rivé, muscles crispés, petits gémissements... Peut-être qu'en fixant sévèrement et sans ciller la surface gelée, celle-ci prendrait peur et se plierait à sa terrible volonté de petite Verbena à en devenir !
Qui sait ? Car sous ses mains, la glace se fit malléable, suivit le sillage magique dans laquelle elle se sent irrémédiablement attirée, s'extrayant du lac et vint venir se loger au creux de la main de la fillette, là où reposait la rune Isa, gorgée d'essence magique. D'un habilement mouvement de poignet, Eirian présenta à qui le veut une boule de glace et à la vue de sa surface sphérique dans lequel son portrait déformé s'y renvoyait, la pression se déchargea subitement des épaules de l'enfant, les muscles se relâchant dans un souffle bruyant. Elle avait réussi ! Elle avait réussi à se faire obéir, pour cette fois, d'Isa, la terrible rune de glace, afin qu'elle réponde à sa volonté tout en maniant l'effluve magique à son bon vouloir. Ce n'était qu'une boule de neige, c'est vrai, mais le premier pas de la Maîtrise du Futhark. Un tout petit pas.
Le sourire de victoire déchira son petit minois et devint aussi rayonnant qu'un petit brin de soleil estivale en cette journée si froide ; chaque plis de son visage exprima une joie presque aveuglante, soulignant des petites étoiles dans ses yeux. Ce fut ce visage qu'elle offrit à la nouvelle venue après avoir bondis de son assise. Parce qu'elle avait ce besoin humain de montrer à qui le veut et le faire entendre à qui elle le souhaitait sa réussite, elle lui montra tout fièrement sa boule de glace d'une voix d'un enthousiasme à crever les tympans :
— J'ai réussi ! J'ai réussi ! Regarde ! Regarde ! J'ai maîtrisé ma rune Isa ! J'ai réussi !
Elle sautilla sur place, un petit rire cristallin qu'emporta la brise hivernal et Muninn qui en fit de même, sautillant sur la neige comme pour imiter l'humaine et poussant un croassement sinistre bien caractéristique de l'animal. Après, pas sûr qu'il sache pourquoi la fillette faisait ainsi ces gestes, mais qu'importe pour Eirian, puisqu'elle s'empressa de lui montré sa sphère gelée pour qu'il constate de lui-même la réussite de son exercice pratique.
Comme dirait un vieux proverbe : il en faut peu pour être heureux.
La neige est froide. Très froide en-dessous de moi qui m’y suis assis. C’est normal en même temps, c’est de l’eau gelée. Mais il faut bien accepter d’avoir un peu froid sur ce sol blanc lorsqu’on observe quelque chose, et quelqu’un en même temps, de curieux. Ce n’est pas tous les jours qu’une élève se tient ainsi devant un lac gelé, au même faut-il dire que je n’avais jamais vu ça. Bien sûr, chacun a ses habitudes. Moi-même j’ai mes habitudes qui paraissent étranges aux yeux des autres. Et même si je n’interroge presque jamais les élèves que je croise sur leurs habitudes que je ne comprends pas, c’est ici quelque chose de plus que surprenant. Et d’intéressant. Comme tout ce qui touche à la magie.
La jeune fille semble tellement concentrée que je n’ose pas répéter ma question. Même si je ne l’ai pas crié, je ne l’ai pas murmuré comme je fais parfois, il n’y a donc pas de raison pour qu’elle ne m’ait pas entendue. Sauf si elle est sourde bien sûr bien sûr, mais je ne le pense pas. C’est donc juste qu’elle est concentrée, et quoi qu’elle soit en train de faire je ne veux pas l’embêter plus que ce j’ai déjà fait. Après tout, la patience va avec la curiosité. Et n’aimant pas être embêtée moi-même lorsque je suis occupée, je peux très bien comprendre que l’élève ne veuille pas me répondre de suite. Peut-être ne voudra-t-elle pas répondre du tout d’ailleurs, mais je verrai après. Et puis, le petit objet dans la main de la jeune fille est assez étrange. Mais en même temps, presque tous les objets de l’école qui appartiennent au monde magique sont étranges. Enfin, étranges pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de la magie, comme moi. C’est une chose certainement normale et habituelle pour quelqu’un qui en a l’habitude. Et même si ça fait quelques années maintenant que je suis à Poudlard… J’ai encore pleins de choses à découvrir !
La concentration de cette personne m’impressionne assez il faut dire. Bien que je sois capable de m’éloigner de tout ce qui peut me déconcentrer, il y a toujours quelque chose ou quelqu’un qui fait que je finis par lever la tête de mon travail. Mais elle, non. Elle reste là, concentrée, tendue, le petit objet dans sa main, la glace juste en dessous. Ladite glace qui semble vouloir jouer, donnant un petit morceau de la surface gelée du lac aux mains de la jeune sorcière. Un petit morceau non pas plat mais qui s’arrondit pour former une boule. Une jolie petite sphère de glace brillante sous les rayons du soleil. J’ouvre de grands yeux surpris tandis que la jeune fille se relâche d’un coup et se se lève dans un bond. Elle saute joyeusement à côté de moi, petits bondissements tels un petit animal content. Le sourire joyeux qu’affiche son visage suffit à me comprendre qu’elle a réalisé une chose bien difficile. La jeune fille est tellement heureuse, et peut-être même fière, qu’elle me montre sa jolie boule avec un cris joyeux. Un peu douloureux à mes oreilles, mais je n’en montre rien et lui adresse un sourire amusé. Ma tête suit les mouvement de la petite sorcière tandis qu’elle saute, rie, et est suivit par le corbeau non loin. C’est un beau spectacle de voir la jeune fille et cet animal aux plumes noires presque liés. L’oiseau est peut-être à elle, qui sait ? Je me lève à mon tour, amusée et impressionnée. Moi qui ne suis pas très forte pour parler, je dis joyeusement «Bravo ! Ça avait l’air d’un exercice difficile !». Avec un sourire timide et un regard plein d’envie de compréhension, j’ajoute «C’est grâce au petit objet que tu avais dans les mains que la lac t’as cédé un morceau de son eau gelée ?» Ma question qui a envie d’une réponse ne me semble soudain pas très claire, et je sourie, un peu embêtée. Je me suis exprimée… Comme je pense dans ma tête. Excuse-moi, jeune sorcière. Je ferai un effort la prochaine fois.
La voix couvre ses petits cris de joie et s'enroule au creux de son oreille. Il fallut une poignée de seconde à Eirian pour comprendre que, de un, elle n'était vraiment, mais vraiment, pas seule ; de deux, que celle-ci s'adresse bien à elle et de trois, que cette fille s’intéresse à elle. Oui, parce que, passé la pratique runique, la concentration et l'explosion d'allégresse d'être venu à bout de son exercice, la réalité s'impose comme une douche froide. Enfin, plutôt gelée au vu du paysage actuel. Mais Eirian finit par prendre conscience qu'elle avait bien et belle de la compagnie, pour elle. Dans un premier temps, après que ces petits sauts cessèrent d’aplatir le manteau de neige sous ses pieds et que son petit rire ne partirent plus dans la brise hivernal, l'enfant lança un regard intrigué à cette nouvelle venue. D'un coup d'oeil, elle repéra les couleurs de la maison Serdaigle. Pas la pire des trois autres, donc, cette fille ne doit pas être bien méchante. Une fille qui, par ailleurs, était plus âgée au vu de son petit minois encore quelque peu arrondis. Entre treize et quatorze ans. Quinze ans ? Pas sûr. Mais pas seize ni au delà !
Dans tous les cas, quelque soit son âge, elle eut bien du mal à reconnaître ce visage : pas sûr qu'elle l'ait souvent croisé en cours. Mais pour ce qui était du Club de Potion, ça Eirian était sûr en avançant que cette jeune fille n'en faisait pas partie. Donc, au vu qu'elles étaient parfaitement étrangères l'une de l'autre, que voulait-elle ? Pourquoi était-elle venue la voir ? Dans un élan de méfiance et d'inconfort à cette situation, la petite Verbena lança un regard derrière son épaule. Puis à droite, à gauche, derrière la jeune Serdaigle... Bref, un très grand regard circulaire sur les alentours et force de constater que, non seulement elle était bien venue pour elle, mais aussi seule. Le petit sourcil de la fille se leva d'incrédulité. Qu'est-ce qu'elle lui voulait ? Un peu nerveuse, Eirian fit rouler sa rune Isa entre ses doigts tandis que son autre main tenait sa boule de glace. Elle semblait hésiter de converser avec elle, posant le pour et le contre. Mais bon, puisqu'elle était polie et semblait pas bien méchante, techniquement, elle pouvait se permettre de lui répondre :
— Ce n'est pas un objet comme les autres... commença-t-elle doucement. C'est une Rune. On l'appelle Isa. Pour faire simple, elle est liée à l'élément de la glace... Si Isa le veux bien, je peux emprunter son pouvoir pour plier la glace à ma volonté...
Elle s'approche de la Serdaigle et tendit la labradorite gravée pour qu'elle puisse voir de ses propres yeux. Après quoi, elle rangea Isa dans sa bourse de cuir, accrochée à sa ceinture, ceux à quoi elle rajouta :
— C'est mon set de Runes...
Puis l'enfant titilla sa sphère gelée dans ses mains, le regard perdu sur le lac où d'autres camarades continuer leur pratique maladroite du patinage.
— Tu n'es pas avec eux ?
Ses mirettes sombres se posèrent à nouveau sur la petite brune, un petit air méfiant sur ses iris :
Tout s’arrête. Les rires, les petits bonds, le regard joyeux. Ma voix qui s’est élevé dans les rires ravis de la jeune fille semble l’avoir surprise car elle s’arrête soudain de bouger pour m’observer d’un air curieux. Comme si… "Comme si elle ne m’avait pas vu avant" L’idée me paraît bizarre. Après tout, elle m’avait regardé, non ? Je ne sais pas. Peut-être ses yeux étaient-ils passés sans me voir. Comment pourrais-je savoir ? Après tout, voir et regarder ne sont pas la même chose. En tout cas elle a l’air méfiante. N’aime-t-elle pas les gens, elle non plus ? A-t-elle comme peur elle aussi ? C’est fort probable. En même temps, elle a l’air plus jeune que moi, sûrement une première ou deuxième année. Avec moi en cinquième année, ça ne va certainement pas m’aider. Mais que les personnes soient plus jeunes, plus vieilles, ou du même âge que moi, je ne suis pas à l’aise. Pourtant une jeune fille plus jeune que moi ne doit pas être bien méchante, si ? Qui sait, mon petit frère est plus jeune que moi et il est méchant. Mais lui n’est pas un sorcier, alors que si cette fille est à Poudlard, c’est qu’elle est une sorcière. Donc… Il y a plus de chance pour qu’elle soit gentille. Rien n’empêche qu’elle soit méchante, mais dans ce cas je ne devrai m’en prendre qu’à moi-même. J’ai été curieuse, j’ai voulu essayer de lui parler, et je ne peux pas faire un retour en arrière.
Alors je regarde la jeune fille, un peu inquiète de sa réaction tandis qu’elle regarde autour de nous. À part le groupe d’élèves là-bas sur la glace du lac, il n’y a que nous deux. Elle a l’air tellement surprise que je sois là que moi-même je me demande si je n’ai pas fait une bêtise. Elle était tranquille là, et il a fallu que je vienne l’embêter. Lui parler. Alors la curiosité, c’est bien, mais pas trop. Me voilà à faire peur à quelqu’un sans l’avoir voulu. Entre les doigts de la jeune fille roule le petit objet qui a l’air magique. Un geste d’inquiétude. Je suis tentée de m’excuser de l’avoir dérangé, mais sa voix s’élève, douce, pour expliquer. Une Rune. Voilà le nom de l’étrange objet. Je l’écoute parler avec attention avant de remarquer «C’est un peu comme une baguette alors, sauf qu’elle a une spécificité ?» Mes yeux observent le petit objet qu’elle a approché avec curiosité avant qu’elle ne le range dans un petit sac en me donnant son nom. C’était un joli objet. Un objet magique. "Ce monde n’a vraiment pas finit de m’étonner" je me dis pensivement.
J’observe la jeune fille dont le regard dérive sur les élèves sportifs. Pieds chaussés posés sur le lac dont la surface est gelée, ils jouent et rient ensemble. Petit groupe joyeux. Mais bruyant. Patiner, ou du moins essayer, a l’air assez amusant, mais je ne suis pas sûre d’aimer ça. S’est du sport avant tout. Et c’est assez dangereux quand même. La voix de la petite sorcière s’élève doucement et je réfléchis sérieusement à la question. Non je ne suis pas avec eux. Sinon je ne serais pas ici. Peut-être la question est "Pourquoi n’es-tu pas avec eux ?" Je fronce les sourcils. Je n’ai pas vraiment de réponse à cela. Comment expliquer ce que je suis ? Je m’hasarde dans des explications pas très construites «Je… J’aime pas trop le bruit. Ni la présence de plein de monde. Et puis je me promenais, j’aime bien me promener… Et je ne les connais pas, tous ces élèves.» Je ne sais pas m’exprimer. Encore moins que d’habitude. C’est horrible. Je ne sais même pas répondre correctement à une question qui pourtant ne dois pas avoir l’air si compliquée… Je lui jette un regard inquiet en espérant qu’elle me comprenne. Après tout, elle non plus n’est pas avec eux.
Finalement, elle se tourne vers moi. Elle a l’air méfiante. Je me force à sourire, pas très à l’aise, en l’écoutant me poser une nouvelle question. Encore une. À laquelle je dois réfléchir. Pourquoi suis-je venue la voir ? J’aurai pu aller discuter avec un arbre, c’est vrai. Lui ne m’aurait pas embêté avec quelques questions compliquées. Mais je n’aurai pas su ce qu’elle était en train de faire. Et ça, ça aurait été bien dommage. Car chaque jour je fais des découverte sur la magie. Aujourd’hui n’y échappe pas ! Mes yeux dérivent sur le paysage tandis que je réponds, un peu plus sûre de moi «J’étais curieuse. Je marchais, les autres jouaient, et puis il y avait toi. Je me suis demandée ce que tu faisais. Ce n’est pas tout les jours qu’une élève reste ainsi devant un lac gelé. Même si c’est vraiment très joli.» Je me perds un peu là. "Concentre-toi Leïlan" «J’ai été curieuse. En fait, j’ai l’impression de découvrir un peu plus de ce monde chaque jour qui passe ! Je ne savais pas qu’une Rune pouvait servir à faire de la magie. Il faut dire que je suis impressionnée. J’espère ne pas t’avoir trop déconcentrée en venant ici…» Je lui adresse un petit sourire embêté. Ce n’était pas mon but.
C'était tout ce qu'elle réussi à répondre, une syllabe tombant lourdement dans le silence. Si elle comprenait bien, la jeune Serdaigle qui se trouvait devant elle était une jeune fille quelque peu solitaire, voir associable, et curieuse de surcroît. Bon... En soit, elles n'étaient pas si différentes, mais faut dire qu'Eirian n'avait pas forcément de bonnes relations avec certains élèves. Alors, méfiance, peut-être que cette jeune fille cachait son jeu, en voulant s'approcher d'elle, récolter des informations sur sa petite personne, et les retourner contre la petite Verbena pour mieux la blesser d'une quelconque manière ! Qui sait ? Bon, certes, c'était peut-être exagéré... Mais ne sous-estimez jamais la cruauté des enfants. Surtout les filles. Les pires. Au moins, les garçons embêtaient la fillette sous son nez. Cruels mais moins fourbes que leurs homologues féminines : leurs spécialités : l'attaque par derrière, le couteau dans le dos, le faux-semblants et les sourires hypocrites par devant. Non, à choisir, Eirian préférait combattre un groupe d'abrutis avec leurs testostérones en ébullition que les gloussements stridents de petites pestes !
Alors, oui, quand la jeune Verbena faisait face à une Sorcière... Ça réagissait avec méfiance. Bon, pas de grand sourire niais sur ses lèvres, et pas de fourberie dans son regard apparemment. Elle semblait surtout gênée par la situation. Quelle situation ? Celle de se retrouver face à une gamine de onze ans qui vous remballe presque alors que vous êtes venue la fleur au fusil ? Mhmm, c'est vrai que dit comme ça... Bon, allez, c'est vrai que d'un point de vue extérieur, Eirian se rendait compte à quel point elle pouvait paraître aussi antipathique tout ça pour une méfiance mal placée. Et ça, même si elle avait des raisons de montrer ses piques, l'enfant n'appréciait pas endosser ce rôle de la vilaine méchante de l'histoire. L'image aurait même pu lui arracher une grimace si elle n'était pas en présence de la jeune Serdaigle. Donc... On pouvait, peut-être, donner une chance à cette Sorcière, non ? Les épaules qui s'affaissèrent dans un soupir montra son abdication. Allez, un petit effort, sinon elle ne fera que donner raison aux mauvaises langues sur « la vilaine petite Verbena qui crache sur notre magie parce qu'elle se croit supérieur à nous »... Non, elle ne voulait pas leur offrir ce plaisirs et l'enfant croisa les bras, d'un air embêté, tandis qu'elle observait toujours ces petits camarades sur le lac gelé.
— Je comprends... Je ne suis pas... très à l'aise non plus avec les autres enfants de mon âge...
Nouveau soupir tandis qu'elle commençait à marcher un peu ; ça permettait d'évacuer un peu la nervosité.
— J'ai un peu de mal... L'école, votre magie, les... amis.... Parfois, on m'embête à cause de ça, mais heureusement, c'est pas tout le monde !
Oui, on va pas mettre tout le monde dans le même sac quand même ! Par exemple, dans l'ensemble, ça se passe bien avec ses petits camarades Poufsouffles.
— Il y a des gens qui me trouve bizarre et ils se moquent de moi... Alors... c'est bizarre que tu veuilles me voir... Viens Muninn !
Elle présenta son poing ganter en hauteur et le rapace noir prit son envole pour s'y poser. La fillette déposa un baiser sur son bec et lui présenta son épaule pour qu'il s'y installe. Elle aimait qu'il reste auprès d'elle quand elle était nerveuse, ça l'aide à rester calme.
— Donc j'étudie mes runes toute seule dans mon coin pour qu'on me laisse tranquille... Mais t'inquiète pas ! Tu ne m'as pas dérangé, juste... surpris ! Tu sais, c'est un peu difficile à maîtriser les runes et ça peut être dangereux pour moi... et pour les autres ! Mais toi...
Elle se tourna vers la petite Serdaigle, la dévisageant d'un oeil aussi acéré que son camarade à plumes.
— Pourquoi toi tu n'aimes pas les autres ?
Oui, parce que, la petite Eirian avait une « bonne raison » d'être sur la défensive, à cause de sa différence, de ses moeurs et culture différentes, qui font qu'il y a comme un petit fossé entre elle et les autres élèves. Mais elle, pourquoi elle n'aimait pas être avec ses semblables ? Ho, mais c'est vrai que cette question était très personnelle et elle ne s'est même pas présentée !
— Moi c'est Eirian... lâcha-t-elle d'un petit sourire en coin.
Mes explications étaient… Vagues. Pas construites. Moi qui aime être ordonnée, me voilà bien embêtée. Car la jeune fille en face de moi ne semble pas convaincue. Elle doit trouver ça bizarre, et c’est certainement facile à comprendre. Avec un soupir, je regarde autour de moi, silencieuse. Sur les branches des arbres reposent des paquets de neige, qui menacent de tomber à chaque petit mouvement. Et les rayons de soleil qui se posent sur cette neige la rendent plus éclatante qu’elle ne l’est déjà. Pourquoi ne me suis-je pas assise dans cet amas de flocons froids ? Ça aurait été plus calme. Plus facile aussi. Mais à la place de m’y asseoir, j’ai préférée marcher dedans. Oui pourquoi pas, c’est amusant aussi. Un peu plus dangereux également. Car marcher empêche la bulle de calme de rester très solide. Cette activité la fragilise et à certains moments manque de la casser. Ça dépend des occasions. Croiser un groupe d’élèves chahuteurs, ou juste voir quelque chose de curieux. Et la bulle éclate à ce moment-là pour laisser sortir ce qui boue à l’intérieur. Étrange, certes, mais c’est devenu une habitude chez moi. Que pouvons-nous tous contre ces choses qui bercent notre façon d’être ? Rien. À part apprendre à se retenir et observer pour vérifier que c’est un bon moment pour parler et questionner. Même s’il faut bien dire que ce n’était pas vraiment le bon moment aujourd’hui.
Mais la jeune fille semble avoir compris, du moins c’est l’impression que j’ai lorsqu’elle prend la parole. Mes oreilles l’écoutent parler avec attention tandis que mes yeux observent le paysage et que moi, je réfléchis. C’est souvent que les autres élèves mettent de côté les gens qu’ils pensent bizarres et différents. Très souvent, et même trop souvent. Le problème, c’est que je ne sais pas vraiment ce que ces personnes juge de "normal". Car s’il y a bizarre, il y a normal. Mais je ne sais pas définir la normalité. Qui saurait le faire ? Je ne vais pas trop me poser la question, ce serait inutile de m’embêter avec ça. Mais en même temps c’est la différence, cette normalité. Haussant les épaules, je préfère ne pas trop y penser. Un sourire apparaît sur mon visage en voyant le corbeau rejoindre la jeune fille à sa demande, une proximité aussi grande entre deux êtres est plutôt rare. Et si c’est rare, je ne vois pas en quoi ça la rendrait si… bizarre que ça. Après tout, c’est chouette d’être aussi proche d’un animal, non ? Moi, ça me plaît. Les animaux sont compréhensifs et ressentent tout. Si le corbeau lui fait assez confiance pour l’écouter, c’est qu’elle est gentille. Donc que je peux lui faire confiance. Du moins, je peux ne pas avoir peur d’elle. Et puis, elle a l’air plus jeune que moi et c’est moi qui suis venue. Mes yeux reviennent vers elle lorsqu’elle me dit que non, je ne l’ai pas dérangé. Surprise oui, je veux bien le croire. Elle était bien concentrée…
Elle reste donc à l’écart des autres parce qu’ils la trouvent trop différente. Certes, elle fait des choses que l’on a pas l’occasion de voir, mais est-ce une raison pour se moquer d’elle ? Au contraire je trouve, découvrir les habitudes et la manière de vivre de chacun est une chose intéressante pour moi qui aime apprendre. Mais peut-être fait-elle bien de rester sur le côté. Après tout, si c’est pour que les autres l’embêtent, autant rester seule, non ? Mais moi je suis curieuse. C’est étrange cette manière d’utiliser la magie. À travers des Runes… Je veux bien croire que c’est difficile à maîtriser. Juste en l’observant, je l’ai bien compris. Et puis une baguette, il suffit de prononcer un sort et puis voilà. Enfin, voilà rien du tout car il s’avère souvent que c’est un peu plus compliqué que ça, mais les Runes… Ça l’est encore plus. Je penche la tête sur le côté, curieuse et surprise en l’entendant parler de danger. Pourquoi c’est dangereux ? Peut-être comme les baguettes peuvent être dangereuse. Si on les tient à l’envers… Le sort vient vers nous. Je ne sais pas s’il y a d’autres dangers avec une baguette. Et je me demande surtout comment une Rune peut être un danger. Peut-être si elle la manipule mal ? Non pas que je mette ses paroles en doute, c’est juste curieux.
Mais la jeune fille se tourne vers moi et sa question me prend de court. Elle va peut-être, non même sûrement, me trouver idiote. Un peu embêtée, je lui réponds «Les gens sont trop bruyants. Trop présents. Il y a beaucoup de moments où je préfère être seule, à me promener par ici, à lire un livre tranquillement, ou juste à m’asseoir sans rien faire et à observer. Imaginer des histoires. Et pour ça, je préfère avoir du calme, sauf qu’être en compagnie des autres ça n’apporte pas de calme du tout. Lorsque tu ne dis rien, pour ils se mettent à te parler comme si c’était la fin du monde. Alors je préfère être seule, car c’est le seul moyen de faire ce que je veux. Et c’est devenu une habitude.» J’ajoute en tournant mes yeux vers elle «Sauf que ça fait que j’ai du mal à parler aux autres puisque je parle rarement à voix haute seule.»
Je sourie en l’entendant se présenter. C’est vrai qu’on parle, mais on ne sait même pas à qui on parle… Poliment, je me présente à mon tour «Je m’appelle Leïlan.» Simple et efficace j’imagine. Le prénom est souvent ce qui fait notre identité. Pourtant, il y a beaucoup de personnes dans le monde qui portent le même prénom, mais comme c’est pareil pour les noms de famille, on ne peut pas se présenter non plus avec ça. Et les deux ça ferait trop. Donc c’est bien le prénom ! Et puis, je n’avais jamais entendu ce prénom. Eirian. Ça fait pas mal de voyelles. Mais qu’importe ? Je me demande d’où ça vient. Chaque prénom a son origine, même si maman ne m’a jamais dit celle du mien.