Tu lèves un sourcil en regardant la pile de courrier qui t’attend sur le coin du bureau. Encore des lettres, toujours des lettres. Ce matin, au moins, il ne semble pas y avoir de beuglante taclant sur ta maman (on avait dit « pas les parents »), ni sur ton sang, ni sur ces pauvres sorciers que tu menaces d’asservir en donnant des droits aux êtres magiques. Levant les yeux au ciel, tu entames ta lecture matinale du courrier. Un mug de thé sur le bureau, tu parcoures des yeux les plis. En voici un qui a l’air sympa, zou, tu l’ouvres.
En dépliant le feuillet, tu découvres une lettre à l’écriture serrée, un peu maladroite, ornée de quelques ratures. Tes yeux en accrochent les premiers mots. A mesure que tu découvres la missive de Lemony Anderson, tu te souviens de cet adolescent, un peu plus âgé que toi, élancé, fin, avec ces espèces de grandes lunettes sur le bout du nez. Il t’évoquait un sympathique hibou, un peu déplumé, mais au regard vif. Tu ne peux t’empêcher de sourire à mesure que tu dévores la lettre.
Des papillons de contentement explosent dans ton estomac. C’est pour des lettres comme celle de cet enseignant que tu te sens prête à bouleverser le monde magique tout entier : des gens qui comme toi comprennent la valeur de ce pour quoi tu t’es battue. Modernité, connaissance. Un nouvel âge des Lumières s’apprête à déferler sur le monde de la magie si on te laisse faire. Tout sourire, tu prends à ton tour la plume… ou plutôt le stylo à plume sur un papier à lettres on ne peut plus moldu. Celui que tu gardes pour ta correspondance privée.
Cher Lemony,
Je vous remercie de votre lettre. Je me souviens parfaitement de vous et ai été très heureuse d’apprendre votre nomination au poste de professeur de sciences moldues. Enfin quelqu’un de compétent à cet office. Je ne sais si vous aviez suivi ces cours dans vos jeunes années, mais je l’avais fait, pour ma part, curieuse de voir quel regard le monde de la magie portait sur le monde moldu… Autant dire que ce n’était pas bien brillant.
Avec les nouvelles directives du Ministère – dont le directeur nous a dit tout le bien qu’il pensait lors de sa dernière venue au Ministère – et votre présence à ce poste, me voici rassurée quant à l’image que les jeunes générations auront du monde dans lequel vous et moi avons grandi.
Ne vous dépréciez donc pas. La guerre est une période difficile pour tous, et si j’ai choisi de monter au front, je ne pourrai jamais exiger de quelqu’un d’autre qu’il accomplisse sous la contrainte morale ou physique les sacrifices que j’ai consentis à faire librement. Vous avez survécu à cette guerre et vous engagez à présent pour le bien de la société sorcière, que peut-on vous demander de plus ?
Je vous avouerais que je ne sais rien de ce qui se fait au bureau de recherche sur l’artisanat moldu, à dire vrai. Ce bureau dépend du département des Mystères sur lequel je n’ai que peu de prise. Il faudrait sans doute faire votre demande auprès d’ARCHIE, lequel est, je crois, un sorcier suffisamment pondéré pour vous écouter, au moins, avant de prendre sa décision. Monsieur Rosier m’a toujours fait l’effet de quelqu’un de très réfléchi. Cela serait, bien entendu, si nous passions par les voies normales…
Je pourrais toutefois glisser un mot de vos recherches au Ministre Potter. Je pense que vos travaux pourraient grandement l’intéresser et nous pourrions peut-être faciliter vos entreprises. Quels types d’équipements vous faudrait-il ? Pouvez-vous bénéficier du soutien du Directeur à Poudlard pour vos recherches ?
En l’attente de vos nouvelles, et de vos conseils de lecture toujours très appréciés, Bien amicalement,
H. Jean Granger Chargée de communication au Ministère, Ordre de Merlin Ie classe.
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