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Examen de conscience - Ijaya
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Hekate R. Murphy

Hekate R. Murphy
MEMBRE
hiboux : 657
pictures : Examen de conscience - Ijaya 7l39
Lun 29 Avr - 23:39
Examen de Conscience


( FT. @Ijaya Stone ) ( w. 1 026 )


Qu’y avait-il à faire ?

Sous ses yeux verts, dont la lourdeur des cernes s’étalant en leurs pourtours témoignaient d’ô combien il lui était pénible de les garder ouverts, s’étalaient les pages lignées d’un cahier. D’une écriture serrée, légèrement penchée vers l’avant comme menaçant à chaque moment de s’évanouir, elle avait rigoureusement consigné les notes de ses élèves. Leur nom, d’abord, souligné d’un trait rapide qui n’avait de trait que le nom tant sa droiture restait à prouver. Les dernières évaluations, pratiques et théoriques. 0. A. E. Aucun Troll, ni Piètre - dans une classe aussi peu nombreuse, cela aurait été profondément humiliant.  Et enfin venaient, dans une marge tout aussi droite que le trait sus-nommé, des appréciations. Des remarques sans doute. Des observations diront certains.

Hekate tendit la main vers la tasse bleue posée sur sa gauche, dont la vapeur de chaleur avait cessé depuis longtemps d’émettre ses volutes dans la salle de classe déserte. Dans le récipient, le thé était si infusé qu’il en paraissait à présent mauvais café, couleur de boue noirâtre, peu ragoutante. Mais son goût amer, lorsqu’il roula sur sa langue, eut le mérite de lui rendre ses esprits aussi vivement qu’une méchante claque. Et de la faire soupirer, tout en passant une main sur son visage fatigué pour tenter de détendre ses traits tirés par l’insomnie qui était venue - la nuit précédente - se faire compagne indésirable au creux des draps de son lit froid.

Non, sérieusement, qu’est-ce qu’elle pouvait faire.

STONE, Ijaya. A côté du nom, soigneusement écrit en majuscules, et souligné d’un point d’interrogation, s’étiraient les notations dûment données par la professeure. Si l’apprentissage de la partie théorique ne pouvait-être que brillamment soulignée, voir même complimenté avec justesse, la pratique était…. Hm. Nettement moins élogieuse ? Disons qu’elle était faiblarde. D’une faiblesse parfaitement rattrapable, mais qui méritait pourtant qu’on s’y attarde pour éviter qu’elle ne devienne un gouffre dans lequel l’élève serait mangée toute crue.

Ca n’était pas son but. Certainement pas. Du moins pas dans ce cas là. Elle ne doutait pas que la crainte inspirée par les professeurs à certains élèves pourrait être bénéfique.

La jeune femme soupira, tout en appuyant son dos fourbu par une position inconfortable et tenue trop longtemps tout contre le dossier en cuir de son fauteuil, reposant tranquillement dans son support la pauvre plume d’oie abandonnée et qui traînait sur la surface de son sous-main. Qui grinça légèrement. C’était un mystère. Pourquoi de telles différences de résultats ? Elle ne se jugeait pas mauvaise professeure, à en juger par la réussite des leçons apprises par coeur. Alors quoi ? Est-ce que son élève n’était pas faite pour ça ? Certains ne pouvaient simplement pas maîtriser Runes et Ogahms. C’était ainsi. Comme on ne pouvait parfois pas être brillant en sortilège, ou exceller dans l’art compliqué des potions. De temps en temps, il fallait oser s’avouer qu’on affrontait quelque chose qui nous dépassait. Quelque chose de plus fort que soi.

Le hibou, envoyé quelques jours plus tôt à sa pupille, en vu de fixer un entretien aujourd’hui même dès qu’aura sonné la fin de l’obligatoire journée scolaire, l’aidera sans doute à y voir plus clair. Il fallait savoir. Etait-ce un manque de volonté ? Elle n’avait pourtant pas eu l’impression que l’enfant ne soit dissipée pendant ses cours, et pourtant Morrigan seule Savait combien elle détestait - et punissait sévèrement, peut être un peu trop - l’oisiveté. Une absence d’intérêt pour sa matière ? Hm. Hypothèse probable, elle ne serait sans doute pas la dernière découragée par la masse de travail que nécessitait l’apprentissage de ces focus venues d’anciennes traditions. Mais dans ce cas, pourquoi se donner la peine monstre d’apprendre par coeur un cours pour lequel on ne possède aucune once de début d’intérêt ?

De petits mouvement circulaires, elle détendit sa nuque, brisée par la correction de copies et la stature penchée sur le bureau, et qui craqua doucement, pour bien lui rappeler qui était le patron. Bientôt, il lui faudrait investir dans une paire de lunettes, si elle continuait à se bousiller les yeux en approchant le nez aussi près des copies. Elle gloussa, sirotant son thé. Elle se voyait bien, tiens, chaussée d’une monture écaillée et en tailleur étriqué. Comme ces clichés de bibliothécaires moldues que l’on retrouvait dans tous les mauvais films de série B. Ses talons claquèrent lorsqu’elle décroisa les jambes, prenant appuie sur les accoudoirs de cuir écaillé pour se lever et faire quelques pas pour faire circuler le sang Quelque part, l’immense horloge de Poudlard égraina les coups qui sonneraient la fin des cours. Dans quelques minutes, les couloirs allaient de nouveau résonner de cris, de bousculades et de milliers de pas, joyeux d’être enfin libérés de leur journée de travail, comme des centaines de petits tambours, battants la pierre froide du château millénaire.

Peut être qu’elle ne viendrait pas.
Peut être n’aurait-elle pas dû envoyer un hibou, mais simplement la prendre à part lors d’un prochain cours ?
Est-ce qu’elle faisait si peur que ça ?

C’était la première fois qu’elle prenait un élève à part, du moins pour ce genre d’explication. Loin d’être nerveuse, elle espérait cependant que sa démarche serait comprise comme un intérêt de la voir progresser,  voir de comprendre réellement le noeud du problème et pourquoi pas le débloquer, et non comme la volonté de lui mettre volontairement le nez dans ses échecs. Quoi que pour certains, c’était une manière qui fonctionnerait sans doute. Il faudra qu’elle planche sur le sujet. Elle ne possédait pas dans sa classe ce genre de fauteur de trouble, mais son instinct lui disait qu’il n’en serait certainement pas de même pour les années à venir. Autant se blinder maintenant, des fois que des petites malins auraient été tenté de tester les limites de la nouvelle venue.

Ses reins s’appuyèrent contre le bois massif de son bureau abîmé par les générations de professeurs qui avaient dû s’en servir pour corriger des copies, exposer des théories ou simplement s’asseoir, souffler, après une classe particulièrement agitée, passée à réprimander tout le monde et à enlever des points à tour de bras . Ses jambes se croisèrent, au niveau de la malléole. Et, tasse en main, Hekate se mit à compter les secondes.



lumos maxima
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