Ici vous pouvez raconter l'histoire de votre personnage ~

L'ENFANCE AU TERRIER

"C'est un garçon ! Il s'appellera Ronald Bilius. Ronald Bilius Weasley."

C'est ainsi que naquît, le premier mars dix-neuf-cent-quatre-vingt, le sixième fils de Molly et Arthur Weasley. Qui aurait pu penser, à voir ce bébé rose et roux hurler, qu'il était destiné à une histoire hors du commun ? En tous les cas, pas ses frères Fred et George qui se firent un plaisir de le terroriser tout au long de sa jeunesse. Ils firent même naître sa phobie des araignées.

Mais, déjà à la naissance de sa soeur, Ginevra, Ron se sentit instruit d'une mission : la protéger jusqu'à la mort. Cette mission imposée à lui-même lui permit surtout de trouver sa place au milieu de cette fratrie immense : il y avait le plus malin, le plus débrouillard, le plus lèche-bottes, les plus drôle et la fille. Et lui. Le plus banal.

Sa mère ne sortait que peu, lorsqu'il était enfant, et cela lui valu de rester à la maison le plus clair de son temps. Les liens sociaux qu'il nouait étaient pour la plupart familiaux. Parfois, Molly avait quelque affaire à faire au village, et ses enfants l'accompagnaient. Mais avec les frasque de Fred et George, à peine plus âgés que Ron, leur mère ne restait que peu à l'extérieur de la maison familiale.

Contrairement à ce qu'il aurait aimé, Ronald n'a jamais eu la possibilité d'un lien privilégié avec sa mère. Il ne s'est jamais senti que comme le cinquième. Toute l'attention de ses parents toujours focalisée sur les réussites des plus grands, les bêtises des jumeaux, ou la féminité de Ginny.

Son enfance fut bercée des succès de ses frères, des réussites de ceux-ci. Elle le fut également des aventures de son père au Ministère où un certain Malefoy lui donnait du fil à retordre, apparemment. Ron aimait bien écouter les histoires d'Arthur au Ministère, au moins on racontait autre chose que la vie de ses frères. C'est à peu près à ce moment-là qu'il commença à s'intéresser aux échecs version sorcier, et à avoir une relation particulière avec quelqu'un : son grand-père. Malgré ses propres capacités à ce jeu de réflexion et de stratégie, personne ne fit jamais de commentaire, mis à part son grand-père.

Mais Ron n'attendait qu'une chose : entrer à Poudlard et prouver à ses parents qu'il pouvait faire aussi bien que tous les autres.

HARRY POTTER : UNE AMITIE CHAOTIQUE

Ron a toujours pensé que Harry et lui seraient toujours du même côté, toujours amis.

Amis au premier regard, Harry a été la première personne en-dehors du cercle familial des Weasley à s'intéresser un minimum à Ron. Il a également été le premier à admirer ses compétences aux échecs version sorcier, et à admirer sa famille. A la recherche de la pierre philosophale, ils ont prouvé que leur équipe était solide.

L'année suivante, à la recherche de Ginny dans la Chambre des Secrets, l'équipe des deux amis s'est trouvée plus soudée et forte que jamais. Lorsqu'Harry a sauvé sa petite soeur, Ronald s'est senti redevable à jamais envers ce garçon qui, tout comme lui, avait décidé de risquer sa vie pour sauver celle de sa famille.

Et tout se passa bien, jusqu'au Tournoi des Trois Sorciers. Déjà dans l'ombre de ses frères depuis sa naissance, il se trouvait aujourd'hui dans l'ombre de son meilleur ami. Jamais assez fort, ni assez bien, ni assez beau à ses côtés. C'était comme si l'univers lui criait "tu ne seras jamais personne" et ça, il eut du mal à le supporter. Heureusement pour leur amitié, Ron comprit que Harry n'avait pas décidé de participer à ces épreuves dangereuses et particulièrement agressives.

Et leur amitié reprit son cours jusqu'au jour de la découverte du médaillon de Serpentard. Ce médaillon qui semblait lire en lui, les plus noirs secrets et les plus horribles pensées. Toute cette colère, toute cette frustration. Toute cette haine, presque, pour cet ami qui le baladait à travers champs à longueur de journée sans savoir quoi faire ni comment. Lorsqu'il voyait Harry et Hermione proches, plaisanter ensemble, alors que lui était seul et déprimé, la colère montait encore plus. Jusqu'au jour de son départ, avec des paroles et des actes bien vite regrettés. Une amitié qu'il a pensée brisée. Et la recherche, longue et ardue, de cet ami pour qui il aurait tout fait. Et le retour, compliqué. Et enfin l'amitié retrouvée et le baume au coeur.

Puis un jour, l'affrontement final. La mort de Harry. La personne devient souvenir. Une période de deuil affreusement difficile, qu'il refuse dans un premier temps, comme tous ceux pour qui Harry Potter comptait. Chercher à le retrouver, continuer les batailles malgré les blessures et les faiblesses, c'était ça qui comptait réellement. Mais il fallut se rendre à l'évidence : chacun des deux camps avait perdu son leader, et Ron avait perdu son meilleur ami.

Pourtant, au bout de longs mois, Harry fit son retour. Différent. Ron sentit rapidement que son meilleur ami n'était plus lui-même, sans pour autant réussir à savoir ce qui avait changé, ni pourquoi. Harry lui semblait encore plus lointain que lorsqu'il n'était plus là.

Il n'était plus là.

Voulant à tous prix retrouver son meilleur ami, Ronald fit tout ce qui était en son pouvoir pour le voir, lui parler, essayer de faire qu'il redevienne comme avant, mais rapidement, Harry prit la tête du Ministère.

HERMIONE GRANGER : AMOUR ET BULLE DE SAVON

La vérité est la suivante : il ne serait jamais venu à l'esprit du jeune Ronald que sa meilleure amie, et meilleure enquiquineuse, soit à ce point attirante à ses yeux.

Evidemment, cela a commencé à peu près en quatrième année. Les filles de Beauxbâtons logeaient à Poudlard et avaient le don de marcher en roulant des hanches, ce qui rendait l'adolescent tout chose. Mais Hermione, le jour du bal de Noël, lui a mis une claque. C'est ce jour-là qu'il a vu sa meilleure amie comme une vraie fille, et pas juste une fille avec qui aller au bal.

C'est aussi ce jour-là qu'il a commencé à être jaloux, pour tout dire. Et même si aujourd'hui il n'en est pas bien fier, c'est tout de même ce jour-là qu'il s'est rendu compte qu'il ressentait peut-être autre chose pour sa meilleure amie que de l'amitié pleine et entière.

Il a haï son idole Viktor Krum pour sa relation avec Hermione. Impossible d'y penser sans devenir rouge de colère. Il n'a pas voulu se l'avouer, d'ailleurs, mais le départ du bulgare à la fin de l'année et la fin de la relation qu'il entretenait avec Hermione le soulagea.

Ses amis et lui montent le groupe de défense secret l'Armée de Dumbledore. Tout au long des entraînements, Hermione et lui se lancent des petites piques, se rapprochant doucement l'un de l'autre. Combattre ensemble Ombrage et sa dictature, puis les Mangemorts au Ministère de la Magie, montrent l'un à l'autre des qualités sans doute insoupçonnées jusqu'alors. Et leur amitié renforcée.

Les hormones et sa nouvelle notoriété en qualité de gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, l'année suivante, le poussèrent dans les bras accueillants de Lavande Brown. Sa première petite amie, la première fille qui s’intéressait à lui de façon romantique. Cédant à son adolescence, et se faisant une raison concernant Hermione, il entama sa relation sereinement. Sans doute un peu inconsciemment, il faisait parfois exprès de passer, main dans la main avec Lavande, près de sa meilleure amie. Sans vouloir lui faire du mal, il voulait peut-être lui faire ressentir ce qu'il avait lui-même ressenti lorsqu'elle était avec Krum.

En tous les cas, la relation de Hermione avec McLaggen la même année lui fit cet effet, à nouveau. La jalousie, comme si un autre être s'emparait de lui, un être fait de colère et de ressentiment. Et évidemment, sans avouer ses sentiments, cette jalousie envenima quelque peu sa relation avec sa meilleure amie.

La vérité c'est que, sans réellement y croire lui-même, Ronald était amoureux de Hermione. Depuis longtemps. La recherche des Horcruxes, le rapprochement de ses deux meilleurs amis alors qu'il était lui-même au plus bas, ont fait fuir Ron. Jetant le médaillon qu'il portait autour du cou, il a exprimé sa jalousie et a ensuite disparu. Pour vouloir réapparaître quasi instantanément. Sa propre quête de rédemption a duré plusieurs mois, durant lesquels il erra à la recherche de ses deux amis sans grand succès. Ce n'est que lorsqu'il comprit enfin l'amour qu'il portait à Hermione qu'il réussit à retrouver son chemin vers eux.

Evidemment, celle-ci eut du mal à lui pardonner son départ, même s'il souhaitait pour sa part surtout qu'elle acceptât son retour. Doucement mais sûrement, il réussit à faire amende honorable auprès de son amie, peu de temps avant qu'ils se fassent mener par des Rafleurs au Manoir Malefoy. Enfermé au sous-sol en compagnie de Harry, Luna et Ollivander, Ron entendait Hermione se faire torturer à l'étage. Un déchirement du coeur à chaque cri. Inutile, incapable de quoi que ce soit pour l'aider, ce furent les heures les plus dures de toute sa vie.

Toutes leurs aventures et leur histoire toute entière n'a tendu que vers un seul moment : un baiser. Un baiser échangé au coeur de la bataille, après avoir réussi à briser un horcruxe, tous les deux, ensemble. Toutes les épreuves traversées au sein de leur relation n'existaient plus, la poitrine légère, Ron repartit à la Guerre, encore plus remonté et confiant sur leur victoire : la victoire de l'amour et de l'amitié.

La disparition de Harry, et la blessure de Hermione ont quelque peu consolidé leur couple. Ou c'est en tous cas ce que Ron ressentait, de son côté. Le retour de Harry, loin de rapprocher les trois amis, a eu l'effet de mettre le rouquin de côté. Il sentit ses amis s'éloigner de lui, plus encore quand il décida d'aller aider son frère à la boutique et que ses amis se mirent à travailler sur la reconstruction du monde magique, en prenant la tête du Ministère.

Le coup final fut le jour où Hermione disparut de sa vie, rompant leurs fiançailles à quelques mois du mariage sans explication. Laissant Ron à nouveau seul, triste et en colère.

BOUTIQUE, COLÈRE ET INSURRECTION

Se plongeant à corps perdu dans son travail auprès de son frère à la boutique, Ron pensait oublier sa tristesse. Mais la tristesse et le chagrin de George, même plusieurs années après le décès de Fred, n'ont fait que jeter du sel sur ses plaies. Les deux frères passaient des soirées entières à parler de leur douleur, à partager leur colère et leur ressentiment.

Après le départ de Hermione, Ron a rendu leur appartement et est retourné vivre chez ses parents au Terrier. Quelle mauvaise idée il a eue. Les repas le soir n'étaient faits que de disputes, notamment entre ses parents, mais auxquelles prenaient part les enfants présents. Les disputes portaient sur les nouvelles mesures prises par le Ministre. Son ancien ami. Plus les jours passaient, plus Ronald comprenait la colère qui s'emparait de sa mère, et plus il la voyait s'éloigner de son père.

Plus les jours passaient, et plus cette colère montait en lui également. A présent, il lui est impossible de considérer que Harry et Hermione sont encore les personnes qu'il a connues quelques années auparavant. Discutant avec son frère, il lui apparaît de plus en plus comme la solution de s'allier à Narcissa Malefoy et à son insurrection. Il lui semble que tous ses problèmes proviennent de la même source. Les disputes et le départ de Hermione, le chagrin et la tristesse de son frère, la séparation de ses parents, l'éloignement de sa famille dont les membres ont toujours été soudés.

Pour autant, il se refuse à partir rejoindre les insurgés sur les Terres de Feu et se réfugie dans la boutique. Il y passe toutes ses journées et une partie de ses nuits, qui sont de toutes façons agitées de cauchemars.

Une partie de lui reste fidèle à Harry et Hermione. Et ce qui lui fait le plus peur, c'est de ne jamais réussir à la détruire.

Jamais Ronald n'aurait pensé que cette guerre mènerait à des extrémités pareilles. Et pourtant, il sent que ce n'est que le début.