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Fuck les titres [Asao & Engel]
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Engel Bauer

Engel Bauer
ADMINISTRATRICE & MJ
hiboux : 860
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Mar 23 Avr - 22:07
Fuck les titres
ft. @Asao Watnabe

Novembre 2003

Acclamations fiévreuses. Le larcen des guitares trop saturées semble résonner aux oreilles de la foule comme la plus fascinante des mélodies. Les dernières notes du morceau tournent dans ma tête. Dans la fosse, légèrement en retrait, je reste impassible, mais l’étincelle dans mon regard ne sait mentir. Ces gars-là sont bons, et leur jeunesse n’entache en rien leur talent.

Depuis des années, je traîne ma carcasse dans les petites salles de la capitale à la recherche des meilleurs groupes de la jeune génération. Si je ne me cantonne pas au métal dont j’ai fait mon fonds de commerce, le rock a toujours eu ma préférence, un amour resté invincible depuis que j’ai posé les mains sur ma première guitare. Déporté sur la gauche, loin du cœur du public qui pulse trop fort pour me laisser pleinement écouter la musique, je me laisse happer par les compositions juvéniles de ce drôle de trio qui commence doucement à percer sur la scène londonienne. La voix étonnamment haut perchée de leur chanteur leur donne une signature singulière, soulignée par un duo de guitare et de basse puissant. Ils se font appeler les « Wild », un nom de scène certes facile mais qui prend tout son sens lorsqu’éclatent les solos débridés de leur leader. Ce môme a du cran et le léger rictus qui étire mes lèvres atteste de tout l’effet que son énergie a sur moi. Je sais que je suivrai de près l'évolution de ces trois-là.

Fracas métallique. Les cymbales chantent toute la rage du batteur quand s’achève un autre titre. Les hurlements du public qui lui répondent font trembler les murs de la petite salle. Ambiance intimiste pour la fureur du rock… Cela fait longtemps que je n’ai plus accepté de jouer sur de si petites scènes. Le public est trop proche. J’ai l’impression d’être mis à nu, trop facile à lire. Atteignable. J’ai rapidement préféré la sécurité paradoxale que je trouve dans les stades, devant leurs foules immenses, où il m’est presque impossible de distinguer un seul visage. Là-bas, la réponse des fans m’arrive comme une énergie pure, brutale, envoûtante, et je me laisse emporter sans craindre qu’on ne voit autre chose que le personnage que j’incarne derrière ma guitare. M’enivrer sans être vu… C’est un peu ce que je fais aussi ce soir.

Soudain, une bousculade dans mon dos me pousse brusquement vers l’avant, me faisant perdre l’équilibre au milieu du groupe trop éparse où j’ai établi mon point d’observation. Dans un réflexe brusque, je m’agrippe à la première épaule à portée pour m’éviter de me vautrer, sans même un regard pour le pauvre type sur lequel je m’appuie. Je me retourne alors violemment pour me retrouver face à la vision pathétique d’un connard de métalleux, cliché caricatural aux cheveux longs et à la barbe négligée dont l’embonpoint déforme la mascotte de Megadeth qu’il arbore avec fierté sur son tshirt comme s’il s’agissait d’un putain de groupe underground. Il pue la sueur et la bière. La moitié de son dernier verre a fini sur mon blouson en cuir. Je reste quelques secondes immobile à le regarder, le dégoût me prenant la bouche comme un relent ignoble. Mais la colère pulse, s'infiltre dans mes veines comme un poison fulgurant. Dans un accès de rage, j’attrape l’abruti par le col et le repousse d’un geste sec au milieu de son groupe d’amis aux airs tous aussi imbéciles. Je vocifère :
- Dégage de là, connard !
Il est récupéré maladroitement par ses potes qui n’ont même pas l’air de bien réaliser ce qu’il vient de se passer. Le gros non plus d’ailleurs. Il vide la fin de son verre par terre en se marrant comme un con avant de recommencer à bouger comme s’il était pris d’une crise d’épilepsie. Je lève les yeux au ciel, passe une main vigoureuse sur ma veste pour essuyer le gros de la bière, puis me retourne enfin vers la victime collatérale de cette affaire pour m'assurer qu'il n'a pas été blessé dans l'échauffourée. Je ne remarque qu’à ce moment là qu’il ne s’agit que d’un gamin et je m'arrête une seconde malgré moi sur sa couleur de cheveux improbable. Il a une dégaine complètement barrée, comme un punk débarqué des années 70. J'aurais bien dit typiquement anglais si c'était pas un bridé. Reprenant rapidement contenance, je l’attrape doucement par le bras et hausse la voix pour couvrir le bruit du concert qui bat son plein.
- Ca va, petit ?

roller coaster

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