Nom Abasinde, soit ‘survivants’ en Xhosa ; Prénoms Nasiya, soit le rêveur, dans sa langue natale, le Xhosa ; Âge 30 ans ; Date de naissance 28 juillet 1973 ; Lieu de naissance Knysna, Afrique du Sud ; Signe astrologique Lion; Nationalité Afrique du Sud ; Statut Civil Célibataire, même si Josiah est un homme pilier dans sa vie, il n’arrive pas à se dire en couple ; Préférences sexuelles Bisexuel, bien qu’il préfère les bras des hommes ; Statut du sang Sang-mêlé, ses deux parents sont issus de familles moldues ; Tradition Extatique ; Focus Chevalière en or, héritée lors de la cérémonie d’âge, incrustée d’une pierre protectrice dont sa mère lui a fait don ; Patronus aucun; Dons /; Pouvoirs Tout étudiant de Uagadou a un animagus, plusieurs même. Moins doué que les autres dans cet art de métamorphose, il parvient tout de même à maîtriser une forme, une unique : celle d’un guépard ; il effectue également de la magie sans baguette, qu’il n’a jamais appris à utiliser, et utilise donc sa chevalière comme focus, bien qu’il ait amassé d’autres foci au cours de ses voyages ; Particularités Nasiya est un excellent danseur, bien qu’il ne sache plus, à force, si c’est parce que sa magie renforce la sensualtié de son corps, ou si sa gestuelle se renforce afin de solidifier sa magie - il sait simplement que les regards, s’ils se posent sur lui, ne s’en détachent plus ; il a aussi une cicatrice sur la jambe gauche, suite à un accident de plongeon dans sa jeunesse Activité Professionnelle, études, métier, autre Poétiquement, il se dit Marchand de Sable. Finalement, c’est un potionniste, de niche, certes, mais potionniste
CARACTÈRE & ANECDOTES
Fou de liberté Forcément, à grandir bercé par la mer, vivant sur les horaires du soleil et la lune, difficiler d’enfermer un homme comme moi, j’ai passé des années à errer dans le monde sorcier, à découvrir les cultures de chaque pays, à m’imprégner de tous ces vécus, au point de me rendre sans attaches, sans identité territoriale, je ne me vois représentant de nulle part, je suis un électron libre dans le système ; Courageux (même si umama dirait imbécile) je n’ai pas cette force, cette valeur, qui fait se pâmer les bonnes dames, qui soulève les foules : je n’irai pas donner ma vie pour ma patrie, ou mes principes (après tout, quels principes ? quelle patrie ?). Je n’aime pas dire non. Surtout pas lorsque l’on me propose d’essayer quelque chose de nouveau, quelque chose d’extrême. C’est un courage qui se veut ardeur face aux expériences, l’envie de tester, toujours, de repousser les limites de l’instant, c’est vivre ce qui m’est offert, sans me demander si je fais bien d’accepter le présent ; Désabusé Quand on grandit garçon de la mer, du soleil, on s’attend à ce que le monde soit aussi étincelant, aussi charmant que ces quelques années de paradis. Quand on grandit véritablement, et que la réalité vous rattrape, quand vos pieds se posent sur chaque continent, quand la violence des sorciers du monde vous est balancée en pleine figure, il est difficile de continuer à voir le monde comme on le rêverait. Je n’ai pas confiance en l’homme, parce que je sais où son esprit peut aller, et combien je peux facilement entortiller cet esprit, je sais les horreurs qu’il rêve, et celles qu’il accomplit. Je sais qu’elles ne sont pas si éloignées, et je préfère ne pas m’engager dans un combat vain d’esprits monstres qui s’attaquent l’un à l’autre. C’est bien plus fascinant d’observer, cynique. ; Joueur Vous l’avez compris, je n’aime pas me poser ; que ce soit en amour, en pays, en opportunités, je tente le tout pour le tout. Je ris, au début, de combien c’est absurde, et puis j’essaie. J’essaie ce baiser-là, j’essaie ces jambes-ci, j’essaie cette danse-là, pour manipuler cet imbécile, j’essaie ce geste-ci, pour capturer l’attention de ce charmeur, je joue des hommes, de leur esprit. Ce n’est pas que sexuel, j’aime me laisser aller aux surprises, j’ai un côté compétitif. Ça me fait rire, de faire tourner en bourrique. ; Manipulateur C’est évident, je ne suis pas un homme de coeur, je suis bien trop teinté, et derrière mon visage ennuyé d’un homme désabusé, il y a la figure sadique d’un homme qui a trouvé son filon, pour s’amuser des gens. Des idées glissées, ça et là, des mots prononcés avec insistance - je plaide toujours le poids de ma langue natale, qui joue sur les tons, les sons dentaux, les gens y croient, ils ne veulent pas risquer la carte raciste - et ces mots, ces idées, font leur bout de chemin. Je n’utilise pas toujours ma magie, ce serait bien trop facile. À force, je n’ai parfois plus besoin de le faire, j’ai appris à moduler ma voix, à dire ce qu’il faut, pour que les gens y succombent - et quand j’ai besoin, alors je me retire, et ils reviennent vers moi, patelants, prêts à tout. Je suis doué. ; Cultivé Entre mes voyages, mon vécu, Uagadou, je suis un homme de disussions ; les cultures magiques du monde entier se sont révélées à moi, au moins un peu, au fil des années, les livres des auteurs de ces pays, qui comblaient efficacement les heures à laisser patienter les potions, toute origine, toute race confondues viennent se glisser dans mon esprit, viennent le gonfler de savoir. Je suis passionné de cela, mais je crois que c’est la faute de Josiah. Il lisait à voix haute, et sa voix m’emportait, loin, dans l’univers créé. Quand il a arrêté de me suivre, j’ai bien dû continuer par moi-même. ; Têtu En 1996, quand je me suis brouillé avec Josiah, le monde entier semblait me fixer de haut, me reprocher ma stupidité. Je n’ai pas flanché, appelez cela stupidité, égoïsme, ce n’est qu’une énième preuve de combien ma tête est rude. J’ai des avis tranchés, définitifs, je n’en démords pas, bon courage pour me faire dire le contraire. À celui qui y arrive, je te ferai perdre la tête. ; Séducteur J’aime séduire, j’aime croquer les coups, j’aime caresser les visages, j’aime me déhancher, juste assez pour captiver, c’est comme ça, que Josiah a succombé, c’est comme cela, que les autres se sont enchaînés. Peu importe, qu’il y ait de l’amour, je cultive le désir, et d’un haussement de sourcils, tu donnerais tout pour moi ; Nombriliste On pourrait penser que d’avoir vécu dix longues années dans une communauté où tout le monde s’aime et s’entraide, sur un plan d’égalité, mon individualité se serait effacée. On pourrait s’imaginer qu’à Uagadou, poussé par l’envie de faire le meilleur de soi, j’aurais appris à taire ce hurlement en moi, qui cherche à capter tous les regards. J’aime être spécial, j’aime faire pétiller les yeux, j’aime lorsque tous les projets convergent autour de moi. Je suis l’homme différent, celui que tout le monde cherche à connaître, à comprendre, et je me nourris de cette fascination des autres, je m’abreuve d’être le centre de votre attention ; Possessif Joueur, peut-être, séducteur, aussi, je ne porte pas trop d’attentions à la majorité des gens, vous n’êtes que de passage, vous souffrez trop pour que je m’attarde sur vous - pourtant, ayez quelque chose de différent, un petit quelque chose, ce peut être une courbure des lèvres affriolantes, comme Josiah, ce peut être des yeux captivants, comme Wassim, ou encore un don magique péculier, et alors, je ne vous lâcherai plus. Je voudrais être vôtre, je chercherai à m’infiltrer dans tous les pans de votre vie, pour que vous dépendiez de moi, pour que je puisse vous tenir, au creux de ma main. Vous n’acceptez pas, pas forcément, mais moi, je lutte pour y arriver. Vous êtes mien. ;
CURRICULUM VITAE
Ici vous pouvez raconter l'histoire de votre personnage ~
Soleil. Bleu de la mer. Au loin, des oiseaux. Une respiration. Le sable chaud brûle les pieds. Le rire des enfants dérange l’oreille. C’est animé, aujourd’hui. C’est le Festival du Cerf-Volant. Ils sont tous dehors, leur jeu en main, à courir tout le long de la plage. Il y a un refuge, quelque mètres plus loin, une chaîne de rochers en cache l’accès, mais faites quelque pas et un havre de paix se révèle à vous. Il n’y a que le sable, doux, la mer, d’un bleu trop vif, le vacarme des vagues. Je m’y réfugie, vite.
Cela fait des années que je n’ai pas mis les pieds à Knysna. Trop longtemps, à écouter umama. Difficile de se sentir à sa place, dans cet endroit coupé du monde, quand la réalité de l’extérieur vous a frappé. C’était la belle vie, une enfance à Knysna.
Imaginez, l’océan n’est qu’à quelques pas, les après-midis sont passés à jouer sur le sable, à plonger parmi les vagues, à s’exercer au chant et à la danse. On partage des poissons tout juste péchés, cuits sur les pierres chaudes, parfumés au thym, alors que le soleil se meurt dans l’eau. Après le repas, les habitants se réunissent, et les plus vieux racontent leurs histoires de vie. Chaque soir, on s’intéresse à un de nos outils. Je tremblais à chaque fois que le grand Elinqabileyo prenait la parole : c’était l’expert des bijoux, il s’y connaissait mieux que personne. De sa bouche, des myriades de conseils venus de la sagesse intime de ceux qui ont tout expérimenté dans leur domaine. Il avait tant de rides sur son visage que son sourire se confondait aux stries.
Continuez d’imaginer, tous les samedis, les après-midi de danses. Chaque habitant du même âge se regroupait et, tous ensembles, nous nous entraînions. Imaginez, un petit village, où tous se connaissent, où tous s’entraident. Imaginez, comme cela biaise l’idée qu’un petit garçon peut se faire de la vie. Ça me paraissait beau, le monde. Magique, sous tous les angles.
Pendant les six premières années de ma vie, j’ai tremblé d’impatience à chaque cérémonie d’âge. Elles se tenaient en fin de mois, tous ceux qui avaient atteint l’âge de sagesse se réunissaient, et le grand Elinqabileyo sondait leur pouvoir. Il employait un pendule, qui le guidait dans ses choix. À l’un, tel collier. À l’autre, cette bague. Lui, ce sera ce pendentif. Une fois, mon cousin a reçu un pendentif si petit qu’il avait fini par se l’incruster dans l’index, craignant de perdre son héritage précieux. Ce soir-là, j’avais frissonné. Je ne me sentais pas capable de me percer la peau. J’avais de suite regretté ces pensées - et si le Dieu de la Magie estimait que cela ne me rendait pas digne de posséder un bijou ?
Le jour de mes sept ans, umama m’a offert une pierre précieuse. C’était enfin mon tour. Cette pierre, j’allais pouvoir l’ajouter à mon bijou. Elle m’a murmuré qu’elle me protégerait toujours, que c’était son sacrifice. Je ne compris que des années plus tard que cette pierre venait d’un de ses bijoux à elle. Peut-être même son premier, umama en serait capable.
Elle n’aimait pas la magie. C’est ce qui l’avait fait fuir de son ancienne ville. Elle avait traversé les montagnes, était tombée amoureuse des lagons somptueux de cet endroit. Elle était aussi tombée amoureuse de mon uyise. Je n’ai jamais compris s’ils s’aimaient vraiment, ou s’ils s’étaient habitués à être l’un près de l’autre, lors de leur fuite vers des terres plus aimables. Mon uyise avait souffert aussi, pour sa magie. Ils avaient déjà le malheur d’être noirs, il leur avait en plus fallu être des enfants du diable. Knysna était le mot murmuré, à tous ces sorciers en fuite, dans la région. Le village sorcier n’était pas très loin des non-magiques, ils savaient même que nous étions là. Seulement, il fallait s’aventurer dans la passe de Knysna, une des plus dangereuses au monde, où les non-magiques ne s’aventurent que très peu. Nous étions protégés.
Alors, imaginez une fois encore, un garçon, aux joues rondes, au sourire heureux, au corps qui sentait le sable à force d’y passer ses journées, ignare des souffrances des sorciers hors de Knysna, ignorant des souffrances de son pays. Imaginez, son enthousiasme, à ses sept ans, lorsqu’il reçoit enfin son bijou. Elinqabileyo n’a même pas hésité, le pendule s’est dirigé en une seconde vers la chevalière en or. Mon uyise a eu un sourire des plus fiers, ce soir-là : lui aussi, avait eu une chevalière. Imaginez, encore, l’enthousiasme de ce garçon, lorsque le Messager des Rêves vient chatouiller ses songes. Imaginez, le bonheur sans faille qui le fait sauter au plafond, lorsqu’un galet gravé des initiales de Uagadou apparaît dans sa main, au réveil de ces songes.
Mon uyise et umama n’ont pas été aussi heureux. Je ne comprenais pas. Le grand Elinqabileyo avait déjà parlé d’Uagadou - c’était le seul du village à y avoir mis les pieds. Il y avait eu d’autres sorciers, de passages, qui avaient raconté la magie de cette école, qui s’étaient transformés en singe, en éléphant, en aigle même, prouvant les talents de l’apprentissage. Jamais avec un bijou, un pendule ou un miroir l’un de nous avait été capable de se métamorpher ainsi. Ça faisait vriller mon coeur, la multitude de potentiels qui d’un coup s’ouvrait à moi. Je ne dois qu’à Elinqabileyo d’avoir pu y aller.
J’avais dix ans, j’y ai passé les dix années suivantes.
Uagadou était superbe. Un endroit comme on ne peut qu’en rêver. Perdue dans les montagnes, au plus hauts, comme enfouies dans les nuages, taillée dans la roche, cette école était loin de tout ce que j’avais pu vivre. Dix ans, passés à respirer l’iode de l’océan, à effleurer les écailles de poisson, à ne faire qu’un avec les grains de sable, et du jour au lendemain, j’avais été envoyé dans un autre monde, à respirer un oxygène différent, à toucher une roche qui m’était inconnue. Dix nouvelles années, passées à exceller, à repousser mes limites. Nous venions de partout. Nous étions si nombreux, tellement nombreux qu’il était impossible de connaître tout le monde. Badu venait du Sénégal, il utilisait une baguette. J’ai sursauté, la première fois que je l’ai vu faire de la magie. C’est devenu un ami proche. Alpha venait d’Angola - il n’utilisait rien. Ni baguette, ni bijou, rien. Je ne comprenais pas comment. La plupart d’entre eux était ainsi. Mes professeurs devenaient fous, à me voir faillir à ce qui leur paraissait naturel. De la magie, avec les mains. Simple, pourtant. Imaginez, seulement : dix années passées à moduler ma voix, à apprendre des danses, à les synthétiser en chorégraphies des mains, pour apprendre qu’il leur suffisait d’une balayette de la main pour envoyer valser les pires sortilèges. Cela me paraissait absurde. Je n’étais pas des plus doués, dans leurs enseignements de ce genre. Je n’ai jamais maîtrisé l’art de la métamorphose multiple, par exemple. Je me transforme en guépard, c’est tout. Un professeur m’a pris en pitié, avec Badu. Lui non plus, il n’y arrivait pas. C’était différent, il n’était pas assez doué. Il avait bridé sa magie, dans son village, où seul le chef du village avait le droit d’être puissant. Notre professeur, Noah, a tout fait pour nous pousser. À Badu, il lui a appris la magie du mental. La force de l’occlumancie, de la legilimencie. Toute sa puissance qu’il n’arrivait pas à focaliser dans des sortilèges, il la retournait dans son esprit, le barricadait. Ça me passionnait, qu’on puisse contrôler ainsi les gens, un esprit. Je n’étais pas assez patient pour apprendre l’occlumancie. Noah a essayé, brièvement, a abandonné. On ne force pas un enfant de la liberté, un enfant qui va aussi vite que l’océan, que les vagues qui claquent sans fin sur le rivage, à la patience. Alors, il m’a appris le Sable.
Le Sable, c’est notre mot. J’avais treize ans, quand on a trouvé cette solution. Noah était passionné par le sujet, il ne s’y connaissait pas très bien. Il m’a enseigné ce qu’il savait, les bases, ça suffisait. Et puis, j’ai rencontré Wassim. Wassim, il vient de Tunisie. C’est l’amant de Noah. Ils sont devenus amants, après, grâce à moi. C’est un spécialiste du Sable, il l’avait contacté exprès. Wassim est un homme aux traits doux, aux yeux verts, taillés en amande, aux mains chaudes et au sourire encourageant. C’est probablement le premier dont je suis tombé amoureux. J’ai brièvement détesté Noah, quand j’ai vu vu leurs lèvres s’effleurer, en cachette, dans leur laboratoire. Et puis je suis tombé sous le charme de Josiah, tout est mieux allé.
Son laboratoire avait été installé dans une des salles désaffectées - personne n’en voulait, parce que personne ne comprenait l’intérêt de s’enfermer pour travailler. J’avais eu du mal, au début, moi aussi. Si j’avais rejeté les apprentissages du cursus habituel de l’école, je vrombissais toujours autant de plaisir à l’idée de faire cours dehors, porté par le vent, lourd de l’humidité. Quand Noah m’avait annoncé qu’on allait s’enfermer, j’ai rigolé. Faire de la magie, loin des éléments ? Et puis quoi encore. Quand il m’a montré un chaudron, j’ai ri encore plus fort. À quoi bon ce tas de ferraille, quand j’avais ma chevalière, mes mouvements ? Il avait sorti une pléthore d’ingrédients, après ça, et il m’avait dit : essaie.
Je n’ai jamais su refuser. À mes huit ans, mon cousin m’avait proposé d’aller sauter depuis la falaise la plus haute de la baie, me défiant d’atterrir pile sur le rocher qui nous narguait dans l’eau. Je devais me faire ralentir avec notre magie. Umama m’a traité d’imbécile, mais mon uyise a rigolé toute la soirée. Ça m’avait rendu fier, et j’avais continué à dire oui à tout. Tant pis si j’avais une cicatrice sur la jambe gauche. Josiah avait trouvé ça séduisant, des années plus tard, après tout.
Alors j’ai essayé. J’ai suivi les indications, je me suis appliqué. Quand Noah a réalisé que ma magie, ma chevalière, influençait le résultat des potions, ses yeux se sont mis à briller. Il a réalisé qu’il y avait des choses qu’on ne m’avait jamais apprises. J’ai eu du mal à concevoir que le grand Elinqabileyo ignorait tant de choses au sujet de notre magie, de nos bijoux. J’ai vite compris qu’il avait probablement sciemment évité de nous apprendre tout ce que nous pouvions faire. Noah a fait le tour de tous ses contacts dans le monde magique, recueillant tous les essais, tous les ouvrages théoriques qu’il pouvait trouver sur ma fonction. Extatique. Nous avions un nom. Ce n’était pas qu’un art de chez moi. C’était répandu, théorisé, expliqué.
J’avais quatorze ans, lorsque Noah a réalisé jusqu’où mes pouvoirs pouvaient s’appliquer. C’est à ce moment-là qu’il a contacté Wassim. Un spécialiste du Sable, c’est comme ça qu’ils se nomment, en Tunisie. Des sorciers qui manipulent les potions, les créations, de telles sortes qu’ils jouent avec l’inconscient humain, leur moment le plus vulnérable : leur sommeil, leurs rêves. Cet art ne s’est pas exporté, eux-même ne sont pas des plus connus dans leur pays. C’est un petit groupe, et Wassim en est le meilleur. Avec ma spécialité, ça me rendait passionnant à ses yeux. J’adorais ça. J’aime savoir que je passionne, que toutes les pensées sont tournées vers moi, que les cerveaux s’agitent à mille à l’heure, cherchant à me comprendre, à pousser mes capacités. À m’améliorer, moi, à m’aimer, moi. À Knysna, ça avait toujours été le groupe, l’unité. Nous n’étions que l’écume qui se collecte, à chaque vague que la vie apporte. Pour eux, j’étais ce rocher, où toutes les vagues viennent se fracasser, jouant à celle qui le recouvrira le mieux.
L’éducation de Uagadou devenait secondaire. J’écoutais attentivement les cours d’enchantements et sortilèges - nous avions appris qu’ils pouvaient aider à mieux visualiser ce que je souhaitais transmettre dans mes mouvements, pour que cela s’associe à mes potions. J’écoutais moins attentivement les cours de métamorphose animale, rapidement blasé une fois une forme définitive atteinte. La plupart visait trois, au moins. Mon enseignante, Shiri, était épuisée - elle finit par me donner l’autorisation de me mettre de côté, à gratter mes formules. Il fallait que je trouve l’équilibre parfait entre la magie traditionnelle, la rigueur et l’application que nécessitait l’art des potions, et ma magie des enchantements, les mouvements les plus appropriés pour chaque potion, la volonté derrière chaque réalisation. C’était passionnant. J’avais le sentiment de sublimer mon art, de pousser les deux versants à leur maximum.
J’ai passé mes vacances scolaires à voyager, entouré de Noah et Wassim, et de Josiah. Il venait pour moi. Parce qu’il avait les moyens, aussi. Il prenait note de tout, de nos travaux, de nos découvertes. Le soir, nos mains se liaient, nos langues se trouvaient. Le jour, nous étions plongés dans notre rigueur. Je crois que Noah et Wassim l’avaient compris. Nous n’avons jamais rien avoué. Eux non plus. Ce ne sont pas des choses qui se disent. Pas chez nous. Pas beaucoup ailleurs, non plus. Nous avons vu le monde.
(...)
FT. Yahya Abdul-Mateen II ((c) Batteryfox); Pseudonyme Julia ; Âge 21 ans ; Comment as-tu trouvé le forum ? c’est un DC de Carys gnihi ; Un petit mot à ajouter ? jvous nem ; Ta fréquence de connexion quasi-quotidienne pour le flood, :oups:
Vous vous rappelez, n’est-ce pas ? J’étais ce petit garçon, de Knysna. Je n’avais vu que la mer, la danse et les poissons. J’avais vu des jeunes râler contre des plus vieux, et ces vieux les rabrouer avec tendresse. J’avais vu la solidarité, la passion, la vie commune dans sa splendeur. J’étais devenu le grand garçon de Uagadou, où les magies se confondent, où chacun ne cherche qu’à devenir le meilleur de soi-même, où les nuages et la brume nous apportaient sécurité et confort. Je suis devenu le voyageur, ensuite. Et j’ai été confronté au monde. À sa réalité.
Il y avait eu des frémisses, à Uagadou. Des Rwandais et des Congolais, qui se frittaient. C’était bien vite mis de côté, pour la magie. Il y avait eu quelques grimaces entre Sud-Africains et Zimbabwéens. Un festival de métamorphose tassait le tout. Dehors, il n’y avait rien, pour tasser. J’ai été mis face à la réalité des guerres, la déchirure en Asie, les Coréens et les Japonais, les Chinois et les Japonais, toujours les Japonais au centre d’horreurs. Leur magie était si belle, leur application parfois si horrible. Malgré tout, c’était toujours davantage de savoir, davantage de façon de pousser sa magie. Il avait rencontré d’autres extatiques. Toshiro, au Japon, qui maniait le pendule avec une agilité monstrueuse, le grand Elinqabileyo en aurait été mort de jalousie. Il y avait eu Marió, aussi, dans la forêt brésilienne. Josiah l’avait détesté. J’avais croqué ses poignets, effleuré sa mâchoire, fondu dans son cou. Mário contrôlait les pensées directement, lui. Cela rendait les caresses plus piquantes. Je n’avais jamais pensé à appliquer ma magie à cet autre art, avant cela. Josiah avait refusé que je fasse ça sur lui. Ça ne l’effrayait pas. C’était simplement que ça venait d’un autre, et il ne supportait pas cela.
Josiah et moi, c’est compliqué. Nous n’avons jamais rien dit. Josiah venait de Jordanie, ses parents avaient migré en Afrique du Sud lorsqu’il n’était qu’un enfant. Il avait deux frères, il en parlait toujours affectueusement. Je croyais comprendre leur relation, la comparant à celles que j’avais avec tous les enfants du village. Il y avait quelque chose de bien plus intime, bien plus viscéral, dans une relation fraternelle. J’en avais été jaloux. Moi, je n’étais que futile. Eux, ils seront toujours là. Ça m’effrayait, de ne pas être une constante dans sa vie. Je picorais, partout ailleurs. Lui n’y arrivait pas, pas vraiment. Il avait besoin d’amour. Il n’arrivait pas sans amour. Je n’ai jamais compris. J’aimais ça, pourtant. Ça me rendait spécial. Moi, il pouvait. Ça contrebalançait un peu mon côté passade. Josiah et moi, ce n’est pas devenu plus sain, avec l’âge. Je crois qu’on s’aime. C’est bien, à notre âge, d’arriver à nous l’avouer. À nous-même, pas l’un à l’autre. Nous n’avons jamais rien dit. C’est simplement comme c’est. Je vois toujours ailleurs. À Marió s’est ajoutée Laeticia, la métisse de Nice, Carmen, la blonde de Bilbao - celle-ci avait un tatouage qui bougeait, sur les seins, j’en ai presque atteint le paradis de suite. Il y en avait eu d’autres, innombrables. Je suis sans attache. Sans attache, mais attaché. Josiah, embrasse-moi.
Il m’embrasse, dans les rues de Pékin, cachés par une ombrelle. On a la vingtaine, maintenant. Il envoie des articles à de nombreux journaux, il partage son écriture, les souvenirs qu’il a amassé dans nos voyages. Je maîtrise mes potions, à présent. Je les teste, ça et là, je les distille un peu plus selon les réactions, j’amasse quelque argent. Noah a l’oeil qui brille quand il voit jusqu’où on a été. C’est dangereux, mes potions. Ne m’énervez pas trop, vous ne savez pas ce qui pourra vous arriver. Cela nous faisait rire, parfois, lorsqu’un client trop abrupt, trop impatient, se présentait - je lui expliquais nos produits en faisant des gestes de la main, un peu étrange pour lui, il n’y comprenait rien, et moi je distillais en lui les charmes nécessaires pour faire réagir mes potions. Noah, derrière moi, cachait son rire dans le cou de Wassim, qui levait les yeux au ciel. Ça me grisait, de glisser en eux des choses qu’ils n’imagineraient jamais. Ils ne seront jamais capable de retracer leurs maux jusqu’à moi, mes potions. Seules, elles sont quasiment inoffensives. Un peu d’accoutumances, par-ci, par-là. Une posologie à respecter. Nous avions fait cela bien. Des années de réflexion, après tout.
J’aurais pu me poser. Noah et Wassim se sont installés en Tunisie, j’y passe tous les mois, je développe un commerce là-bas. Un sourire, une dance, pour les inviter à acheter, et ils sont captivés. Je ne sais plus, à force, si ma magie s’insuffle d’elle-même dans mes danses et mes mouvements, ou si j’ai simplement appris à mouvoir mon corps de telle sorte qu’il fascine qui y pose les yeux. Josiah en est mordu, après tout, et je ne l’ai jamais enchanté. Je crois ?
On continue à faire le tour du monde, partout où on peut. Nous n’y allons pas toujours ensemble. Il travaille, lui, maintenant. Il s’est basé à Londres. De tous les endroits qu’on a visité, de tous les endroits où on s’est aimés, il a choisi le plus triste. Je n’aime pas Londres. C’est un endroit qui ne rêve pas assez. C’est un pays gris, aussi. Un pays triste, un pays qui continue de se déchirer. Il y a des choses horribles qui se profilent, dans ce pays. On est en 96, maintenant, je veux qu’il en parte. Lui, il y fait sa vie. Il est devenu diplomate - nos tours du monde devaient bien lui servir à ça. Représentant sud-africain au conseil des sorciers. Titre impressionnant, ça m’avait fait rire. Mon Josiah, homme important. Quand Dumbledore meurt, il refuse toujours de partir. Je m’emporte. Il ne me parle plus.
Comme quoi, je suis un lâche. Ha ! Moi, un lâche. Je n’ai pas le courage des hommes de valeur, je n’irai pas donner corps et âme pour un pays. Je n’ai pas d’attaches identitaires - je suis un homme du monde, des éléments. Je n’ai pas remis les pieds à Knysna, depuis plus de quinze ans. Je ne comprends pas ce qu’il me crache, à me dire qu’il faut défendre un pays, lorsqu’il se trouve en instance de danger. Nous n’avions vu que cela, des pays en danger. Des pays en guerre, des populations de haine - comment continuer à s’émouvoir ? Je vivais d’un courage particulier : le courage d’être différent. Le courage d’être libre, d’être partout, de ne pas manipuler ma magie comme le grand Elinqabileyo l’aurait souhaité. Le courage de ne pas perdre la vie pour un pays, qui ne me le rendra jamais. Le courage d’être honnête avec moi-même, et de vivre pour moi.
Je n’ai pas mis les pieds en Angleterre de toute la guerre. Il ne m’a pas adressé un seul hibou, tout ce temps. Noah et Wassim ne me disaient rien. Je ne savais pas s’il avait survécu, s’il s’était impliqué. Contre qui se battait-il ? Pour qui saignait-il ? Ma vie s’était poursuivie, dans les bras d’André, à s’essouffler dans une étreinte charnelle, sur les plages portugaises, puis dans la maison de Kyoko, qui avait été plus tendre, plus sérieuse. Nous nous étions associés, brièvement : mes potions servaient à sa maison. Nous faisions des chiffres affriolants. C’est fascinant, l’être humain. Rien ne me passionne plus. C’est peut-être pour cela, que je suis aussi accro à Josiah. C’est le seul qui n’est pas tenté, qui n’a jamais demandé, aucun sortilège, aucune potion, rien, juste moi, juste la réalité. Ça me souffle, cette force d’esprit. Tout le monde est faible. Tout le monde préfère l’ailleurs, l’inconscient, la possibilité d’échappatoire. C’est fascinant, et écoeurant à la fois. J’ai vu des bassesses, à patauger dans ce que l’humain peut imaginer. J’ai créé des horreurs, à vouloir combler les désirs de leurs inconscients. Je me suis vengé, salement, en manipulant potions. À ma chevalière s’est ajouté un collier. C’est Josiah qui me l’a offert - il vient de Guyane. Au dos sont gravés des mantras de savoir. Entre la protection de ma mère, le savoir de Josiah, j’aurais pu espérer demeurer un homme de bien.
Souvenez-vous, jeune garçon de Knysna, grand garçon de Uagadou, et puis homme du monde. Homme des horreurs, homme du cerveau humain. À trop m’y pencher, à trop y tester, je ne pouvais rester les yeux brillants, le sourire innocent d’un coeur caressé par la brise d’un océan. Ouvrez-moi le coeur, vous verrez : ça dégouline de noir, de bleu marine, ça pue le pétrole, ça s’est encrassé. Je prends trop de plaisir, maintenant, à m’insuffler là où je ne devrais jamais avoir mis les pieds. Je saute de pays en pays, je prends les plus malheureux, et j’y distille mes rêves. Oh, le nombre de gens détruits par les horreurs, qui viennent me voir, l’oeil humide, nerveux, fatigué. Tiens, bois mon ami, bois et goûte ma splendeur. Le monde va mieux, pas vrai, après un rêve doux, un rêve de goût ?
Soleil. Bleu de la mer. Au loin, des oiseaux. Une respiration. Le sable chaud brûle les pieds.
Je suis rentré, pour la première fois depuis des années. Je ne sais plus où aller, quoi voir, quoi faire. Alors je reviens là, à l’origine du monde. Knysna. C’est toujours aussi simple, toujours aussi beau, toujours aussi doux, que d’être ici. Ça m’en est devenu insupportable. Je ne peux plus voir leurs danses, qui pourtant m’apaisaient enfant. Je ne peux plus regarder le grand Elinqabileyo dans les yeux. Umama et mon uyise ont les visages teintés de rides, maintenant, les cheveux vieillis. C’est le seul endroit au monde où je n’ai jamais rien tenté de vendre. Ils ne méritent pas ça, eux. Ils méritent le réel, ils méritent la douceur véritable. Pas celle que j’invente, que j’entortille autour des nerfs des gens - ils se tordent de douleur, lorsque je la retire. Ils ont besoin de moi.
Je suis rentré, parce que Wassim est mort.
Noah m’a envoyé un courrier. Une maladie. Je n’ai pas tout compris. Eux non plus. Lui, surtout. J’ai eu besoin de revenir ici, avant de le rejoindre. Je pense que Josiah y sera aussi, s’il est en vie. La guerre est finie, il ne m’a pas recontacté. Il doit l’être, Wassim et Noah m’auraient prévenu. Obligé. Je tremble, d’y penser. Il n’y a que lui pour faire qu’un homme aussi sale que moi tremble ainsi.
Je ferme les yeux. Il y a les rires des enfants, sur la plage d’à côté. C’est le Festival du Cerf-Volant. Chacun a travaillé des jours sur le modèle de leur animal volant. Chacun a préparé des semaines leur chorégraphie de danses, pour que son cerf-volant s’envole le mieux, le plus haut, le plus beau. J’adorais ce festival, enfant. Aujourd’hui, leur bonheur me crève le coeur. Wassim est mort. Noah est seul. Et Josiah, n’est plus là. Plus avec moi, plus contre moi.
Mais il est en vie. Il se tient, là, drapé d’une toge de bleu, une chemise en tissu africain cachée en dessous. Il a le teint pâle - je ne sais pas si c’est l’Angleterre, ou l’enterrement. Noah est verdâtre, lui. C’est l’enterrement. Je sens le regard de Josiah peser sur moi, alors que je fais boire une potion à Noah. Aujourd’hui, je danse. D’habitude, je ne joue que de mes mains, pour enchanter les gens, la chevalière prenant la force des mouvements. Mais aujourd’hui, je danse.
Tu dois te poser, maintenant.
Je suis encore essoufflé. J’ai de la sueur, le long du dos. J’ai de la sueur, qui coule des yeux. De la sueur, des yeux ? Josiah m’a pris par les épaules, m’a immobilisé. Je dois me poser, maintenant. Je ris, évidemment. Vous vous souvenez, j’avais ri aussi, quand Noah m’avait montré les chaudrons. J’avais ri, quand il m’avait enfermé dans un laboratoire. Est-ce que je rigolerais toujours, si j’avais pu imaginer ce que cela ferait de moi ?
Je dois me poser, maintenant.
- Tu as de la place, à Londres ?
Il n’y a nulle part d’autre, finalement. Il n’y a qu’auprès de Josiah. Et les quelques autres, qui se glissent entre mes jambes. Ce n’est pas de ma faute, je n’arrive pas, à être trop sage. C’est compliqué, de se poser, après une moitié de vie passée à déambuler, de pays en pays, d’intérêts en intérêts. Là où l’argent était le plus important, j’allais. Aujourd’hui, je vais devoir me développer, dans une ville, avec son cercle d’habitant, et légalement. Josiah a insisté. J’ai promis, les doigts croisés. Je me suis posé, je ne vais pas non plus vendre de simples potions. Derrière le comptoir, Noah pouffe toujours - il n’a juste plus de cou dans lequel cacher ses rires.
Mais venez, je vous en prie. Je vous accueille, avec un sourire. Ma devanture est bariolée de peinture aux tons ocres. Un grand signe aux lettres de nuages assume fortement son kitsch et clame “Ô Marchand’sable”. La vitrine expose ainsi des montagnes de sables aux couleurs de toutes les sortes, allant du rouge les plus foncés au vert pastel en passant par le bleu de la mer. Tous les grains reposent côte à côte, désert de couleurs, et de temps à autre des amphores miniatures semblent sortir de terre, roulent de dunes en dunes et s’effondrent à grand fracas contre la vitre, faisant sursauter les passants. Quiconque passe devant la boutique s’arrête pour observer cette drôlerie, cette boutique des plus atypiques. On ne comprend pas trop ce que je vends, sur le coup. C’est une nouveauté, sur Londres, après tout. Certains me connaissent déjà, de mes années de baroudeurs. Ils font des pas discrets dans ma boutique, craignant que les autorités ne leur tombent dessus. N’ayez crainte, tout est légal. Pas encore certifié, mais légal. Regardez ma vitrine, comme elle est inoffensive.
Qui fait le premier pas et pénètre dans la petite boutique se retrouve plongé dans un univers de désir. Oh, pas charnel - quoique, chacun y verse ce qu’il souhaite - mais ces petites envies de rêver de voyages, de plonger dans un océan chaleureux, de sauter à pieds joints dans une piscine de billes, tout peut se voir réalisé Ô Marchand’sable. Il suffit de s’avancer entre les nombreuses étagères qui tiennent tant bien que mal debout, où s’empilent à foison des petites amphores de potions en tout genre, rêves pour délices à croquer, rêves de toboggan à dévaler, rêves de seins à palper, et de s’accouder au comptoir. Approchez-vous, n’ayez peur. Je suis dans l’arrière-boutique. J’y passe des heures. Je prépare encore des potions, pour vous tous, pour que vous fermiez les yeux et que le bonheur vous emporte. C’est difficile d’accès, ici, le bonheur. Vous êtes tous si tordus, si tristes, si dévastés par la guerre. Vous pensez que je ne le vois pas ? J’ai tout vu, moi. J’ai vu le monde entier se déchirer. Mais je suis posé, maintenant. Je suis dans ce Londres divisé, entre ces sorciers de la haute qui se veulent purs, ces sorciers du peuple, qui se veulent révolutionnaires. Qu’est-ce que j’en ai à faire, de vos histoires. Je veux juste que vous vous détruisiez, encore un peu - et pourquoi est-ce que je ne vous y aiderais pas, regardez bien mes mains bouger, c’est beau ce ballet de gestes, pas vrai ? Je vais vous aider, à vous rendre malheureux, à vouloir changer la donne. Comme ça, vous viendrez me voir. Je vous entendrais arriver, n’ayez crainte - je viendrais à vous, je vous observerais, vous jaugerais, saurais quoi faire pour votre désir. Parlez-moi, exprimez-vous, faites part de vos envies, de vos amours. Pas de réel. C’est la condition, le précepte ultime. C’est écrit, regardez, sur la grande banderole derrière Noah. C’est ennuyant, le réel. Je ne le maîtrise pas aussi bien. C’est la faute à Josiah, il aime tellement ça, je n’ose pas y toucher. Pas de réel. Il l’a écrite de lui-même, avec un gros pinceau de peinture rouge, Jamais d’inspiration réelle. Pas de personnes connues, pas de scènes vraiment vécues que l’on cherche à modifier, non, non, jamais. Le rêve, c’est la créativité, l’imagination, la folie, les non-dits, le laisser-aller. Faites vous plaisir, Ô Marchand’sable. Promis, je saurais vous faire rêver. J’ai visité le monde entier, rien que pour cela. Si votre demande est un peu spéciale, un peu compliquée, je vous guiderai à l’arrière : vous serez un des privilégiés. Vous pousserez le doux rideau qui sépare les deux salles, vous grimacerez face au bazar qui règne dans l’espace et peut-être douterez-vous, alors. Lui, vraiment, avec ce désordre, faire de mon sommeil un moment apaisant ? Oh, rassurez-vous. Je suis le Marchand de Sable.
Je ne fais pas peur, vous voyez ? Ne regardez pas mon coeur, il n’y a plus de traces des airs purs de Knysna. Il n’a que la déception face aux hommes si fragiles, il n’y a qu’un rire jaune devant leur refuge dans cette magie que je crée. C’est si facile, d’avoir du pouvoir sur l’humain, et si fascinant. Allez, approchez-vous. Laissez-moi m’amuser. Soyez rassuré, si Josiah est là, il ne vous arrivera rien. Il me tient à l’oeil. Aux plus confiants, sachez toquer trois fois, quand Josiah est absent. Qui sait ce qui se vend, quand l’oeil prend son repos ? Venez, venez, il faut bien que je me distraie, dans ce pays si gris, ce pays si triste.
j'attendais ce personnage avec impatience et par la barbe de merlin, je ne suis pas déçue ce moustique est tout en extravagances, en poésie, en fables et me rappelle sans conteste l'univers du passe-miroir alors comme ça on se transforme en gros félin? drago patoune j'adore particulièrement la trogne! ça manquait de couleurs dans le coin tu connais la maison
Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures :
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
@Yolanda Yeabow merciiii j'suis toute contente qu'il te plaise :3
@Edwa D. Black hehehe oui c'est un petit foufou, c'est libérateur merci tout plein
@Drago Malefoy tes mots me font trop plaisir chaton attention hein, une petite danse de sourcils séducteurs et mon gros félin va venir quémander chatouilles à Drago (si Ron n'est pas trop collant, les roux c'est moins son délire ->)
@Severus Rogue mais vous êtes trop mignons ;;___;; meilleur enthousiasme de staff jvous aime ! *tend une fiole gratuite (pour une fois)*
@Drago Malefoy tes mots me font trop plaisir chaton attention hein, une petite danse de sourcils séducteurs et mon gros félin va venir quémander chatouilles à Drago (si Ron n'est pas trop collant, les roux c'est moins son délire ->)
il héritera de gratouilles royales il doit apprendre son déhanché à drago