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Crise d'adolescence [Regulus Black]
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Mar 15 Jan - 22:37




















   ❝ CRISE ❞
 

Crise d'adolescence @Regulus Black

 

 


   Alors non. Non, c’est de la mauvaise foi que de dire que tu n’en fous pas une en potions à cause de l’identité de l’enseignant qui se trouve être par un cruel hasard des affectations ton père. Donc non. C’est pas du tout à cause de ça que tu boudes dans ton coin en touillant tes préparations – parfaites – dans ton coin. Ce n’est pas non plus à cause de ça que tu t’es pointée au club de Potions en demandant au directeur la possibilité de t’y inscrire et de travailler de ton côté la fin du programme de ton année et le début de la suivante. Et surtout, le fait que ton pôpa soit aussi ton prof n’a absolument aucun rapport avec la mine perpétuellement pincée que tu affiches dans la salle de classe, t’installant toujours le plus au milieu de la foule possible pour que ton père ne puisse en aucun cas t’approcher ni d’un côté, ni de l’autre.

Tu supposes qu’un mois à bouder dans ton coin a fini par taper sur les nerfs de ton père, ou qu’importe… Toujours est-il que te voici en route pour ses appartements où tu es priée de te rendre. Tu aurais volontiers séché, mais si c’est pour se manger une retenue ou faire perdre des points à ta maison… non merci ! Tu t’es arrangée pour être irréprochable jusqu’à présent : boudeuse, mais irréprochable. C’est pas pour commencer à bêtement perdre son sang froid. Tu n’es pas une de ces ridicules gryffondor, c’est bon. Enfin… si tu l’avais été, tu aurais peut-être eu plus d’occasions de faire enrager ton père… Eh zut !

Mais tu as d’autres idées en tête : tu as vu passer un étrange gars aux cheveux roses, le préfet en chef. Comment s’appelle-t-il déjà ? Ah oui, @Asao Watnabe. Tu lui demanderas conseil… Ton père avec une teinture capillaire rouge et or à l’épreuve des sortilèges de recoloration, ça pourrait être très drôle ! Enfin… tu t’égares. Tu effaces l’air réjoui de tes p’tites joues rondes, redresse le menton. Hop, de la classe que diable. T’es une Black, oui ou oui ? T’es une Black. Ton père a toujours été immensément fier de sa lignée, il t’a au moins transmis ça… Eh merde, encore un héritage paternel… Si tu voulais vraiment l’embêter, peut-être faudrait-il que tu conspues ta famille ? Hm… Ouais, mais ta mère, tu l’adores. Elle a le bon goût, pour commencer, de ne pas enseigner à Poudlard.

Ah ? @Harry J. Potter ! C’est peut-être ça la solution ? Tu sais que ton père a une dent contre lui. Tu l’as remarqué aux froncements de sourcils quand il en parle à ta mère et ton papy en croyant que tu ne l’observes pas à la dérobée. Mais tu as bien vu qu’il semble y avoir un passif. Si tu recollectes les infos convenablement, tu peux facilement en déduire que le gars qui est censé avoir spolié ta famille de ses biens… bah ça doit être lui ! Tu n’en es pas sûre, mais les coïncidences et les mots couverts de ton père te laissent à penser ça.

Tu prends une profonde inspiration devant la porte de ton père, et tu toques, l’appréhension au ventre. Plus ça va, plus il t’agace et t’effraie en même temps. Il touche à des trucs dangereux. La nécromancie, ça te fait flipper, même si tu le caches. Les morts, clairement, c’est pas ton délire… Mais t’étais curieuse, t’as posé des questions, il t’a répondu, t’a entraînée là dedans. Tu y vas à reculons, tout comme tu vas à reculons à ce rendez-vous. Il t’agace parce qu’il te sur-protège. T’es presque une adulte, c’est bon ! Et puis c’est la honte d’avoir son père à l’école. Tout le monde sait ça.
   
 


 

 
© Code de Phoenix O'Connell - 592 mots
 

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Invité
Dim 20 Jan - 17:47
Crise d'adolescence
c'est en relisant une fois de plus le dernier devoir de sa fille Edwa que Regulus pousse un énième soupir. S'il doit définir son travail, il le qualifierai volontiers de "minimaliste" : l'adolescente s'est simplement contentée du nombre minimal de centimètres exigé, s'est habilement resservie de ce qui a été dit en cours de potions, et a certainement dû ouvrir un ou deux livres de référence pour annoter quelques judicieux, mais trop rares, commentaires. Juste ce qu'il faut pour avoir une moyenne acceptable, alors qu'en vérité le père de famille sait qu'elle est capable de beaucoup mieux. D'ailleurs, sa prose maladroite laisse clairement entrevoir qu'elle s'est volontairement réfrénée dans sa dissertation, mais ne possédant pas encore toutefois l'habileté nécessaire pour rester pile sur la frontière entre le génie et la bêtise. Edwa veille à garder une marge confortable, des fois que...
Severus lui a également parlé des prouesses remarquables de la jeune fille durant ses passages au club de potions. Un club que dirige encore le directeur de l'école et où il y dispense encore ses recommandations de maître des potions, surtout depuis le départ en retraite de Horace Slughorn. Car même si Regulus est un excellent potioniste, il ne possède cependant pas le titre de "maître", au contraire de ses prédécesseurs à ce poste.

Il pousse -encore !- un soupir en reprenant la lettre posée sur son bureau. Le papier est beau, délicat, avec un en-tête orné d'un bouquet de fleurs blanches, pour un effet très féminin et romantique. L'écriture qui noircie la lettre est fine, penchée, très petite. La personne qui l'a écrite est très soigneuse et subtile. Ce n'est pas sans une certaine nostalgie que le professeur de potions resonge à l'anniversaire de son épouse, il y a maintenant cinq ans, où il lui avait offert ce magnifique papier à lettre, avec son nécessaire à écriture. Milena ne se lasse jamais de l'utiliser. Du moins, quand son correspondant mérite la peine qu'elle sacrifie de ce papier magnifique et de cette belle encre myosotis brillante. L'usage d'un papier ordinaire et d'une encre au rabais marque en général son indifférence ou son mépris.
Il relit la lettre une dernière fois, même s'il la connait par cœur à force. Les épaules voutées, la bouche sèche, il voit passer sous ses yeux les lignes blessantes où son épouse s'inquiète ouvertement du comportement des enfants, en particulier d'Edwa, qui semble prendre un malin plaisir à saboter ses études. Sont-ils de bons parents ? Est-ce un crime de s'inquiéter de la sécurité de ses enfants quand le monde est au bord d'une nouvelle guerre ? Elle conclut gravement sur le fait qu'ils auraient dû aborder directement ce sujet avec les enfants, plutôt que de le leur imposer comme un fait accompli sans même leur exprimer leur propre profond désarroi. Qu'ils ont beau être des adultes, il est des situations que même eux ne savent pas comment gérer.
Regulus est devenu enseignant à Poudlard pour partager ses valeurs, son savoir, mais également pour permettre à sa famille de revenir sur le devant de la scène. Contrairement au vieux Boris, Regulus n'a jamais eu l'intention de se cacher éternellement. Edwa ne sait pas que son grand-père aurait préféré la voir, ainsi que son frère, rester étudier à la maison plutôt que d'aller à Poudlard, à l'image de ce qu'il avait déjà fait pour Milena.

Il s'effondre dans son fauteuil, accablé. Qu'il est dur d'être le père de deux adolescents ! Surtout lorsqu'ils ont le caractère bien trempé tant des Black que des Lepchenko. Il a convié sa fille à le rejoindre en soirée dans son bureau, mais il sait d'avance que cette dernière va le prendre d'avantage pour une convocation que comme une invitation, et qu'elle va s'empresser de lui jeter cette "délicieuse" remarque à la figure dès qu'elle en aura la possibilité. A moins que, -miracle !- elle renonce à se montrer désagréable et accepte d'écouter patiemment les explications paternels. Un sourire ironique en coin de bouche, Regulus se dit que ce n'est pas gagné. Illusoire même.
C'est sur cette réflexion que quelqu'un toque à la porte. Notre homme arque un sourcil et s'avise de l'heure à la pendule miniature qui trône sur le coin de son bureau. Si c'est bien Edwa, elle est au moins à l'heure. Regulus s'extirpe de son fauteuil, contourne son bureau, et dans la précipitation, bute le pied contre le coin du massif meuble. Un juron sonore, une larme à l'œil et une démarche claudiquante plus tard, le père de famille ouvre la porte à sa fille adorée.
- Bonsoir Edwa, articule-t-il dans un souffle en tentant de gérer au mieux la douleur qui remonte depuis ses pauvres orteils.
Il s'écarte pour laisser entrer sa progéniture récalcitrante.
En entrant, Edwa découvre un univers qui lui parait immédiatement familier. Si c'est la première fois qu'elle pénètre dans le bureau professoral de son père, elle est déjà coutumière du style paternel. Sa pièce de travail, à la maison, est semblable : Entre confort très vieille Angleterre, bibliothèque d'érudit, et vitrines remplies d'objets rares et originaires des quatre coins du monde, la pièce est un véritable cabinet des curiosités. C'est un endroit captivant, mais un peu effrayant aussi, car certains livres et objets sont réputés pour leur dangerosité. D'ailleurs, il sont dans l'armoire du fond, sous clé et soumis à des sortilèges de protection très élaborés.
Une légère odeur de bois, de cuir et de parchemin évoque l'atmosphère particulière d'une librairie. Elle dénote le goût prononcé de Regulus pour les livres et les études. Suivent ensuite les effluves plus discrètes de divers ingrédients de potions, que notre homme stocke également sous clé dans sa grande malle de potioniste.
- Installes-toi, propose Regulus en désignant les chaises et fauteuils à disposition dans la pièce.
Son ton est léger, il a à cœur de mettre sa fille à l'aise. Surtout que le sujet qui les réunit ce soir est difficile à aborder, mais pas autant à résoudre. Il se dirige d'abord vers son minibar, puis se ravise aussitôt. C'est sa fille, certes, mais c'est aussi son élève. Pour son bien, il doit la considérer plus comme une étudiante lambda que comme son enfant. Finalement, il se glisse derrière son bureau.
- Je suppose que tu devines pourquoi je t'ai demandée de venir dans mon bureau ce soir.
Son regard scrute la moindre réaction de la jeune fille. Il est tendu, il n'a pas envie de se mettre plus sa fille à dos. Surtout qu'ils se sont déjà souvent disputés sur le sujet. Il tend vers elle son bulletin de notes, où sont soulignés les résultats qu'elle a obtenu en cours de potions durant tout le mois écoulé.
- Je sais que tu es bien meilleure que cela avec cette matière, et le directeur me l'a confirmé lorsque je lui ai demandé comment tu t'en sortais au club de potions. J e n'ignore pas que tu t'amuses à saboter tes notes dans ma matière pour "protester" contre ma nomination comme enseignant à Poudlard. Je n'ai rien contre le fait que tu me boudes pendant les cours, j'ai parfaitement compris que cela ne t'enchantes pas de supporter ton père à Poudlard, mais mettre en péril ton avenir volontairement... est-ce une bonne idée ?
Il s'avoue qu'il ne comprend pas bien ce qui se passe dans la tête de sa fille. Cette énième discussion sur le sujet, il la fait uniquement pour son épouse. Son inquiétude naturelle le mine, il a à coeur de désamorcer la situation. Sans parler qu'Edwa est à deux ans de passer ses BUSES, il n'a pas envie de la voir rater ses examens... pour ce genre de bêtise du moins.



Défi : 1278 mots
Codage par Libella sur Graphiorum

Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Dim 20 Jan - 20:43




















   ❝ CRISE ❞
 

Crise d'adolescence @Regulus Black

 

 


   Quand ton père ouvre la porte, tu jauges sa mine : il a l’air plutôt agacé. Bonne nouvelle, ton boulot de sape psychologique impitoyable porte ses fruits. Tu t’en gargariserais bien, mais tu as encore bien des atout dans ta manche. Il te salue en te laissant entrer. Tu décides de ne pas tout de suite ouvrir les hostilités et te fends d’un « bonsoir » poli et neutre. Attendre pour frapper là où ça fait mal. Ce n’est pas spécialement une leçon que tu as apprise dans ta famille… Plutôt à Poudlard, dans ta maison. Les Serpentards les plus âgés sont de bons conseil… ton père ne l’aurait quand même pas oublié ?

Tu jettes un œil autour de toi. La déco n’a plus rien à voir avec ce que tu avais pu voir des goûts de Slughorn, le prédécesseur de ton père, lorsqu’il tenait ses petites réunions du « club de Slug ». Tu l’aimais bien, Slughorn, il te faisait l’effet d’un pépé roublard amadouable avec des ananas confits et une bouille d’ange. Ton père, le rouler dans la farine, ça va être plus compliqué. Et pis d’abord, t’as rien à rouler dans quoi que ce soit : tu boudes. Et tu es opiniâtre ! Une foutue tête de pioche. Tu aimes à croire que tu tiens ça à la fois de ta maman et de ton papa. Lepchenko plus Black… Honnêtement, à quoi pouvaient-ils s’attendre d’autre ? Tu boudes, mais ça t’amuse presque, de bouder. Bien sur, tu en veux à ton père de venir fourrer son gros nez dans tes affaires, mais surtout, tu prends un malin plaisir à le tourmenter.

Il te désigne un endroit où t’installer. Là encore, tu t’exécutes, sans un mot. Tu gardes le silence pour mieux préparer la bombe que tu t’apprêtes à lâcher. Une ironie mordante danse sur le bout de ta langue. Tu sais exactement quoi dire pour importuner ton père, l’agacer, le déstabiliser peut-être. Tu gardes donc tes lèvres soigneusement scellées, à l’affût du bon moment.

Regulus Black, ton père, ton professeur. Il parle, parle. Tu t’attendais plus ou moins à ce type de remarque. Peut-être pas formulé exactement de la sorte, mais tu devinais bien que tes notes viendraient sur le tapis à un moment ou à un autre. Tu vois son œil inquiet, tu sais où la conversation va vous mener si tu lui donnes le tour que tu veux lui donner : un mur. Aussi distrayant que serait de cracher ses vérités à ton père sur ses élans sur-protecteurs, quelque chose te retient. ça reste ton père, précisément. Tu tords la bouche en un vague sourire en levant les yeux au ciel. Tu croises les bras sur la poitrine, la joue brièvement gonflée avant de lâcher un soupir. « Je suis censée répondre de mes actes à mon père ou à mon professeur là ? » Une étincelle de malice te crame la prunelle. « Je me permets de rappeler à tous deux que mes BUSEs comme mes ASPICs de potions seront passés et notés par un jury extérieur aux enseignants de Poudlard, ce qui signifie que je n’aurai pas besoin de me débrouiller pour avoir des ‘Acceptables’ et que je pourrais répondre sérieusement dans mes copies. En outre, le club de potions me permet de bosser sous la supervision d’un maître en la matière, lequel ne semble pas insatisfait de mes premiers essais. Par conséquent, le père comme le professeur s’inquiètent pour rien… Ne t’en fais pas, j’aurais mon Optimal en potions aux BUSEs et tu pourras avoir la satisfaction de pourrir l’adolescence de ta fille pendant deux années de plus. Et si tu veux que j’arrête de me contenter de notes passables dans ton cours, tu n’as qu’à trouver un autre boulot ou me laisser changer d’école. Beauxbâtons est vraiment sympa, il paraît. La fille Ollivander (@Hilde Paderna Ollivander) y a fait quelques années, j’en ai parlé avec @Veredis S. Beurk, la préfère en chef. Mais il paraît que Mahoutokoro est vraiment bien aussi... A moins que tu ne prévoies de me suivre où que j'aille ? »
   
 


 

 
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Lun 11 Fév - 17:10
Crise d'adolescence
Dès le moment où il ouvre la bouche, Regulus note l'agacement palpable de sa fille. Son maintien lui-même indique qu'elle n'est présente dans ce bureau que seulement parce qu'elle y est obligée. Son regard trahit une rébellion adolescente violemment réprimée, sans doute qu'elle attend la fin du sermon pour balancer à la figure de son père toute sa rancœur.  Notre homme le sent, il doit rassembler toute la patience qu'il possède pour mener à bien cette discussion. Chose qui s'avère plus compliqué que prévu dès qu'elle lance son offensive.
La critique de sa fille est acerbe, parfaitement justifiée pour le côté surprotecteur de Regulus, mais pour le reste... il ne s'agissait qu'une vulgaire impertinence, de la provocation à l'état pure, avec des mots d'une méchanceté sans pareil. Le père écoute, encaisse cette violence verbale et morale. Le professeur, lui, réfléchit s'il doit condamner cette attitude désolante et contre-productive.
- Le professeur va te répondre en premier : avoir de bonnes notes aux Buse et aux Aspics c'est bien, mais c'est oublier que le dossier scolaire comprend aussi l'attitude et les sanctions disciplinaires au cours de la scolarité. Si tu persistes dans ce comportement puéril, je serais obligé de mentionner tes manquements en cours dans ton dossier, ce qui serait préjudiciable pour une future carrière. Et ne crois pas que c'est le père qui tente de punir sa fille, je ne fais qu'appliquer ce que tout pédagogue compétent ferait pour redresser un élève négligeant.
Il n'imaginait pas tenir un tel discours un jour à l'un de ses enfants. Edwa sait-elle qu'elle est en train de lui briser le cœur ? Oh... certainement, et elle doit s'en réjouir. Mais si la chose accable énormément Régulus, il tiendra ses positions. Pas pour tenir tête à sa fille, mais bien parce qu'il s'est rendu compte que les enjeux sont bien plus complexes et importants.
- Le père, lui, te dit que ta mère lui a envoyé une énième lettre dans laquelle elle s'inquiète de tes notes et de ton comportement. Je lui ai déjà assurée que tu fais cela par pure malveillance envers moi, mais c'est une mère et il est légitime que tes "ambitions" la tracassent. Je souhaite que tu répondes toi-même par courrier à ta mère pour lui expliquer tout ce que tu viens de me dire à ce sujet, à savoir à quel point tu trouves intelligent de torpiller tes études pour le seul -et discutable- plaisir d'enquiquiner ton père. Personnellement, ce n'est pas mon avenir qui se joue. Et j'ai dépassé l'âge de plier face à un mode de chantage aussi stupide, mais si ça te fait tant plaisir de manœuvrer de la sorte, sache que ce n'est pas moi qui sera la plus grande victime de ton irresponsabilité.
Il prend ensuite un parchemin, un encrier et une plume et les glisse en direction de la jeune fille. Les sourcils froncés, il passe au reste du sujet.
- Enfin, le père et le professeur vont étudier le dernier point que tu as soulevé : Je ne changerais pas de travail. Tu n'as pas à décider ce que JE souhaite faire de ma vie. Et si tu imagines que je compte conserver ce travail pour le "plaisir" de pourrir ta vie, tu te mets la baguette dans l'œil. Le monde ne tourne pas qu'autour de toi ma petite et il se passe des choses terribles en ce moment même dans ce monde d'adultes. Je suis ici pour que la stupidité et la cruauté de certains d'entre eux n'atteignent pas ceux que je chéris. Loin de moi l'idée de te "fliquer". Maintenant, puisque la nomination du nouveau professeur de potions, approuvée par le "maître" que tu vénères tant je te rappelle, ne te conviens pas, le père aimant et compréhensif que je suis t'autorise à changer d'école. Une école si bien que tu devras recommencer de zéro, où tu seras loin de tes amis de Poudlard, loin des gens que tu apprécies, loin de ta famille. Encore que sur ce dernier point, le problème ne se pose pas puisque tu as clairement signifié que tu souhaites me fuir. Et puisque Beauxbâtons est si bien, pourquoi miss Ollivander n'y est pas restée ? Je devrais peut être lui poser la question. Et je devrais également demander à Miss Beurk ce qu'elle pense comme choix de nouvelle école pour toi. Après tout, leur avis compte tellement pour toi... je suis certaine que tes ainées vont trouver ta décision très bien, très intelligente et très mature. J'en parlerai aussi à monsieur le directeur. Il sera ravi de savoir que l'élève qui montre tant de prédisposition pour la matière de son club souhaite nous quitter à cause de ses choix de nomination à lui. Mais si pour toi la compétence d'une personne se résume à son titre de "maître", alors il faudrait peut être que je discute avec lui de ce point de détail. Il serait effectivement pertinent que je travaille à obtenir ce titre. Le directeur sera certainement plus que ravi de constater que son personnel se montre si concerné par la qualité d'enseignement de son école.
Un mur. Entre eux. C'est douloureux.
- Quoiqu'il en soit, si tu souhaites changer d'école, rédiges toi-même cette demande par écrit. Je transmettrai ton souhait de transfert moi-même au directeur, et te laisse le soin d'annoncer ta décision à ta mère. J'imagine sa joie de l'apprendre. Sans parler de ton grand-père. Encore que si ta mère et moi l'avions écouté, ton frère et toi serez restés cloitrés à la maison, à étudier sous son égide, en plus de la nôtre. Mais puisque visiblement nous ne vous avons pas laissé suffisamment de liberté, que notre amour parental est trop étouffant, vas ! Changes d'école.
Et sur un ton étonnamment cruel et sévère, il ajoute, le regard venimeux :
- Mon meilleur conseil ? Mahoutokoto. Quitte à t'éloigner de ta famille, autant finir au bout du monde. Tu ne pourras jamais être plus loin de ton haïssable père. J'espère que tu y trouveras tout ce que tu n'as pas eu ici.
Inutile de nier qu'il est en colère et que ces paroles sont dictées par une patience qu'Edwa a une fois de trop élimée. Pourtant, ce ne sont pas des paroles en l'air. Personne ne le menace sans en payer le prix. Si partir est ce qu'elle souhaite, il la laissera faire. Et si Edwa est butée, lui aussi. Le départ sera définitif, il ne la laissera pas revenir à Poudlard. Et si c'est une simple histoire d'émancipation qui la tracasse, il ne comptera l'aider quand elle sera dans sa nouvelle école. Elle sera seule. Libre, mais seule. Elle assumera jusqu'au bout toute décision qu'elle prendra. Etre adulte et jouer à l'adulte son deux choses différentes.
- Si ça peut te rassurer, je ne t'obligerai pas à m'écrire pour me donner de tes nouvelles, ajoute-t-il amer et déçu d'elle. Et je ne t'obligerai pas non plus à revenir à la maison pour les vacances. J'ai bien compris que ma présence et mes inquiétudes paternelles te sont désormais insupportables.

Préférant fixer le parchemin et la plume qu'il a tendu à sa fille pour qu'elle y note son souhait de transfert plutôt qu'elle-même, Regulus rumine sa mauvaise humeur. Il ne s'est jamais attendu à ce qu'elle comprenne, mais il ne s'est pas non plus imaginé qu'elle se montre aussi prompte à vouloir tout briser entre eux pour une simple question de fierté adolescente.
Edwa a brisé quelque chose en lui. Une amère déception titille son esprit, et poser les yeux sur elle l'anime de sentiments qu'il n'a jamais souhaité ressentir à son encontre. Pourtant, ils sont là, effroyables, vils, menaçants. Qu'en dirait Milena si elle pouvait les voir ? Comprendrait-elle ?
Le malaise s'immisce en lui, tel un poison silencieux qui brule peu à peu ses veines. Il faut qu'il se calme. Il ne laissera pas l'amertume gagner, il ne deviendra pas aussi retord que l'a été sa propre mère envers Sirius. Il n'y a rien de pire qu'un parent et un enfant qui se renient mutuellement. C'est malheureusement ce qu'Edwa lui propose, d'une certaine manière. Sait-elle seulement la portée de ses paroles ? Va-t-elle joindre l'acte à la parole ?
Il est peut être allé trop loin, mais il vaut parfois mieux percer l'abcès que laisser le mal pourrir. Au fond, il est possible que sa fille se trouve plus en sécurité à l'autre bout du monde qu'ici, à Poudlard, où deux partis tentent d'obtenir la faveur et la loyauté de son directeur... et potentiellement des élèves.

Regulus a prit dix ans d'un coup. Le morale est bas.
Un mur. Entre un parent et son enfant.
Regulus revit ses souvenirs : A travers la cloison de sa chambre, il entend sa mère et son père hurler sur Sirius parce que ses choix ne sont pas les leurs. Parce qu'il pense différemment. Parce qu'il ne souhaite pas être modelé selon leurs exigences. Il ne sera pas un bon fils. Regulus enviait son frère pour son libre arbitre assumé, mais le détestait aussi, parce que ce faisant, il s'éloignait de lui. Deux frères si semblables et si différents.
Il revoit également la rupture : Sirius passant la porte de la maison familiale, ses malles flottant à sa suite tandis que leur mère vocifère moult insultes et menaces. A la minute même où Sirius a claqué la porte derrière lui, sans même se retourner, Walburga Black a effacé son rejeton de l'arbre généalogique.
Regulus ne veut pas de ça. De toute manière, Milena n'y survivra pas. Cependant, renoncer à ses aspirations pour la paix de sa famille n'est pas une option envisageable. Il laisse des choix à Edwa, libre à elle de briser sa famille si c'est son souhait. Mais elle fera face elle-même à sa mère, à son grand-père. Et son frère aussi. Mais peut être que les autres sont plus importants que sa famille. Il veut que la réponse soit "non", mais devant l'attitude écœurante de sa fille, il doute.
Finalement, il retrouve un semblant de calme. Edwa n'est pas stupide, elle sait choisir. Et si elle préfère prendre le mauvais chemin, il espère qu'elle apprenne de son erreur et murisse en conséquence. Il sait de quoi il parle, des mauvais choix, il en a bien trop fait pendant sa propre adolescence.

Il lève finalement les yeux vers elle. Selon la réponse de sa fille, il prendra une décision radicale et adaptée.


Défi : 1740 mots
Codage par Libella sur Graphiorum

Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Lun 11 Fév - 21:44




















   ❝ CRISE ❞
 

Crise d'adolescence @Regulus Black

 

 


   Tu n’as jamais vu, de mémoire de jeune fille, ton père en colère. C’est un spectacle qui serait sans doute intéressant si tu n’en étais pas la cible. Tu as senti l’orage gronder à mesure que tu râlais, et cette fois, ça y est, le point de rupture. Quand cela a-t-il commencé ? Lorsqu’il t’a fait justement remarquer que ton dossier scolaire comptait aussi ? Non, ça tu peux l’encaisser. Quand il t’a demandé de répondre à ta mère ? Ça aussi tu peux l’encaisser. Le flot a commencé à ronger les récifs de ta patience quand il a évoqué la maîtrise de potions, mais là encore, tu connais les limites de ton propre argument.

Que t’a-t-il jeté à la tête dans sa colère et dans la tienne ? La tension est palpable : des deux côtés. Il répond à la hauteur de l’injustice dont tu lui as fait la grâce. A la hauteur de la hargne dont tu lui as fait la grâce. Tout au long de son monologue, tu as senti les larmes monter alors que tu serrais les poings à t’en planter les ongles dans les paumes. Tu as lutté contre la volonté de pleurer, même si tes yeux sont désormais humides et ta vue brouillée. Tu as détourné la tête pour ne pas voir le regard plein de jugement de ton père. De déception, aussi. Tu sais. Tu sais que tu te montres injuste avec lui tout autant qu’il a mal géré son arrivée à Poudlard. Lorsque enfin le silence se fait, tu te rends compte que les derniers mots de son ultimatum ont glissé sur ton indifférence, sur ta douleur. Ses mots sonnent dans tes oreilles, t’assomment. Te révoltent.

Tu t’es déjà disputée un peu avec ton père, bien sur. Des chamailleries sans importance comme tous les enfants le font. Tu ne t’es jamais sentie aussi sur la brèche. Tu sais que les mots suivants vont avoir une importance capitale. Blessée, tu voudrais juste fuir, ne donner aucune réponse, et aller te jeter dans les premiers bras réconfortant qui passeront. Même si c’est un Gryffondor. Surtout si c’est un Gryffondor. Même l’ironie de tes pensées ne parvient pas à rapiécer les morceaux de ta conscience fracassés à coup de sarcasmes par ton père. Tu ne l’avais jamais vu comme ça, jamais entendu comme ça. Les blessures béent, et tu ne mesure qu’ô combien ton père est un homme aigri. Tu le savais, un peu. Il t’avait toujours semblé en colère, inquiet, protecteur. Il te paraît désormais un combattant qui en a trop vu pour ne pas toucher exactement où ses mots feront mal.

Et ça a marché. Tu restes stupéfaite. Pétrifiée, même. Tu as l’impression qu’il n’aurait pu s’y prendre de meilleure façon s’il avait voulu te mettre l’âme à vif. Et il y a réussi. Oh oui, il y a réussi comme seul un homme en colère peut s’y prendre. Tu as mal. Tu as peur. Tu as toujours ressenti un petit malaise à la vue de l’objet d’étude de ton père : la mort, la nécromancie… ça n’a rien de rassurant, la mort. Te voici soudainement terrifiée. Tu découvres Regulus Black sous un jour nouveau. Un jour que tu l’as poussé à te montrer en explosant… Et tu n’es pas certaine d’aimer ta découverte.

Tu essuies rageusement une larme que tu n’avais même pas senti couler. Tu prends une profonde inspiration. Tout ton corps tremble d’une émotion contenue, incontrôlée. Un mélange de colère, de désespoir et de terreur. Tu n’es plus sûre de connaître ton père. Tu n’es plus sûre que cette dispute ait la moindre importance. Tu as vu plus que tu n’aurais voulu en voir, et il est trop tard pour prétendre ne rien savoir. Tu reposes les yeux sur ton père. Les émotions doivent tourbillonner dans tes prunelles. Tu lâches un : « J’écrirai à Maman pour lui dire de ne pas s’inquiéter. » glaçant et glacial. Tu t’es levée. Tu ne veux pas spécialement partir, mais tu veux mettre de la distance. Tu t’agrippes au dossier de la chaise pour ne pas laisser tes jambes flageolantes te lâcher. Tu regagnes un peu de composition. Juste ce qu’il faut pour enfiler plus de trois mots sur le fil de tes idées.

« Je te propose un deal : j’arrête de te rendre des copies médiocres, je bosse en cours et j’arrête de te faire enrager. En échange, tu ne m’appelles pas ‘Edwa’ en public, si tu dois me filer une retenue, tu me confies à quelqu’un d’autre pour éviter de jouer à la fois mon père et mon prof quand tu peux l’éviter… mais je m’arrangerai pour ne pas t’obliger à m’en donner… tu me laisses passer les petites vacances ici, sans toi et je rentrerai pour l’été, et surtout... » Tu prends une longue inspiration. Tes doigts se tordent sur le dossier. Tu sais que le vrai nœud du problème se trouve là, finalement. Ce pourquoi tu veux impérativement échapper à ton père. Bien sur que, comme toutes les adolescentes, un vent de rébellion souffle dans ton crâne. C’est normal, c’est humain. Mais il y a autre chose. Ce qui était un sentiment diffus de peur et de malaise s’est mué en terreur. Ce qui te mine, ce n’est pas seulement le côté surprotecteur de ton père, c’est autre chose. Tu te rends compte que ce qui t’a effrayée, c’est qu’à Poudlard sans ton père, tu ne te sentais pas en danger… Te sens-tu menacée à présent ? Quelque chose te glisse que ton père est dangereux, et ça te déstabilise… ça te fait fuir. Tu reprends ton souffle. « ... Surtout, tu ne me parles plus jamais de nécromancie et de tes recherches. Tu fais ce que tu veux, où tu veux, avec qui tu veux mais je veux rien savoir et ne pas y être mêlée de quelque façon que ce soit. Jamais. J’ai été débile de te poser des questions sur ton travail quand j’étais plus jeune… je ne veux plus rien savoir du tout. »

A ton tour de poser un ultimatum. « J’veux bien négocier l’un ou l’autre point de la vie à Poudlard, mais la nécromancie, c’est pas discutable. T’as le choix : c’est ça ou Beauxbâtons. Et tu n’auras pas à t’embarrasser d’en parler au Directeur ou à Maman, je le ferai moi-même, de vive voix. »
   
 


 

 
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Mar 12 Fév - 19:31
Crise d'adolescence
Choquée.
Voilà comment Regulus trouve sa fille lorsqu'il pose ses yeux sur elle une fois la diatribe paternelle terminée. Il a laissé exploser une rage trop longtemps contenue. Il réalise trop tard que ce n'était pas spécialement contre elle qu'il amassait toute cette hargne. Il en a trop vu, trop subi, et les regrets se sont accumulés sans qu'il ne puisse rien en faire.
Lorsqu'elle se lève, Edwa chancelle, tremble, se retient au dossier de la chaise. Il ne lui faut que quelques secondes pour le recomposer un visage digne. Mais ses yeux ne peuvent trahir le malaise en elle : le regret, la tristesse. Car elle a bien conscience d'être allée trop loin dans sa méchanceté. Elle accepte que l'injustice de ses propos lui soient renvoyée avec sévérité.
Regulus y lit aussi de la peur, de l'effroi. Il a déjà vu cette lueur d'inquiétude dans ses prunelles et il ne comprend pas ce qui la fait grandir. Ce soir, c'est sa rage qui en est cause. Mais est-ce tout ?
Sa réponse se trouve dans le marché que lui propose sa fille. Un marché raisonnable, en soi, mais qui étonne le professeur de potions. Car il découvre quelque chose qu'il ne soupçonnait pas, que sa fille lui a caché, sans savoir depuis quand exactement.
Ses mains se croisent, il soupire en baissant la tête. C'est donc ça... la nécromancie. Ou plutôt, la question de ses penchants. Il écrira à Milena pour lui faire part de ce point. Edwa n'a pas osé se confier à son père sur ce sujet, mais Regulus réalise que sa fille a besoin d'oreille attentive, mature, et sage. En tout cas, peut être pas celle d'un père qu'elle ne comprend pas toujours.

- Edwa...
La décision est prise, il l'a retournée dans tous les sens dans son esprit pendant les quelques minutes silencieuses qui se sont écoulées depuis la pose de l'ultimatum. Son visage est marqué par une tristesse profonde, causée par cette fracture qui aura du mal à se refermer. L'un et l'autre se sont blessés, sans que ce fut réellement l'intention première.
- J'ai conscience de ne pas être le meilleur des pères, souffle-t-il avec une voix douce où transperce le désarroi. Mais je m'efforce d'atteindre cet idéal. Chaque jour. Et visiblement, je suis très maladroit. Lamentable aussi, puisque tu ressens désormais le besoin de placer une chaise entre nous. J'imagine que si tu le pouvais, ce serait plutôt un mur.
Il ne prétend pas savoir ce qu'elle ressent. Si cela avait été le cas, il aurait su pour la détresse qu'elle vient de manifester. Mais il se rappelle de sa propre adolescence, et du fait que l'on est vite blessé par autrui, et que l'on constate à quel point les parents ne sont pas parfaits et à quel point ils peuvent se montrer décevants.
Machinalement, preuve de sa nervosité, il triture son alliance. Il choisit minutieusement ses mots, souhaitant à tout prix éviter que les choses empirent. Au contraire, si leur relation pouvait s'améliorer... Ils ont visiblement un gros problème de communication.
- Je penses qu'il est temps que je te considère en adulte... ou quasiment comme. J'espère que de ton côté tu agiras comme tel. Je ne suis pas à Poudlard pour surveiller tes faits et gestes, ni ceux de ton frère. Je ne suis pas là non plus pour te dire quoi faire, dire ou penser. Auquel cas, ta mère et moi vous aurions gardé à la maison pour vous dispenser des cours. Au contraire, nous voulions que vous vous ouvriez au monde et que vous choisissiez librement votre voie. Ta mère n'a pas eu ce plaisir et a toujours envié le fait que je sois allé à Poudlard. Ton grand-père a beaucoup grogné face à notre décision et, Merlin en soit remercié, vous n'avez jamais fait quoique ce soit pour nous faire regretter ce choix. Je peux même avancer que vous nous avez souvent rendus fiers.
Des mots très sincères, ceux d'un père qui, à l'époque où Edwa venait à peine d'entrer à Poudlard, n'avait pas à craindre pour sa sécurité. Si les choses n'avaient pas évolué autrement, Regulus serait certainement en train de travailler ailleurs... au Ministère de la magie peut être ? Le département des Mystères n'a jamais cessé de le fasciner. Quels trésors et découvertes secrètes sont conservés jalousement dans ses entrailles ?
- Si j'ai postulé ici, ce n'est pas pour vous surveiller, c'est pour vous protéger. Je... Il se passe des choses dans le monde de la magie qui ne me plaisent pas, et être professeur à Poudlard est la réponse que j'ai trouvé. Plutôt que de me ronger les sangs à la maison avec ta mère, j'ai décidé d'agir en protégeant cette école. Et j'ai de bonnes raisons d'avoir peur : encore récemment, il y a eu des morts au Ministère. Je refuse que cela se produise ici, où se trouvent mes enfants.
Comprendra-t-elle ? Edwa est intelligente. Elle fera comme si cela ne la concernait pas, se montrera probablement piquante, encore une fois, mais ne pourra pas lui en vouloir d'aimer autant. De toute manière, c'était ce choix ou devenir Auror. Mais avec son passé, cette seconde option était d'office exclue. Un passé que ne connait pas Edwa, mais qu'elle soupçonne. Sa peur, sa réaction choquée le prouvent. Elle est assez grande pour que Regulus lui en parle. Ce soir, plus tard ? En tout cas, quand elle se sentira prête à l'entendre. Regulus a désormais conscience que la garder dans l'ignorance n'est pas la meilleure manière de la protéger. Mais cette vérité, il ne la dira que si c'est le choix de son enfant.
Elle est assez grande pour savoir ce qu'elle veut.
Peu à peu, il apparait évident que la jeune adolescente se détache de ses parents. Ce constat est aussi naturel que douloureux. Regulus doit apprendre à couper le cordon. Mais Edwa veut tout couper tout de suite. Non... cela se fera dans la douceur. Il s'en fait le serment.

- Jadis, tu me posais beaucoup de questions sur ce que je faisais, sur mes recherches, rappelle Regulus sur un ton doux et nostalgique. J'ai découvert la nécromancie au contact de ton grand-père Boris. C'est un Ars Obscura qui se pratique encore chez les Lepchenko. Enfin, c'est plutôt l'antique tradition des Ars Obscura qui est encore pratiquée chez eux. Cette spécialité m'a fascinée à mesure que Boris m'en parlait. Mais je te rassure : je n'ai pas pour vocation de ramener les morts à la vie. Je cherche surtout à comprendre l'un des mystères de la vie. Vie et Mort sont intimement liés. Je suis désolé que mon objet d'étude te mette à ce point mal à l'aise, et encore plus de ne pas l'avoir remarqué. Boris sera déçu, mais si cette tradition familiale te fait horreur, tu n'es pas obligée de t'y plonger. Peut être préfèrera-tu l'autre tradition familiale des Lepchenko : les soins. Tes ancêtres étaient des Druides. Leur savoir en matière de médicomagie s'est transmise et les livres de ton grand-père sont remarquablement fournis. C'est grâce à ce savoir si je suis en vie aujourd'hui... et que tu existes.
Il hausse les épaules. S'il avait su...
- Enfin... après tout, il existe sans doute d'autres matières qui te plaisent. Mais c'est bien que tu t'intéresse aux potions. Le professeur Rogue m'a effectivement dit beaucoup de bien sur tes capacités dans sa matière. Je voudrais que tu continues à aimer ce domaine comme tu le fais. Mais ne sabotes pas tes études juste pour un conflit père/fille. C'est toi que tu pénalises.
Avec un petit sourire triste, il ajoute :
- Et je te sais suffisamment brillante pour trouver une autre façon de me faire payer ma présence entre ces murs.
Un sourire triste, mais avec une pointe de malice. Comme si, au fond, il s'est mit à apprécier leurs joutes. Edwa se forge le caractère et se prépare à affronter le monde extérieur. S'opposer à son père n'est-il pas naturel au fond ?
- Mais je t'avoue que je n'apprécie pas qu'un de mes enfants me pose d'ultimatum. Je passe l'éponge pour cette fois, nous avons tous les deux dit des choses horribles à l'autre. Mais j'entends tes requêtes. Nous avons déjà eu une conversation à ce sujet. Dans cette école, sauf strictement en privé, tu es Miss Black et moi, le professeur Black. Ni favoritisme, ni sévérité accrue. J'essaye autant que possible de ne pas me mêler de ta vie privée. Par contre, attends-toi à ce que je sois préoccupé par ta vie scolaire. Et par vie scolaire, je veux dire : tes notes, tes implications dans les clubs, les problèmes de disciplines que tu peux éventuellement poser. Pour ce qui est des retenues, ma chérie, j'ose espérer n'avoir jamais à t'en donner. C'est à toi de faire en sorte que cela n'arrive pas.
Les exigences de sa fille sont jusqu'ici d'une logique censée, et il ne les discutera pas. Il a d'ailleurs pensé que ce point avait déjà été comprit et accepté avant de mettre les pieds dans l'école par ses enfants. Regulus se demande s'il ne doit pas revoir cela également avec son jeune fils.
- Pour ce qui est des vacances, ce n'est pas moi qui décide.
Il est catégorique sur ce point.
- Ta mère veut voir tout le monde pour Noël, donc les vacances de Noël, ce sera avec ta famille. Mais si ça peut te consoler, nous éviterons soigneusement de discuter de ce qui se passe à l'école pendant les vacances. Ce qui se passe à Poudlard reste à Poudlard. Les autres vacances, exception vacances d'été, tu es libre de les passer où tu veux. N'oublies pas d'écrire à ta mère, simplement. Tu sais qu'elle devient folle quand elle n'a pas de nouvelles pendant une semaine entière.
Il soupire. Les besoins de Milena sont parfois extravagants, mais il ne peut pas lui reprocher d'être une épouse et une mère aimante. Parfois étouffante.
- Enfin, Edwa, il y a autre chose que je veux te dire : A mes yeux, ta valeur ne se mesure pas à ta capacité à obtenir des "Optimals" à tes examens. En tant que parent, je veux ta réussite dans la vie, et que tu choisisses de faire plus tard ce qui te plait. En tant que professeur, c'est mon devoir de tout faire pour que tu ais les meilleures notes. Si tu pouvais ne pas confondre ces deux choses...
... Et Regulus redoublera d'efforts pour ne pas confondre sa fille et son élève. C'est comme un contrat entre eux.
- Et au passage, j'ai signé ton autorisation pour te rendre à Pré-au-Lard. Je ne compte pas m'y rendre pendant ce week end de sortie. Tu passeras quand même vite fait dire bonjour à ta mère, ça lui fera plaisir.
Il espère avoir montré autant de signes de bonne volonté que possible. Il n'est pas son ennemi. Pas son ami non plus. C'est son père. Simplement son père. Et il aime sa fille, sa fierté, son bonheur.
- Pour le reste, j'ai conscience que tu n'as jamais osé me parler de ce problème avec... la nécromancie. Il serait bon que plutôt laisser le sujet te miner, tu viennes parler avec tes parents de ce qui te tracasse. Si le faire avec moi t'effraies, ta mère est une bonne oreille. Et de bon conseil.
Que dire de plus ? Soudain très nerveux, il sait qu'il a une dernière chose à exposer à sa fille. S'il ne le fait pas, son dernier conseil ne vaut rien.
- Maintenant, tu as peut être des questions à me poser ? Quitte à mettre les choses au clair, quitte à te considérer assez mature pour avoir une discussion adulte entre nous, autant faire tout le tour de la question : à savoir, y a-t-il autre chose qui te pose soucis ? Ou quelque chose que tu souhaites savoir ? Je ne sais pas si je pourrai répondre à tout, mais je ferai de mon mieux.
Auquel cas, leur entrevue cessera là et elle sera libre de partir, rejoindre sa salle commune et ses amis. D'ailleurs, depuis qu'il est à Poudlard, il ne l'a pas questionnée sur ses fréquentations, et n'a pas cherché à savoir. Il a promit. Mais a-t-elle seulement remarqué ses efforts ?
Et si elle lui pose la question sur son passé ?
L'endroit où se trouvait la Marque des Ténèbres le brûle encore, même si elle a disparue en même temps que le mage noir qui y est associé. Edwa connait mal son père, mais cette entrevue est sans doute sa meilleure chance de le savoir. Elle peut aussi faire le choix de ne rien vouloir connaître, et d'apprécier seulement l'homme qu'il est devenu.
Et si elle demande qui est son oncle, Sirius Black ? Regulus n'est pas idiot. Qui connait Harry Potter a fatalement entendu parler de Sirius. Il ne faut pas avoir passé ses Aspic pour saisir la corrélation entre Sirius et le reste de la famille Black. Il lui parlera de son oncle, en essayant de rester impartial. Mais sur ce dernier point, il ne peut jurer de rien. Trop de malheurs, d'incompréhensions et de tensions sont passés par là. Impossible de ne pas expliquer le cas de Sirius sans y mettre des sentiments personnels.
Et si elle demande pourquoi il n'apprécie pas Harry Potter ? Il lui dira la stricte vérité : que "ne pas apprécier" n'est pas le terme adéquate. Il s'en méfie. Ce garçon recèle trop de zones d'ombre. Raison pour laquelle il ne tient pas à ce que cette école tombe sous sa coupe. Allez savoir ce qui se cache derrière le Héros Potter. De même, il ajoutera que cela ne lui plait pas que Narcissa, même si elle est leur cousine, tente également de conquérir l'allégeance de l'école.
Edwa est assez grande... et ce constat afflige son cœur de père. Aucun parent n'aime voir ses enfants grandir et s'éloigner. Sa gorge se noue, s'assèche. Un mélange de fierté et de confusion grandit en lui. Il ne saura jamais lui dire combien il est désolé pour ce qui vient de se produire. A quel point il est désolé de ne pas être l'homme merveilleux qu'elle imaginait encore jusqu'à l'été dernier.


Défi : 2380mots
Codage par Libella sur Graphiorum

Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Mar 12 Fév - 20:52




















   ❝ CRISE ❞
 

Crise d'adolescence @Regulus Black

 

 


   Les tensions s’apaisent lentement. L’air a crépité de vos colères, de vos rancunes, de vos peurs. Le silence s’est fait, et tu regardes obstinément ailleurs. Le décor de la pièce devient soudainement fascinant. Ce n’est que lorsque ton nom est prononcé que tu lèves les yeux de ta contemplation factice. Ton père semble avoir recomposé un peu de contenance, toi aussi. Tu restes soigneusement planquée derrière ta chaise. Il y a quelque chose de rassurant au fait de sentir sous tes doigts le dossier.

Tu entends la douleur de ton père autant à ses mots qu’à la tonalité de ta voix. Les compliments sont teintés de la douceur amère des regrets. Tu as la gorge prise par une étrange émotion. C’est peut-être la véritable première conversation que tu as avec ton père. Et tu te tiens si loin de lui, un siège entre vous deux. Une armure physique. Une défiance. Tu voudrais t’y rasseoir pour lui montrer qu’il ne te fait pas peur… Mais la vérité, c’est que tu es terrifiée. Tu n’arrives pas à concilier le visage que tu connais, les expressions familières de sa mesure et la tornade que tu as entraperçue quelques secondes plus tôt à peine.

Malgré toi, tes oreilles captent les accents d’angoisse de ton père lorsqu’il évoque les attentats au Ministère. Tu en as entendu parler. Comment aurais-tu pu ne rien savoir à ce sujet quand toute l’école en parle ? Tu voudrais bien faire remarquer à ton père que les attentats ont eu lieu après sa décision de venir enseigner, mais l’huile sur le feu n’est vraiment pas une bonne idée. Qui sait ce qui pourrait t’arriver ?

Un frisson te cavalcade dans le dos lorsqu’il aborde la nécromancie. Ta réaction ne peut pas passer inaperçue, tu trembles littéralement de peur. Ton visage a pâli, tes phalanges crispées ont blanchi. Tu te sens une gamine effrayée… Ce que tu es. La mention des savoirs familiaux ne te fait ni chaud ni froid. En arrivant à Poudlard, tu as commencé à prendre conscience que ce que tout ce que tu avais toujours connu, ta famille, était loin d’être « normal ». Un coup dur pour n’importe quelle adolescente. Déjà que tu as du sang de vélane dans les veines… si en plus il faut jouer les druides ou les nécromanciens… Il n’y a pas ce genre de coutumes dans les familles de tes amis : la plupart n’ont pas ce poids du savoir séculaire sur les épaules… Il y a bien des exception comme Ollivander qui doit reprendre la boutique de son grand-père et qui y excellera sans doute, de ce que tu peux voir, mais chez les autres… Asao Watnabe ne semble pas être sous le joug d’un destin tracé, pas plus que Veredis. Est-ce que tes amis proches le sont ? Tu n’en sais rien… Tu devras leur poser la question.

Le chapitre des vacances t’arrache une grimace, mais là encore tu ne dis rien. Tu sais comment est ta mère, tu ne le sais que trop bien. Noël en famille… une perspective effrayante. Tu as toujours su sans le savoir que la nécromancie, cet « ars obscura », n’avait pas, pour seul adepte dans ta famille, ton père… Mais ton grand-père ne t’a jamais vraiment dit qu’il travaillé dessus. Tu l’as deviné aux conversations avec ton père mais jamais contemplé à l’œuvre. Tu te résous à te calfeutrer dans ta chambre et être le moins possible en contact avec cette folie glaçante. Tant que tu n’as pas découvert à quel point ta famille est folle, tu tiens à rester au loin… tu as besoin d’éclaircissements, besoin de comprendre des choses… mais tu ne veux pas les entendre de la bouche de ton père. Tu connais des bases théoriques, tu sais que ton père travaille sur l’espace ténu entre la Vie et la Mort, et tu entrevois déjà trop précisément à quel point c’est vertigineux. Vertigineux et dangereux. On te la fait pas à toi : il faut être un peu ‘fucké’ pour travailler sciemment là-dessus.

Une porte ouverte. Une possibilité de poser des questions. Tu en as beaucoup, mais tu ne sais pas lesquelles choisir, lesquelles poser à ton père et lesquelles poser à d’autres. Tu te jettes à l’eau d’une voix adoucie : « Je peux pas vraiment te faire payer de vouloir nous protéger, je suppose. » ça te fait mal de le reconnaître, mais l’honnêteté t’y pousse. Tu supposes que c’est pour le mieux, même si tu aurais préféré que ton père trouve un autre moyen qu’ici, à l’école. Tu t’apprêtes à choisir une question lorsqu’une autre glisse entre tes lèvres : « Narcissa Black-Malefoy… Elle est de la famille ? Pourquoi est-ce qu’elle fait tout ça ? Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Préserver les traditions, je veux dire… Pourquoi est-ce que le sang pur, la nécromancie, le druidisme, c’est si important pour vous ? Tu m’as demandé si le soin m’intéressait plus que la nécromancie, la réponse est non. Je… je ne veux pas apprendre ces traditions familiales. Les autres familles… mêmes celles de sang pur comme les Beurk ou les Carrow ou bien ceux qui ont des origines de créature magique comme le préfet en chef, Watnabe… ils n’ont pas ce genre de choses. »

Tu affiches un air pensif, te remémorant tes trop rares discussions avec la Serpentard. Ce que tu sais d’elle, tu le sais surtout des oreilles que tu as laissées traîner quand elle discutait avec Veredis et Hilde. «  Bon, Winnie a jamais été très loquace sur ce qu’ils apprenaient dans sa famille… mais elle m’a dit qu’elle avait jamais connu beaucoup sa mère, et que c’était plutôt le Directeur qui s’était occupé d’elle. Mais les Ollivander, par exemple… pourquoi faut-il que le savoir de la fabrication des baguettes passe obligatoirement à quelqu’un de la famille ? Garrik Ollivander n’aurait-il pas pu choisir quelqu’un d’autre que Hilde ? Si elle avait refusé de reprendre la boutique, qu’aurait-il fait ? Et je sais pas si Hilde est douée ou pas… mais ne vaut-il mieux pas prendre un apprenti doué quitte à sélectionner quelqu’un hors de la famille pour ses compétences plutôt que de vouloir rester dans la famille si c’est pour transmettre un savoir à contre-coeur ? »

Tu t’es un peu détendue en posant tes questions, mais tu n’arrives toujours pas à regarder ton père. Tes yeux papillonnent à droite et à gauche dans le bureau. Tu lâches ta question. Elle aussi, elle a glissé entre tes lèvres « C’est parce que t’as failli mourir que ça te fascine autant ? Tu m’as raconté que Maman et Papy t’ont trouvé mourant. C’est pour ça ? Qu’est-ce que tu cherches à comprendre ? Comment tu as pu en réchapper… ou ce à quoi tu as échappé ? » Tu es presque abasourdie par ta propre question. Qui aurait cru que tu serais capable de telles réflexions… Pas toi, en tous cas, et tu es à peu près certaine de ne pas être capable de réitérer l’exploit.

   
 


 

 
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Jeu 21 Fév - 16:29
Crise d'adolescence
Devant la permission de son père de lui poser des questions, Edwa ne se prive pas. Les interrogations pleuvent, toutes tournent au final autour d'un seul sujet : la tradition familiale. Derrière les mots, le père ressent les angoisses de sa fille. Elle a mûrement réfléchi à la question, a dû certainement la retourner dans son esprit pendant un long moment sans jamais, jusqu'ici, l'énoncer devant un de ses parents. Non sans une inquiétude croissante, Regulus se demande silencieusement depuis quand exactement ? A partir de quel moment sa fille s'est inquiétée de savoir si sa famille l'obligerait un jour à emprunter les traces de ses ancêtres ? A étudier des matières spécifiques dont elle n'a pas très envie d'entendre parler ?A porter sur ses jeunes et frêles épaules le poids de la tradition et de l'héritage des générations passées ?
Le visage de Sirius resurgit à nouveau dans son esprit, fugace mais bien réel. Sirius aussi avait très envie de casser les codes, refuser la tradition familiale, aller voir ailleurs et expérimenter des voies qui lui paraissaient plus attrayantes. Choisir en toute liberté, au bas mot.
Le corps de Regulus se raidit par réflexe, ses yeux se tournent malgré lui vers une vitrine remplie d'artefacts hétéroclites, objets de collection qu'il a mit des années à rassembler. Mais il ne les voit pas vraiment, il les fixe machinalement tandis qu'il ordonne ses pensées et calme le tourbillon de ses sentiments en plein chaos.
- Oh Edwa...
Par où commencer ? La jeune fille attend des réponses concrètes et satisfaisantes. Sera-t-il capable de régaler sa curiosité bien légitime ? Elle ne connait pas sa famille paternelle, et c'est de sa faute. Naturellement qu'elle va s'intéresser à toute personne portant le même patronyme qu'elle. Et la plus célèbre en ce moment, c'est Narcissa Black-Malefoy, dont le nom est cité régulièrement en grand à la une de la presse magique. Le dernier Sorcière Hebdo, par exemple, a dédié un long article sur elle, photographie flatteuse en accompagnement, et l'a placée en égérie de l'Insurrection. L'article a fait naturellement bondir les pro-Potter, mais le magasine s'est défendu d'être resté professionnel et neutre dans le traitement de ses informations. La vérité, c'est que Potter et les Insurgés font vendre. Narcissa est une sorcière belle, forte, et charismatique. Les gens veulent donc en savoir plus sur elle, fantasme d'une certaine manière sur cette femme sortie de l'ombre il y a peu.
C'est de sa faute si Edwa ne la connait pas, alors qu'elles sont parentes. Regulus a pour ainsi dire occulté tout ce qui concerne sa famille. Edwa et son frère ne connaissent que ce qui vient des Lepchenko.
- Narcissa est ma cousine, admet-il d'une voix tout juste audible.
Vraiment, il n'aime pas parler des Black. Sa famille s'est brisée, et il a eu tant de mal à s'en construire une autre qu'il ne tient pas vraiment à ce que les éclats du passé viennent détruire son bonheur présent.
Son regard se tourne à nouveau sur sa fille qui n'a pas daigné quitté sa place, juste derrière le dossier de la chaise. Ce bouclier futile, mais néanmoins symbolique, brûle son âme. Il foudroie l'objet du regard, mais accepte. Du moins, pour ce soir. Cela fait très mal d'être perçu comme un ennemi par son propre sang.
- Mais nous n'avons plus beaucoup de rapports, ajoute Regulus avec plus de verve. Dès le moment où j'ai accepté de vivre avec ta mère et ton grand-père, j'ai tiré un trait sur ma famille d'origine. Les Lepchenko m'ont adopté, sans poser de question, sans me juger.
Il déglutit. Ciel, que c'est difficile d'être mis en face de son passé ! Regulus se sent au supplice, mais n'en montre rien. Ses tourments ne concernent pas ses enfants, il ne leur fera pas porter le poids de ses erreurs de jeunesse.
- Fut un temps où j'aimais bien trainer avec elle, sa sœur Bellatrix et leurs maris respectifs. Mais c'est fini. Narcissa n'est pas méchante, mais c'est mieux de ne pas trop l'approcher. Si être obligée de respecter et suivre les traditions te pose problème, son discours n'est pas pour toi. Son combat ne pourra être tien. Personnellement, je ne suis pas entièrement d'accord avec son point de vue, ni même sur sa méthode.
Il plonge son regard dans celui de sa fille. Un masque de sévérité se dessine sur ses traits. Il faut qu'Edwa comprenne...
- En étant à Poudlard, j'espère permettre à mes enfants d'étudier sans être influencés par les différentes forces qui s'opposent. Parce que nous sommes de la même famille, Narcissa pourrait être tentée de nous approcher et d'essayer de vous recruter, ton frère et toi, grâce à votre jeunesse et votre innocence. Vous aurez bien assez de votre vie d'adulte pour choisir un camp. Mais pendant votre enfance, profitez d'un peu d'insouciance. C'est un cadeau que j'espère vous faire.
 
Ses doigts se crispent. Son regard est à nouveau fuyant et sa bouche s'assèche. Il rejette au loin ses lointains souvenirs. Il rougit presque lorsqu'il avoue :
- Tu sais, ma chérie, je n'ai pas toujours été un homme convenable. Contrairement à ce que mes parents me répétaient, je ne suis pas une source de fierté. J'ai commis de nombreuses bêtises. Pas seulement des facéties de gamin stupide, mais bien des choses plus graves... des crimes. J'ai eu de mauvaises fréquentations.
Ses yeux se plongent à nouveau dans ceux de son enfant. Il est mal à l'aise, presque honteux. Ses propres mots le blesse, mais pas question de mentir à sa fille.
- Soyons clairs une bonne fois pour toute : Je ne t'oblige pas à suivre la tradition familiale. Ces histoires de traditions, c'est avant tout un héritage moral que nous transmettons aux générations futures. La tradition, c'est notre fierté, notre identité, quelque chose que léguons et que nous cherchons à enrichir. Et si tu n'entends pas les autres en parler, c'est parce que personne ne discute de cela. Nos traditions sont aussi nos secrets. Parce que justement, c'est une partie de nous, et c'est l'histoire de notre famille. Est-ce que toi, par exemple, tu as parlé des traditions de notre famille ? De tes ancêtres druides ? De la bibliothèque de ton grand-père, qui contient plus de livres codés et ensorcelés que tu n'en verras ailleurs ? Ou encore de mon bureau où sont enfermés des années de recherche sur la nécromancie ? J'en doute. Ce sont nos secrets, nos affaires, une part de nous très intime que l'on n'a pas forcément envie de partager avec des étrangers. Si ton grand-père m'a permit d'étudier la nécromancie et de partager une portion de son savoir, c'est bien parce que j'ai épousé ta maman. Je suppose que ceci répond à la question que tu te posais sur le fait qu'Ollivander répugne à former un apprenti extérieur à sa famille. Les secrets de fabrication des baguettes magiques des Ollivander, dont la renommée est mondiale, est une longue histoire de famille. Des secrets transmis de génération en génération et que tous les descendants ont eu à cœur d'enrichir. Un Ollivander a baigné dans cet univers depuis sa naissance, et enfant, il en connait bien d'avantage sur le sujet que n'importe quel quidam.
Il fait une pause. Il rappelle silencieusement que ce qui est vrai pour la jeune Ollivander vaut aussi pour elle : elle a baigné dans l'univers des Lepchenko et de leur antique savoir druidique. Elle a posé des questions sur la nécromancie, a tenté de s'intéresser de près aux pratiques de la famille. C'est quelque chose qui lui est familier. Elle en sait plus sur ces sujets que la plupart des sorciers. Cependant, tout ce qu'elle connait reste du domaine de l'initiation.
- Mais si ce n'est pas la voie à laquelle tu te destines, je ne t'oblige à rien.
Regulus tente de la rassurer. Edwa sera peut être méfiante, mais c'est pourtant la vérité.
- Déjà, si je tenais tant que cela à t'enseigner la tradition familiale, tu aurais déjà eu le nez dans des ouvrages de magie noire. C'est un art enseigné au sein des Black, mon enfant. J'ai grandis dedans, mes parents ne juraient que par ça. Et mes cousines, surtout Bellatrix, en ont abusé. C'est à cause de la magie noire que j'ai fini mourant aux pieds de ton grand-père.
Un rire amer s'élève de sa bouche. Plus que les autres, ce sont ces souvenirs là qu'il tente d'oublier. Pourvu que sa fille ne cherche pas à en savoir plus. Elle n'a pas besoin d'entendre le genre d'horreur que les mages noirs sont capables de faire. Son cœur saigne. Quelle image renvoie-t-il à sa progéniture ? Il n'ose se l'imaginer. Son trouble grandit, son teint pâli.
- Si je m'intéresse à la nécromancie, ce n'est pas par peur de ma propre mort. Je m'y suis préparé il y a longtemps de cela. Je ne suis pas censé avoir survécu. Non... je crains plutôt celle des autres. J'ai perdu trop de gens...
... que j'aimais ? Ce serait admettre qu'il appréciait Sirius malgré leurs nombreuses disputes. Considérer que la haine qu'il portait à certaines personnes était injustifiée. Se reprocher la mort de gens dont il ne voulait pas la perte... Craindre de perdre ceux qui restent. La nécromancie est une tentative de comprendre la mort pour mieux la repousser et mettre à l'abri les siens.
- Si ça peut te rassurer, je ne compte pas lever une armée de mort, ni jouer les tarés qui tuent des gens pour faire des tests étranges sur leur cadavre.
Tenter la plaisanterie est une manière bien maladroite de détendre l'atmosphère, mais il ne sait pas si sa fille y sera sensible. Son dégoût pour la nécromancie est palpable. Il s'étonne encore de son aveuglement. Il soupire, un peu perdu. Pas simple, d'être père.
- Est-ce que tu as d'autres questions ? Parce qu'une fois que tu quitteras cette pièce, nous reviendrons à des rapports professeur-élève jusqu'à un prochain rendez-vous. Et je pense qu'il convient que nous dissipions tous les malentendus.
Son cœur se serre. Il vit ses derniers moments parentaux jusqu'à la prochaine fois. Pour la première fois depuis longtemps, Edwa lui fait la fleur de l'écouter et d'essayer de comprendre. Il veut qu'elle grandisse, mais refuse de la voir s'éloigner de lui.
- Sinon, pourrais-tu me parler de tes passions ? De l'avenir que tu souhaites te construire ? Je m'interroge autant comme père que comme professeur.
Il rayonne d'un petit sourire taquin. Il reste son père. L'homme aimant qui l'a accueillit au sein de sa famille, qui l'a nourrie, protégée, dorlotée, réconfortée, qui a changé ses couches, passé des nuits blanches quand elle pleurait sans raison apparente, qui a survécu à la percée de ses dents et qui lui a apprit à marcher, parler et à être propre. Même s'il existe une part sombre en lui, elle ne s'en prendra jamais à Edwa.
Il regarde ses mains. S'il étudie la nécromancie, il n'a jamais pratiqué sur des morts. Il ne le fera pas. Ces mains qui ont caressé la tête de deux enfants innocents, qui les ont bercés, aimés... il n'a pas souhaité les souiller avec des corps en décomposition. Il n'est pas le Seigneur des Ténèbres. Est-ce que sa fille comprendra un jour cette différence ? Elle n'a peut être pas encore la maturité nécessaire pour cela. Mais à Poudlard, les âmes se forgent, se lient, s'opposent, s'expérimentent. Edwa n'est plus une enfant, mais pas encore une adulte. Elle a encore tellement à apprendre avant...
Mais Poudlard est un excellent terrain de jeu.
Avenant, il se lève de son bureau, se dirige vers l'une des armoires qu'il ouvre d'un coup de baguette magique avant d'y farfouiller un moment. Il en retire un album au cuir si délavé que la couleur en est incertaine. Severus Rogue l'a récupéré pour lui après son retour dans la société. Edwa, ni son frère, n'y ont jamais posé les yeux dessus. A l'intérieur, une multitude de photos. Après une brève recherche, il en extrait une et la donne à sa fille.
- Ton oncle, précise Regulus.
 
Entre ses doigts, Edwa découvre l'image mouvante d'un jeune sorcier séduisant qui vient tout juste de sortir de Poudlard et qui chevauche fièrement sa moto avec son meilleur ami à l'arrière, les lunettes de travers et les cheveux ébouriffés. En arrière plan, un autre jeune sorcier avec des cernes très présentes essaye de passer inaperçu, un sourire timide sur les lèvres. A peine visible aussi, un jeune homme rondouillard qui aux traits qui évoquent les rongeurs esquisse un petit salut de la main.
Les Maraudeurs.
Photo que lui a envoyé Sirius, avec une lettre qui lui suggérait de quitter les Mangemorts avant qu'il ne soit trop tard. Sans savoir que la ligne avait déjà été franchie. Mais ça aussi, ça fait partie de l'histoire d'Edwa et sa fille ressemble tellement à son oncle Sirius. Une version de lui féminine, blonde, et Serpentard.

Défi : 2160 mots
Codage par Libella sur Graphiorum

Aleesha E. Fawley

Aleesha E. Fawley
MEMBRE
hiboux : 345
Ven 22 Fév - 21:50




















   ❝ CRISE ❞
 

Crise d'adolescence @Regulus Black

 

 


   Tu vois ton père se débattre, mais avec quoi ? Des sentiments qui lui étreignent la gorge ? Des doutes ? Tu ne sais pas bien quels démons l’assaillent, mais une chose est certaine, il n’a pas l’air spécialement tranquille. Tu cherches à comprendre ce à quoi il peut songer : peut-être à cette famille Black dont tu portes le nom sans savoir quoi que ce soit. Lorsqu’il laisse échapper un « Oh Edwa » presque désespéré, tu sais que vous aurez sans doute une véritable conversation, une fois n’est pas coutume. Tu le scrutes. Avec n’importe qui d’autre, ça serait impoli. Avec ton père aussi, sans doute, mais le moment est trop important.

Les informations tombent. Narcissa Malefoy, une tante éloignée… Bien, ça commence. Tu as donc un lien de famille avec cette folle. Tu commences à un peu mieux envisager la famille dans laquelle a pu grandir ton père. Tu supposes que les discours que tient l’opposante d’Harry Potter sont peu ou proue des discours que ton père a entendu tout au long de sa jeunesse. Pureté du sang. Importance des traditions. De la famille. Certains aspects de la personnalité de ton père n’en ressortent que plus saillant : l’importance de la famille à ses yeux qu’il prise au-dessus de tout. Son abandon des Black pour les Lepchenko. Un joug familial pour un autre. Tu restes songeuse et indécise, presque bercée par les révélations de ton père. Il est plus progressiste que ton grand-père, manifestement, si ce qu’il t’a dit sur les réticences de ce dernier à vous scolariser est vrai. Tu opines, pensive.

Tu l’entends avouer à demi-mot des choses que tu devines. Un homme qui n’est pas respectable. Une cousine femme de Mangemort. Son amitié avec le Directeur connu pour avoir été un espion Mangemort… Ton père qui t’avoue, à présent, que sa famille a toujours versé dans la Magie Noire… A moins d’être incroyablement stupide, la conclusion s’impose d’elle-même, te frappe. Utiliser le feu contre le feu pour protéger les siens : l’attrait pour la nécromancie prend un peu plus de relief. Tu comprends. Tu n’approuves pas, mais tu commences à comprendre. Tes sourcils se froncent à mesure que tu réfléchis, que tu saisis la situation. Et tu n’es pas sûre de l’apprécier cette situation. Il te faut cependant te rendre à l’évidence : tu es coincée avec un père Mangemort, qui regrette son choix de jeunesse, c’est déjà ça, et qui s’est, manifestement, fait passer pour mort pour sa sécurité et celle, sans doute, de ta mère. Dit comme ça, l’histoire de ta famille fait très drame Shakespearien mais c’est ce qui semble se passer.

Ton père t’interroge sur tes perspectives d’avenir, tu lèves un sourcil, copiant, sans le faire exprès, un tic de ton grand-père lorsqu’il est en désaccord avec ce qui vient d’être dit. Ta voix reste posée malgré un bouillonnement de sentiments contraires dans ton estomac. De la fureur, de la peur, de l’incompréhension, de la surprise, une douleur lancinante.

« Ne change pas de sujet, Papa, on parle de toi, là, pas de moi. Tu comptais nous le dire quand, au juste, que tu avais été un mangemort et que ta cousine est la femme de l’homme le plus recherché de Grande Bretagne ? Si je n’avais pas explosé dans ton bureau, tu aurais fini par me le dire, ou bien tu aurais attendu jusqu’à ce que je l’apprenne par quelqu’un d’autre ? »

Une photo te tombe dans les paumes. Tu observes avec attention les visages, tu n’en reconnais qu’un seul. Tu l’as vu, hurlant, dans des vieilles coupures de la gazette du sorcier sur les avis de recherche. Car c’est la première chose que tu aies faite en arrivant à Poudlard. Hanter la bibliothèque et chercher tout ce qui avait attrait à la famille Black. La seule chose de vraiment probante que tu avais trouvé à l’époque, c’était lui. Sirius Black, le criminel, et Phinéas Black, l’ancien Directeur de Poudlard.

« Sirius Black, évidemment ». Tu marmonnes. Tu hésites et place le coin de la photo entre tes lèvres pour libérer tes mains. Tu sors ton journal intime de ta poche intérieure de robe de sorcier. Tu passes le doigt sur la serrure, l’ouvre, en sors une vieille affiche. Son avis de recherche. Tu reprends la photo offerte par ton père dans une main, l’avis de recherche piqué à la bibliothèque il y a maintenant presque deux ans dans l’autre, et tu lâches la bombe.

« Et le fait que ton frère soit le premier détenu d’Azkaban à avoir réussi à s’en échapper l’été 1993, tu pensais aussi me le laisser trouver toute seule ? Tu sais combien il est facile de dénicher cette histoire quand on cherche le nom « Black » dans les vieilles éditions de la Gazette du Sorcier ? J’ai trouvé aussi Phineas Nigellus Black, ancien directeur entre 1889 et 1926, cité dans la nouvelle édition de l’histoire de Poudlard qui est sortie en début d’année. »

Tu ne peux pas t'empêcher d'être à la limite de l'agressivité. Cela fait deux ans que tu ressasses cette information et tu n'as jamais su comment la faire sortir. Ce n'est pas faute d'avoir essayé d'écrire à ton père, pourtant. Des brouillons de lettres, tu en as des dizaines, et à chaque fois, tu as bloqué.

   
 


 

 
© Code de Phoenix O'Connell - 883 mots
 

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Invité
Mar 26 Fév - 17:32
Crise d'adolescence
C'est dans un silence lourd qu'Edwa digère les informations, une à une. Est-ce que cela fait-il trop d'un coup à assimiler pour une si jeune fille ? Regulus l'ignore. C'est la première fois qu'il passe par là.  Pas simple d'être père. Ce vieil ours de Boris l'avait pourtant prévenu. Il passe une main lasse sur son visage fatigué quand Edwa tempête à nouveau, même si elle fait tout pour se contenir. Son visage reste impeccablement imperturbable, seul un petit froncement de sourcils a trahi la colère qui a surgit en elle. Son comportement mesuré, malgré le tourbillon de ses divers sentiments, est un héritage des Black. Edwa en a-t-elle conscience ? Si la situation n'était pas aussi délicate, Regulus aurait volontiers esquissé un sourire nourri par la fierté.
Mais finalement, est-ce une bonne chose qu'elle se montre si... si Black ? Alors qu'elle vomit à nouveau ses récriminations à son encontre, masquant mal sa déception et son effarement, Regulus sait qu'il a légué à ses enfants un lourd passé.
- Je ne change pas de sujet, Edwa, rétorque-t-il après avoir laissé sa fille dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Au départ, la nature de notre conversation concernait ton comportement et ton avenir. Je ne dévie pas du sujet, je la recadre. Mais passons. Ton avenir dépend aussi peut être de ton passé. Tu es une Black, tu as le droit de tout savoir en ce qui concerne ta famille. Mais si j'ai un conseil, libre à toi de le suivre, ne laisse pas mon passé dicter ton avenir.
Il insiste bien là dessus. Il tait également le fait qu'elle n'a pas à lui donner de leçon de moral sur ce qu'il a jugé bon de taire ou de révéler. Cela le démange pourtant. Ce n'est pas qu'il tient à la préserver, c'est qu'il est épuisé de devoir encore se justifier auprès de ses enfants.
- Sache que j'aurais fini par te le dire, explique notre homme. Je pensais même le faire bientôt, en compagnie de ton frère également. Comme je te l'ai expliqué, je veux vous protéger, non pas de ce qui se passe dans Poudlard, mais de ce qui se trame au dehors et qui cherche à influencer l'école. L'air de rien, ces lieux représentent un enjeu de pouvoir. Posséder l'allégeance de cette école, c'est récupérer une forme appréciable de légitimité.
 
Il passe devant une fenêtre. Dehors, il fait nuit noire, et malgré un ciel sans nuage, il n'y a pas de lune pour éclairer ce monde plongé dans les ténèbres. Seules les étoiles offrent le réconfort d'un peu de lumière. Mais leur éclat parait si terne dernièrement. Regulus soupire. Un coup d'œil suffit à le conforter dans l'idée que Severus Rogue, également, est encore debout à cette heure tardive. De la lumière à la fenêtre de son bureau de directeur trahit sa présence. Il travaille trop, ou alors il rumine encore de sombres pensées. Le directeur de l'école lui a déjà fait part de ses dilemmes.
- J'ai eu une longue discussion avec ta mère, elle s'inquiète de savoir si ses enfants sont prêts à entendre et comprendre... elle aussi a peur de vous voir devenir des adultes trop vite.
Il se retourne. L'expression sur son visage est grave. Il a conscience d'avoir perdu une bataille avec sa fille : celle d'une certaine crédibilité. Sa femme et lui ont-ils attendus trop longtemps avant de parler à cœur ouvert avec eux ? Regulus observe sa fille un instant. L'espace d'une seconde, il lui semble dévisager une étrangère. Au final, ils se connaissent si peu.
- Mes questions ne sont pas là pour dévier du sujet, mais bien pour tenter de renforcer nos liens. Pardon, mon enfant, d'être un père qui s'intéresse à sa fille, à ses goûts, ses attentes, ses espoirs, d'essayer de la comprendre... surtout maintenant que j'ai compris que ce que je croyais savoir de toi n'est pas la réalité.
Une ombre de tristesse -ou bien du regret ?- passe dans ses yeux.
- Mais tu peux en dire pareil de moi, n'est-ce pas ?
Il contemple un instant le sol, pensif. Comment expliquer les choses à une jeune fille qui ne connait le monde qu'à partir du moment où elle a posé le pied dans cette école ? Qui devine les tourments de la communauté des sorciers qu'au travers de livres ou de rumeurs de couloirs ?
- Il est normal de se montrer réticent à parler de choses dont on n'est absolument pas fier. Et pas simple d'expliquer à ses propres enfants que j'ai été le même genre d'homme que ceux qui ont tué leur grand-mère maternelle. Même à ta mère, je n'ai jamais rien dit. Je sais qu'elle le devine, mais elle ne m'a jamais questionné là dessus. Pour elle, mon passé de mangemort date d'une autre vie. Et cette vie s'est éteinte quand... quand...
Il est incapable d'en dire plus. Évoquer l'incident de la grotte lui est trop pénible. Le traumatisme est tel que l'image des Inferi qui l'agrippent pour le plonger dans les eaux glacées du lac ressurgissent et l'engloutissent telle une vague gigantesque. L'ombre froide de la mort transperce à nouveau ses poumons le temps d'un battement de cœur. Ses jambes menacent de céder sous son poids. Mais en bon Black, il tient bon et ne laisse rien paraître, hormis un léger trouble et une perte soudaine de couleur. Il rejette ses souvenirs le plus loin possible, avant que ne se rappellent à lui tous les autres, toutes ces abominations qui lui ont été ordonné et qu'il a été contraint d'appliquer sous peine de mort, ou pire. Car si quelqu'un n'a pas peur de la mort, ils s'en prennent à sa famille, ses amis...
- Ma vie a commencé réellement quand ton grand-père m'a trouvé, souffle-t-il d'une voix rauque.
Le malaise est passé. Les Ténèbres en lui ont de nouveau été enfermé.
- Le jeune homme détestable que j'ai été avant est mort à ce moment précis, éructe-t-il.
Il ne regarde pas Edwa. Il ne veut pas ressentir de la colère contre elle, qui est la cause de sa douleur morale. Il l'a dit. Jamais aucune part de lui, même la plus sombre, ne s'en prendra à elle. Il ne le permet pas.
- Et ce que j'ai fait dans mon ancienne vie ne regarde que moi. Gare à quiconque oserait faire payer mes erreurs à mes enfants, ou à ma femme.
Comment expliquer à sa fille à quel point il l'aime ? Que sa naissance a définitivement fait de lui un homme nouveau et meilleur ? Il ne sait pas faire. Ses parents ne le lui ont jamais enseigné, et cette lacune le torture cruellement ce soir. Une main se crispe à l'endroit de son cœur. Merlin, que cela fait mal d'être jugé par ceux que l'on aime plus que tout. Edwa porte sur lui un regard sévère. Elle le juge alors qu'elle connait à peine le monde. Elle n'a pas encore eu le temps de faire des erreurs, de se tromper, d'en apprécier les conséquences.
Tu ne l'as jamais laissée faire, en même temps, lui susurre une petite voix en son for intérieur.
C'est vrai. Désormais, il la laissera décider et agir seule. Savoir s'effacer pour son bien. Un déchirement.
Il se reprend. Mais il se sent terrassé.
- Pour savoir ce que sont les Black, il ne faut pas écouter les ragots des autres, ma chérie. En plus, aujourd'hui, ça ne veut plus rien dire. Ton oncle Sirius n'a jamais voulu être un Black dans le sens que mes parents entendaient. Il a fuit la demeure ancestrale et sa famille à seize ans. Et moi... bah ! Pour ce que ça m'a valu... j'aurais mieux fait de suivre mon frère.
L'aveu lui brûle la gorge. Donner raison à ce vaurien de Sirius... il en frisonne, presque en colère contre lui-même. Il contourne son bureau, passe près d'une vitrine, et il se poste près de la cheminée. Son feu ronronnant réchauffe à peine sa carcasse épuisée. Il en a assez de se disputer avec Edwa. Et il en a encore plus assez de ce passé qu'on vient lui rappeler à tout bout de champ.
- Contrairement à ce que tu viens de dire, Sirius n'était pas un criminel. D'aussi loin que je me rappelle, je l'ai toujours vu s'opposer au Seigneur des Ténèbres. Lui, et sa bande d'amis. Ces garçons sur la photo qui l'entourent, ce sont James Potter, Remus Lupin et Peter Pettigrow. Ce dernier les a tous trahis. C'est à cause de lui que ton oncle a fini a Azkaban. Ce fourbe lui a fait endosser ses propres crimes.
Il esquisse un sourire plein d'ironie. Sirius lui avait toujours répété qu'il savait mieux choisir ses amis que lui. Une terrible erreur qui lui a prouvé à quel point il pouvait se montrer aveugle.
- Il s'en est échappé, mais si tu veux savoir ce qui s'est réellement passé ensuite, je te suggère d'écrire au Ministre de la magie. Mr Potter est directement impliqué dans les évènements qui en ont résulté et saura bien mieux que moi t'expliquer ce qui s'est passé. Mais au final, il te faut savoir que Sirius est un innocent que l'on a jeté en prison... sans procès j'ajoute.
Tout ça parce que la famille Black a sale réputation, se retient-il d'ajouter.
- Le reste de la famille s'est révélée pro-mangemort, confesse Regulus. M'en veux-tu d'avoir coupé les ponts avec eux pour épargner à mes enfants de devenir ce que j'ai été et qui me vaux tant de regrets aujourd'hui ?
Il y a encore Andromeda, mais Regulus n'a jamais osé prendre contact avec elle. Pas après ce qui s'est passé avec Bellatrix. Sa cousine ne peut plus voir en peinture toute personne ayant porté la Marque, même, pour ne pas dire surtout, les membres de sa famille.
- Andromeda Tonks est ma cousine également, elle a épousé un né-moldu, et c'est pourquoi elle a été rayée de l'arbre généalogique. D'ailleurs, tous les Black qui ont osé avoir une autre idéologie que celle communément admise dans la famille se voyaient reniés. Que penserait ma mère de ma vie actuelle ? Je suppose qu'elle serait déçue.
Est-ce aussi pour cela qu'il n'a pas encore tenté de revendiquer le 12 square Grimmaurd ? Il n'est peut être pas assez courageux pour affronter le regard des portraits de ses ancêtres, et en premier lieu de ses parents ? Il fuit le passé en espérant que ses enfants n'auront jamais à faire comme lui.
- Si tu veux mieux connaître Phineas Nigellus Black, son portrait se trouve dans le bureau du directeur. Un brin de causette avec une petite Black devrait le réveiller un peu. Mais je te préviens : c'est un vieux grincheux fier de son appartenance de Sang Pur. Mais comme tu es à Serpentard, il se montrera peut être plus bienveillant.
Phineas Black, cet être d'un orgueil de vieux lion, doublé d'une langue de vipère, toujours un mot désagréable en réserve et prompte au sarcasme. Vomi son mépris pour tout ce qui ne ressemble pas à un Sang Pur et à un Serpentard.
- Pourquoi vouloir connaître les Black ? Ce qu'elle est appartient au passé. Deviens quelqu'un de mieux.
C'est presque une supplique. Non. C'est un espoir. Ses mains tremblent légèrement.
- D'autres questions ? Ou préfères-tu les réserver pour une autre discussion, quand tu auras digéré tout cela ?
Il s'inquiète de l'état psychologique de sa fille. Plus que de savoir ce qu'elle ressent désormais pour lui. Il appartient de plus en plus au passé. Elle est l'avenir. Elle n'est pas le seul enfant issu de grandes familles de Sang Pur à être dégouté par ses origines familiales, à ressentir du mépris pour les valeurs et les choix des membres de leur famille, à tenter de s'en éloigner. Mais peu possèdent l'aval de leurs parents. Edwa est une exception. Une exception qu'il faut préserver.
Le crépitement du feu l'apaise. Il rêve d'une bonne tasse de chocolat chaud, d'un bon livre et d'une couverture dans laquelle se blottir pendant sa lecture. Il songe également à ses prochains cours. Les élèves préparant leur Aspic ont besoin d'un programme poussé. Severus Rogue lui a dit de ne pas les ménager. Ils auront bien assez de temps après leurs examens finaux pour se remettre de leurs études intensives.
Quelque part, dans les Terres de Feu, les Insurgés complotent, travaillent à leurs plans, tandis que dans le bastion du Ministère, le Ministre de la magie et ses acolytes s'activent à réduire à néant les aspirations rebelles de Narcissa Malefoy et de ses farouches partisans. Les autres sorciers ? Ils ne savent plus sur quel pied danser, ou bien s'échinent à préserver une paix fragile qui menace de flancher au moindre incident. Poudlard demeure un refuge. Mais Severus vacille doucement. Ecartelé par un dilemme douloureux, on lui demande de choisir, et le ton se fait plus pressant chaque jour.
Son regard se perd dans le vague. Edwa vit probablement ses derniers moments d'insouciance. Le monde est si instable. Si Severus échoue à préserver la neutralité de l'école, il sera alors certain qu'il sera demandé aux élèves de choisir leur camp. Edwa devra choisir aussi. Pas question de laisser le passé de la famille dicter ses choix. Elle sera ce qu'elle voudra devenir. Mais il ne sait pas formuler ces mots-là.
Défi : 2232 mots
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