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Danse Macabre {{Augustus}}
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Mar 11 Déc - 17:01
DANSE MACABRE

Les entrailles semblent prêtes à jaillir hors de l’abdomen tant les nuées d’angoisse se sont intensifiées à mesure que l’heure du glas approche. Mortifère strige perdu dans les étages du Ministère. Vampire. Monstre. Toute mon échine se dresse d’un frisson de terreur. A-t-on idée de ce qu’inflige la noire présence de ces bêtes assoiffées à qui peut voir le monde magique ? Si la cécité gangrène la tradition dominante, il n’en va pas de même de ceux qui ont conservé, pour leur pratique magique, une approche des plus mystiques. Percevoir. Déceler. Deviner. Comprendre. Tant de choses que ne font plus ceux qui n’ont que la connaissance pour étendard et l’enquête pour inaccessibles nuées. Je ne suis pas de ceux qui savent. Je suis de ceux qui perçoivent. Douce rêverie que de la clairvoyance absolue permettant au pas hasardeux de ne s’échoir dans aucun cahots sur le chemin. J’ai beau ouvrir mirette et laisser le monde résonner dans le crâne, secouer le squelette et entrechoquer les os, je n’en suis pas moins un rat empêtré dans la souricière tandis que les alarmes claironnent danger.

Une silhouette ténue.
Postée devant la porte du bureau d’Augustus Rowle.
L’hésitation démange l’esprit.

Nuit tombée après des soliloques tremblants. Fuite en avant, tintamarre sous le crâne. Je suis en retard. De vingt-quatre heures, très précisément. Ma rencontre étrange avec @Archibald Rosier aux vêpres de l’attentat m’a fait tituber dans la nuit. J’ai véritablement songé à fuir. Tout mon être, toute mon âme m’ont tempêté de prendre la poudre d’escampette au point du globe le plus éloigné de l’Angleterre. Soit l’Australie.

Les phalanges refermées dispensent mignardises sur le bois. Deux coups doucereux frappés sur l’huis. Ô comme je le désire enclos, scellé sur le mort sans qu’il ne puisse réchapper de son ultime sarcophage. Je lui offrirais bien volontiers une carte postale des contrées où je me serais exilé pour échapper à son courroux en guise d’épitaphe… Et pourtant, je me suis avancé dans ces corridors jusqu’à l’imprenable forteresse d’une créature impie. Qu’est-ce qui m’a pris ? Frappé d’une curiosité au moins aussi grande que celle qui l’a poussé à me donner ce rendez-vous, je n’ai pu m’empêcher de m’en aller côtoyer les babines du fauve assoupi. Plût aux cieux qu’il n’en profite pas pour claquer mâchoire sur mes chairs. Si Snejana me voyait, elle me tuerait… Que m’avait-elle dit, encore ? Ah oui : « Ne va pas te mettre en danger ». La réussite dans l’accomplissement de son commandement est éclatante.

Au moins aussi éclatante que la lumière émanant du bureau de Rowle lorsque celui-ci m’ouvre la porte. La dernière fois que je me suis retrouvé dans l’office d’un grand ponte du Ministère, cela m’a mené dans de bien étranges contrées : nouveau travail, infiltration ratée, découvertes des plus intéressantes sur Archibald Rosier. Toutefois, pour dangereux que soit ce dernier, ce n’est pas un vampire. Sitôt le monstre mussé sous l’esthétique d’une jeunesse affriolante devant moi, je laisse la frayeur ondoyer le long de l’échine comme un basilic rampant sous le derme et faisant s’entrechoquer les vertèbres. Les ombres coudoient soudainement la clarté. Lorsque je me force à reconnaître dans un élan de modestie qui sied si bien au subalterne : « Pardonnez-moi mon retard, Monsieur Rowle. Je n’ai pu honorer notre rendez-vous hier soir. Un enterrement. » L’Attentat a laissé quelques cadavres sur la route, l’excuse est excellente, et le vêtement noir de circonstance.
563 mots

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Mer 26 Déc - 12:26


Interdites Désolations
« L’Isolde d’un Tristan échoué sur le rivage attire les navires. Alanguis marins aux esquifs fracassés sur les carcasses de roches. Le récif lacère la coque jusqu’à ce que vienne se désarticuler le radeau de la méduse. Sur la plage, la nudité sirène. Silènes de redoutables machinations. »

Esquisses suaves dessinées dans les flammes. Les langues de vermeille distillent une langoureuse chaleur sur la pierre charbonnée. La suie vilipende le roc d’esquisses poussiéreuses tandis que la clarté du brasier offre à l’oeil silhouettes mouvantes de lumière enchâssée dans l’âtre. Les nuits sont trop froides. Les jours trop brillants. Les horloges clamsent les unes après les autres tandis que les âges se bâfrent de vies amenées à leur terme. La grande faucheuse baise les cadavres alanguis, ne laissant que papelards et dernières volontés dispensées impérieusement par un clerc empaffé. Et l’oignon demeure besogné par la trop grande fugacité de ces vies se succédant les unes aux autres. Aucun n’y peut échapper s’il n’a été attiré dans l’étreinte mortifère d’un macchabée fraîchement sorti de terre. Chairs en putréfaction. Froide glace. L’embrassade du mort se fait flammes dans la nuit. Naissent ainsi de nouveaux démons.

De longs doigts fins pianotent sur un dossier. Ratiches serrées entre labres carmins. Un verre vidé sur le bureau exhale encore le ferrugineux parfum du sang qu’il a contenu. Reniflette obsédante pour le monstre mussé dans les placards du Ministère. L’être attend. Rencard avorté la veille. Rambour mis à mal par le défaut d’un des partis : Pavel Monroe a eu l’audace de risquer l’ire du vampirique dignitaire en faisant défaut à ses appointements. En un mot comme en cent, le petit a eu l’outrecuidance de lui poser un lapin. Augustus Rowle en rit et s’en agace. Délicieuses revanches s’esquissent en perspective. Sous l’œil du stryge ennuyé, un dossier du personnel s’effeuille. Nom, matricule, photographie. Rien que du très ordinaire dans les états de service d’un ennuyeux rouage. Pourquoi diable le jeune Archibald s’intéresse-t-il à malandrin tout juste bon à cirer les parquets ? Dénué de pouvoirs, statut social d’une termite, au mieux. Nuisible s’il daigne ouvrir la bouche, bibelot décoratif s’il a le bon goût de demeurer à sa place. Sourcil levé. L’appétence développée par son collègue pour le minet à peine sorti de l’enfance est à elle seule plus intrigante que le fade objet de son désir.

Souvenance. Brève entrevue le temps de donner un rendez-vous. Corps crispé contre le sien dans les flambées d’une bataille. Le mort fauchant vie de l’étreinte de ses bras de glace. « Ne pas l’abîmer », Rosier a-t-il le sens de l’humour ? Interdits Anatocismes d’une valse à deux temps. « Ne pas l’abîmer »… Parlait-il de corps ou d’âme ? Dans le doute, il faudra saisir à même le corps quelques libertés avec la consigne si le freluquet daigne affronter le courroux du strige tapi dans les ombres. Renseignements pris, l’oiselet n’est pas sorti de son nid et n’a pas honoré les couloirs ministériels de son insipide présence. Oisillon se rêve-t-il si roitelet qu’il puisse ainsi se défaire de ses obligations ? Choc à la porte. Les phalanges ont cogné le styx infranchissable. Qui ose s’aventurer ainsi sans peur et sans tourment dans le caveau ? Funérailles brillent aux chandelles quand s’extrait souplement le macchabée de son fauteuil pour s’en aller ouvrir la porte des enfers. Surprise brille soudainement dans l’oeil. Les braises s’allument d’un feu unique dont la fumée musse la naissance d’une curiosité. L’ennui est trompé. Pavel Monroe est venu honorer son rendez-vous, la musette toute pleine d’excuse. Geste de la main, corps effacé dans l’entrebâillement d’une porte. « Entrez ». Barrage refermé, loquet emprisonne l’employé dans le sarcophage. Les sycophantes hurlent déjà leur envie d’emporter son âme au-delà du voile. « Alors, jeune homme ? On bouscule son employeur pour laisser le temps à sa proie de fuir ? » Roulement grave d’une voix d’outre-tombe tandis que la main froide d’un cadavre se referme sur la chaleur d’une nuque. Battoir à la prise serrée. Douleur irradie sans doute légèrement sur le derme du vif tandis que le corps est amené contre soi. Chuchotements à l’oreille. « Que diriez-vous d’un petit jeu ? Trois questions, si vos réponses me satisfont, vous pouvez partir. Dans le cas contraire, nous paierons tous deux visite à votre supérieur hiérarchique ? Vous l'intéressez beaucoup... » Menace à peine mussée sous le voile d'une bonhomie feinte.

code by bat'phanie

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Jeu 11 Avr - 19:46
DANSE MACABRE



L’air se fait caresse de glace échouée sur la carcasse. Le souffle d’un mort. La moindre fibre hurlant hérésie. L’appel des loups déchire les ténèbres d’un bureau par trop semblable à un sarcophage. A peine un pas est-il esquissé dans l’antre du démon que les phalanges viennent saisir la peau du coup ainsi qu’on le ferait d’un inopportun chaton. Comme il serait tentant de me transformer, saisir l’infime seconde née de la surprise, et déchiqueter cette chair froide et roide. Je frissonne. Tremblement d’adrénaline pulse dans les veines, déchire les muscles d’une envie soudaine et inédite.

J’ai toujours détesté les vampires. Merde. La présence étouffante du mort se fait oppressante senteur de naphaline et de chairs décomposées. Poussière d’asticots grouillant sous un costard hors de prix, même pour un homme de ma profession.

« Lâchez-moi. »

La vocalise claque. Le corps s’est fait rigide dans l’étreinte dangereuse de la créature nocturne. Une aberration. Une insulte au cours de la vie. Suis-je raciste envers ces pauvres vampires que la folie de Potter voudrait nous voir accueillir dans la société ? Sans doute un peu. La malédiction de leur sang hurle dans la nuit, appelle de ses vœux la délivrance. Carmin tinté de magie noire, de maléfices anciens. Qui pourrait résister à cet appel ? Souffrances à abréger. Cette nature défiant toutes lois, tout équilibre, n’est-elle pas un phare dans la nuit pour qui aide le cours naturel des choses.

Le petit avorton sort les crocs. Tenir le rôle. Menaces attendues de la part d’un cracmol. Le masque se fendille dangereusement tandis que pulsent d’antiques émotions sous la croûte.

« Vous voulez proférer des accusations ? Très bien. Harcèlement, ça vous parle ? Intimidation sur subalterne ? Vous voulez que j’aille faire remonter en haut lieu le fait que vous promeniez vos canines sur la gorge d’honnêtes employés du Ministère ? Allez, lâchez-moi et ne mêlez pas Monsieur Rosier à vos déviances de foutu vampire ! »

La part est presque parfaite. L’angoisse se mue en colère, en sourde violence. Les mimiques d’un impavide mort pourraient pousser un saint à se damner, à souiller ses paumes d’un cruel carmin coulant à même les chairs. Sang maudit. Maudit croc. Maudit mort. L’étau sur la nuque est agrippé d’un geste vif et les ongles fendent les chairs vampiriques de griffes un peu trop acérées pour ne pas se faire félins oripeaux. Faire lâcher à autrui son emprise. La main se mêle au battoir blême du vampire et le cruor goutte sur le plancher. La colère refroidit les accent d’une voix soudainement trop assurée.

« Si je vous ampute d’une main, elle repousse ? Lâchez-moi avant que je ne décide de faire l’expérience. Je suis peut-être un petit cracmol faible à vos yeux, mais je ne laisserai pas une bestiole comme vous m’impressionner. »

Je ne me savais pas suicidaire. Peut-être que je le suis un peu. Qui sait ? La vraie sagesse aurait été de se carapater à l’instant même où le calme placide du Ministère s’est embrasé sous les flammes du meurtre.
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