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Frileuses flambées {Severus}
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

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Dim 2 Déc - 21:36


Frileuses Flambées
« La grève échoue à contenir l'ondée. Marée lunaire coulant le soleil dans les abysses. L'astre diurne brûle les profondeur du monde d'une irradiation terrible. Perdu, l'homme se contemple dans une glace sans s'y reconnaître. »

L’artiste signe son œuvre du bout des doigts. Effleurer le plan miroitant d’un reflet. Place où la semblance fracasse la réalité. Le pouvoir révélateur des miroirs n’est qu’un leurre. Le plus souvent, ils permettent d’ajuster l’illusion. Phalanges palpent la carne. Chair décomposée, recomposée en une face autre. Mâchoire bat quelques secondes dans l’air, claquent les émaux blancs. L’homme est prêt à sortir le grand jeu. Cacher, toujours celer. Cloîtrer les émotions, maquiller la face d’une physionomie étrangère. Le monstre ne gueule jamais autant que lorsqu’il est laissé à la lumière. Lucius Abraxas Malefoy, blond, vieux, décrépit par des années de morgue, d’orgueil et de servitude est prêt à reposer dans la tombe. Que s’élève à sa place Ernst Wilson, le factice personnage qu’il joue depuis un mois entre les murs du château.

Sans bruit.
Sans vague.
Sans remous.


Le basilic se meut au fond de la rivière prêt à déchirer les chevilles d’un hagard badaud. Tapie dans la vase, l’anguille électrifie la chair d’un pied aventureux. Fil dénudé. Faux contact. La décharge est prête à faire bondir la proie hors des flots pour que la gueule ne s’en saisisse dans une merveilleuse gerbe carmine. Le sang abreuvera sillon d’une terre fertilisée par la putréfaction de carcasses ennemies : l’esprit et le corps demeurent marqués du sceau martial. Jeu dangereux que celui de l’infiltré. Nuance subtile peut trahir l’identité. Il faut être étranger, tout à fait étranger… mais si l’on s’éloigne trop de soi, l’autre peut retrouver en creux l’essence de l’être dans une altérité falsificatrice. Être ce qu’on n’est pas. Être un peu ce que l’on est, tout de même. Jeu dangereux entre l’être et l’autre. Entre l’essence et les influences. L’histoire et la mémoire emprisonnent une créativité furieusement lâchée dans des contrées inexplorées. La bête groule, avide de dévaler d’intactes collines vers des lendemains qui déchantent.

Feuillée de parchemin ployée sous le sein. Peau d’animal, peau d’homme. Contact charnel d’un message sur le cœur. Une convocation. Rien de romantique. Severus Rogue attend l’éphèbe dans son bureau. Un jeune maître des sortilèges à peine sorti d’une adolescence estudiantine. Un américain, petite touche d’exotisme. Scolarisé à Ilvermorny paraît-il. Aigle parmi les aigles, le voici régalien félon à la tête des ouailles de Rowena… lui qui n’a jamais juré que par les ophidiens… Mais le masque est affaire de mensonge et de vérité. Il faut montrer juste assez de soi pour que soit crédible le mythe auquel on biberonne son entourage. Dire vrai est simple. Dire faux est simple. Dire vrai et faux dans le même mot est une gageure.

Coups frappés à la porte. Le bois sonne, l’homme entre quand on le lui ordonne. Masque de franche curiosité dans le vieux roublard analyse déjà les renardises mussées sous les onyx sombres de son vis à vis. Une brûlure pénétrante, la pointe acérée d’une flèche qu’empennent les chairs traversées. Les traits que décochent Severus Rogue sont autant de brûlures faisant flamber le soupçon sous le coup de terribles certitudes. Son vieil ami. Vieil ennemi. Vieux rival basané par les ans. Avant-bras libres pour tous deux, âmes meurtries par les actes et les non-actes. « Bonsoir Monsieur le Directeur. Que puis-je faire pour vous ? » L’innocente vocalise brise le silence tandis qu’un col de chemise exhale une boule de fourrure prune hissée contre la gorge désormais maculée de scintillements. Charles Edward le boursouflet est venu assurer bien malgré lui la couverture de son maître.  
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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
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Mer 5 Déc - 21:57
FRILEUSES FLAMBÉES



Voici un mois que s’écoulent les vêpres et bourdonnent les matines pour rythmer les envolées de Nox et Dies. Jour et nuit. Lente agonie de flambées mourantes par-delà les culmens nébuleux. La mousson abreuve les terres d’Écosse lorsque les brouillards enveloppent d’un châle cotonneux les hectares du domaine. Chaque jour l’aurore se fait plus tardive. Chaque nuit le crépuscule frappe plus vite à notre porte. L’Huis ne demeurera pas clos éternellement sous les assauts de l’Automne. Meurent les frondaisons des arbres, se parant pour mon plus grand malheur, des mille teintes du cuivre liquide qui pouvait jadis effleurer mes paumes. Chaque cime, chaque ajonc, chaque racine profondément fichée en terre me rappelle l’aimée tombée de ma main.

Je suis toujours quelque peu mélancolique en cette saison. Est-ce le retour d’un règne nivéal ? Borées argentines scintillent déjà à l’horizon lorsque je relève la nuque roide d’une feuille de parchemin. Sommeillent mes augustes ancêtres dans leurs moulures précieuses tandis qu’un chaton roupille sur un fauteuil en compagnie d’un singulier père empenné de flammes. Fumseck veille sur Morsmordre. Curieuse assemblée. L’oiseau ardent et la noirceur féline. Legs d’Albus. Legs d’Archibald. Ma vie est-elle si triste que l’on se sente obligé d’offrir à l’austère patriarche un animal à défaut d’une lignée ? J’étire cervicales dans le chuintement discret d’un os claquant le long de la moelle. Voûté sur les abysses du devoir, l’épinière s’est encroûtée. Vieillesse guette les os. Bientôt poussière.

Un sursaut infime. Les phalanges ont tressauté contre la porte me rappelant douloureusement l’heure tardive déroulant sa débauche de minutes et de secondes jusqu’à la symphonie morbide d’une marche funèbre. Le temps a fui inexorablement. Je m’ébroue, me lève, déploie le dos douloureusement tenu voûté trop longuement. Il faut peut de temps pour que se dissipe la mollesse fragile d’un homme devenant vieux et que revienne le tonus du Directeur. Faut-il que nous soyons tous enchargés de nos croix. Doigts asséchés crochètent la poignée. Je me souviens, maintenant, ce qui m’attendait ce soir.

« Maître Wilson, entrez, je vous en prie. »

Le jeune américain sur le seuil. La roulure de son titre me reste entre les dents… Je suis trop peu accoutumé à donné les palmes honorables d’une titulature à si jeune être. Je conçois, désormais, combien il a du être dur pour mes aînés de précéder mon nom de la médaille d’une maîtrise trop vite gagnée. Ce petit est un coup de providence. Trouvaille désespérée à la veille de la rentrée lorsque Filius Flitwick s’est échappé vers d’autres contrées que l’enseignement. Qui pourrait lui reproché d’avoir choisi d’autres voies ? D’un geste, je l’invite à s’immiscer dans les hauteurs d’une tanière que bien peu aspirent à connaître. Venir ici est rarement signe heureux. Présages funestes rampent sur le parquet pour qui sait les observer. Bien trop de secrets se son divulgués, bien trop d’accords ont été passés ici en temps de guerre. Les murs résonnent encore des horribles étalages d’alternatives cornéliennes et de plans de bataille.

« Puis-je vous proposer quelque chose à boire, Magister ? Thé, tisane, café, digestif ? »

Si j’ai régné par la terreur depuis mon antre des cachots, prendre un peu de galon ont fait s’envoler mes manières. Que me reste-t-il à dissimuler derrière l’austérité d’un masque maintenant que ma vie a été désossée et passée au crible par cette vipère de Skeeter ? Que me reste-t-il de silences quiet et de jardins intérieurs lorsque les flammes de mon coeur s’en sont retrouvées étalées sous presse ? Procès. Victoire. Des copies funèbres fossoient pourtant encore le peu d’intimité que les Aurores m’ont laissé après mon passage entre leurs paumes. La politesse du désespoir peut bien s’exprimer dans les civilités d’usage. Mes doigts s’affairent autour de la boisson commandée et la poussent vers mon invité.

« Je souhaite faire avec vous le point sur ce premier mois d’enseignement. Je crois qu’il s’agit là de votre première expérience professorale, n’est-ce pas ? Dans une contrée qui vous soit étrangère, de surcroît... »

Quelques silences dansent dans l’air trouble d’une pause papillonnant aux corneilles.

« Comment ces premières semaines se sont-elles déroulées ? Parvenez-vous à trouver vos marques dans le château ? »


XX mots

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Sam 22 Déc - 21:58


Frileuses Flambées
« La grève échoue à contenir l'ondée. Marée lunaire coulant le soleil dans les abysses. L'astre diurne brûle les profondeur du monde d'une irradiation terrible. Perdu, l'homme se contemple dans une glace sans s'y reconnaître. »

Une tour de marbre noir s’élève à l’horizon. Coiffé d’un œil qui voit tout et à qui l’on ne peut rien celer, le ténébreux mirador directorial scrute les traits d’un employé encore trop peu familier. Inquisitrices prunelles glissent sur la carcasse grimée par un infect spiritueux, voix suave caressent l’oreille des charmes de l’âge. Severus Rogue a changé. L’être nauséabond qui traînait sa hargne léonine s’est enclos dans une chrysalide de tempérance. Qui sait ce qui jaillira de la lente métamorphose du ver ? Annelets auréolent le crâne chevelu d’un halo de sainteté ripaillant sur l’argent de la toison du potionniste intrigué. Miroitent les mêmes angelots sur la face du jeune Wilson. Rogue contre Malefoy. L’un a pour lui ses jeunes années d’espionnage. L’autre la connaissance du bonhomme. Espion contre Infiltré. Mangemort contre Bagnard réhabilité. L’affrontement promet désolations et coups d’éclats. Humble sourire s’esquisse sur un labre présentant les rougeurs appétissantes de la jeunesse et la fraîcheur de l’innocence. « Vous me faites trop d’honneurs à rappeler mon titre, Magister Rogue. Votre réputation seule relayée par vos articles plus que par la biographie que vous a allouée Madame Skeeter m’a invité au voyage : je voulais voir de mes yeux le plus jeune maître ès Potions du dernier siècle. »

Prendre chaise, contraindre corps à la douce soumission du cadet lorgnant l’aîné d’une authentique ferveur. Langage des muscles dit autant que les mots. Engoncer les chairs dans un carcan impressionné. Étuver le regard de la moindre suffisance pour n’y laisser flotter que malaise et admiration. Le masque est perfection. L’ongle pianote sur la cuisse, geste nerveux soigneusement étudié. Le front s’est lissé tandis que l’oeil bleu étudie la face busquée du Directeur de Poudlard. Lucius Malefoy lutte pour ne pas rire de son effet. Vieil ami, vieil ennemi. Tout félon et traître que soit le vieil espion, le myocarde s’incline à palpiter des vestiges d’une mignarde tendresse pour le dangereux cadet. Fiel et rancœur se dissipent. La guerre seule n’a pu lasser baguenauder que de sirupeuses cicatrices. Le poison bouillonne sous les chairs refermés. Pestiféré sentiment qui entache bien des souvenirs. Mais pas ceux concernant Severus Rogue. L’homme a su gagner plus que sa défiance. Il s’est arrogé les lauriers de sa véritable admiration. « Vous me fîtes la grâce de mon premier poste de professeur, c’est exact. Je vous en remercie, Monsieur le Directeur. Jeune carrière ne pourrait mieux commencer que dans ce cadre prestigieux. » Ampoulées formulations proférées dans un souffle hésitant où brille un américanisme maniéré. Montrer à l’autre que le jeunot choisit ses mots avec soin par crainte de déplaire.

Le laisser songer que le glas d’une séduction extrême opère sur la blonde tête du corps professoral. Secondes lacérées d’un silence étudié. « Mes premières entrevues avec les jeunes gens furent idéales. Ils sont avides de pratiquer, frileux de théoriser, mais respectueux tout de même dans l’ensemble. » Hochement grave de tête empesantit la nuque d’une précieuse préoccupation. « J’ai toutefois remarqué que les rivalités entre maisons de l’école semblaient un sujet à prendre au sérieux. Hier encore, il me fallut assigner des retenues à deux élèves, un Gryffondor et un Serpentard de sixième année qui se disputaient. » Froncement des sourcils se joignant en une harmonieuse ligne d’or au dessus des prunelles éclatantes d’une incompréhension factice. « Ces inimitiés semblent préoccupantes, ne pensez-vous pas, monsieur le Directeur ? » Jamais Lucius Malefoy, mort ou vif, n’aurait proféré pareille sottise. Mais le jeune superviseur des aigles n’est pas l’âpre python s’enorgueillissant de ses écailles.  
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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
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Dim 13 Jan - 19:40
FRILEUSES FLAMBÉES



Sous l’augure d’une soirée bien entamée, la silhouette troublante du jeune hère attire mon attention. D’un naturel suspicieux, je ne peux m’empêcher de trouver les accents de cette voix vaguement familiers, quand bien même le maniérisme américain m’en semble insupportable. Enfin, après le recrutement de Hieronymus Vasiliev, il était presque de bon goût d’ouvrir les portes de l’école au grand Ouest. La voix roule, presque Angelus pour qui sait l’écouter. Ses intonations mènent l’auditeur jusqu’aux portes du paradis : l’enfant est en odeur de sainteté.

« Vous me faites trop d’honneurs à rappeler mon titre, Magister Rogue. Votre réputation seule relayée par vos articles plus que par la biographie que vous a allouée Madame Skeeter m’a invité au voyage : je voulais voir de mes yeux le plus jeune maître ès Potions du dernier siècle. »

L’esquisse d’un sourire effleure les lèvres de l’austère admiré. Peu enclin à apprécier les flatteries ou les flagorneries lorsqu’elles viennent d’en bas, je ne peux m’empêcher de ressentir une vague chaleur de par le cœur. L’être qui me fait face a gagné justement sa place parmi mes professeurs : j’ai lu son travail de maîtrise, ai été ébloui par son approche de la magie toute teintée des charmes de Célestes Choristes. Recevoir des félicitations de lui a certainement un effet différent des ovations disséminées par le grand public. J’incline le col en remerciement, et fais venir à moi deux verres à pied et une bouteille de vin au miel. J’aurais pu opter pour le pur feu bien entendu… mais il est parfois bon de varier, et les moldus ont un inégalable savoir-faire lorsqu’il s’agit d’alcool. L’écarlate dégoutte dans les ballons tandis que je pousse l’une des coupes vers lui.

« Vous me fîtes la grâce de mon premier poste de professeur, c’est exact. Je vous en remercie, Monsieur le Directeur. Jeune carrière ne pourrait mieux commencer que dans ce cadre prestigieux. »

Remerciements, encore. Faire boire le jeune homme pourrait sans doute être une façon de le désosser du carcan de politesse exquisement maîtrisée dans laquelle il s’engonce. Son attitude me rend curieux : un mélange de convenances parfaitement lissées et d’élans de spontanéité. Présence troublante, presque illisible. Moi qui suis accoutumé à cerner avec aisance les gens, je ne sais par où attraper cet étrange jeunot à la crinière aussi pâle que celle de Malefoy jadis.

« Je sais reconnaître l’excellence quand je la vois, Magister Wilson, il aurait été sot de ma part de ne pas vous engager. Appelez-moi Severus, toutefois. Nous sommes collègues après tout. »

Sourire avenant. L’âge m’a rendu habile pour les turpitudes relationnelles, bien que j’ai passé la majeure partie de ma vie à me cacher sous le masque de l’ours cynique. Douce ironie, j’ai toujours eu trop peu d’affection pour les plantigrades… La voix mesurée du jeune homme reprend le cours de son chemin jusqu’à mon esprit, écartant les pensées parasites tandis que je porte aux lèvres mon verre le temps d’une infime gorgée. L’âcreté de l’alcool dénoue les muscles tandis que la voix se fraie un chemin jusqu’à moi.

« Mes premières entrevues avec les jeunes gens furent idéales. Ils sont avides de pratiquer, frileux de théoriser, mais respectueux tout de même dans l’ensemble.  J’ai toutefois remarqué que les rivalités entre maisons de l’école semblaient un sujet à prendre au sérieux. Hier encore, il me fallut assigner des retenues à deux élèves, un Gryffondor et un Serpentard de sixième année qui se disputaient. Ces inimitiés semblent préoccupantes, ne pensez-vous pas, monsieur le Directeur ? »

Hochement grave de la tête.

« Cela s’explique aisément, à vrai dire, par les deux dernières guerres que nous avons essuyées, mais je comprends que cela vous étonne. Le Seigneur des Ténèbres, Tom Jedusor, avait fait de son illustre descendance de Salazar Serpentard un argument de recrutement. Dès lors, nombre des sorciers issus de cette maison ont été stigmatisés… ce qui a, ironiquement, conduit nombre d’entre eux du côté du mage noir, renforçant ainsi l’impression que tous les Serpentards étaient des adeptes des forces du mal… Ce qui est idiot, naturellement. »

Mains croisées posées en équilibre sur le rebord du bureau.

« Je travaille à apaiser ces tensions en poussant les maisons à se mêler les unes aux autres le dimanche soir, comme vous le savez, mais les rancoeurs sont tenaces, en particulier chez nos septièmes années : la plupart d’entre eux ont subi de plein fouet la guerre en étant dans les murs de Poudlard au moment de la dernière bataille pour leur première année. Certains ont été torturés par des camarades de classe ou des mangemorts… Il faudra du temps pour que la maison Serpentard cesse d’être diabolisée, j’en ai peur. »

Tandis que nous devisons, une nuée de plumes incandescentes explose dans mon champ de vision. Fumseck est venu se poser sur le dossier du siège où s’est installé le jeune professeur, l’observant avec insistance. Sur le fauteuil voisin, Morsmordre sommeille, apaisé, comme seuls les chatons savent le faire.

« On dirait que vous l'intriguez... Ah ! Par ailleurs, il faudra également que vous vous rendiez, à l'occasion, à l'infirmerie pour le check-up annuel des employés. Rien de grave, il s'agit de quelques menus enchantements de diagnostic. »

883 mots

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Jeu 4 Avr - 10:18


Frileuses Flambées
« La grève échoue à contenir l'ondée. Marée lunaire coulant le soleil dans les abysses. L'astre diurne brûle les profondeur du monde d'une irradiation terrible. Perdu, l'homme se contemple dans une glace sans s'y reconnaître. »

Oeil louvoie sur les traits apaisés du Directeur de Poudlard. Insolites changements survenus sur le minois de ce vieil ami. Jadis rival, le voici devenir presqu’amical. Face connue et pourtant modulée en profondeur par les ans et le poids d’une rédemption. Les traits se sont lissés, la tignasse éclaircie, raccourcie. Bel homme sur le tard. Quelques mots ont suffit à dégoupiller sa prudence. S’il demeure circonspect, la flambée d’une promesse d’amitié embrase ses nocturnes calots. Cajoleries du regard. La trahison se fait aussi douloureuse qu’exaltante. « Appelez-moi Ernst, dans ce cas. Abandonnons de tous côtés les rigueurs protocolaires. » Chef s’incline à la réception d’une coupe de breuvage divin. Vin français ? Quand le Cerbère austère est-il devenu l’instigateur de raffinés plaisirs ? On en apprécierait presque sa compagnie au point de commettre imprudence.

Tandis que l’amerlock sirote précautionneusement son vin, le tambour grave d’une voix lui conte lénifiantes légendes des décennies passées. Quel inintérêt dans la matière. Quel intérêt dans la douce objectivité employée. Ombres et lumières tissées avec délicatesse dans le discours. Severus Rogue n’est, définitivement pas, le chantre d’Albus Dumbledore. Une crainte écartée. Poudlard pourra-t-elle fleurir sous cette nouvelle houlette ? Vin, peut-être, ou présence lénifiante du maître des potions endorment un peu l’esprit. Euphorie longtemps reléguée au rang de fantasme. Voici que chantonnent les blandices du repos. Méfiance s’envole imprudemment. L’alcool fait son office, relaxe les muscles. Comme il serait aisé de se couler à tout jamais dans cette nouvelle identité. Oublier.

S’oublier.


S’alléger des fardeaux de la lutte. Oublier les années de casse-pipe. Cataclysmes se mêlent d’amnésie, et la liqueur carmine flambe sur la langue. « Votre pays a besoin de temps après avoir connu si longue guerre. Il n’y a rien de surprenant à cela. L’école a été le théâtre de bien sanglants événements, m’a-t-on dit. » Note d’espérance distillée dans le verre. « J’ai pu voir cependant tout le bien que vous faites aux esprits échauffés. Ces rendez-vous dominicaux transcendant les clivages des maisons par exemple… Même si certains de vos élèves n’ont pas conscience de votre ouvrage, il en est d’autres, même parmi les Septièmes années, qui le voient. Vous ne pourrez apaiser tous les esprits, mais vous pouvez poursuivre ce travail. L’immense majorité du corps enseignant ne vous soutient-elle pas ? » Se piquer au jeu. Être autre. Grisante sensation de l’alcool et de cet hideux accent mêlés sous semblable palais.

Espace flamboie abruptement. L’aigle des lieux, le phénix de ces bois. Voici Fumseck, le piaf du vieux, posé derrière moi. Bec acéré, serres lacérant le dossier. L’oeil se fait inquisiteur tandis que le jeunot repose son verre pour se tourner vers l’oiseau. Pointe brûle toute à côté des prunelles. Un peu trop proche. « Je vois ça. » L’enthousiasme s’en voit quelque peu douché par le procès intenté par ce sagace animal. Paume tendue, tentative de flatteries sur l’encolure brûlant de vermeille et d’or vieilli. Le corps se tend à la mention d’une visite médicale. L’alcool seul ne suffit pas à garder la brûlante léthargie. Vite. Explication à quérir. Cerveau embrumé. Vérité éclate. « A propos de cela, Severus... » Minois gêné. « Vous le découvririez bien assez tôt, autant vous l’avouer. » Pommettes rougissantes de vin et d’embarras. « J’ai été frappé, un peu avant ma maîtrise, par un méchant enchantement. Je crains d’être pris dans une course contre l’imminence de la mort. J’ai, pour l’instant, réussi à circoncire les effets de la malédiction à mon seul côté, mais il me faut trouver le contresort s’il existe. » Jeunesse s’exprime avec une redoutable résignation que seul pourrait avoir un homme âgé. Le mangemort a déjà bien trop vécu. Pourquoi s’accrocher alors à l’espoir d’une renaissance plutôt qu’à la douce certitude de l’expiation ?

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Dim 28 Avr - 17:39
FRILEUSES FLAMBÉES



Les instants coulent, dégouttent le long de la lente trame du réel. Vasques se remplissent, se désemplissent, et les secondes filent, irrattrapables. Le Retourneur de temps même n’a jamais permis totalement de s’abstraire de ses effets. Qui voyage et vit deux fois vieillit aussi deux fois. La lénifiante sensation d’une conversation depuis longtemps entamée déferle, presque grisante dans son implacabilité. Je laisse mes doigts courir sur le ballon qu’ils enserrent. Le verre frais se réchauffe au contact de la palpitante pulpe et de la liqueur. Le rouge du sang. Le rouge du vin. Le Christ en secouerait sa couronne d’épines de contentement.

« Ernst, alors. »


Murmure à mi-voix. Le prénom roule, chargée d’une obsession. Quelque chose de familier, quelque chose d’étranger. Je n’arrive pas mettre la main sur ce que m’évoque cet étrange sorcier venu de l’Outre-Atlantique. Profil inconnu, œil vif. Un sentiment de familiarité m’assaille, se dilue dans ma mémoire. Sur mes gardes, en confiance. Deux états d’esprit s’affrontent sans que je ne parvienne à trancher en faveur de l’un ou de l’autre. Le maître des sortilèges, Ernst Wilson, auréolé de sa maîtrise, de sa puissance, de son allure, demeure pour moi une énigme à décrypter, un puzzle à résoudre. Et Merlin sait que j’aime les mystères.

La voix profonde et juvénile résonne encore, calme, lente et posée, rehaussée de l’exotisme de cet accent que nombre d’anglais jugent vulgaire. En fait de grossièreté, les tintements de Chicago se font presque mélodie à mon oreille. Il y a dans cette désinvolture de langue un accueil fait au tout venant. Écouter parler Wilson, c’est avoir l’illusion, au moins un temps, d’être environné de cette douce chaleur que l’on ressent lorsque l’on est le bienvenu dans une maisonnée.

Alchimie. La chose est dangereuse. Puis-je ainsi baisser ma garde en présence de ce jeunot qui paraît être la transparence même ? Sous ses dehors maniérés, chaque sentiment, chaque crainte, chaque joie bourgeonne et éclot sur son visage avec la fraîcheur d’un champ de fleurs. Wilson est charmant, un peu trop peut-être. La gorgée de vin, pourtant, relaxe mes muscles et me laisse aller à l’écoute attentive de ce tourbillon de candeur mussée sous la puissance d’un génie encore vierge de toute corruption inhérente au pouvoir.

« J’espère que vous avez raison... »

Inhalation des fragrances flottant dans l’office. La liqueur sanglante embaume au côté des lys. Explosives effluves de fleurs et d’alcool mêlées. Une note de lavande, lointaine, échappée d’on ne sait où vient offrir rebuffade aux arômes de spiritueux.

« Mes collègues, pour la plupart, soutiennent l’entreprise, heureusement. En tant qu’école, Poudlard a un devoir de neutralité dans les conflits politiques passés et présent, cependant... »


Cependant, les réminiscences de la bataille de Poudlard sont encore fraîches. Tombes jetées dans l’enceinte de l’établissement. Mémorial, plaques, symboles de reconstruction. Le château a vécu, et les acteurs de cette existence passée ne sont encore assez oublieux pour rebâtir sur les vestiges d’inimitiés, de combats, de traque, de haine. Nul besoin d’achever cette phrase. Changer de sujet, vite. La visite médicale tombe comme une évidence, sujette à de nouvelles controverses.

Mes paumes se crispent un peu à la mention de l’indisposition de Wilson. Prudence s’étiole sous le coup de la surprise, de la colère. Comment un si jeune homme peut-il déjà se percevoir comme condamné ? Trouver le contresort s’il existe. La nuance ne m’échappe pas. Infléchissement de la voix.

« Sans être maître en la matière, je connais assez la magie noire, les enchantements létaux, les malédictions, voudriez-vous me raconter les circonstances de l’obtention de cette blessure ? »

Un brouillement de perception, un manque de clairvoyance peut-être, me pousse à proposer mon aide plutôt que celle de Camille Nott ou du personnel médical. un peu de curiosité morbide, aussi. J’ai, en fin de compte, toujours aimé les énigmes.

« Souhaitez-vous que j’examine l’enchantement ? »


684 mots

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Jeu 30 Mai - 12:28


Frileuses Flambées
« La grève échoue à contenir l'ondée. Marée lunaire coulant le soleil dans les abysses. L'astre diurne brûle les profondeur du monde d'une irradiation terrible. Perdu, l'homme se contemple dans une glace sans s'y reconnaître. »

Précipitation glaviote tout à coup dans les tempes d’argent liquide. Le poil clair se hérisse sur la carne crispée. S’il est une chose que potion ne peut faire disparaître, c’est bien l’impiété engravée dans les chers. Fer rouge. Geôle clapote sur son avant bras sous une couche de fond de teint. Qui eût cru que les artifices moldus pussent s’avérer utiles ? Ô l’amusante pensée d’un Malefoy s’abaissant à ces trucages.

Réluctance pèse sur l’épaule tandis que le myocarde accélère tempo. Les valves font ardre le sang d’une crainte. Et s’il était découvert ? La face blêmit. « C’est que… je ne voudrais pas vous importuner. » Le hâle carmin d’une fausse gêne enflamme les joues pouponnes. Mais qui mieux que l’outil affûté du Seigneur des Ténèbres pour défier son ultime présent ? Car Severus seul a su tenir en échec l’implacable inquisition d’un ongle raclant les tréfonds de sa mémoire. Puissant, le Directeur l’est. Sous-estimé, souvent, aussi. Lorsque l’audace de la jeunesse fit jeter son dévolu sur lui au vieux mangemort, il était loin de se douter que l’adolescent oblongue et filiforme serait l’artisan de sa chute. Devenu main du maître à la place des Malefoy, il a régné de duplicité. Jeux de masques, défiance. Car voilà que le jeune singe tente de détrôner le maître de la dissimulation et du mensonge.

« Votre réputation, toutefois, vous précède… » Nouvel enrosissement du vis. La jeunesse est rendue timide et malhabile par le voile d’une pudeur toute nouvelle. Hésitation du vieil hère engoncé de son masque de chair. Déglutition faite avec une timide ostentation. « Je suppose que vous pourriez y connaître quelque chose, peut-être. » Les doigts sont longs et un peu malhabiles lorsqu’ils pressent le tissu et le bois hors des boutonnières. Des préciosités d’une chemise s’exhalent la blancheur d’une carne défigurée d’ombres. Il n’y a guère nécessité d’ôter tout à fait le vêtement et l’avant-bras reste encarcanné dans sa manche. Le côté est dévoilé. Grande marque noire irradie. Les veines l’entourent d’un hâle bleuté, empoisonné. Combien d’heures fileront encore avant que Faucheuse ne vienne clamer son dû ? Le Polynectar au moins a le bon goût de ne maquiller aucune trace de magie noire, ni marque des ténèbres, ni malédiction.

Les chairs palpitent sous le souffle de l’homme rendu laborieux par l’inconfort de la situation. Peu savent qu’il se meurt, le grand aristocrate. Et déjà, il prépare sa sortie de scène, ne croyant plus au miracle qui l’en pourrait sauver. Ce destin funeste n’est-il celui de toute une caste de guerriers pour la folie de ces mondes ? La bouche se tord d’une moue. « J’aimerais vous dire que son aspect est pire que ses effets, mais je crains qu’il n’en soit rien. Cette saleté consume et ripaille de mes forces jusqu’à ce qu’il ne reste rien pour entraver le poison. Je suppose que la fin sera fulgurante. » La mimique se fait sourire pâle. « Je n’ai rien trouvé de mon côté, mais peut-être avez-vous l’expérience qui me fait défaut… » vous, mon cadet d’une pincée d’années. Tendre ironie.

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Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
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Sam 15 Juin - 11:32
FRILEUSES FLAMBÉES



C’est avec horreur que mes yeux découvrent le côté blême du jeune Wilson. Si poupon encore, et déjà dévoré par le mal. La tâche d’ombres gangrène la côte, cantonnée à cette seule surface infime par la puissance magique de l’homme. Ténèbres siphonnent ses forces. Mon visage demeure impassible, masque de glaise flamboyant dans les ombres nocturnes. Comment diable vais-je pouvoir lever ça ? L’expérience de @Camille Nott ne serait probablement pas de trop. Nul désespérance, toutefois, ne s’amourache de mon coeur. Il doit y avoir un moyen de ralentir… d’empêcher ce qui semble inévitable. Un homme aussi jeune ne peut souffrir d’un trépas aussi douloureusement infamant.

J’ai passé des décennies à empoisonner et tuer. Puis-je employer mon savoir, ne serait-ce qu’une fois, pour raviver les flammes de l’espérance ? L’image de @Moira A. Oaks flotte un temps dans mon esprit avant que l’hébétude dans laquelle m’a placée la révélation de la blessure magique ne se dissipe. Je me lève, précautionneux, me suis approché du jeune homme, penché sur sa silhouette gracile, agenouillé à son côté. Les doigts écartent le pan de chemise, parcourent la peau, l’étirent dans une caresse pour mieux voir l’étendue des dégâts. Baguette à la main, les charmes de diagnostic menacent de s’exhaler des lèvres. Je choisis de le prévenir, pourtant.

« Je vais faire quelques charmes de diagnostic. J’ai vu plusieurs malédictions de ce type… Comment en avez-vous été victime, encore ? »


Ces volutes noirâtres me rappellent par trop les délices que pouvait prendre le Seigneur des Ténèbres à l’infliction d’un compte à rebours sur le derme d’autrui. Quel plaisir, sans doute, pour une âme aussi tortueuse que la sienne, de connaître l’heure et le jour du trépas de ses jouets pour les avoir lui-même programmés. Un frisson s’éprend de l’échine, dévale la colonne. Je ne me remémore que trop d’avoir trouvé, parfois, un jeune mangemort dévoré par une malédiction, se tordant de douleur alors que les ténèbres engloutissaient sa peau d’une impie nécrose. Est-ce pareil destin qui attend l’homme dont la peau flambe sous mes doigts ? La magie noire imprègne ses tissus, couvre son derme d’une encre luisante et menaçante. Je renouvelle ma demande, intrigué.

« Quel sorcier vous a gratifié de cette marque ? Il est parfois courant que seul le lanceur puisse défaire ce type d’enchantement, mais vous le savez probablement. »

Je ne veux lui donner trop d’espoir. Il n’en semble pas déborder, de toute manière. J’aimerais toutefois pouvoir le sauver. L’imminence de son trépas me semble intolérable. Un sourire d’excuses flotte sur mon labre. Mine pensive s’étiole en une supposition :

« Peut-être un élixir de Mandragore pourrait-il vous aider à contenir le mal ? Ses propriétés régénérantes devraient vous permettre de stabiliser votre corps et votre magie afin d’éviter de trop importantes déperditions. Je crains cependant que ce ne soit qu’une manière de gagner du temps. »

Une manière onéreuse.

La baguette effleure la marque dans la douceur d’un geste.

« Specialis Revelio ».


Une bonne façon de commencer, présumé-je. Sourcil froncé dans l’attente du résultat. Et cette question de virer à l'obsession : Qui donc peut lui avoir causé pareil mal ?

504 mots

Sorcellerie

Sorcellerie
GRAND MAÎTRE
hiboux : 914
Mer 10 Juil - 21:47
Intervention MJSPECIALIS REVELIO
Succès critique | L'enchantement frappe la côte de Lucius et l'auréole d'une noire énergie bien trop familière aux deux sorciers. Il semblerait que ce soit bien le Seigneur des Ténèbres qui ait laissé sa marque sur le jeune Wilson... mais il semblerait que l'enchantement ait révélé une autre chose intéressante : le curieux individu, Monsieur Wilson, serait sous l'emprise d'une potion.

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