SUITE EVENT Crépuscule du soir. Argentin sindon moutonnant l’éther. Le froid déstructure la couenne de violine et granule bouffée de moelleux cumulus. Dans l’inhabituel frimas du mois d’Octobre, l’Haborym rague Babel d’une enjambée muette. Baguenaude niellée des pigments d'automne. Jaune, rouge, brun. Pot-au-feu d'éclats sahariens mangeottés par Bertha.
A l’exode d’une vineuse bacchanale, Archibald lamine pétioles coiffant bitume, menton pâturé dans un châle en laine tricoté mois plus tôt. Farniente peu targuée, muchée loin des ocelles carnivores. Ses collègues se gouailleraient comme suppôt de Bacchus à cet antonyme agrément. Charon au tricot? Quel portrait cornecul ! Trois bornes chiquées sous la voûte obombrée rallient l'Oligarque en bordure urbaine. Moumoute au bras et aux savates, il trouve refuge dans son glorieux sérail. Caillasse séculaire creusant la sylve, le manoir cueille Va-nu-Pieds et Mistigris dans ses froides tripailles. Le seuil à peine franchi que Citrouille prend la tangente comme une dogaresse écorniflée par les adultères de son indécrottable mirliflore. Est-il à blâmer d'évangéliser félins d'une morfale passion? Peut-il seulement renâcler - l'humeur syncrétique - ces baluchons de poils coquetant avec lui comme odalisques félons? Qu'importe les simagrées tombant comme Gravelotte, les ophidiens ragots chuintés par lopin d'insatisfaits dès qu'il a dos tourné. Qu'il soit bien ou mal luné, les triples buses doivent jupitérienne obédience dans l'ergastule professionnelle de son nébuleux fanum. Ansi le veut tout contrat scellé avec le Diable.
Dépaneillé de sa Duchesse, il courbe regard vers la rondeur ouatée entre ses mains. Vénusté à s'en pourlécher babines. Etranger cueilli à l'humeur incongrue. Ce chat a peut-être propriétaire? Duvet logé dans l'arc de son bras, au chaud contre son épigastre, il sème mignardises de ses doigts célibataires en s'accommodant bien peu d'une miette coupable. La calotte des chaudes phalanges se pressent contre la bâtarde toison, bien trop douce pour s'y récalcitrer.
"Voilà mon mignon, ici tu ne te feras pas enviander par le premier chinetoc!"
Murmure mielleux mollardé d'un souffle lourd et chaud contre la truffe rose. L'herse s'écluse d'une poignée gracile. Porte en chêne massif excavé d'une chatière. Convives libres de faire le mur pour giboyer bombyx ou musaraignes sous la cime funambulesque. Dans la noirceur onyx, Archibald se dépouille du hall pour le vaste boudoir et débouque somme toute férule pour démystifier l'orfèvrerie de sa noirceur sacrosainte. Chandelles et foyer s'embrasent dans l'enchanteur Phlégéthon pour mettre à nu les parures victoriennes époussiérées d'une pétarade contemporaine. Voltaires, lustre et badigeons se parementent à peinture fraîche et parquet en chêne massif dans un heuristique écrin. Antre sacré. Royaume des chats où certains se préludent dans la pénombre des moindres anfractuosités.
"Mesdames, messieurs, je vous présente Curry"
Curry? Rocambolesque lubie. Entre Citrouille, Potiron, Oignon et Chou-fleur s'empanachant déjà dans la gigantale mosquée, la guise du cornichon demeure fantasque, à la démesure de son personnage. Mais pourquoi curry? Bouquet d'épices égratinant la bouche. Monarque du coeur comme rosière tringlant vieux soudard.
"Faites lui bon accueil...Curry voici Citrouille que tu connais déjà. Oignon, Potiron et Chou-fleur"
Colis posé au sol, libre de bringuebader à sa guise dans la maisonnée. Le mecton hérisse échine et constate les moustaches rapaces des fieffés dévots. Sourire en coin.
"Vous devez avoir une faim de loup. J'ai compris, je m'attèle aux fourneaux!"
Ignorant l'employé sous la toison, l'ogre se mue fagotin. Délaisse t'il facétieux croquenots pour pantoufles à pompoms, casaque pour un tablier crayonné de licornes. L'ensemble napé d'un rose criard. Il se pâme, froufroutant jusqu'à la cuisine embrigadée à la suite du salon. Architecture simple où la vaste enceinte se parcelle d'un comptoir à mi-layon pour moindre cuitard, balatron ou vagabond prêts à boire rogomme jusqu'à l'aube incendiaire.
Coutelas en main, le sagace marmiton croche et concasse victuailles dans une détonation de saveurs. Le saumon nimbe la crique d'Ali Baba d'un pétrichor fraîs et poisseux. Perle d'Arctique acquise pour foison de quibus. Régalien désir pour la horde féline. Bestioles gâtées comme Dauphins sous la cime paternelle. Potiron et Chou-fleur flânochent truffe à proximité. Deux adorables bâtards. Oignon, impérieux skogkatt, fossile grincheux, lorgne les cadets d'une héliaste lucarne. Loin du tohu-bohu, Citrouille cagnarde telle oisive maîtresse près de l'âtre. Et Curry?
Le vent glacial se fraye caresses le long d’un manteau. Cloaque de fourrure lové contre la peau, boule grise tigrée de noir choyée dans des bras étrangers. Etrangers ? pas tout à fait. La soirée s’est avérée des plus mouvementées, bien plus rocambolesque que ce que j’espérais. Le postulat de départ était pourtant des plus limpides : supputant une petite affection pour les chats chez mon nouveau patron, l’énigmatique Archibald Rosier, j’ai pris ma forme d’animagus, me suis faufilé dans la foule, ai ronronné un peu dans ses jambes, et c’était gagné. Je suis d’ailleurs arrivé à mes fins puisque c’est présentement au rythme de son pas et des caresses égrenées par ses doigts que je me laisse bercer dans le frimas.
Toutefois, pour délicieuses que soient ces câlineries, oh oui, un peu plus à gauche, je n’oublie pas le reste de cette soirée… Une attaque… Les miens. J’ai reconnu dans la foule des visages. Un en particulier. Jack Monroe. Mon oncle paternel. Je suis resté suffisamment longtemps pour avoir le choc de le voir étendu sur le sol, blafard. Mort. Affliction secoue le petit corps de chat. Je me love un peu plus contre Archibald en quête de chaleur humaine et de réconfort. Une patte duveteuse se perd contre la chemise, un ronronnement s’égrène. Au chagrin succède une nouvelle émotion. Terreur. La voix d’Augustus Rowle résonne encore bien trop clairement dans mon crâne. Demain soir… Peut-être est-il temps de tourner les talons et de fuir ? Vampire. Dangereux être. Tout son corps empeste la putride pestilence de sa nature. Comme de nombreux euthanatoï, j’ai toujours détesté les vampires. Nous voyons leurs failles, nous voyons leurs faiblesses. Rupture dans le cycle de la vie et de la mort. Echappées belles loin des bras de Charon. Ils résistent aux sirènes des enfers. Malédiction.
Je ne peux m’empêcher de me sentir mal à l’aise en leurs présences. Frissonnements glaçants parcourent l’échine. Plus encore lorsqu’il y a un contact physique… Augustus Rowle est définitivement l’homme – enfin, le vampire – le plus effrayant qu’il m’ait été donné de rencontrer… Et il me faudra le revoir tout bientôt… Peut-être est-il vraiment temps de fuir ? Je pourrais rester félin, profiter de quelques jours d’hospitalité d’Archibald Rosier, assister à l’enterrement de mon oncle, prévenir ‘Jana puis quitter la ville ? Je suis certain de parvenir à disparaître dans la circulation… Inde ? Europe de l’Est ? Grèce ? Ce ne sont pas les destinations de choix qui manquent…
Le fil de mes pensées se trouble lorsque je sens le sorcier s’agiter. Main sur l’huis, bouffée de chaleur. Je tourne la tête. Petite oeillade curieuse d’ambre liquide. Quelque chose semble avoir capté l’attention du félin lové contre le Directeur du Département des Mystères. Me concentrer sur autre chose est un secours précieux pour oublier la tempête de noiraudes pensées qui tourbillonnent sous le petit crâne argenté. Divertissement Pascalien bienvenu. Douces câlineries semées sur son épine dorsale, le chaton ronronne. Je rougirais bien de pareil contact sous l’humaine carne, mais sous forme féline, je crains bien de n’avoir aucune fierté. Le Ronronnement s’intensifie tandis que je me cale dans les bras de Rosier en promenant une langue râpeuse sur la peau dénudée de sa main. A peine entendé-je le monstre murmurer d’un ton soudainement adouci : « Voilà mon mignon, ici tu ne te feras pas enviander par le premier chinetoc! » Coup de langue enthousiaste sur le nez d’Archibald Rosier. Mignarder est la clef du succès. Qui pourrait résister à de si mignons petits yeux dorés ? Personne. Cela dit, aucun chat non plus ne pourrait résister à l’expertise de ces doigts perdus dans la fourrure argentée. Il sait y faire, le Patron. Le petit chat, lové sur un perchoir confortable, observe autour de lui le coquet intérieur. Bon goût le dispute à effluves félines. Félines ? Il semblerait après tout que Citrouille ne soit pas la seule princesse séant. L’élégante Sacrée de Birmanie s’en va d’ailleurs se repaître de sa souveraineté en le domaine. Se coulant souplement, auréolée de sa toison lactescente, la voilà énamourée, lovée sur un coussin près du feu. Diva.
L’endroit semble bien plus lumineux et chaleureux que l’austère bureau occupé par le même homme. Rosier aussi a, semble-t-il, ses petits secrets. L’instant de béate volupté laisse place à la surprise… Qui aurait pu croire que le Directeur du Département des Mystères aimait à ce point les chats ? Quatre d’entre eux évoluent avec plus ou moins de grâce dans un salon élégant où flamboie un feu de cheminée. Couleurs claires, chaleureux intérieur. Chandelles brûlent d’une luminescence presque irréelle. Je n’avais jamais douté du bon goût d’Archibald Rosier mais enfin, tout ce luxe… L’humain se sent mal à l’aise quand le chat n’aspire qu’à élire domicile sur l’un des coussins tous proches. Foutus instincts félins. Il est toutefois évident que l’homme ne sait pas qui se pavane dans ses bras. La couverture est parfaite, plus que parfaite.
« Mesdames, messieurs, je vous présente Curry » Un moment de stupeur. Curry ? Qu’est-ce que c’est que ce nom ? Je lui fais part de mon incrédulité par un long regard pénétrant en hissant les pattes avant sur l’épaule pour mettre la petite tête à hauteur de la sienne. Le bouquet musqué de son eau de cologne me fait frémir moustache… La fragrance est un peu trop puissante pour le naseau délicat d’un chat désaccoutumé de ce type d’odeurs fortes. Mouvement amorcé, léger vertige. Mes patounes touchent enfin le sol, au milieu des autres félins. « Faites lui bon accueil...Curry voici Citrouille que tu connais déjà. Oignon, Potiron et Chou-fleur. Vous devez avoir une faim de loup. J'ai compris, je m’attelle aux fourneaux ! »
… Curry. Citrouille. Oignon, Potiron… Chou Fleur ! Il va vraiment falloir qu’il envisage de revoir son bon goût en matière de noms. J’observe les félins. Usuellement, les chats arrivent assez vite à déceler que je ne suis pas tout à fait des leurs. Les réactions sont généralement diverses. Quelques reniflements, quelques tours dans la mêlée. Surprise légère des chats, acceptation bienveillante de Potiron et Chou-Fleur. Le Vieil Oignon maugrée quant à ces jeunes cons. La princesse Citrouille se pâme et règne en sa demeure. Rien que du très ordinaire. J’entreprends d’explorer un peu les lieux. Boiseries précieuses, sérail des mieux entretenu. Il flotte dans l’air la naissance d’un fumet délicieux… Fumet délicieux ? Oeillade dorée vers la cuisine. La féline compagnie, déjà, s’approche. Potiron et Chou-Fleur par le fumet alléché se sont hissés sur le comptoir où œuvre Archibald Rosier, observant les geste d’un maître queux assuré. Chaise, plan de travail d’une cuisine équipée. Je bondis gracieusement jusqu’à un promontoire me permettant d’avoir meilleure vue sur les événements.
Derrière Archibald Rosier, je peux voir une apparition détonnante. Long ruban rose noué au-dessus de fesses s’agitant alors que s’affaire le cuisinier. Lorsqu’il se retourne pour attraper un couteau, c’est le choc ! Un élégamment ridicule tablier d’un rose criard du plus mauvais goût sur lequel se meuvent licornes au rythme de ses mouvements. Qu’est-ce ... Ce doit être une blague ! Il sait qui je suis, et il se gausse de moi, ce n’est pas possible. Est-ce un de ses petits tours ridicules ? Une plaisanterie. Voilà, une plaisanterie. L’homme évolue quelques instants pour s’en aller quérir un plat. Vue imprenable sur ses chaussons. Je pensais avoir tout vu avec le tablier… Crétin que je suis ! Naïf chaton ! Les pompoms assortis au tablier pomponnent avec la grâce d’un boursouflet lâché dans un magasin de porcelaine. Tout ce rose… Tout ce fluffy. Calme-toi, Pavel, CALME TOI !
Si j’étais sous forme humaine, je me serais passé la main sur le visage… Mais là… Bon allez, juste une fois. La patoune se déloge et passe sur la trombine hallucinée. Du rose ! Avec ça, j’aurais de quoi faire chanter mon patron jusqu’à la fin des temps… L’image sacro-sainte du Directeur imperturbable et manipulateur vient d’en prendre un coup… A-t-il diabolique jumeau ? Est-ce un être sous polynectar ? Réfléchis, Pavel, réfléchis. Mets de côté cette envie soudaine qui te grignote la conscience et songe à ce que ferait tout chat normalement constitué. En outre, puisque je suis là, peut-être puis-je aller faire le tour du propriétaire… qui sait, Archibald Rosier, outre ses ridicules oripeaux, cache peut-être de sombres et dangereux objets dans son coquet intérieur.
… L’envie est trop forte. Trop présente. J’ai beau me dire qu’il faut résister, je n’y puis rien. Bond gracieux, me voici au sol, tout près des chaussons hideux d’Archibald Rosier. Grands dieux, de près, ils sont encore plus irrésistibles. Patoune crochète pompom, griffe et crocs s’y plantent tandis que je commence à jouer avec les boules pelucheuses hérissées sur le dessus du pied.
Je. N’ai. Pas. Pu. Résister.
Voici la jambe bientôt paralysée par un monstre de fourrure grise et argent. Je me roule contre la cheville et ronronne en réduisant à néant l’un des boursouflets roses échu entre mes griffes. Que son petit frère de s’en trouve pas jaloux, je m’occuperai de l’autre tout après ! J’interromps le mouvement, avise l’humain au dessus, près à décamper s’il s’énerve. Je suis un chat. Je sais très exactement quand il faut prendre la fuite. Redressé sur pattes arrière, mouvement infime de Rosier. Je prends la poudre d’escampette. Porte entrebâillée, je file me réfugier dans le hall, gravis les escaliers, trouve une pièce vide. Si l’on me cherche, je suis calfeutré en haut d’une armoire dans ce qui semble être une chambre d’enfant. Un craquement. Je ne peux m'empêcher de me tapir en glapissant. « Meow ? »
Saint fanum. Hommage à Bastet. Dans l'ichthyenne boucane se trémoussent tinée de reins. Pupilles boursouflées et babines pluvieuses, les crapoussins gloutons passementent l'orée humaine à la perspective de dodue godaille. Ténèbres pâles, humbles photons de clarté dans laquelle mitonne Diabolus. Cuistance parfumée, irrésistible bavarois pour laquelle bourdonnent les pileux pensionnaires. Embesogné à structurer son pâté de saumon à l'aide d'un moule en inox, il ne réalise la mascarade, l'axiome sous le duvet tigré, l'humain dissimulé. Dit-on que l'Amour rend aveugle... Archibald Rosier en est le mirobolant paradigme. Noble stature coiffée de frissons, frêles vertèbres, chair empourprée et moisson de liesse. Cramoisi des félines conjonctures, il en oublie, étourdi, de sonder foyer à l'odyssée de marauds obombrés. Qu'importe! Si Mordiable il y a, il saura les pomponner comme il se doit! Bal des squelettes, moribondes agapes. L'homme se targue d'être bon cabaretier. En témoigne les ribauds tombés en quenouille au fil des cuvées et musquant monocotylédone à l'aube de leur trépas. Cycle universel. Rien ne se perd, tout se transforme. Chair putrescente lovée sous l'herbe épaisse. Tombeau vernissé de bouquets polychromatiques pour lesquels s'éberlue le noble fossoyeur. Rutilent les béants jardins autour du temple divin.
Gringottant patenôtre en fignolant fricot, il ne soupçonne l'assaut mais en tressaille peu. Molletoneneuse giboulée gratifiant babouches de férins ratiches. L'écoinçon buccal se corroie d'un sourire aux pompoms maltraités. Mignon, vraiment. Saumon plein les paluches, il parachève la pitance et s'épongent jusqu'à l'apophyse de ses doigts pour finalement polariser céleste attention sur l'estafette à ses pénates. Aurait-il pu prévoir si craintive réplique à l'incursion de ses doigts sur le moelleux duvet? Epoilante pirouette loin des mollets. Débâcle à l'étage. Abasourdi, Archibald sonde l'escadron rescapé bien peu réactif aux frayeurs de leur congénère. La graille sur le trône. Pas de pitié pour les croissants! Dans l'ordre des choses, les bestiaux sont empâtés d'une gouleyante caristade. Une faïence préservée dans le frimas du frigo, Archibald délaisse mistigris à leurs ripailles et chemine jusqu'à l'étage où semble s'être carapater beauté langoureuse. Où est-il donc? Défrusqué du tablier mais nullement des boursouflets roses à ses pieds, le poil synthétique trottine sur le parquet jusqu'à la seule pièce entrouverte. Au seuil, il hésite, un pincement au coeur, la caboche distillée d'une muette lypémanie. Chêne massif pignoché de blanc et de rose, divulgation sur l'identité du boudoir derrière le bois. Une chambre d'enfant. L'écho d'un somniloque tendron au berceau de la nuit abreuve encore le stroma de ses pensées. Se murmure parfois 'Ambroise' au creux des nuiteuses tumultes. Chérubin des Cieux soufflé par le Cor des Anges. Il se réconforte en songeant que l'enfant n'est point seul mais avec sa mère, ensemble par-dessus les nuages. Finalement, le cafard surclassé par l'inquiétude pour son lilliputien invité, le sorcier pénètre l'immuable pièce et se démasque dans la noirceur partielle. Si l'endroit est déserté depuis une décade, il n'en laisse rien transparaître. Poussière absente, parfum mielleux. Plumard niché dans un coin, sous une nielle d'astres luisants. Un portrait surplombe les draps. Poupon souriant, gâtées de joues rondes, d'une rosace bouche et de prunelles incendiaires. La blondeur cerclant son minois rappelle la mère, l'épouse perdue. A l'autre bout, une armoire. Solennelle et toujours goinfrée de bimbelots. Orphelin, dépouillé, le paternel perle agates vers une orbiculaire forme coincée dessus le meuble. Un miaulement. La physionomique grisaille se tranche d'une roborative tendresse.
“ Tu es là...”
Aménité au timbre, il remarque la tremblote au pelage. Effrayé? Il ne faut pas! Patience est maître mot mais l'incommode cambriole le pousse à osciller jusqu'au bahut pour en saisir, radius tendu, le peureux félin. Coincé dans ses bras, les doigts benoient les muscles tendus sous le poil d'orgastiques mignardises.
“ Il ne faut pas venir ici...”
Information et non un reproche. Poudre de mélancolie garnissant mots. Agrouelle en possession, le bipède quitte séance tenante la nursery et scelle l'huis sitôt dehors. Rejoignant la cuisine sans tumulte, le petiot est posé sur le massif central et sitôt concélébré d'une généreuse écuelle.
“ Il faut manger ”
Maigrichon léopard. Béatille à engraisser. Avachi au buffet, coulant odalisques prunelles sur sa nouvelle muse, le pelage est patiné en flatteries. Doigts précieux sur la molle toison. N'y a t'il chat plus gâté qu'en son vaste royaume? Dans la jouissive écume d'une mirifique distraction, Archibald dénoue cravate et premiers boutons de chemise, dénudant éclat d'arabesques à la base des clavicules. Arcanes d'un corps emmitouflé sous moult étoffe à tout heure du boulot. A l'ignorance de tatouages grignotant la chair absolue. Des épaules aux mollets, carcasse artistique.
“ Mange à ta faim, je reviens ”
Oh? Déjà parti? Fièvre hurlante d'une guerroyeuse journée. Grasse sueur sous l'étoffe, faire trempette dans la houle brûlante lui ferait grand bien. A lui et aux odorats d'autrui. Sans supplément de palabre, l'homo sapiens délaisse à contrecœur son odinique harem pour rejoindre les hauteurs. Vingt minutes plus tard, à demi-nu, serviette jaune citron aux hanches et chaussons rose aux orteils, Archibald traîne peinturlurée épave jusqu'au salon où roupillent moult ronrons. Malgré la quarantaine et les stigmates creusant le derme, le navire garde belle allure.
Boule de fourrure lovée dans un coin de l’armoire tremblant sous le frimas d’une frayeur glaçante. Je suis en danger… je pourrais l’être. Les pièces du puzzle ne collent pas. Le terrible et dangereux directeur des mystères ne peut être aussi doux, pimpant et froufroutant. Les deux images se superposent dans une détonante dysharmonie. Je laisse échapper miaulement, l’humain me trouve, déploie colonne vertébrale, crochète le chaton. Voyage aérien d’un havre protecteur à la douce chaleur de bras bienveillants. Encore un écho chaotique résonnant dans mon esprit. Comment peut-il être capable d’une si grande tendresse ?
“ Il ne faut pas venir ici...”
Je m’attendais à une remarque agacée… à un sortilège de torture, peut-être. De surprise, je me laisse attraper et emmitoufler dans de grandes paluches rassurantes. Revenu à hauteur humaine, je peux observer quelques instants la chambrée dans laquelle je m’étais engouffrée.Enfant. Archibald Rosier a-t-il une famille ? Rien n’a jamais laissé supposer au Ministère que l’ogre monstrueux tapi dans les corridors pour faire pleurer les stagiaires et crier les secrétaires ait trouvé hyménée à son goût. Les affres de la guerre n’étant pas si loin, je commence à supposer une tragique cargaison de cauchemars enterrés dans le jardin de sa mémoire. Tout ceci nécessitera enquête… Rémanences s’accrochent, lambeaux flattant le dos velu du petit mignard qui égrène ronron innocent : c’est un asile autant que des informations que je suis venu chercher ici. Asile loin du vampire. Informations sur mon énigmatique Patron. Les deux missions se calanchent dans une explosion d’indécision : laquelle privilégier ? La peur m’assujettis à son empire éloignant le spectre du rationnel.
La porte se clôt. La pâleur du couloir vient remplacer la froideur du linceul de souvenirs. Reminiscences désormais trop présentes dans le coeur de l’odieux fouineur que je suis. La curiosité le dispute à la morsure coupable de la gêne. Je n’aurais sans doute jamais dû voir ça. Pièce chaleureuse douloureusement vide de toute présence humaine. Il ne faut être grand clerc pour deviner les funestes chemins qui ont pu être empruntés. Comment l’enfant est-il mort ? Fille ou garçon ? Quel âge ? Quand ? Tant de questions qui ne trouveront sans doute jamais de totale réponse à moins de demander au principal intéressé. J’égrène un « Miaou ? » curieux depuis ses bras en frottant le crâne contre le torse dans un geste de réconfort. J’ai toujours été un peu trop câlin sous féline forme.
Cuisine. Gamelle. Flatteries sur l’encolure. Surprenante assemblée de chats. Citrouille se pavane, Chou-Fleur achève son repas, Oignon et Potiron ripaillent. Quatre zigotos félins. Cinq en réalité. Un Curry grisonnant est lâché à regret sur les hauteurs d’un plan de travail, une écuelle sentant divinement bon sous le museau alangui de l’étreinte de l’homme. “ Il faut manger ”
Ordre égrené avec la suave douceur d’un père inquiet pour sa progéniture. Le ton de la voix réchauffe le petit coeur du félin autant que celui du mage dissimulé sous les poils. Jamais je n’aurais cru entendre pareil ton s’échapper des lèvres de l’intriguant et dangereux directeur du Département des mystères. Un nouveau « Miaou ? » interrogatif s’échappe des babines lorsque je voudrais lui demander s’il est bien Archibald Rosier ou s’il est un imposteur sous polynectar. Le découvrirais-je un jour ? Je mange prudemment la divine bectance. Le boucher est adroit en cuisine. L’est-il autant par les armes ? Je gage que oui. Un frisson danse sur le pelage sous les doigts d’Archibald Rosier tandis que s’émoustillent les papilles gustatives d’un festin royal, banquet régalien.
“ Mange à ta faim, je reviens ”
L’œil félin se lève juste à temps pour apercevoir la noirceur d’un tatouage disparaître sous la soyeuse étoffe tandis que se détourne l’homme, cravate desserrée, chemise entrouverte. Voiles jetés sur les stigmates d’une histoire. Soirée éprouvante, mic-mac au Ministère… Je réfléchis vivement : il est probable que l’homme s’apprête à faire ce que toute personne normalement constituée ferait. Se détendre sous une bonne douche ou dans un bon bain. Cela laisse quelques temps pour une dangereuse exploration. Je ne connais pas les lieux, mais le fait est que je les explorerais plus aisément et plus rapidement sous une autre forme. J’attends quelques secondes en mangeant placidement, puis, avisant que le directeur du département des Mystères semble bel et bien parti, je passe à l’attaque. Il faut être vif. Un bond, l’animal est redevenu homme. Il faut être prompt. J’ai toujours foiré mes métamorphoses et ne suis jamais parvenu à transformer aussi mes vêtements : le dos nu couvert de tatouages rituels d’un prétendu cracmol se déploie-t-il… Il faudra quand même que j’apprenne un jour à transformer les fringues aussi me fais-je la réflexion, comme à chaque fois que j’emploie ce petit subterfuge à des fins compromettantes… C’est à dire ‘fréquemment’. Insensible à ma nudité, je commence à explorer un peu les environs sous l’oeil suspicieux de Citrouille et l’air parfaitement blasé de Chou-Fleur. Passant la main dans les cheveux, je m’aventure hors de la pièce, explore rapidement le rez-de-chaussée. Salons, bureaux. Rien de très personnel. Le manoir tout entier semble ne me donner aucun indice sur qui est Archibald Rosier. Un amoureux des chats mussé sous la carcasse d’un monstre hantant les interminables couloirs du Département des Mystères. L’insouciance qu’il affiche dans cet endroit me désarçonne plus que je ne pourrai le dire, bien loin du troublant masque qui m’avait fait naître au creux de l’estomac les papillons d’une fascination. Légèreté et gravité s’attachent à ses pas. Un Secret pour régner sur tous les autres… quoi de plus banal et de plus intrigant à la fois ? Je me glisse dans un office, longeant les bibliothèques, parcoure rapidement les tranches du coin de l’œil pour tenter de déceler les lectures de l’homme. Abîmé dans la contemplation du lieu à la claire pénombre de la lune, je sursaute en entendant une voix s’élever, bien trop proche à mon goût :
“ Curry? ”
Dans mon inattention, je percute le bureau. Choc sourd et sonore faisant rouler un encrier qui s’en vient se fracasser au sol dans un poudroiement de verre brisé et de gouttelettes d’ébène. La tache de ténèbres contourne le talon tandis qu’un chat détale, les patounes et le pelage pleine d’encre, laissant derrière lui l’emprunte d’un pied nu et humain. Archibald Rosier en vue… Eh merde. Est-il vraiment trop tard pour fuir cet homme, aussi sexy soit-il avec tous ses tatouages ? zut, viens-je vraiment de penser à ça alors que j'ai, de toute évidence, foiré mon infiltration dans de Dantesques proportions ?
Fracas. Froufrou biscornu. Anomalie auditive. Félon s'impatronise jusqu'au nerf du boudoir, moitié nu, vélin peinturluré à l'excès. Nul intrus dans le fiévreux crépuscule. Les chats rôdent en seuls maîtres. Macule sous la cime du piano fossoie curiosité mortifère. Constate Curry tout souillé tout étourdi. Capture boule de poils contre sein pour investiguer blessure. "Ben alors mon tout beau? Chatterie entre oreilles pour bercer la moumoute. Loup fourboute jusqu'à noiraude gentiane mouchetant chênaie de déviants stigmates. Empreinte humaine parmi patounes. Frisson gasconne la médullaire. Un mégalote oserait-il s'oxyder dans l'antre féroce?
Citrouille miaule. Frifilis à l'étage. Plancher qui craque. Inopinée coïncidence pour l'humain crocheté chat. Un autre trigaud. A l'ignorance du grison sous la mantelure.
Ocelle dévie vers duchesse. Mistigri courbe agates vers hauteurs. Signifie à l'intrus. S'incommode de l'hétéroclite poilu aux patoches crottées. Grime aux artiches, Archibald s'encroûte d'une malefaim vulcanique et croche surin dans la cuisine. Baguette? Moins galvanisant... Promesses de symposiaques vêprées à galvauder après cabalistique goupil. Du haut de sa rocambolesque dégaine, ceinture d'haillons grignotant l'iliaque, corbac s'ouate jusqu'aux échelons de l'Elysée à pas de velours. Citrouille aux talons, flairant garnache et s'empapatouant à la suite du maître telle une dilettante friquenelle. Chou-fleur et oignon choisissent de toupiner sur moquette loin des périls sanglants. Engeôlé jusqu'alors sous radius, Curry est posé à l'orée des marches pendant qu'Archibald écornifle noirceur muette.
Quête du va-nu-pieds. Turgescence sous l'épigastre. Pyramidale tohu-bohu. Ne perçoit qu'à la tarde pogne s'exhorter de l’abîme pour dégueuler subversif férule. D'une courbure acrobatique, Archibald élude léthifère ressac et décoche tibia d’une fourbe savate. Ribaud tombe à genou sur le purgatoire. Couine, papillonne, se démanche pour renverser le sultan. La virevolte l’ampute du taffetas mussant jusqu’alors son attirail génital. Bourrasque entre roupettes. Oops, ça chatouille! Joute bestiale, se tignonnent férines charognes, s'encapucent-ils de gerbes d’ichor. Paluches cognent et emprisonnent. Cuisses se frottent, bouches halètent. Finalement par-dessus, guiboles broyant cotyle, eustache fore jugulaire et suscite dernier soupir. Vermorels carmins mollardés du gosier emboquent galbe senior aveuli dessus l’entrecuisse étrangère.
Campé sur falourde, Archibald toussote. Tressaille d’un vineux pugilat. Tripote cadavre en quête d’enseigne sur l’insolent mecton. Camisole s’éventre sous les phalanges inquisitrices. Tatouages. Euthanatoi. Vraiment ?
« Voilà qui est peu encourageant »
Ligne de mire des augustes assassins. Ça pue faguenas ! Essuyant couteau sur bête morte, crachotant un ‘accio’ pour s’emmitoufler d’un peignoir sitôt mâchuré par gouttes de sang, il remarque crapoussin haret pelotonné dans un coin.
« N’aie crainte, ce n’était qu’un anodin cafard »
Sourire carnassier. Cadavre à ranger. Ce soir, tant que bourdonnent les innocents, os et chair seront mastiqués dans les pourceaux chicots. Rien de tel qu’une grosse truie pour godailler moindre pitance.
Tavelé de rubis tous azimuts dessous et sur peignoir - sang du sien, sang de l'autre - il pose croupion sur dépouille et soupir lourdeur et courbature. Plus de son âge. Vieillesse.
« Viens Curry, n’aie crainte »
Mandate villeux de ses bras tendus. Rougeoyant. Suintant la mort. D’un heureux sourire.
Insolent Destin vient au secours du chat. Qui l’eût cru ? Patounes noires maculées du crime odieux de n’être pas félin. D’être sorcier mussé sous duvet. D’être impromptu danger menaçant la quiétude du logis. A l’heure où danse le crime, l’échine du félidé s’en voit fauchée par les paluches de l’homme. Je me sens petit chaton sous la paume inquisitrice de l’hôte des lieux. Frayeur secoue l’infime légèreté d’un corps pressé contre la chaude carne du Directeur. Dans quoi me suis-je embarqué ? La tentation d’un aveu caresse mon pelage où s’égarent mignardises rassurantes. Ne serait-il plus simple de redevenir homme et d’avouer au directeur qui semble, somme toute, moins terrible que prévu, l’étrange manège qui poussa curry dans ses bras ? Atours félins mis à nus. Illusion révélée. Il serait facile de se glisser contre le corps de l’homme, de défaire serviette autour de ses reins et d’implorer pardon d’une singulière façon.
Réflexion s’en voit pourtant troublée par un éclat. Fracas non loin, feulement d’une Citrouille aux aguets. Chatte de garde ? La Sacrée de Birmanie s’en est toujours trouvée auréolée d’une fugace clairvoyance. Griffe à couper qu’elle a fait le lien entre le chaton gris et le nouvel employé de son sorcier. Les degrés sont empruntés jusqu’à l’étage tandis que palpite dans l’air l’imminence du combat. L’odeur de sang me fait frémir les moustaches et battre le carmin aux tempes. Froide analyse, juché sur l’épaule offerte, des environs. Redressé, croupe déployée prêt à bondir s’il le faut, je lorgne, étrange mirador de fourrure. Je devine une silhouette entre les ombres, perçois avec horreur le frimas d’une familière magie. L’un des apprentis de mon oncle. Ce même cadavre que l’on trouva au Ministère ce soir. A l’instant où je veux bondir pour aveugler Archibald Rosier d’une griffe savamment plantée dans l’oeil, il m’attrape et me pose sur les marches en s’élançant au combat. Patte en avant, feulement de Citrouille. Je demeure à ma place sous l’oeil inquisiteur de la chatte, comme paralysé par l’iridescence bleue de son iris.
Méduse me fige de sa mirette enchantée, et je ne puis qu’observer le tourneboulement d’un combat perdu d’avance. Jeune euthanatos, Imrick n’a que vingt quatre ans et n’a jamais brillé au corps à corps. Redoutable lanceur de couteau, je n’ai jamais eu le moindre mal à le mettre à terre quand nous en venions aux mains. A l’instant même où il a laissé Archibald s’approcher suffisamment de lui pour faire goûter sa peau à la caresse de sa hargne, il avait perdu. Issue scellée tandis que palpite le myocarde sous la carne. Quelque chose louvoie dans mon esprit, convole en justes noces avec les noires profondeurs de mon cœur. Violence et Rédemption. Les toiles se teintent d’une marée sanglante qui ondoie jusqu’aux frontières de félins territoires. Patte trempée dans le cruel vermeil échappé d’une arcade béante. Les doigts de l’assassin courent sur le macchabé, découvrant le rituel tatouage gravé à même la peau.
Un signe à la base du cou luit dans les ténèbres. Symbole traditionnel d’une vengeance. Imrick était là pour faire tinter le glas du meurtrier de son maître. De mon Oncle. Les images de la soirée papillonnent dans mon esprit. Qui a tué mon parent ? Est-ce bel et bien Archibald ? Je ne le puis croire, et pourtant… ce que j’ai vu ne laisse que peu de place au doute. Mon enquête en devient plus centrale encore pour l’avenir des miens. L’heure n’est plus à la réflexion, l’homme à demi-nu, coutelas posé près de lui tend le bras pour appeler sa dernière trouvaille féline. Moi. L’esquisse d’un plan naît d’une première patte précautionneuse posée à même le carmin liquide qu’exhalent les blessures. Mine curieuse du chat, oeillade vers la toison poivre et sel qui coiffent les ténèbres. Résolution nouvelle pousse l’argent d’un pelage strié à venir toucher la peau du vainqueur, à ronronner entre ses bras. Palpitant tambourine de se sentir si près. L’odeur de la mort sature l’air, danse enfiévrée du squelette et du vif, tous deux enlacés pour l’éternité. Danse macabre. Brume oscille sous les esgourdes dressées. Moustaches frétillent tandis qu’il faut jouer le tout pour le tout. Lacération légère, les griffes s’attaquent à la peau de l’épaule d’Archibald. Une piqûre à peine tandis que le chat se glisse dans le dos de l’homme, perdu dans les ténèbres. Le pouvoir palpite. Concentration de mise. L’illusion naît pour Archibald seul tandis que s’enfuit le félin. Diversion. Un souffle porte sur la carne dénudée d’une omoplate l’illusion d’une paume brûlante et pressante, le vent chuchote dans la nuque offerte à ses caresses avec la voix d’un cracmol reconnaissable entre mille pour l’oreille exercée :
« Une vie savamment cueillie, Archibald. »
Lorsque se retournera le corps du meurtrier, il ne découvrira derrière lui que la cruelle absence du chaton et un long sillage d’empreintes félines ensanglantées. S’il les suit, il découvrira le carreau brisé par lequel est entré le jeune Euthanatos avide de vengeance, et s’il se penche suffisamment promptement, peut-être pourra-t-il découvrir féline silhouette se découper sous la lumière de la lune. Le chat s’est esquivé.
Valse des sons. Langoureux vertige aux sanglots de vie. Un long murmure désaltère curiosité au départ de mistigri. Ciboulot se colore de vin assassin. L’œil clair, l'oreille fine, l’implacable Bête se flétrit d'envie. Violon de chair grésille vaste néant. Un cadavre sur les bras et myriade d'énigmes en perspective. Pantachie avide. Humeur salée. Démacadamisé de féline candeur, chaleur poisseuse écrase les reins, baigne l'épigastre et picore l'aine d'un goût inassouvi. Morbide ventrée dore Léviathan. Une question étrangle pourtant le goulot. Croupion sur momie, ocelle plume jusqu'aux pénates, réalise espadrilles. Brodequins qu'il déguenille du moribond, contemple virginale couenne. Sans encre sans macule.
Encensoir de micmac. Si reliques sous son pétard n'est tuteur de l'insolite empreinte humaine au salon, qui en est l'infortuné propriétaire? Débris d'octave rebondissent encore. Un zéphyr sur la nuque, des murmures à l'enclume. Un timbre familier, prisé, flagorné. Grain de musc, havane à l'orée buccale. Animagus abreuve théorie et gonfle l'abdomen d'une symposiaque disette. Vraiment, quelle délicieuse mis en jambe. Garçon appelle sanction, chair lisse réclame morsure. Mutin vaurien. Gueule se crayonne dans les limbes. Un employé. Un agneau aux chicots incisifs. Impatience tord les ventrailles, griserie émmaillotte le squelette. Hideur féconde, chancre de bigorgnette. Partir en dérouine plutôt que 'croquer le marmot', rompre l'agésie sans se languir des retours d'Augustus. Dardé d'ambitions, Moloch se brosse d'un sourire, dévoile ratiches. @Pavel D. Monroe au coeur de l'intrigue...
Vraiment, le jeu risque d'être gouleyant... Abysse infinie...