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the smiles returning to the faces ft. Angelina
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Ven 2 Avr - 15:48
the smiles returning to the faces
Georgia Harris & @Angelina Johnson-Weasley
Here comes the sun - The Beatles

Début Juin 2004

Ses ongles tapotent le métal de la table dans un rythme insupportable, attirant l’œil agacé de son voisin de tablée. Georgia lui lance un regard en coin, comme pour l’inciter à se plaindre si c’était si horrible que cela. Elle se doute bien que c’est loin d’être agréable, qu’elle doit le rendre fou, mais qu’y peut-il, si son angoisse s’est décidée à s’extérioriser par une danse interminable et, malheureusement, bruyante. Elle aimerait secouer les doigts vers lui, qu’il attrape son stress et que ça s’en arrête là, mais c’est chose impossible, alors elle se contente de froncer les sourcils et se pincer les lèvres. C’est encore pire, maintenant qu’elle s’en est rendue compte, qu’elle sait qu’elle gêne les gens, ses ongles claquent plus vite encore, et son estomac se soulève dans tous les sens. Misère. Ca ira mieux, bientôt. Elle attend simplement un hibou, un résultat, une toute petite lettre qui l’apaisera aussitôt. Dès qu’elle l’aura, ça ira mieux. Ce soir, sûrement. Le médicomage lui a assuré qu’il ferait ça rapidement. Que personne ne saurait, évidemment. Secret médical. Peut-être qu’elle devrait faire des tests moldus, aussi. Peut-être que c’est dû à autre chose, que les sorciers n’arrivent pas encore à comprendre. Son entraîneur sera forcément réceptif. Son médicomage peut-être un peu moins. Ils n’aiment pas trop imaginer que quelque chose leur échappe, les spécialistes.

Seulement, si son courrier revient négatif, ce soir, Georgia devra bien prendre les devants. Elle ne peut pas rester comme ça, dangereuse pour elle-même comme pour son équipe, sans rien faire. Encore moins maintenant qu’elle est sélectionnée. Elle a reçu le courrier officiel ce weekend, a aussitôt été hurler chez Olivier. Lui aussi est pris, évidemment. James les a aussitôt rejoint, et puis Katie, évidemment, et ils ont continué à hurler encore un peu. Ils ont bu, aussi, plusieurs bières s’enchaînant, et Georgia a eu envie de pleurer, d’un coup, de tout ce bonheur en suspens. Elle est sélectionnée pour l’Euro, parmi l’équipe nationale, pour les qualifications. Elle est sélectionnée, alors qu’elle est en forme physique plus qu’hasardeuse, exceptionnelle quand tout va bien, dangereuse quand le monde tourne. Elle est sélectionnée, et elle ne peut même pas prévenir son copain, qui vit à l’autre bout de l’Europe, perdu dans ses montagnes. Son copain, à qui elle n’a pas trop reparlé, pas vraiment, depuis l’Annonce, de toute façon. Son copain avec qui les choses semblent aller mieux mais pour qui le poids au fond du cœur paraît pourtant s’alourdir plus encore chaque jour. Elle est sélectionnée, et elle ne peut rien en dire à sa famille, qui vrombissent pourtant de bonheur à chaque sélection anglaise de rugby ou de foot, et qui ne savent rien de ses propres exploits sportifs. Elle est sélectionnée, donc, et pourtant elle n’arrive pas à être totalement satisfaite, totalement heureuse, et Georgia se déteste un peu plus, encore un petit peu plus, juste pour cela. Parce que rien n’est jamais assez, alors qu’elle devrait accepter combien c’est déjà énorme, combien c’est assez. Doit-elle encore se remémorer d’où elle vient, exactement, et combien cette sélection est un exploit ?

Alors Georgia en a eu assez, de cet état alambiqué, de ce bonheur qu’elle se refuse, et elle a écrit à Angelina, évidemment. Adrienne et Pandora ont bien essayé d’apaiser son cœur en pagaille, leur joie répondant à la sienne, seulement parfois Georgia a besoin de se retrouver face au regard calme et trop compréhensif d’Angelina, qui sait tant de choses, en a vécu tant d’autres, et comprend parfois les plis douloureux autour de ses yeux. Elle comprendra, Georgia s’imagine, tout ce que cette sélection représente. Elle comprendra peut-être aussi les peines qui s’y mêlent. Elle espère, surtout, Georgia, que la douceur du cœur d’Angelina viendra calmer les tremblements de ses doigts, qui tapotent encore, sans s’arrêter, la table.

Georgia s’est empressée de réserver une table au Petit Ogre, quand Angelina a répondu positivement à son invitation, désireuse de s’offrir un bon repas, une célébration comme une autre. Elle est arrivée un peu en avance, évidemment, la demie n’ayant pas encore sonné, mais l’employé à l’entrée a trop l’habitude de Georgia, qui demande une table ici dès qu’elle le peut. Elle arrive toujours un peu trop tôt, parce qu’il n’y a rien de plus odieux qu’une personne en retard, sauf si cette personne a l’avantage d’avoir deux fossettes adorées et de terribles boucles rousses. On l’a placée, alors, dans la cour intérieure, où l’ambiance du restaurant a réussi, quelques instants, à l’apaiser quelque peu. Elle a commandé un demi de blanc, parce qu’elle est en vacances, entre saison, que les entraînements pour l’Euro ne commencent que dans deux jours, et qu’elle peut se le permettre, pour une fois, sans conséquence. Alors elle sirote son vin blanc, main droite tapant la table, attendant son invitée. Elle espère qu’elle a envie de sushis, Angelina, parce que la table en face a reçu un immense plateau plus qu’alléchant, et Georgia a la terrible envie de les copier.

Elle n’a rien mangé de la journée, juste pour pouvoir profiter comme il le faut de cette escapade culinaire qu’elle s’offre. Elle a vu le regard lourd de sens que lui a lancé Adrienne, quand elle a remarqué la manière dont Georgia s’est contentée de déglutir thé et café, depuis hier midi, mais elle n’a rien dit, Dieu soit loué. Georgia n’a même pas eu besoin de prétendre devoir être à jeun pour le test du médicomage, ce matin-là. Adrienne lui a même prêté son highlighter, parce que Georgia a perdu le sien, elle l’a probablement oublié au fond de la pochette qu’elle a perdu en boîte de nuit, le weekend dernier, après l’inauguration de la boutique de l’amie de Pandora. Elle s’en est mis un peu sur les joues, en haut des pommettes, et un peu sur le nez, aussi, pour faire scintiller son teint. Elle a allongé ses cils de son mascara noir, a agrandi ses yeux d’un trait de liner glissant et a rehaussé ses lèvres de son gloss préféré, celui offert par Pandora la dernière fois qu’elle avait restocké son propre maquillage. Ses jambes se sont glissés dans sa jupe modulable, toujours en mini, et le rouge vif du tissu s’est accordé à merveille avec son débardeur noir en dentelle. Des compensés noirs aux pieds ont terminé sa tenue, qu’elle s’est empressée de montrer à Adrienne, en tournant sur elle-même. Son sourire tendre a fini de réchauffer le cœur de Georgia, qui a déposé un baiser sur sa joue, puis un autre sur celle de @“P. Pandora Parkinson”, l’air perdu, assise au milieu de leur salon — c’est une tête qu’elle fait souvent, depuis ce weekend, encore plus que depuis son arrestation subite, c'était dire — avant de se faufiler hors de la maison, Gonzales Street, pour profiter du grand soleil londonien et des pavés droits, la menant jusqu’au Petit Ogre.

Et, depuis, elle sirote son vin blanc, embête son voisin de tablée du bruit odieux et répétitif de ses ongles sur le métal, en attendant presque patiemment l’arrivée d’Angelina. Quand elle est là, enfin, ses jambes longues et basanées approchant à grands pas de la table, Georgia se redresse aussitôt, sourire aux lèvres, pour tendre les bras vers elle.

- Bon sang, Angie, cela fait trop longtemps. Ca me fait vraiment plaisir que tu aies accepté de sortir ce soir, souffle-t-elle alors que ses bras se referment autour des épaules de son amie.

Son corps semble immédiatement s’apaiser, rejetant au loin tout le stress et le mal-être qu’elle peut s’imposer pour se concentrer sur le principal : ce soir, elle dîne avec une amie, et la vie sera sans aucun doute bien plus douce. Little darling, here comes the sun…, chantonnerait l’autre.

1286 mots
:copyright: Eden Memories

Angelina Johnson-Weasley

Angelina Johnson-Weasley
Vif d'or
hiboux : 120
pictures : the smiles returning to the faces ft. Angelina Dd05573008b2e61133121628307da779
Sam 17 Avr - 17:42

the smiles returning to the faces | début juin 2004 | Chemin de Traverse, Le Petit Ogre -- Angelina & @Georgia R. Harris.

L’été prenait peu à peu sa place en Angleterre, les jours rallongeaient chaque fois un peu plus et les températures douces du printemps commençaient à se réchauffer. Angelina aimait beaucoup cette saison qui s’alliait parfaitement à son caractère solaire. Elle se souvenait avec nostalgie des premiers bains de soleil de juin lorsqu’elle était encore élève à Poudlard, nonchalamment installée sur l’herbe tendre du parc du château à essayer de penser à toute autre chose que les examens qui approchaient. Époque qui devenait chaque année de plus en plus lointaine. Ces années d’insouciance là étaient reléguées depuis longtemps au rang de souvenirs. Des souvenirs précieux qu’elle chérissait mais auxquels elle tachait de ne pas trop penser. Mais tous ces souvenirs heureux l’aidaient à ne pas perdre de vue une chose, Angelina aimait profondément le mois de juin. C’était une réflexion toute simple, un peu bête mais qui l’emplissait toujours d’une joie toute aussi simple. Ce genre de petits bonheurs auxquels elle ne goûtait plus vraiment, tant par triste habitude que par détestable entêtement. Vêtue d’une tenue estivale qu’elle dépoussiérait enfin après la grisaille de l’hiver et la douceur du printemps, elle pénétra dans la cuisine en claquant un baiser sonore sur la joue de sa mère qui lui lança un regard intrigué. « Ne m’attendez pas, je sors. » glissa-t-elle simplement. Mrs Johnson arqua un sourcil, la mine de plus en plus circonspecte. Depuis qu’elle avait retrouvé le giron familial il était rare de la voir projeter la moindre sortie à l’extérieur, hormis pour rendre visite à Alicia ou Katie qui passaient également le plus clair de leur temps dans cette maison. Depuis un an et demi chacun faisait en sorte de sortir la jeune femme de sa torpeur mais il était rare de la voir en sortir elle-même. Ou se laisser faire sans rechigner.

« Tu sors, hein ? » Angelina roula imperceptiblement des yeux. Forcément. Elle se doutait bien que derrière son apparent détachement, sa mère tenterait de creuser un peu plus. Pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi...pie ? La pie, cet emblème qui suivait la jeune Johnson partout depuis sa naissance. Elle se serait simplement passé de ce signe-là. Plutôt volontiers même. « Oui, les résultats des sélections sont tombés. » rappela-t-elle comme si ça tombait sous le sens. Mr Johnson et sa fille avaient passé les dernières heures du week-end à commenter toutes les infos qui leur étaient arrivées de leurs sources respectives et les mornilles étaient passées de mains en mains sous les regards courroucés de Mrs. Johnson qui répétait à l’envie « que les paris n’avaient pas leur place sous son toit. » Père et fille avaient alors décrété que le jardin était l’endroit idéal pour ce genre de petite transaction amicale. A ce petit jeu-là, c’était Angelina qui avait eu le nez plus fin, elle qui était encore dans le circuit avait senti bien mieux que son père ce qui s’annonçait. Une victoire qu’elle exhibait avec fierté, taquinant l’ancien poursuiveur qui se faisait désormais trop vieux pour ce genre de choses.

« Oui. Et ? » poursuivait sa mère sans perdre le moindre centimètres de terrain. « Et quoi ? Tu te doutes bien qu’on m’a appelé pour fêter ça. » finit par répondre Angelina dont l’agacement commençait à poindre. Elle était suffisamment stressée, inutile que sa mère en rajoute avec ses interrogatoires à n’en plus finir. « Je me demande juste si c’est une bonne idée… Je veux dire, c’est très bien que les filles tiennent à fêter ça avec toi mais… Enfin, tu sais… » « Ne t’en fais pas pour moi, maman. Mes rêves de grandeur je les ai laissés derrière moi sans regret. Ce n’est pas maintenant que je vais commencer à être jalouse. Cette vie-là n’est pas la mienne. Et c’est très bien comme ça. » Elle déposa un nouveau baiser, cette fois-ci sur le front de sa mère, avant de s’éclipser sans lui laisser le temps de répliquer. A force de débattre sur des points qui n’avaient même pas lieu d’être débattus, elle allait finir par être en retard et elle avait horreur de ça. Angelina n’était pas du genre patiente, elle ne supportait donc pas d’attendre les autres et trouvait donc légitime de ne pas les faire attendre.

Elle arriva finalement à l’heure dite devant la devanture du Petit Ogre où l’attendait Georgia. Angelina était sincèrement heureuse de retrouver son amie qu’elle n’avait pas vu depuis des lustres. Et elle était touchée qu’elle ait pensé à elle pour partager un morceau de son quotidien alors qu’elle avait toute légitimité de le faire avec d’autres. Toujours à se dénigrer depuis qu’elle était seule. Toujours à penser que les autres valaient toujours mieux qu’elle. Ça lui ressemblait si peu. Ça l’agaçait de plus en plus d’être comme ça. Mais elle n’y pouvait rien. Elle faisait son possible pour arranger la situation, sortir de ce tourbillon infernal mais ce n’était pas toujours simple. Elle faisait pourtant de gros efforts. La preuve était, elle avait fait le chemin jusqu’ici sans jamais chercher à faire demi-tour. Elle aperçut finalement la chevelure blonde et le si jolie sourire de la poursuiveuse qui venait de se redresser en la voyant approcher. Les deux amies se serrèrent dans leurs bras avec chaleur et affection. C’était indéniable, cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues. Trop longtemps reconnut Angelina avec une pointe de regrets. Mais cela importait finalement peu désormais. Elles étaient là toutes deux. Prêtes à rattraper le temps perdu.

« Je ne pouvais pas manquer ça, tu penses ! Mademoiselle la nouvelle star de l’équipe nationale… Toutes mes félicitations ! » murmura avec une joie sincère la née Johnson à son amie. « Comment vas-tu ? Tu parviens à descendre de ton petit nuage ? » Malgré la joie profonde de retrouver Georgia, malgré sa volonté de s’amuser et de profiter comme elle ne le faisait que trop rarement ces derniers mois, une petite voix s’insinuait dans l’esprit d’Angelina. La voix du secret. Car elle savait. Elle connaissait les derniers secrets de la poursuiveuse. Ses derniers déboires amoureux. Elle avait longuement hésité à lui écrire quand Charlie avait fini par lui lâché cette bombe entre les mains. Et puis elle s’était ravisée. En se disant que ce n’était pas ses affaires, que ça ne la regardait pas. Que croiser une Weasley, même abandonnée, ne serait sûrement pas pour plaire à l’ancienne Serdaigle. Et puis finalement c’était Georgia qui avait écrit. Pour toute autre chose. Sans doute pour profiter de l’euphorie de la nouvelle des sélections, passer du bon temps avec une amie qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps et qu’il était devenu compliqué de faire sortir de sa retraite. Georgia méritait de profiter de cette soirée et Angelina comptait bien tout faire pour cela. Mais pourrait-elle garder ce secret pour elle encore longtemps ? Le devait-elle seulement ? Après des jours d’interrogation, elle n’avait toujours pas tranché et ne comptait pas trancher ce soir. « Je ne sais pas toi mais je meurs de faim ! Ça fait un bail que je n’avais pas mis les pieds ici en plus ! Je suis contente que tu m’aies invitée. » conclut-elle avec un sourire complice en direction de son amie.

(c) mars. | 1204 mots


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Georgia R. Harris

Georgia R. Harris
MODÉRATRICE
hiboux : 304
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Jeu 6 Mai - 19:16
the smiles returning to the faces
Georgia Harris & @Angelina Johnson-Weasley
Here comes the sun - The Beatles

Début Juin 2004

Alors que Georgia relâche son étreinte, elle prend également le temps, furtivement, d’observer sa vieille amie. Un sourire tendre fleurit sur ses lèvres, qu’elle prend vite garde à effacer pour contrôler davantage son expression, moins authentique, mais moins risquée. Elle ne le fait pas d’ordinaire, auprès de ses vieux compagnons, pas ceux-là, en tout cas, mais ils se trouvent dehors, cette fois, et l’annonce étant à peine tombée, Georgia ne veut prendre aucun risque. Pas qu’il y ait quoique ce soit de problématique à s’acoquiner avec Angelina Johnson — bien qu’elle ait le malheur d’être une Weasley, et d’associer malgré elle tout une histoire familiale à sa présence. Que trouveraient encore à dire les médias ? Non, plutôt que de s’abandonner à ces pensées inutiles, Georgia prend les quelques secondes que met Angelina à s’asseoir, et elle à reprendre sa place, pour s’assurer de la bonne santé de sa compagne du soir. Le rapport au corps est, sans aucun doute, particulier, plus encore pour des athlètes comme elles, mais Georgia sait que les poignets fragiles de son amie cachent davantage qu’un régime sportif. Elle ne s’y attarde pas, observe plutôt son visage, qui n’a pas l’air trop fatigué — artifice ou non, Georgia ne peut pas le savoir. Elle se rassure comme elle peut, toutefois, en se disant que si Angie parvenait à le cacher, c’est qu’elle avait, au fond, une forme d’envie de vivre. Ca suffira, pour ce soir, parce que Georgia viendra teinter son visage de rides de rire, toute la soirée durant, et cela gommera tous les froncements de sourcil qui pourront s’y glisser, dès qu’elle sortira d’ici.

Si Georgia a bien tenté de calmer son expression, son sourire revenu à son habituel moue en coin, contrôlée, elle n’arrive toutefois pas à cacher les étoiles dans ses yeux aux félicitations de son amie. Elle pensait le lui annoncer d’elle-même, pas certaine qu’elle ait déjà eu la nouvelle, mais Angelina est forcément dans la boucle, puisque du milieu. Après tout, Andrew lui même a été sélectionné, et comme entraîneuse, Angelina a probablement été prévenue aussitôt. À moins que ça ne soit Katie, directement, qui l’ait prévenue ? Les festivités du soir de l’annonce officieuse s’étaient faites en tout petit comité, trois quatre d’entre eux se retrouvant par hasard chez Olivier pour hurler leur joie, mais Katie avait probablement glissé un mot à Angie le lendemain, sortie de sa gueule de bois. Toujours est-il qu’Angelina sait, et qu’elle est ici pour fêter Georgia : à ça, vraiment, la jeune poursuiveuse ne peut qu’accepter d’avoir les yeux qui pétillent bien trop.

- Merci, merci, je t’avoue que je ne m’y attendais pas vraiment, j'étais sûre qu'ils prendraient Joe Ryan, des Tornades ! J’ai encore du mal à y croire.

Elle a fait une bonne saison, évidemment, allant jusqu’au finale, malgré quelques frayeurs dues à sa maladie, mais Georgia, intimement, ne s’est jamais trouvée meilleure que d’autre, meilleure que les dizaines de poursuiveurs évoluant en tant que professionnels. Ils se connaissaient tous, dans le milieu, et certains évoluaient dans des clubs depuis de longues années sans avoir encore été sélectionnés — elle ne pensait pas que ce serait elle, déjà, qui rejoindrait l’équipe nationale. Elle ne peut pas dire, comme Olivier, que c’est un rêve d’enfant qui se réalise, car jamais Georgia n’a rêvé aussi loin. On ne rêve certainement pas de succès, d’équipe nationale ou d’athlète star, d’où elle vient : encore moins sur un balai, des miles dans les airs. Ce n’est pas un rêve d’adolescent, non plus, ni même de jeune adulte : la faute au doute, toujours, à l’insécurité, mordante. Elle se sait compétitive, bon dieu, elle l’est peut-être même trop, ça lui ruine l’estomac, parfois, mais elle ne s’imagine pas ambitieuse comme les médias la dépeignent, star montante de Flaquemare. Elle, c’est juste Georgia, Georgia Harris, qui a réussi l’exploit, à ses yeux, de valoir assez pour être sélectionnée. Non, vraiment, elle n’arrive pas à se faire à l’idée.

- J’ai fêté ça avec Olivier et James, puis mes colocataires, puis avec les coéquipiers de Flaquemare, puis là avec toi — je fête ça tous les soirs, et pourtant je n’ai encore pas tout à fait assimilé l’idée. Tu verras que même lancée dans les airs, souafle à la main, je ne saurais encore pas ce que j’y fais, avoue-t-elle avec un petit rire, ses doigts venant agripper le pied de son verre. Peut-être qu’une fois que j’aurais réussi à en parler avec Charlie…, commence-t-elle avant de soupirer, secouant la tête.

Elle ne sait pas quand elle réussira à l’avoir, probablement trop occupé à ses dragons — ou peut-être à parler avec cette autre femme, à prévoir les choses, qu’en sait-elle réellement ? —, mais ce n’est pas le moment de faire peser l’ambiance. Il n’en faudrait que peu, après tout, pour que son ventre ne se mette à faire des vocalises alors qu’Angelina oriente la discussion sur le repas, tirant un sourire tout aussi complice à la grande blonde. Elle hoche vivement la tête, tout de suite enthousiaste :

- Je suis affamée, tu n’as pas idée. La cuisine de Rhys est absolument délicieuse, je débourse bien trop de mornilles ici, je t’assure ! J’ai partagé les gnocchis à la truffe, avec Andrew, la dernière fois que je suis venue : un délice. Quelques secondes de silence, en souvenir de ces soirées particulières avec son ancien copain, où les flashs crépitaient à l’entrée du restaurant, et où leurs discussions étaient bien étranges, une fois à table seul à seul. Elle retient un soupir, et fait un geste vers le pichet de vin blanc entre elles, invitant Angelina à se servir : Tu aimes le vin blanc ? J’ai commencé à boire sans toi, tu me pardonneras l’impolitesse — on pourra reprendre autre chose, selon tes préférences. Ce qui s’alliera le mieux avec nos plats… Une envie spéciale ?

Elle s’autorise quelques instants, yeux défilant sur le menu, attendant qu’Angelina ne fasse son choix, connaissant bien trop les plats proposés pour véritablement s’y attarder. Sourire aux lèvres, elle sirote son vin blanc, et questionne gentiment, une fois l’attention d’Angelina revenue sur elle :

- Et toi, alors, comment vas-tu ? La saison terminée, c’est toujours un peu calme, trop calme même, et je sais que tu n’as jamais été trop douée pour tenir en place — tu arrives à t’occuper l’esprit ?

S’occuper l’esprit, oui, pour ne pas penser à l’autre, pour ne pas penser à ce qui ne va pas, dans son quotidien : ce n’est pas simplement une fébrilité d’entre saison, qui prend Angelina, Georgia le sait bien. Son sourire se fait plus tendre, plus attentif. Elle n’est pas présente autant qu’elle le voudrait, auprès d’Angelina, mais les deux jeunes femmes n’ont jamais trop eu cette relation là non plus, omniprésente. C’est Katie qui tient ce rôle, que Georgia n’a pas vraiment avec qui que ce soit. Pandora, peut-être ? Pandora, parfois, en tout cas. Mais elle peut essayer, quand elles se retrouvent enfin, d’être la confidente attendue, l’oreille attentive. Ecouter, parler, rassurer, Georgia sait faire, quand ça ne la concerne pas.

1172 mots
:copyright: Eden Memories


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