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On ne voit quelque chose que si l'on en voit la beauté | Alienor & Rhys
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Dim 17 Jan - 23:38

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On ne voit quelque chose que si l'on en voit la beauté
Ce sont des Don Juan qui savent le chagrin d'amour, des amitiés de survivants qui fêtent votre retour. Et quand passe un drame et que l'un de nous il touche, on se donne des prénoms de femme et on s'embrasse sur la bouche…
- 22.05.2004

T’es dans la merde.
Tu souris au médicomage, un sourire un peu crispé. Tu mens bien pourtant, d’habitude, mais là c’est trop. Tu veux rentrer au restaurant, manger un morceau, oublier. Faire taire cette petite voix dans la tête qui te répète combien tu as merdé depuis tout à l’heure.

**

Quand tu y penses, ce sont les cris, les mouvements de la foule qui te reviennent d’abord. Les sortilèges qui fusaient – et l’horrible sensation d’être impuissant car ne pouvant pas risquer d’être vu à pratiquer la magie. Avancer, Nasiya Abasinde et la jeune femme près de toi, mettre des coups, sentir les chaires de déchirer sous tes poings, les nez craquer, la chaleur du sang sur tes phalanges… Et puis cet homme, derrière toi, son bras autour de ton cou et la chute inévitable. Se protéger le visage en se répétant que c’était une terrible idée de venir, en cherchant une solution. Les coups de poings et de pieds dans le buste, dans les jambes, dans les bras… Pourquoi as-tu baissé ta garde ? Est-ce que tu t’es effectivement ramolli, comme l’ont mille fois suggéré tes sœurs ? Tu n’as pas eu le temps de te maudire pour cette erreur de débutant, de te promettre des heures d’entraînement pour te remettre au niveau. C’est ton visage qui a craqué, et tout est devenu noir.

La voix de Potter résonnait dans l’atrium quand tu as ouvert les yeux. Nasiya était près de toi, le silence était fait. Potter accusait, prévenait, rassurait – mais tu n’avais même pas la forme de sourire à sa comédie, à ses jolis mensonges. Tu avais juste mal. Tu as essayé de t’appuyer sur ton ami pour te redresser – tu es retombé pour cracher du sang, et il t’a fallu toute ta volonté pour réussir à te tenir debout. Tu n’as même pas essayé de lever une main vers ton torse pour vérifier : tu savais déjà que quelque chose n’allait pas. Et puis, le Ministre a annoncé que les blessés seraient conduit à Sainte Mangouste, et tu t’es surpris à trembler.
Pas de colère contre les hermétiques, pas d’amusement devant son discours, même pas de douleur parce qu’il te semblait que ton corps entier était en miettes, que tu allais t’effondrer à tout instant. De crainte. Pour un homme comme toi, il n’y a rien de plus effrayant qu’un médicomage.

Tu t’es laissé emmener, parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Tu ne pouvais pas lutter, pas trouver de raison que ne paraisse suspecte, pas prétendre que tu allais bien et que tu n’en avais pas besoin. Tu t’es appuyé contre l’auror qui est venu vers toi, jeté un regard derrière toi, essayé de saisir le nom que donnait l’homme qui t’avait jeté à terre à celui qui prenait son identité. Nick Sanders ? Mike Sanders ? Ça bourdonnait trop dans tes oreilles pour que tu n’en sois certain – mais ce serait amplement suffisant. Tu as laissé Nasiya et la jeune femme derrière toi, en te mordant les lèvres. En un mot comme en mille : t’étais dans la merde. Il y a une excellente raison pour laquelle tu n’avais jusque là jamais mis un pied à Sainte Mangouste, pour laquelle tu avais toujours préféré passer par les euthanatoï compétents ou même les hôpitaux moldus si les premiers n’étaient pas disponibles – quand bien même c’est plus long, plus douloureux, plus ennuyeux. Être examiné par un médicomage, c’est laisser quelqu’un découvrir que tu n’es pas vraiment un cracmol, un simple sortilège pour vérifier ton état mettrait au jour ton secret et à mal ta couverture.

Alors c’est comme ça que tout s’effondre ? Sur quelque chose d’aussi bête, d’aussi stupide que ça ? Qu’est-ce que tu as ? Le nez cassé, peut-être une côte aussi – au moins fêlée ? Et c’est tout… Tu vas tomber, faire tomber ta famille pour si peu ? Trahir près de quatre-vingt-dix ans de mise en scène sur une bêtise, parce que tu as baissé ton bras trop tôt, parce que tu n’as pas fait attention à ce Sanders ? Tu as eu envie de hurler, de pleurer, de crier quand on t’a assis dans le hall, quand on a pris ton nom avant de te promettre qu’on allait faire venir au plus vite. Tu es resté très calme pourtant, froid, droit, à fixer le vide. La fin inéluctable de toute chose… Bien sûr, ça n’allait pas durer, bien sûr tôt ou tard vous alliez être découverts. Mais tu ne pensais pas que ce serait de ta faute, que ce serait une de tes erreurs. Tu as levé la tête lentement vers le médicomage qui s’est approché pour t’annoncer qu’il allait s’occuper de toi, la boule au ventre. Et pourtant, tu as souri en avisant son visage. Tu as posé une main sur son épaule que tu savais tatouée sous la blouse, te sentant incroyablement léger. Libéré d’un poids, tout d’un coup. L’étiquette le présentait comme William Kelly – le chef d’un clan mineur déjà croisé aux réunions londonniennes, un irlandais sans doute. Ta main à couper que tu devais son apparition providentielle à Arthur et Arvel. Ou peut-être juste au bon sens d’une organisation désireuse de protéger ses secrets – mais il te fallait des noms à louer à cet instant.


- Qu’est-ce que tu foutais là-bas ?
- Je virais un de mes employés. Et je voulais voir.
- C’est très con.
- Je sais…

Tu lèves les yeux au ciel, alors que l’autre finit le pansement. Il t’a lancé quelques sorts, remis le nez et les deux côtes cassées en place, et fait avaler une potion contre la douleur. Aucun sort ne t’a touché, il a précisé un peu rassuré – mais il a vérifié l’état des tatouages sur tes mains dans le doute.

- Je devrais sans doute te garder en observation, mais faut pas qu’un extérieur vérifie ton état. Je vais te sortir de là mais fais-moi plaisir, va voir quelqu’un et prend du repos. Bon déjà, je vais atténuer les hématomes.
- NON SURTOUT PAS !

Il sursaute en t’entendant crier, et lève un sourcil circonspect.

- T’as une sale gueule tu sais.
- Oui oui, je sais. Parce que je suis un pauvre cracmol roué de coups jusqu’à l’inconscience par des hermétiques en colère. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment, la vie est parfaitement injuste et ces hommes sont des monstres de s’être déchaînés comme cela sur un innocent incapable de se défendre pour une loi si insignifiante.

Kelly a un sourire amusé en t’entendant, et s’éloigne pour attraper ta chemise. Tu l’entends murmurer un tergeo avant de te la tendre – il ne s’est pas vraiment appliqué, il reste des gouttelettes ça et là, mais c’est déjà mieux que l’énorme tâche coagulée qui la recouvrait avant que tu ne l’enlèves – ça saigne beaucoup, un nez. En détaillant les points rougeâtres sur tes bras et tes poignets, tu te demandes s’il s’agit de ton sang ou de celui d’un autre… Il faudra que tu le nettoies avec plus d’attention, c’est que tu l’aimes beaucoup ce costume jaune canari.

- T’es un drôle d’animal Price. Mais ça fera une belle histoire pour le juge. Tu veux que je rajoute quelques blessures sur ton dossier ?
- Non merci, si ces hommes sont envoyés à Azkaban pour violence caractérisée sur cracmol, ils deviendront impossibles à tuer.
- Je croyais que ton clan interdisait les meurtres hors contrat.
- Quel dommage que je ne sache pas vers qui me tourner pour passer un contrat alors…

Tu souffles par le nez.

- Je sais pas si je dois te trouver drôle ou sinistre. Enfin bon, tiens, voilà une ordonnance pour des potions de sommeil, tu vas en avoir besoin le temps que tout se remette bien en place. Fais-toi suivre quand même pour vérifier que ça rebouge pas. Et file avant que mon chef de service ne voit que je te laisse partir dans ton état, parce que si c’est le cas on va tous les deux avoir de gros ennuis.

**

Il n’y avait pourtant personne en vue qui t’a fait t’inquiéter, quand tu t’es lancé dans le couloir pour sortir. Mais l’homme t’a vu, et il s’est avancé en t’appelant.

- Monsieur ?

A son badge, tu devines qu’il s’agit du fameux chef de service que Kelly t’avait conseillé d’éviter. Merveilleux, tu joues vraiment de malchance aujourd’hui. Ton sourire est un peu crispé.

- Que faîtes vous ?
- Le médicomage m’a dit que je pouvais partir.

Il te fixe, avec un air surpris – ou suspicieux, plutôt.

- Quel médicomage ? Ce serait sans doute mieux de vous garder en observation, vous avez l’air d’avoir été pas mal bousculé.

Faut-il jeter Kelly en pâture comme cela ? Après tout, l’autre découvrira bien assez vite qui s’est chargé de toi – mais tu te sens coupable à l’idée de le nommer maintenant. Tu as risqué beaucoup pour des extérieurs aujourd’hui, tu n’as pas envie d’en faire moins pour un des vôtres.

- Kelly, monsieur. Je n’ai pas été blessé par magie… Je… Les hôpitaux me rendent nerveux et je…

Une lueur d’espoir blonde apparaît au milieu du pétrin dans lequel tu es en train de te mettre. La femme là-bas, tu la connais. Tu la connais bien, intimement. Et elle travaille ici… Peut-être que si elle acceptait de te raccompagner, tu pourrais avoir la paix ? Depuis combien de temps ne l’as-tu pas vue ? Vous vous amusiez bien, tous les deux, mais tu as eu la tête ailleurs dernièrement. Et à la voir de profil, elle aussi. Tu peux toujours tenter.

- Alienor ?!

Ton sourire se détend un peu et tu lui fais de grands signes en souriant, ignorant parfaitement l’homme inquisiteur près de toi. Pitié, Ali, dis-moi que tu as le temps de me raccompagner au restaurant et débarrasse-moi de lui.



@Aliénor S. MacMillan - 1 643 mots
en italique, les Price parlent gallois
code du titre par rogers
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