SANG PUR

ANNÉE 1964, Acte n°4875
Des registres du ministère de la magie a été extrait ce qui suit,
De l'union de EDOUARD HENRY GEORGES ARLO MACMILLAN et DEMELZA HOPE MACMILLAN née SELWYN, est née
HELEN ELIZABETH DEMELZA JOCELYN MACMILLAN,
Le vingt-huit août mille neuf cent soixante quatre à trois heures trente sept à Londres.

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Mon cher frère,
Quelle plaisir que de recevoir de tes nouvelles à travers ce faire-part de naissance et de savoir que enfant et mère se portent à merveille. La joie est d'autant plus grande que la famille McMillan a désormais un héritier !
Nous nous réjouissons à l'idée de rencontrer le petit Ernie, Demelza, Helen et moi-même.
Bien à toi,
Edouard

LES BANCS DE L'ECOLE

"Serpentard !"
Cela avait surpris tout le monde, mais la douce et espiègle Helen y avait bien toute sa place. Hyper sociable, extravertie, sérieuse et bonne élève. Une gueule d'ange qui cachait bien son jeu. Des gentilles fourberies évidemment. Mais que serait l'adolescence sans un brin de folie et de rébellion ? Une période bien ennuyeuse sans doute. Helen garde un souvenir très heureux de toute sa scolarité même si une partie de celle-ci sera marquée par la guerre contre Voldemort. Durant toutes ces années, elle a su faire tourner en bourrique aussi bien ses professeurs que les garçons. C'est là qu'elle a compris toute l'utilité du théâtre qu'elle avait tant pratiqué. Et là aussi que la passion de sa mère est devenue sienne. Après tout dans un monde où la magie est devenue banalité, l'art a toute sa place et toute son importance.

OMBRES ET LUMIERES

A la fin de Poudlard, le souvenir de Voldermort s'efface bien vite, malgré l'endeuillement pour ces visages qu'elle avait connus de plus ou moins loin, et surtout pour ses cousins Londubat et son petit-ami du moment. Elle travaillera dans une boutique de mode élégante, puis au sein d'un journal indépendant. Elle se cherchera quelques années avant de transformer sa passion pour les planches en métier. Au fur et à mesure des années, elle s'octroie une petite notoriété. Autant dans les pièces tragiques que comiques, souvent magiques, parfois moldues. Parce que l'émotion n'a pas besoin de la magie, réalise-t-elle en dévorant Shakespeare. Elle jouera dans des pièces qui feront un carton, s'essaiera aussi à passer de l'autre côté du rideau et enchaînera des histoires amoureuses grotesques, ou épiques, ou tragiques mais toujours à son image, un peu folle, très romantique, trop théâtrale.

FEU FAWLEY

Et puis il y aura Nigel qui embrasera son cœur au terme d'un jeu de séduction qu'elle aura fait durer bien plus que nécessaire. Au début ce n'était sans doute qu'un jeu en effet, comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre dont elle était l'héroïne et où le romantisme flirtait avec le pathétisme. Elle l'a rencontré en allant voir une amie dans le magasin de son mari, dans l'allée des embrumes qu'elle n'aimait pas plus que ça. Il était le frère du mari, Nigel et il avait craqué pour elle. Elle l'avait su tout de suite et ça l'avait amusé. Elle lui aura tout fait, tout demandé, tout en ne lui offrant rien en retour pendant des mois. Elle a pris peur quand elle a réalisé qu'elle l'aimait, alors elle l'a fait tourner un peu plus en bourrique. Et puis elle l'a embrassé, sur un coup de tête. Et ils se sont mariés très vites.
Les années qui suivirent furent les plus belles années de sa vie, malgré les remouds, malgré les années de guerre et la peur qui s'imposait. Pourtant ils étaient si différents tous les deux.

COUP DE THÉÂTRE

La rumeur courrait qu'Helen avait (eu) un amant. Que les années de guerre qui suivirent les auraient éloignés, et d'autres choses qui ne les regardaient qu'eux. Helen était las de sa jalousie et de ses magouilles, las de ses refus, et las de leur relation qui s’envenimait sans plus trouver l'espoir et le bonheur, ou plus assez souvent. Elle l'aimait toujours pourtant, elle l'avait choisi lui après tout, par deux fois.
Ce jour là les choses ont pris une tournure qui ont surpris tout le monde, elle la première. Il a lâché une bombe en plein milieu du repas, elle a soupiré une fois de trop et puis une autre bombe est partie. Elle n'est même pas sûre que c'était lui qui avait évoqué cet amant, cette ombre du passé dont elle seule connaissait la vérité. Vérité cachée parce qu'il n'avait jamais demandé. Et nul ne pouvait ignorer à quel point Helen aimait le théâtre ! Alors quand on lui offrit une occasion si belle, elle ne put faire dans la demi-mesure. Elle lui a balancé sa bague à la figure, les insultes ont fusé et elle est partie. Elle pensait qu'il lui courrait après, que cette esclandre leur permettrait de repartir sur le bon pied. Il n'en fut rien et le divorce fut prononcée bien malgré elle. Elle a mis du temps à s'en remettre, tout en s'efforçant de se montrer heureuse et au bras d'autres hommes. Elle se disait pour se consoler que Nigel devait se demander à chaque fois si c'était lui, le fameux amant de ses histoires rocambolesques.

CHANGEMENT DE SCÈNE

Helen s'était éloignée des planches petit à petit pendant son mariage, pour satisfaire sans doute et inconsciemment le standard de femme mariée dans une famille pure. Elle a rejoint Poudlard lors de la dernière rentrée, appelée par celui qui est devenu un ami, Severus pour enseigner la littérature aux jeunes sorciers de Prima Saptienta. Elle se sent bien à Poudlard, s'y voyait devenir maîtresse de maison et ouvrir un club de théâtre, mais l'avenir est devenu flou depuis que le directeur a annoncé son départ. D'autres ailes lui poussent dans ce contexte politique incertain et elle ne saurait dire où elle se trouvera dans quelques mois.

PUR ET PROGRESSISTE

Famille de sang pur, les MacMillan ne sont pas des extrémistes, loin de là. Lors des deux guerres récentes, ils se sont toujours opposés à Voldemort et ses mangemorts et ont plutôt soutenu Dumbledore puis Potter. Même si chaque membre de la famille était relativement libre de rester neutre et que la famille ne s'est pas particulièrement illustrée par des actes de bravoure. C'était le cas d'Helen, qui fut d'abord trop jeune et ensuite trop effrayée et tiraillée entre sa famille et celle de son maris. Les activités du frère de Nigel étaient d'ailleurs source de plus en plus de conflits dans le couple. Mais ça c'était en temps de guerre.
En temps de paix, Helen ne s'est jamais particulièrement intéressée à la politique, que ce soit officiellement ou simplement à travers des discussions endiablées où chacun y va de son avis sur comment la société devrait être gérée. Pourtant Helen ne s'est jamais sentie en accord avec certaines règles de la société magique, notamment en ce qui concerne la place de la femme et la domination des sangs purs. Dans le même temps elle a pu voir la société moldue évoluer rapidement sur ces questions féministes, et son rapport avec les moldus a lui-même changé.
En devenant professeure en Prima Saptienta, elle envoyait sans s'en rendre compte un message politique assez fort, ce qu'elle n'a réalisé qu'au long de cette année et des riches échanges avec les élèves et les professeurs.
Il n'aura fallu qu'un soupçon de jalousie, Moira Oaks au bras de son ex-mari pour présenter leurs ambitions politiques, pour qu'elle se décide à s'engager plus sérieusement, glissant à celui qui venait de quitter son post de directeur qu'il pouvait compter sur elle.