AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Buena Vista Social Club | Severus et Rhys à Cuba
 :: Salon de Thé & Bar à chats :: SAISON 1 :: RP

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Lun 21 Déc - 18:47

img1 img2 img3
Buena Vista Social Club
Comme s'il fallait tout oublier à chaque fois que tout s'effondre, comme s'il fallait recommencer et surtout ne jamais confondre  son présent avec son passé ; et puis courir jusqu'à la tombe, en faisant semblant qu'on est pressé en slalommant entre les bombes, celles qu'on à soi-même placées, celles des autres, celles du monde - qui finiront par explorer, ce n'est qu'une question de secondes, et l'angle dans l'quel on est placé ! Ah, chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie ! Mais par où me fais tu passer ? Chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie, moi qui n'avait rien demandé… - Playlist des vacances cubaines
- 26.06.2004

Arthur Price est un homme simple. Plus simple que son frère aîné ou que ses sœurs, en tout cas, selon ses propres estimations. Il s’est convaincu, très jeune, que le monde était assez compliqué, assez fou pour ne pas avoir besoin de rajouter sa propre complexité à l’équation, pour ne pas avoir besoin d’en faire trop. Et en buvant son café ce matin, alors que ses sœurs discutent et qu’il lit le journal, il lui semble que le monde lui donne une nouvelle fois raison. Il ne tire satisfaction, contrairement à Rhys et contrairement aux filles, d’avoir raison – généralement, quand cela arrive, cela signifie que les évènements sont peu réjouissants. Le ton monte à côté de lui, et levant un sourcil, Arthur soupire. Il n’est pas vraiment d’accord avec les jumelles, plus vraiment d’accord. Rhys n’est pas faible. Rhys est trop émotif, régulièrement très con, parfaitement insupportable et il a des goûts vestimentaires plus que douteux. Mais il n’est pas faible. Il regarde la cigarette de Nesta qui se consume dans sa main, alors que celle-ci explique vivement à sa jumelle combien le comportement de leur aîné est insupportable, qu’il faut qu’il se reprenne, qu’il les couvre de honte… Et puis ce mot qui revient toujours, répété par Siwan, le plus sérieusement du monde. Gwan. Faible. Il secoue la tête. Non, vraiment pas. Il l’a cru un temps, il en a été persuadé – sa tendresse de cœur, ses manies, son envie de protéger tout le monde, tout cela est assez exaspérant pour qu’on essaie de le disqualifier, pour qu’on lui affuble sans trembler le trait qui lui paraissait être la pire chose possible quand il était adolescent – la faiblesse. Mais aujourd’hui, Arthur n’est plus un adolescent, et c’est un autre défaut qui a remplacé celui-ci au panthéon de ce qui l’enrage le plus : la déloyauté. Or, si les jumelles semblent en parole régulièrement flirter avec le concept, ce n’est pas le cas de leur aîné. Rhys leur est loyal jusqu’à la mort – et lui, le benjamin, le lui rend bien. Et cela n’a rien de faible. Mais il doit accorder aux filles qu’à plusieurs reprises ces derniers mois, Rhys s’est mis en danger, les a mis en danger. Il ne le comprend pas. Même son procès au début du mois n’a pas su limiter les excentricités du plus âgé des Price : depuis qu’il sait pour Potter, et plus encore depuis que Nia Babajaro ne compte plus au nombre de ses fréquentations régulières, Rhys est étrange. Alors il revient à Arthur une discussion qu’il a eu avec son frère le mois dernier. Quels étaient ses mots déjà ? « Quand est-ce que c’était, avant cette semaine je veux dire, la dernière fois que j’ai pas réussi à tenir mon rôle et bosser ? » Et sa réponse, stupide : la mort d’Alys. Arthur repose sa tasse à présent vide. Peut-être que Rhys a juste besoin de vacances.

***

- Il en est hors de question.
- Bah c’est trop tard, tout est organisé.
- Non, non, non Arthur ! C’est mort ! Je vais pas lâcher le restaurant alors que les vacances commencent, je vais pas te suivre je ne sais où. J’ai des choses à faire ici !
- C’est arrangé, je te dis. Les filles et Zéphyr tiendront le restaurant, Arvel et les autres sont au courant, t’as zéro contrat et ton fils part quelques semaines chez les parents d’Alys. Alors remplis cette putain de valise et viens avant qu’on loupe le portoloin.


Tu écarquilles les yeux. Mais quelle mouche l’a piqué bon sang, pour qu’il décide ainsi que tu as besoin de passer quelques jours loin de tout cela – qu’il organise tout cela, qu’il te mette devant le fait accompli ce matin, en te tendant une valise vide. Tu essaierais bien de lutter un peu plus, mais à son air, à celui des jumelles et de ta mère derrière lui, tu devines que ce serait sans doute inutile. Tu grimaces. Depuis combien de temps lui a-t-il poussé de telles couilles qu’il en arrive à prévoir tout cela sans même te demander ton avis ?

- On va où, d’abord ?
- Tu verras, prends des vêtements légers. Magne-toi ou je te jure c’est moi qui la remplit sa valise.

Il n’en faut pas beaucoup plus pour te convaincre de monter rapidement l’escalier.

***

Tu n’as rien dit de tout le voyage. Trois portoiloins, deux trajet en cheminée. A l’air satisfait de ton frère alors que tu t’extrais de la dernière d’entre elle, tu estimes que vous êtes arrivés. La chaleur est écrasante, et tu tires sur le col de ta chemise légère fleurie pour trouver de l’air. Où t’a-t-il conduit ? Une voix s’élève près de vous, et tu n’as presque pas le temps de te retourner qu’une femme qui doit bien avoir cinquante ans est arrivé au niveau de ton benjamin et le serre dans ses bras.  

- Cariño ! Mirate ! ¡Qué alegría verte! Es tan raro ... no vienes lo suficiente. ¡Eres guapo! Quién es ?

Elle s’est retourné vers toi, et tu as du mal à ne pas rire de la voir enlacer ainsi ton frère d’ordinaire si froid et distant. Tu ne parles pas un mot d’espagnol, mais tu devines à son ton la tendresse qu’elle a pour Arthur – et tu avises les tatouages qui recouvrent ses épaules. C’est une euthanatos. Ton frère t’a emmené là où il a été formé.

- Mi hermano, Rhys. Es un idiota, pero estoy seguro de que te gustará. Rhys, voici Esperanza García Flores. C’est elle qui s’est occupée de finir ma formation quand j’avais dix-sept ans. C’est elle qui nous loge, ce week end. Muchas gracias por cierto.
- Mi casa es tu casa. Siempre serás bienvenido. Enchantée – navrée, je ne parle pas gallois, j’imagine que tu es aussi attaché à ta langue natale que ton frère.
- C’est un plaisir, madame. Merci beaucoup.

Tu t’approches pour lui baiser une main, et elle rit.

- Charmant, vraiment. Votre voyage s’est bien passé ? Tu dois mourir de chaud Arthur habillé comme cela. ERNESTO ! FELIX !

Son cri te fait presque sursauter, et déjà un homme qui doit avoir votre âge apparaît, suivi d’un garçon un peu plus jeune. Tu salues, tu écoutes – ça échange en espagnol, ça embrasse ton frère, ça rit, ça se retrouve avec une joie évidente ; et tu es toi-même un objet de curiosité. En moins d’une heure, c’est une dizaine de personnes qui se succèdent dans la pièce, Esperanza est la plus âgée, les plus jeunes ne doivent eux pas avoir l’âge de ton fils – on arrache les vêtements noirs de ton frère pour lui faire enfiler de force une chemises grise claire avec de larges fleurs colorées dessus, on parle fort, on fait de grands gestes. Moins d’une heure, c’est aussi le temps qu’il te faut pour oublier toutes tes inquiétudes et tes doutes et te persuader que tu vas adorer cet endroit.

***

Il t’a emmené à Cuba. Tu l’as compris à force d’échanges, et en reconnaissant certains lieux des rares photos ramenées avec lui de son périple – c’est qu’il n’a jamais été très photographie, Arthur. C’est dommage, tu es sûr que la moitié de ta famille tuerait pour le voir habillé comme il l’est ce soir, alors qu’il t’entraine avec lui en te racontant ce que c’était sa vie ici. Il a rarement été aussi loquace – aussi joyeux. Pourquoi est-il rentré si vite ? Il a l’air heureux ici, épanoui, et vos hôtes t’ont servi plus de louanges à son égard qu’à peu près n’importe qui chez vous. Tu ne l’interromps pas avec tes questions pourtant, tu l’écoutes avec attention, tu n’en rates pas une miette. Tu as presque un hoquet de surprise quand il t’apprend que vous passez devant la maison de sa première amante, et que cela lui donne un air de fierté satisfaite que tu ne lui connaissais pas vraiment. Elle sera là où vous vous rendez, il en est certain. Ce soir, vous dansez, vous buvez. Même ton anniversaire te paraîtra fade à côté de cela, assure-t-il. Tu peines à y croire, mais son enthousiasme fait chaud au cœur. Vous êtes arrivés. La musique, les lumières, les vêtements colorés, tout te ravit.

- Merci frangin.

Arthur hausse les épaules, et te tire par le bras jusqu’à une table où il t’intime d’attendre le temps qu’il vous commande un verre. Ton regard se perd sur la foule joyeuse – tu essaies de deviner laquelle des femmes présentes a fait chavirer le cœur de ton frère pour qu’il l’évoque encore avec cet air après tant d’années. Tu n’as jamais connue une petite amie, une conquête à Arthur, tu es plus que curieux. Mais ce n’est pas une femme qui finit par retenir ton attention. Dans un coin, il se trouve un visage que tu reconnais immédiatement – une célébrité même, en Grande Bretagne. Severus Rogue. Tu fronces les sourcils – ça, pour une surprise. Tu hésites un instant avant de t’approcher, sourire poli aux lèvres. En marchant, tu vérifies que ton nœud papillon au léger glamour soit toujours bien ajusté à ton cou, et adresse un clin d’œil à une jeune femme qui te sourit plus loin. Plus tard, plus tard tout cela…

- Professeur Rogue ! Enfin, professeur, je ne sais pas si c’est ainsi que l’on doit encore vous appeler ? Quel plaisir, quel heureux hasard ! Si je m’attendais à tomber sur vous ! Comment vous portez-vous ?

Tu lui as saisi la main pour le saluer sans vraiment lui laisser une chance de t’échapper – il ne doit qu’à son statut d’habitué que tu n’aies pas forcé de plus grandes embrassades. Sa démission a fait grand bruit, et s’il était sans doute l’une des dernières personnes que tu t’imaginais croiser ici tu ne peux pas t’empêcher de te dire qu’il a sans doute lui aussi eu besoin de souffler.

- Permettez-moi de me joindre à vous ?

Et d’un geste de la main, tu essaies de faire signe à ton frère plus loin pour lui désigner l’homme près de toi, et l’inviter à commander pour lui aussi.




@Severus Rogue - 1 691 mots
en italique, les Price parlent gallois
Je m'excuse par avance auprès de toutes les personnes parlant espagnol.
code du titre par rogers

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Buena Vista Social Club | Severus et Rhys à Cuba UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Mar 22 Déc - 9:17
BUENA VISTA SOCIAL CLUB
Vacances ft. @Rhys M. Price

Mettons que sur un malentendu, ça aurait pu passer. C’est ce que se dit le Directeur – bientôt ex – de Poudlard en se pinçant l’arrête du nez devant le fiasco évident que représentent ses premières vacances en plus de vingt ans. Sur le papier, tout était parfait. Un aller retour à Cuba le temps d’un weekend, puis revenir à Poudlard le temps de déménager ses affaires dans son petit pied-à-terre de l’Allée des Embrumes, aider Minerva à prendre ses repères, se faire tailler les oreilles en pointe par cette félonne féline pour avoir osé démissionner, et retourner à ses affaires, à savoir les affaires de la famille Prince dont il travaille à devenir chef de famille et récupérer le siège au Magenmagot avec l’aide providentielle de @Melchior C. Fawley. Il sait que de nombreuses propriétés accompagnent le titre Prince. Sans doute une maison familiale perdue quelque part sur le territoire anglais avec – et c’est surtout ce qui intéresse l’érudit indécrottable que s’avère être Severus Rogue – une bibliothèque ! Non, vraiment, il faudrait être sot pour s’asseoir sur une bibliothèque familiale et un siège au Magenmagot. Il faut après tout que quelqu’un s’assure que Potter arrête de faire bourde sur bourde en matière de communication.

Son plan était donc le suivant : prendre un weekend au soleil et revenir s’occuper de ses affaires ensuite. Une seule ombre au tableau… Le portoloin était un aller simple. Erreur lors de la commande ou malveillance de l’agence de voyage, Severus ne saura jamais s’il ne trouve pas le moyen de quitter cet enfer de soleil, de sable fin et de cocotiers TRÈS VITE ! Enfin… après une petite coupette quand même ! Ou deux.

C’est ainsi que par une belle et chaude soirée, Severus Rogue se retrouve assis dans une fiesta locale à une table, soupirant, un verre à la main. C’est rudement bon, cette saloperie de cocktail.  Il essaie de prendre les choses avec philosophie : il faut qu’il soit rentré lundi matin. Cela lui laisse donc un peu de temps pour trouver une agence de voyage dans ce foutu bled propre à lui donner satisfaction. En attendant, donc, il y a sans doute moyen de profiter un peu. Il est tendu et détendu à la fois. Tendu, anxieux à l’idée de ne pas pouvoir rentrer en Grande Bretagne où ses affaires l’attendent, mais plus relaxé qu’il ne l’a été depuis longtemps… Il faut dire que personne ne connaît l’infâme ex-mangemort, ici… Pas d’anglais à l’horizon. Est-ce cela le secret du bonheur ? L’expatriation ? Mais… mais… mais s’il s’expatrie, comment va-t-il faire pour consommer son thé impeccablement anglais ? Comment va-t-il faire pour avoir ses scones à la myrtille dans un reste du monde barbare et inculte au bon goût culinaire ?

Les vapeurs de l’alcool et des fruits lui montent un peu à la tête, il en a conscience. Et ce n’est que son premier verre. Mais au moins, il se détend. Et il aura toujours le loisir de réfléchir au sens de sa vie avec la gueule de bois du lendemain. De toute façon, Minerva n’est pas là pour l’accabler de Reproches… Et Moira non plus. Il a l’impression que c’est à ça que se résument leurs derniers échanges. Des reproches, des explosions. Ça lui torture les entrailles. Est-il donc incapable de garder une amitié ? Lily, Moira, Albus. Sont-ils tous voués à disparaître ? A s’éloigner ? A se rendre compte de l’homme détestable qu’il est ? Qui pourrait l’apprécier ? Qui pourrait apprécier cet homme déjà vieux sans avoir vécu, cet être aigri ? Qui ? Au milieu de la foule, il se sent plus seul qu’il ne l’a jamais été.

« Professeur Rogue ! Enfin, professeur, je ne sais pas si c’est ainsi que l’on doit encore vous appeler ? Quel plaisir, quel heureux hasard ! Si je m’attendais à tomber sur vous ! Comment vous portez-vous ? Permettez-moi de me joindre à vous ? »

C’est hébété que le directeur lève la tête pour voir un bonhomme dont le visage lui est familier sans qu’il ne parvienne à le replacer exactement. Il se creuse la tête pendant que le bonhomme lui serre la main, lui sourit, lui parle anglais. Il est reconnu, un sorcier ? Un ancien élève de Serpentard ? Ce sont les seuls à être aussi affables. Non, quelque chose ne colle pas.

« Je vous en prie, oui, venez… »

Il se creuse la tête, encore et encore jusqu’à ce qu’un flash naisse dans sa mémoire. Lors de leurs derniers repas au Petit Ogre, @Viviane Goyle-Lestrange et lui ont croisé le chef local. Un certain Rhys. Rhys Price, c’est ça ! Et il est là, aussi joyeux qu’un pinson et aussi flamboyant qu’un Gilderoy Lockhart sur le retour !

« Monsieur Price, je crois ? C’est surprenant de vous trouver ici : une escapade gastronomique en quête de nouvelles saveurs pour le Petit Ogre ? »

Et il se fait fort d’ignorer la question qui fâche. C’est vrai, ça, comment va-t-il, au fond ?
1000 mots
24h

Rhys M. Price

Rhys M. Price
MEMBRE
hiboux : 316
pictures :
Lun 28 Déc - 20:41

img1 img2 img3
Buena Vista Social Club
Comme s'il fallait tout oublier à chaque fois que tout s'effondre, comme s'il fallait recommencer et surtout ne jamais confondre  son présent avec son passé ; et puis courir jusqu'à la tombe, en faisant semblant qu'on est pressé en slalommant entre les bombes, celles qu'on à soi-même placées, celles des autres, celles du monde - qui finiront par explorer, ce n'est qu'une question de secondes, et l'angle dans l'quel on est placé ! Ah, chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie ! Mais par où me fais tu passer ? Chienne de vie, chienne de vie, chienne de vie, moi qui n'avait rien demandé… - Playlist des vacances cubaines
- 26.06.2004

Rogue semble surpris de te voir – tu serais surpris de te voir toi aussi, et tu l’es de le trouver là. Il a l’air de chercher ton nom alors qu’il accepte que tu te joignes à lui. Il ne met pas très longtemps à le retrouver, ce qui peint un air de satisfaction sur ton visage déjà joyeux.

- Monsieur Price, je crois ? C’est surprenant de vous trouver ici : une escapade gastronomique en quête de nouvelles saveurs pour le Petit Ogre ?

Monsieur Price… C’est toujours assez étrange à entendre, le monsieur avant ton nom quand on s’adresse à toi le cracmol exubérant et coloré. Tu es plus habitué à t’entendre appeler par ton prénom, ou par ton nom de famille laissé seul. Mais Monsieur… Non, vraiment, cela ne te va pas très bien en plus. Ça ne colle ni au personnage, ni à ton caractère – ça te semble presque d’une politesse excessive, déplacée parce qu’adressée à ta personne. Il n’y a guère que les enfants qui te font sourire en te nommant ainsi, et même au restaurant le surnom est proscrit pour laisser place au simple et rudement efficace chef.

- Vous pouvez m’appeler Rhys. Ce n’était pas le but de ma venue non... Mais c’est vrai que maintenant que vous en parlez, on nous a servi du Ropa Vieja (je crois qu'ils ont dit que cela s'appelait comme ça, mais je suis à peu près certain de mal le prononcer) tout à l’heure au repas… Il faudrait revoir la présentation, que cela soit plus gastronomique, mais il y a sans doute quelque chose à faire.
- Je crois que mon frère ne comprend pas le sens du mot vacances.

Tu n’as pas fait attention à Arthur qui s’est approché de vous alors que vous parliez, et qui pose sur la table trois mojitos en t'adressant un regard accusateur. Il semble hésiter un bref instant, avant de tendre la main en adressant un sourire discret et poli, quoique présent ce qui n'est pas rien, à ton comparse. Depuis combien de temps n’avait-il pas été si amical avec un hermétique ? L’a-t-il seulement déjà été ?

- Arthur Price… Enchanté. Je te jure que si je te surprends encore à parler de ton boulot alors que je m’éloigne moins de trois minutes, je te noie fragin.
- Tatatata ! Si ce sont des vacances, je veux danser, baiser, boire et bien manger. J’y suis pour rien si une partie de mon travail consiste à faire les deux derniers. Tout le monde n’est pas aussi triste que toi Arthur. Ou que lui d’ailleurs…


Tu avises rapidement celui que tu as rejoint, qui malgré son cocktail presque terminé est encore trop sombre pour le lieu. Peut-être aussi mal habillé qu’Arthur habituellement aussi, à la différence de la note plus claire, mais alors que celui-ci a été forcé de faire un effort par vos hôtes du week-end, l’ancien directeur de Poudlard lui n’a pas eu cette chance. Tu es prêt à parier qu’il portait une veste noire sur la chemise blanche sans éclat qui le recouvre. Tu as un vague souvenir de ton retour au Pays de Galles après ton voyage, de la façon dont ton frère avait alors avisé tes vêtements avant de te demander si tu étais obligé de porter autant de couleurs en même temps. Tu es à peu près certain de servir le même genre d’œillade à la tenue tristement fade de Rogue. Comment font-ils, bon sang de bonsoir, pour chasser systématiquement les couleurs de leurs vêtements et le supporter ? Tu penses que cela te déprimerait très vite. Peut-être que c’est son cas d’ailleurs – il ne t’a pas dit s’il se portait bien. Tu lui approches le verre que ton frère a pris pour lui à ton signe, avant de saisir ton propre mojito et d’en siffler le tiers en quelques gorgées rapides. Mais que c’est bon !

- Allons Arthur, toi qui connait Cuba, tu dois savoir où aller pour que je découvre les meilleures spécialités locales ? De toute façon demain c’est dimanche, qu’avons-nous de mieux à faire que cela ? Ne me fais pas croire que tu as prévu de te faire dorer sur la plage – de toute façon, je suis certain que tu bronzes mal.
- Mais je t’emmerde Rhys.

Tu ris, avalant encore un nouveau tiers de ton verre. Il va en falloir d’autres pour que la soirée de devienne vraiment intéressante. Tu te retournes vers Rogue, si tu as fait l’effort de parler anglais pour ne pas l’exclure tu sais que ton frère ne s’en inquiètera pas, et tu ne voudrais pas l’ennuyer et le voir partir alors que c’est une si belle occasion de découvrir l’un de hommes les plus célèbres de la Grande Bretagne magique.

- Mais vous Monsieur, pourquoi êtes-vous là ? Vous aussi on a estimé que vous aviez besoin de vacances, ou vous vous les êtes accordées à vous-même ?

Car à cette heure de la soirée, à siroter un mojito avec vous sur la terrasse de ce bar, il doit bien être en vacances non ? Ou alors il fuit le conseil des parents d’élèves de l’école qu’il est sur le point d’abandonner ? Ce qui revient au même finalement, temporairement au moins. La tête qu’ils ont du faire en voyant le directeur de leur très cher Poudlard démissionner. Tu as lu l’Histoire de Poudlard offert par Mai Lan à ton anniversaire, un livre qu’il signait d’ailleurs – on n’a pas l’air de souvent quitter volontairement le bureau directorial du vieux château. Ta conversation se fait légère, tu lui demandes où il est logé, s’il connaît du monde à Cuba, tu t’enthousiasmes du goût des cocktails, des couleurs de la ville, de la beauté d’une des danseuses… C’est joyeux, et tu arrives vite à la conclusion à son air que cet homme avait besoin de vacances peut-être plus que toi même. Arthur aussi, semble le voir, et même lui finit par abandonner le gallois et parler en anglais dans les rares interventions qu’il se permet au milieu de la conversation que tu leurs fais avec enthousiasme. Tu as perdu un peu le compte, mais tu dirais que tu es à ton quatrième verre quand ton frère finit par céder et accepter de mentionner les différentes spécialités qui devraient te plaire.

- Bon, voyons… C’est encore officiellement la période de leur reproduction, mais comme on est à la fin je suis certain que je peux t’emmener déguster de la langouste fraîche au port de Gibara, je connais un pêcheur qui... – bon je connais quelqu’un quoi. Mais ce serait tôt demain et y a un peu de voiture. Ah et il y a un restaurant à Holguin pas loin, il faut que tu goûtes le poulet qu’ils font ! Et après, si tu veux vraiment une expérience culinaire, on peut aller jusqu’à Guamá demain soir et manger du crocodile.

Le regard qu’il te lance est à la fois amusé et curieux, il attend visiblement avec excitation de voir ta réaction – et il n’est pas déçu, tu es exalté et tu ne fais rien pour paraître plus digne dans ta joie. Tu le prendrais bien dans tes bras, mais tu as conscience que ce serait peut-être trop lui demander vu les efforts qu’il fournit déjà ce soir. Tu te tournes vers Rogue, qui doit avoir bu à peu près autant que toi maintenant et lui offres un grand sourire tout en attrapant ton tabac et tes feuilles pour rouler une cigarette.

- Dîtes-moi, en tant qu’habitué, que diriez-vous de nous accompagner ? Que vous me disiez si oui ou non vous commanderiez les plats que nous allons goûter s’ils sont au menu du Petit Ogre ?

C’est absolument invraisemblable comme situation : Arthur porte une chemise avec de larges fleurs colorées, il parle anglais et il est à peu près affable et toi tu passes le premier soir de tes premières vacances depuis des années à boire du rhum avec Severus Rogue – pire, tu lui proposes de vous accompagner à la découverte de l’île. Tu es peut-être déjà un peu saoul ? Qu’importe, tu ne t’es plus senti aussi léger depuis plusieurs mois maintenant. Le briquet de ton frère vient allumer la cigarette sur tes lèvres, alors que tu te demandes si tu préfères continuer à boire ou essayer d’obtenir une danse auprès de l’une des jeunes femmes tatouées qui vous adressent de longs regards depuis quelques minutes maintenant.


@Severus Rogue - 1 411 mots
en italique, les Price parlent gallois
Je m'excuse par avance auprès de toutes les personnes parlant espagnol.
code du titre par rogers

Cecil A. Selwyn

Cecil A. Selwyn
MONSIEUR LE DIRECTEUR
hiboux : 3012
pictures : Buena Vista Social Club | Severus et Rhys à Cuba UQKrvcx
TEATIME is always epic with englishmen | ALWAYS in love with his dear Lily | BOOKS lover | MAGISTER es potionis
Dim 3 Jan - 20:08
BUENA VISTA SOCIAL CLUB
Vacances ft. @Rhys M. Price

Il s’est assis, le cuisinier du Petit Ogre. Severus Rogue ne sait pas trop à quoi il s’attendait : il l’a invité, après tout. Mais voir quelqu’un s’installer à sa table sans rechigner, dans une soirée chaude d’été est presque une expérience surréaliste. A dire vrai, et en fouillant dans sa mémoire la plus immédiatement accessible, l’ancien directeur ne pense pas se remémorer une seule fois où cela lui est arrivé. C’en est aussi triste que désolant. Et en plus, il fait la conversation, le cuistot. Severus suppose que le fait de n’avoir pas été malmené en cours de potions doit sans doute aider le jeune homme à être plus détendu en sa présence. Une génération ou deux de gamins traumatisés, ça fait mal à la côte de popularité, suppose-t-il. Il y a une ligne ténue entre être strict et être cruel. Lorsqu’il croise le regard hanté de Neville Londubat, il sait pertinemment qu’il a franchi cette ligne maintes et maintes fois en tant qu’enseignant et qu’il leur a fait payer, à tous la vanité stupide de sa propre existence. De toutes les existences.

Il pourrait presque sentir la main de @Moira A. Oaks entrer en collision avec l’arrière de son crâne. Il suppose qu’il doit être trop cynique, trop abîmé pour elle. Elle ne peut pas le porter à bout de bras, il ne le veut pas et elle non plus. Malgré la guerre, il reste quelque chose de lumineux, d’idéaliste dans Moira. Le jour où ses idéaux se fractureront, elle ne sera sans doute plus qu’un calice brisé où ne pleuvent plus que les larmes. Elle est une épée, Moira. Une épée de cristal. Lui, il n’a jamais eu ces idéaux. Il a pu se prendre, parfois, à un acte d’héroïsme, mais il a depuis longtemps perdu foi en l’humanité sous les coups de son père et ceux des maraudeurs. Les aléas du sort l’ont mené de mauvais choix en mauvais choix, et son chemin de croix n’a fait que s’alour…

« Vous pouvez m’appeler Rhys. Ce n’était pas le but de ma venue non... Mais c’est vrai que maintenant que vous en parlez, on nous a servi du Ropa Vieja (je crois qu'ils ont dit que cela s'appelait comme ça, mais je suis à peu près certain de mal le prononcer) tout à l’heure au repas… Il faudrait revoir la présentation, que cela soit plus gastronomique, mais il y a sans doute quelque chose à faire.
- Je crois que mon frère ne comprend pas le sens du mot vacances. »

Les voix brisent le fil de ses pensées moroses. Ils sont deux, désormais. Le nouveau venu s’avance et, chose surprenante, lui serre la main. L’ancien espion a la tête qui tourne un peu de surprise. Il ne sait pas bien quoi faire, trop désaccoutumé de ce genre d’expériences. Alors il répond au sourire par un sourire, à la présentation par une présentation.

« Arthur Price… Enchanté.
- Moi de même. Severus Rogue. Vous pouvez m’appeler Severus. »

« Je te jure que si je te surprends encore à parler de ton boulot alors que je m’éloigne moins de trois minutes, je te noie fragin.
- Tatatata ! Si ce sont des vacances, je veux danser, baiser, boire et bien manger. J’y suis pour rien si une partie de mon travail consiste à faire les deux derniers. Tout le monde n’est pas aussi triste que toi Arthur. Ou que lui d’ailleurs…
 »

Les mots filent en gallois. La connaissance dans cette langue du directeur n’est que rudimentaire. Certains mots ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. « je te noie » ; « travail », « triste ». Il se demande s’il est visé par ce dernier. A en juger par la mise flamboyante de Rhys, peut-être. Sûrement. Il a l’air de partager avec Minerva l’amour des couleurs, la passion du tartan en moins. Ce qui n’est pas plus mal, si on demande l’avis de Severus. Mais Minerva ne le lui demande jamais.

« - Allons Arthur, toi qui connaît Cuba, tu dois savoir où aller pour que je découvre les meilleures spécialités locales ? De toute façon demain c’est dimanche, qu’avons-nous de mieux à faire que cela ? Ne me fais pas croire que tu as prévu de te faire dorer sur la plage – de toute façon, je suis certain que tu bronzes mal.
- Mais je t’emmerde Rhys. »

Malgré lui, le Maître des Potions sens les encoignures de ses lèvres s’étirer en un demi-sourire. Ce doit être le cocktail, la musique, les facéties des deux frères qui ne sont pas sans lui rappeler ces maudits jumeaux Weasley. Le coeur se contracte. Il semblerait qu’il ne puisse penser à quiconque de son passé sans qu’une ombre ne vienne faire tourbillonner le tableau. Il descend son verre et le dépose avec douceur sur la table. Geste étonnamment maîtrisé malgré l’alcool qui lui embrase le cerveau. Il a toujours eu une bonne résistance à l’alcool. Même lors de ces interminables beuveries après les raids. Garder la maîtrise de soi était une question de survie et ce n’est pas la potion contre la gueule de bois qu’il porte en permanence sur lui qui dira le contraire. Elle est dans la poche intérieure de ce veston qu’il a posé à côté de lui et qu’il surveille du coin de l’œil. Garder la tête froide malgré la morsure de l’alcool est-elle toujours une question de survie, ici ? Peut-être. Les deux hommes sont des cracmols, et ils sont tous trois à l’étranger. En cas de problème magique, il serait sans doute le seul à pouvoir assurer la survie de ce petit monde.  

« Mais vous Monsieur, pourquoi êtes-vous là ? Vous aussi on a estimé que vous aviez besoin de vacances, ou vous vous les êtes accordées à vous-même ?
- J’avais prévu de prendre un week-end loin de poudlard au soleil avant de déménager les affaires que j’ai encore dans l’établissement et m’installer définitivement dans mon nouveau logis ; au début j’allais rester au Royaume Uni, mais il y avait cette promotion pour un week-end à cuba dans une agence de voyage magique… mais… je vais peut-être prendre plus longtemps si je ne trouve pas une agence de voyage ouverte demain : l’agence qui m’a vendu le portoloin a oublié à sa convenance de joindre le billet de retour… Ce devait être un ancien élève avide de vengeance. »

Son visage ne lui dit rien, pourtant. Un ladre peu scrupuleux ? Un membre de la famille d’une de ses victimes ? Un malandrin avide de se faire un peu de blé ?  Un mystère qui pourrait bien demeurer irrésolu si le directeur s’en trouve réduit à un enfer cubain éternel. Faudrait-il goûter un cigare avant de partir ? L’alcool lui monte à la tête, et il finit par céder aux sirènes de la conversation. Il faut dire que l’enthousiasme de Rhys Price et le caractère plus réservé de son frère sont deux parfaits compléments l’un à l’autre. Il est surpris d’apprendre que Rhys est l’aîné, d’ailleurs. Après trois verres, le voilà qui s’exclame :

« Vraiment ? Je n’aurais pas cru ! Ne sont-ce pas les grands frères qui sont censés être sérieux et les cadets leur inculquer un petit grain de folie ? »

L’alcool a fait tomber les filtres, et Severus se pose sérieusement la question en regardant les deux frères vêtus de chemises locales, de toute évidence : qu’est-ce que les gens ont avec les chemises à FLEURS ? Pourquoi des fleurs ? Quelle logique ça a ? Il doit comprendre, le monde doit savoir !

La conversation bifurque sur le restaurent, sur les menus, les spécialités locales. Arthur semble particulièrement loquace à ce propos, ce qui est presque une surprise. Le cadet a aussi fini par lâcher les apartés en gallois. Severus s’est demandé quelques instants s’il ne devrait pas leur signifier qu’il est capable de baragouiner en gallois et qu’il peut, si Arthur a du mal avec l’anglais, faire cet effort là, avec un accent déplorable, toutefois, mais il a fini par se rendre compte que son usage du gallois n’avait probablement rien à voir avec son aisance ou non en anglais. Mais la soirée avançant, Severus entame un nouveau verre tandis que le restaurateur s’anime pour parler de la cuisine locale à son aîné :

« Bon, voyons… C’est encore officiellement la période de leur reproduction, mais comme on est à la fin je suis certain que je peux t’emmener déguster de la langouste fraîche au port de Gibara, je connais un pêcheur qui... – bon je connais quelqu’un quoi. Mais ce serait tôt demain et y a un peu de voiture. Ah et il y a un restaurant à Holguin pas loin, il faut que tu goûtes le poulet qu’ils font ! Et après, si tu veux vraiment une expérience culinaire, on peut aller jusqu’à Guamá demain soir et manger du crocodile.
- Dîtes-moi, en tant qu’habitué, que diriez-vous de nous accompagner ? Que vous me disiez si oui ou non vous commanderiez les plats que nous allons goûter s’ils sont au menu du Petit Ogre ?  »

Il marque un temps de pose, Severus. Son cerveau se reconnecte assez pour se rendre compte de l’incongruité de la situation. Le verre est reposé, une fois encore, sur la table dans un geste assez maîtrisé. Il sent toutefois qu’il faut faire de plus en plus d’efforts pour parvenir à agir de la sorte. C’est quoi ? Son quatrième depuis le début de la conversation avec Rhys… son sixième de la soirée, donc.

« Uniquement si vous me laissez le temps de décuver : je ne crois pas être en état de vous être très utile si je continue à boire autant. Mais ce serait avec plaisir : que seraient des vacances sans expériences nouvelles ? »

La voix ne tremble pas, la main non plus. Pourtant Severus est complètement, irrémédiablement et inébranlablement aviné. Il le sait. Il le sent. Si on lui pose une question, il ne pourra probablement rien faire d’autre que répondre honnêtement. Six verres de rhum… environ quatre de trop. Mais ce soir, il s’en fout. Il a même oublié ce problème de portoloin de retour.
1690 mots
24h

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum